Le change-peau [Intrigue]

Sujet: Le change-peau [Intrigue] Dim 4 Mar 2018 - 14:28

“ Beorn "

Quatrième étape

Au détour des montagnes embrumées, de larges plaines verdoyantes s’étendaient, passage propice aux bourrasques d'un vent qui emportait avec lui les murmures du mal être de Mirkwood jusqu’au fin fond de la terre du milieu. Comme à la lisière du monde, ici était une place de choix pour observer les changements du bois des elfes sylvestres qui paraissait plus étouffant de jour en jour. Là où auparavant l’on passait de l’un à l’autre sans réellement en avoir conscience, Mirkwood était désormais un autre monde où il n’était pas bon d’approcher à moins d’être un habitué et bien armé. Ces plaines où persistaient encore la vie et l’abondance étaient toutefois menacées par ces ténèbres grandissantes. La faune et la flore pouvaient encore trouver refuge, grâce à leurs gardiens dévoués : Radagast, le magicien brun et dévoué Maia envoyé par Yavanna, puis Beorn, un changeur de peau malheureusement bien trop concerné par la multiplication des orcs en ces terres paisibles.
Depuis Carrock, ce grand rocher surplombant la vallée, Beorn remplit son rôle de protecteur, il voit, il entend.
Cette nuit là, encore une fois les cris stridents des orcs avaient résonné, la nuit était sombre et humide, désagréable et Beorn avait eu vent de ce mouvement approchant. Ainsi posté sur le rocher, il n’eut pas à attendre longtemps avant de constater un mouvement dans les feuillages depuis les versants des monts brumeux. La colère faisait grogner le gigantesque ours qu’il était, ayant pour désir de sentir leurs os craquer sous ses coups de patte et ses larges crocs. Beorn était à la fois une bête féroce ressemblant à un gros ours et à la fois un homme grand et fort. Face aux orcs il se voulait impitoyable et l’homme qu’il était avait beau être impressionnant, la bête faisait davantage reculer les servants de Morgoth.
Beorn chassa les orcs, sans entrer en conflit, mais les dissuada de trop s’approcher. Il avait l’avantage du territoire et les orcs avaient beau de pas craindre la mort, ils n’étaient pas assez bêtes pour aller trop provoquer le changeur de peau. Ainsi en allait la rumeur, ils avaient des préoccupations plus importantes que celle de saccager les lieux ; ils étaient à la poursuite de quelque chose, quelqu’un. Aux aguets de tous les côtés, les réactions primitives de Beorn le poussaient à la traque à la moindre alerte.
Les orcs une fois éloignés, il entendit quelque chose d’autre…humant dans l’air des senteurs putrides des caves de gobelins et sans même savoir qu’il s’agissait de nains, d’un hobbit et d’un magicien, Beorn se mit en chasse avec l’intention de tuer.

Sujet: Re: Le change-peau [Intrigue] Ven 30 Mar 2018 - 22:29

Entre vengeance et crocs d’ours

La nuit n’apportait pas le repos et les jours n’étaient qu’une autre manche de cette chasse interminable. Les heures étaient mesurées en instants qui les séparaient de leur but, car l’orc pâle ne permettait aucune distraction ou répit avant d’avoir obtenu ce qu’il désirait le plus ; sa vengeance. La horde d’orcs envahissait donc les Monts Brumeux comme la gangrène s’installait dans une plaie ouverte. Ils étaient ces termites qui rongeaient le bois bien portant, affaiblissaient les fondations, puis menaçaient de tout faire s’écrouler. Azog était revenu d’entre les morts, cette certitude s’installait maintenant dans les esprits et, avec lui, les spectres des querelles passées retrouvaient toute leur vigueur. Une idée fixe, une obsession destructrice, avait su garder en vie le Profanateur toutes ces années. D’ailleurs, l’idée que quelques kilomètres seulement le séparaient de son objectif avait de quoi le rendre fou. Un genou à terre, ses yeux de rapaces scrutaient les traces de pas encore fraiches et son unique main apporta une poignée de terre jusqu’à ses narines. Pas de doutes, ils étaient passés par ici…
« Ils sont tout près. » Les syllabes dures de la langue des orcs dansaient sur sa langue et ses accents assassins trahissaient son impatience. Les orcs s’agitent, certains ricanent même devant l’issue prometteuse de cette journée. Les wargs de Gundabad piétinent déjà alors que la silhouette imposante de l’orc pâle s’approche de sa monture. À chaque fois qu’Azog prenait la route, la mort chevauchait à ses côtés.

La créature n’eut qu’à serrer les chevilles pour que le warg blanc qui le portait ouvre le bal. Le vent sifflait à ses oreilles alors que les arbres n’étaient que des formes floues en périphérie de sa vision. La course des monstres faisait écho dans les montagnes et, avant même de percevoir leurs ombres inquiétantes, le cliquetis des armes et des mots en langue noire annonçaient leur arrivée. L’idée d’opérer en toute discrétion n’était plus d’actualité ainsi que le dernier des soucis du chef de la bande. Azog en avait assez de cette partie de cache-cache… Ils avançaient en formation de flèche dont l’orc pâle était la pointe, son bras artificiel levé pour indiquer la direction à prendre. Les wargs étaient rapides et féroces. Il était difficile de croire que Thorin Oakenshield et sa compagnie puissent leur échapper cette fois encore. Il n’y avait ni lapins de Rhosgobel ni aigles géants pour leur venir en aide et ce n’était certainement pas ce magicien de pacotille qui allait le faire reculer. « Attrapez-les! » hurla-t-il à ses sbires dont les montures grondèrent sous les coups répétés des cavaliers. Les bêtes semblaient avoir flairé quelque chose, mais aucun ne réalisa qu’un animal encore plus gros les avait pris en chasse. Leur horrible meneur était si concentré à la tâche, tellement aveuglé par ses élans de cruauté, qu’il ne se rendit pas compte qu’ils étaient entrés en territoire ennemi. Non, à la place des inquiétudes, une lueur menaçante s’était allumée dans le regard du Profanateur, car la traque n’était que la première étape de cette délicieuse vengeance qu’il réservait aux nains. Sa haine avait grandi à mesure que son bras avait cicatrisé et, s’il y avait bien une chose que le temps n’avait pas su effacer, c’était sa promesse d’éradiquer la lignée de Durin. Lorsqu’il vit de courtes silhouettes déguerpir entre les troncs des arbres, il osa espérer que ce jour était enfin arrivé.

FICHE PAR ROMANOVA

Sujet: Re: Le change-peau [Intrigue] Sam 31 Mar 2018 - 21:42

Il n'y avait pas à dire, depuis qu'ils avaient quitté Foncombe et leurs coussins moelleux, leur fontaine sympathique, les temps n'étaient plus aussi drôles. C'était comme si le mauvais temps les avait suivis, constamment à pleuvoir et à pleuvoir au dessus de leur têtes. Tout le monde avait l'air sur ses gardes et en particulier après avoir affronté les orcs, il voyait parfois Bombur en avaler sa soupe de travers. Bifur également semblait agité, il dormait avec sa hache et il lui arrivait de se réveiller en pleine nuit et de hurler, prêt à attaquer on ne sait quoi. Les autres également, l'on ressentait une certaine tension, car le jour de Durin avançait et ils étaient encore loin de la montagne Solitaire. Il n'y avait bien que Bofur qui gardait son éternel sourire, d'ailleurs lui voyait les choses d'un bon angle puisqu'il s'était fait un bon ami hobbit qui avait d'ailleurs l'air d'avoir bien plus confiance en lui !

Tout ça pour dire, que malgré la pénombre, malgré qu'ils se faisaient une énième fois chasser par les orcs, Bofur essayait de ne pas sombrer dans l'angoisse et la peur. Alors qu'il était en train de courir pour sauver sa peau, il suivait le cortège nocturne qui tentait malgré tout de ne pas faire de bruit.

« M'sieur Bilbo devrait nous apprendre à être discrets ! On se fatiguerait moins et les orcs ne pourraient pas nous trouver ! » fit-il essoufflé par la course avant de s’apercevoir que Bombur était dans un état d'autant plus pire

Le nain observa d'ailleurs le concerné, tout en essayant de garder un rythme de course. Il se demandait ce qui faisait qu'il était si discret comme l'avait vanté Gandalf. Était-ce à cause de sa petite taille ? Et bien il n'était pas très grand certes mais ce n'était pas à un nain qu'on allait apprendre la petitesse ! Puis son regard descendit sur ses grands pieds, et il se souvint de ce jour où il avait fabriqué un jouet qui avait eu besoin de plus de surface pour pouvoir se déplacer. Cela était certainement en rapport ! Ce n'était certainement pas le moment d'avoir ce genre de réflexion mais lui au moins cherchait des solutions car ils ne pourraient pas courir toute la nuit !!

« Ah les gars, il nous faut de grands pieds comme lui ! »

Le mouvement de course sembla s'arrêter alors qu'ils se cachaient ENCORE une fois pour visualiser le chemin et éviter de faire des erreurs. Bofur se demandait s'ils prenaient son avis en considération et s'ils allaient trouver un moyen pour faire comme le hobbit. Un large sourire sur les lèvres, assez fier d'être à priori le génie du groupe, il se frotta les mains. Gandalf allait peut être enfin refaire de la magie et se montrer utile ?

« C'est un jeu amusant le cache-cache mais je doute que les orcs nous laissent gagner! Alors nous devons devenir des Hobbit! »chuchota t-il trop fort

Bifur semblait alarmé d'avoir entendu quelque chose, un cri d'orc, mais lui n'avait rien entendu dans ses commentaires!

made by roller coaster

Après avoir traversé les Monts Brumeux ou ils avaient eu affaire aux Gobelins et à leur roi, Balin n'avait cessé de réfléchit aux dernière paroles prononcées là-bas.
Paroles plutôt inquiétantes car dans celles-ci étaient fait mention de la survie d'Azog au coup que Thorin lui avait porté lors de la bataille d'Azanulbizar.
Il avait à peine eu le temps de se poser qu'ils avaient aperçus au loin la pointe de la Montagne Solitaire, lieu final de leur périple. Espérons que ce satané dragon est mort de vieillesse ! On a le droit de rêver même les nains !
A présent, une autre destination beaucoup moins joyeuse se profilait à l'horizon : la forêt de Mirkwood.
Leur roi Thranduil n'avait pas fait preuve d'une grande solidarité lors de leur fuite préférant les laisser seuls face à leur sort.
Bien sûr ! Balin savait que leur ancien roi Thror n'était pas innocent. Les perles de Lasgalen, qui appartenait à la Reine aurait dû être restituer mais Thror exigeait d'avantage que ce que Thranduil était prêt à donner à la base.
Cela s'ajoutait au mauvais temps chronique depuis quelques jours et à leur constante inquiétude.
Azog était en vie et les pourchassait. Dwalin tripotait ses armes plus que d'habitude, c'était difficile à croire pourtant. Il restait prêt de Thorin comme s'il souhaitait le protéger d'une éventuelle attaque.
Balin avait lui-même du mal à fermer les yeux. Il dormait que d'une oreille. Il ne sursautait pas à chaque bruissement de feuille mais enfin, il était vieux et il connaissait les dangers surtout la nuit.

Il y avait une autre chose qui inquiétait Balin et s'était la position de la lune. Le jour de Durin avançait à grand pas et ils étaient à pied. Comment arriverait-il à destination avant le jour prévu ?
Il doutait de plus en plus qu'ils y arrivent à temps.

Et un soir, l'inquiétude devint réalité. Le voilà à présent en train de courir ses armes sur lui, son frère et les autres autour de lui. Gandalf est censé les emmener en sécurité. Franchement Balin doutait un peu de la capacité du sorcier à les mettre en sûreté mais bon... il s'était déjà trompé.
Ensuite Bofur essayant de détendre l'atmosphère comme à l'accoutumé dit que Bilbon devrait leur apprendre à être discret car il est vrai qu'on ne l'entendait pas se déplacer.

Balin regardait son frère de temps en temps pour s'assurer qu'il n'était pas trop derrière.
Evidemment, il s'inquiétait pour lui même s'il était suffisamment grand et âgé pour se défendre.
Il restait son frère aîné, c'était son rôle de se préoccuper de lui.
Ensuite il fit des commentaires sur la taille des pieds de leur ami hobbit. Balin était bien trop occupé à courir pour réfléchir aux raisons pour laquelle Gandalf le jugeait apte à passer sous le nez d'un dragon comme Smaug ou d'orcs.

Ensuite Bofur leur proposa de devenir des Hobbits et Bifur semblait plus agîté que d'habitude ce qui ne le rassurait pas non plus.

- Je ne sais pas nous autres les nains sommes redoutables dans d'autres domaines, la course sur une longue distance n'est certes pas notre domaine de prédilection mais... le sprint est un de nos sports favoris. Nous n'aurons aucune mal à tenir dans ces conditions-là. C'est la course ou la vie... Cela ne laisse pas de place à du répit.

Spoiler:

De toute sa vie de Hobbit, jamais Bilbo n'avait fait autant d'exercice et en si peu de temps. Pour tout dire, faire de l'exercice chez les Hobbits s'apparentait à faire de longues balades dans les champs ou bien travailler la terre, pas à courir à perdre haleine parce qu'ils étaient poursuivis par une bande d'orc apparemment bien décidé à leur faire passer l'arme à gauche. D'ailleurs pourquoi spécialement eux ? Hein ?! Ils n'étaient quand même pas les seuls voyageurs de toute la terre du milieu !

Depuis qu'il était partit de Foncombe, il ne s'était pas passé un jour sans qu'il ne regrette d'avoir suivit les nains plutôt que d'être resté bien caché chez Elrond le temps de retrouver le courage de retourner tout seul vers la Comtée. Mais il avait suivit la compagnie et au début il pensait que c'était une bonne chose, jusqu'à ce qu'ils se fassent attaquer par des géants de pierres et ensuite par toute une montagne de gobelin...

Là, il s'était passé une chose des plus étranges : il avait rencontré un être qu'il n'était pas sur de savoir classer dans la bonne catégorie d'espèce. C'était un être vraiment étrange et effrayant que ce "Gollum" car il ne savait le nommer autrement que par les bruits étranges qu'il ne cessait de produire avec sa gorge. Quand il y repensait, le soir alors qu'il essayait de trouver le sommeil, il avait eut beaucoup de chance car il n'était vraiment pas passé loin d'être dévoré tout cru... Tout ça grâce à cet anneau....

Un anneau magique merveilleux qui lui permettait d'être totalement invisible et qui lui avait déjà permis d'échapper aux doigts frêles mais acérés de Gollum. Certes, comme tout bon Hobbit, il savait se faire discret quand il le voulait (et généralement il le voulait quand sa satanée cousine était dans les parages) mais jamais aussi bien qu'avec cet anneau. Il ne savait pas pourquoi il n'avait rien dit à personne quand il les avait finalement retrouvé après être sortis de cette foutue montagne, peut-être parce que pour une fois il réussissait à se sortir tout seul du pétrin et que cela lui prodiguait une certaine fierté....

Mais la fierté n'était pas bien présente finalement alors qu'ils devaient fuir encore et toujours parce que ces foutus orcs avaient décidé qu'ils les feraient passer de vie à trépas. Et justement, ils courraient encore alors que les aigles leur avait donné une bonne avance. Mais ils étaient à pieds et les orcs eux, montaient les Wargs. Et Bilbo courrait aussi vite qu'il le pouvait pour ne pas se faire distancer. Fort heureusement pour lui, les nains étaient rapides mais peu endurants alors il parvenait à les rattraper lorsqu'ils se trouvaient obligés de ralentir pour reprendre leur souffle.

Toujours concentré à l'idée de ne surtout pas se laisser distancer par les autres, Bilbo remarqua vaguement que Bofur faisait référence à sa discression alors que les nains autours de lui faisaient un bruit de tous les diables en courant. Déjà qu'ils étaient peu discret quand il s'agissait de marcher, alors il ne fallait pas espérer qu'ils y parviennent en courant aussi vite qu'ils le pouvaient pour ne pas se faire rattraper par les orcs.... Bofur émis tout de même l'hypothèse que son manque de boucamp soit dut à la taille de ses pieds, mais Bilbo pensait qu'il avait tors et il ne se gêna pas pour le lui faire remarquer malgré son essoufflement.

- Je suis bien moins lourd que vous, maître nain... Je fais donc moins de bruit.

Et puis au milieu de tout ce boucamp, il lui était encore plus facile de ne pas faire trop de bruit. On entendait bien trop les autres pour se préoccuper de l'entendre lui. Mais Bilbo ne parla pas plus, voulant économiser son souffle car si les nains n'étaient guère habitués au sport, les Hobbits ne valaient pas mieux sur ce plan là. Enfin tout de même il ne cessait de se demander combien de temps tout ceci allait durer, il ne se voyait pas courir jusqu'à atteindre la montagne solitaire.

- Gandalf, n'y a-t-il aucun moyen de s'arrêter un peu pour réfléchir ?

Peut-être que Gandalf réussissait à réfléchir en même temps que courir, mais lui, il avait besoin de se pauser pour faire un point sur la situation. Ils n'allaient pas courir ainsi sans but précis, ils ne feraient que se fatiguer inutilement.

La seule chose qu’on ne pouvait enlever à la jeunesse d’un corps était une certaine endurance. Oui certes, rester le cul posé sur une chaise à gratter du papier toute la journée ne faisait ni bien à un vieux croulant, ni à un adolescent. Fili n’était pas un grand intellectuel de toute façon, et s’il n’était pas non plus un hyperactif, il avait eu sa dose d’entrainement quotidiens au cours de sa vie pour le maintenant en condition. Certains riaient sans doute de le voir fanfaronner sur ses capacités physiques, mais dans un tel cas, on ne pouvait lui pas lui reprocher d’être à la traine. Plus léger que certains de ses pairs, le jeune nain était pratiquement en tête du cortège se faufilant dans l’obscurité, pourchassé par les monstres à leurs trousses.

Maintenant oui, il pouvait effectivement l’affirmer, les rumeurs et les histoires de son enfance avaient plus qu’une once de vérité. Les Gobelins étaient aussi immondes de face que de biais, et les orcs s’avéraient bien pire en comparaison. En l’état Fili n’avait aucune envie de les laisser gagner du terrain ou de les affronter pour y trouver une mort certaine. Peur ? Oui, il commençait à comprendre qu’autre chose que ses angoisses habituelles pouvaient coloniser son estomac, jouant avec pour mieux le faire courir. On ne mesurait sa survie qu’à peu de choses, et certainement pas en se retournant pour jouer à l’idiot. Une fois n’était pas coutume Fili n’était pas tout à fait d’humeur à rire. Toute son attention se portait sur les bruits s’échappant de l’obscurité, faisant suer son front plissé comme celui d’une vieille naine défraîchie. Le jeune nain en oubliait la fatigue étirant pourtant ses membres et toute forme de faim.

Combien de temps encore allaient-ils fuir ainsi ? Ni son oncle, ni Gandalf ne lui semblaient pas avoir de solution immédiate alors qu’un instant, tapis dans l’ombre de ces bois peu rassurants, il reprenait enfin son souffle, l’oeil passablement agité au moindre son. Des bribes d’une discussion lui parvinrent, presque trop enjouée pour la situation. Il aurait aimé gardé son sourire, pourtant celui-ci lui fallait entre les doigts au fil des jours malgré sa ténacité et sa bonhomie naturelle. La cité des elfes lui semblait si loin, un siècle en amont de ce fin morceau de ténèbres les enlaçant éperdument. Il n’était pas question de faire marche arrière, la montagne de ses aïeux se trouvait là bas, dans ce mirage obscur, espérons-le salvateur. Tout en doutant fondamentalement de cette quête, la promesse et l’honneur passaient avant des conceptions matérielles. Fili se prenait à espérer que le temps ne défile plus, que Gandalf l’arrête d’un claquement de doigt. Avancer ou mourrir, la petite voix dans sa tête ne le laissait définitivement pas tranquille.

« Ces foutus orcs ne nous lâcherons jamais. » Glissa-t-il à son frère en guise de protestation contre lui-même. « Ce qu’il nous manque, c’est… notre mère. Elle les ferait fuir avec un rouleau à pâtisserie. » Il se délesta d’un rire discret qui ne lui ressemblait pas vraiment. La question de Bilbo attira son attention, le détournant trop rapidement de son trait d’humour. Réfléchir, Fili n’était pas bon à ce jeu là, encore moins en terre inconnu, mais en revanche le concept lui semblait tout à fait approprié. Tout le monde ne pouvait pas tenir à ce rythme effréné encore longtemps et il n’avait aucune envie que l’un de ses compagnons se fasse croquer par un warg parce qu’il trainait de la patte.

Sujet: Re: Le change-peau [Intrigue] Ven 7 Sep 2018 - 15:14

Oui, Dalor était habitué aux voyages et même aux voyages en compagnie de beaucoup plus de monde et de matériel que ça. Oui, Dalor avait déjà eut plusieurs fois l'occasion de se battre contre des wargs ou des orcs afin de ne pas se faire voler la marchandise qu'il protégeait. Mais jamais il n'avait eut à courir comme ça et aussi longtemps parce qu'il était poursuivit par une bande d'orcs bien décidé à leur ôter la tête des épaules.

Il aurait voulu rester les affronter une bonne fois pour toutes et franchement il n'avait pas été loin de rester en arrière pour leur faire leur fête à ceux là... Mais il n'était pas idiot... Ils étaient déjà pas mal fatigués et affaiblis par le début de leur voyage et surtout leur passage dans les montagnes... De plus, les orcs semblaient bien décidé à les tuer eux et à leur tête se tenait Azog le profanateur qui avait une dent contre Thorin et toute sa famille... Enfin, tout un avant bras même... Non, ça n'était décidément pas le moment de faire de l'humour.

Tout ça pour dire qu'il n'aimait pas l'idée de fuir comme un lapin pris en chasse, mais qu'il était tout de même assez attaché à la vie pour savoir que pour le moment, dans leur état actuel, ils ne faisaient pas le poids en face des autres qui, en prime, avaient le loisir de ne pas se fatiguer puisqu'ils chevauchaient de wargs... Warg que Dalor espérait malgré tout ne pas approcher de trop près au risque d'être un véritable danger pour les autres... Son allergie était parfois pratique, mais il ne pensait pas que ça les aiderait s'ils devaient se cacher...

Enfin, pour le moment, il courait, ralentissait parfois, mais ne s'arrêtait surtout pas... Les aigles leur avait donné pas mal d'avance, mais jamais assez aux yeux de Dalor... Ils étaient lents et les wargs bien trop rapides... Si seulement les aigles avaient voulu les déposé à la montagne, l'histoire serait près de la fin... Mais ça aurait été décidément trop beau et puis imaginez après pour faire le récit de l'aventure... Les aigles nous ont déposé d'un bout à l'autre... Non, il fallait bien un peu de course... Si seulement ça ne restait qu'un peu... Hors, pour le moment, il avait l'impression qu'ils courraient depuis bien trop longtemps.

Déjà qu'en temps normal il ne parlait pas beaucoup, essoufflé comme il était malgré sa bonne forme physique, Dalor ne prononçait pas une parole, il faisait partit de ceux qui sont incapables de parler et de courir en même temps. Alors il gardait son précieux souffle pour éviter d'avoir une crampe et donc d'être encore plus lent.

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