I'm looking for a place to start

I'm looking for a place to start

Un peu plus loin du Rohan, les portes du Gondor s'ouvriront bientôt à elle. Errante sur les mille chemins de la terre du milieu, à force de les avoir foulés, elle se souvient se rappelle celui qui la rapprochera au plus près de la cité blanche, là où elle pourra sans doute avoir l'opportunité d'avoir une vie plus confortable. Ses parents sont morts, Leoden est parti, les siens aussi. Cármen se trouve seule avec son fils, à survivre coûte que coûte. Et la bonne humeur de son fils bien que des nuits difficiles lui permet de garder courage. C'est pour lui qu'elle fait cela, pour le mettre à l'abri pour lui permettre de grandir sans manquer de rien. Au mieux elle pourra rester avec lui, au pire elle ne survivra pas et devra le confier à quelqu'un. Arrêt dans un village, comme elle le fait souvent et éviter de croiser les hordes d'orcs qui mettront à mal sa mission. En mendiant quelques pièces elle a pu acheter un sachet de riz et les restes de pain. Et à l'écart du village tout en restant proche de celui-ci, elle a fabriqué à l'aide de caisses un abri de fortune pour les protéger de la pluie. Ils passeront sans doute la nuit ici, emmitouflés l'un contre l'autre. Et la nostalgie d'un temps moins difficile passe dans l'esprit de la gitane, qui essaye de ne pas se laisser submerger par les émotions.

Son fils est vif, aventurier, curieux, quand il marchera elle aura intérêt à le surveiller de près, qu'il ne se fasse pas la malle pendant qu'elle dort. Toute son attention est concentrée sur lui depuis que Leoden est parti, ses rires, ses sourires, ses petits cris de joie sont sa source de courage. « Bientôt on sera à Minas Tirith, maman trouvera un travail et on sera tous les deux.  » Plus facile à dire qu'à faire, lorsque l'on est haradrim, mais là-bas on ne dira sans doute pas non à de la main d’œuvre, elle acceptera n'importe quoi quitte à être moins payée, tant qu'elle peut nourrir son petit.  La pluie frappe contre les caisses, s'infiltre jusque sur le large foulard qu'elle a mis au sol pour leur éviter d'être directement en contact avec la terre. Elle laisse son enfant faire la sieste pendant qu'elle rafistole sa robe tellement vieille qu'elle ne tient plus. Pas besoin de se lamenter, Cármen en a vu des pires. Les brindilles et les feuillages craquent sous des bruits de pas ; quelqu'un vient dans cette direction. La jeune femme s'enfonce un peu plus dans sa cachette , recouvre sa tête d'un foulard et cache son petit avec celui-ci également, bien assez long. Peut être qu'au village sa présence dérange, il est courant qu'on envoie la garde pour la chasser

   

Il revenait du Sud, loin au Sud, là où les prairies laissaient leur place aux déserts et où la pluie ne tombait que rarement. Il avait encore les marques du soleil et de ce long voyage sur le visage, ses cheveux avaient blanchis encore un peu plus, sur les temps, bien que le champ de blé sur le reste de son crâne sous le soleil des Harads, il n’était plus le jeune soldat qu’il avait été il y a une décennie. Mais ainsi était la vie et il ne se plaignait pas, il était vivant. Un ami lui avait confié une lettre à remettre à une connaissance, n’ayant pu refuser la récompense, même légère qu’on lui offrait pour ce travail de messager, il avait ainsi repris sa route vers le Rohan, du moins la frontière avec le Gondor. Cela lui permettrait de s’acheter de nouveaux vêtements afin de se rendre un peu plus présentable auprès de l’intendant du Gondor, quand bien même les tissus qu’il ait pu acquérir ne soient pas les plus fastueux, ils étaient toujours plus agréables à l’œil que ses chemises aux couleurs délavées, ternies par la sueur et la poussière.
Il avait ainsi rallié le petit village de Brunwick, déposer la lettre à forgeron du coin qui l’avait remercié en aiguisant Ascalon, s’émerveillant de la beauté d’une pareille lame. Il était vrai que ce n’était pas une épée de simple fantassin et elle avait bien sauvé la mise à Destan plus d’une fois. Le forgeron et l’ancien Capitaine de la porte noire conversèrent quelques temps avant de se séparer, chacun ayant fort à faire. Le Gondorien en profita pour se balader dans le village, chose qui fût vite effectué tant il était petit. Il s’enquit néanmoins de quelques demandes auxquelles il aurait pu apporter son aide et desquelles il aurait alors obtenu quelques pièces mais rien ni personne ne semblait avoir besoin de lui.
Le meunier avait bien fait mention d’une jeune femme au teint basanée avec un enfant qui était venue leur mendier quelques piécettes pour s’offrir un bout de pain et du riz, avant de repartir aussi sec. Cela était monnaie courante par ici de voir arriver des voyageurs qui tentaient de rallier la cité blanche de Minas Tirith en espérant y trouver du travail. Mais avec les raids orcs et les pirates, les réfugiés devenaient de plus en plus nombreux, ce qui rendait les possibilités de trouver de quoi nourrir les siens de plus en plus ardus. Enfin, à moins de croiser cette femme sur la route qui menait à Minas Tirith, il ne pouvait guère lui apporter son aide et vu la pluie qui s’abattait, il lui faudrait rapidement trouver un abri.
Il passa devant des fourrés dans lequel on avait jeté un tas de caisse, sans doute laissé là par des marchands qui ne savaient plus qu’en faire. Ou bien un chariot renversé après avoir subi une attaque ? Bien trop proche de la bourgade pour que ce soit cela. Un mouvement vint attirer son attention. Sans doute un animal qui venait fouiller les caisses à la recherche d’un reste à manger. Après tout, si une bête venait à trouver de quoi manger, peut-être lui trouverait-il quelques items intéressants. Il s’avança alors faisant craquer les brindilles sous ses pas, pour la discrétion il pourrait repasser. Il pensait que la pluie allait couvrir son odeur, mais massacrer la moitié des branchages autour de lui allait faire fuir l’animal. Il s’avança ainsi avant de remarquer que les caisses étaient étrangement disposées, formant un toit, un abri de fortune comme ceux qu’il lui était arrivé de construire enfant. Une forme se tenait immobile au fond des caisses, cachée par un tissu imbibé d’eau. Etait-ce la femme que le meunier avait mentionnée ?

Il hasarda ; « Votre abri prend l’eau, il ne vous gardera pas au sec pour la nuit… Il y a des cabanes de berger plus loin sur la route qui va vers Minas Tirith si vous n’avez nul endroit ou dormir et au moins vous y serez au sec. »

C’était là la vérité, certains troupeaux ayant été décimés, des bergers avaient laissé en friche leur près et leur cabane en attendant de se reconstituer un cheptel. Le Gondorien avait fait une halte dans un de ces abri pour y faire boire Ablette en venant à Brunwick. Mais il s’emballait, peut-être qu’il avait affaire à un chien terrifié ou bien un individu ne comprenant même pas ce qu’il pouvait bien dire, voir même un enfant qui jouait simplement avec d’autres. Ce qui était bien la quelque chose de sot aux vues des dangers qui pouvaient rôder sur les routes.

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Filets d'eau, bientôt torrents, l'abri ne tiendra pas longtemps et sur le fil elle tente de trouver une solution. Il va falloir qu'elle bouge, qu'elle trouve un autre endroit. d'abord il va falloir gérer la présence de l’intrus, le soudoyer avec ce qu'il lui reste pour qu'il ne lui fasse pas de mal ou qu'il la laisse simplement tranquille. Les habituels" je ne reste pas longtemps" avec l'accent du désert dans le fond de la gorge, parfois ne suffisent pas, ni même la présence d'un bébé ne leur procure parfois pas de pitié. Quand d'autres essayeront de l'aider, lui offriront un abri. Elle prie pour que la silhouette dont la présence lui électrise le corps soit l'une de ces bonnes âmes. Elle ne sent pas la moindre animosité, il élève la voix et il confirme ce qu'elle venait de penser. Douces paroles inquiètes qui pourtant lui font froncer les sourcils. Le myocarde s'emballe.

la voix trop familière, sortie tout droit d'un souvenir réconfortant. Elle peine à croire qu'il s'agit de la vérité, qu'il n'est seulement celui qu'elle a le plus envie d'entendre à ce moment là et que la tristesse le lui rend sous forme hallucinatoire. Pourtant la pluie filtre au travers des caisses, s'abat sur sa tête, un rappel à la réalité; « Destan ? »  Elle essaye, le cœur cogne trop fort pour que ce soit qu'une vaste coïncidence et cette vois elle la reconnaîtrait entre toutes. La gitane retire le foulard de devant son visage, laisse ses yeux découvrir qu'effectivement c'est lui qui se tient devant sa planque de fortune où elle pourrait probablement y laisser la vie si elle ne fait pas attention. Elle tremble déjà, claque des dents mais la présence de Destan réchauffe son cœur perdu. Elle se redresse, attrape son petit pour le serrer contre elle et s'aventure à sortir du cabanon assez difficilement. C'est lui, c'est vraiment lui et le retrouver étire largement les commissures de ses lèvres. De son bras libre elle enserre sa taille, se love contre lui alors que l'enfant dort toujours sur son épaule. « Je suis contente de te voir »  Un peu de distances, elle découvert légèrement la petite tête de son bébé recouvert par la pluie pour le présenter à son ami de toujours.  «Je te présente Samael...»En suspens quand à la non présence du père qu'elle n'a pas envie d'évoquer. Il la connait, il ne fera peut être pas la remarque. Il n'est juste plus là, c'est tout.