Hope is my Duty [Thorin][Flashback]

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Hope is my Duty

Thorin Oakenshield | Ilhy Sombrelande

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Depuis combien de temps virevoltais-je parmi les gardes, à m'entraîner régulièrement chaque matin, et quasiment chaque après-midi ? Plusieurs mois. J'en étais ravie au plus haut point ; l'énergie dépensée m'aidait à ne pas trop penser - penser à tant de choses qui m'auraient bouleversée. Mes parents, que je boudais toujours avec obstination ; j'avais bien reçu trois lettres depuis mon départ, mais si elles n'avaient pas rejoint le feu, je ne les avait en tout cas pas ouvertes, et encore moins lues. Il y avait aussi ce problème constant de devoir mériter ma place. Etant une femme dans une société où seul les mâles peuvent combattre, je devais faire mes preuves à chaque instant. Néanmoins, les nains que je côtoyais avaient appris - à leurs dépends, à coups de bleus et de bosses - combien je pouvais me révéler coriace et tout aussi douée qu'eux.

J'esquivais un coup, m'attirant quelques rires alors que j'enfonçais ma hampe dans le ventre de mon adversaire. J'y allais de toutes mes forces, visant un point où ne se cachait nul organe vital. Je pouvais laisser mes instincts parler - pas comme avec certains. Je tournoyais sur moi-même un instant, mes cheveux aux multiples tresses ondoyant autour de mon visage comme une crinière rousse, puis je fauchais les jambes de Adur et lui mis le fer de ma lance sous la gorge.

Le combat était fini.

▬ Deviendrais-tu vieux, Adur, pour te laisser botter les fesses ainsi ? Tu essayeras de faire les yeux doux face à un troll ? fis-je d'une voix basse et mordante, avant d'éclater d'un rire bon enfant.

Je me reculais et aidais le nain à se lever, puis étirais mes épaules d'un geste presque félin. Je sentais déjà mes muscles engourdis tirailler, mais je ne comptais pas m'arrêter en si bon chemin. Du coin de l'oeil je vis Fili achever son combat et je m'approchais. Il se recula et, se disposant près de moi, nous eûmes un geste amical, sorte de bourrade épaule contre épaule. Nous échangeâmes un sourire complice, puis je me détournais. Fili était habituellement mon compagnon d'armes, mais tout bon guerrier se devait de changer parfois ses habitudes. J'allais déposer ma lance dans mon râtelier d'armes et l'échangeais contre un arc. Je me devais de m'améliorer à cette maîtrise ; Kili m'y aidait, comme il pouvait, mais je dois avouer que cette aptitude semblait hors de mes compétences. J'étais trop vive, trop impatiente pour attendre ; mes flèches avaient tendance à ne pas partir droite, voire même à ne pas se ficher dans la cible. Je grognais durant les minutes qui suivirent, alors que j'essayais d'atteindre le ballot de paille peint en rouge.

Je finis par en avoir marre et allais ranger cette arme également. Je pris mon outre pour boire un peu, histoire d'humidifier mon gosier asséché, et passais le dos de la main sur mon front. Mes yeux suivirent avec attention le ballet mortel de mon ami blond. Je dois avouer que je n'étais pas mécontente de laisser à un autre le soin de s'occuper de ses passes. Depuis cette fois-là, où je lui avais sauvé la vie ... Sa présence me laissait indubitablement mal à l'aise, avec un arrière-goût de sang - comme si mes lèvres avaient la souvenance de la saveur du sien. Je secouais la tête, frottais mes index contre mes paupières de manière enfantine et m'étirais de nouveau. Cette histoire n'avait pas donnée de suite ; Thorin avait-il été au courant que Fili avait frôlé la mort ? J'aurais voulu être châtiée pour ma témérité qui avait mis en danger la vie de ce nain si précieux à mes yeux. J'espérais juste qu'il n'avait pas pris le poids de ma faute sur ses épaules ; c'était moi qui avait insisté pour faire partie de cette chasse, et que je le sauve ne découlait que de la première raison. Je culpabilisais toujours autant. Si le Lion de Durin avait péri ... Je ne m'en serais pas remise. Il était mon ami, mon compagnon d'armes.

Ton premier baiser, aussi, ricana une voix insidieuse avec une ironie mordante, profondément enfoui dans ma tête, et je grimaçais.

Ce n'avait pas été comme ça. Ca n'avait pas été un baiser, juste le meilleur moyen pour lui faire prendre la décoction. Je soupirais, me levais et décidais de sortir prendre l'air pour me remettre les idées en place. Je saluais Béryl et, sous le regard curieux de Fili, sortis du poste de garde pour inspirer à pleins poumons au dehors. Je m'adossais au mur du bâtiment, et fermais les yeux un instant. La tête ne me tournait pas vraiment, mais j'avais comme un poids dans l'estomac, désagréable et tenace.

Sujet: Re: Hope is my Duty [Thorin][Flashback] Jeu 9 Oct 2014 - 16:34

Hope is my Duty

Les autres nains du conseil avaient finis de lui présenter toutes leurs requêtes, ce dernier s'était légèrement éternisé et le Roi des Exilés comptait désormais s'aérer l'esprit. Il marchait ainsi, d'un pas tranquille, les mains croisées derrière le dos vers le corps de garde et son arène d'entraînement. Il y entra quelques instant plus tard, saluant les gardes avant d'aller se poster sur la petite courtine qui faisait le tour de la salle et surplombait l'arène. Il pouvait de là, voir les entraînement dans leur globalité.
Il aperçu son neveu Fili, ainsi que la jeune naine rousse qu'il avait envoyé à Dwalin quelques mois plus tôt.Cette naine des Monts de Fers venue ici sans le consentement de ses parents et qui désirait se battre. La chose était peu commune et bien qu'il ait manqué bon nombres de ses entraînement comme ceux de ses neveux, il avait ouïe dire qu'elle se débrouillait de mieux en mieux, du moins, avant qu'ils n'aillent faire les idiots à l'extérieur avec son héritier et manquent d'y laisser la vie.

Il avait craint ce jour là de devoir enterrer les deux jeunes gens, il ne pouvait supporter l'idée d'une autre perte de ce genre, la colère qu'il avait abattu sur Fili minée d'inquiétude avait bien réussis à le prouver. Puis il y avait la jeune naine, sous sa tutelle et sa protection, comment aurait-il expliqué sa perte ? Les parents de la jeune Sombrelande avaient d'ailleurs tôt fait de lui adresser une lettre, sachant sans doute que leur fille fonçait tête baissé,puis d'autres après l'absence de réponse de la part de leur fille et bien qu'il n'ait pas mentionné le danger qu'elle avait encouru à cause de son neveu.

Il la vit esquiver un coup, quelques rires fusèrent mais le Roi demeura muet, regardant avec attention la contre attaque qui fusa vers le ventre de son adversaire. Le nain aurait du voir venir le coup, il avait laissé à découvert une partie de son corps et face à un orc, ce dernier aurait profité de la brèche pour l'éviscérer, mais cela était un entraînement et il ne doutait pas que le nain ait pu le faire exprès, cependant, le nain plié en deux ne vit pas la naine tournoyer, ses cheveux tressés suivant son mouvement, avant de le faucher. Le combat était finis, elle l'avait remporté brillamment et l'Héritier de Dùrin regretta de ne pas avoir été toujours là pour voir les progrès de la demoiselle.
Il savait qu'Adur n'était pas aussi vieux qu'il ne le laissait paraître, il était encore un excellent combattant. Les jeunes bretteurs qui s'entraînaient au sein de l'Ered Luin pouvaient s'estimer de l'avoir partenaire et maître d'arme. Certains auraient mieux fait de ne pas s'estimer trop vite meilleur que lui, la guerre et l'entraînement était des choses bien différentes. Assener des coups à un ami et faire couler le premier sang d'un ennemi demeuraient diamétralement opposé.
Néanmoins, le Seigneur des exilés concédait que la jeune naine rousse se débrouillait fort bien, mais peut-être était-ce la raison pour laquelle son neveu avait cru bon de désobéir à ses ordres, pensant qu'ils seraient capable de se défendre face au blizzard et aux orcs.

Les jeunes nains étaient plein d'espièglerie, en témoignait la remarque moqueuse de la jeune naine qui entraîna les rires de quelques nains autour d'eux, mais encore trop jeune pour agir avec sagesse et retenue. Elle aida Adur a se lever avant de rejoindre Fili qui venait de terminer son combat, il se posèrent l'un contre l'autre avant de se mettre un coup d'épaule. Il perçut le sourire entre les deux, plusieurs fois il avait cru entrevoir des choses de ce genre et l'expédition avait sans doute été un moyen pour Fili d’impressionner la demoiselle. L'idée qu'elle puisse être un bon parti lui traversa l'esprit, mais il la repoussa bien vite, ils étaient sans doute de simples amis encore.

Elle s'essaya à l'arc mais contrairement à Kili, bien qu'il sût que ce dernier l'aidât, elle ne disposait pas des même qualité et se défendait bien mieux aux pique set à la hallebarde.Plusieurs fois ses flèches manquèrent leur cible pour se ficher dans le sol en vibrant. Il la vit râler avant d' aller ranger son arme avant de se désaltérer. Il reporta son regard sur le combat que menait de nouveau son neveu, sa garde n'était pas encore parfaite mais il se débrouillait tout de même, mais cela n'était pas encore suffisant. La dernière rencontre avec des orcs avait mal tourné pour lui et il avait encore beaucoup a apprendre. Le Roi du peuple Errant était un guerrier accomplis, il avait eu le temps de s'entraîner, ses divers voyages avaient continué de l'entretenir, il pouvait donc se targuer dans savoir plus que Fili et d'avoir donc pu le considérer comme inapte à l'expédition qu'il avait décidé de mener à l'insu de son oncle. Un jour viendra où son neveu blond lui succéderait, alors là il comprendrait qu'un souverain faisait passer ses désirs après ceux de ses sujets et qu'il devait garantir la sécurité de chacun d'entre eux. Peu nombreux était les nains, la perte de l'un d'entre eux était toujours une grande tristesse et l'archer décédé lors de l'expédition n'était pas inconnu dans les Montagnes Bleues. Le Roi du Peuple Errant n'avait été capable d'exprimer son regret tant était grande sa culpabilité d'avoir un neveu désobéissant à l'épouse du soldat et à son jeune fils.
Il avait échoué dans l'éducation de ses neveux, il le craignait, trop sévère et parfois trop laxiste, il n'avait sûrement pas été la figure de paternelle adéquate et si l'époux de Dis avait vécu, cela en aurait été probablement autrement, si Frerin avait été là également. Il laissa son esprit s'assombrir a penser à ces jours qui furent et ceux qui jamais ne seront avant de redescendre les marches, les combats d'entraînement terminés.

Il était venu ici pour discuter avec la jeune naine, il se devait de le faire maintenant. Il n'avait, en effet, malheureusement croisé Ilhy depuis le retour de l'expédition qu'ils n'auraient jamais dû mener, furtivement mais il avait été occupé, ne trouvant pas le moyen de lui parler, mais Dwalin lui avait rapporté la sentence qu'il avait pris à l'encontre de la demoiselle, il avait offert la même punition à son neveu, en plus de sévère remontrances, le jeune lion avait semblé penaud et comprendre ce que lui reprochait son oncle, mais cela suffisait-il ?

« Ainsi Dwalin a levé sa punition. »

Il était arrivé à sa hauteur alors qu'elle était adossée à l'un des mur de l'édifice où s'entraînaient les membres de l'ost royal.Le ton était neutre et le Roi aurait pu se permettre un sourire pour adoucir un peu plus ses paroles mais celui-ci ne demeura qu'une ébauche fugace et n'apparut pas sur sa face

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Pour faire la brave, j'étais forte. Mais à présent que j'étais adossée au mur du poste de garde, mon regard baissé était plus lointain, moins fier. Tout simplement parce que je repensais sans cesse à ce que j'avais fait. Yoren était mort. Yoren, un nain brave, qui n'avait pas hésité à faire partie de cette sortie. Je revoyais son corps tomber, comme au ralenti. Parfois, la nuit, je ne pouvais fermer l'oeil, quand je songeais à son sang, rouge sur blanc, souillant la neige. J'inspirais doucement, pour calmer mon coeur qui s'emballait. Idiot de coeur. Et le pire, c'est que, quand Dwalin avait levé la punition, cela ne m'avait pas allégée du poids de la culpabilité. J'avais été fautive. Et je soupçonnais Fili d'avoir reçu un savon digne de ce nom et de parfaitement le garder pour lui. Fili ... Mieux valait ne pas penser à lui. Mes poings se serrèrent ; comment pouvait-il encore vouloir de ma présence, alors que je lui avais apporté tant d'ennuis ? Il était le futur roi. Prince sous la Montagne ... Alors que je me secouais mentalement les puces : Allez, ne t'apitoies pas. Les morts sont morts. Toi tu vis. Alors lèves toi et va t'entraîner, et deviens forte et plus sage. Et ne fais plus jamais blesser Fili. Plus jamais ..., une vois interrompit mes pensées. Je levais les yeux et croisais le regard de ... Thorin.

Malgré moi, avant même que le sens de ses paroles ne se soient faites à mon cerveau, je m'étais redressée et avais formé une espèce de salut, poing sur le côté gauche de ma poitrine, le regard terni par la soudaine surprise et la frayeur qui me prenait les tripes.

▬ Ainsi Dwalin a levé sa punition.

Durant quelques secondes, je ne répondis pas. J'avais détourné le regard, comme il se devait, face à un roi. Mais, la curiosité ou le besoin de voir de quelle humeur il était, me firent croiser une seconde son regard pâle.

▬ Mon roi. Oui, Dwalin a levé sa punition.

Face à un autre nain, j'aurai ajouté : après tout ce temps. Mais je l'avais mérité après tout. Je baissais de nouveau le regard. Je ne savais quoi dire. Pourquoi mon roi était-il devant moi, à s'intéresser à moi ? Un soudain frisson me parcourut : il y avait tant de possibilités. J'avais fait maintes bêtises en compagnie de Fili et Kili. Est-ce qu'il savait pour ... Non. Non, sûrement pas. Mais déjà, ne serait-ce que pour ma noblesse ... Est-ce qu'il se doutait de quelque chose ? Au fond, je me doutais bien d'un petit truc : il était roi, et Thorin n'était pas nain à laisser la moindre information lui passer sous le nez. Je déglutis, et les mots franchirent mes lèvres avant que je n'eus le temps de réfléchir - chose assez exceptionnelle chez moi, il fallait croire. Un cerveau, où ça ?

▬ Néanmoins, si vous jugez bon de me punir d'autres façons, je suis à votre écoute.

Si je m'étais déversée de ma culpabilité face à un Dwalin que j'affectionnais énormément, et devant lequel je n'avais pas honte, devant mon roi, c'était autre chose. J'essayais de porter ma culpabilité avec un peu moins de ... comment dire ? De pitié ? D'un autre côté, je voulais être punie. Je voulais avoir un châtiment digne de mon acte irréfléchi qui avait causé la mort d'un nain. Et qui avait fait blesser Fili. Cette pensée me hantait, alors que je songeais à cette caverne, à sa fièvre, à sa blessure, à son sang. Mes nuits étaient peuplées de plasma rouge, il fallait croire. Les mâchoires serrées, j'attendis le verdict. En suppliant les dieux pour qu'il ne me demande pas de partir. Tout, mais pas cela. Je ne supporterais pas d'avoir eu, un instant, ce dont je rêvais, et qu'on me le reprenne. Mais ... Je l'avais mérité, si telle était sa sanction. Toute force, toute vie sembla me quitter, me laissant livide, le regard fixé durement sur le sol, les traits tirés par la culpabilité.

Sujet: Re: Hope is my Duty [Thorin][Flashback] Dim 19 Oct 2014 - 17:53

Hope is my Duty

La jeune naine rousse semblait perdue dans ses pensées et lorsque le Seigneur des Exilés s'était adressé à elle, Ilhy s'était tout de suite redressée pour saluer son Roi, apposant son poing gauche du côté de sa poitrine. Durant un court instant, le souverain des Montagnes Bleues sentit son cœur bondir d'une pulsation en avant, il y avait tant dans ce geste, une loyauté silencieuse, une confiance absolue, qu'il ne le laissait jamais indifférent. Mais peut-être la naine rousse ignorait-elle ce que ce geste signifiait dans son intégralité . Le Seigneur des Exilés ne savait ce qu'il avait fait pour mérité pareil salut de sa part, bon nombre de nains n'étaient pas aussi zélé en guise politesse ni de preuve de fidélité que la naine des Monts de Fers, du moins, en omettant les gardes avec qui elle s'entraînaient. Sans doute avaient-ils effectué ce geste une fois où ils l'avaient croisés et qu'elle était en leur présence.

Il inclina la tête, remerciant la jeune naine pour ce salut martial et plongea ses yeux dans ceux de cette dernière. Il surprit dans le regard de la rousse la surprise de sa venue mais également une certaine forme de peur. Celle ci déposa en lui une colère amère. Il n'avait jamais gouverné pour que ses sujets le respecte dans la peur et l'effroi comme certains rois des hommes. Imaginer qu'il puisse distillé ce sentiment de leur cœur de la jeune naine le faisait enrager. Non pas contre elle mais contre lui-même. Il n'avait jamais mandé à quiconque de ployer le genou devant lui, il 'n’avait jamais demandé à ses sujets lui conférer son titre lorsqu'il lui a dressait la parole. Mais cela arrivait, souvent, il songeait d’ailleurs que cela était simplement une marque de respect, non de terreur. Ainsi, devant le regard qu'avait posé sur lui la rousse, il demeura coi.
Il comprenait qu'Ilhy ait pu craindre sa fureur, mais elle n'était pas de son fait, c'est Fili qui aurait dû assumer son rôle correctement bien qu'il sache qu'il ait a part d’erreur dans cette tragédie. S'il avait rappelé l'expédition bien avant qu'elle ne commence, s'il avait moins sous-estimé les orcs… Non ce n'était pas du fait de la jeune naine rousse, elle, elle était encore jeune pour qu'il mis cela sur le compte de l'ignorance de la jeunesse. Mais il savait pertinemment quelle punition avait donné Dwalin à la jeune naine, il n’avait pas jugé bon d'en rajouter et ne comptait toujours pas le faire, la frayeur qu'il avait lu dans le regard de la rousse l'ayant dissuadé totalement.

Elle demeurait silencieuse un court instant, son regard se détournant de lui pour ne pas le fixer. Le Seigneur des Exilés ne la quittait pas des yeux pour sa part, ses iris de givre suivant les mouvements de la naine. Il hocha la tête en réponse aux paroles qui lui étaient adressées. Ilhy baissait de nouveau son regard, interdite.Elle semblait hésitante, il l'entendis déglutir avant de reprendre la parole. Les mots que laissèrent s'échapper les lèvres de la jeune naine rousse le touchèrent bien qu'il n'en laissa apparaître le trouble. Elle lui demandait presque qu'il ajoute à la punition de Dwalin une nouvelle sanction. La culpabilité la rongeait tant qu'elle était incapable d'affronter son regard ? Là on son neveu s'était entêté à trouver bon nombre d'excuses pour justifier ses actes, elle ne se dressait pas contre, elle admettait sa faute, quoiqu'elle pu avoir été et elle ne parvenait à s'en dépêtre.
La naine rousse était devenue en effet livide, ses mâchoires étaient contracté en l'attente du coup de grâce que pourrait lui porter son seigneur. Mais il ne pouvait, elle infligeait à son esprit sûrement assez de tourments pour qu'il n'en rajoute pas. La fureur qu'il l'avait emporté face à son neveu avait été dû à l'inquiétude qu'il l’avait saisi durant l'attente et sa bêtise, mais il était top tard pour effacer ce qui avait été fait. Bört ne reviendrait pas à la vie et la jeune naine rousse ainsi que le Lion de Dùrin devrait apprendre à vivre avec ce premier sang versé dans leur rang. Il se mit à parler, enfin, sa voix était dénué de colère, emplie d'une compassion non feinte qui semblerait sans doute inhabituelle.

« Se sentir coupable est la plus amère des punitions.»

Il la fixait toujours, si elle n’avait pas contemplé le sol, sans doute aurait-elle remarqué dans le regard de son roi cette flamme de compréhension silencieuse. Il savait ce qu'était que de se sentir coupable, il savait ce qu'était de devoir affronter une culpabilité dévorante. Celle de ne pas réussir à offrir mieux à son peuple, celle d'avoir laisser périr bon nombres de ses gens sans pouvoir rien y faire, celle d'avoir pris des décisions qui se révélaient inconsidérées et folles. Il avait dû apprendre à vivre avec sans que personne ne puissent venir le morigéner pour ses choix afin qu'il ne commettent plus les mêmes erreurs, il avait traverser bon nombre d’écueils avant de comprendre comment les éviter. C'est pourquoi il s'était entretenu avec son neveu, plein de colère et d'amertume, pour que jamais il ne puisse oublier ce qu'il avait entraîner, inconsciemment. C'est pourquoi Ilhy avait été punis et que sa culpabilité la dévorait encore. La seule façon de cesser de la voir peupler ses nuits était d'être pardonné sans doute, mais le Seigneur du Peuple Errant ne pouvait l'accorder à la rousse, ce n'était pas à lui de le faire, c'était à l'épouse de celui qui avait péri, c'était à Ilhy elle même de le faire.

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Thorin Oakenshield | Ilhy Sombrelande

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Malgré moi, plus par réflexe qu'autre chose, j'avais formé un salut martial. Peut-être avait-ce été un peu impérieux, mais Thorin n'en méritait pas moins. Si mon geste avait pu paraître irréfléchi, je n'en mesurais pas moins consciemment ce qu'il signifiait. Je le reconnaissais comme mon roi. Le poing frappait sur le coeur, là où toute ma foi en lui était dressée, tel des murailles de volonté. Peut-être cela avait-il une autre signification, mais j'étais fière. Fière de pouvoir me dresser devant lui, de croiser son regard, de le saluer. Mais cette fierté passa bien vite, mélangée à la surprise et la honte. Emotion qui me rongeait, nuit et jour. Me faisant vaciller du dedans, soufflant sur ma détermination. Comment pouvais-je me tenir debout devant des ennemis alors que mon premier adversaire était moi-même et mes souvenirs ?

J'attendais. Je retenais mes tremblements. Allait-il me chasser ? Cela aurait été normal. Je m'y attendais, je l'espérais presque - pour que la douleur que je ressente soit physique, qu'elle prenne pied autre part que dans ma tête. Mais quand les mots tranchèrent dans l'air, ils furent empreint non de dureté mais d'une presque douceur, d'une compréhension qui manqua me faire tomber. Qui manqua me faire pleurer. Non, non il n'avait pas le droit de me comprendre ! Il devait être en colère, m'en vouloir ! J'inspirais, pour chasser les sanglots de ma voix, et sans croiser son regard, je repris la parole, en essayant d'avoir l'air sûre de moi. Je réussis à ne pas avoir la voix tremblotante, à coup d'efforts intenses et internes.

▬ Une punition bien légère quand on songe que j'ai mis en danger votre héritier, mon roi. Mes mots ne pourront jamais déverser toutes les émotions que je ressens à propos de cela ; tout ce que je puis vous dire est que j'en suis désolée. Profondément. Plus que je ne saurais le dire.

Je ne voulais pas continuer, mais mes pensées s'emmêlaient encore. Sang sur neige. Rouge sur blanc. L'épaule de Fili blessée, ses cheveux couverts de sang poisseux, son regard vitreux, sa fièvre ... Le baiser. Je sentais encore l'amertume de la décoction, et la chaleur de ses lèvres ... Rougissante, je déglutis et me forçais à dire quelque chose, pour éviter de devenir rouge comme une tomate - bien que ce soit sûrement déjà le cas.

▬ Je n'ai pas encore pris les dispositions pour voir la femme de ... De ... Bört. J'avais chuchoté le mot. Non par honte, mais avec une gigantesque déférence. Et sur ce simple mot, toute les émotions enfermées en moi avait été dites. Culpabilité, tristesse, tout l'amour et la foi que j'avais eu en ce nain que j'avais involontairement fait tuer. Nulle larme ne s'écoula, mais peut-être le roi pouvait-il entendre mon coeur qui se lamentait, qui sait ? Peut-être est-ce parce que je ne prends pas le temps ... Par lâcheté. Etait-ce parce que je n'osais pas affronter tout cela ? Peut-être. Peut-être que je ne voulais pas voir des larmes de cette naine, et de sa famille. Peut-être qu'au fond ...

J'inspirais, chassais mes doutes et me redressais. Je croisais le regard du roi, comme pour lui montrer que j'avais pris une décision. Et je ne lâchais pas ses prunelles de glace, ciel contre ciel. Son visage m'apaisa, bizarrement. Je pouvais avoir confiance en lui. Peut-être cela se lu t-il sur mon visage : combien sa simple vue me fit du bien. Mais je reconnaissais chez lui des traits communs avec Fili. Douleur, déchirement. J'aurais tant voulu ne plus avoir à penser ...

▬ Je vous promets de ne pas faire montrer de lâcheté et de faire face à mes tords, mon roi . Et ... Et si vous désirez que je ne vois plus votre neveu, étant une possible gêne, j'accepterais également cette punition.

Le mot était sorti tout seul. J'aurai voulu dire autre chose que punition. Cette sentence ? Pire. Je ne pouvais de toute façon pas effacer ce que j'avais dis. Oui, pour moi, ne plus voir Fili aurait été pire que tout. Mais je le méritais. J'avais failli le faire tuer et ... Je tenais à lui plus qu'à quiconque. Je mourrais pour lui - j'avais rêvé, parfois, lorsqu'il serait roi, pouvoir venir le voir ou, mieux ... Faire partie de sa garde personnelle. J'étais proche de lui, et je l'aimais tant ... Mais ce n'était pas décent. C'était déplacé. J'inspirais encore. Je crois que parfois, j'oubliais d'être vivante. Peut-être que quelque chose était mort en moi, en même temps que Bört. Peut-être était-ce mon innocence ...

Sujet: Re: Hope is my Duty [Thorin][Flashback] Ven 31 Oct 2014 - 20:55

Hope is my Duty

Le salut martial qu'elle lui offert avait été impérieux, le surprenant, mais peut-être se trompait-il en songeant qu'il n'était pas totalement réfléchis. Après tout, la jeune naine rousse n'était pas sotte et elle lui semblait aussi loyale que fière. Cependant, cette fierté sembla disparaître bien rapidement alors que le honte venait la colorer. Elle avait été surprise, intimidée, mais ce n'était le sentiment qui avait décidé de rester, non, il avait été remplacer par une douloureuse et honteuse culpabilité, il pouvait le lire sur son visage.

Elle tressaillait, imperceptiblement, semblait trembler et tentait d'en retenir les mouvements. Elle aurait sans doute préféré qu'il se montre plus ferme avec elle, qu'il se montre froid et dur . Mais cela n'avait pas grande utilité, il l’avait bien vu avec son neveu, ce dernier avait toujours tenter d'argumenter à son encontre et le Roi des exilés savait sincèrement ce que pouvait faire la culpabilité, il savait que parfois, il n'y avait pas pire punition que celle qu'on s'infligeait soit même. Cependant, cette compassion non feinte ne semblait pas être ce que la naine rousse avait attendu de lui.

Elle arguait que son héritier avait été mis en danger, par sa faute, mais cela n'était pas véritablement le cas, si Fili avait agis comme il aurait dû, il aurait refréné les instincts de tous et il serait rentré. Il planta son regard céruléens dans celui d ela jeune naine rousse. Qu'aurait-il pu dire à ses parents si elle avait péri ? Qu'aurait-il pu annoncer aux autres soldats du corps de garde, à Dwalin qu'il avait formé ? Que parce que son neveu avait été incapable de prendre une décision convenable et parce que lui, le Régent des Montagnes Bleues, avait sous-estimé le groupe d'orc sans doute et la discipline de son neveu, il avait envoyé à la mort une jeune naine, joyau de leur patrie ? Elle était désolée et en le disant, il pouvait ressentir dans sa voix toutes les émotions qui la tiraillaient.

« Mon héritier n'a pas été le seul à avoir été mis en danger. »

Une punition bien légère quand on songe que j'ai mis en danger votre héritier, mon roi. Mes mots ne pourront jamais déverser toutes les émotions que je ressens à propos de cela ; tout ce que je puis vous dire est que j'en suis désolée. Profondément. Plus que je ne saurais le dire.

Ses joues prirent une teinte légèrement rouge qu'elle tenta de dissimuler après de grand efforts de contrôle. Il y avait sans doute là quelque chose qu'il ignorait, elle s'en voulait atrocement d'avoir mis la vie de son héritier en péril et il lui semblait en cet instant que ce n'était pas par pure dévotion martiale. Cela aurait expliqué bien des choses. Tant la désobéissance des deux nains que la volonté qu'ils avaient de se protéger tout deux. Après tout, son neveu n'avait jamais mentionné Ilhy et la jeune rousse des Monts de Fers ne cessait de vouloir en prendre l'entière responsabilité. Mais il n'eût le temps de s'appesantir plus sur ces considérations que son interlocutrice reprenait la parole. Elle mentionnait la femme de Bört, les dispositions qu'elle n'avait pas encore prises à son égard. Il lui offrit son nom alors que sa voix trahissait les sentiments intenses qu'elle avait pu avoir pour le nain, ce garde, cet ami.

« Ydris. »

Ydris comprendrait peut-être, bien que la douleur ne cesse de la ravager, le Roi des exilés avait pris pour lui l'erreur des deux jeunes, car ils en était le point d'origine, il n'avait demandé nul pardon à la naine désormais veuve, bien qu'elle lui aurait sans doute accordé, mais il n'était pas le seul à devoir s'excuser. La douleur et le déchirement vinrent orner son visage. La dernière demande de la naine le laissa pantois. Il percevait à cet instant à quel point elle se sentait coupable d'avoir pu mettre son neveu en danger. Il hocha la tête de manière négative, las, ce n'était pas cela qui ramènerait Bört à la vie et les séparer entraînerait peut-être d'autres mauvais augures, comme si l'on séparait ses deux neveux ou qu'on leur interdisait quelque chose, ils s'empresseraient de désobéir ou de se mettre dan le pétrin. Non, ce n'était pas une punition qu'il avait l'intention d'exercer, les sanctions de ce genre étaient inutile, non des choses plus importantes devaient être faites avant. Pour faire échos à ce qu'elle n'avait encore fait, il déclara :

« Alors il te faudra te mettre à son service. »

Cela ne serait qu'une maigre consolation et elle ne remplacerait jamais Bört dans le cœur de son épouse ni ce qu'il lui avait apporté durant les années où il avait vécu en sa compagnie, mais tout ce que la jeune naine pourrait faire afin de rendre la perte moins terrible était de son devoir.
Ydris n'en voudrait pas aux nains survivants, elle connaissait les risques que pouvait vivre un garde et elle ne se leurrait pas sur l'origine du coup qui avait tué son époux. C'était un orc qu'il l’avait frappé, pas un nain, seul ces créatures méritaient sa haine et sa colère.

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