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Une vie de calme
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 Une vie de calme

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MessageSujet: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyJeu 28 Mai 2015 - 0:28



Une vie de calme

Les jours passaient, et Eard commençait à peu à peu se demander s'il n'avait pas, sans s'en rendre compte, atteint son but. Peut-être en partie, peut-être pas aussi bien qu'il l'aurait voulu, mais il se sentait étrangement à sa place. Certes la maison était petite et vieille, mais il s'y trouvait quelqu'un qui supportait sa compagnie. Mieux même, qui semblait l'apprécier. Et alors que le temps passait, les choses évoluaient lentement, devenant chaque jour un peu mieux que ce qu'elles étaient la veille.
Prenant le temps d'améliorer leur vie, Eard rénovait peu à peu la bâtisse, consolidant les murs, isolant les fenêtres, et réussissant même à loger dans la chambre exiguë un second lit sur lequel il pouvait dormir tranquillement. De même, utilisant les réserves du fermier, il tanna du cuir et des fourrures, les donnant ainsi à Ysée pour qu'elle puisse renouveler leur garde robe. Découvrant les choses de la ferme, il essaya de s'occuper des quelques champs qui restaient plantés pendant l'été, profitant de ses habitudes de réveil aux aurores pour travailler la terre. Et finalement, tenant sa promesse, il se mit en tête d'apprendre à la jeune femme les choses qu'il savait sur la vie de vagabond. Certes, ils étaient maintenant dans une maison solide, et la date à laquelle ils devraient la quitter était repoussée de jour en jour, mais un jour peut-être elle finirait par trouver cette connaissance utile. Le jeune cavalier mit donc en place ce qu'il appelait leur séances d'après-midi. Une fois leur repas terminé, ils se retrouvaient dehors, et chaque jour Eard abordait avec la jeune femme un sujet différent qu'elle devrait connaitre. Il lui enseigna ainsi le maniement de l'arc, dans lequel elle se révéla douée, et celui de l'épée où elle l'était un peu moins. Il lui montra les fruits comestibles, ceux empoisonnés, et comment préparer chacun. Il essaya même de lui montrer comment pister une proie, chose qui finit bien sûr dans un jeu de cache-cache saugrenu où Eard fut pour la première fois de sa vie trahit par un fou rire. Et pendant ces activités, il tombait lentement amoureux de Ysée.

Amoureux... lui... découvrir la nature de ce sentiment lui avait fait un choc violent, mais pas si déstabilisant. Après tout, il était normal de tomber devant une telle dame, non ? Elle avait déjà gagné ses faveurs par sa force et son intelligence, et la vie de tout les jours ne fit que consolider ce sentiment. Sans oublier, bien sûr, qu'une fois décrassé de la poussière des chemines et sauvée des marques de la faim, elle se présentait chaque jours plus belle devant lui... transformant en supplice muet certains des moments de leur vie, notamment près de la salle d'eau. Mais Eard n'en pipait mot. Après tout, elle ne semblait pas intéresser par lui à ce niveau là, ou elle le lui aurait fait comprendre... et de toute façon, il n'avait clairement pas le charme nécessaire, alors pourquoi se torturer ? Mieux valait profiter de la vie tranquille qu'ils avaient, ensemble, réussi à mettre sur pied.
Ils pouvaient, grâce à cette ferme, subvenir à tous leurs besoins primaires, et pour les autres.. il arrivait au jeune homme de partir la journée vers le village le plus proche, pour y acheter les quelques denrées qu'ils ne pouvaient pas trouver où chasser eux même. Les villageois avaient été, au premier abord, surpris de le voir venir et revenir, se posant des questions sur son existence, avant de finir par se lasser des questionnements et accepter avec simplicité sa présence. Il n’était pas mieux accepté, mais sachant qu'il reviendrait, on le traitait au moins avec indifférence, ce qui n'était pas plus mal. Certains étaient même sympathiques avec lui, et il se permettait avec eux quelques échanges de paroles lors de ses rares allées et venues. Bien sûr, les gens ne tardèrent pas à apprendre qu'il occupait la ferme du bord de route, mais ils ne semblèrent guère ce soucier de ce qu'était devenu l'ancien propriétaire.. pour leur plus grand bien à tous.

Mais cette fois, Eard revenait avec des nouvelles un peu particulière de son voyage au village, des nouvelles qui, il le savait, réjouirait la jeune Ysée. Après tout, la tranquillité de leur vie s'accompagnait d'un certain ennui, commun à toutes ces vies sédentaires et monotone. Et cette fois-ci, même Vent-Vif piaffait d'impatience, à l'idée de pouvoir se dégourdir un peu plus les jambes qu'à l'ordinaire. Arrivant en vue de la maison, il remonta l'allée, voyant comme d'habitude la silhouette de la jeune femme qui venait se placer sur le porche pour prendre des nouvelles. Sautant à bas, un air content sur le visage, il la salua d'un geste de mains avant de commencer à ouvrir les sacs.

"J'ai pu nous récupérer un bloc de sel, du savon, et mêmes quelques huiles pour les cheveux... et un peu de corde, que je puisse réparer celle de nos arcs..... et j'ai autre chose aussi."

Ayant fini de poser près de la porte le contenu du sac, il laissa s'agrandir son sourire.

"Le village organise une fête pour le solstice d'été. Il y aura des danses, un banquet, un feu de joie, et probablement de beaux jeunes hommes à qui tu tourneras la tête. Est-ce que ça te dirais de participer ?"

Eard lui même n'aimait pas tant les fêtes, préférant les célébrations en petit comité que ces exhibitions populeuses. Mais en compagnie de la jeune femme, et après ce temps de tranquillité, cela lui semblait parfait pour briser sereinement la ligne de leur quotidien. Enfourchant à nouveau Vent-Vif, qui fit une ruade joyeuse et impatiente, il tendit la main à la jeune femme.

"Monte ! Si nous partons maintenant, nous devrions arriver juste à temps pour le début de la fête."


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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyJeu 28 Mai 2015 - 3:24

Une vie de calme
Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand | ♪♫ musique d'introduction ♪♫

La routine qui s'était installée avait longtemps plu à Ysée, mais l'euphorie des premiers jours avaient doucement laissé la place à un train-train quotidien qui, sans être lassant, ne remplissait plus d'autant d'excitation le cœur d'Ysée. Quoique toujours consciente de vivre quelque chose d'inouïe et de précieux, ses rires s'étaient raréfiés, elle souriait juste, tout simplement bien dans cette nouvelle vie. Eard et elle partageaient beaucoup de choses et ils s'étaient considérablement rapprochés, excepté leurs passés respectifs, ils n'avaient pas vraiment de secret l'un pour l'autre. Ysée prit pleinement confiance en lui comme en elle-même. A ses côtés, elle récupéra en assurance, en solidité d'esprit mais aussi de corps. Elle apprit à tirer à l'arc ; selon les paroles d'Eard, elle s'avérait naturellement douée dans ce domaine, ce qui la flatta grandement. Elle appréciait aller tirer sur les multiples cibles confectionnés par son ami, même en son absence, perfectionnant chaque jour son habilité, sa précision et sa vitesse à décocher les flèches. A l'épée, elle eut bien plus de mal, retenant mal les différentes parades et manquant de force pour brandir l'épée d'Eard. Le jeune homme lui promit de lui procurer une lame à sa mesure, si un jour le hasard lui permettait de tomber sur un tel trésor. En attendant, Ysée se contenta d'étudier les parades, les blocages possibles et, à défaut de bien manier l'épée, Eard lui apprit à user efficacement d'un bouclier, autant en défense qu'en offensive. En plus de tout cela, elle apprit à chasser, favorisant bien évidemment la chasse au tir à l'arc. Mae s'avéra être très efficace pour dénicher les proies de leur terrier ou acculer un gibier dans un lieu à découvert, permettant à la jeune fille de tirer sa flèche correctement. Ses pièges se perfectionnèrent aussi. Elle n'hésita plus lorsqu'elle devait faire un feu, en créant un avec des gestes experts à présent. Après quelques semaines seulement, Ysée était tout à fait apte à survivre dans la nature et à se défendre. Cette transformation stupéfiante ravissait Ysée au plus haut point.

Un matin, Ysée s'était éveillée plus tard qu'Eard et, en descendant dans la pièce de séjour, elle le vit sur le départ. Comme cela arrivait quelques fois, son compagnon allait au village pour trouver quelques objets ou aliments qu'ils ne pouvaient faire eux-même, grâce à la petite fortune trouvée dans les fonds de tiroir de l'ancien propriétaire. Ysée lui faisait des au revoir chaleureux, regardant sa silhouette sur son cheval s'éloigner vers l'horizon et ne rentrant à l'intérieur que lorsqu'elle ne pouvait plus le voir du tout. Elle épiait ensuite son retour avec impatience. Ysée était terriblement attachée à Eard, mais jamais l'ex-catin ne se serait laissée aller à penser à l'amour. On ne lui avait jamais permis de ressentir ça pour un homme durant ses longues années de service en tant que fille de joie. Son éducation et ces vieilles habitudes ancrées en elle bloquaient totalement tout signe extérieur d'affection dépassant la simple amitié. Si Ysée avait compris la nature même de cet attachement, sûrement se serait-elle abandonné dans les bras d'Eard... Toutefois, son passé gravée dans sa chair et son âme, ainsi que son dégoût du sexe et sa peur profonde de la gente masculine, tout cela réuni n'aidait en rien la demoiselle à s'imaginer vivre d'amour.

Le bruit régulier des sabots de Vent-Vif martelant le sentier menant à la ferme lui parvint, en fin d'après-midi. Ysée sortit sous le porche avec Mae, heureuse de revoir Eard revenir auprès d'elle. La chienne se rua comme d'accoutumée vers l'étalon, jappant joyeusement autour de lui, le destrier ruant gaiement en réponse. Les deux animaux s'entendaient bien et les voir « danser » ensemble faisaient rire Ysée, ce qui fut le cas à cet instant. L'homme descendit de selle et se planta devant Ysée, déballant aussitôt les vivres et les objets qu'il avait pu avoir. La jeune femme les prit, prête à les ranger à l'intérieur, mais Eard reprit la parole, l’œil pétillant. Intriguée, la jeune fille l'écouta ; à l'énonciation d'une fête, elle sourit, mais parut clairement moins apprécier l'allusion d'Eard comme quoi elle ferait « tourner la tête des garçons présents ». Son regard s'était brièvement assombri mais elle reprit contenance, se forçant à paraître totalement enjouée.

« C'est une excellente idée ! » Elle alla ranger les affaires à l'intérieur, à côté de la porte, attrapa une pomme au passage dans la corbeille de fruits puis revint vers Eard qui finit par lui tendre la main.

En selle tous les deux, ils trottèrent jusqu'au village. Ysée n'y avait été qu'une seule fois, exceptionnellement, n'étant toujours pas friande d'approcher des inconnus toute seule. Avec Eard, c'était totalement différent, elle n'avait pas aussi peur. Ils s'étaient déjà tellement protégés mutuellement qu'elle avait l'impression que rien ne pouvait leur arriver tant qu'ils restaient ensemble. Sur la route, à la vue du village, le coeur d'Ysée s'emballa un peu, repensant aux termes qui l'avaient gêné.

« Si un homme m'approche... » commença-t-elle. « ... Je serais ravie que tu l'envoies paître... Je n'ai pas la tête à... roucouler. » fit-elle, mi-figue mi-raisin.

Tant pis si ces mots paraissaient bizarres à Eard ou dignes d'une associable. Elle ne désirait pas qu'un homme la frôle, la touche, lui fasse la gringue. A la simple idée elle avait envie de vomir, des flash de ses antécédents lui revenant à l'esprit et la remplissant d'amertume et de rancœur. Elle se força à laisser tout ça de côté pour entamer la fête de façon optimiste. Elle ne pouvait pourtant pas s'empêcher d'appréhender la suite de la soirée...


Arrivés sur place, malgré la boule au ventre, Ysée prit rapidement goût aux festivités. L'alcool y aida pas mal. La jeune fille avait très rarement bu de la bière dans sa vie et elle n'apprécia pas trop l'amertume ; Eard lui trouva alors du vin aux épices, ce qu'elle aima beaucoup plus, ayant bientôt le rouge aux joues et les yeux luisants, ainsi que le rire de plus en plus facile. De multiples lanternes colorées décoraient les toits, les villageois dansaient un peu partout, sans organisation, et un énorme feu de joie brûlait au milieu de la place centrale du village. Là était concentrée la plus grande foule qu'Ysée avait pu voir, exceptée à la Cité Blanche. Cela lui faisait un effet drôle mais elle fut rapidement prise dans la mêlée, perdant quelques temps Eard de vue, s'étant fait prendre dans le mouvement d'une ronde autour du brasier. Riant aux éclats, Ysée s'était laissée entraîner sans grande résistance. Elle dansa à en avoir le souffle coupé, et quand elle ne sautillait pas en rythme, elle frappait gaiement et fortement des mains. Et quand ce n'était pas pour la musique qu'elle s'égayait, c'était pour Eard, pour qui l'alcool donnait un petit air ravi et un peu nigaud, qu'Ysée trouva adorable. Cela changeait de ses sourcils si souvent froncés lorsqu'il était concentré ou aux aguets, de cet air taciturne qu'il avait quand il pensait qu'Ysée ne le regardait pas. C'était dommage, tout ça, car sourire lui allait si bien...

A un moment, sur la scène où jouaient les musiciens, se plaça une joueuse de flûte qui entonna une mélodie plutôt douce, contrastant avec l'énergie des précédentes chansons, calmant la foule. Rejointe par un homme qui se mit à chanter d'une voix grave et chaude, puis d'autres chanteurs au ventre bien rebondi. Peu de temps après survint un joueur de tambour qui installa un rythme de danse, la foule se remettant doucement à se mouvoir. Le rythme s'accéléra, la flûte s'emballa et les danses reprirent. Ysée attrapa la main d'Eard et entraîna le jeune homme dans une danse à deux, riant à gorge déployée et tournoyant dans tous les sens, manquant quelques fois de trébucher ; mais à chaque fois, à chaque fois, Eard arrivait juste à temps pour l'empêcher de tomber...




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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyJeu 28 Mai 2015 - 16:59



Une vie de calme

Étrangement, Ysée ne semblait pas si à l'aise que ça pour sa proposition, laissant pendant un instant apercevoir un certain malaise. Mais celui-ci disparut si vite qu'Eard se mit à douter avoir réellement vu quelque chose. Elle rentra à l'intérieur, rangeant en vitesse les affaires et leur attrapant une petit collation, et finit par attraper la main tendue de Eard qui l'aida à sauter derrière lui en selle. Vent-Vif s'était habitué à la présence de la jeune femme et avait même commencé à l'apprécier, mais renâcla quand même un peu lorsque le poid d'une deuxième personne s'ajouta à sa charge. Il était certes content de se dégourdir les jambes, mais il y avait des limites....

A part ces quelques détail, le voyage se déroula sans incident. Le village était certes à une certaine distance, mais le trajet ne durait guère plus d'une petite heure à cheval. Ils discutaient tranquillement, avec quelques mots succins, alors que le cheval les menait au petit trot. Ils ressemblaient vraiment à un couple, chose étrange à penser au vu de la véritable nature de leur relation. mais malgré tout, sentir la présence d'Ysée dans son dos réconfortait le jeune Dunlending, réduisant en partie l'appréhension qu'il éprouvait à l'idée de cette soirée. Seul les derniers mots de son amie réussirent à le troubler.... C'était donc la raison de son malaise pour la fête ? Ces mots qu'il avait dit, tentant de détendre l'atmosphère ? Peut-être que cela expliquait les choses mieux qu'il ne le pensait. Ses premières envies de fuites lorsqu'ils s'étaient rencontrés, son manque de confiance face à lui, ce genre de réaction sur la gente masculine... Un jour, à un moment de son existence, un l'avait fait haïr tout les autres. Un viol, une tuerie, un père trop "aimant", quelque soit la raison elle semblait avoir gardé ce violent instinct de survie, et le jeune homme ne le comprenait que maintenant... Baissant légèrement la tête, il n'osa répondre. Son coeur était partagé entre la colère et le ressentiment envers ceux qui pouvaient infliger de si terribles sévices... et la fierté qu'elle ait réussi à lui accorder sa confiance, malgré le doute et la peur.

Le cœur changé, ils pénétrèrent dans le village, attachant Ventf-Vif à un poteau près de la sortie, se plongeant au cœur des danses. C'était... effrayant et magnifique à la fois. Un feu de joie immense, des tables immenses sur lesquelles reposaient nourriture et boisson, des musiciens qui jouaient avec force des airs populaires, et des gens....tant de gens, plus qu'il n'en avait vu au long de sa vie, presque trop de gens, qui dansaient, qui riaient, mangeaient, buvaient et s'embrassaient. Des musiciens s’enchaînaient, faisant varier les rythme de danse, parfois rapide et endiablés, parfois lents et mélancoliques. Il fit tester à la jeune Ysée, qui n'en avait pas l'habitude, les différents alcools locaux. Elle semblait préférait le vin d'épice, alors que lui se contentait d'une bière forte et mousseuse, qui le rendait plus joyeux et moins sévère au fur et à mesure de sa consommation. Il la perdit à un moment dans la foule, finissant par la retrouver, riant au éclat avec elle alors qu'il l'emmenait en tourbillonnant dans une danse endiablé. Même s'il n'avait jamais appris, il arrivait à rester sur ses pieds et à ne pas marcher sur ceux des autres.
Une joueuse de flûte arriva, suivit d'un chanteur puis d'un joueur de tambour. Eard, qui s'était rapproché du buffet, se fit violemment agresser par une jeune femme rieuse, qui le jeta sur la piste, tournoyant dans une magnifique anarchie, ses robes se soulevant dans une belle harmonie alors que ses cheveux flottait dans la brise du soir.

Et Eard sourit. Alors qu'il l'empêchait de tomber, se coulant à ses côtés et la joignant dans sa danse, il ne pouvait que sourire. Certes, il aurait aimé parler, lui dire les milles et un mots des poètes, conter sa beauté et son charme, et lui avouer à quel point elle avait fini par compter pour lui. Mais il se tut. Il ne voulait pas briser le rire d'Ysée, il ne voulait pas briser la danse.... Alors il se contenta de sourire, et d'apprécier le moment.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyVen 29 Mai 2015 - 16:31

Une vie de calme
Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

Après les grosses voix et le martèlement de tambours donnant un rythme profond et guerroyant, une troupe de joyeux troubadours et musiciens ambulants prit place sur la scène, sortant petits tambourins, flûtes diverses et un violon, pour entamer une farandole extrêmement gaie. Plusieurs personnes du public s'extasièrent, décrétant aux ignorants que cette musique viendrait tout droit de la Comté, un lieu fort méconnu dans la Terre du Milieu, habité par des nains plus petits encore que des nains. Ysée, qui reprenait son souffle en tapant joyeusement des mains, tendit l'oreille pour écouter les racontars et arqua un sourcil interrogation à l'énonciation des nains. La jeune femme, ayant passé le plus clair de sa vie isolée du monde, ne savait pas du tout ce qu'était ces créatures. Elle posa la question à Eard du regard qui, après s'être esclaffé - vexant un peu Ysée qui assumait mal ses lacunes - lui répondit gentiment, lui expliquant rapidement ce qu'était ce peuple. La jeune femme poussa un « Oh ! » surpris et extasié.

« Ce qu'ils doivent être marrants, si petits et si velus ! Plus petits que moi-même, les hommes aussi, tu dis ? Extraordinaire ! J'aimerais en voir, un jour ! » s'écria-t-elle au-dessus des mugissements de la foule délirant et des bruits de chopes s'entrechoquant, buvant à son tour plusieurs lampées de vin épicé, terminant sa coupe. Elle alla se resservir, titubant un peu, ce qui la faisait rire tandis qu'elle agrippait au bras d'Eard.

Il était clair qu'elle venait subitement de révéler à son ami sa totale ignorance de ce monde. Et même si la plupart des gens n'en savaient pas grand-chose de ses mystères, Ysée était de ceux qui en savaient le moins, pour ainsi dire rien du tout en-dehors des Hommes et de la Cité Blanche. La demoiselle était vierge de savoir pour ce qui concernait l'histoire, la géographie et les races de ce monde. A tel point qu'elle était incapable de se deviner comme de sang dunedain... La question de son âge ne s'était pas posée entre les deux compagnons, dans un sens comme dans l'autre. Au final, Eard n'était pas au courant que son amie était sûrement quelqu'un de spécial, plus qu'une simple souillon. Et Ysée était étrangement mal placée pour le lui dire vu qu'elle n'en savait trop rien elle-même...

Le même groupe de musiciens, sortant quelques autres instruments en plus des flûtes et remplaçant le violon, entama une autre musique, des chanteuses vinrent ainsi que des acrobates, entamant un show grandiose. Des cracheurs de feu et une femme faisant tournoyer un cerceau enflammé firent un spectacle inoubliable, enflammant le regard du public qui, empli d'alcool, ne se tenait plus beaucoup. Une bagarre éclata au loin, assez loin pour ne pas effrayer Ysée qui continuait de virevolter dans ses jupons, laissant cheveux libres et nattes se secouer en spirales de caramel. Le ciel était moucheté d'étoiles qui se mêlèrent aux lanternes lâchées pour l'occasion et sa noirceur de cessait de s'étendre, promesse d'une longue nuit de fête. Vers minuit pourtant, Ysée fut prise d'un début de fatigue. Essoufflée, elle alla se poser près d'un arbre, accompagnée bien entendu par Eard. Elle regarda son compagnon s'asseoir à côté d'elle, souriante. S'oubliant à cause de l'alcool, la jeune femme posa sa joue sur l'épaule de son ami, se blottissant à moitié contre lui, sans avoir l'air de se soucier que cela pouvait être embarrassant pour Eard... Son haleine chaude, aux senteurs d'épices et de vin corsé, venait au nez du jeune homme, sa bouche si près de celui-ci, tandis qu'elle gardait les paupières closes, détendue, reprenant doucement une respiration normale, apaisée...




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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyVen 29 Mai 2015 - 21:23



Une vie de calme

Les musiciens du village était vraiment doués, et avaient de toute évidence passé du temps au voyage, à moins que les musiques ne se transmettent plus vite que ce que ne le pensait Eard. Il reconnaissait les sons qu'il entendait comme venant de contrée lointaine, certaines qu'il connaissait et d'autres qui lui étaient totalement inconnus. Mais pour avoir visité la Comté, il put expliquer à la jeune Ysée où celle-ci se trouvait et comment en était les habitants. La question lui semblait certes comique (après tout, qui pourrait s'intéresser à ce genre de créatures discrètes, couardes et casanières ?) mais il entreprit quand même de lui répondre avec gentillesse, en incluant le plus de détail possible. Elle en fut ravie, apparemment, lançant un rire joyeux et des exclamations d'incrédulités heureuse.

Le seul point un peu gênant était la quantité d'alcool ingurgitée par la jeune femme. Pas que Eard soit parfaitement sobre non plus, mais il avait l'habitude de boire, et de boire assez peu pour ne pas partir en vrille. Mais elle n'avait probablement pas souvent eu l'occasion de boire, au vu de ses réactions, et se laissait visiblement emporter par le rythme de la fête. Il la laissait faire, lui permettant de se créer ses premières expériences, mais nota mentalement de réduire sa consommation, du moins assez pour garder un oeil vigilant en cas de problème. Mais bon... la soirée commençait à se perdre dans la nuit, et il était peu probable que de vrai problèmes commencent maintenant.
Les cracheurs de feu arrivaient en scène, les musiciens se succédaient, et pour un village reclus le spectacle était extraordinaire. Certes, on pouvait entendre au loin des bruits de bagarre, mais autours d'eux ne se voyaient que rires, danses, jupes virevoltantes et hommes menant leur cavalière. Et eux même se mêlaient tant bien que mal aux festivités, se fichant comme de leur premier linge de ne connaitre aucune des personnes autours d'eux, ou des peurs qui avaient pu prendre place avant le début de la fête.

Minuit arrivait lorsqu'ils décidèrent d'arrêter la danse pour un moment. L'alcool commençait à monter à la tête, et la fatigue se faisait bien présente. S'éloignant des gens qui dansaient encore et de l'agitation des tables de repas, ils allèrent se poser au pied d'un immense chêne. Se laissant mener par la main par sa compagne de danse, il se posa à côté d'elle, se permettant de souffler un coup lorsqu'il se laissa tomber au sol. Le dos adossé contre le tronc, la tête jeté en arrière, essayant de voir le ciel nocturne à travers les feuilles et les branches, il mit quelques secondes avant de se rendre compte qu'un poids supplémentaire c'était rajouté sur son épaule. Baisant la tête, il se rendit compte que ce contact chaud et doux était celui de la tête de la jeune femme, qui s'était oubliée sur son épaule, alors qu'elle se blottissait contre lui.
Eard aurait du rougir et être embarrassé... et pourtant... L'alcool et la fièvre de la fête aidant, se laissant porter par un instinct chaleureux, il glissa doucement ses bras autours d'elle, faisant aussi attention que s'il tenait une poupée de porcelaine, la serrant avec douceur contre lui. Elle était presque aussi belle blottit contre lui qu'elle ne l'était virevoltante au milieu de la piste, plus proche d'une flamme vive que d'une humaine véritable. Et même si son haleine sentait les épices et le vin, elle restait une chose douce dans les bras du jeune homme maladroit.

Celui-ci, tout aussi fatigué que la jeune femme par leur fête endiablé et assommé par les vapeurs d'alcool, se laissa aller à la paresse. Il glissa un peu, laissant sa tête tomber un peu plus bas, les yeux fermés et la respiration lente. Tombant de quelques centimètres, glissant sur le côté, il finit par rencontrer une certaine résistance. Les yeux de Eard se rouvrirent, et s'écarquillèrent quand il se rendit compte que de joue contre joue, il avait fini par avoir sa bouche appuyée contre celle de la jeune femme, qui, les yeux encore fermés, ne semblait pas l'avoir remarqué tout de suite. Quelque chose s'arrêta dans le cerveau du jeune homme, embrumé par l'alcool, ses pulsions contradictoires, et la chaleur de la jeune femme. Il ferma les yeux, et décida finalement d'attendre quelques secondes pour vérifier si cette scène était bien réelle, ou le simple produit d'un rêve.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyLun 1 Juin 2015 - 21:22

Une vie de calme
Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

Ce baiser imprévu, Ysée l'accueillit avec une soumission, tout d'abord, puis un léger brin d'amusement vint la faire rire doucement, sans qu'elle ne lâche les lèvres d'Eard des siennes. Un peu humides, un peu collantes par l'alcool, épicée celle d'Ysée, âcre par la bière celle d'Eard, leurs bouches, qui avaient failli sous la surprise de l'instant s'écarter l'une d'elle, finirent au final par se presser davantage mutuellement. Le sourire quitta celle d'Ysée mais que pour lui permettre de mettre plus d'ardeur dans cet échange. Sa bouche s'entrouvrit, au comble de l'étonnement pour Eard qui n'avait jusqu'ici eut droit qu'à de brèves pressions de la main sur son bras ou son épaule, en signe d'affection pudique. Ce baiser qui se faisait de plus en plus langoureux, sa langue allant trouver celle d'Eard, était agréable mais maladroit et puis, surtout, ne devait son arrivée qu'à l'état d'ébriété de la jeune femme.

Ysée n'avait plus embrassé un homme ainsi depuis longtemps et ses derniers souvenirs de ce genre de baiser était dénué de véritable plaisir. Juste charnel mais poussé par sa profession, elle s'y attelait plus pour plaire à son client et non parce qu'elle en était amoureuse. Le fait d'étreindre et d'embrasser un homme pour qui elle avait des sentiments était une chose toute nouvelle pour elle. Cela lui plut énormément. L'alcool embrouillant sa méfiance naturelle, ses dégoûts de la gente masculine, et effaçant toute pudeur et raison de sa cervelle, l'ex-catin se laissa aller à la plus instinctive des réactions lors d'un tel instant. Elle rapprocha son buste de celui d'Eard, enlaça sa nuque de ses deux bras et vint se glisser vers lui, assise sur ses genoux, sans cesser de déposer des baisers tantôt chastes tantôt profonds à celui qu'elle aimait. Le monde entier venait de s'effondrer autour d'elle, plus rien n'existait sauf Eard, son euphorie et le vin chaud... qui lui dictait ses actes. Petit à petit, Ysée se sentit toute chose, elle avait envie d'aller plus loin malgré l'endroit saugrenu - elle n'en avait qu'à peine conscience, de toute façon - et ses anciens réflexes revinrent... Elle laissa tomber sa main un peu plus bas que leurs torses collés l'un à l'autre, sa main trifouilla les chausses à la recherche du...

« N'd'un chien galeux, mais qu'v'là la p'tite gueuse d'la C'té Blanche ou j'm'trompe ? » Ysée sursauta, se détacha d'Eard pour dévisager l'intrus. Ses yeux s'écarquillèrent d'effroi tandis que l'homme, poings sur les hanches, se mit à rire vulgairement. « C'bien toi, la jeunette de m'sire Skadas ! T'pas changé d'pouce, oh là, belle comme l'jour ! Ah, m'gaillard, t'en as d'la veine, là, mais dis, sur la p'louse et un arbre, c'pas un ben joli c'lieu pour c'te belle fleur... Pas assez d'sous pour une chambré ? »

L'inconnu était un homme d'âge avancé, le cheveu poivre et sel et la bedaine un peu arrondie où se posait le médaillon d'une longue chaîne d'argent, vêtu un peu trop richement pour n'être qu'un simple paysan de la région. Il avait tout bien l'air d'un voyageur, avec sa canne, mais aussi d'un bon vivant, grâce à sa corne à boire qui renversait à chacun de ses mouvements un peu plus de vin. Sa chemise en était d'ailleurs toute tachée. Il était fin soûl et tanguait quelque peu sur ses grasses gambettes, et ne cessait de s'esclaffer à la vue des mines de ceux qu'il avait pris du le fait.

La jeune fille, s'étant écartée d'Eard brusquement en s'étant rendue tout à coup compte de son attitude de débauchée, fixait l'homme d'un air effaré. En vérité, elle avait devant elle un ancien client, non pas de la Gorge Rouge où elle avait vécu ses pires années, mais son ancienne maison close où elle était bien traitée et n'avait comme client que des gens assez fortunés pour se payer ses services. Protégée, choyée et bien payée, qu'elle était, et celui-ci avait été longtemps un de ses « chouchou ». Ce surnom ridicule ne le désignait pas comme le préféré d'Ysée, de son propre choix, mais son préféré grâce à sa bourse plutôt bien remplie. Il semblait que ce n'était plus autant le cas qu'autrefois, il y a de cela quasiment une décennie maintenant... Elle se souvint alors de son nom, Méthévas, quelque chose dans ce goût-là. Sa bouche s'arrondit et prononça, en un murmure, le nom de son ancien « chouchou » ; sa voix mourait dans sa gorge, ses yeux s'emplirent de larmes.

« C'ben moi, petiote, tu m'remets ! » répondit bêtement Méthévas, buvant alors goulûment à sa corne. « Et z-à qui d'autre ai-je c't'honneur ? » bava-t-il à l'adresse d'Eard.





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyLun 1 Juin 2015 - 23:09



Une vie de calme

Drôle de sensation. Le coeur qui vas beaucoup trop vite, le cerveau qui ne bouge plus tout, les bras qui se figent et les entrailles qui menacent d'exploser... tiraillé dans tout son corps, Eard recevait de plein fouet un des événements les plus puissants de l'humanité : la force d'un premier et amoureux baiser. Il avait d'abord cru qu'elle le battrait pour sa maladresse, s'écarterait de lui avec honte et dégoût, voir s'enfuirait en hurlant à l'abus pour le laisser seul et pantelant. Mais, contrairement à tout ce qu'il aurait pu imaginer, elle se rapprocha de lui, augmentant la pression entre leurs lèvres, gardant en vie ce baiser si fragile, le prolongeant au delà de la fraction de seconde qu'il aurait dû durer.
Eard n'avait, à son grand désespoir, jamais embrassé de dame digne d'un amour de cette sorte, mais il faisait tout son possible pour mettre dans ce baiser sa passion et son amour. Il se laissait guider par Ysée, incroyable partenaire, qui jouait de lui comme d'un instrument. Tantôt profond tantôt léger, venant titiller sa langue et jouer avec elle, se contenant par moment d'une simple pression sur les lèvres, elle maniait avec une expertise magnifique cet acte d'amour, lui permettant de suivre et d'apprendre de la leçon autant que de prendre un plaisir fou au goût de ses lèvres. Mélange de vin d'épice et de parfum de cassis, douces comme la soie ou le velours, elles lui donnait l'impression de se retrouver sur un nuage flottant au dessus des cieux.

Doucement, elle se rapprocha de lui, allant s'asseoir sur ses genoux et enlacer son cou pour la plaquer plus près d'elle. Sous sa robe, Eard sentit la pointe de ses seins, réveillé par la passion autant que par le froid, frotter contre son torse, déclenchant chez lui une réaction irrépressible, une envie charnelle bien difficile à maîtriser. Il se concentra sur les baisers, essayant de supprimer ce feu qui s'allumait dans ses veines, efforts d'autant plus difficiles que les mouvements du corps d'Ysée continuaient à réveiller son envie instinctive et animale. Doucement, il sentit une main effleurer ses chausses, puis rentrer à l'intérieur, à la recherche du trésor qui y était caché. Et à ce point, le cerveau d'Eard arrêta de réfléchir, laissant libre cours à son instinct.

Ce "repos" fut de courte durée, le jeune homme se trouvant bien vite ramené à la réalité par une voix avinée et gouailleuse, qui semblait venir de quelques mètres d'eux. Ysée recula, tombant presque à la renverse dans le mouvement alors qu'elle le repoussait dans le mouvement. Eard tourna la tête, cherchant à voir d'où venait le dérangement. Un vieil homme, habillé richement et décoré de parure, une bedaine tendant les plis de ses chemises tâchés par le vin qui se renversait de sa corne. Et qui lançait des imprécations sur eux.
Le jeune homme mit quelques instants à comprendre ce qui était en jeu. Il la connaissait. Du temps où elle était à Minas Thirit. Une ville qu'elle fuyait. Il l'avait appelé une jeune d'un Sieur. Il avait insinué qu'elle pratiquait les activités de chambre. Et Ysée avait des yeux ronds, un air incrédule, presque terrifié en regardant l'homme qu'elle connaissait visiblement.

Les pièces d'un étrange puzzle se mettait en place dans la tête d'Eard. Bien qu'il n'en voit encore toutes les pièces ni n'en trouve toutes les circonstances, il avait saisi un cadre général. Sans dire un mot, il se leva, se dirigeant vers le vieil homme qu'il dépassait d'une bonne tête. Sa mâchoire s'était serré au point d'en paraître blanchâtre, et son regard froid plongeait directement dans les yeux de son adversaire. Sa main avait rejoint le couteau qu'il cachait à l'arrière de ses chausses, prêt à trancher dans ce riche lard au moindre problème.
Une froide colère avait élu domicile en lui, différente de la joie bestiale des combats u'il prenait un certain plaisir à pratiquer sur les routes ou dans les auberges. Celle-ci était une animosité froide et violente, avivée à la fois par l’alcool, la détresse de sa protégée, et les révélations qu'il comprenait finalement. Quand enfin il se décida à parler, ce fut d'une voix sèche, hachée, et lourde de menace, mais qu'il espérait suffisamment basse pour ne pas être entendu par la jeune femme.

"Mon nom est Eard Wrecca, celui qui fut bannit. Et je te conseille amicalement de retourner à la fête si tu as finis tes remarques de courtoisies."

Il résista à l'envie de lancer un regard en arrière à la jeune femme derrière lui, il continua, murmurant presque ses paroles à l'oreille de son adversaire.

"Je ne sais pas qui tu étais pour elle où ce qu'elle étais pour toi, mais elle n'a pas l'air heureuse de te voir. Ce qui a tendance à ne pas me rendre content, tu me suis ?"

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 2 Juin 2015 - 0:11

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Ysée regarda la scène se dérouler sous ses yeux, qui se passait comme au ralentis. Son cœur oubliait de battre, dirait-on. Elle fixait, éberluée, sous le choc, son ancien client et son cher ami - amant ? - se dresser devant lui, de toute sa hauteur, le toisant avec sévérité voire férocité dans les yeux. Elle en aurait frémi tant il avait l'air incroyablement menaçant. Elle aurait presque pu croire qu'il le tuerait sur le champ si Méthévas osait faire un pet de travers... Fort heureusement, l'homme d'âge mûr recula d'un pas, sur la défensive et sous l'émotion de la peur, avant de froncer doucement les sourcils puis d'ouvrir son bec putride pour déferler une ultime salve de mots :

« Ca va, ça va... J't'la laisse, m'gars. M'temps est révolu 'vec elle d'façon. Bonne soirée à v'deux. » fit-il, la bouche un peu tordu en un air frustré, puis se retira, s'enfonçant dans la foule, clopinant un peu sous l'effet de l'alcool.

Les chants et les danses qui avaient tant ravi Ysée précédemment lui donnait à présent la nausée, même de loin. Les tambours semblaient emporter son coeur à battre fort, trop fort, et celui-ci paraissait lui remonter dans la gorge pour qu'elle le vomisse. Elle se leva sur ses jambes tremblantes, l'oeil figé sur l'herbe humide, sans oser regarder Eard en face. Un sanglot remua sa cage thoracique, impulsif. Et tout aussi impulsivement, sans réfléchir, elle se mit à courir sans même adresser un mot, une explication à Eard. Aucun discours au monde ne pourrait exprimer la honte qu'elle ressentait, cette peine qui lui étreignait la poitrine à la faire dégobiller toutes ses tripes, cette douleur viscéral qui lui tordait l'estomac et retournait tout le vin ingurgité. Après sa folle escapade qui la mena hors du village, à l'orée d'un petit bois, elle se tint à un arbre et, enfin, elle put faire sortir tout son ressenti sous la forme d'un dégueulis rougeâtre qui lui brûla l’œsophage.

« C'est pas vrai... Dites-moi que c'est pas vrai... Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? » pleurnicha-t-elle, faisant quelques pas hasardeux dans une direction dont elle ignorait tout.

Ses jambes lui paraissaient si faibles, incapables de la mener bien loin. Au loin, elle entendit un jappement distinctif, celui de Mae, qui avait couru après elle en abandonnant aussi Eard. La pauvre gémissait d'inquiétude ; elle avait du se résoudre à délaisser soit Eard ou soit Ysée, alors qu'elle était attachée aux deux humains, ce qui la déchirait certainement... La jeune fille se baissa et caressa la chienne qui ne cessait de geindre par petits bruits aigus et réguliers.

« Que vais-je devenir, maintenant... ? Je n'ai nulle part où aller, Mae... Nulle part... »

Ces dernières paroles eurent tôt fait d'emporter avec elles les dernières miettes de courage de l'ancienne putain. Les larmes inondèrent son visage et ses pleurs emplirent le silence de la nuit. Seuls les animaux sauvages étaient témoins de sa détresse, pensait-elle. Était-ce peut-être l'unique destin auquel elle aurait droit...





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 2 Juin 2015 - 16:54



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Tout partait maintenant de travers. Le hideux s'était certes enfuis, après avoir marmonné quelques mots et essayé d'impressionner Eard d'un regard de flétan, mais Ysée aussi avait fuit, courant sans se retourner aussi loin que possible des deux adversaires. Au loin, les danses et les chants continuaient toujours, mais en sourdine, comme si elles n'avaient plus aucune importance. Eard se retrouvait seul, incapable de bouger, au pied de ce grand arbre où il avait commencé à connaitre l'amour.
Comment est-ce que ça avait pu se passer comme ça ? A quel moment de la soirée est-ce que les choses avaient commencé à dégénérer ? Etait ce quand ils avaient commencé à s'embrasser, quand ils n'avaient sû s'arrêter, à l'arrivée de ce vieillard concupiscent, où au moment où Eard avait décidé de le faire fuir ? Les questions lui vrillaient la tête, voix désincarnées qui torpillaient son esprit, l'empêchant de réfléchir correctement. Est-ce qu'elle avait fuit la situation... où est-ce qu'elle l'avait fuit lui ? Lui l'homme effrayant, lui l'homme violent, lui qui n'avait hésité à se trouver violent et menaçant au moment même où quelqu'un faisait mine de l'approcher ?

Il avait vu par où elle était parti, et il n'aurait probablement pas une grande difficulté s'il essayait de la retrouver. Restait à savoir si c'était quelque chose qu'il devait faire. Si c'était de lui qu'elle avait peur, ne rajouterait-il pas à son trouble en la pourchassant ainsi ? Elle l’avait fuit, il ne devrait pas essayer de la retrouver... elle avait droit à son temps seul... elle avait droit à... Et merde.
Eard se mit à courir, glissant par moment dans les ornières du chemin alors que ses jambes amollies par l'alcool le portait aussi vite qu'elles le pouvaient. Pour quelqu'un d'autre, pour n'importe qui d'autre, il aurait abandonné, laissant le fuyard décider par lui même de son envie de solitude. Mais pour Ysée... il ne pouvait pas la laisser ainsi. Elle était seule, saoule, probablement terrifiée... et il avait juré de veiller sur elle.

Il s'arrêta, cherchant son chemin, lorsqu'il aperçut du coin de l’œil la chienne Mae, dont la queue s'enfonçait dans les broussailles à l'orée du bois qui bordait le village. Reprenant son souffle, il avança à pas lent, faisant attention à faire le moins de bruit possible alors qu'il approchait. Il entendait les pleurs, mêlés d'autres sons moins ragoutants, ceux d'un corps humain ayant abusé d'alcool et d'émotion. Elle devait être là, il ne savait pas dans quel état, mais elle devait y être.
Il s'avança dans l'orée du bois, écartant les feuilles qui lui bouchaient le passage. Ce qu'il avait entendu était juste, et elle semblait... au fond du trou. Quelques soit les raisons qui l'avait fait s'enfuir, elles l'avaient puissamment affecté. Et il n'avait pas la moindre idée de comment gérer ça.

Avançant légèrement, marchant sur les feuilles sèches de l'été, faisant en sorte qu'elle remarque sa présence, il essaya d'improviser un discours, mais ne pu que bégayer un mot un mot simple :

"Ysée...."

Il avait voulu avoir une voix calme et douce, forte et rassurante. Mais à travers ses paroles transparaissait toutes sa détresse, son incompréhension, et sa peur, la peur de la voir souffrir ou de la voir s'enfuir.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMer 3 Juin 2015 - 11:07

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La jeune fille sursauta brusquement en entendant son nom. Elle se retourna vivement, l'air d'une proie pris sur le fait par un renard sur son visage, et voir Eard la fit pleurer de plus belle. Elle recula un peu, comme pour l'éviter, bafouillant des paroles incompréhensibles. A force de reculer à tâtons, elle se prit les chevilles dans une racine et s’étala à terre. Bien évidemment, Eard fit mine de vouloir l'aider, s'avançant aussitôt pour la relever, la prendre dans ses bras comme il l'avait déjà fait si souvent, pour... Le souvenir du baiser lui revint. Ysée en était honteuse. Elle avait l'impression nette, stupide mais ancrée en elle d'avoir souillé Eard de son corps, son propre corps déjà sali par le passé. Elle hurla :

« Ne m'touche pas ! »

Consciente d'avoir crié agressivement, elle réfléchit à comment elle pouvait exprimer à son ami que ce n'était pas son contact qui la dégoûtait contre elle, mais le sien contre lui. Ses pensées brouillées par les effluves alcoolisés, elle ne trouva pas comment le dire de façon simple et se contenta de répéter, plus doucement, avec le ton de la plainte :

« Ne me touche pas... Il ne faut pas que tu me touches, tu comprends ? »

Non, il ne pouvait pas comprendre, pensa-t-elle alors. Elle osa relever les yeux pour croiser ceux d'Eard, et l'incompréhension, comme elle s'y attendait, ainsi que la détresse qu'elle y lut la mit dans un état désespéré. Elle déglutit. Il avait compris, de toute façon, et tant bien ce n'était pas encore le cas avec les paroles de Méthévas, il lui brûlait de tout lui avouer. Maintenant. Si cela était le bon ou le mauvais endroit lui importait peu. C'était, en tout cas, le moment. De toute manière, jamais plus Ysée ne pourrait vivre avec lui comme avant, ce temps-là était résolu et elle s'en faisait une raison. Elle ouvrit la bouche, buta sur les mots à utiliser pour s'exprimer puis, son regard reporté sur le sol, les larmes ruisselant de plus belle sur ses joues salies de terre, elle dit :

« Un homme comme toi... n'a rien à faire avec une fille comme moi. Je... Je sais que tu ne connais pas ma vie, ce n'est pas pour rien, je ne le voulais pas. J'étais... » Sa voix se brisa. « ... une fille de... de... »

Elle sanglota violemment, ce terme lui écorchant les cordes vocales. Eard dut faire un réel effort de concentration pour comprendre la suite, entrecoupé de pleurs frénétiques.

« Une fille de j... j-joie ! De celles qu-qui en donnent mais n'en ont j-jamais ! »

Elle enfouit son visage dans le creux de ses bras, posés sur ses genoux repliés, et continua à pleurer tout son soûl. On put entendre des dernières paroles s'échapper, ténus, de cette cachette improvisée :

« S'il te plaît, pars... »




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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyDim 7 Juin 2015 - 0:20



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Eard ne comprenait plus rien. Il l'avait trouvé, effrayée et en pleurs, et c'était approché, espérant pouvoir comprendre la raison de son trouble, la réconforter, la protéger... et à peine avait-il prononcé son nom qu'elle avait tenté de fuir, comme au jour de leur première rencontre, comme si les mois passé ensemble n'avait eu aucune importance. Le jeune homme sentit sa poitrine se serrer alors qu'Ysée chutait misérablement dans sa tentative avortée de fuite, lui criant de ne pas l'approcher.
Il était... il croyait que... Non. Il avait horriblement mal jugé la situation. Elle ne l'aimait pas. elle ne l'appréciait même pas. Elle ne voulait même pas le voir s'approcher d'elle, et encore moins la toucher. Et lui qui avait cru pouvoir trouver une vie confortable... Il s'était leurré, plus encore qu'il ne pouvait le concevoir, en pensant que peut-être sa nature hideuse pouvait ne pas effrayer quelqu'un.

Il aurait dû être en colére. Il aurait aimé être en colère. Mais il ne pouvait ressentir aucune rage, aucne violence, seule une infinie tristesse qui le paralysait, lui broyant le ventre et lui alourdissant les épaules, comme un poids immense qui se serait tout à coup posé sur lui. Il ne voulait pas bouger, mais il le devait.. elle ne voulait plus de lui de toute manière. Il fit un pas en arrière, puis un autre, et encore un autre, chacun lui demandant un effort olympien. Et après ces trois pas, il réussit à se retourner, cachant son visage assombris du regards plaintif de la jeune femme. Il allait se mettre à marcher, fuir cette folie, quand il entendit ses dernières paroles.
Eard se figea sur place. Un homme comme lui ? Une fille comme elle ? Une fille de joie..... C'était donc sa la raison de sa peur ? C'était donc ça qui la faisait le repousser, lui interdisant de la toucher, la faisant chuter dans cet état pathétique ? Il avait eu raison lorsqu'il avait interprété les paroles de Méthévas. Elle avait donc bien été une catin... Une rage froide et violente s'empara du jeune homme qui réussit à la contrôler, serrant les poings pour se retenir de tout gestes idiots. Se retournant une fois encore, il s'approcha d'elle, son regard planté dans le sien, le dos droit et levé pour la supplanter de toute sa stature.

"Non."

Il se baissa vers elle, mettant un genou à terre pour pouvoir se trouver à son niveau. Attrapant son menton, il lui tient la tête droite, sans violence mais avec une poigne solide, pour qu'elle le regarde droit dans les yeux.

"Non, je ne partirais pas. Je me fout de ce que tu as pu être, je me fout de ce qu'a dit ce vieillard lourdaud, je me fout de tout ce qui a pu se passer avant qu'on se rencontre. Tueuse, Catin, princesse ou fille d'empereur, j'en ai rien a carré. Tu es Ysée, c'est tout ce qui compte."

Il lui lâcha le menton, se redressant pour la toiser de haut à nouveau, la haine et l'amertume toujours présente dans son regard.

"Si tu veux me voir fuir, si tu méprises ma compagnie ou détestes ma personne, dis le. Je partirais. Mais n'utilises plus jamais une excuse aussi ridicule que celle là. Si ma présence t'es insupportable, je mérite au moins que tu me le dises en face."

Au fond de lui, Eard savait qu'il n'aurait pas du faire ça. Qu'il n'aurait pas du dire ça. Mais l’alcool et les sentiments mêlés au chaos incontrôlé de cette soirée de fête avait supplanté son jugement. Les bras croisés, en juge impartial, il attendait la réponse de Ysée, toujours traumatisée sur le sol de petit bois.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 9 Juin 2015 - 20:58

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Ysée se laissa faire, n'opposant aucune résistance lorsque Eard lui redressa le visage par le menton, son visage défigurée par les larmes. Elle avait les yeux si rouges, et si gonflés, qu'elle pouvait à peine le voir correctement... Elle essayait bien de réprimer ses pleurs, en vain. Ils la secouaient comme un prunier en proie à un orage. C'était bien ça, d'ailleurs, qui étreignait la pauvre fille ; un terrible orage émotionnel, de ceux dont on pouvait difficilement ressortir intact. Enfin, c'est ce qui serait arrivé si les paroles suivantes qu'Eard prononça n'avaient pas eu la douceur rassurante, presque paternelle, dont Ysée avait toujours eu envie dans les pires moments...

Il s'en foutait, disait-il... L'ex-putain leva un regard abasourdi sur le vadrouilleur en ayant la nette impression de ne l'avoir jamais connu, malgré les semaines précédentes passées en sa compagnie. Ses larmes coulaient à présent en silence, elle devenait un peu plus calme à chaque seconde et à chaque mot sorti de la bouche d'Eard. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Elle le regarda se redresser, sans qu'elle ne puisse en faire de même, encore trop sous le choc. L'alcool lui faisait aussi tourner la tête violemment et elle craignait de ne pas tenir sur ses jambes... Eard reprit alors la parole, qui avaient, maintenant, un fort goût d'amertume. Ysée en fut profondément touchée. Elle décida finalement de se redresser, tanguant dangereusement cependant, toute faible qu'elle était. Elle s'approcha de son ami et dit d'une voix enrouée :

« Ta compagnie est la plus agréable de toutes celles que j'ai pu avoir... »

Elle sourit doucement, parmi ses larmes intarissables, et s'approcha encore, quoique hésitante. Elle posa une main fébrile sur le torse d'Eard ; elle tremblait légèrement, fortement émue par les mots du jeune homme à son égard.

« Et moi qui croyais que... que tu me détesterais après... Maintenant c'est toi qui me dis que tu me repousserais, alors que... que c'est tout l'inverse ! Pourquoi penserais-je ça de toi, Eard, hein, dis-moi ? Qu'as-tu donc fait, qu'es-tu pour que tu penses une telle chose de toi ? »

Ses yeux noisettes et mouillés se plantèrent fermement dans ceux de son vis-à-vis, tandis que sa main empoignait un pan de la chemise d'Eard. A cet instant, elle pensait qu'il devait lui révéler son secret, s'il en avait un ; il savait le sien, et leur relation serait plus équitable si tous les deux savaient le pire de l'autre... Elle redoutait un peu, certes, mais au fond d'elle-même, elle savait qu'elle réagirait comme Eard l'avait fait pour elle. Elle s'en fichait bien de ce qu'il avait pu être avant. Ce qu'elle savait de lui, c'était une générosité et une gentillesse incroyables en un monde tel que celui-ci, elle connaissait sa protection, elle avait vécu l'aide qu'il lui avait apporté plus d'une fois et le confort qu'il avait apporté dans sa vie, et puis il l'avait changée. En bien. En tellement mieux que ce qu'elle avait toujours été, en mieux même que dans ses rêves les plus fous qu'elle avait pu avoir alors qu'elle n'était encore qu'une catin de bas étage. Il avait transformé la chenille rampante qu'elle était en une chrysalide solide, promesse d'un papillon épris de liberté. Lui seul pouvait l'amener à devenir ce qu'elle avait toujours souhaité être, elle en était convaincue.

Sa poigne devint une étreinte. Cessant de serrer le bout de tissu du vêtement, elle enlaça avec l'énergie des sentiments son ami. « Ne me laisse plus. Excuse-moi. J'ai été sotte, si sotte... » Elle serra encore un peu ses bras autour du buste, à l'odeur et à la chaleur si réconfortante. « Retournons chez nous... »

Ce simple mot la fit sourire. « Nous »...



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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyVen 12 Juin 2015 - 19:49



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"Je ne suis pas quelqu'un de bien."

Qu'avait-il a ajouter de plus ? Il était déjà assez surpris de ce retournement de situation si étrange et si désarmant. Elle venait de confesser qu'elle l'appréciait, ce qui n'était déjà pas chose commune pour le jeune Dunlending. Pire encore, elle n'avait aucune envie de le repousser, lui avouant ses peurs et ses disgrâces. Eard n'avait pas la moindre idée de quoi faire. Il s'était préparé à partir avec dignité, à être chassé au loin par la jeune femme en pleur, avait endurci son coeur contre la tristesse de la séparation. Mais quant à répondre à ce genre de situations... Il allait devoir improviser. Tendant les bras pour la rattraper alors qu'elle se posait contre son torse, il l'attira doucement vers elle, la protégeant dans l'étau de ses bras.
Elle lui demandait son passé. C'était, là aussi, une demande innatendu, mais justifiée après tout. Il connaissait maintenant le sien, il serait injuste qu'il continue à garder honteusement son secret. Il fallait bien, de toute façon, qu'ils abordent ses sujets qui avaient été pendant si longtemps habilement évités.

"Je n'ai plus d'endroit que je peux appeler chez moi. J'ai tué des hommes, des jeunes de mon âge, et de noble naissance. On m'a chassé de chez moi, et on me pourchasse peut-être encore. C'est dangereux de rester avec moi."

Les souvenirs étaient toujours aussi honteux, même après autant de temps. Et même s'ils étaient justifiables, défendables, les faits n'en restaient pas moins ignobles. Mais contre lui, l'étreinte d'Ysée soulageait cette souffrance. Dans ses paroles, il lui avait laissé une dernière fenêtre, lui donnant la possibilité de fuir, tout en espérant pertinemment qu'elle ne le ferait pas.
Il avait fini par s'habituer à la présence de la jeune femme, à leur proximité, à leur entente. Et même s'il savait, au fond de lui, que leur vie ensemble à la ferme ne durerait pas éternellement, il n'était pas si triste que ça. S'il pouvait en profiter encore, ne serait-ce qu'une semaine ou même un jour, il serait satisfait. "Nous". Quel étrange mot, qui ne s'était pourtant jamais appliqué à lui.

"Tu as raison. Il est temps de rentrer chez nous."

Servant d'appuis à Ysée pour aider son corps encore affaibli par l'alcool et les émotions, ils retournèrent là où ils avaient laissé Vent-Vif. Posant Ysée sur le dos du cheval, il se mit en selle juste derrière elle, l'enveloppant de ses bras pour la protéger et l'empêcher de tomber, mais aussi pour pouvoir la sentir contre lui. Avec les rebondissement de la nuit, il ne pouvait s'empêcher de croire à un rêve ou un cauchemar, une illusion quelconque née de son esprit endormi.
Et pourtant sous les pas du cheval à moitié assoupis, le chemin était bien réel, tout comme le couple de voyageur sur la route. Et ils seraient bientôt rentré chez eux, dans leur maison, où Mae leur ferait la fête, et où ils pourraient se reposer tranquillement. Vu les émotions de la journée, ils pourraient bien se permettre une grâce matinée, et peut-être même un repas au lit. Après tout, la vie libre, c'était aussi ce genre de petits plaisirs.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptySam 13 Juin 2015 - 23:49

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“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

Tuer des nobles... La jeune fille ne réagit pas à cette révélation, se laissant bercer par le va-et-vient de la poitrine d'Eard contre la sienne, au rythme de leurs respirations un peu plus rapides que la norme. Tuer des gens... Ysée se tut, acquiesçant juste quand Eard confirma son envie similaire à la sienne qui était de rentrer dans « leur » ferme. Il l'aida à monter sur selle, elle se laissa faire docilement, trop fatiguée pour réagir d'une quelconque manière. Puis, aussi, se rendit-elle compte, à cause du choc provoqué par l'aveu de son ami. Le mot « tuer » se répéta en boucle dans sa tête tandis qu'ils chevauchaient à un pas soutenu jusque chez eux.

Diverses images passèrent devant ses yeux qui ne voyaient même plus la route ; Eard, dans un état furieux, ravageant à l'aide d'une hache un groupe de jeunes hommes... Eard, se glissant sournoisement dans le noir, tout vêtu de noir, extirpant une lame noire comme la nuit pour égorger quelques malheureux dans leur couche en soie et en duvet d'oie, avant de s'enfuir d'un riche château pour s'enfoncer dans le silence d'une forêt... Eard, l'épée à la main, tailladant l'air en direction d'un jeune noble, faisant voltiger sa lame meurtrière jusqu'à trancher dans la maille, le cuir bouilli et la chair et faire gicler gorge et poitrine dans un flot de sang, qui vint gorger le sable d'une arène d'écarlate... Ses visions s'enchaînèrent, plus sombres et rouges les unes que les autres, faisant monter une sourde angoisse dans le cœur de la belle. « C'est dangereux de rester avec moi... » Dangereux à cause des éventuels poursuivants, ou dangereux car lui-même l'était, capable de tuer, assassin qu'il était, aussi facilement qu'il respirait ? Ysée se rendit compte, à mi-chemin, que ces pensées lui avaient coupé le souffle. Elle aspira une goulée d'air frais et se sentit grelotter, tremblante sur le dos du cheval. Le corps épais d'Eard, collé dans son dos, n'avait plus autant l'effet réconfortant, mais une partie d'elle se refusa à craindre son ami. Pas maintenant. Pourquoi deviendrait-il mauvais avec elle tout à coup ? Il avait tué ces hommes bien avant de la rencontrer et elle avait passé des semaines avec lui sans qu'il ne lui fasse aucun mal... Elle essaya de se raisonner et, une fois arrivés à la ferme, elle oscillait encore entre la peur et la raison.

Une fois rentrée, Mae lui sauta dessus et Ysée eut beaucoup de mal à calmer les ardeurs affectives de la chienne. Elle alla japper autour d'Eard également ; la jeune fille regarda le jeune homme caresser Mae, jouer un peu avec elle, souriant comme un enfant. Comment un homme comme lui avait-il pu retirer la vie à d'autres ? Ysée se sentait très attachée à Eard, et incapable de l'imaginer faire une telle chose. Pensive, elle détourna le visage de son ami alors que celui-ci allait croiser son regard et pivota sur elle-même pour aller ensuite chercher de l'eau pour se désaltérer. Les épices du vin lui brûlaient la gorge et ses précédents pleurs la lui avaient serrée tant et tant qu'il lui fallait boire aussitôt. Elle se servit ensuite une tasse de lait de chèvre. Quelques lampées plus tard, soulagée, elle alla se lover dans un des fauteuils, retirant ses poulaines pour se blottir confortablement, les genoux ramenés contre elle. Elle suivit du regard Eard qui l'imitait, l'air d'avoir très envie de se poser un peu après une telle soirée. Un long silence persistait entre eux, quelque peu embarrassant. Ysée, voyant que son compagnon ne paraissait pas vouloir briser la glace, elle décida de le faire :

« Pourquoi... » Elle hésita, désirant éviter d'utiliser des termes trop durs pour parler de ce sujet. « Pourquoi as-tu fait ça ? Ces gens... Qu'ont-ils fait pour mériter de mourir ? »

Elle but une gorgée du bout des lèvres, leur laissant une petite moustache blanche. Elle ne quittait pas des yeux Eard, bravant ainsi sa propre crainte de connaître la vérité.





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyLun 15 Juin 2015 - 1:04



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"C'est une histoire que j'aimerais complexe, mais qui n'est au final que triste et stupide."

Ils étaient maintenant assis dans la pièce commune, blottis chacun dans leur fauteuil, à quelque distance l'un de l'autre. Le retour avait été... gênant. Le silence était lourd d'un certain embarras, et même les quelques regards furtifs montraient plus une curiosité apeuré que l'habituel gentillesse ou l'appréciation des jours derniers. Seul Maé, aveugle à cette tension, était venu leur japper dans les jambes, quémandant caresses et nourriture de ses deux nouveaux propriétaires. Mais la chienne s'était vite calmée, et le silence était revenu. Et maintenant, une tasse de lait de chèvre au miel entre les mains, Eard se devait de répondre à la question d'Ysée.

"Si ça ne te gêne pas, je vais devoir ajouter un peu de contexte, que tu puisses comprendre leurs motivations... et les miennes."

Il n'avait pas l'intention d'embellir la chose, ni de l'expédier à la vas-vite. L'ambiance qui l'avait si profondément gêné était issue des doutes et des questions de la jeune femme. S'il ne laissait qu'une seule ouverture pour que de telles questions continuent, il ne trouverait probablement plus la paix dans cette maison. Alors autant répondre, ici et maintenant...

"Je suis issu du pays de Dun, encore ennemi du rohan. Mais si mon père est un Dunlending de souche, ma mère elle était une cavalière du Riddermark. J'ai été élevé entre les deux pays, dans une cabane près des montagnes.
A leur mort, j'ai rejoint d'autres gens au pays de Dun. Mais avec les hostilités qui reprenaient, et la culture de "mon" peuple, je fut mal acceuilli, et du partir pour mon autre terre natale, le rohan."

Il n'aimait pas ces souvenirs. Les temps au pays de Dun avaient été bons, et son départ était encore emprunt de tristesse, car il était né de la peur autant que des malheurs.

"J'ai été apprentis forgeron chez le roi, parmi le reste de la cohorte d'apprenti en ville. Et c'est là que ça s'est déroulé." Il fit une pause.
"Tu veux savoir ce qu'ils ont fait ? Ils ont juste fait preuve de la bêtise de la jeunesse.. et ont été puni pour ça. Un neuveu du roi et sa clique, des brutes stupides, mais des brutes nobles. Ils se sont dis que le jeune arrivant, peu aimé de tous et issu d'un peuple ennemi serait une proie facile. Ils ont débarqué à la forge un soir de fête, fin saoul et cherchant ma douleur."

Il fit une autre pause. Il revoyait encore la scène, chaque geste et chaque mouvement, mais les visages s'effaçaient peu à peu dans sa mémoire. Peut-être était-ce le lot des morts, que de pouvoir disparaître en paix.

"J'aimerais dire que le combat fut âpre et acherné. C'est faux, ce fut un massacre. Imbibé par l'alcool, ils étaient incapable de manier une lame, et leurs attaques étaient molles et ridicules. Pourquoi l'ai-je fait au lieu de juste les assomer ? Je ne sais pas. Je ne pense pas que j'ai une excuse valable pour cela, mais quelques raisons à défaut. L'acte n'était pas prémédité, et j'ai dû fuir paniqué, volant un cheval dans les écuries du roi. Tu le connais bien, c'est Vent-Vif dont je parle."

Sa voix mourue, tuée par le poid de la fatigue, de l'alcool, et de la tristesse des souvenirs. Il savait pertinnement qu'il aurait dû camoufler la vérité, protéger son bonheur retrouvé sous l'apparence douce d'une vérité factice, mentant juste assez pour qu'elle croit à une vérité plus douce et plus chevaleresque. Mais il était trop fatiguée pour cela. Abattus dans son fauteil, il laissa s'échapper un long soupir, son regard rivé vers la cheminée.

"Si tu as peur de rester, tu es libre de partir. Prend ce dont tu as besoin, je suis sûr que tu sauras de débrouiller. Et si tu veux garder la maison... laisse moi au moins jusqu'à demain pour m'en aller."

Le coeur lourd, il laissa glisser les dernières paroles ed sa tirade.

"S'il te plait..."

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 16 Juin 2015 - 21:43

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Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

Ysée l'écouta. Patiemment, en silence, sans l'interrompre un seul instant. Elle sirotait son lait, doucement, le regard tantôt fixé, rond, sur le visage d'Eard, tantôt lorgnant sa tasse. Au fur et mesure des précisions de ce qui s'était passé, Ysée préférait regarder son lait de chèvre plutôt que son ami... Par peur ? Peut-être. Mais plutôt par gêne, se rendit-elle compte. Quel duo formait-il, décidément... Une ancienne catin et un meurtrier. Un merveilleux couple que voilà. Ysée s'imaginait elle et lui, ensemble, vivant d'amour et d'eau fraîche et, qui sait, des marmots sous les bras... Risible ! Ils étaient des erreurs de la nature, des mal aimés, des moins que rien, des monstres de la moralité... Impossible pour eux de concevoir la vie autrement qu'en tant que pauvres hères divaguant d'une contrée à l'autre sans d'autre espoir que celui de ne plus commettre d'infamies.

Ysée eut un rire léger, bref, et glacial. Elle finit son lait et posa sa tasse avec lenteur, avec un mouvement tout calculé, sur la table basse branlante. Elle se leva, tout aussi lentement, et alla s'installer auprès d'Eard pour ensuite lui prendre la main. Elle frémissait un peu, certes, mais tenait absolument à le réconforter. De toute évidence, tout comme elle, il n'appréciait pas d'avoir commis ces choses-là, il avait honte de ça et ne comptait certainement pas recommencer. Elle n'avait pas peur de lui, elle s'y refusait de toutes ses forces.

« Je ne partirai pas. » dit-elle fermement, un sourire naissant sur sa bouche.

Au fond d'elle, elle sentit étrangement du soulagement. Elle mit du temps à en comprendre la raison réelle : le fait qu'Eard ait son lot de méfaits, son fardeau de honte et ses douleurs du passé, cela le rendait plus accessible à Ysée. Plus... humain. Il lui avait toujours apparu comme un héros, un solitaire libre comme l'air que rien n'atteignait, celui qui se défiait de la mort, invincible, au final. Toujours présent pour elle, toujours au petits soins, ne montrant que si peu de ses émotions, au point de croire qu'il était sincèrement stoïque face aux aléas de la vie. Une force de la nature, autant physiquement que moralement. Ysée prit conscience de l'avoir surestimé. En même temps, quoi de plus normal, alors qu'il lui avait tout appris après l'avoir sauvé à plusieurs reprises ? Il était tout pour elle. La seule personne s'étant souciée autant d'elle, alors qu'elle n'était rien pour lui au départ... Un élan d'amour étreignit le cœur ému de la jeune fille. Elle défit l'union de leurs mains et plongea ses yeux dans ceux d'Eard, les siens encore un peu humides et rouges de larmes et par la nouvelle émotion. Elle sourit, et rougit, puis murmura :

« Tu n'as pas envie de... de m'embrasser ? Comme... comme tout à l'heure... »

Son regard se fit fuyant aussitôt. Sans les effets de l'alcool, elle n'aurait jamais osé, oh non. Mais elle sentait qu'elle avait terriblement envie d'embrasser cet homme, malgré le sang qu'il avait sur les mains. N'avait-elle pas eu, pour sa part, la semence de dizaines d'hommes en elle ? N'avait-elle pas sa part équitable de souillures ? N'était-elle pas sensée être repoussante à sa façon ? Même si l'image de leur couple lui semblait très troublant, elle nia tout ça pour ne penser qu'à son désir. Le seul, l'unique désir qui l'étouffait à l'instant : ressentir son ami près d'elle, si près qu'elle aurait l'impression de perdre son individualité...





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyVen 19 Juin 2015 - 2:34



Une vie de calme

Elle n’avait pas l’intention de partir. Elle lui avait même sourit en le disant, comme si ce simple mouvement des lèvres renforçait avec une infinie puissance son affirmation. Ce n’était pas réellement utile, mais faisait quand même du bien au jeune homme recroquevillé qu’il était devenu. Il la laissa prendre sa main, l’attirant un peu plus près de lui. Il sentait sa chaleur contre lui, au milieu de la chaleur de la pièce, et il sentait les battements de son coeur alors qu’ils se tenaient immobiles, dans la pièce, profitant de la douceur de ces “réconciliations”.

Elle était une putain. Il était un meurtrier. Et ils étaient un couple. Pas seulement deux personnes dans le même bateaux, mais bien deux êtres qui avaient décidé de parcourir ensemble un bout du chemin de la vie, en acceptant les choses qu’avait fait l’autre, sans juger honteusement ni blâmer violemment. C’était réconfortant, inhabituel, apaisant, magnifique… et si joliment humain.
Ysée se redressa, le regardant droit dans les yeux. Les mots qu’elle prononça le firent sourire doucement, presque gêné. Au moins il était fixé sur un point, ce n’était pas juste l’alcool qui avait parlé lorsque elle l’avait auparavant embrassé.

Il voulait l’embrasser. Malgré ses mauvaises expériences avec les femmes, malgré sa retenue naturelle, malgré les voix de sa conscience, il n’y avait guère de chose dont il avait plus envie à cet instant. Poser ses lèvres sur les siennes, partager un doux baiser, la chaleur d’un instant, sentir sa peau contre la sienne….
Alors qu’elle détournait le regard, il glissa une main derrière sa tête, la ramenant contre lui. S’avançant légèrement vers elle, il sentit ses lèvres se poser sur celles de la jeune femme dans un baiser maladroit. En quelques secondes, il se reprit, entrouvrant la bouche, lui laissant les rênes pour guider ce bal sensuel.

Ce n’était pas son premier baiser, mais il était quand même bien spécial. Un baiser d’amour, et cette fois-ci induit par autre chose qu’un excès d’alcool….Il en profita comme on profite d’un bon vin, essayant d’en saisir toutes les nuances, tous les changements de rythme et de force, y ajoutant parfois sa langue pour aller chercher celle de la demoiselle.
Incapable de rester immobiles, ses mains vinrent se joindre à la partie, une venant se poser sur la joue de la jeune femme, l’autre descendant dans son dos, le caressant à travers la robe dans un mouvement de haut en bas.
Quelque chose se réveillait en lui, qu’il n’avait senti que de très rares fois : le désir. Celui de s’unir plus profondément à sa partenaire, de sentir sa chair contre la sienne, de perdre, pendant un temps, son individualité, pour se fondre dans une union des sens.

Il embrassa Ysée avec une passion renouvelée, alors que tout son corps se mettait en mouvement, accompagnant le rythme de leurs baisers, créant un rythme pour leurs deux corps à l’unissons. Et ses mains, dont les caresses se faisaient de plus en plus pressantes, finirent par trouver leur but. L’une continuant la douceur des embrassades, parcourant le corps de la jeune femme de sa nuque jusqu’à ses fesses, et l’autre s’attardant sur les lacets de sa robe, essayant avec quelques doigts habiles d’en défaire l’emprise. Sous l’emprise du désir, il ne pu chuchoter que quelques mots, si insignifiants, si ridicules par rapport à ce qu’il voulait exprimer.

“Je...t’aime, ysée…”

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptySam 20 Juin 2015 - 0:10

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Eard & Ysée
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Ce qui déroula ensuite fut tellement déroutant pour l'ancienne putain de la Cité Blanche. Les mains des hommes l'avaient plus souvent meurtrie, ou l'avaient laissée dans l'indifférence totale, l'obligeant à un simulacre de plaisir pour contenter le client impatient et aveugle. Elle en gardait des souvenirs dénués de sens, flous tant ils manquaient d'intérêt, ou alors aussi cuisants que le fer rouge s'imprimant dans sa chair. Douloureux. Ces attouchements-là n'avaient rien à voir avec ceux de son passé. En elle montait une sensation étrangère, l'écho du désir d'Eard. Elle reconnaissait tout ça sans pour autant avoir déjà ressenti une telle chose autrefois. Elle savait ce que cela signifiait. Elle avait envie de lui en retour. Du désir. Un goût de première fois.

Mais ce n'était pas la première fois. Malgré ses propres envies, ardentes comme jamais, tous les gestes d'Eard, elle les connaissait déjà et avait maintes et maintes fois senti les mêmes sur son corps. L'euphorie de l'instant se superposait à ses souvenirs glacés, l'empêchant de se lâcher totalement, malgré toute sa volonté pour faire fi de ses antécédents. Ysée accueillit caresses et baisers, tentant d'y donner la fougue que ses sentiments lui dictaient intérieurement, mais elle sentait qu'elle jouait la comédie, comme si elle était avec un client. Les vieilles habitudes ont la vie dure, et celles-ci lui mirent bientôt un goût âcre sur la langue. Des visions lui revinrent où elle se pliait docilement aux exigences de divers clients, tous sans visages à présent. Cela l'effara. Elle voulut, soudainement, se détacher d'Eard, s'éloigner de lui et son feu l'embrasant, de sa verge dressée et de ses désirs d'homme. Elle n'arrivait plus à le voir comme ce bel ami si attachant, si sensible et si chevaleresque, mais plus que comme un homme parmi les hommes, de cette espèce qui l'avaient tant souillée. Ysée allait s'écarter brusquement, le sommant d'arrêter, quand Eard cessa d'embrasser sa gorge pour murmurer une parole, une seule.

« Tu... Qu'as-tu dit ? »

Elle éloigna son visage, seulement son visage, plantant son regard ahuri dans ceux d'Eard qui luisait de fièvre. Il répéta les mêmes mots, souriant, et Ysée retrouva ce jeune garçon qui lui avait tellement plu au fil du temps, qui avait gagné sa confiance malgré ce qu'elle avait vécu, qui lui avait exprimé le respect qu'elle n'avait jamais eu. Elle redécouvrit ce garçon qui était devenu le premier pour qui elle avait ressenti autre chose que du dégoût et du mépris, ou encore de la peur. Elle le regarda longuement, s'assurant qu'il était toujours le même, puis sourit. La ferveur précédente fut remplacée par un peu plus de douceur, Ysée décidant de prendre un peu le dessus, recommençant sur les notes de doux baisers, d'abord chastes qui devinrent très progressivement langoureux. Ysée retenait les mains un peu trop voyageuses, comme leur propriétaire l'était lui-même, et les guidait vers des endroits qu'elle préférait. Cela lui était totalement nouveau de guider la danse, d'imposer son rythme. Elle aimait ça, cependant, et apprécia le fait qu'Eard se laisse faire avec une joie non dissimulée, à la vue de la bosse au fond de ses chausses.

La jeune fille prit un malin plaisir à faire un peu durer l'instant, prolongeant baisers et caresses anodines sur des parties plus propices à la simple affection. Visage, ventre, épaules... Elle le dirigea ensuite vers ses hanches, sa gorge, ses oreilles. Elle prit son temps pour le ramener tout doucement à ses fesses, à sa poitrine et à ses cuisses. Ayant fait monter très lentement les gestes des plus innocents aux plus révélateurs, allant très doucement de la tendresse au vif du sujet, Ysée se sentit bien moins effrayée. Son désir était là, explosif dans tout son être. Elle laissa alors Eard la dévêtir, elle-même délaçant chemise, chausses et ceinturon de son amant. Elle rougissait, haletante, et vit qu'Eard ne faisait pas meilleure figure. Nus et face à face, ils se regardèrent un peu timidement. Ysée l'enlaça, passa les jambes autour du bassin du jeune homme.

« Je t'aime aussi... » dit-elle, au bord de l'émotion la plus intense qu'elle ait jamais connue tandis que son corps venait se coller contre le large torse d'Eard.

Elle avança son propre bassin. Le pénis, dur comme un manche de marteau, vint frôler son clitoris, la faisant couiner. Elle ne se souvenait pas avoir eu cette sensation avant. Cela provoqua un terrible frisson dans tout son dos et ses épaules, lui arrachant un petit hoquet suivit d'un rire nerveux. Elle refit le même mouvement de ses hanches, glissant à nouveau sa vulve le long du gland humide, ce qui la fit gémir malgré elle. Ysée perdit alors toute retenue et accéléra ses ondulations, ses bras autour du cou d'Eard et solidement posée à califourchon sur les cuisses puissantes de l'homme qu'elle aimait. Tout à coup, le sexe d'Eard pénétra Ysée, celle-ci ayant fait un mouvement plus franc. La sensation provoquée fit crier de surprise et de plaisir l'ex-catin qui connaissait, enfin, le bonheur de faire l'amour.

« Oh, Eard... » susurra-t-elle d'une voix rauque.





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptySam 20 Juin 2015 - 2:24



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Il s’y était pris comme un sauvage, se laissant pousser par son désir presque animal au lieu de réfléchir à ce qui pourrait faire du bien à la demoiselle entre ses bras. Et à vrai dire, vu son manque de connaissance des choses, de l’amour, il n’était pas mécontent que la jeune femme prenne les commandes, guidant ses mains et sa bouches avec une expertise… professionnelle. Il se laissa faire totalement, se fondant dans le rythme imposé par la jeune femme, apprenant à goûter aux plaisir sensuelles du contact des corps. La légère frustration qu’il ressentait se coula bien vite au milieu du plaisir des caresses et des baisers alors que ses mains parcouraient le visage d’Ysée, et qu’il mordillait avec un amusement presque érotique le lobe de son oreille et la base de son coup.

Aurait-il dû être vexé qu’elle ne soit vierge pour lui ? Aurait-il dû être dégoûté que tant d’homme ai déjà goûté à son fruit défendu ? Il n’en savait rien, et au final s’en fichait pas mal. Elle n’était avec personne d’autre que lui, et ces caresses n’étaient pas le fruit d’un paiement, mais bien d’un amour réciproque qui les avaient poussé tout deux, de manière étrange, certes, contre nature, peut-être, dans les bras l’un de l’autre. Et toutes ces considérations partaient en fumée alors que la main de la jeune femme faisait passage à l’intérieur de ses chausses, titillant son membre, ne faisant que l’effleurer pour exciter par la frustration le plus grand des plaisirs.

Petit à petit le rythme de la danse s’accélérait, les caresses et les baisers partant vers des zones plus secrètes, plus intimes… et tellement plus sensibles. L’esprit d’Eard hésitait entre l’arrêt le plus complet et le travail exceptionnel, le laissant exécuter les gestes induits par Ysée comme de simple réflexes, tout en lui fournissant des images vivaces du corps de la jeune femme, encore caché au regard par sa robe de tissu, et qu’il ne pouvait que se contenter d’effleurer de la main. Et finalement, quand il sentit la main de la jeune femme commencer à délasser sa chemise, il s’exécuta de même, retirant avec le plus extrême soin la robe de sa compagne. Comme si elle était de soie précieuse, il défit un à un les noeuds de sa vêture, avant de la faire glisser le long de ses épaules, révélant peu à peu la peau douce et bronzée de sa compagne, exposant à la lumière ses seins fermes et rebondis, ses hanches larges et féminine, son pubis à la toison de feu et ses jambes graciles.
Lui même ne tarda pas à se retrouver dans le plus simple appareil. Faisant une pause dans le mouvement, il regarda la jeune femme dans les yeux, un sourire presque gêné aux lèvres. Le teint rouge et la respiration saccadée, il aurait aimé s’excuser de tout ce qu’il pouvait mal faire, raconter à quel point il aimait ce moment, déclamer des poèmes sur la beauté de sa compagne… mais le silence suffisait au moment, plus que largement. Excepté les quelques mots, qu’elle prononça elle aussi, comme un serment, les liant par le verbe comme ils se liaient par la chair.

Elle l’enlaça de ses jambes, continuant à mener la danse. Eard frissonna la première fois que son membre toucha les parties d’Ysée, si peu habitué qu’il était à ce contact. Il referma ses bras sur la jeune femme, la tenant alors qu’elle hoquetait, commençant à bouger ses jambes avec elle. Alors que les contacts se multipliait, il du se retenir, batailler contre lui même, pour ne pas se jeter en elle comme un soudard, tout son corps lui criant de la pénétrer. Et lorsque d’un coup brusque elle abaissa ses hanches, s'asseyaient sur son sexe, ils crièrent à l’unissons. Eard ne savait pas vraiment ce qu’était cette sensation, à l’exception de deux chose : c’était bon, et il voulait continuer.

“Ysée….”


Il l’embrassa alors qu’elle se joignait à lui, leur baiser coupé après quelques secondes par l’afflux de sens qui menaçait de le faire exploser.
Sa voix était caverneuse, éraillée par les émotions. Il commença à bouger ses hanches, faisant glisser son sexe à l’intérieur de sa compagne, la soulevant presque de haut en bas pour l’aider dans ses mouvements. A chaque déhanchée, la sensation revenait, plus forte et plus intense, au point que le jeune homme devait se retenir pour ne pas exploser directement, coupant le plaisir à sa partenaire.

Sa bouche finit par descendre, mordant d’abord le coup d’Ysée, puis son épaule, pour redescendre vers sa poitrine. D’une bouche habile, il mordillait ses tétons, les titillait de sa langue, usant toute sa connaissance instinctive pour le plaisir de la jeune femme. De ses mains, il l’aidait dans ses mouvement, l’aidant à ouvrir ses hanches et à se relever sur lui, ajoutant de l’ampleur au mouvement tout en accélérant le rythme. Et, son sexe, perdu au milieu du sanctuaire chaud et humide de sa compagne, il faisait tout en son possible pour lui faire connaitre le meilleur des plaisirs.


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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyVen 31 Juil 2015 - 22:42

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Eard & Ysée
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Ce qu'Ysée vivait n'avait aucun rapport avec toutes les autres fois où un homme la pénétrait. La verge d'Eard n'était pas différente, son corps était pareil à certains de ceux qu'elle avait connu et même l'odeur de sa transpiration devait certainement ressembler à l'une ou l'autre parfum de corps masculin. Pourtant, dans la tête de la jeune fille, cet instant était unique, merveilleux, intense et magique. Les mouvements que les deux amants faisaient à l'unisson étaient beaux, loin d'être machinaux comme elle l'avait autrefois connu, dénué d'ennui, de lassitude, automatiques comme le fait de forger une épée. Ensemble, ils jouaient une musique, de leurs voix susurrant des mots tendres, de leur respiration essoufflée, du frottement de leurs corps, ils jouaient une musique qui n'étaient qu'à eux et qu'eux seuls connaitraient, aujourd'hui et pour toujours. Les seins d'Ysée frôlaient à chaque saccade de ses reins le torse velu d'Eard, provoquant un plaisir supplémentaire à la jeune femme, chose qu'elle ne savait pas possible. La moindre parcelle de son anatomie réagissait avec plaisir aux actes fébriles, maladroits, de son aimé. Elle sentit monter en elle l'orgasme, promesse d'une déclaration de joie assourdissante, mais elle se retint. D'un coup, elle cessa ses mouvements, n'y pouvant plus, ne désirant pas que cela cesse tout de suite. Il était encore trop tôt pour que cela s'arrête, trop tôt pour mettre fin à la magie de ce moment...

Elle l'obligea doucement à se retirer d'elle. Leurs corps se détachèrent, un râle déçu s'échappa malgré lui de la gorge offerte d'Eard. Cette gorge, ainsi dénudée, couverte d'une pellicule de sueur alléchante, Ysée vint la couvrir de baisers, chauds et humides comme son vagin en feu. Elle le lécha du bout de la langue, descendit alors sur le torse, puis sur le ventre, et finit par embrasser le gland encore couvert de son humidité intime. Elle le suça d'abord doucement, avec une tendresse qui pouvait être vue comme de la réserve, avant d'engloutir complètement le sexe dans sa bouche. Elle prit ensuite, à tâtons, une des mains d'Eard, et tandis qu'elle se contorsionna quelque peu pour approcher son propre sexe de cette main, elle la guida dessus. Les doigts rugueux effleurèrent d'abord le bouton de rose, perdu dans la pilosité fournie d'Ysée, avant de s'y poser plus fermement, faisant gémir Ysée qui continuait de faire venir, d'avant en arrière, ses lèvres tout au long du corps caverneux d'Eard. Elle lâcha alors la main d'Eard, se tortillant sous les assauts orgasmiques que les doigts provoquaient sur son clitoris et, différemment, en s'enfonçant en elle, d'abord avec l'index, ensuite avec un deuxième puis, plus timidement, un troisième. La largeur de ses trois doigts l'obligea à écarter les jambes, mettant leur position un peu moins confortable. Ysée cessa de ce fait de le sucer et remonta vers son visage, sourit en rougissant, puis l'embrassa de façon chaste. Eard, pourtant, préféra l'inciter à un profond et langoureux baiser, qu'Ysée accepta avec surprise ; il ne cessa de la caresser en profondeur, ce qui continuait de faire couiner Ysée pendant ce baiser qui tarda, tarda, amplifiant son plaisir croissant.

La jeune femme, le souffle coupé, s'écarta tendrement de son amant et, un air malicieux sur le visage, elle se retourna sur elle-même. Elle se mit alors à quatre pattes, un peu gênée tout d'abord, mais elle frémissait de tout son corps d'une envie irrépressible de tout essayer avec lui, ce soir. Elle tendit les bras en avant, se frottant les seins contre le tissu du divan, et fit remonter son bassin vers le haut, offrant à Eard la vue de son vagin gonflé, rouge, ruisselant de désir. Elle tortilla des fesses, l'invitant ainsi à s'engouffrer à nouveau en elle.

« Donne-moi tout ce que tu as, mon amour. » murmura-t-elle d'une voix chaude.

Eard s'avança, elle ne le regarda pas, laissant le suspens titiller son impatience. Quand elle sentit le gland s'immiscer en elle avec douceur, elle se mordit la lèvre avec une avidité non feinte. La verge pénétra, Eard pénétra en elle, et Ysée ne put s'empêcher de se redresser, de balancer un de ses bras vers l'arrière et d'attraper ainsi le fessier musclé de son tendre. Elle l'incita ainsi à ne pas se retenir et d'aller aussi loin et aussi vite qu'il le désirait.





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyLun 3 Aoû 2015 - 1:43



Une vie de calme

Les reins de Eard s’avançait en coups saccadés, pénétrant en mouvement amples et forts le corps frêle de la jeune femme, la soulevant presque du fauteuil ou ils avaient lancé leur coït frénétique, et ses reins claquaient à grand bruit contre ses cuisses, emplissant le salon de leurs cris et du bruit de leurs ébats. Il avait certes connu le sexe, mais jamais de cette façon là. Peut-être l’amour multipliait-elle les sensation, ou était-ce l’expertise de sa partenaire ou encore leur léger état d’ébriété, mais les sensations qui venaient de tout son corps le court-circuitaient, l’empêchant de réfléchir, ne lui laissant pour seule envie que celle de se fondre dans la jeune femme pour ne faire plus qu’un pour le reste de leur vie.

Il reprit légèrement ses pensées, du moins assez pour se demander ce qui se passait au moment où la jeune femme, prenant appuis sur ses bras, se retirait de leur ébat, lui arrachant une plainte gutturale. Plainte qui se trouva bien vite transformé en grognement de plaisir quand il sentit la bouche d’Ysée se fermer sur sa gorge, mordillant sa peau et traçant du bout de la langue de fin symboles alors qu’elle descendait sur son torse, titillant ses mamelons avant de s’aventurer sur ses terres intimes, embrassant d’abord doucement sa verge avant de la prendre à pleine bouche, engloutissant le sexe turgescent jusqu’à sa base. Eard sentit à peine la main qui venait chercher la sienne jusqu’à ce que ses doigts se posent sur les lèvres pulpeuses de sa dame, trempées sous l’effet de l’excitation, fouillant dans sa toison drue pour y trouver le clitoris avant d’enfoncer dans son sexe suppliant un, puis deux, puis trois de ses doigts, y recommençant le mouvement de va-et-vient tout en cherchant, au fond de cette grotte qui s’ouvrait sous les assaut du plaisir, les zones qui la ferait la plus vibrer.

Il s’amusa à la voir lâcher prise sur sa verge, alors qu’il découvrait les meilleurs endroits pour faire travailler ses doigts, incapable qu’elle devenait de continuer son mouvement. Alors qu’elle déposait sur sa bouche un baiser tendre, il préféra accélérer la cadence, lui arrachant un cri qui interrompit leurs embrassades. Il la plaqua plus près de lui, sentant ses seins gonflés frotter contre son torse alors qu’elle se tortillait contre lui, essayant de garder le rythme de leurs baisers tout en résistant aux assauts traîtres des doigts de Eard à l’intérieur d’elle même. Quand elle posa sa main sur son poignet, il consentit à arrêter son épreuve, et la laissa s’allonger, ventre à terre sur le divan, pour lui présenter son postérieur. Le désir animal rongeait ses veines comme un feu de forêt, lui commandant précipitamment d’accomplir son devoir d’homme et d’amant. Lorsqu’elle le lui demanda, il ne se fit pas prier. Se posant juste derrière elle, il la prit en soudard, à quatre patte, sa verge s’enfonçant dans les douceurs moites du sexe si demandant de la jeune femme, poussant jusqu’à la base en arrachant un petit cri de surprise. Alors qu’elle lui saisissait les fesses, Eard se pencha sur elle, lui attrapant les seins des deux mains, la forçant à se redresser alors qu’il pétrissait ses deux monts, attardant ses pouces sur les mamelons durcis, incapable de n’avoir ne serait-ce qu’une partie de lui qui ne soit dévolu au plaisir de sa dame.

Il attendit la fin de la première explosion dans la cris et grognements de plaisir pour se lancer dans son envie. Son sexe toujours planté en elle, il souleva le corps léger comme une plume de la jeune Ysée, chacune de ses mains soulevant une cuisse pour qu’elle garde la meilleure assise sur son anatomie, et la prit en l’air, mordant la peau de sa nuque pour l’empêcher de tomber. Et après quelques coups de reins aériens, il la déposa contre le mur, lui offrant un nouvel appuis alors qu’il reprenait ses coups de reins, accélérant encore d’un coup la cadence de ses hanches. Une de ses mains inoccupée se glissa entre le mur et son amante, descendant retrouver en sa toison son si beau bouton de rose, lui donnant aussi sa part de plaisir en contrepoint plus léger face aux actes si rustres du jeune homme impatient. La maison était solide, mais il fut sur d’avoir entendu les murs trembler cette nuit là, alors que la nuit n’était encore pourtant que jeune.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyLun 31 Aoû 2015 - 20:13

Attention ! Scène hot, interdit aux - de 18 ans.


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Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

La douceur qu'Ysée avait ardemment désiré au début de leurs ébats laissa place à une sauvagerie qui l'aurait effarouchée si elle y avait seulement pensé, un peu plus tôt dans la journée. Était-ce les dernières traces d'alcool qui l'incitait ainsi à se laisser pénétrer avec vigueur, lui faisant perdre toutes ses craintes et son appréhension ? Malgré l'assaut bestial, de moins en moins maladroit de la part d'Eard, la jeune fille pensait à ce détail malgré elle. D'abord hésitante, elle se convainc finalement que la boisson n'y était pour rien. Si elle était ivre, c'était non de vin, mais d'amour pour cet homme qui la prenait, emplissant ses tympans de sa respiration devenue rauque par le plaisir. Elle ne savait s'il avait déjà vécu pareil extase avec une femme. Une petite voix vint pourtant lui dire que ça n'avait jamais été le cas... Non. Jamais un homme ne s'était autant démené pour elle, autrefois, et elle en avait connu. Seul l'intensité des sentiments pouvait rendre un tel acte aussi explosif dans tous les sens du terme. Sereine à ce sujet, ayant l'impression dès lors que chaque coup de rein n'était que la déclaration physique de l'amour d'Eard pour elle, elle se laissa totalement aller.

Sa cavité intime s'élargissait à chaque minute, laissant le sexe de son amant pénétrer plus en profondeur, ce qui parut lui plaire. Elle était humide comme une pluie d'été et souriait comme elle sourirait au soleil. Elle aurait aimé voir Eard, à cet instant, et partager du regard les sensations qu'ils vivaient tous les deux, mais la position leur procurait tant de bien qu'elle n'avait pas la force de le retenir une nouvelle fois. En elle montait progressivement un orgasme ultime et elle se mordit la lèvre, sachant qu'elle pourrait le faire durer, durer, durer, au point de frôler la folie douce. Entre ses cris d'extase s'entendait aussi son rire. Son plaisir purement anatomique s'entremêlait à la joie qui débordait d'elle. Elle poussa un hoquet de surprise amusé quand Eard la souleva, la faisant monter et venir sur lui, lui arrachant une plainte aiguë. Jamais elle n'avait été prise ainsi. Jamais. La surprise laissa place à une sensation indescriptible, son corps entier se mit à trembler et elle crut qu'elle allait défaillir lorsque Eard la souleva à nouveau et qu'elle alla se faire déposer contre le mur, l'homme continuant irrésistiblement les va-et-viens frénétiques entre ses reins. Elle sentait, tandis que le plaisir en devenait presque insupportable, ses forces s'amenuiser. Avec soulagement, elle sentit qu'Eard avait totalement pris les choses en main ; alors qu'initialement, il semblait tâtonner comme un jeune puceau, il avait maintenant l'assurance et la vigueur d'un homme tout dévoué à elle. Cette pensée l'éblouit.

Ses cuisses écartées, offertes à la main habile d'Eard, elle sentit le frôlement de ses doigts se changer en caresses vigoureuses, connaisseuses. Son clitoris grossit, autant que cela se put encore, et les cris d'Ysée s'intensifièrent. Sa respiration affolée lui brûlait les poumons, ses épaules étaient parcourues de spasmes et ses yeux fermés picotaient du sel de sa sueur. Sa peau toute entière transpirait la promesse de l'orgasme tandis que vagin comme clitoris étaient sollicités en même temps, la mettant à un délicieux supplice. Elle se mit à hurler son nom, à le soupirer, à le lui murmurer, à le supplier d'arrêter et de continuer, perdant totalement la tête. L'orgasme arrivait, déchirant son intimité et les dernières parcelles de lucidité qu'elle avait. Les coups de braquemart étaient d'une violence inouïe, lui arrachant à chaque fois un cri mêlé de soupirs.

« J'en... peux... plus ! » lâcha-t-elle en riant, ses ongles s'enfonçant dans le bois du mur.

Alors qu'elle criait ainsi, l'orgasme tant attendu atteint son paroxysme. Les jambes, les bras d'Ysée, tout son être, se tendit comme le fil d'un arc et sa voix s'étrangla dans sa gorge rejetée en arrière. Des étoiles apparurent sous ses paupières et un volcan rugit au sein de ses entrailles. Combien de temps cela dura-t-il ? Elle fut incapable de s'en rendre compte. On aurait dit qu'un dragon venait de l'envelopper de ses flammes et l'envoyer voler dans le firmament, sa conscience d'elle-même s'échappa comme fumée de pipe dans l'air. Elle ne reprit les pieds sur terre qu'un peu après, allongée sur le ventre à même le tapis poussiéreux, Eard à ses côtés, mais couché sur le dos. Elle le regarda, la tête lourde, son corps tout entier encore sous l'emprise du plaisir, telle une ombre se glissant sur sa peau, souriante comme au premier jour. Elle se glissa tout contre lui et sentit, sans qu'il n'ouvre les yeux, la grande main d'Eard l'enlacer et la retenir encore plus fort contre lui. Ils ne dirent pas un mot et Ysée referma les yeux, la joue appuyée sur le torse moite de son amant et, le temps passant ainsi, elle s'assoupit, plus heureuse que jamais elle ne l'avait été.





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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptySam 5 Sep 2015 - 1:22



Une vie de calme

La tempête était passé. La foudre avait frappé. Et maintenant il se sentait vide, étrange, heureux, légèrement honteux, bousculé, rafraîchit, complet, et surtout épuisé. Tout ça en même temps, cela faisait quand même beaucoup. Tellement, qu’au final, tous ces sentiments se dissolvaient une espèce de contemplation bienheureuse, où le jeune homme n’arrivait qu’à sourire en regardant le visage de la jeune femme.

Ils avaient jouis ensemble, alors qu’ils ruaient l’un et l’autre, grognant et huant sous les coups de boutoirs et les attaques de plaisirs, se montant tout deux vers l’extase. Il avait joui en elle alors qu’elle criait à en déchirer le ciel, et ils avaient chu tous deux sur le sol froid de la maison, incapable d’en faire beaucoup plus… Et ils avaient décidé de rester là un moment. Il l’avait prise dans ses bras, la serrant contre lui. Le froid qui avait commencé à s’infiltrer était chassé par la chaleur de sa peau contre la sienne, et le noir de la nuit par la tendresse de leur étreinte. Il la regarda dodeliner de la tête pour finalement appuyer celle-ci sur son torse et s’endormir doucement, glissant dans les bras de morphée alors qu’elle était encore dans ceux de son amant.

Le jeune Dunlending sourit. Après s’être assuré qu’elle était bien endormi, il déplaça doucement la tête de sa demoiselle, la reposant au sol afin qu’il puisse se lever. Toujours dans son habit d’adam, il se remit debout à côté d’elle, s’étirant pour chasser l’engourdissement qui commençait à le prendre. Près d’Ysée il s’agenouilla, et doucement mit ses mains sous elle, la soulevant dans ses bras comme une princesse endormie. Ses longs cheveux coulaient sur sa poitrine, et elle eut même dans son sommeil le réflexe de s’accrocher à lui, se serrant contre son torse alors qu’il traversait le salon et commençait l’ascension des escaliers de la maison. Doucement alors qu’il grimpait les marches, faisant bien attention de ne pas faire craquer le bois, il se demanda si c’était ça que lui réservait la vie maintenant, si ça serait toujours aussi bon, si c’était ça l’amour et s’il pourrait un jour maitriser ces choses de la chair. Puis il regarda le visage doucement endormie de sa belle et oublia ses questions.

Il pénétra dans la chambre et doucement la déposa sur le lit. Belle comme elle était, parfaite dans son habit d’Eve, il ne pu s’empêcher de sentir son sang chauffer encore un coups, se demandant s’il ne pourrait lancer un deuxième tour en allant déguster ses lèvres de quelques coups de langue audacieux. Mais la tranquilité du moment atténua ses envies, et il tira la couverture sur elle, se disant que la journée avait été suffisamment éprouvante pour qu’il n’en rajoute pas encore une couche. Restait la dernière question : où allait-il donc se coucher. Il s’était fait une petite paillasse à côté, mais peut-être n’était-ce plus d’actualité maintenant qu’ils… avaient… bref.
Au pire, s’il y avait un problème, il se saurait… et il pourrait agir en conséquence. N’ayant besoin de se déshabiller, il s’empressa de se glisser sous les couvertures, se coulant au côté de la jeune femme, la serrant contre lui alors qu’il glissait doucement vers l’inconscience, rejoignant sa dame dans le royaume des rêves et des fantaisies, se demandant de quoi le lendemain pourrait bien être fait.

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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 15 Sep 2015 - 16:26

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Eard & Ysée
“Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête où la nature était en veine d'invention et de fécondité.” George Sand |

Ambiance ♫ Jamais ses songes n'atteindraient la douceur de sa réalité. Cette nuit, d'ailleurs, en fut dépourvu, comme si le rêve ne se vivrait que les yeux ouverts. Ceux d'Ysée s'ouvrirent sous la lumière dorée de l'aube, chaleureuse, comme le corps étendu à ses côtés. Clignant des paupières, elle pivota la tête pour regarder cet homme et, en pensant à leurs ébats de la veille, elle sentit ses joues s'enflammer. Elle s'assit sur le lit, totalement nue, le reflet du soleil éclaboussant sa peau blanche, et elle resta là un moment, ramenant d'un poing fébrile un bout de la couverture sur sa poitrine menue. Qu'avait-elle donc fait ? L'alcool l'y avait aidé, pour peu, mais elle savait qu'une autre ivresse l'avait incitée à s'emballer dans les bras d'Eard. L'ivresse des sentiments. A nouveau, le sang monta à son visage et elle enfouit ce dernier entre ses petites mains fines. L'amour la rongeait, c'était un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti jusqu'ici, mais, alors que le jour naissait lentement dans leur havre de paix, le doute s'immisça en elle. Quel avenir était promis à un couple tel que le leur, une catin et un mercenaire sans le sou ? Brusquement, elle se leva, regrettant aussitôt son mouvement hâtif pour sortir du lit lorsqu'elle vit Eard, dans son sommeil, grogner doucement, dérangé. Elle le regarda, les sourcils froncés, inquiète de l'avoir éveillé ; heureusement, il n'ouvrit pas les yeux et sembla se replonger dans les profondeurs du sommeil. A pas légers, Ysée s'éloigna de leur nid d'amour et s'avança à la fenêtre.

Une bien belle journée s'annonçait. Ysée s'en voulait mais elle ne pouvait s'empêcher de se poser un tas d'interrogations au sujet du futur qui attendait Eard et elle-même. Tout, actuellement, semblait leur sourire, toutefois, elle connaissait assez la vie pour savoir que les choses ne seront pas toujours pareilles. Ils vivaient simplement mais Eard saurait-il se contenter d'une telle existence pour toujours ? L'aimera-t-il toujours assez pour l'amener avec lui ? Ne finirait-il pas par aller quémander une mission digne de son statut, risquant sa vie ? Toutes à ses craintes, elle eut un frisson d'angoisse, rapidement remplacé par une rage implacable. Pourquoi se prenait-elle autant la tête au lieu de pouvoir profiter de l'instant présent ? Elle prit la décision de laisser de côté ses noires pensées mais, pour cela, il lui fallait s'activer et non rester là plantée comme une carotte dans son potager. Elle sortit de la chambre, offrant un dernier regard attendri à son aimé assoupi, puis descendit la volée d'escalier. Au modeste salon, elle découvrit les vestiges de leurs ébats amoureux, et elle rougit encore, mais en souriant cette fois. Elle entreprit de ramasser chaque vêtement et déposa sur le rebord du canapé ceux d'Eard avant d'enfiler les siens. Elle prit ensuite un bout de papier déjà utilisé, le retourna et écrivit un petit mot indiquant à Eard où elle se trouvait et qu'il pouvait la rejoindre s'il le désirait, c'est-à-dire au ruisseau où Eard avait l'habitude de pêcher parfois. Une fois fait, elle sortit dehors et alla à l'écurie de la ferme, Mae étant arrivée à ses côtés et jappant de joie de la voir. Ysée lui donna une caresse avant d'entrer dans les box, la chienne sur ses talons.

Arrivée près de Zéphyr, elle lui donna une poignée d'herbe fraîche en guise de bonjour puis entreprit de la seller. Ce n'était qu'un tapis coloré, grisant avec la crasse et usé, mais Ysée avait appris à monter presque à cru. Elle prit la bride de la pouliche puis la sortit d'un pas affirmé jusque dehors avant de mettre le pied à l'étrier. Une fois sur le dos de la jument, elle n'attendit pas plus longtemps pour secouer les rênes et la faire aller au grand trot ; les sabots frappèrent la terre meuble, éclaboussèrent de boue la robe de la jument en fonçant dans une large flaque. La jeune femme se sentit grisée par la vitesse de son destrier qui, rapidement, se lança de lui-même dans un galop soutenu. Le décor net devint flouté par la vitesse, un mélange linéaire de diverses nuances de verts, et l'orange de l'aube laissait place à un bleu éclatant au fil de sa chevauchée. Bientôt, elle arriva à l'orée d'un bout de forêt où, déjà, elle pouvait entendre le clapotis rassurant de la rivière. Elle descendit de selle et s'en approcha, laissant Zéphyr paître en toute liberté. Sur les rives, elle s'assit et contempla simplement la surface brillante de l'eau, un léger sourire aux lèvres. Cet endroit lui rappela les circonstances de sa rencontre avec Eard. Ca semblait remonter à si loin, maintenant...




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MessageSujet: Re: Une vie de calme   Une vie de calme EmptyMar 29 Sep 2015 - 0:24



Une vie de calme

Eard se réveilla tranquillement, grognant sous les coups des rayons de soleil qui venait frapper ses pauvres yeux fatigués. Se redressant dans le lit, il s’étira vaguement et regarda autour de lui. A la fenêtre, le soleil était déjà haut, bien plus qu’il ne l’était habituellement lors de ses réveils. Et dans le lit à côté de lui la place était vide. Ysée était déjà réveillée, et était probablement descendu commencer à s’activer dans la ferme. Profitant encore de quelques instants de fainéantise, Eard finit par se lever et descendre les raides escaliers vers la pièce commune.

Le silence régnait autour de lui, envahissant chaque espace de la maisonnée. Eard commença à se poser quelques questions. Elle n’était nul part en vue, et il ne l’entendait même pas travailler dehors. Un doute étrange l’envahit, s’enfonçant vicieusement dans sa tête : et si elle était partie ? Et si seul l’alcool l’avait fait agir cette nuit ? Et si…
Ses yeux tombèrent sur le bout de papier posée près de ses vêtements, qu’il ramassa prestement. Les questions se turent d’elle même. Parti près de la rivière. Et bien, c’était une bonne idée pour une petite balade matinale, après tout.

Le jeune homme alla se chercher quelques tranches de pains et des fruits histoire de se remplir l’estomac après cette nuit agitée. La faim qui lui tenaillait le ventre s’éloigna rapidement, et il se dirigea avec un certains empressement vers l’écurie.
La jument de ysée était effectivement absente, mais son bon vieux Vent-Vif l’attendait de pieds ferme, l’oeil noir d’avoir été trop longtemps délaissé ou monté uniquement pour d’avilissants trajets jusqu’au village le plus proche. Lui jetant une carotte qu’il avait astucieusement apporté avec lui, il fit sortir son vieil ami de l’écurie et sauta en selle, le lançant au galop vers le ruisseau.

Il ne pouvait s’empêcher de penser aux événements de la nuit. Il n’était pas puceau, mais c’était bien la première fois que ce genre de choses arrivaient dans un registre réellement favorable. Et pour ce qui était de l’amour… Etait-ce cela qu’il ressentait réellement ? Il n’avait pas vraiment de point de comparaison auquel se rapprocher, ni de confident à qui demander une quelconque confirmation. Il connaissait juste ce qu’il ressentait, ni plus ni moins. Il voulait rester avec Ysée, même dans cette ferme, même si les jours se faisaient de plus en plus long et les soirées de plus en plus ennuyeuses. Mais ce qu’elle voulait elle… il n’en savait rien. Et honteusement, il ne savait pas vraiment non plus comment demander.

Il arriva au bord du ruisseau et repéra rapidement la demoiselle, assise en train de contempler les eaux et les souvenirs, probablement ceux de la noyade ratée. Eard descendit de cheval, assez bruyamment pour qu’elle se retourne vers lui et se rende compte de sa présence. Sans savoir pourquoi, il se retrouvait gêné, incapable de savoir quel sujet abordé. Il essaya quelque chose, et juste avant de se rendre compte de l’étendue de sa bêtise, il prononça ces mots

“Alors.. vous avez passé une bonne nuit, mademoiselle ?”


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