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"On the road again" [feat Alensil]
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 "On the road again" [feat Alensil]

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MessageSujet: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptySam 25 Oct 2014 - 23:23




Tomorrow will be kinder...or not.




Eriador, Lond Daer, une petite ferme esseulée.



Dans un vaste paysage de champs en jachère et de prairies, solitaire, se trouvait sur la route vers Lond Daer une petite ferme. La nuit froide tombée sur sont toit de chaume et ses murs de bois, avait fait s’éteindre une conversation bien mal entamée, mais qui au final avait su rapprocher deux hommes bien différents l’un de l’autre. Ce pour un voyage qui promettait d’être houleux. Le silence s’y était finalement fait maitre une fois les lumières éteintes, pourtant défié de temps à autre par une respiration plus forte, ou un marmonnement inintelligible. Quelques fois, Arador s’y réveillait en sursaut, l’habitude qu’il avait d’être toujours sur ses gardes l’empêchant de sommeiller d’une seule traite. Pourtant il ne s’en plaindrait pas au petit matin lorsque Alensil serait lui aussi debout. Car s’il ne faisait en réalité que de courtes siestes d’une heure chacune, son sommeil très léger, l’homme se disait qu’ainsi il restait parfaitement conscient de son environnement. Et même si à chaque fois qu’il se réveillait, c’était pour se retrouver face à la vision d’un Alensil profondément endormi, il  ne l’enivrait point. Car dans quelques jours, il serait bien embêté d’apprendre que ce temps béni, celui où il pouvait dormir profondément une nuit entière, était terminé. Ainsi, il finissait par se rendormir après une dizaine de minutes à réfléchir et penser à diverses choses. Certaines assombrissant son esprit, comme la mort de son père, ou celle de sa femme, d’autres l’égayants comme les réaction d’Alensil alors qu’il tentait de lui faire comprendre qu’il ne choisissait pas d’aller à Bree parce que lui aussi y allait. Cela, il le fit sept fois. Puis finalement il décida, alors que son regard alla se poser sur la porte d’entrée de la maisonnée d’où filtrait une fine ligne de lumière, de sortir de sa couche. Alors sans bruits, le dunedain se releva.

 Au dehors,  l’aube surgissait tout doucement de l’horizon, sans qu’il ne puisse la voir sur l’heure.  Cela n’avait aucune importance, son horloge interne lui hurlait qu’il n’avait déjà que trop dormi alors qu’il enfilait, faisant le moins de bruit possible, ses bottes et sa veste. Ainsi, lorsque les rayons du soleil virent chatouiller le visage d’Arador, à travers une des  fenêtres de l’habitat, celui-ci se permit de quitter la masure, faisant grincer malgré lui, la porte d’entrée. Ce, alors qu’il la refermait précautionneusement pour préserver la maigre chaleur de la maisonnette. Jetant dans le même temps un regard distant à un Alensil sortant doucement de son sommeil . Une fois sorti, frissonnant sous la petite température mêlée à l’humidité qu’il faisait au dehors, l’homme se dirigea d’un pas vif vers sa monture. Arrivé à sa hauteur, il la trouva toujours attachée à l’abreuvoir gentiment mit à disposition par le fermier, parfaitement éveillée, mais bien peu disposée à le laisser faire ce qu’il voulait. Elle sembla lui faire les gros yeux, alors qu’il s’approchait pour la seller. Il dût s’y reprendre à deux fois pour l’harnacher correctement, tant celle-ci bougeait,  lui jouant des mauvais tours, et assombrissant son humeur. Son cheval fin prêt, Arador prit un temps pour flatter l’encolure et caresser la belle tête de l’animal. Malgré le fil à retorde que lui avait donné le pur-sang, et ignorant ses piaffements boudeurs. Il ne pourrait jamais complètement en vouloir à l’animal d’être de mauvaise humeur le matin comme n’importe quel humain. Ce n’était pas pour cela qu’il allait se priver de passer du temps avec son plus fidèle ami.

Les deux compagnons restèrent ainsi un long moment, dans la fraicheur du petit matin. Anca vint les rejoindre peu après, surement réveillée par l’absence de son maitre. Affectueuse, elle se frotta aux jambes de celui-ci, réclamant un peu de son attention. Equitable, Arador se baissa à sa hauteur pour lui gratouiller les oreilles et caresser son pelage gris. Elle commençait à s’exciter et réclamer à son maitre de jouer avec elle, quand un bruit, provenant de l’intérieur de la maison, l’alerta. Elle se figea, et tendit l’oreille à l’image de son maitre. Arador, lui, se releva, hésita un moment, et prit le chemin de l’entrée de la demeure du fermier. Il s’était levé il y avait de cela une vingtaine de minute. Si Alensil n’était pas encore levé à cette heure, il risquait d’avoir du mal à suivre son rythme lors du voyage. Pourtant, une vie de fermier exigeait tout de même de se lever tôt. Il s’était presque attendu à ce que le fermier soit celui à le réveiller. Mais après tout peut-être en attendait-il trop du garçon, alors qu’ils se connaissaient à peine et que cette première rencontre n’avait pas été des plus chaleureuses.  Aussi ce fut en quelques grandes enjambés –Anca trottinant derrière lui- il fut dans l’embrasure de la porte, l’ouvrant précautionneusement.

-Alors ...ça y est, on se réveille ?

Le rôdeur avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, devinant qu’à cette heure où le soleil commençait doucement à réchauffer l’atmosphère qu’Alensil serait déjà levé. Mais il le titillait tout de même sur le fait qu’il soit prêt avant lui. Prêt ? Enfin presque prêt. Lui restait encore à ceindre son épée et mettre son arc à son épaule, et là il pourrait dire qu’il était fin prêt. Pour le moment, seul Asgar pouvait se dire disposé à partir, mais pas un mot, il pourrait vite prendre la grosse tête. D’ailleurs Arador allait corriger cela de suite. Pénétrant de nouveau dans le petit intérieur de la maison, le Rôdeurs aller donc prestement récupérer ses armes que la veille, il avait appuyé sur un mur. Les ceignant, il se mit à penser aux paroles qu’il avait dite la veille à propos de ce matin. Il avait des choses à montrer à Alensil, il devait tester ses capacités à se débrouiller seul…mais il hésitait encore à parler au garçon de son boitillement, qui pour lui était tout de même un problème. Enfin…il avait encore le temps de voir si il abordait le sujet ou pas. Pour l’instant, le plus important, et peut-être le plus significatif pour le garçon, c’était de quitter cette maison et entamer leur route…





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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyDim 30 Nov 2014 - 19:56


You'll be on the road soon enough.


Il avait bien dormi. Bien mieux à vrai dire que ces dernières semaines, où le sommeil lui avait manqué plus d’une fois, ou ne lui avait pas semblé bien réparateur. Non, cette fois-ci, il s’était endormi avec l’esprit plus léger, plus clair quant à l’avenir, et si sa nuit avait parfois été le lieu d’une agitation étrange, ce n’était pas par peur, pas par tristesse, mais bien à cause d’une pointe d’excitation. Son sommeil avait été si profond qu’il ne s’était pas réveillé avant le lendemain matin, à une heure presque tardive pour le garçon de ferme malgré que le soleil ne fut pas debout depuis très longtemps. Etait-ce parce que c’était la première fois qu’il ne dormait pas seul depuis la mort de sa mère, ou parce qu’il était enfin certain de la voie choisie pour son avenir et son esprit s’était enfin mis au repos, allez savoir.
Quand il ouvrit les yeux, les rayons du soleil baignaient déjà la pièce de leur lumière, et il se releva d’un bond sur son lit, avant de marquer une pause. Le temps de se rappeler sa rencontre de la veille, sa décision aussi, et de remarquer que le lit à côté du sien était vide.

Un doute l’étreignit.
Arador serait-il parti sans lui ? C’était possible. Qu’il ait simplement changé d’avis durant la nuit, choisi de partir sans l’attendre, jugé que le garçon le retarderait trop. Il n’osait y croire, ne voulait pas y croire. En grand naïf, il préférait penser que les hommes tenaient leurs promesses. Ne faisaient pas de propositions en l’air. Mais bien entendu que cela restait possible. Il l’aurait même compris en un sens, même si le procédé aurait été assez vexant et blessant.
Alensil refusa néanmoins de s’affoler pour un simple doute, et repoussa sa couverture avant de se lever, et d’étirer son dos une brève seconde. Il fit quelques pas, traînants, en direction de la porte et un coup d’oeil par la fenêtre le rassura sur la localisation de son invité. (Ou devrait-il dire son guide, à présent ?). Ainsi rasséréné, il retourna auprès de sa couche et entreprit de changer de vêtements tant qu’il le pouvait encore, préférant largement se mettre à nu loin des regards indiscrets. Même s’il n’aurait probablement pas autant le latitude à ce sujet dans les jours à venir, maintenant qu’il y songeait... Il passa ainsi une paire de braies propres avant de sursauter violemment en entendant la voix derrière lui. Il était tellement pris dans ses pensées que le grincement habituel de la porte n’était pas parvenu à ses oreilles. Sans se retourner pour le regarder, il répondit tout simplement à sa question :

- Ca y est !

Sans trace de colère ni d’amertume dans sa voix. Il passa sa chemise rapidement avant de finalement faire demi tour sur lui-même pour faire face à Arador, ses cheveux encore ébouriffés par la nuit qu’il avait passée, certaines mèches rebiquant allègrement ici et là comme si elles étaient en pleine rébellion. Il lui fit alors un sourire. Il se refusait à répondre négativement, tête baissée, à la petite pique du rôdeur alors qu’il était pour sa part bien content d’avoir pu bénéficier d’un tel sommeil. De plus il n’était pas si tard et il ne doutait pas que l’autre homme avait plus souhaité plaisanter que réellement l’asticoter.  Alensil annonça alors :

- Il reste un peu de soupe.

Offrant ainsi le petit déjeuner, tout en finissant de s’habiller et de se chausser. Après quoi il plia rapidement en quatre la couverture sur son lit et passa la main dans sa tignasse pour la dompter un minimum avant de ramener finalement leur maigre pitance à table. Bien maigre à vrai dire, car le fermier n’avait pas vraiment calculé qu’ils seraient deux à manger la fin de cette marmite, ne sachant pas d’avance qu’il aurait un invité. Il supposa cependant qu’ils pourraient toujours prendre quelque chose dans leurs réserves s’ils avaient trop faim sur la route. Il s’installa donc à table et commença à les servir, sans se soucier que les restes soient froids. Il ne servait en effet pas à grand chose de rallumer le feu en début de journée alors que les rayons du soleil ne tarderaient pas à chauffer la demeure, même pas pour chauffer un peu de soupe. Tout en versant deux mini portions dans leurs bols, il demanda des précisions sur leur “plan” pour la journée :

- Vous vouliez aller en ville. Partons-nous directement à partir de là ?

Ce serait probablement logique, inutile de perdre du temps à faire un aller retour à la ferme pour rien. Il avait un pincement léger au coeur en y pensant, mais savait que c’était pour le mieux, et qu’il était temps de se tourner vers l’avenir et non plsu le passé.

- Vous aviez aussi évoqué des vérifications ?


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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyMar 16 Déc 2014 - 0:19




Tomorrow will be kinder...or not.




Eriador, Lond Daer, une petite ferme esseulée.



Ses mains entourant un bol de soupe froide, Arador jaugeait distraitement le jeune fermier qui devant lui, s’affairait. Il n’y avait dans ses yeux aucun jugement de valeur, seul un intérêt pragmatique.  Déjà dans sa tête, se dessinaient milles situations auxquelles le jeune homme aurait peut-être à faire face...Et il imaginait quelles pourraient être ses réactions, ses réflexes, mais surtout quelle gestion ferait-il de son handicap. Il y songeait, non pas car il pensait le garçon incapable –même si pour être honnête il ne voyait pas de prime abord, quelles aptitudes ce fermier auraient bien put développer qui le sauverait dans la nature intraitable de l’Eriador. Il y pensait car il savait bien que voyager à ses côtés n’était pas forcément une promenade de santé. Surtout pour quelqu’un porteur d’un handicap. Mais c’était en silence qu’il s’était assis à l’invitation du garçon, et sans mot dire, honorait son hôte. Le petit déjeuné était froid,  frugal, et un peu court en comparaison à la journée qui les attendait, mais surement trouverait-il de quoi remplir un peu plus sa panse de vagabond en allant en ville.

D’ailleurs il leur fallait se hâter quelque peu. Le chemin menant à Lond Daer – quoique proche selon ses critères- restait tout de même à une ou deux heures de cheval. Et Arador voulait profiter le premier des produits du marché et du port. Ce ne serait pas grand-chose. Quelques pommes, du pain, de la viande séchée, des épices, du sel, de la corde, et quelques autres petites choses d’utilité quotidienne.  Et qui sait, peut-être aurait-il la bonté d’âme de garnir un peu plus le baluchon d’Alensil, mais il en doutait. Ses sous il y tenait, sachant la dureté de leur acquisition, et la longueur de son voyage de retour. Depuis combien de temps n’était-il pas rentré d’ailleurs ? Cette question vint s’imposer à lui alors qu’il songeait à son parcours. Bien longtemps, fut la seule réponse plausible qui lui vint.  Il rentrait chez lui après un long moment passé sur les routes, alors qu’Alensil, lui quittait son foyer pour démarrer une vie de marcheur et de routard. Décidément, ils s’étaient bien trouvés.

- Vous vouliez aller en ville. Partons-nous directement à partir de là ?

D’un hochement de tête, plongé dans son bol, agrémenté d’un bruit –entre le grognement et le marmonnement- d’assentiment, Arador répondit à la question qui lui était posé. Finissant sa soupe, il prit quelques secondes pour essuyer ses lèvres.  S’étirant longuement, faisant craquer ses os, et  poussant à  l’occasion un fin grognement, il porta le bol à son emplacement d’origine. Ses étirements finis, le Rôdeur se rassit sur sa chaise, les mains croisées devant lui, et fixant Alensil, soudainement redevenu sérieux.

-Nous partirons de là, oui. Comme je l’ai précisé hier, j’y ai quelques courses à faire. Tu feras bien aussi d’en profiter, mes avis…la route jusqu’à la prochaine ville, jusqu’au prochain village, pourrait être longue.


Puis la voix neutre, il ajouta, mortellement sérieux, ses menues plaisanteries envolées. Le départ se faisant proche...

-Et si tes vivres viennent à manquer,  je ne te donnerais rien de ce que j’aurais acheté aujourd’hui. Tu devras te débrouiller seul pour te nourrir.,,,

Laissant planer un court silence, juste le temps pour Alensil d’exprimer sa deuxième interrogation de la journée, Arador, se surprit à sourire. Bien sûr qu’il allait faire ses vérifications. Il ne partirait d’ailleurs pas avant de les avoir faites.  Mais dans la question du jeune fermier planait comme un soupçon d’insouciance qui ne pouvait que l’amuser. Alensil semblait  ignorer totalement ce que le rôdeur avait en tête lorsqu’il avait parlé de vérifications. Et pourtant, avec un peu de perspicacité, ses intentions n’étaient pas bien compliquées à percer. Arador voulait tout simplement s’assurer que le jeune homme ne serait pas un poids qu’il s’ajouterait sur le dos, ou pire une gène qu’il serait obligé de trainer jusqu’à Bree. Habitué à voyager seul, discrètement, et rapidement,  se voir quotidiennement ralenti pourrait au bout de quelques semaines, le rendre d’humeur exécrable. Cela, il l’envisageait parfaitement, mais ne pouvait qu’essayer de s’y préparer mentalement en ayant un aperçu des capacités du garçon…n’attendant pas non plus de miracle venant de lui.

Aussi, après ce blanc et dans un mouvement soudain, qu’Arador - rapidement redevenu sérieux- quitta d’un pas leste la maisonnette, faisant un bref signe à Alensil, l’enjoignant sans mots à le suivre.

Une fois au dehors, le dunadan se mit en quête de plusieurs choses. Tout d’abord, deux grands bâtons, et ensuite plusieurs petites pierres. Il prit ceux qui lui passèrent sous le nez et sans mots, il les disposa  à plusieurs dizaines de mètres d'écart. Quant aux pierres il les fourra dans un de ses poches. Le premier bout de bois, planté  à l’entrée de la maison, l’autre, une quarantaine de mètre plus loin, et une fois revenu auprès d’Alensil, frottant ses mains pour les réchauffer, le rôdeur déclara simplement ceci.

-Première chose. Tu vas courir. D’ici, à là-bas –dit-il en désignant vaguement de la main l’endroit où il avait planté le deuxième bâton-  le plus vite possible, sans t’arrêter…du moins, jusqu’à ce que je te dise de le faire.  

Croisant ses bras, campé en face du fermier, le rôdeur devinait avec une certaine acuité que ce premier test allait déjà soulever certains problèmes, peut-être même des objections ou des exclamations. Il était presque certain que le garçon serait à un moment ou un autre, mal-à-l’aise lors de ses test, mais dans une certaine mesure, il n’en avait cure. Ce qu’il lui demandait de faire maintenant était basique, et indispensable. Pouvoir s’enfuir face à un danger trop grand demandait une aptitude à courir plus ou moins vite. D’autant plus si on ne savait pas se battre.

Car oui, même si Arador avait put remarquer l’épée que possédait le garçon, il doutait que celui-ci sache correctement s’en servir. Ou du moins suffisamment pour ne pas se faire éventrer à la première passe d’arme. Un doute peut-être infondé, il verrait de toute façon. Il était parti pour ça, qu’Alensil le veuille ou non. Handicap ou pas.





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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyDim 21 Déc 2014 - 1:47


You'll be on the road soon enough.


Alensil commença à avaler sa soupe, tout en questionnant Arador sur les évènements à venir. Il avait déjà hâte que ce soit l’heure du départ et qu’ils se trouvent enfin sur la route. Mais bien évidemment, il y avait des choses à prévoir avant, afin que tout se passe bien. Lui, avait déjà préparé son sac et il n’avait plus que son cheval à sceller avant de partir. Ou du moins c’était ce qu’il avait naïvement en tête. Pour le rôdeur, il faudrait encore passer en ville pour quelques courses, et vérifier… le fermier ne savait trop quoi. Il supposait qu’il verrait bien en temps voulu, sans se douter une seule seconde ce que son invité avait en tête. La première réponse de l’homme lui laissa un goût légèrement âcre en bouche. On le mettait en garde à propos des vivres, arguant qu’il devrait se débrouiller seul même si la nourriture venait à manquer. C’était une charmante annonce pour commencer la journée, songea le fermier qui lui avait proposé pas plus tard que la veille de partager avec lui ses propres ressources. Soit. Au moins, il était prévenu dès le départ et il ne se ferait plus aucune illusion sur le sujet. Refusant de partir négativement dans cette journée et de commencer le voyage d’un mauvais pied, le jeune homme écarta l’atmosphère sombre d’un revers de la main pour se concentrer sur le positif, continuant la conversation en demandant plus de précisions à propos des vérifications qui avaient été évoquées la veille, naïvement persuadé que cela serait plus jovial de poursuivre là-dessus.

Pour toute réponse, Arador quitta finalement les lieux en lui faisant signe de le suivre et Alensil se retrouva à regrouper les bols et couverts à la hâte, les déposant dans l’évier avant de rejoindre le rôdeur dehors, curieux. Il le trouva en train de parcourir la cour, cherchant des choses et d’autres sur le sol, avant d’aller planter des bâtons. Subitement, le jeune fermier eut un soupçon de doute quand à la suite des évènements, une petit bulle d’appréhension remontant à la surface et remplaçant sa curiosité. Malheureusement, ce doute fut rapidement confirmé quand on lui annonça de but en blanc qu’il se devait de courir, pour le bon plaisir de ce monsieur.
Alensil pinça les lèvres dans la seconde, ses poings se serrant en réflexe, l’incrédulité laissant place à la colère en un instant. Il ne dit rien, se contentant de fixer le malotru avec une envie de l’étrangler palpable dans son regard. Il hésita une seconde, entre lui sauter au cou pour l’attaquer suite à cet affront ou encore prendre la défensive. Mais contre toute attente, sa jambe gauche donna plutôt la première impulsion et il s’élança en direction du bâton le plus éloigné de lui. Il était en colère, oui, mais cela lui avait donné encore un peu plus de hargne. Le jugement. Le défi. Il les connaissait, depuis longtemps. Et il les exécrait. Il voulait leur cracher à la figure. Leur hurler qu’il n’était pas qu’une mauvaise jambe. Qu’il était plus. Mieux. Remonté par des années de colère enfouies en lui, il couru aussi vite que ses membres pouvaient le faire. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il avait là un rythme tout à fait honorable même si la forme était assez particulière à regarder. Déséquilibré, secoué par des à-coups secs. Sourcils froncé, il paraissait concentré. En vérité, il tachait surtout de ne pas laisser percer la vérité. La douleur qui irradiait dans toute sa jambe droite, remontant jusque dans son dos à chaque fois que son poids se portait à droite, se faisant de plus en plus aiguë à chaque pas. Mais il ne désirait pas la laisser apparaître, même pour un instant fugace. Trop fier pour ça. Trop en colère. Arrivé au bâton, il le contourna pour faire demi tour, son bras droit s’écartant de son corps afin d’en saisir le bout et de le détacher du sol d’un geste contrôlé et ferme avant de poursuivre son chemin.
Quand arriva à la hauteur d’Arador, le jeune fermier était presque rouge. Oh, pas à cause de l’effort, non. Il était rouge de honte et de colère. De devoir s’abaisser à prouver qu’il était capable de quelque chose d’aussi simple que de courir, face à cet homme qui n’avait fait que lui mentir et le manipuler depuis la veille et qui ne connaissait rien de lui. Furieux d’avoir accepté quand même, parce qu’il savait très bien que c’était plus sage ainsi, parce qu’il y gagnerait sur le long terme. Rageux, il lui balança le bâton qu’il avait retiré du sol à la figure, tout en s’écriant :

- Ca vous va ?! Parce que je peux continuer longtemps comme ça !

Il s’était campé, ancrant ses pieds fermement dans le sol de terre battue qui se tenait sous lui, défiant le rôdeur du regard. Le souffle ne lui manquait pas, sa forme physique globale étant suffisamment bonne pour ne pas en arriver là. En revanche, la douleur sur son côté droit était bien présente, bien qu’à l’instant il la masquait parfaitement derrière sa haine. Mais... quelque chose changea subitement alors qu’il venait d’annoncer cette bravade, comme un verrou qui se débloque finalement sous une impulsion inattendue. Sa colère était cette force en cet instant et il lança tout aussitôt :

- Quoi que non, d’ailleurs. Si vous voulez tout savoir, ça fait un mal de chien ! Il revenait ainsi sur ce qu’il venait juste d’annoncer. Oui, il avait menti. Non, il ne pouvait pas courir des heures, quelle qu’en soit la raison. Et alors ?! Il continua dans la foulée, toujours passablement énervé : J’ai beau boiter, ça ne m’a jamais empêché de faire mon travail correctement. Alors si un truc essaie de nous bouffer, vous aurez qu’à me laisser derrière ! Je ne vous en tiendrai pas rigueur.

Il avait prononcé ces derniers mots sur un ton plus posé, mais plus amer aussi. La demande d’Arador l’avait piqué au vif, profondément. Après tout , il lui avait déjà dit qu’il le laisserait se débrouille tout seul si la nourriture venait à manquer, autant qu’il le laisse se faire tuer si un danger arrivait, il n’était plus à ça près ! Le menton relevé, il le défia du regard d’oser répondre à ce qu’il venait d’avouer et demanda directement :

Vous en avez beaucoup, des vérifications du genre ?

Il n’allait pas se déballonner, ni s'apitoyer sur lui-même et sa mauvaise jambe. Il voulait le tester, trouver ses limites, et bien tout le monde en avait ! Il ne se laisserait pas dire qu’il valait moins qu’un autre homme à cause des siennes. Si Arador préférait voyager sans lui suite à cela, il ne le retiendrait pas. Alensil ne désirait pas d’un compagnon de voyage capable de le juger ainsi, et de lui faire ressentir cela. Il en avait déjà bien assez bavé comme ça pour ne pas s’infliger les jugements hâtifs d’un presqu’inconnu pendant des semaines.



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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyDim 11 Jan 2015 - 18:53




Tomorrow will be kinder...or not.




Eriador, Lond Daer, une petite ferme esseulée.




L’homme était debout, les bras croisés, le visage de marbre. Figure impassible, Arador observait sans mot dire, la course d’Alensil. Dans ses yeux, aucune pitié, aucun mépris, aucun jugement. Il observait silencieusement, décortiquait, et tentait de comprendre. A première vue, le rythme semblait correct. Le garçon ne serait jamais un sprinter, c'était un fait, mais il pourrait en cas de danger se sauver sur une courte distance. Mais cette course malgré tout le bien qu’il pourrait en tirer, gardait un aspect assez inhabituel,  qui cette fois ne pouvait être caché par quelques efforts que ce soit. Et de celle-ci, il allait surement pouvoir commencer à comprendre un peu mieux la personnalité de son jeune compagnon de route.  Car il devinait sans se leurrer, que le trajet serait ponctué de confrontations et de vifs échanges si chacun de son côté ne faisait pas l’effort d’essayer de comprendre l’autre, ou du moins de s’accommoder de ses humeurs. Du coin de l’œil, il avait vu le garçon hésiter à lui obéir. Ses poings s’étaient serrés, son visage s’était assombri. Il avait sentit peser sur lui le regard brûlant de colère et d’indignation du jeune homme, dont il saisissait la hargne et la frustration. Mais cela n’était que peu de chose, si l’on mettait ces sentiments légitimes en face de tout ce que ce petit test impliquait. Le rôdeur décida donc qu’il s’en  accommoderait.  Car ce n’était pas par pur plaisir sadique qu’il avait imposé ce petit exercice à son compagnon de route. Il avait bien un but.

Et ses yeux fixés sur cette jambe malhabile, déjà il imaginait milles situations où le garçon pourrait se retrouver en difficultés. Et milles autres façon, de soigner ce handicap. Enfin pas milles, -il n’en connaissait pas autant- mais au moins deux. Et c’était déjà quelque chose. Encore faudrait-il qu’Alensil lui permette de jeter un coup d’œil à cette jambe pour savoir réellement de quoi il en retournait. Et ce n’était pas gagné, au vu des œillades assassines que celui-ci lui destinait.

Observateur, toujours immobile, Arador regardait, muet, le garçon arracher du sol le bâton qu’il y avait planté plus tôt. Toujours sans réactions, bien que se raffermissant, il dévisagea Alensil alors que celui-ci lui balançait avec rage le bout de bois à la figure et l’interpellait en ces mots : - Ca vous va ?! Parce que je peux continuer longtemps comme ça !

Arador continua de le scruter, sans un mot, ne laissant échapper de sa posture aucun signe d’un énervement quelconque ou d’une possible indignation. Il affichait une attitude des plus stoïques, celle que ses différents mentors lui  avaient toujours recommandés d’adopter dans ces moments. Calme mais fermeté étaient souvent leurs maitres mots. Répondre à la colère par la colère ne donnait souvent que plus de colère encore. Et ce n’était pas ce qu’il désirait sur l’heure. Pour l’instant il laissait Alensil reprendre ses esprits. Campé devant lui, le garçon le dardait de son regard sombre. Dans ce regard, colère, haine, orgueil et défiance s’entremêlaient. Droit, planté dans le sol comme un arbre centenaire Arador restait muet, regardant simplement son benjamin qui, sans cérémonie, lui adressa cette tirade :

- Quoi que non, d’ailleurs. Si vous voulez tout savoir, ça fait un mal de chien !

Cela le rôdeur s’en doutait bien. Il n’avait jamais connu nul boiteux qui ne se plaigne pas de vielle douleur, même une fois la blessure refermée. Et en cela le terme boiteux n’était pas forcément péjoratif, en cela qu’il désignait dans son esprit aussi bien des camarades blessés au combat, que des anciens, courbés par l’âge et le temps destructeur du corps.

-J’ai beau boiter, ça ne m’a jamais empêché de faire mon travail correctement. Alors si un truc essaie de nous bouffer, vous aurez qu’à me laisser derrière ! Je ne vous en tiendrai pas rigueur.

Ces mots, Arador les appuya d’un regard grave, et lourd. Il laissait le garçon parler et se libérer du poids de ses mots…Toutefois,  il ne se laisserait pas portraiturer comme un homme sans honneur. Il avait une parole, il avait des principes, il avait de la compassion, et surtout il n’était pas un lâche. Mais comment pouvait-il le faire comprendre simplement au fermier, alors que depuis la veille, il n’avait fait que toucher à des cordes sensibles. De façon intentionnelle ou pas, là n’était pas la question. A croire qu’après la petite accalmie du matin le ciel de leurs échanges s’emplissait à nouveau de nuages sombres et grondants. Cela se ressentait dans le ton et le regard d’Alensil. Mais pire encore, était l’amertume qui désormais pouvait s’entendre dans ses propos, et se lire sur son visage. Arador n’avait pas voulut blesser le garçon, et il venait de le faire. Pourtant, derrière son masque de maitrise et de flegme, à peine un soupçon de remord tentait de s’immiscer, qu’il le réprimait aussitôt, et durement. Il ne pouvait y avoir pas de sensiblerie qui tienne. Il ne parlait pas à un enfant, mais à un adulte. Et l’apitoyer serait l’infantiliser. Cela Arador se le refusait. Il serait traité comme tous les autres hommes, rôdeurs ou pas, qu’il avait pu avoir sous sa responsabilité.

-Vous en avez beaucoup, des vérifications du genre ?

A ces mots défiants, Arador  répondit simplement « Non, il n’y en a qu’une seule autre » puis décroisa ses bras.  Son regard toujours ferme et décidé, il mit un peu de distance entre lui et le jeune fermier. Et alors son regard se porta sur le long fourreau de facture modeste qui était appuyé non loin, donnant un indice sur la suite des réjouissances. Sa prochaine vérification, toute aussi simple que la première, consistait à voir si l’épée que le garçon emmenait avec lui, n’était qu’un simple objet de façade ou si elle lui serait d’une véritable utilité. Il voulait éprouver à leur paroxysme, les capacités du garçon à se servir de l’arme qu’il emmenait si dignement avec lui. Il lui ferait vivre les conditions d’un vértiable affrontement, sans complaisance aucune pour sa gêne. Il observerait ses réactions, et estimerait s’il avait besoin de plus d’entrainement dans le maniement de son arme, ou si réellement, il ne pouvait se battre, et méritait donc sa protection appuyée.

-Prend ton arme, et met toi en garde. Exigea d’un ton calme et patient le rôdeur qui d’un geste fluide, non sans une certaine finesse, dégaina la sienne.


Dans sa tête, imaginant cyniquement durant un instant que le garçon pourrait soudainement décider de se saisir de son épée pour l’occir, Arador était prêt à toute éventualité. Devant cette invitation à se battre contre lui qu’il faisait au paysan il pouvait arriver n’importe quoi. Même si son sabre elfique, à la lame légère et au métal acéré,  gravé de mots nobles par des mains millénaires et dont l’éclat pâle tranchait avec la noirceur de son fourreau, resta dirigé vers le sol, attendant.  Attendant que, en face, Alensil accepte de se prêter à l’exercice et prenne place.





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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptySam 17 Jan 2015 - 19:32


You'll be on the road soon enough.


Le rôdeur ne sembla que moyennement apprécier les dires du fermier, qui l’enjoignait à l’abandonner au premier signe de danger si cela lui seyait mieux. Alensil était en colère, quelque peu blessé et amer d'être ainsi mené par le bout du nez depuis la veille, et de se plier malgré tout aux désirs de l’autre. Parce qu’il avait cru voir quelque chose en lui la veille, quand Arador s’était finalement fait plus sérieux, quand il lui avait parlé avec honnêteté, quand il lui avait appris des choses sur son peuple, sur lui-même, et qu’il lui avait ouvert symboliquement la porte sur son monde. Il était en colère d’avoir été si naïf, d’avoir cru qu’ils pourraient repartir tranquillement sur de bonnes bases, d’avoir pensé qu’ils voyageraient l’un à côté de l’autre sans davantage de heurts. Parce qu’aujourd’hui, après tout cela, ça ne faisait que plus mal de se voir rabaissé ainsi, de s’entendra rabâcher qu’il n’était bon à rien à cause de sa mauvaise jambe. C’était du moins ainsi qu’il le prenait. Par habitude. Alors oui, Arador pouvait bien le laisser en arrière s’il pensait qu’il ne serait qu’un poids, l’abandonner aux créatures carnivores s’il ne courait pas assez bien à son goût. Voire même, partir sans lui dès maintenant. Agacé, le jeune homme lui demanda combien d’autres “vérifications” il avait en réserve, mais le dùnadan ne se démonta pas, toujours dans la même position depuis laquelle il le regardait précédemment, lui répondant qu’il en restait encore une.
Alensil comprit assez rapidement de quoi il s’agissait en suivant son regard et poussa un soupir, sans rien répondre. Il s’éloigna, afin d’aller se saisir de son épée, en silence. En son fort intérieur, il comprenait l’utilité de ce test. Ce ces tests, même. Mais il ne pouvait réellement se résoudre à y penser sans y voir une attaque personnelle, quand il s’agissait de sa jambe. Il n’y avait aucune raison qu’Arador demande à un autre homme que lui de lui montrer son aptitude à courir après tout. Son arme en mains, il prit le temps de la ceindre à sa ceinture méthodiquement, avant de revenir sur ses pas afin de prendre de nouveau place face à Arador. Chemin faisant, il lui signifia l’évidence, avouant d’avance ses failles :

-Vous vous doutez que je n’ai pas eu la chance d’avoir un maître d’armes.

La chance n’avait rien à voir avec ça, évidemment. Mais il n’était pas bien né, et il était évident que sa famille n’aurait jamais eu les moyens de se payer de tels services. En outre, il n’avait pas eu de figure paternelle à domicile pour lui apprendre cet art non plus, les journaliers les plus fidèles ne restant tout au plus qu’une saison dans l’année, et ayant d’autres choses à faire que de lui inculquer ce genre de choses lorsque la journée de travail était terminée, si tant est qu’ils en savaient quelque chose. Il avait donc appris la plus grande partie de ce qu’il savait sur le maniement de son épée -c’est à dire pas forcément grand chose- au fil de l’eau. En regardant un spectacle en ville, en s’entraînant dans le vide ou contre un arbre, ou encore en en échangeant quelques passes avec un visiteur une fois de temps en temps. Mais il apprenait assez vite, observant et s’essayant à dupliquer du mieux qu’il le pouvait ce qu’il avait vu.

Une fois face au rôdeur, il s’arrêta pour tirer l’épée de son fourreau. Un geste large qui se voulait assuré et fluide à l’image de celui qu’Arador avait montré plus tôt et qu’il avait répété nombre de fois, tout seul. L’arme était clairement de facture moyenne pour ne pas dire pas terrible, mais c’était tout ce dont il disposait, et cela ne l’empêchait pas d’en être fier. La poignée était assez joliment ouvragée et la lame, fine et plate, avait l’avantage d’être relativement légère mais avait très probablement connu de meilleurs jours. Légèrement cabossée, usée, elle aurait mérité à être correctement nettoyée et polie pour retrouver son éclat d’antan… sans parler de son tranchant. Mais le jeune homme n’aurait su inventer cela tout seul, et s’était ainsi naïvement chargé de la nettoyer à l’eau et au savon, faisant probablement plus de mal que de bien là où la graisse aurait fait meilleur ouvrage.
Il se mit alors en garde, reproduisant la même pose que ce qu’il avait vu par le passé, chez ces combattants itinérants qu’il avait tant admirés. Il était légèrement tourné de biais, le bras gauche relevé et mis en arrière pour ne pas gêner ni risquer de se faire taillader à la première attaque, le bras droit tenant l’épée dans le prolongement de son corps. Oui, une bien jolie pose… tout juste bonne pour les duels officiels. Et qui perdrait très vite de sa prestance sitôt le combat engagé, Alensil ne sachant en réalité trop que faire de son bras libre et n’ayant pas suffisamment d’entraînement réel pour maintenir une port impeccable tout en se concentrant sur l’affrontement en cours. Il aurait de bons réflexes pour parer, pouvait tenter quelques bottes d’attaques vues ici et là, mais son jeu de jambe n’était pas optimal s’il devait se déplacer beaucoup dans le même temps, et ses connaissances s’arrêteraient là.

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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyMar 20 Jan 2015 - 22:28




« Duel. Formalité préliminaire à la réconciliation de deux ennemis. »




Eriador, Lond Daer, dans la cour d'une petite ferme esseulée.




Sa lame dégainée, brillait d’une lueur pâle à la lumière du jour, sa pointe négligemment dirigée vers le sol. Il observait. Figure longiligne, solitaire, il portait son regard gris sombre sur ce jeune fermier inconnu et pourtant proche de lui par le sang. Alensil , une fois ce duel passé, deviendrai son compagnon de route, alors que la veille il n'était qu'un petit paysan. Enfin, cela serait, à moins qu’il n’en décide autrement. Le garçon pouvait encore changer d’avis, et refuser sa compagnie. Quoique Arador était certain que le choix du garçon était ferme et résolu. Et tant mieux d'ailleurs. A son âge il n’aurait pas apprécié cette frivolité venant de lui. Les choses se devaient d’être posées et claires dès le départ. Il devait savoir s'il il voyageait accompagné ou non, et avec qui. En peu de temps, il devait avoir la certitude de ne pas s’encombrer d'une gêne trop lourde à porter. Ainsi, il voulait un aperçu de l'homme qui le suivrait. Quelle était sa personnalité? Comment réagissait-il face aux épreuves? Quelles étaient ses aptitudes? Et c’était ce à quoi il s’employait à l'instant. Que cela plaise ou pas au garçon.

-Vous vous doutez que je n’ai pas eu la chance d’avoir un maître d’armes.

Il s’en doutait. Bien qu’être riche ne soit pas une obligation dans l’apprentissage du maniement des armes, Arador devinait que peu d’armuriers ou de maitres d’armes avaient pris le temps d’enseigner bénévolement à un jeune handicapé cet art. Si il avait appris quelques bases, c’était probablement en observant des mercenaires s’entraîner à l'épée, ou quelques bourgeois s’adonner à des duels courtois. Mais ce n’était pas avec ces quelques connaissances qu’il parviendrait à s’en tirer indemne face à un véritable bretteur.  Néanmoins il appréciait la détermination du gamin…d’autant plus que celui-ci admettait sans détour ce manque d’expérience. Son honnêteté méritait louange. Arador appréciait d'autant plus cette qualité, qu'il n'était pas certain de la posséder, ou même de la cultiver. Sans doute aurait-il grand plaisir à apprendre à Alensil ce qu’il savait en route, s’il le désirait. Toutefois, chaque chose en son temps. D’abord, évaluer ses capacités.

Son soupir, son pas traînant, son geste se voulant assuré alors qu’il empoignait son arme, sa posture, il les avait bien étudiés. Son œil n’avait rien manqué de ces mouvements. Il avait scruté attentivement le garçon alors que celui-ci se mettait en garde…et déjà,  il dévoilait quelques unes de ses failles. Il se mettait à nu. Sans même le savoir. En lui-même Arador hésita à rectifier la position du garçon de suite, mais finalement, il choisit de ne rien dire. Il devinait qu’Alensil était du type d'élève pratique. Il apprendrait surement mieux de ses erreurs, s’il vivait une situation dans laquelle celles-ci ne lui laissaient aucune chance.

Ainsi, le garçon avait à peine prit place, que le rôdeur rengaina son épée dans un bruit sec.  Figé dans une posture bien trop ouverte pour parvenir à le protéger de ce qui allait suivre, Alensil lui faisait face, conscient de ses faiblesses. Arador, épée au fourreau,  tira de deux étuis attachés dans son dos, deux dagues de facture naines. Une dans chaque main.

Il ne prit pas la peine de demander à Alensil s’il était prêt –dans un duel à mort, son adversaire ne l’attendra pas- et fonça sur le garçon. En trois enjambées, avec la vélocité d’un bretteur aguerri, il était sur lui.  D’un bel et large enlevé, effectuant un battement relativement puissant, le rôdeur écarta la lame du fermier, brisant sa garde.  Une des dagues ayant fait son office, la poitrine d’Alensil dégagé, Arador alla placer la seconde juste sous la gorge du jeune homme, dont la pomme d’Adam saillante était une proie facile.

-Tu es mort. Déclara simplement le rôdeur, prenant soin de ne pas blesser le fermier avec le tranchant de sa lame.

D’un point de vue objectif, le garçon n’était pas en faute, sa position était plutôt bonne. Peut-être un peu trop prévisible, un peu trop…conventionnelle, banale, si il pouvait la nommer ainsi. Mais aussi, ce duel était une vaste mascarade. Avant même d’avoir débuté, le vainqueur était déjà connu. Les deux hommes ne jouaient pas dans la même catégorie. Arador était un homme dans la force de l’âge, formé par les elfes au maniement du sabre, et ayant combattu maintes et maintes fois. Alensil, jeune homme à peine sortit de l’adolescence, fermier étant sa première occupation, n’ayant peut-être jamais vraiment eu l’occasion de manier son épée autrement que lors d’entrainement en autodidacte. Ils était complètement différents. Et c’était sans mentionner son handicap. Le gouffre entre eux était énorme. Cette brève passe d’arme n’avait juste servie qu’à le mettre en lumière. C’était surement une épine de plus qu’Arador enfonçait dans le pied de son jeune compagnon…Mais c’était nécessaire. Il ne permettrait pas qu’Alensil se déplace à ses côtés avec une épée qu'il n’était pas capable d'utiliser un minimum correctement. Son minimum étant au niveau d'un soldat moyen. C'était peu dire.

Gardant son ascendant encore quelques secondes, l’ainé relâcha la tension qu’il avait infligé à son adversaire, lui imposant une mort subite à peine celui-ci s’était mis en garde. Revenu à sa place, Arador, rangea ses dagues, calmement, pour faire de nouveau face au garçon. Il ne dit rien, le laissant méditer sur ce qu’il venait de subir. Il ne pouvait pas tout lui faire comprendre par des mots, il devait aussi deviner les choses. La garde qu’il avait choisie ne lui convenait pas. Il n’avait pas les réflexes suffisants pour assurer sa défense contre un coup vif et repasser en attaque tout aussi vite. En tout cas, ce n’était pas une garde efficace contre le rôdeur. Il devait en trouver une autre. Placer sa lame plus haut, plus bas, se décaler un peu sur le coté, pencher sa lame vers l‘extérieur, vers l’intérieur, c’était à lui de voir. Sinon Arador continuerait à le mettre systématiquement échec et mat en un coup. Tant qu’il n’aurait pas réussit à enchaîner parade, feinte et attaque dans une succession fluide, le rôdeur ne le lâcherait pas. Aussi, dans ce temps de latence, le dudadan jaugea ses armes en attendant que le garçon se mette en garde. Il pourrait garder ses dagues, mais à bien y réfléchir, peut-être plaçait-il la barre un peu trop haut. Affronter un adversaire muni de deux lames était déjà un exercice difficile pour un bretteur confirmé...cela se révélait doublement plus difficile pour un néophyte. Alors bon joueur, il se défit de ses poignards, et se réarma, ôtant de nouveau son épée de son fourreau.

Son sabre en main, Arador fit quelque mouvement du poignet pour le détendre, la lame elfique produisant un sifflement clair.  Face à son cadet, le dunadan, se remit donc en garde. Cette fois-ci, sa lame relevée, franchement de trois-quarts, exagérant sa posture jusqu’à être quasiment de profil, il laissait le moins de possibilités à un premier coup d’atteindre son corps. Bien campé sur ses jambes, il fléchit légèrement sa jambe pour lui donner du ressort. Ce n’était sans doute pas la position préférée des guerrier, qui en général se mettaient de face, mais elle lui convenait parfaitement. Ainsi placé, grâce à sa longue détente, et son agilité, il n’avait en général aucun mal à attaquer, à parer les différent coups portés, pour ensuite répliquer. Qu’ils soient d’estoc ou en flèche, il avait toute latitude pour réagir, son bras armé pouvant opérer à 360°. Il ne suggérait pas à Alensil de le copier . Il devait trouver sa propre garde. Celle qui lui conviendrait le mieux pour se battre et parer à toute éventualité. Il ne pouvait pas être dans les schémas conventionnels.  Et trouver la garde adapté à ses caractéristiques nécessitait qu'il s'exerca, il n’y avait pas dix milles solutions. Il devait pratiquer en situation réelle.

-Cette fois, je te laisse porter le premier coup…





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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyLun 2 Fév 2015 - 22:30


You'll be on the road soon enough.


Alensil s’était mis en garde, presque fier pour une seconde, sachant son geste fluide et mesuré. C’était parfaitement stupide mais il avait travaillé le retrait du fourreau des milliers de fois. Enfin ceci dit à quoi servait une épée si on mettait deux heures à parvenir à la tirer de sa ceinture ? Au moins il savait qu’il ne lui fallait qu’un temps minimal pour avoir de quoi se battre entre les mains. Le reste de la pose était aussi calculée, même s’il s’agissait simplement de refaire ce qu’il avait vu chez d’autres combattants. Ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus parfaitement approprié pour lui, mais c’était déjà une base sur laquelle s’appuyer. Arador se contenta de le regarder, jaugeant sa posture mais le fermier ne flancha pas et resta de marbre, un fin sourire se dessinant même sur ses lèvres. Il fut néanmoins surpris de le voir rengainer son épée et se demanda même une seconde s’il allait venir vers lui et le faire ajuster sa position. Mais non, le rôdeur se contenta de choisir une autre arme, ou plutôt, de choisir deux autres armes. Et Alensil n’avait même pas fini de revenir de sa surprise que l’homme se jetait immédiatement sur lui sans prévenir.
Le fermier eut le réflexe de parer la première lame, au bon moment et au bon endroit, mais son geste n’avait pas été assez solide pour réellement servir jusqu’au bout. Il fut surpris par la puissance du coup assené par Arador et se retrouva bien vite à céder sans rien pouvoir y faire, son épée s’écartant de sa position de protection. Ce fut la seconde où il comprit que le rôdeur ne plaisantait pas. Il avait naïvement pensé qu’ils échangeraient quelques bottes simples, juste pour qu’il puisse voir ce qu’il savait faire ou non. Mais c’était ici tout autre chose. Un réel duel. Avec de vrais objets tranchants… Arador avait mis bien plus de puissance que ce à quoi il ne s’était attendu dans son geste et cela lui avait fait perdre sa contenance. Les vibrations transmises par sa lame à son épée étaient remontées tout le long de son bras et il n’avait eu d’autre choix que de céder au mouvement, et défaire sa garde. Dès lors, la seconde lame s’était placée sous sa gorge et le jeune homme cessa immédiatement de respirer. Le rôdeur annonça qu’il était mort. Oui… Il avait vu, merci. Il avait même craint le pire une demi seconde, pour tout avouer. S’il n’avait pas eu autant de contrôle, la lame aurait facilement pu ripper et lui trancher la carotide. Ou arriver au même résultat si Arador avait été un homme de moindre parole… qui sait ?

Le rôdeur fit quelques pas en arrière pour le laisser reprendre son espace et rangea ses dagues, pour reprendre finalement son épée en main, et commencer par faire quelques tours dans le vide avec. Le geste intrigua Alensil, qui comprit bien vite qu’il faisait ainsi chauffer son poignet. Il n’y avait jamais pensé. On lui indiqua alors que cette fois-ci il pourrait porter le premier coup et le fermier acquiesça d’un hochement de tête, avant de se remettre en garde. Le léger froncement entre ses sourcils démontrant qu’il se concentrait sur la tache en cours, il étudia la position d’Arador du regard. Il n’y avait aucun doute sur le fait que le rôdeur était agile, habitué au combat, et qu’il n’avait pas la moindre chance de prendre le dessus, mais il était tout de même déterminé à essayer. Il y avait peu de chair à portée d’épée cependant, seul le profil présenté à lui, et il supposa qu’il lui faudrait bouger de côté ou s’arranger pour le faire se mouvoir lui s’il voulait avoir une chance d’atteindre sa cible. Cependant, c’était bien plus simple à dire qu’à faire, d’autant plus que sa hanche le lançait encore un peu suite à la course qu’il avait exécutée un peu plus tôt.

Alors, il tenta quelque chose de stupide…. quoi que peut-être pas tant que ça, et fit un pas brusque en direction de son adversaire, légèrement, lançant son bras désarmé en avant. Il avait bien été distrait par la première dague pour ne pas voir la seconde, ça pouvait peut-être aussi marcher avec un bras sur un épéiste aguerri, non ? Non. L’attaque qu’il avait tentée juste derrière cette petite opération de camouflage fut repoussée sans mal par Arador. Ceci ne découragea pas le garçon pour autant et il tenta un nouveau pas de côté avant de tenter d’atteindre sa hanche, se faisant parer une nouvelle fois… Avant qu’Arador ne se décide à l’attaquer à son tour et Alensil eut tout juste le réflexe de revenir protéger son poitrail mis à nu par son précédent coup. Le fermier qui avait écarquillé les yeux face à cette allonge se mit à sourire sans y songer, dévoilant ses dents en une grimace réjouie avant de gronder légèrement en essayant une nouvelle offensive, puis une autre, parant du revers entre deux estocades et se déplaçant au fil du combat pour tenter, en miroir, de garder une partie de son corps hors de portée de lame. Les lames s’entrechoquèrent plusieurs fois, le fermier se faisant plus hardi au fil des coups et ses mouvements plus fluides jusqu’à ce que finalement son pied ne se prenne dans une motte de terre quelconque et qu’il ne passe à deux doigts de se fracasser par terre. Il avait repris son équilibre de justesse mais avait quitté son assaillant des yeux.


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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyMar 3 Fév 2015 - 13:37




« Duel. Formalité préliminaire à la réconciliation de deux ennemis. »




Eriador, Lond Daer, dans la cour d'une petite ferme esseulée.




En tension, campé sur sa position, Arador fixait de son regard ombrageux, le visage du fermier. Quand celui-ci hocha la tête, et se remit en position sans mots dire, il fut satisfait. Aucune protestation, aucun geignement sur sa défaite, c’était bien. .  Le visage fermé,  ses sourcils noirs plissé sous l’effort de concentration qu’il déployait, Alensil le scrutait, en quête de quelque chose.  Ce regard Arador le connaissant bien, il laissa le garçon faire.  Etudier la garde de son adversaire, c’était une des bases du duel.  Celui qui s’y attelait consciencieusement avait déjà accomplie une bonne partie du travail de collecte d’informations nécessaire à sa victoire. Le rodeur, lui avait déjà toutes les clés en mains, et son regard à lui, cherchait  autre chose. En l’occurrence,  les yeux d’Alensil. Il cherchait des siennes, ces deux prunelles noires si promptes à la colère. La porte d’entré sur son esprit. Une fenêtre par laquelle il pourrait deviner les intentions du benjamin. Une fenêtre où nulle émotion ne restait inaperçue. Nulle action ne pouvait se passer sans être trahie d’une étincelle dans le regard. Car nos yeux nous trahissent toujours. Même les plus endurcis. Il y avait toujours ce moment où se lisaient en eux une émotion, une idée. Un tout petit mouvement de cet organe de vision pouvait alors nous trahir. C’était ce petit détail souvent qui pouvait faire la différence. Et peu nombreux étaient ceux qui savaient y faire attention, et qui n’en profitaient pas. Toute arme contre un ennemi déterminé restait bonne à prendre. Là, certes Alensil n’était pas un ennemi, mais le rôdeur considérait pour autant, qu’il n’était pas à prendre à la légère. Une proie acculée, désespérée de vivre peut devenir un  adversaire redoutable au plus puissant des prédateurs.  Et la créativité d’un novice ne doit jamais être sous-estimée.

D’ailleurs en cela, Alensil se montra  plutôt audacieux dans sa première frappe.  Son avancée brutale, son geste du bras, cet enchaînement des deux, n’était sans doute pas une mauvaise idée. Tenter une feinte au lieu d’attaquer de front…c’était intelligent…Même si cela n’avait aucune chance –de par les moyens déployés, et le manque de subtilité-  de provoquer l’effet de surprise escompté. Arador n’avait pas amorcé le moindre geste à ce brusque départ, gardant son épée fermement levée, attendant la suite, qui ne tarda pas à venir ; du coin de l’œil, il vit l’épée du fermier amorcer une frappa qu’il déchiffra sans mal. Pour autant, il ne fit aucune faveur au plus jeune et repoussa nonchalamment l’attaque. Entre temps, il se fit tout de même la réflexion que se découvrir ainsi n’était peut-être pas la meilleure des tactiques. Même si elle avait le mérite d’essayer quelque chose, en voulant le déconcentrer.

La suite, se montra de plus en plus intéressante. Le garçon, après son premier échec, repartit à l’assaut de la forteresse de calme et de nonchalance qu’était le rôdeur. Tentant sa chance sur le côté, il visa la hanche d’Arador…pour qui parer de nouveau ce coup ne fut qu’une formalité. Mentalement,  au moment où leur lames s’entrechoquait, le rôdeur se dit que le garçon faisait des gestes trop…trop…il ne trouvait pas le mot, il lui semblait que ce qu’Alensil lui montrait de lui n’était que du recopiage, du par cœur. Des choses qu’il avait surement dû voir et reproduire plusieurs fois…Mis à part sa feinte du début, ses mouvements, manquaient de personnalité. Souvent les novices se dévoilaient beaucoup plus dans leurs méthodes d’approche que les dualistes aguerris qui eux, tentaient plutôt de dissimuler leur personnalité.  De ce qu’il avait put voir dans la soirée, et lors de sa course, il aurait cru le garçon bien plus agressif et brutal dans sa technique, bien plus impulsif. C’était curieux.

Enfin… le duel n’était pas encore fini, c’était à lui maintenant de prendre la main. Alensil avait échoué ses deux attaques. Et malheureusement pour lui, à la suite de ces frappes ambitieuses mais manquant de l’expérience nécessaires pour réussir, il se retrouvait à découvert. Son épée, repoussé par celle de son aîné, sa poitrine, dégagé.  Et l’œil du rôdeur ne manqua rien de cet état de vulnérabilité. Dans un coup d’estoc, son allonge rendue considérable par la longueur de son bras et de ses jambes, il tenta d’atteindre dans une frappe simple, l’endroit le plus mortel pour un dualiste. Il ne comptait pas achever le jeune homme. Si jamais il sentait le garçon trop lent à réagir, il stopperait son coup…ce ne serait pas aisé –d’ailleurs il serait plus encourageant que le fermier pare son attaque- mais il parviendrait à brider son élan.  Il ne se battait pas pour tuer. Sinon… nul besoin d’expliquer la suite.

Aussi, ce fut avec une véritable satisfaction, que le vagabond sentit sa lame être repoussée. Le réflexe du garçon lui avait été salutaire. Et donnait presque envie à l’homme de forcer un peu plus les capacités de son jeune adversaire. Avec en face de lui, un rictus réjouie et férocement batailleur, Arador se dit qu’il avait même  plutôt intérêt à pousser le garçon. Il ne pouvait ainsi priver Alensil de la pure adrénaline d’un combat. Il allait jouer plus fort. Le grognement qu’il perçut venir du fermier le conforta dans son idée.

Dans une belle suite de mouvements, Alensil lui faisait étalage de son envie, de sa détermination, et de son potentiel. Arador, lui, parait sans mal, pour ré-attaquer avec fermeté les positions du débutant. Le duel commençait sérieusement à partir vers une bonne direction. Alensil prenait son rythme, il se mouvait avec plus d’assurance, plus de fluidité. Parfois même, entre deux assauts, Arador nota une volonté de copier sa posture. Il en ressentit une pointe de fierté, mais dès qu’il le pouvait, attaquait chirurgicalement les points faibles du garçon pour briser cette volonté de l’imiter. Alensil devait se trouver une approche différente de la sienne. Se mettre de profil, s’il n’avait pas l’agilité suffisante, s’il ne pouvait pas faire confiance à son jeu de jambes pour le tirer d’un mauvais pas, c’était suicidaire. La preuve…

Le garçon dans son enthousiasme, avait manqué de finir au sol.  Sa chute aurait marquée la fin du combat –et dans pire situation, la fin de sa vie. Entre autre, il s’était rattrapé de justesse. Ce qui n’était pas mieux pour autant. L’espace de quelques secondes, il n’avait plus eux les yeux fixés sur le rôdeur, qui alors, avait put faire ce qu’il voulait. Manque d’expérience, mauvais jeu de jambe, trop d’agitation, soupirait dans son esprit le vieux guerrier.  Il était là, franchement déçu. Le garçon devenait de plus en plus correct dans ses gestes. Et pour une bête erreur d’inattention, pour un terrain qu’il n’avait pas sût appréhender, voilà qu’il se retrouvait mis en échec, l’acier sur la nuque prêt à trancher la chair.

D’un pas de côté, Arador s’était décalé, alors qu’Alensil, déséquilibré, plongeait en avant. Et dans un sifflement glacé, son sabre avait trouvé refuge à l’endroit le plus exposé par unE chute. La nuque du garçon était dégagée, nulle armure pour la protéger, et au contact mortel de l’acier sur la peau, il vit les poils de cette épiderme tanné, se relever doucement.

Le  rôdeur ne dit rien. Il se contenta de garder son épée posée sur le cou du jeune homme, immobile de peur d’y faire couler le sang. Attendant de sa part, une quelconque réaction, Arador se tint là. Une explication ? Comment avait-il put louper cette motte de terre, par tous les dieux ? Le sol, aurait dit son père, s’il est ton meilleur allié dans la traque du gibier, peut parfois se révéler ton pire ennemi dans la lutte.






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MessageSujet: Re: "On the road again" [feat Alensil]   "On the road again" [feat Alensil] EmptyDim 22 Mar 2015 - 2:26


Le rire est l’arme de la fraternité.


Les deux hommes se livrait un duel épique… oui, bon, dans la tête du plus jeune, du moins. Les lames s’entrechoquaient et son bras semblait se délier, trouver ses marques, son corps se mouvait pour mieux accompagner les gestes de son épée et ils échangèrent plusieurs coups et parades. Alensil cessa bientôt de trop réfléchir à ce qu’il était en train de faire et à comment il pouvait calquer ce qu’il avait pu observer chez d’autres pour tenter d’attaquer son adversaire et laissa son instinct prendre le dessus lors de ce combat. Malheureusement, se laisser aller à sa fougue n’était pas forcément sans conséquence et, alors qu’il essayait de nouveau de frapper, sans succès, Arador, il ne prit pas garde au sol sous ses pieds qui se fit traître et il butta contre ce qui devait être une pauvre motte de terre. Ajoutez à cela sa vitesse, sa mauvaise jambe sur laquelle il avait déjà trop forcé pour la journée entière et vous avez là une jolie chute en perspective.
Le jeune fermier se rattrapa tout juste, évitant cette chute honteuse de justesse pour retrouver son équilibre habituel. Malgré tout, le mal était fait et il était trop tard : il n’avait pas encore fini son mouvement ni relevé les yeux vers son adversaire que déjà, la lame froide et acérée d’Arador se posait contre sa nuque en un geste millimétré, provoquant un frisson involontaire chez le plus jeune. Il y eu presque un moment de pause, un flottement, à peine une seconde peut-être pendant laquelle le rôdeur le toisa du regard, presque comme s’il attendait quelque chose de sa part ou souhaitait simplement lui mettre le nez sur sa défaite.
Cependant, en contraste total avec ce contrôle et ce sérieux digne des plus austères personnages, la seule réaction du jeune Alensil en cet instant  fut de se  mettre à rire, toujours courbé en avant comme un idiot. C’était un rire frais et joyeux, un éclat court mais simple et sans arrière pensée, qui était bien loin du sérieux derrière cette situation, de toute la gravité de ce test et de ses répercutions pour le voyage qu’ils s’apprêtaient à entreprendre. En effet,  le jeune homme avait pour un instant oublié tout cela. Il avait également déjà fait abstraction du court moment où il avait presque craint pour sa vie lors de sa toute première défaite, face à la première attaque brutale d’Arador, ett dans sa grande naïveté et l’insouciance propre à la jeunesse, il n’avait plus pensé qu’au plaisir ressenti face à ce combat amical, ce challenge qui l’avait paradoxalement fait se sentir un peu plus vivant pour quelques instants et oublié le reste de ses tourments. L’adrénaline coulait encore en ses veines à présent et, le coeur battant, il se redressa bientôt pour mieux faire face au dúnadan, comptant sur lui pour ôter de lui-même la lame de sa nuque avant qu’elle ne transperce quoi que ce fut. Loin d’être totalement idiot, il s’était néanmoins relevé dans un mouvement souple et lent, pour ne pas tenter le destin avec un geste brusque même s’il ne doutait pas des réflexes de celui qui se tenait devant lui, pour les avoir déjà vus à l’oeuvre pas plus tard que quelques secondes auparavant. Au final, c’est le regard rieur et le sourire aux lèvres qu’il le regardait à présent, comme un enfant qui s’amusait sans penser au lendemain et c’est ainsi qu’il déclara sa propre défaite, avant que le rôdeur ne put prononcer d’autres mots :

- Encore loupé !

Il faisait écho à son “tu es mort” précédent, bien qu’il utilises là un ton bien plus jovial et joueur. Il n’aurait su proférer des propos si graves en cet instant qu’il considérait comme plaisant, même s’ils n’auraient probablement simplement pas eu la même résonance dans sa bouche que dans celle du rôdeur. Il n’était pas un mauvais perdant, comme en témoignait son large sourire, mais c’était surtout car il avait bien vu que cette fois-ci, Arador lui avait laissé une chance au lieu de se contenter de le ridiculiser en lui portant un coup fatal dès le départ. Il s’était réellement amusé, avait apprécié échanger quelques bottes avec lui et se découvrir dans le même temps, mais malheureusement s’il avait envie de poursuivre, il savait également que ce n’était pas le temps pour ça. Et il désirait également lui-même se tourner vers l’avenir. Réalisant cela, il jeta un coup d’oeil autour de lui, regardant la ferme qu’il avait toujours connue et n’allait pas tarder à quitter, et hocha finalement la tête.

- J’échangerais à nouveau avec vous avec plaisir, Arador.

Du moins tant que cela restait amical, il pourrait y prendre plaisir… Puisqu’il était évident qu’en d’autres circonstances sa vie ne pèserait pas bien lourd face à la dextérité dúnadan. Quoi qu’il en soit, ils avaient d’autres choses à faire pour le moment. La première étant de rassembler leurs affaires et d’aller à Lond Daer afin d’acheter les provisions pour la route à venir. Ainsi donc, il poursuivit en lui proposant :

- Mais si cela vous convient, je pense que nous devrions nous rendre en ville à présent. Les navires auront déjà amarré et avec eux, le marché du port se sera rempli.

Si l’hésitation l’étreignait encore la veille même, à présent Alensil avait sans conteste hâte de partir. Bientôt, il quitterait son Enedwaith natale pour se diriger vers le nord et parcourir les vastes plaines de l'Eriador. Il remonterait la rive du Gwathlò, ce vieil ami dont il n'avait jamais connu que l'embouchure et découvrirait des terres inconnues. Que dis-je, bientôt il aurait peut-être même l'occasion de rencontrer des peuples étrangers, les hobbits de Comtée, des nains qu’il croiserait dans une taverne ou peut-être même, qui sait, des elfes. L’avenir lui promettait nombre de rencontres et de découvertes. Il avait hâte. Il était temps.


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