♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Mer 7 Oct 2015 - 21:40
La voie des armes
Glorfindel & Elea
L’air pur d’Imladris et ses toits miroitant le soleil était de ces détails dont elle n’aurait pu se passer pour le restant de sa vie. La frustration avait fini par être comblée dès son retour ici alors qu’il ne s’était pas passé un jour sans que la cité elfique lui manque et fasse l’objet de regrets. Elea s’était pourtant éloignée de ce berceau qui l’avait sauvée et accueillie, élevée et protégée pour finalement faire d’elle l’une des leurs. C’était la présence quotidienne de Búchanán, et de son aura protectrice, ses mots et le courage qui lui avait inspirée qui avaient fait en sorte que la tristesse laisse place à quelque chose de bien plus fort. L’amour qu’il avait fini par lui porter au fil des jours avait pansé son cœur, comblé le vide qu’avaient représenté Imladris, Elrohir, Histiel et tous ces elfes qui avaient contribué à son propre bonheur.
Désormais revenue parmi les siens, Elrohir n’était malheureusement pas encore revenu, accompagné d’Histiel, sa mère adoptive. Ils étaient toujours en Lorien ainsi qu’il avait été convenu au retour du Prince il y a de cela quelques mois maintenant. Mais Elea qui aurait dû faire parti du voyage s’en était allée avant, sur un coup de tête à la poursuite de ses rêves et de sa vie passée. Même si elle aurait souhaité découvrir les merveilles de la Lorien et rendre visite à Galadriel, son voyage jusqu’à Laketown n’en fut pas moins regrettable. Si aujourd’hui Elea s’était émancipée, si elle volait de ses propres ailes c’était justement grâce à cela. Sa vie chez les elfes avait stoppé ce sablier et souvent elle n’avait pas été capable de dire son âge. Il faut dire qu’entre 21 ans et les habituels millénaires que l’on entendait au sein d’une cité elfique n’étaient plus du même ordre. Bien des elfes l’avaient trouvée changée, moins enfantine et plus sure d’elle. L’enfant sauvage courant dans la forêt à la poursuite des papillons avait bien grandi en l’espace de quelques semaines, voilà désormais qu’Elea était plus responsable et plus terre à terre.
Elle avait repris la musique, en tant que passe temps, en temps que passion mais surtout en tant que métier. Elrond avait été heureux de la revoir et avait bien vite fait de lui demander de jouer de la harpe lors d’un repas qu’il donnait en l’honneur d’invités importants. Quel bonheur ce fut de retrouver les cordes et le si joli son de cet instrument. Lors de son voyage jusqu’à Laketown, certaines nuit elle s’était souvent imaginée glisser ses doigts de part et d’autre de celui-ci, jouant une mélodie qui n’appartenait qu’à elle et qui contait les récits de ces hauts elfes reposant en Valinor. Pour la plupart ils lui avaient donné du courage et de l’espoir, alors que dormant à la belle étoile la jeune femme pouvait facilement se souvenir de certains motifs de ces musiques. Aussitôt que les bourrasques avaient soufflés dans les monts Brumeux, les sons éphémères s’étaient envolés de son esprit, s’en retournant jusqu’à Imladris. Dès lors qu’elle avait sa harpe, Elea n’avait pu s’empêcher de jouer jusqu’aux premières crampes crispant ses doigts, heureuse de pouvoir pratiquer à nouveau.
Même avec la musique il y avait bien d’autres choses qu’elle avait envie de faire depuis son retour parmi les elfes. Notamment le fait de s’être retrouvée seule face à des bandits sans être capable de faire quoi que ce soit l’avait bien vite motivée à apprendre à se battre à l’épée. Elle avait déjà reçu quelques leçons de base étant plus jeune, mais elle n’avait pas eu la patience de continuer, et puisqu’elle excellait à l’arc Elrohir avait finalement laissé tomber. Elle avait trouvé un professeur, sur un coup de chance, qui avait bien voulu lui consacrer de son temps pour lui apprendre quelques bases. Malheureusement il n’avait pas pu lui enseigner plus, Elea se contentait des quelques parades qu’elle avait assimilées pour tenter de développer seule sa posture et ses attaques. Ce jour là d’ailleurs, elle s’entrainait contre un adversaire factice fait de tissu en lin fourré de paille, assez épais pour lui résister le temps de quelques coups avant qu’il ne finisse complètement éventré. Elea avait laissé Búchanán derrière elle, lui laissant loisir de s’occuper comme bon lui semblait le temps qu’elle fasse son quota de coups d’épées pour se dire qu’à la prochaine où elle serait vivante en ayant croisé un groupe de bandits ce ne serait pas de la chance mais bien parce qu’elle y avait travaillé. Elea avait donc laissé ses robes elfiques aux broderies minutieuses pour des vêtements plus confortables aux mouvements, elle avait fait faire son épée par un forgeron qui l’avait adaptée à sa carrure et ses capacités. Mais même ainsi, la jeune femme avait du mal à prodiguer ses attaques sans se fatiguer au bout d’un moment. Déjà les crampes se faisaient ressentir au bout de ses doigts
Tranchant l’air en reprenant à chaque fois sa position dès qu’elle y trouvait une faille, Elea était essoufflée et persistait quand même. Elrohir aurait surement pu lui permettre de vivre mieux ces entrainements, de part ses conseils mais surtout avec des encouragements – ou des moqueries – L’un comme l’autre avoir une présence qui lui disait ce qu’elle faisait de bien ou pas lui manquait grandement malgré qu’elle s’était laissé penser le contraire. Legolas n’était pas à Imladris non plus, et si elle avait pu profiter de ses bons enseignements à l’arc elle aurait sans doute aimé qu’il fasse de même pour l’épée. Elea envisageait de lui envoyer une lettre, afin de le tenir au courant des récents événements dont il avait sans aucun doute entendu les rumeurs mais aussi pour lui demander quand est ce qu’il pensait passer dans les environs. Même s’il y avait Elinà, revoir un proche lui ferait le plus grand bien. Car elle avait tant de choses à dire, tant de choses à raconter ! Effectuant une énième attaque, Elea entendit une brindille céder sous un poids, trahissant la présence de quelqu’un qui s’était pourtant fait discret.
La jeune femme baissa son arme, pivotant sur elle-même comme si elle avait été prise la main dans le sac et en l’espace d’un battement de cils, son regard se posa sur Glorfindel. Elea se redressa soudainement, saluant l’elfe avec tout le respect qu’il lui inspirait au vu de son expérience, de son histoire et de sa sagesse.
« Mae govannen » Fit elle poliment
Glorfindel avait toujours nourrit en elle une profonde admiration. Elle avait eu l’occasion de lui parler quelques fois. Etant enfant elle n’avait jamais ressenti aucune gêne à lui parler de la pluie, du beau temps, de ses souliers boueux et de ses histoires enfantines. Mais au fil du temps, alors qu’elle prenait de l’âge et qu’elle prenait en maturité, elle avait fini par ressentir une certaine honte, au vu de l’âge de l’elfe et qu’il avait sans doute eu plus intéressant à faire qu’écouter une petite fille lui parler des coccinelles qu’elle avait dissimulées dans sa chambre. Cela ne l’avait cependant pas empêchée de demeurer joyeuse lorsqu’elle le rencontrait à nouveau et de lui adresser de jolis sourires. D’ailleurs en se redressant, il y avait droit car elle était sincèrement heureuse de le voir ici ou qu’il ait pris la peine de venir jusqu’à elle.
« Je ne pensais pas que l’on finirait par me trouver ici ! » Elea détendit un peu ses épaules, passant son arme à l’autre main pour reposer un peu son bras.
Même avec le fait qu’il l’avait toujours intimidée, Elea le connaissait depuis suffisamment longtemps pour ne pas laisser ces gênes là perturber leurs discussions. Elle se sentait si petite, si insignifiante à côté de lui, mais essayait de ne pas laisser ces pensées la rendre muette et l’avait donc accueilli dans son petit terrain d’entrainement secret avec grand plaisir.
« Je…J’ai fini par comprendre que savoir tirer à l’arc n’est pas suffisant, alors, je m’exerce un peu ! »
made by roller coaster
Invité
Invité
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Jeu 26 Nov 2015 - 15:32
Une douce lueur s'échappait de la cité elfique, de ces lueurs qui vous dessinent un étrange sourire sur les lèvres sans que vous ne puissiez rien y faire et qui vous donne une impression de chaleur ambiante quelle que soit l'heure du jour. Du moins, c'était l'impression qu'il avait chaque fois qu'il arpentait les rues de la cité. malgré les siècles écoulés, Glorfindel s'émerveillait toujours de ce qu'était devenue Fondcombe au fil du temps, presque comme un enfant qui chaque heure, redécouvrait les tracés sinueux des bâtiments. Certes, cela n'avait rien à voir avec la grandeur qu'avait pu lui inspirer une autre cité, mais il s'agissait alors d'un autre Âge, d'une autre ère ; une autre vie. Une vie qui avait glissé sur lui et dont le souvenir était immuable. Pourtant, jamais il n'aurait osé faire la moindre remarque à ce sujet et il y a bien longtemps qu'il avait fait son deuil. D'un pas léger, il descendit quelques marches marbrées, un livre relié coincé sous le coude et cet éternel demi-sourire au coin des lèvres. Immuable lui aussi, comme chaque fois qu'il quittait sa demeure pour s'enfoncer dans cette ville qu'il connaissait déjà par cœur.
Plus tôt dans la matinée, alors que le jour pointait à peine le bout de son nez, il avait pris quelques longs instants pour coucher sur du papier des mots qui jamais ne seront lus, rituel qu'il observait aussi souvent qu'il le pouvait, mais le jour avançant, au fil des heures, il avait ressentit ce besoin de profiter de la pureté de l'air. Comme si sentir le souffle du vent dans ses cheveux et sur sa peau allait pouvoir lui apporter de nouveaux murmures, une nouvelle source d'inspiration qu'il coucherait dans quelques textes tenus sous clés dans ses appartements. D'un autre côté, il fallait aussi avouer que l'elfe n'était pas du genre solitaire, entendre les rumeurs de la cité lui procurait toujours un immense plaisir, observer les foules se mouvoir et échanger avait toujours eu sur lui ce petit effet extatique et tout en saluant ces visages connus quand il passait près d'eux, l'eldar continuait sa marche ; cette sorte de ronde dont lui seul connaissait le chemin exact à un instant "T". Le sourire s'élargit un peu plus alors que l'ambiance du lieu s'infiltrait dans les pores de sa peau. Glorfindel avait toujours apprécier ce rapide sentiment de flottement. Chaque fois qu'il sortait, il aimait ressentir cet instant de bien être qui n'appartenait qu'à lui, surement un moyen de garder intacte la jeunesse qu'il voulait conserver en son esprit ; cette forme d'insouciance qui finissait toujours par le quitter à un moment donné. Pour lui, apprécier chaque instant, aussi insignifiant soient-ils, découlait d'une certaine forme de logique, il en avait toujours été ainsi et il ne comptait pas se départir de ce bonheur aussi fugace soit-il.
Se laissant guider par ses pas comme si ses jambes étaient muées par une volonté propre, il se laissait emporter par le courant, tournant de temps à autre à droite où à gauche, le nez toujours relevé pour observer les toits de la cité. A l'y regarder, on imaginerait qu'il ne pensait à rien, que son esprit s'envolait vers des contrées lointaines en même temps que ses pas, mais c'était loin d'être le cas. Glorfindel aimait arpenter Fondcombe certes, mais ses déplacements avaient, le plus souvent, un but conscient ou inconscient et il sembla rouvrir les yeux quand il pénétrât un peu plus avant dans la forêt. Les arbres laissaient filtrés une lueur différente, une saveur différente de même que cette odeur si caractéristique et sa marche repris de plus belle jusqu'à ce qu'il entende le bruit d'une lame fendre les airs. Étrangement, il avait toujours apprécié ce bruit, même si les chants qu'offraient le métal étaient parfois dissonants. D'un geste de la main, il repoussa une idée plus noire qui ne collait pas avec le lieu dans lequel il se trouvait et, silencieusement, il se dirigea vers la source du bruit qui l'avait sorti de ses pensées.
La mélodie saccadée de cette lame s'intensifia au fur et à mesure qu'il avançait, jusqu'à ce qu'il aperçoive enfin le propriétaire. Marquant un temps d'arrêt, il en profita pour déposer le carnet qui le suivait partout sur une pierre et pénétra dans la clairière, une brindille cédant sous son poids, un sourire discret coulant toujours sur ses lèvres. La musique de la lame s'arrêta alors qu'il voyait Elea se retourner. Il avait toujours apprécié la jeune humaine, tout comme il appréciait à peu près tout le monde dans la cité. Mais sa jovialité avait toujours eu un effet rafraichissant, plus jeune, elle avait une forme d'innocence qui lui était propre et il avait toujours aimer entendre le son de sa voix. Jusqu'à ce qu'elle grandisse et vieillisse, jusqu'à ce qu'elle lui parle moins et qu'il ne l'entende plus du tout lorsqu'elle quitta Fondcombe pendant un temps. Son sourire s'élargit alors qu'il répondait à ses salutations par un signe de tête. Elea avait prit son envol, elle n'était plus vraiment l'enfant qui courrait partout mais à ses yeux, elle n'était pas non plus une adulte. Les mains croisés dans le dos, il s'avança encore jusqu'à arriver à sa hauteur tout en jetant un coup d'oeil au mannequin improvisé qui faisait face à la jeune fille. Un léger rire s'échappa de sa gorge à cette vision.
Elle n'était plus une enfant.
Déliant ses doigts, il approcha sa main de la lame qu'elle tenait pour la prendre, un instant il observa l'acier miroiter avant de lui présenter de nouveau le pommeau de l'arme.
"C'est une belle arme, parfaite pour toi, tout en équilibre et finesse... Il semblerait d'ailleurs que le mannequin en ai fait les frais"
Si Glorfindel ne vouait pas un culte aux armes, il les avaient toujours appréciés, soit parce qu'il était soldat soit parce qu'il considérait la forge comme un art a part entière, il n'en fallait d'ailleurs pas plus pour qu'il arrête toute activité quand il voyait de nouvelles lames sur son chemin. Et de son avis, la facture de celle-ci n'avait rien à envier aux autre.
"Que dirais-tu de changer de mannequin pour un temps ? Il est fort probable que je sois un adversaire plus redoutable que ce pantin..."
L'art du combat était comme une danse, une danse qui prenait parfois des couleurs sanglante mais qui pouvait aussi se révéler d'une puissante beauté. Glorfindel avait toujours apprécier enseigner à d'autres ce qu'il savait des armes et si, parfois, sa patience disparaissait, il ne pouvait s'empêcher d'aider ceux qui semblaient en avoir besoin. Pour autant, il n'avait pas l'intention de demander à la jeune femme les raisons de cet apprentissage. Du moins, pas pour le moment. La façon qu'on avait de tenir une épée en disait parfois plus long qu'on ne pouvait le penser et l'Elfe avait appris à décrire les pensées en fonction des mouvements du corps. Toujours souriant, il se posta face à la jeune femme, l'épée qui ne le quittait jamais toujours rangée dans son fourreau et les bras en croix il s'inclina légèrement attendant qu'elle se décide et que la lame ne revienne dans sa main directrice.
Dernière édition par Glorfindel le Sam 9 Jan 2016 - 19:50, édité 1 fois
Elea
Elven's child ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Ven 27 Nov 2015 - 16:28
La voie des armes
Glorfindel & Elea
Depuis son arrivée à Imladris, Elea avait été l’enfant de bien des elfes. Si Histiel et Elrohir restaient ses tuteurs officiels, d’autres avaient eu l’occasion de se montrer pour elle bien plus que de simples connaissances. A ceux qui lui avaient enseigné l’art des plantes et de la médecine come Elinà, à ses maitres de musique tels que Luthien, Legolas pour les armes et tant d’autres avaient eu droit à sa place dans le cœur de la jeune humaine. Glorfindel avait aussi eu l’occasion de lui apporter quelques savoirs et qui avaient contribué à faire d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Elea avait eu cette chance, alors que le destin aurait pu en décider autrement de ne jamais se sentir abandonnée et de grandir sous leur bienveillance. Alors lorsqu’elle avait entrevu la silhouette caractéristique de Glorfindel, c’était tout comme voir un parent mais un parent dont la présence l’intimidait toujours autant. Alors elle lui avait expliqué la situation de manière un peu malhabile, alors qu’elle aurait très bien pu demander de l’aide à quelqu’un d’expérimenté plutôt que se faire la leçon seule. Les bases étaient pourtant là mais il y avait certains gestes qu’elle se devait de connaitre qui n’étaient pas encore assez naturels pour elle.
En silence, Elea lui laissa loisir d’inspecter la lame alors qu’elle la lui céda. Elrohir lui avait offert cette arme, avec l’espoir qu’elle ne s’en serve jamais. A vrai dire elle ne s’en était vraiment jamais servie, s’étant très vite rendue compte que « faire comme papa » n’était pas toujours chose facile. Ainsi se défendre à l’arc avait été un choix de facilité malgré le long apprentissage que cette discipline demande avant d’arriver au niveau qu’elle avait désormais. Se défendre à l’arc, elle avait vu à ses dépends que ce n’était pas suffisant pour survivre ici-bas. Ainsi elle y remédiait mais s’était retrouvée légèrement honteuse de devoir apprendre ainsi à l’abri des regards. L’humaine se pinça les lèvres, ne craignant pas le jugement de Glorfindel mais quand même, c’était un peu la honte. Ce dernier ne manqua pas de lui faire la remarque positive que sa lame lui était tout à fait adaptée.
« Merci, Elrohir m’en a fait cadeau il y a longtemps. » Fit-elle en reprenant possession de la lame.
Etirant un sourire à l’attention de l’elfe, elle s’attendait bien évidemment qu’il lui donne des conseils. Une personne aussi bonne et aussi sage que lui ne pouvait laisser un apprenti dans l’ignorance. Un véritable honneur pour elle de pouvoir bénéficier une fois de plus de son enseignement - car après tout il avait bien des histoires derrière lui qui lui furent maintes fois contées, il était pour beaucoup un véritable modèle à suivre. Cependant à en juger ses derniers propos, Glorfindel n’allait certainement pas se contenter de quelques mots : il lui proposa alors de s’entrainer avec lui en se proposant adversaire histoire de lui donner plus de difficulté. Etouffant un rire gênée, Elea n’était a priori pas sure d’avoir bien compris. Elle papillonna des paupières durant une poignée de secondes, interdite. Elle tentait de retranscrire chacun des mots de l’elfe, de peur de se méprendre avant de lui apporter une réponse appropriée.
C’était un euphémisme de dire qu’un guerrier tel que Glorfindel serait un adversaire plus redoutable que son mannequin de fortune. Elle n’avait en réalité aucune chance face à lui que ce soit en combat réel ou en simplement entrainement. Mais Elea comprenait bien là le but de la faire progresser, ce qui bien évidemment était quelque chose qu’elle ne pouvait refuser.
« Heu…. »
Ecore un instant abrutie à sa proposition, c’était tout ce qu’elle avait réussi à dire ou du moins à prononcer. Figée, la jeune humaine l’observa se poster face à elle, prêt à entamer le pseudo duel. Cela lui rappelait Lorsque Legolas lui avait appris à tirer à l’arc, elle avait été chanceuse de l’avoir comme professeur mais avec Glorfindel elle l’était d’autant plus. L’hébétement laissa alors place à une soudaine motivation, Elea redressa alors ses épaules, la mine plus éclaircie d’un nouveau sourire et reprit son épée correctement en main avant d’imiter son redoutable adversaire. Elle ancra ses pieds dans le sol, fléchissant légèrement les genoux lorsqu’elle se positionna finalement en face de l’elfe.
« Interdit de se moquer alors ! »
Elle plaisantait, encore et toujours sous ses sourires enfantins alors qu’elle peinait à grandir correctement. Elea leva son arme, se mettant en garde et mit en application ses premiers savoirs de combat à l’épée bien qu’ils furent appris il y a de cela quelques années. Elle attendit quelques instants que Glorfindel dégaine son épée, celle-ci bien évidemment mieux aiguisée que la sienne. L’humaine déglutit en détaillant le tranchant de la lame avant de se résoudre à lui faire totalement confiance. Elle inspira, attendant le signe de son adversaire que celui était prêt et commença par un mouvement latéral, y allant en douceur le temps d’imprimer les schémas dans sa tête, concentrée. Calculant le geste, la lame alla d’abord effleurer celle de Glorfindel.
« Attends je recommence… » Fit elle insatisfaite.
Elea se repositionna et prit correctement place sur ses appuis pour réitérer le mouvement de manière à être plus efficace. Le mouvement était d’hors et déjà plus confortable et plus fluide. Alors elle enchaina sur un deuxième mouvement qui fut plus rapide, puis un troisième qui la fit vaciller. Elea avait mal géré la posture et avait fini par s’emmêler les pieds, une aubaine pour Glorfindel s’il souhaitait lui porter un coup au cas où il souhaitait tester sa défense.
made by roller coaster
Invité
Invité
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Sam 28 Nov 2015 - 18:07
D'aussi loin qu'il s'en souvienne les armes avaient toujours eu un impact particulier sur lui, principalement les lames. Il ne saurait réellement dire s'il s'agissait là d'une réelle passion, d'un amour inconditionnel ou d'un tout autre sentiment. Toujours est-il que les aciers forgés résonnaient en lui comme un écho aux mille couleurs. Ainsi s'attardait-il toujours lorsqu'on lui présentait une arme nouvellement forgée. Ses yeux avaient à cœur d'en observer la facture, ses mains d'en peser le poids et d'en examiner le tranchant et l'équilibre. Si beaucoup n'élevait pas la forge au rang d'un art il en était tout autre pour l'Eldar, selon lui, chaque production elfique, humaine ou naine valait qu'on s'y intéresse et la forge en faisait partie. Parfois les surprises étaient bonnes, parfois elles lui paraissait dissonantes mais il n'avait rien eu à redire sur la lame que possédait la jeune femme. Si elle lui aurait été de peu d'utilité, elle correspondait parfaitement à Elea. Une preuve encore, qu'un forgeron pouvait retranscrire un souhait exact lorsqu'on lui passait commande. Certes, sa lame n'égalait pas certaines armes forgées en d'autres temps et d'autres lieux, elle n'avait rien en commun avec l'épée qu'il possédait depuis son premier passage en Terre du Milieu, mais ce serait amplement suffisant pour la jeune femme.
Alors il aurait pu s'arrêter là et la laisser se débrouiller avec, il aurait pu lui souhaiter bonne chance dans cet entraînement et la laisser faire par elle-même pour voir, plus tard ce qui en serait ressorti. Mais apprendre seul n'est pas mince affaire, les résultats pouvaient être longs a venir et ne pas être ce qui était escompté à la base. Ainsi beaucoup finissait par se décourager, optant pour d'autres techniques sûrement plus simple à maîtriser. Et le guerrier en lui ne pouvait se résoudre à voir des heures de maniements disparaître dans un claquement de doigts par manque d'aide dans la pratique. C'était donc tout naturel pour lui de se proposer en tant qu'adversaire, au moins pendant quelques temps. Glorfindel avait aidé tellement d'Elfes d'Imladris et d'ailleurs dans leurs apprentissages qu'il en avait perdu le compte, il avait assisté a tant d’entraînements dans la Cavalerie de la cité que, là encore, il avait cessé de compter, ne prenant le temps de retranscrire sur papier que ce qu'il avait jugé utile. Mais bien que les années n'aient cessés de défiler, il était encore des jours où il appréciait réellement apporter son aide à quelqu'un dans cette matière.
Selon lui, il n'avait rien d'un professeur, il ne prenait d'ailleurs pas la peine d'aider Elea pour qu'elle le voit comme tel. Plus que lui apprendre quelque chose, c'était un moyen de passer du temps avec cette jeune femme qu'il avait connu enfant et qui était revenu récemment à Imladris. Et sans être un moyen de garder en lui un passé qui s'échappait entre ses doigts comme l'eau d'un ruisseau, ça restait une façon de passer du temps avec elle. Glorfindel aimait les gens, tous autant qu'ils étaient, il les prenaient avec leurs qualités et leurs défauts sans vraiment faire de distinctions. La personnalité de chacun étant un moyen pour lui de continuer à s'enrichir personnellement. Et si, il fallait bien l'avouer, certaines personnalités avaient tendance à plus le repousser que d'autres, pour Elea ce n'était pas le cas. Il se souvient encore de toutes ces fois où elle avait pu le faire rire quand elle était plus jeune. Et là ou beaucoup d'elfes auraient pu se détourner de ce qu'elle avait à dire, il avait toujours pris soin de l'écouter et de lui répondre en toute simplicité. S'était donc très naturellement qu'il se proposait et avec cette même simplicité qu'il prenait place face à elle avant de dégainer son épée. Bien qu'il soit conscient qu'un tel mouvement puisse impressionner, il n'avait en aucun cas l'intention de la blesser au cours de cet échange. Mais se battre contre quelqu'un ou quelque chose qui ne portait pas d'arme sonnait en lui comme une insulte et l'elfe ne se serait pas permis un tel manque de politesse. Tout comme il n'aurait pas apprécier qu'on lui apprenne l'art des armes de cette manière.
A la réfléxion de la jeune femme, un sourire passa sur son visage.
« Je ne suis pas là pour te juger, ni me moquer » L'évidence traversait les mots. Glorfindel n'avait jamais eu l'intention de rire d'elle et de ses capacités. Tout le monde commençait un jour quelque part. Et si il était aujourd'hui souvent impossible aux autres d'imaginer qu'il soit lui aussi passer par là, ce n'en était pas moins vrai. Il était certain qu'à l'heure actuelle on connaissait Glorfindel pour ses faits d'arme, pour son histoire ; il tenait même parfois lieu de légende et on l'admirait pour ses hauts faits. Mais avant d'être capable de manier une arme, lui aussi avait du apprendre, lui aussi avait mordu la poussière face à des professeurs différents. Il avait trébucher et s'était révéler couvert de terre un nombre incalculable de fois. Mais jamais on ne s'était moqué. Et il ne le ferait pas non plus. Face à Elea il était l'adversaire d'un jour, quelqu'un qui se présentait à elle pour l'aider tout en prenant le soin d'échanger, il n'était pas là pour autre chose. L'idée même ne lui traversait pas l'esprit. Et le sourire qu'il affichait disparut de son visage alors qu'elle prenait position fermement sur ses appuis pour laisser place au sérieux d'un tel entraînement.
Alors qu'Elea entamait ses premiers mouvements, une nouvelle concentration pouvait se lire sur les traits de l'Elfe. Autant ses yeux pouvaient parfois paraître emplis d’insouciance, autant lors d'un combat cette même insouciance disparaissait pour laisser place à autre chose. Le léger sourire qu'il arborait souvent disparaissant totalement à ces moments-là. Glorfindel prenait tout combat très au sérieux, même s'il ne s'agissait que d'un simple entraînement et bien qu'il se contente de parer les coups d'Elea, ses yeux observaient avec acuité les moindres de ses gestes. Sa façon de tenir la lame, la concentration qui transparaissait dans ses épaules chaque fois que les aciers se rencontraient. Autant de détails qui lui permettait de mieux voir le niveau qu'elle pouvait déjà avoir et l'affinité -ou non- qu'elle pouvait posséder avec une lame dans la main. Il ne laissait rien lui échapper. Même s'il avait voulu faire abstraction de cette faculté il n'aurait très certainement pas pu. Il avait participer à trop de combats dans sa vie pour pouvoir passer outre, avait passer trop d'heures d’entraînements pour que son regard ne décrypte pas le moindre mouvement avec une certaine forme d'automatisme. Sans même bouger sur ses appuis, Glorfindel para une fois, puis deux avant de constater que la jeune femme allait se faire entraîner par sa propre lame. Elle chancela quelques instants, déstabilisée soit par le poids, soit par la résistance qu'offrait les deux aciers. D'un mouvement rapide du poignet, il fit glisser sa lame contre celle d'Elea, amenant la pointe de cette dernière vers la garde qui protégeait la main de la jeune humaine. L'épée qu'il tenait décrivit un léger arc de cercle autour de celle d'Elea et le plat de la lame claqua légèrement sur le poignet de la jeune femme. S'il insistait encore, elle sentirait bientôt la poignée lui échapper alors que ses doigts allaient se tordre sous la pression. Et, comme il avait avancé sa lame, il la retira. Diminuant l’emprise qu'il avait sur celle d'Elea.
Le but n'était pas de lui ruiner sa main directrice ni de la faire tomber en un mouvement de poignet ; ça aurait été bien trop dur à encaisser pour une première et il n'était pas forcément partisan de l'humiliation lors de ses entraînements. La frustration n'amenait jamais rien de bon et on ne pouvait apprendre de ses erreurs en se cassant les dents sur le sol après quelques mouvements seulement.
« Tes appuis ne sont pas bons. » Retirant définitivement sa lame de celle de la jeune femme, il lui laissait quelques instants pour reprendre une position plus ferme sur ses pieds avant de faire quelques pas dans sa direction. D'un geste presque automatique, il rengaina son arme pour se positionner derrière la jeune femme et plaça ses mains sur ses épaules.
« Si tu veux éviter de te faire entraîner par le poids de ta propre arme, il faut que l'écart entre tes jambes soit suffisamment important pour que tu puisse bouger rapidement en cas de déséquilibre. »
Son pied glissa entre les jambes de la jeune femme pour imprimer une légère pression et les positionner à la bonne distance. Sa main avança ensuite sur le bras d'Elea en direction de l'arme et il repositionna rapidement ses doigts.
« Plus tu te crispera dessus, plus tu augmentera la fatigue liée à la moindre attaque. » Glorfindel le savait, au départ, malgré des heures de maniement, on avait tendance à s'accrocher aux lames comme si notre vie en dépendait. Et si, en face d'un mannequin ça ne posait aucun soucis, face à une autre épée et à la moindre résistance il devenait parfois compliquer de garder son arme au creux de ses doigts. « Attention aux épaules aussi, c'est comme pour le tir à l'arc. Il faut que tu sois capable de les détendre au maximum tout en gardant de la puissance dans ton avant bras. »
A dire, ça paraissait assez simple, au final trouver le bon équilibre prenait parfois plus de temps qu'il n'y paraissait mais si cette simple base était parfaitement maîtrisée, les mouvements suivaient ensuite beaucoup plus simplement. Tout n'était, en réalité qu'une question d’entraînement et tout venait avec le temps. On ne pouvait être épéiste du jour au lendemain. De même qu'on ne pouvait s'en sortir en duel aussi facilement que quand on se retrouvait aux prises avec maints ennemis. Les deux cas étant partiellement différent et la survie ne tenant qu'à l'adaptabilité dont on pouvait faire preuve.
« Essaye à nouveau, il faut que tu trouve ton centre de gravité qui a bougé depuis que tu tiens une épée. Une fois que tu l'auras, ça sera beaucoup plus simple et moins fatiguant pour toi. »
Lâchant la jeune femme, il alla se remettre face à elle et repris son épée en main. Si Elea trouvait par elle même la position qui lui convenait le mieux et qui ne serait pas forcément celle qu'on pouvait observer chez tout les autres bretteurs ça n'en serait que plus simple pour elle.
Dernière édition par Glorfindel le Sam 9 Jan 2016 - 19:50, édité 1 fois
Elea
Elven's child ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Dim 6 Déc 2015 - 15:10
La voie des armes
Glorfindel & Elea
Les faiblesses transparaissaient dès les premières minutes d’entrainement. Elea s’était retrouvée légèrement honteuse de se voir si vite déstabilisée, peut être encore intimidée par son professeur de grande renommée et dont l’expérience n’était plus à prouver. Mais ce dernier ne l’entendait pas de cette manière et se montra présent pour la corriger dans ses erreurs. Les appuis, oui, elle l’avait aussi remarqué qu’elle s’emmêlait les pinceaux et qu’elle peinait à se placer correctement. Donner des coups c’était une chose, il fallait qu’elle coordonne maintenant ses bras et ses jambes afin d’être plus libre de ses mouvements et se déplacer sans avoir l’impression de prendre racine. Alors il l’aida à se replacer, prenant le temps d’arrêter le combat pour pointer du doigt ce qui n’allait pas et qu’elle devait améliorer afin de faciliter leur entrainement. Elea se laissa guider par les mains de Glorfindel tandis qu’il lui expliquait l’importance d’être bien sur ses appuis. Pas naturel pour elle, elle devrait faire en sorte que cela le devienne rapidement et arriver finalement à détendre ses muscles. Elea sa plaça donc correctement sur les instructions de Glorfindel tandis qu’elle le laissait l’aider à se remettre en position afin d’avoir des mouvements de combat plus fluides et plus confortables
« J’ai du mal à concevoir comment on peut se détendre alors qu’on risque de se prendre un coup d’épée fatal au moindre faux-mouvement. » Fit-elle en plaisantant
L’habitude dirait-il sans doute, la nécessité de protéger les siens plus que sa propre vie. Elea n’avait pas été élevée dans cette optique qu’il valait mieux mourir en s’étant défendu plutôt que mourir en se laissant faire, à vrai dire il n’avait jamais vraiment été question pour elle d’en avoir besoin puisqu’Elrohir lui avait voulu une vie paisible au sein d’Imladris. La jeune femme avait du mal à percer sa carapace même si elle faisait toujours preuve de sang froid face au danger. Si elle avait appris à décrisper ses mains sur son arc, elle pourrait sans aucun doute le faire avec une épée. Mais l’apprentissage n’était rien face au réel, c’est ce qu’elle appréhendait le plus ; apprendre n’était pas un problème mais apprendre en étant conscient d’avoir à s’en servir un jour était bien plus impressionnant. Face à une véritable adversaire, ça n’avait rien à voir, elle en prenait alors réellement conscience et se concentra davantage, mettant en place chaque remarque que lui avait fait l’elfe. Lorsqu’il se replaça devant elle pour se mettre de nouveau en garde, Elea l’imita et recommença ses coups. Ils étaient bien plus nets malgré une fragilité persistante due à l’hésitation dont elle pouvait faire preuve. Elle y allait à tâtons, attentive aux moindres mouvements de son corps et petit à petit trouva une certaine aisance. Elle ne se souciait pas pour la capacité de Glorfindel à parer ses attaques, ainsi elle fini par se faire plus audacieuse et tenta même de le surprendre. Il n’avait qu’à effectuer quelques mouvements pour la désarmer, alors Elea trouva un certain équilibre entre la défense et l’attaque, visiblement plus à l’aise lorsqu’il s’agissait de se protéger.
Elle connaissait néanmoins les endroits du corps les plus sensibles et les plus efficaces pour immobiliser son adversaire. Elle ne parvenait pas à feindre de le toucher à ces endroits là mais ses tentatives étaient bel et bien là. Elea se senti parfois fléchir, encore un peu maladroite sur certaines initiatives mais ne cessait pas pour autant le duel et arrivait enfin à se rattraper. C’était comme en musique : les fausses notes ne devaient pas interrompre la mélodie, cette simple idée l’avait alors motivée à ne pas se stopper et à trouver un moyen de se rattraper. L’exercice dura donc quelques dizaines de minutes où elle fut tout aussi attentive aux réactions de Glorfindel, son avis comptait beaucoup et lorsqu’il lui demandait de recommencer elle s’exécutait sans poser la moindre résistance. Plus elle s’entrainait plus elle commençait à se sentir à l’aise avec cette lame dans la main, si bien qu’elle arrivait presque à la ressentir comme une extension de son bras. Elea se montra agile, allia en rapidité et commençait à se montrer plus surprenante.
Elle était loin d’avoir un niveau irréprochable mais le fait de pouvoir s’entrainer avec une réelle personne lui avait permis de s’améliorer considérablement. Essoufflée, au bout d’un moment, Elea prit un peu de recul et adressa un large sourire à son mentor : une question lui brulait les lèvres et la réponse de cette dernière lui permettrait de ne pas se laisser surprendre le jour où elle devrait mettre tout cela en pratique. Elle voulait se souvenir de chacun des mots que dirait Glorfindel ce jour là, souhaitant garder ses conseils précieusement afin de ne jamais le décevoir ou faillir à son enseignement.
« Que ressens-tu lorsque tu te bats face à une ennemi ? La peur ? L’adrénaline ? Est-ce qu’on peut vraiment se décrisper et être sur de soi dans ces cas là ?»
Le destin était fait d’innombrables surprises, rien n’est invincible, tout peut mourir. A ajouter à cela que souvent l’instinct de survie était plus fort que la volonté. Avec cette idée dans la tête, accepter la mort ne devait pas être chose aisée. Ainsi cet apprentissage lui apporterait bien plus que de simples mouvements de bras répétés tel une chorégraphie. Elle s’attendait à ressortir plus mûre et plus réfléchie de son enseignement. En s’étant aventurée dans les terres sauvage pour un périple jusqu’à Laketown, bien des choses s’étaient révélées à elle. Elle désirait désormais en apprendre un peu plus, usant encore et toujours des avis des elfes qui demeuraient malgré tout sa plus grande inspiration pour vivre. La sagesse de Glorfindel lui éclairerait une nouvelle fois le chemin.
« Je n’ai pas la prétention de pouvoir tuer quelqu’un, mais lorsque l’on débute dans le combat, j’imagine que ce n’est pas la même chose que quand on a ton expérience. »
made by roller coaster
Invité
Invité
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Dim 10 Jan 2016 - 1:16
L'art de manier l'épée n'était pas inné. On ne se découvrait pas épéiste du jour au lendemain et le don ne nous tombait pas tout cru au creux de la main. Beaucoup avaient tendance à oublier que manier une arme était un jeu dangereux quelle qu'en soit les circonstances. Combien de fois n'avait-il pas rabrouer les jeunes elfes qui agitaient leurs nouvelles acquisitions sans se soucier de ceux qui se trouvaient autour. Et malgré toute sa sagesse, rien ne l'agaçait plus que ce simple fait. Peut-être est-ce pour cela qu'il accordait une attention toute particulières aux entraînements des plus jeunes recrues de la garde d'Imladris, ou bien était-ce une déformation professionnelle ? Toujours est-il qu'en temps d’entraînements, l'Eldar ne laissait jamais rien passé et il en était de même avec la jeune femme. Avec patience, il pointait ses défauts du doigt, dispensant quelques conseils par la même occasion afin qu'elle trouve la meilleure solution pour le style de combat qui serait le sien. Même si, en temps de guerre, les elfes semblaient ordonnés et réglés comme du papier à musique, s'ils semblaient ne faire qu'un alors qu'ils étaient Légion, en observant attentivement on se rendait compte que chacun avait son propre style. Il ne suffisait donc pas à Elea de reproduire les mouvements qu'il faisait. Naturellement, il lui fallait trouver son propre chemin et c'était précisément ce qu'il s'appliquait à faire chaque fois qu'il le jugeait nécessaire. Avec douceur et bienveillance, il la guidait sur la voie qui lui serait le plus bénéfique.
Cependant la réflexion de la jeune femme le fit tiquer. Même s'il n'avait pas demandé les raisons de cette envie d'apprendre l'art de l'épée il commençait à soupçonner que quelque chose s'était passé. Il ne répondit cependant rien, la laissant reprendre sans faire le moindre commentaire autre que son placement, sa façon de se mouvoir ou la tension qui naissait dans ses bras. Pour lui, un entraînement pouvait durer des heures, il ne ressentait pas réellement la fatigue s'insinuer dans ses muscles. En revanche, il comprenait très bien que ce n'était pas le cas de la jeune femme qui commençait à peiner après plusieurs minutes. Il faut bien avouer aussi qu'il ne s'était pas uniquement contenter de se défendre, lui aussi avait attaqué en exagérant quelques peu les mouvements et en prenant le temps de décrire de larges cercles afin qu'elle ait le temps de percevoir ce qu'il allait bien pouvoir faire. Il ne fait aucun doute qu'en temps normal, il n'aurait fait qu'une bouchée de la jeune femme mais l'idée n'était pas de lui faire avoir la peur de sa vie. Il n'avait aucune intention de la dégoûter des armes et du combat. Pour lui, c'était un art comme un autre. Certes, ne pas s'en servir était souvent la meilleure option mais ne pas savoir l'utiliser était parfois bien plus dangereux. Et alors qu'il répondait à ses attaques, il sentait qu'elle faiblissait au fil des minutes jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Nul doute qu'elle devait sentir quelques tensions dans ses muscles et que ses doigts et ses appuis allaient finir par devenir gourd si il lui faisait endurer une séance d’entraînement sans la moindre pause. C'est donc en lui rendant son sourire qu'il abaissa son arme avant de la ranger une nouvelle fois dans son fourreau.
Glorfindel était de ces elfes qui appréciaient parler et échanger. Il n'était pas de ceux qui préféraient se replier sur eux-même pour s'envelopper dans un trop plein de mystère et il était plus que ravi de pouvoir répondre aux questionnements de la jeune femme. Intérieurement, il sentait que cela avait une grande importance pour elle. Peut-être plus que de savoir manier l'épée à la perfection.
« Voilà des questions dont les réponses peuvent être multiples. » Tout en souriant, il pris une profonde inspiration avant de faire quelques pas pour s'asseoir sur la pierre sur laquelle reposait son carnet. D'un geste de la main il invita la jeune humaine à faire de même. Glorfindel faisait peu de cas des différences de rangs sauf avec les invités de marque et les plus vieux elfes. Mais pour ce qu'il avait à lui confier il préférait imposer une certaine forme d'intimité. Aux sujets délicats, mieux valait un semblant de discrétion.
Pourtant, sa voix ne faiblissait pas alors qu'il reprenait la parole. Étrangement, elle paraissait toujours aussi douce et chantante.
« Si tu me demande ce que moi je ressens personnellement, et pas ce que les elfes, les hommes et les nains ressentent de manière générale face à un combat. Je dois dire que tout cela dépend de la situation dans laquelle je me trouve. » Tout en formant les mots dans son esprit, il se rendait compte qu'il répondait de manière très évasive. Certainement parce que la question était plus personnelle qu'il n'y paraissait aux yeux de la jeune femme. « Disons que chaque personne aborde le combat de manière différente. Il n'y a pas de bons ou de mauvais sentiments et ils savent être changeants en fonction des situation. Mais la peur, oui, la peur est toujours là. »
Un sourire éclaira le visage de l'elfe. La peur il l'avait ressentie maintes fois, tellement qu'il en perdait le compte.
« Dit ainsi cela ne doit pas te rassurer le moins du monde... » Glorfindel soupira légèrement tout en fixant son regard sur un point lointain. « La peur est nécessaire, elle doit être contrôlée mais se doit d'être présente. Combattre sans la moindre once de peur revient à se rendre sur le passage de Mandos sans s'en rendre compte. Le tout est de ne pas se laisser envahir par elle. Avoir peur pour soi, pour les autres oui, laisser cette peur guider tes pas : Non »
Sans s'en rendre vraiment compte, il insista sur le dernier Non. La peur pouvait être étouffée, toujours présente elle était mais libératrice elle devait se faire et non handicapante.
« Il en va de même pour l'adrénaline. Elle n'a pas forcément sa place lors de certains combats et pourtant, il est toujours un instant ou elle fait son apparition comme si elle était compagne de la peur. »
Mener un combat était ardu, il fallait avoir l'esprit aussi clair que possible et se laisser envahir par trop de sensations rendait la clairvoyance obsolète. Mais force était de l'avouer, se vider totalement l'esprit était aussi tout à fait impossible.
« Il me faudrait de longues heures pour te décrire dans les moindres détails tout ce qui peut être ressenti, chaque personne aborde le combat de façon différente et chaque combat est lui-même différent des autres. Le principal est de ne pas perdre son objectif de vue et la raison pour laquelle on se bat. Quelle est la tienne Elea ? »
Plus que des descriptions, il sentait qu'Elea avait besoin d'être écoutée elle aussi. Peut-être pour se libérer d'un poids qu'elle n'avait pas encore pu libérer. Pour avancer et comprendre ce qui se trouvait entre les lignes, elle avait d'abord besoin de comprendre son propre cheminement, l'entraînement n'en serait que plus simple ensuite et il pourrait la faire évoluer de manière plus significative si il connaissait sa motivation première.
Elea
Elven's child ♦ HUMAINE
♦ PSEUDOs : Illabye ♦ MESSAGES : 621 ♦ RÉPUTATION : 3045 ♦ AVATAR : Lily James ♦ DC & co : Rae & Selen & Cármen& Elladan & Farshad & Isveig ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Humaine — ORIGINAIRE DE : Née à Laketown mais elle vit à Imladris depuis ses quatre ans. C'est la fille adoptive du Prince Elrohir d'Imladris — ÂGE DU PERSO : 21 ans — RANG SOCIAL : aisée — MÉTIER PRATIQUÉ : Musicienne, guérisseuse — ARMES DU PERSO : Elea manie bien l'arc, elle apprend a manier l'épée désormais — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Elea est humaine mais étant donné qu'elle vit à Imladris, elle fait allégeance au Seigneur Elrond et a son père. — VOYAGE AVEC : Elle ne voyage pas — AMOUREUSEMENT : Personne
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Sam 16 Jan 2016 - 14:54
La voie des armes
Glorfindel & Elea
Le temps d’une pause, alors que la jeune femme reprenait son souffle et apaisait la tension des muscles de ses bras, Elea avait rangé son arme pour discuter avec Glorfindel. S’entrainer à manier l’épée ne lui suffirait sans doute pas, elle avait besoin de connaitre certaines choses, de savoir certains ressentis avant de se lancer dans cette pente et aller plus loin dans son apprentissage afin de ne pas prendre le risque d’être surprise et que cela lui fasse défaut. Elea ne serait jamais la parfaite guerrière en armure, c’est tout juste si elle se servirait vite de ce qu’elle avait acquis. Mais jamais elle n’avait pensé un jour se sentir obligée d’en arriver là. Les récents événements lui avaient ouvert les yeux, le faire était aussi un moyen de s’exorciser des démons de son passé pour se prouver qu’elle n’était pas faible. Glorfindel serait à même de lui enseigner l’art de manier l’épée tout en lui permettant d’être à l’aise et d’avoir la poigne ferme sur son arme coute que coute. Il en avait tellement vu des choses qu’elle n’avait pu se retenir de lui poser quelques questions. Elles étaient très naïves, idiotes certes, mais elle avait besoin de les poser afin de pouvoir recueillir son avis et sa sagesse. Et comme elle s’y était attendue, il usait d’un immense sérieux pour lui répondre.
Elea était attentive à ses répliques, le moindre de ses mots s’ancrait dans son esprit et lui étaient un moyen de se sentir bien plus motivée par ses initiatives. Elle se souviendrait de ces mots, ils contribueraient à ce qu’elle se sente forte et ne soit pas effrayée devant n’importe quelle situation. C’était rassurant en un sens de savoir que la peur faisait parti des sentiments normaux à ressentir durant un combat et que même un guerrier tel que lui arrivait encore à la ressentir. Le reste de ses explications furent on ne peut plus nettes afin qu’Elea puisse comprendre les nuances et les avantages que pouvaient avoir la peur sur les motivations que l’on a à se battre. Ainsi c’était cela ; parvenir à un certain contrôle de soit afin de le transformer en quelque chose de bien plus bénéfique semblable à de l’adrénaline. Elea acquiesça doucement, signe qu’elle était d’accord avec ce qu’il disait et qu’elle pouvait clairement concevoir sa manière de voir les choses. Ca la rassurait, d’un côté seulement, elle ne pouvait pas dire que cela l’avait totalement convaincue tant qu’elle ne serait pas mise en situation mais cela l’avait déjà aidée à se sentir bien moins tendue et ça se ferait sans doute ressentir dans ses prochains entrainements.
Elea parut surprise lorsqu’il lui posa finalement une question, nourrissant ce dialogue. Parler de ses objectifs et les raisons pour lesquelles elle était venue s’entrainer n’était pas forcément le sujet qu’elle aurait pensé aborder. Mais la sagesse de Glorfindel était telle qu’il lui était en réalité tout à fait logique qu’elle en vienne à les évoquer. Elea se mit à réfléchir un moment, certaines images demeuraient dans sa tête depuis qu’elle était tout petite. Par flash, elle voyait les gens qui lui étaient chers la protéger pour mourir ensuite. Sa mère qui s’était jetée sur elle qui s’était pris une flèche en pleine tête, son père qui l’avait portée, nourrie pour l’emmener non loin des portes d’Imladris dans l’espoir qu’on la trouve avant de se laisser mourir contre le tronc d’un arbre. Elle voyait leurs visages sans vie dans ses songes, ses cauchemars récurrents. Elea était hantée par ces visions et ne voulait plus en subir davantage. Son histoire avait toujours été compliquée, elle n’osait jamais parler de ces terreurs nocturnes bien que quelques personnes aient été au courant ; ils ignoraient sans doute que jamais cela n’avait cessé de la traumatiser à tel point qu’elle se sentait responsable de leur perte par moments.
Maintenant qu’elle partageait sa vie avec Búchanán, qu’elle avait eu une chance de vivre et de grandir sans manquer de rien, elle se sentait naturellement dans le besoin d’être en mesure de le protéger. Il était tout bonnement hors de question pour elle de rester en arrière, d’attendre tranquillement ou d’être encore la raison de sacrifices en dépit d’être faible. Désormais Elea se battait à l’épée pour ne plus reculer et pour se dire que personne ne pourrait mourir par sa faute. Oui, c’était cela même, Elea releva les yeux, extirpée de ses pensées qui avaient décousu momentanément son sourire. Fort heureusement, elle réussi à se ressaisir afin de pouvoir lui répondre tout aussi clairement que lui.
« Je ne veux plus me retrouver impuissante, je veux être capable de protéger les gens que j’aime. »
La jeune femme étira finalement un sourire, parfaitement en accord avec ce qu’elle venait de dire comme si mettre des mots dessus avait été libérateur. Glorfindel trouverait sans aucun doute sa cause juste et tout à fait naturelle. Il avait eu une femme, elle savait que ses dires pourraient lui faire remonter de tels souvenirs et ainsi appuyer le fait qu’il soit tout à fait d’accord avec elle. Elea remit machinalement une mèche de ses cheveux derrière son oreille, légèrement gênée de montrer ses faiblesses. Elle étira cependant un sourire avant de reprendre.
« Merci pour tes réponses en tout cas Glorfindel, j’aimerais que l’on puisse se revoir pour continuer si ça ne te dérange pas ? Je préfère largement ton enseignement au sien... » Fit elle en désignant sa botte de paille qui avait souffert le martyr avec un petit sourire amusé.
made by roller coaster
Invité
Invité
Sujet: Re: La voie des armes [Glorfindel & Elea] Sam 16 Jan 2016 - 21:50
Comment expliquer à quelqu'un ce que l'on ressent au plus profond de soi quand on se retrouve dans une situation de combat ? Le simple fait de se battre contre quelque chose pouvait faire naître une foultitude de sentiments différents. De la haine, de la peur, de l'envie, le désir de gagner. Parfois chez certaines personnes, cela déclenchait même l'envie de tuer. Lui-même découvrait chaque fois de nouveaux sentiments, des déclinaisons subtiles des choses qui l'habitaient. Les souvenirs de combats résonnaient parfois à ses oreilles quand il rencontrait un groupe d'orcs, il avait maintes fois revus la chute de Gondolin alors qu'il voyait une cité prise d'assauts et chaque fois, ce qu'il avait ressentit était différent. Étrange n'est-ce pas ? Là où l'on pourrait penser qu'il ne ressent plus rien, il arrive encore à se découvrir des émotions sourdes. Pourtant, il n'avait pas hésité à lui répondre, cherchant des mots qu'elle pourrait comprendre sans qu'il n'ait a trop en dire. Loin de lui l'idée d'être secret mais, au fond de lui, il savait qu'Elea n'avait pas besoin de trop de détails ; elle avait aussi besoin qu'on l'écoute, qu'on partage quelque chose avec elle. Quelque chose qu'elle pourrait comprendre et dont elle pourrait se servir plus tard.
Et alors qu'il lui posait la fatidique question, celle dont la réponse voulait tout dire, il lui laissa le temps d'organiser ses pensées. Lui-même se perdant dans les siennes, dans des souvenirs d'un autre temps. Au final, les questions simples d'Elea avaient fait naître autre chose en lui. Glorfindel n'était pas nostalgique de son époque à Gondolin, du moins l'avait-il sûrement moins été que la plupart des elfes ayant vécus dans la cité et ayant depuis quittés la Terre du Milieu pour retourner dans le royaume béni d'Aman. Il se souvenait pourtant de ces jours avant la chute de la cité, de ses paroles entendues devant les portes alors qu'Hurin demandait à rentrer dans la cité. Un voile passa devant ses yeux, personne n'avait suivi ses avertissements. Personne n'avait accepté de les entendre ou souhaiter les comprendre. "Ils mourront sans espoir, maudissant et la vie et la mort." Des paroles, de simples paroles hurlées à Turgon alors que les portes de la cité restaient désespérément fermées pour cet homme. Des paroles que l'homme lui-même avaient entendus d'une autre bouche. A cet instant, un frisson aurait pu parcourir l'Eldar. Son regard se tourna vers la jeune femme ; elle reprenait la parole. Enonçait une vérité qui le fit sourire.
« C'est une noble cause à n'en pas douter »
Une noble cause qu'il pouvait comprendre mieux que personne. Une cause qu'il entendait parfaitement alors que résonnait encore en lui les murmures du massacre en lieu et place de son ancienne cité. Rassuré l'Eldar se redressa, les mots avaient bien plus de poids que les actes ; peu s'en doutait, mais des mots échangés; des mots entendus marquaient beaucoup plus les esprits que des actions ordonnées ou désordonnées. Et en son esprit, caché derrière le calme apparent de son visage, se dispersaient les mots d'Hurin ; ils glissaient entre les paroles d'Elea et finirent par s'évaporer dans les méandres de son esprit. Ne pas trop regarder en arrière, ne pas se laisser aller à des idées noires ; avancer et mieux se relever. Nombre d'elfe se perdaient en court de route, nombreux étaient ceux qui ne se relevaient jamais vraiment d'actes et de pertes. Et bien que ce fait soit tout à fait compréhensible, l'Eldar ne les approuvaient pas pour autant. Au fond de lui, il souhaitait que la jeune femme ne reste jamais coincées entre ses pensées noires afin qu'elle puisse avancer et vivre sa vie humaine si courte à ses yeux. Ainsi, s'il pouvait l'aider de quelque manière que ce soit, il le ferait. Et si cette aide passait par le combat, il s'y attacherait avec diligence.
L'elfe se leva, récupérant son calepin posé sur la pierre.
« Ce sera avec plaisir Elea. » Jetant un d'oeil en direction de l'adversaire de paille, l'elfe éclata d'un rire clair. « Effectivement... Mieux vaut laisser notre ami se reposer. Nous reprendrons l'entrainement plus tard cependant et vu que tu apprécie cette clairière pourquoi ne pas continuer ici ? Disons, dans les jours qui viennent afin que tu ais le temps d'assimiler ce que tu as appris aujourd'hui. Retournons à la cité pour l'instant. »
Accompagnant la parole du geste, Glorfindel invita Elea à le suivre afin qu'ils retournent vers la cité. Nul besoin de trop en faire pour un premier entraînement, chacun avait aussi besoin d'assimiler ce qu'il avait apprit de l'autre. L'envie de noter cette journée sur un bout de papier commençait à germer dans son esprit alors que ses pas s'enfonçaient dans la forêt. Il trouverait du temps pour Elea, du temps pour qu'elle atteigne les objectifs qu'elle s'était fixé. Du temps pour apprendre et pour comprendre, du temps pour découvrir un chemin qui jusque-là n'était pas le sien. Et aussi court que cet entraînement fut, Glorfindel ne regrettait rien. Il avait atteint un objectif silencieux en lui parlant simplement. Il connaissait ses capacités, ses raisons, une partie de ses envies, cela suffisait amplement. Dans les jours qui viendraient, l'elfe approfondirait son entraînement avec la jeune femme. Avec douceur et bienveillance, il trouverait la meilleure façon qu'elle aurait de s'épanouir une épée à la main. Souriant, le chemin s'éclaira bientôt devant ses pas alors que la cité se détachait maintenant devant ses yeux. Poliment, il laissa la jeune femme à l'entrée d'Imladris avant de se rendre dans ses quartiers.
Si peu de temps aux yeux de l'elfe, une discussion courte et des pensées qu'il jugeait morte depuis longtemps étaient remontées à la surface. Il avait besoin de les écrire. Ecrire pour s'en libérer et ne pas les oublier. Glorfindel tourna au détour de l'une des rues de la cité, disparaissant entre les bâtiments ; souriant.
Accueil
![La voie des armes [Glorfindel & Elea] Tumblr_nlg02wYqng1r4m60qo2_250](https://33.media.tumblr.com/937185c63bdf186cad07fea296c842c7/tumblr_nlg02wYqng1r4m60qo2_250.gif)
