To make a new friend - ft Loìn, Raeryan et Taràk

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Meruva, Loìn, Taràk & Raeryan

Loìn espérait réellement ne pas avoir blessé son nouveau copain dans ses propos concernant le fait qu'il ne fallait pas agir sur un coup de tête contre le père de Meruva, son but n'était pas là et il appréciait réellement... enfin si cela avait été le cas, l'idée de dessiner sembla remettre Taràk dans la bonne humeur et aussitôt, le plus vieux des enfants affichait un large sourire, se laissant aussi tomber dans un gros « boum » avant de commencer à dessiner. Lui aussi savait très bien ce qu'il avait en tête, et ça allait être beau ! Pour sûr ! De toute manière, les mamans sont toujours obligées de dire que les dessins des enfants sont beaux, même quand ils ont l'air de gros pâtés difformes !

Un petit coup de crayon bleu pour le ciel – enfin, de gros pâtés bleus en fait – avec trois visages dedans, deux très barbus et un pas trop, puis plus bas, trois nains, deux adultes, on reconnaissait facilement monsieur Thorin et Meruva, du moins Loìn l'espérait, debout devant une montagne toute biscornue et entre eux, le petit Loìn qui leur tenait la main avec un grand sourire sur le visage. Il avait aussi mis plein d'herbe partout et un grand soleil et, de son écriture maladroite, esquissé quelques mots à l'attention de Meruva. Il eut à peine le temps de poser son crayon que déjà Taràk s'était sauvé vers la porte, sans l'attendre et il criait en ajoutant une épée dans la main de son lui-dessiné :

« Mais attends-moi Tarààààk ! T'es un tricheur, on a pas fait un deux trois ! »

Un rire couvait pourtant dans la voix de l'enfant, signe qu'il n'était en fait pas du tout en colère alors qu'il courait dans la demeure de la soigneuse, à la poursuite de son petit-frère d'adoption pour découvrir que Raeryan était en train de parler avec sa Meruva. Un peu hésitant, Loìn se balançait sur ses jambes sans trop savoir que faire, comme tiraillé entre le fait de s'installer sagement et sauter dans les bras de sa tutrice. Finalement, l'affection qu'il éprouvait pour la naine pris le dessus et le gamin sautait sur les genoux de la jeune femme, lui offrant un baiser sur la joue avant de lui tendre son dessin en rougissant et bien entendu, faire les explications qui en découlaient, parce que son dessin il était super important !

« Là c'est toi et monsieur Thorin devant Erebor, et au milieu c'est moi ! Vous êtes tout rouge parce que vous vous êtes fait un bisou de grands et dans le ciel, c'est mon papa, ma maman et mon grand frère, ils sont content parce que je suis heureux avec toi et... et... » soudainement plus rouge qu'une petite tomate bien mûre, le petit montrait son gribouillis écrit et avouait timidement, comme s'il avait peur que Meruva ne soit pas d'accord pour cette dernière partie : « Et là... c'est écrit 'je t'aime maman'... parce que je t'aime comme ma vraie maman... dis... tu veux bien être ma maman... ? Pour de vrai... ? »

Si elle disait non, il comprendrait parfaitement bien entendu, il serait un peu déçu mais comprendrait et d'ailleurs, pour chasser sa gêne il lâchait joyeusement :

« Et puis maintenant j'ai un petit frère, Taràk c'est mon petit frère pour la vie et je vais toujours le protéger des autres, en plus tu sais pas ? Il est super intelligent, alors quand je serais un super grand soldat, il fera les plans pour taper les méchants avec moi ! »

Nothing is stronger than me and you

Meruva, Loìn, Taràk & Raeryan

Son prénom lui avait brûlé les lèvres, un aveu dont personne n’était au courant si ce n’était sans doute quelques suspicions trainant autour d’elle en ayant remarqué l’état lamentable dans lequel elle s’était plongée le jour du départ. Ceci dit, elle eu l’impression d’être écorchée vive mais lorsqu’elle croisa le regard de son amie, ce fut une réalité une véritable délivrance pour elle. Qui aurait cru cela ? L’amitié que lui offrait Meruva eu cet effet de rendre ce fardeau moins lourd, même si elle faisait office de guérisseuse, se laisser aller sur une épaule amicale avait désormais le don de la rendre plus forte. Raeryan se laissa bercer dans leur étreinte amicale, sentant une nouvelle énergie la regagner et sécher ses larmes. Elle voulu lui parler du dilemme qui la déchirait puisque le moment était bien choisi et qu’elle avait besoin de conseils mais c’est à ce moment là que les petits refirent leur apparition.

Un large sourire orna les lèvres de Raeryan qui attrapa Taràk pour le porter dans ses bras pour déposer un baiser sur sa joue. L’entrée de Loin se fit tout autant remarqué qui offrit un dessins à Meruva en lui expliquant les détails de celui-ci. Raeryan échangea un regard complice avec la naine lorsque ce dernier mentionna Thorin et une idylle, si même Loin l’avait remarqué, leur amour n’allait bientôt plus être un secret. C’était une bonne chose, elle serait sans aucun doute soutenue par Dis. Mais provenant de la bouche d’un enfant c’en était que plus adorable. Meruva n’était pas non plus au bout de ses surprises, tout comme Raeryan qui suite aux propos de Loin fut toute chamboulée. Elle se souvenait du nain effrayé qu’elle avait recueilli alors que tout espoir avait terni ses jolis yeux bleus. Il avait recommencé à se construire auprès d’elle, puis ensuite auprès de Meruva pour finalement s’épanouir comme tous les enfants de son âge. Raeryan était heureuse d’entendre Loin demander à Meruva d’être sa mère, cela prouvait que sa guérison était désormais terminée. Raeryan en eu les larmes aux yeux, pensant à sa cousine qui devait sans nul doute être fière de son fils. La naine avait déjà les yeux rougis par les larmes qu’elle avait déjà versées auparavant mais sur le coup c’était un choc de plus, un choc engendrant une certaine joie et qui écarta toute sombre pensée de sa tête.

La naine ébouriffa les cheveux de Loin et lui montrant à quel point elle était heureuse pour lui. Elle l’encourageait ainsi dans sa demande. Son travail auprès de lui était terminé. Désormais lorsqu’il viendrait chez elle ce ne serait plus pour parler de ses nuits hantées de cauchemar mais bien pour l’entendre rire aux côtés de Taràk. Raeryan invita Meruva et Loin à la suivre pour qu’ils retournant tous s’installer dans le salon. Elle installa Taràk correctement sur ses genoux, évitant son regard pour ne pas l’inquiéter. La journée était joyeuse, Raeryan était heureuse d’avoir un peu plus d’animation chez elle en plus d’avoir une nouvelle amie avec qui elle pourrait désormais confier ses peines. Depuis leur rencontre, les deux naines n’avaient eu de cesse de se parler, d’abord pour le bine de Loin et ensuite parce que leur amitié s’était montré bien plus qu’évidente. Au détriment de ce qu’elle avait perdu, elle avait aussi beaucoup gagné, c’est sans doute ce qui lui permettait aujourd’hui de ne pas de laisser complètement saborder par la tristesse.

« Qui reveut des gâteaux ? »

Fit Raeryan en faisant passer l’assiette après en avoir donné un à Taràk. Elle servit ensuite du thé à Meruva et du jus de fruit pour les petits. Puisqu’ils étaient revenus, Raeryan se demandait à quoi ils avaient bien pu passer leur temps à part dessiner.

« Alors, à quoi vous avez joué ? »

Elle pu à son tour voir le dessin de Taràk, qu’elle observa avec un large sourire niais aux lèvres. Elle allait l’afficher avec les autres, toujours aussi admirative devant sa technique pour un enfant de son âge et le remercia d’un énorme bisou sur la joue. Le fait qu’il les représente main dans la main était tout autant représentatif pour elle car cela témoignait du bien être de Taràk en vivant sous son toit et que tout ce qu’elle faisait pour lui rendre la vie plus belle portait ses fruits.

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A new momTaràk n'était pas un grand artiste mais il fallait avouer que le petit nain avait un sens du détail plutôt poussé pour son âge et que ses dessins ne ressemblaient pas à un gribouillis informe de certains enfants. A genoux sur le sol, plié en deux et les coudes par terre pendant qu'il balayait le papier de sa main en coloriant le fond de son dessin, le petit nain tirait la langue d'application. Il avait presque oublié leur discussion antérieure qui avait amené une ombre passagère sur son petit visage. Certes, il voulait aider la maman de son nouveau copain et son copain à travers elle, mais il ne voulait pas non plus prendre le risque d'aggraver la situation. C'était difficile finalement, ils n'étaient que de tout jeunes nains. Il était nettement préférable de ne prendre aucun risque et de rester un nain sage dont sa maman serait fière plutôt que de se livrer à la colère devant une telle injustice. Il pouvait toujours en parler à Raeryan plus tard. Elle était capable de tout régler, elle, même capable de botter le derrière des vilains nains.

Son dessin enfin fini, il ne prit pas le temps d'attendre son copain avant de descendre le montrer à sa guérisseuse. Il avait trop hâte de lui montrer et de voir sa réaction. Et puis, il avait très envie de lui faire un câlin tout comme d'en recevoir un de sa part, un petit -pour ne pas dire gros- besoin de tendresse en somme. Incapable de répondre à Loin qui criait dans son dos, lui demandant de l'attendre en le traitant de tricheur, il descendit en faisant voler sa feuille derrière lui et se crasha littéralement contre les genoux de la naine de son cœur qui le porta à sa hauteur pour déposer un bisou sur sa joue. Loin ne tarda pas à se montrer à sa suite -c'est qu'il courrait vite le petit- bien plus hésitant cependant tandis qu'il se dandinait en regardant Meruva, avant de finalement s'installer sur ses genoux.
De son côté, le petit Taràk avait eu moins de scrupule et câlinait allègrement la naine avant de se décider à lui montrer son dessin. Mais avant tout, il regarda Loin avec curiosité tandis que ce dernier expliquait le contenu de son dessin -avait-il lui aussi besoin de faire des explications quant au sien ? C'était pourtant évidant, non ?-. Sa petite bouche se tordit dans un rictus gêné face à l'ouverture d'esprit du jeune Loin qui n'avait pas hésité à dessiner des gens décédés sur le sien. Taràk, lui, n'était pas prêt de faire ce genre de chose sur les siens, préférant les choses joyeuses. Cependant, si cela gênait Meruva, elle semblait bien le cacher, même si du rouge colora subitement ses joues. La demande de son petit protégé devait lui faire bien plaisir. Après tout, il avait pris le courage de demander à l'appeler maman. Taràk regarda Raeryan avec Loin, sentant un petit point dans son coeur tout en restant heureux pour eux. Il tenait encore le dessin qu'il n'avait pas donné à la naine, le cachant derrière son dos. Finalement, ils se déplacèrent au salon où ils seraient nettement plus confortables.

S'installant sur les genoux de la naine, il laissa le parchemin enroulé sur lui-même glisser à leurs côtés pour se concentrer sur les gâteaux qui passaient par là. En attrapant un, il le fourra d'un coup dans sa petite bouche et laissa Loin répondre à la question de Raeryan quant à leurs occupations cet après-midi tandis qu'il montrait le dessin qu'il avait fait pour elle, pointant Raeryan qu'il avait vêtu d'une belle robe rouge sombre comme cela lui allait si bien.
Taràk était aux anges, comblé au plus haut point par le tour que prenait la journée, mais la fatigue commençait à prendre le dessus après ce temps de jeu bien chargé, toutes ces nouvelles rencontres, et il s’appuya totalement contre la naine, balançant doucement les pieds de part et d'autres de ses jambes tandis qu'il entortillait ses cheveux autour de ses doigts, le pouce dans sa bouche.

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A travers cette simple phrase, je parvins à sentir la difficulté qu'elle avait eu à passer à cet aveu, comme si simplement prononcer son nom revêtait un caractère particulier, un poids dont je n'aurais pu jusque là avoir conscience. J'avais deviné qu'elle s'était trouvée affectée par le départ des nains au même titre que moi. Davantage que la plupart des naines qui ne voyaient partir qu'un roi et de sombres inconnus, nous avions dis au revoir à des êtres chers. Malgré tout, il m'avait d'abord paru évident que son mal se trouvait dans tant de séparations au même moment mais il m'avait fallu me rendre à l'évidence devant la profondeur de sa tristesse, confrontée à cette même peine que je lisais dans ses yeux. Il y avait plus, il y en avait un. Un nain.
Et je comprenais sa douleur, je comprenais ce sentiment, le cœur broyé en mille morceau alors que l'on voyait l'être aimé passer les portes pour ne plus se retourner. Je me rappelais ce moment comme si c'était hier, le revoyant derrière mes paupières chaque fois que j'essayais de trouver le sommeil mais il me semblait que l'obscurité apportait son lot de pensée négative plutôt que de bons souvenirs que je parvenais plus aisément à conjurer pendant la journée, comme s'ils étaient illuminés par les sourires de Loin.
Voir mon amie, Raeryan, sujette à ces troubles, partager cet émoi, je me sentais la force de garder la tête haute et de rassembler tout le courage dont je disposais pour avancer. J'avais trouvé en elle, dans sa souffrance, un point sur lequel me concentrer pour ne pas me morfondre de mon côté, ressentant le besoin de passer au second plan comme j'en avais l'habitude. Mais j'étais à court de mots, de paroles de réconfort quand je ne pouvais me convaincre moi-même de leur retour et de la bonne marche de cette quête. Je m'inquiétais des périls qu'ils encouraient sur le chemin jusqu'à Erebor, j'avais connaissance de la marche des orcs, de la présence d'un dragon entre les murs de la montagne et je ne pouvais que frissonner d'effrois en imaginant ce qu'ils risquaient pour nous. Et malgré le froid que je ressentais en moi, un froid qui ne pouvait être arrangé à l'aide d'une couverture, je ne voulais qu'une chose, prodiguer le peu de chaleur que je possédais pour soulager Raeryan comme elle savait elle-même soulager les maux des autres. Alors je la pris dans mes bras, la berçant doucement comme je sais qu'une mère berce son enfant caressant ses cheveux d'une main tout en frottant son dos de l'autre, la sentant se détendre et se redresser dans mon étreinte. Je ne pouvais que m'estimer heureuse d'être à même de l'aider comme cela, juste en lui apportant une oreille et une épaule amicale.

Chuchotant doucement un petit air apaisant, je sentais la paix refaire surface mais ce ne fut que de courte durée alors que son petit protégé arriva en trombe, parchemin en main pour venir s'écraser contre mon amie. Je regrettais l'éphémèrité du moment que nous avions passé, regrettais de ne pas avoir pu échanger plus longtemps mais je savais que nous aurions l'occasion de nous revoir. Après tout, nous n'allions pas quitter la montagne de si tôt et il fallait bien trouver à nous occuper plutôt que de nous tourner les pouces jusqu'à les user.
M'écartant de mon amie pour lui laisser de la place dans ces joyeuses retrouvaille, je me rasseyais à la table mais je n'eus pas le temps de me saisir de ma tasse pour en terminer le contenu que Loin arrivait à son tour. Je crus percevoir en lui une courte hésitation avant qu'il ne se décide à venir prendre place sur mes genoux où je l'aidais à se hisser pour qu'il y tienne confortablement. Il tenait lui aussi un parchemin entre les mains et avant que je l'interroge à ce sujet, il me montra le dessin qu'il avait fait.
Mon visage se prit progressivement d'une teinte cramoisi à l'image de son dessin à l'idée qu'il ait pu nous imaginer, Thorin et moi, en train de nous embrasser, avant de blêmir subitement face aux explications qui suivirent fixant les personnages flottant dans le ciel. Mal à l'aise, je ne savais que dire face à leur présence, mon cœur se serrant douloureusement dans ma poitrine en décryptant les quelques runes tracées maladroitement sur le papier mais je n'eus pas besoin de chercher mes mots plus longtemps alors qu'il me prenait de court, demandant à m'appeler maman.

J'ouvris la bouche, m'apprêtant au préalable à refuser poliment en pensant à sa mère qui l'avait quitté si jeune mais je n'en eus pas le cœur devant l'expression de mon petit Loin. Sans doute avait-il senti que j'allais refuser alors qu'il enchaînait très vite sur leurs plans à venir mais avant que cette idée ne s'insinue dans son esprit et qu'il ne voit cela comme un échec, je l'embrassais sur le haut de la joue, ébouriffant ses cheveux en souriant. Je peinais à trouver les mots mais je ne pouvais pas lui refuser cela, malgré tout mon ressenti, je ne pouvais lui faire cette peine et je me sentais flattée. Dans mon cœur, il était comme mon propre fils alors que nous partagions un tout autre lien de parenté et si c'était ce qu'il voulait, j'étais prête à lui offrir cet amour sous la forme nécessitée.

« Pour de vrai. »

Je pouvais bien mettre un vent à tous les scrupules que je ressentais, pour lui, et que j'apprendrais à surmonter avec le temps. S'il en avait moins que moi à ce sujet, je pouvais bien lui offrir cela.
Raeryan semblait heureuse du tour que cela avait pris et je me sentis quelque peu soulagée que ce soit si facilement accepté. Alors j'acceptais avec joie de reprendre un gâteau pour fêter cela. Me levant de ma chaise, tenant mon petit Loin dans mes bras, j'emboîtais le pas à la naine en direction du salon. Je m'exclamais alors en souriant doucement à sa proposition.

« Ce n'est pas de refus, je crois que j'ai mérité d'en manger au moins trois de plus ! »

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Meruva, Loìn, Taràk & Raeryan

Loìn était un petit bavard, il s'en était rendu compte dès l'instant où il avait ouvert la bouche pour expliquer tout son dessin alors que peut-être que tout le monde s'en moquait. En plus, peut-être qu'il allait vexer Taràk qui allait pensé qu'il lui volait aussi son petit moment avec Raeryan... ? Oops.. il s'en voulait du coup mais ce n'était rien comparé à la tension qui le gagnait quand il se trouvait à attendre la réaction de Meruva. Elle allait refuser, il en était certain et dans ce cas tout le monde serait déçu, parce qu'il voyait bien que Raeryan était contente qu'il dise ça, mais si cela gênait la naine qui s'occupait si bien de lui désormais, il ne voulait pas l'y obliger... et il ne voulait pas non plus rendre Taràk triste si lui devenait tout triste à cause du refus, ou parce qu'il se révèlerait trop joyeux si elle acceptait, alors que son jeune ami avait encore son deuil à faire... Raeryan lui avait expliqué que le deuil c'était différent pour tout le monde, mais qu'on avançait tous... il voulait que son copain fasse pareil. Après tout, les mamans qui sont au ciel elles sont contentes quand leurs enfants ils vont mieux... n'est-ce pas ? C'était il y a longtemps en plus, papa lui avait déjà dit qu'il avait le droit de ne plus être triste, que c'était normal que la douleur s'en aille pour laisser seulement le meilleur... les bons souvenirs... et s'il ne pouvait pas encore s'imaginer avoir dans son cœur un autre papa ou un autre grand-frère, il se voyait bien avoir une nouvelle maman qui n'allait pas lui faire oublier la vraie et un petit-frère.

Alors que l'idée menaçait de faire venir tôt ou tard des larmes dans ses yeux clairs, Loìn affichait soudainement une belle rougeur et un petit sourire quand Meruva venait déposer un baiser sur sa joue, puis il riait à cause de geste qui mettait ses cheveux dans un désordre plus grand encore alors que raisonnait dans son oreille la réponse qu'il voulait entendre, ce 'pour de vrai' qui voulait dire qu'au final, malgré tout ce qu'il pensait, il n'allait pas être rejeté par la personne qui prenait désormais grand soin de lui. Intimidé tout de même par ce changement désormais officiel – enfin en tout cas, ce n'était plus un simple espoir dans son cœur – Loìn finissait par embrasser la joue de Meruva avant de se laisser porter, ses petits bras autours du cou de la femme pour aller manger de ce délicieux gâteau qui menaçait de faire gronder son estomac d'ici peu de temps. Trois gâteaux ? Waou ! Il savait que sa nouvelle maman était une gourmande ! Maintenant elle ne pouvait plus le nier ! Enfin... lui aussi, preuve en était qu'il venait de se saisir non pas d'un, mais de deux morceaux de dessert, un dans chaque main.

« Oh chai chro bon ! Nomnomnom ! »

La première part engloutie, Loìn fit un clin d’œil à Taràk avant de se lancer dans le récit de leurs aventures dans la lointaine chambre de la montagne – un petit talent pour les histoires non ?

« Bah... déjà j'ai raconté l'histoire avec les moutons et Taràk il a beaucoup rigolé ! Et puis... » une lueur mutine anima son regard jusque là trop sage pour être vrai : « On a parlé de trucs secrets de grands garçons et on a fait des dessins. Mais le mieux, c'est que du coup dans la chambre on a trouvé un nouveau copain tous les deux, et ça c'est trop bien ! »

Cet enfant était décidément parfois trop sage pour son propre bien dans ses paroles, mais il le pensait et se cachait ensuite derrière la barbe de Meruva, parce que oui, s'exprimer aussi clairement le mettait encore mal à l'aise et cet endroit reste une bonne cachette.

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Meruva, Loìn, Taràk & Raeryan

A peine avait elle eu le temps de digérer l’absence de Dori que s’était pointé devant elle une nouvelle famille. Elle qui depuis tant d’années pensait que ce genre de bonheur resterait à jamais hors d’atteinte, voilà qu’elle se retrouvait avec un petit nain sur les genoux, tout sourire et qui lui avait fait l’honneur de devenir sa nouvelle référence. Rien que d’y penser, Raeryan eu une immense vague de chaleur la traversant, comme le vent soufflant dans ses boucles brunes les rares fois où elle a l’occasion de le sentir passer sur sa peau. Taràk lui insufflait quelque chose de nouveau, une autre vie, et c’était tout autant grâce à la présence de Meruva et de Loin. Une amie, sur qui compter, qui aurait cru cela ? Raeryan avait enchainé les mauvaises nouvelles depuis le départ de Dori, depuis le départ de Laknir. Elle s’était sentie seule, abandonnée, un trou dans le cœur finalement comblé par l’amour et l’attention qu’on lui portait désormais.

Que diraient ces disparus s’ils voyaient Raeryan devenue mère sans crier garde et au prix fort ? Ils seraient sans aucun doute heureux de voir que malgré les obstacles, le courage de Raeryan ne reste pas en légende. La naine à la volonté de fer, transmise par ses aïeuls avait beau pleurer la nuit venue, les sourires qu’elle lançait présentement avaient un tel pouvoir que l’obscurité semblait s’éloigner en de futiles cauchemars. Meruva et elle allaient sans aucun doute se revoir afin de parler de tout ceci, elles avaient bien des choses à se raconter, des conseils à se donner. Raeryan comptait tout autant sur ses mots pour choisir ce qu’il y avait de mieux à faire pour elle, pour Taràk, pour sa famille et Dori. Tant de choses s’opposant les unes les autres qu’un peu d’aide extérieur lui serait bien utile à son cœur. Quand à Loin et Taràk, deux jeunes pousses qui n’avaient pas été chanceux par la vie se voyaient récompensés de leurs efforts en ayant la possibilité de compter l’un sur l’autre tout comme sur leurs protectrices. Un large sourire éclaira le visage de la naine, tandis qu’elle levait ses yeux brillants vers son amie à l’entente des activités qu’ils avaient faites lorsqu’elles étaient occupées à discuter.

Elle fut heureuse de savoir que Taràk avait laissé de côté sa timidité pour se faire un nouvel ami, qui plus est un véritable frère sur qui il pouvait compter et avec qui il grandirait au vu qu’ils seraient amenés à souvent se retrouver. Serrant son protégé contre elle, elle le senti fatiguer. On ne la fait pas à une guérisseuse, rien que de sentir son rythme cardiaque diminuer lui indiquait là une grosse fatigue. Raeryan pencha la tête pour regarder Taràk, glissant sa main dans ses mèches avant de déposer un baiser sur son front et le laisser se caler contre elle s’il voulait se reposer. Elle s’était tellement attachée à lui, c’en était effrayant mais son instinct maternel déjà bien développé avec Loin s’épanouissait davantage avec les sourires de ce petit nain. Elle était heureuse de l’avoir avec elle, de se sentir responsable de lui et de contribuer à ce qu’il ait la meilleure vie possible.

Ils dégustèrent quelques cookies de plus, entre les discussions amusantes menées par Loin et les remarques de Meruva à ses dires. Elle observait d’ici naitre une belle complicité entre eux, récompensée par la jolie demande de Loin. Raeryan avait su que confier Loin à Meruva était l’une des meilleures choses à faire. Elle était si douce, si gentille, intelligente et responsable, qu’avoir ce nain sous sa responsabilité ne l’avait nullement effrayée bien qu’elle l’ait rencontrée au même moment que lui. Il y a des choses qui n’ont pas besoin d’être prouvées par des dires, par des gestes. Elle qui avait toujours appris à faire des preuves par trois s’était retrouvée au dépourvu de ce qu’on appelle les sentiments. Dori avait été le premier à déposer un baiser sur son cœur, rendant toute émotion pour lui totalement hors contrôle. Quoi de plus à dire, lorsque l’évidence se révélait simplement dans un regard ? Elle le comprenait désormais, grâce à Meruva, Raeryan avait ouvert les yeux sur bien des choses qui s’étaient passées ces dernières années.

L’avenir semblait se dessiner de manière plus prospère, même si certains choix restaient à faire. Dans un regard empli de tendresse et d’attention, la naine vit son protégé à moitié endormi dans ses bras, de ses petits doigts entortillant ses cheveux. Elle se demandait s’il serait d’accord pour partir vers Erebor avec elle en sachant ses racines ici. Elle n’allait pas lui parler de ce qui pesait sur son cœur pour ne pas influencer ses choix. Peut être avait il perçu dans ses yeux, lorsqu’elle contemplait le pendentif ornant son cou, l’amertume et le mal l’emportant lorsqu’elle se retrouvait seule. Elle aimait Dori, maintenant, c’était certain. Le reste de son avenir allait seulement dépendre de Taràk, s’il souhait partir et grandir auprès de Loin ou rester avec ses origines dans le berceau qui l’avait vu naitre.

Les quelques heures durant de l’après midi qu’il leur restait, ils discutèrent joyeusement autour de leurs thés et de leurs jus de fruits. Et lorsque les cookies vinrent à manquer c’est qu’il était désormais temps de partir. Raeryan accompagna ses deux invités, portant Taràk fatigué dans ses bras. Inutile de leur préciser qu’ils pouvaient venir lorsqu’ils le voulaient, car sa porte leur serait toujours ouverte.

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