FLASHBACK Δ VALENWYN & ELEA | "i'm scared..."

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i'm scared

Cela faisait quelques temps que j'avais été sauvée par la caravane de prostituée. Quelques jours... Quatre jours et je m'en souviendrais toute ma vie... Je sentais encore la brûlure des coups de fouets, je sentais encore la honte ressentie en étant presque nue devant les villageois, je sentais encore cette tristesse en voyant mon père se faire transpercé d'une épée pour avoir essayé de me voir, je sentais encore cette forte humiliation du viol que j'avais subit dans les cachots... Je sentais tout... Tout ce que j'avais vécue... Une prostituée de la caravane avait eu la grande gentillesse de récupérer mon corps mutilé sur le sol. Elle avait pansé mes blessures, m'avait appris bien plus de choses en trois jours sur les hommes que quinze ans en présence de mon père. En trois jours j'avais appris la vie. Mais aussi à quel point elle pouvait faire mal. En arrivant à Bree, et en quittant cette caravane, je me retrouvait seule. La personne qui m'avait sauvé voulait absolument me parler.

Adossée contre un petit muret près de la statue aux trois sangliers, Gaya était à mes côtés.

« Alors tu t'en vas chez les elfes ? »
- Je pense que c'est là-bas que je trouverais la paix... Je l'espère vraiment... Je ne peux plus continuer comme ça...
« L'avantage de se déplacer en caravane, c'est que nous sommes en sécurité... Chacune veille sur l'autre. Si tu pars seule, non seulement tu te feras violer, mais en plus tu ne sera pas payer... »
- Je sais ce que je risque... Je crois que... Je n'ai plus peur... J'ai plus mal que peur...
« Prends ce couteau... C'est peu, mais si tu sais où viser, tu tuera vite... »

Gaya me tendit un couteau très pointu avec des gravures de chevaux. Je le saisi puis mon amie versa une larme.

« Valenwyn, fais attention à toi. »

Puis elle me quitta en me laissant une bourse d'or. Je fus surprise de voir cela, j'avais même reconnue la bourse contenant la solde de toute les catins. Gaya risquait de se faire couper la main si les autres découvraient son vol. Elle me fit signe de loin de partir. Ce que je fis. Je pus me rendre aux écuries et acheter un vieux cheval. Il était gris et sa crinière était d'un noir ébène. Malgré son âge, je trouvais cet animal très beau. J’achetai quelques provisions puis me mit en route.

* * * * * * * * *

Aujourd'hui, j'arrive à Fondcombe, j'ai la chance qui ne m'est rien arrivé. La douleur, je la sens encore... Je pus rencontrer le seigneur Elrond qui me permis de rester quelques temps... Il arrive toujours un moment où l’on doit montrer ses faiblesses. Quand nos secrets ne peuvent plus rester privés. Quand notre solitude ne peut plus être niée. Quand notre douleur ne peut plus être ignorée. Mais parfois, on se sent tellement isolée qu’une faiblesse que l’on pensait dépassée devient soudain trop forte pour que l’on y résiste.

Je sors de la dernière maison simple dit « la demeure d'Elrond ». Je n'arrive pas à oublier. Je pensais pourtant que mes problèmes se régleraient chez les elfes. Comme avais-je pu être si stupide... C'était le temps qui ferait guérir mes cicatrices, non un endroit. J'étais en pleine réflexion dans les jardins de la sublime cité d'Imladris. Les elfes qui m'entouraient semblaient si serein, si doux... Tout le contraire de ma race... Je les enviais.

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Sujet: Re: FLASHBACK Δ VALENWYN & ELEA | "i'm scared..." Mer 4 Mar 2015 - 15:50

Look for the girl with a broken smile.

Elea & Valenwyn

Courant dans les ruelles, ses boucles d’or sautillaient à mesure qu’elle se faufilait entre les elfes. Il n’y avait pas là raison d’être pressée, du moins pas au point de vouloir en courir mais la jeune fille de 14 ans avait un certain besoin de se dépenser. Elle s’était réveillée en forme, passant la nuit entière sans le moindre trouble et au lever du jour, les rayons du soleil avaient doucement chatouillé ses yeux. Elea s’était éveillé ainsi une fleur ouvrant ses pétales à l’astre, la bonne humeur était quasiment constante chez elle, sauf quand ses soucis d’adolescente la plongeait dans un profond désespoir. Ce jour là, elle n’avait pas encore trouvé de raison d’en faire des caprices et s’était montré exemplaire. Elle avait aidé Histiel à ranger et puis s’était préparée pour sortir. Les joues rosies par l’essoufflement dans sa course, Elea cessa soudainement de courir jusqu’à arriver à la hauteur d’une femme dont la robe me paraissait étrangère. Elea l’observa arriver dans sa direction, intriguée, détaillant ce visage triste qui ne semblait même pas avoir remarqué la présence de la jeune fille.

Jusqu’au moment où Elea se rendit compte que cette tête blonde n’était pas une elfe mais bien une humaine, comme elle. La jeune fille fut dans un premier temps troublée de voir une de ses semblables alors qu’elle n’en avait pas croisé depuis de longues années et encore moins une fille. Lorsqu’elle se retrouva nez à nez avec elle, alors que celle-ci ne faisait que passer près d’elle, Elea s’était demandé si elle l’avait vue cette différence chez elle aussi. C’était moins flagrant étant donné qu’elle s’habillait et se coiffait comme eux, elle était juste bien plus petite et l’air trop vif. L’humaine ne lui adressa pas un seul mot, alors que le regard amical d’Elea aurait voulu qu’elle lui dise au moins quelque chose. Elle ne l’avait probablement pas remarquée en fin de compte ?
Quoi qu’il en soit, Elea ne comptait pas la laisser s’échapper si facilement, elle était bien trop curieuse pour ne pas sauter sur cette occasion de discuter avec une humaine qui semblait en plus avoir son âge. Malheureusement elle ne pouvait pas se permettre d’aller lui parler puisqu’elle était attendue pour sa leçon de flute. Elea suivit la jeune fille du regard avant de détourner les yeux et se diriger vers la maison de son professeur.

Durant toute sa leçon, Elea fut troublée par la triste mine de cette humaine. Elle en loupa certaines notes, exaspérant son professeur qui la trouva bien trop dissipée ce jour là. Il le savait, dès qu’elle a quelque chose en tête, il est bien difficile de lui faire entendre raison et à ce moment là, ses pensées s’étaient tournées vers l’inconnue.

Elea s’empressa de sortir lorsque sa leçon fut terminée, scrutant la droite comme la gauche à la recherche de l’humaine en espérant que celle-ci n’était pas déjà partie. Ce n’était une mince affaire, beaucoup d’elfes étaient de sortie à ce moment là de la journée et dans l’impatience dont elle faisait preuve, c’est à peine si elle l’aurait reconnue entre deux coups d’oeil. Evoluant dans les magnifiques ruelles d’Imladris, c’est au bout de quelques minutes qu’elle termina ses recherches en repérant sa jolie robe qui l’avait interpellée quelques heures plus tôt. D’un pas assuré, la jeune humaine la suivit, allant à sa rencontre sans la moindre hésitation bien qu’elle ne savait pas quoi réellement lui raconter aux premiers mots échangés. Discuter avec les elfes c’est tellement plus simple, autant pour une humaine elle pouvait concevoir que cela pourrait lui paraitre étrange de se pointer devant elle sans savoir quoi lui dire. L’inconnue entrait dans l’un des jardins, la marche lente et le menton baissé. Elle flânait seule sur les sentiers, visiblement toujours lavée d’attraits et perdue dans ses pensées. Lorsqu’Elea arriva à la hauteur de l’humaine, elle se stoppa une nouvelle fois devant elle.

« Bonjour !» Commença t-elle dans un large sourire

C’était quelque peu précipité, probablement trop direct pour être naturel mais Elea n’avait pas non plus dans l’optique de prendre son temps même pour l’approcher alors qu’elle lui paraissait craintive. Elle n’avait d’ailleurs toujours pas songé à ce qu’elle allait lui dire pour ne pas paraître bizarre mais comme d’habitude, ses mots sortiraient avec le plus grand naturel.

« Veuillez me pardonner, je n’ai pas l’habitude de croiser des humains par ici. Vous restez longtemps ? »

Elea restait ainsi qu’on l’avait toujours connue ; simple, amicale, émanant une certaine fraicheur dans ses gestes et ses sourires.

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i'm scared

Les êtres humains sont des créatures compliquées. Ils sont capables de grands élans de générosité mais ils sont également capables de la plus ignoble des trahisons. Une bataille permanente fait rage à l’intérieur de moi : elle oppose ma nature angélique à mes tendances démoniaques. Et, parfois, la seule façon de résister à mes démons intérieurs c’est encore d’allumer la flamme de la compassion. J'aimerais tant être quelqu'un d'autre et avoir un autre passé... J'ai tant besoin que l'on me prenne la main en me disant que tout se passera bien. Tout le monde sur Arda a besoin de quelqu’un sur qui compter ; que ce soit une accompagnatrice dévouée, une confidente fiable, ou un ami fidèle. J'avais tant envie d'avoir quelqu'un à qui parler sans aucuns jugements. Quelqu'un qui puisse me rassurer et me dire que les hommes ne sont pas tous méchants. Quand je voyais les elfes hommes, je les trouvait si différents... Je veux du changement. Je sais qu'Un jour notre vie change irrémédiablement, qu'un jour nous finissons par admettre nos faiblesses, et que nous décidons de relever le défis, que nous acceptons un sacrifice et parfois ce changement qui arrive dans notre vie est une réponse à nos prières. Quelques fois je me demandais pourquoi je n'avais pas laisser la mort m'emporter... Oui, la mort nous prend beaucoup mais elle nous donne aussi. Elle nous apprend ce qui est réellement important, par exemple : donner en retour après avoir passé sa vie à recevoir, courir après quelque chose qu’on aurait jamais dû laisser partir ou revenir sur ce qui a fait ce que nous sommes devenus.

Je sortais de mes pensées quand une jeune femme de mon âge se plaça devant moi. Je sursauta, je n'avais pas l'habitude que les gens viennent me voir. Je tenais nerveusement les bouts de mes rubans qui pendaient de mes manches. Je tenta un sourire mais il ne semblait pas convainquant. C'était une jeune femme et non une elfe.

- Euh... Bonjour... Dis je d'un air gêné.

Je ne regardais les yeux de la belle blonde que quelques fois et de manière honteuse. Je bégayais, tournait mes mains, serrait mes rubans.

- Je ne sais pas vraiment... Combien de temps je reste... Avouais je.

J'étais heureuse au fond que quelqu'un vienne me parler, que quelqu'un vienne m'accorder un peu d'importance.

- Vous... Vous êtes née ici ? Demandais-je.

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Elea & Valenwyn

Elea s’était montrée très entreprenante, probablement trop pour une premier rencontre. Si bine que la jeune humaine qu’elle avait interpellée sursauta, surprise de voir apparaitre dans son champ de vision un espèce de monstre qui lui tient la jambe sans même savoir son nom. Elea ignorait tout d’elle mais fut bien vite ramenée sur terre en à voyant à ce point intimidée. Cependant malgré qu’elle fut troublée par cette rapide interpellation, elle répondit à sa questions, lui faisant part qu’elle ignorait encore combien de temps elle resterait ici. En voilà une bonne nouvelle, elle aurait alors tout le loisir de la découvrir et qui sait, s’en faire une amie ? Après tout elles semblaient avoir le même âge…Cette dernière ne se montra pas fermée au dialogue, malgré sa surprise, Elea fut même étonnée de l’entendre alimenter la conversation et lui poser à son tour une question.

« Non, je viens de Laketown mais je vis ici depuis longtemps » Répondit-elle dans un sourire.

La jeune femme lui parraissait agréable, elle avait une très joli sourire et un regard intriguant. Elle devait avoir vécu tout un tas de choses, qu’Elea ne comprendrait pas. Elle avait toujours été protégée par les elfes, une fleur qui s’épanouissait sous la plus haute protection. Elle devait en avoir des choses à lui apprendre et à lui raconter. Quoi qu’il en soit, Elea fut encouragée à continuer sur cette voie. Elle avait repris son calme, ne conservant que cet habituel sourire sur les lèvres pour se présenter enfin ;

« Je m’appelle Elea »

Autant commencer les choses dans l’ordre si elle souhaitait pouvoir profiter d’avoir une jeune humaine avec elle au risque de paraitre impolie. Cela arrivait trop rarement pour qu’elle ne laisse s’échapper cette occasion pour avoir réponse à maintes questions qu’elle s’était plusieurs fois posées. Même avec cela, la jeune femme n’allait probablement pas se débarrasser de cette nature réservée. La timidité ? Un mot qui ne fait pas parte du vocabulaire d’Elea, cependant elle avait bien assez d’empathie pour avoir trouvé une manière de la mettre un peu plus à l’aise.

« Venez, je vais vous faire visiter le jardin. »

Il n’en fallut pas plus à la jeune fille pour emboiter le pas et détourner les talons en direction d’un chemin qu’elle connaissait que trop bien pour l’avoir tant de fois emprunté. Le jardin était bien agréable à visiter à cette époque de l’année, elle tombait au bon moment ! Elea marchait alors à sa hauteur, la laissant d’abord prendre connaissance des lieux avant de chercher à la harceler de questions. Elle le ferait alors à son propre rythme.

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