My first scar... [RP solo]

It’s just another day…
Fili

Ce matin-là, Fili qui n’était alors qu’un gamin à l’époque décidait de faire une surprise à sa mère. Pas le genre ‘hors du commun’ mais une chose au niveau d’un enfant de son âge et pour cela, vu qu’il ne disposait que de peu d’argent personnel – ce qui n’était guère étonnant, les gamins ne roulent pas sur l’or – il avait décidé d’aller chercher lui-même, comme un adulte, ce qu’ils allaient manger le soir. Il avait entendu Dis se plaindre du fait de devoir aller au marché le lendemain pour racheter une grosse pièce de viande, lui avait bien envie d’aller voir ce nain réputé pour élever des lapins énorme, à moins que ce ne soit des lièvres… enfin en tout cas, ça avait deux grandes oreilles, un goût prononcé pour les carottes, deux dents devants… bref, ça ressemblait clairement à la description d’un lapin.

Fier de lui sur ses guiboles, le petit blond avait donc tracé sa route dans la montagne, non sans avoir tout de même prévenu son frère afin que ce dernier puisse dire à leur famille qu’il n’était pas en train de faire n’importe quoi. Bien évidemment, parler de son idée à Kili n’avait pas été malin puisqu’aussitôt, le plus jeune avait insisté pour venir, allant jusqu’à lui faire ce qu’il nommait en son for intérieur ‘les bouilles de persuasion’ qui avaient la fâcheuse manie de trop bien fonctionner sur lui.

« Mais sois sage, sinon je te renvoie dans un sac à la maison, avec la pancarte ‘je suis un gros bébé’ et tout. » prévenait l’aîné, faussement sévère car il se doutait bien que le simple fait d’être ensemble signifiait le début d’une petite aventure pour eux deux.
« Si tu me mets dans un sac, je dis à maman que t’es partit tout seul ! » rétorquait le plus jeune, dardant son regard déjà bien volontaire pour son âge dans le sien, l’air de le défier à seulement penser à le renvoyer chez eux.

Qu’avait-il fait aux Valar pour mériter un frère pareil ? Pas qu’il se plaigne de lui, bien au contraire, mais il se passerait bien de sa capacité à faire céder les gens que ce soit par ses expressions, ses regards bien appuyés ou encore, comme ici, en lui rappelant de façon détournée que leur mère allait le tuer si elle apprenait qu’il était partit sans la surveillance d’un adulte. Au moins là, ils pourraient dire qu’ils avaient voulus jouer et s’étaient éloignés plus qu’il ne le pensait, même si au moindre problème, ils allaient tous deux se faire gronder et par leur mère (ce qui sera assez effrayant, même s’il ramenait un gros lapin à manger) et par leur oncle qui rappellerait une fois encore qu’en tant qu’aîné, il devait montrer l’exemple à Kili d’une part, mais aussi qu’on lui avait dit et répéter de toujours prévenir un adulte s’il s’éloignait de la maison.

Après un léger grondement pour donner son accord, le blond reprenait donc son trajet mais tenait fermement son frère par la main pour éviter qu’il ne se mette à courir partout en voyant des choses pouvant l’intéresser. Kili était comme cela, à s’amuser d’un rien, autant ne pas tenter le Balrog en le laissant passer de commerce en commerce comme un chiot fou. Durant de longues minutes, les frères marchèrent en chahutant comme le font tous les enfants, à force de cris, de rires et de courses qui les firent arriver essoufflés, les joues rougies à force de rire, le regard brillant de malice alors que le nain qu’ils cherchait les fixaient. Il avait une barbe rousse, très bien fournie – de quoi faire pâlir d’envie les deux enfants – et un regard sévère. Il était sans doute sur le point de les chasser de devant son élevage avant que Fili ne prenne la parole, avant que Kili ne dise une bêtise.

« Bonjour monsieur, nous venions pour acheter l’un de vos euh… » un regard rapide l’informa que ce n’était pas des lapins. « Vos lièvres. Ils sont réputés dans toute la montagne et nous voulons en offrir un à notre maman ! »

Sans même se concerter du regard, les deux fils de Dis fixaient maintenant le nain avec de grands yeux brillants, des sourires innocents et adorables, tout cela dans le but d’attendrir le nain face à eux … surtout qu’ils avaient encore un problème à régler.

« Je suppose que vous avez de quoi payer les enfants ? »

Ce problème justement… réussir à avoir la viande sans l’argent ! Ils ne savaient pas vraiment comment les grandes personnes faisaient pour avoir les pièces d’or avec lesquelles ils payaient tout ce dont ils avaient besoin. Enfin si, ils parlaient de ‘travail’ mais… c’était une notion assez vague encore dans leurs esprits.

« Euh… bah… c’est que… » bafouillaient les deux gosses, affichant maintenant leur air de chiots malheureux, la seconde technique qu’ils avaient pour faire craquer les adultes.

Le nain levait les yeux au ciel, l’ombre d’un sourire sur le visage en les voyant faire. Ils n’étaient pas loin de la victoire, elle se rapprochait. Fili le sentait très bien.

« J’aurais dû m’en douter… bon, j’ai besoin d’un peu d’aide ici, si vous me donnez ce coup de main, vous pourrez choisir un lièvre et le ramener chez vous. D’accord ? »
« OUI ! »

Ce n’était après tout pas bien difficile. L’adulte n’attendait d’eux qu’une chose, apparemment en plus de son élevage de lièvres géants – non mais sans blague, ils étaient aussi grands que Kili ces bestiaux ! – il vendait des jus de carrottes, c’était hyper bizarre, Fili pensait que les elfes étaient les seuls à faire ça, mais le vieux nain lui avait dit que parfois, on pouvait faire de la bonne sauce avec ça pour la viande, alors il le croyait. Jugeant son frère trop petit pour aider, Fili lui avait demandé de l’attendre sagement… apparemment, le brun avait entendu toute la phrase, sauf le dernier mot.

Il était en train de revenir d’un énième aller-retour avec une vasque pleine de jus de carottes quand il vit le plus jeune assis à cheval sur un lièvre – paradoxal – en train de hurler des ‘HUUUUU PANPAN !’ sur un lièvre totalement paniqué qui galopait dans l’enclos dans tous les sens alors que Kili semblait s’amuser comme un fou dans ce rodéo improvisé. Amusé et blasé à la fois, le blond entrait dans la demeure du nain qu’il aidait pour apporter cette nouvelle ‘fournée’ à l’épouse de ce dernier, qui se chargeait ensuite de ‘mettre en bouteille’ pour aller vendre sur les marchés alentours et ainsi gagner sa vie. Il en profitait d’ailleurs pour apprendre ce que travailler voulait dire, cette petite expédition devenait formatrice, Oncle Thorin allait être fier ! Ou pas… mais oui, il allait le féliciter d’avoir compris qu’on n’a rien sans rien ! C’était bien ça qu’il disait hein ?

Quand il repassait dehors quelques minutes plus tard, Kili avait trouvé un nouveau jeu en jouant à ‘saute-lièvre’, avant de lui adresser un grand signe de la main en riant. Décidément, parfois il l’enviait d’être le plus jeune, il pouvait quand même plus s’amuser que lui. De retour dans la salle avec le pressoir, le jeune prince entendit une nouvelle l’enchantant, cette cuve était la dernière, après il allait pouvoir prendre le lièvre de son choix et le nain allait même lui montrer comment le préparer ! Il allait pouvoir encore aider sa maman, elle sera super fière de lui !

Durant son dernier trajet pourtant, la tuile qui avait été évitée jusque-là devait arriver et Kili avoir épuisé ses idées de jeux en tout genre puisqu’en le voyant sortir avec une nouvelle vasque pleine, le gamin courrait dans sa direction en criant son nom, les bras tendus dans sa direction pour l’aider.

« Je veux t’aider Fili ! »
« Non. C’est trop lourd pour toi. »
« Je suis pas un bébé ! »
« Si ! »
« Non ! »
« Si ! »
« Non ! »

Et ainsi de suite, Fili portait la bassine à bout de bras, au-dessus de sa tête alors que le brun sautait pour l’attraper et l’aider. Ce qui devait arriver arriva donc, furieux que son aîné ne le laisse pas faire, la teigne brune – oui parfois, ce gosse était une teigne – lui mettait un coup de pied dans le genou, faisant trébucher le plus âgé qui se retrouva couvert de jus de carottes de la tête aux pieds.

« KILI ! »

L’air de la bêtise peint sur son visage, le petit brun reculait en baissant les yeux, pourtant son envie de rire semblait bien présente, visible par ses joues gonflées et le léger pincement de ses lèvres, caractéristique des fous rires retenus.

Faussement en colère, le blond se mit à courser son frère dans l’enclos, lui hurlant de revenir ici avant qu’il ne décide de dire à leur mère qu’il avait encore fait des bêtises… enfin, c’était le cas avant qu’il ne s’auto-fasse un croche-pied et se retrouve le nez par terre. Kili s’était arrêté de courir en voyant cela et le regardait, semblant ne pas savoir comment réagir mais aussi en train d’observer un point derrière lui. Curieux, Fili détournait le regard pour voir qu’une bonne partie des lièvres s’étaient rassemblés autour de lui et humaient l’air comme si une odeur intéressante l’entourait. Au départ, il riait en sentant les moustaches de ses bestioles le chatouiller, mais assez rapidement, son rire laissa place à une petite plainte de douleur en sentant les dents de l’une de ces bêtes se planter sur son bras gauche, assez profondément pour qu’il ait mal et saigne en tout cas. Se relevant rapidement, deux des lièvres restaient fermement accrochés à son bras alors que d’autres tentaient de grignoter ses bottes ou son pantalon.

Avec beaucoup d’énergie, Fili secouait son bras pour les en décrocher, mordant l’intérieur de ses joues à cause de la douleur que les lièvres causaient en restant si fermement accrochés à lui, avant de finalement les voir lâcher prise non sans laisser une belle estafilade le long de son bras, assez profonde et laissant une traînée rouge sur sa peau pâle. Hélas les bêtes ne semblaient vouloir le laisser et Fili détalait rapidement, suivit de près par chacune des bestioles jusqu’à ce qu’il grimpe sur la palissage qui les empêchaient de s’enfuir de leur enclos. Au loin, Kili riait en le voyant se tenir difficilement hors de portée des rongeurs, mais le plus âgés des deux n’avaient guère envie de rire.

« Kili les laisses pas m’approcher ! »

Le rire du gamin ne fit que ce renforcer alors qu’il lui criait entre deux rires : ‘T’es une grosse carotte ! Ils vont te mangeeeeeeeer.’ Qui fit monter une boule d’angoisse dans la gorge du prince blond, il ne voulait pas finir manger par des lapins géants !

Sans doute intrigué par le temps qu’il mettait à revenir et les éclats de voix, le propriétaire des lieux vint heureusement voir ce qu’il se passait et en voyant d’une part la vasque renversé, d’autre part, Fili trempé et perché sous une foule de lièvre affamés – ou en tout cas attirés par l’odeur – la liaison se fit rapidement dans son esprit. Enfin, il pensa en tout cas que le gosse était tombé, renversant son chargement, puis l’odeur avait fait son œuvre pour attirer ses pensionnaires animaux.

De sa voix grave et bourru, le nain avait chassé les bêtes et récupéré l’enfant – qui n’en menait pas large – dans ses bras. Fili n’avait de cesse de s’excuser d’avoir fait perdre une partie de sa production au nain, même si ce dernier lui assurait que ce n’était pas grave vu qu’il en avait bien assez pour la saison, qu’il avait même de quoi lui en offrir pour sa mère en remerciement de son aide, et sans doute aussi pour le consoler de son sentiment d’échec et de honte.

Assis sur la table, Fili laissait la femme du nain le soigner. Cette dernière l’informa qu’il aura une belle cicatrice ici après, ce qui fit rougir le blond et ce dernier adressait un sourire à Kili qui semblait se demander s’il lui en voulait d’avoir ri au lieu de l’aider. C’était passé, et puis… comme disait la femme de ce nain, les cicatrices ça veut dire qu’on a été courageux ! Même quand on est petit et qu’on s’est battu contre des lapins géants ! Enfin battu… il avait plutôt crié et prit la fuite comme une fillette, mais ça, il n’allait pas le dire, et Kili non plus, sinon il disait à tout le monde l’un de ses secrets.