Sujet: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Lun 20 Avr 2015 - 23:06
Peur au Pays de Bree
La battue
La peur règne en Eriador, diffusant une odeur âcre dans le vent, une odeur teintée de celle du sang des victimes faites par la bête. Laquelle des deux a le plus attiré les charognards qui se font toujours plus nombreux aux alentours de Bree ? Leurs cris affamés et malsains troublent la tranquillité de la ville et ses habitants sont peu rassurés, n'osant plus sortir la nuit de peur d'être sa prochaine victime. On tremble, on parle, la raison laisse la place à la folie et les actes ne sont plus réfléchis. Une ombre qui semble venir de Mirkwood s'étend sur la région, s'étendant de par les Monts Brumeux et s'élevant vers les nuages, toujours plus sombre, toujours plus oppressante... mais l'heure n'est plus à la peur. Les rumeurs disent qu'elle est au Sud de Bree, le maire de cette petite ville en offre même 100 pièces d'or pour quiconque lui en ramènera la dépouille. Mais même les plus braves, même les meilleurs, ou encore ceux qui ont été attirés et motivés par la récompense, ne semblent pas avoir réussi à mettre la main dessus, au risque de se la voir arrachée. L'attente se fait longue et les victimes toujours plus nombreuses. Il n'est plus temps de la chasser en solitaire : il est temps d'unir les ressources.
Brandissant fourches et flambeaux, haches et épées, braves paysans et fiers guerriers sont appelés à la chasser. L'union faisant la force, une battue a été organisée par le maire qui veut voir cette menace réduite à néant à tout prix, tout autant que les gens qui craignent pour la sureté de leurs familles. Un appel a été lancé, les hommes s'amassent à la sortie Sud de la ville et même les moins courageux ont apporté une arme de fortune, le cœur gonflé par le courage du nombre. La battue ne va pas tarder à être lancée quand le soleil commence à décliner sur l'horizon car tout le monde sait que la bête sort la nuit, pour chasser dans l'ombre. Alors, ils commencent à se déployer, s'étendre en ligne sans perdre leur voisin de vue.
Les esprits sont échaudés et l'excitation est à son comble, la battue peut commencer.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 24 Mai 2015 - 0:39
Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde ) Le feu chatoyant et bienfaiteur de l’âtre crépitait avec convoitise dans la cheminée, adoré par les plus frileux qui formaient comme une ronde autour d’elle désireux de venir y chauffer leur corps et leur cœur à la douce chaleur qui en émanait. Il n’y avait jamais eu autant de monde de rassemblé dans l’auberge du poney fringuant que ce soir. Tous les hommes, adultes et jouvenceaux s’étaient réunis en ces lieux faisant de l’auberge leur quartier générale pour la traque qui se préparait. Le départ était imminent. Tous les courageux et hardis étaient les bienvenus. Il n’y avait jamais trop de prétendant quand il s’agissait de mettre fin au règne de terreur d’une bête dévastatrice. Sa notoriété avait gagné l’intérêt des gens jusque dans l’Est et bientôt les villages chuchotaient plus de rumeur sur cette créature que sur le grand Smaug lui-même. L’Ouest accusait l’Est pour sa négligence tant dis que l’Est se dégageait de toute responsabilité et pendant qu’ils se querellaient à désigner un coupable, la bête sévissait avec plus d’intensité gagnant chaque jour plus de pouvoirs. Bree s’apprêtait à sombrer sous la domination de ce cauchemar fantôme sur lequel aucun guerrier n’avait jamais eu le contrôle. Il était temps que cela cesse une bonne fois pour toute. Le courage des hommes s’unissait sous une même bannière et ce soir allait se décider le sort de ce monstre infâme.
Tapis dans l’ombre qu’offrait un coin de la taverne, Murtagh savourait sa bière, bien cachait sous son capuchon à écouter les diverses discussions des chasseurs. La pièce entière vrombissait de chuchotements suintant la crainte et des superstitions puériles. Rien en somme qui puisse être d’un intérêt quelconque pour le rejeton de Morgoth qui, comme tous le monde, attendait que le cor sonne la chasse. Il aurait très bien pu jouer le loup solitaire et prendre de l’avance sur les autres mais pourquoi se fatiguer à travailler seul quand on s’apprêtait à lui mâcher le travail ? Tout ce qu’il avait à faire c’était boire, écouter, suivre et ensuite agir. Hors de question de s’encombrer inutilement d’une concurrence déloyale avec laquelle il serait forcé de partager son butin qu’il réservait à Kiria. D’ailleurs, il espérait bien la croiser sur la route et avoir le plaisir de combattre à ses côtés. Près d’elle, le sang devenait plus enivrant encore que l’or. Les flammes rebelles de la cheminée offraient un peu de courage à ces visages pétrifiés de terreur qui semblaient désemparés et dépassés par les évènements. Le doute et l’anxiété si ce n’est le désespoir s’était déjà emparé de certains regards. Ceux-là avaient sans doute compris que leur inexpérience les conduirait à une mort certaine mais le choix ne leur était plus proposé. Le village devait se soulever et les plus aptes à combattre se devaient de répondre à l’appel des armes pour le bien et la sécurité de Bree. Cela n’avait que trop duré et malgré cette cohésion de groupe, certaines consciences demeuraient éteintes. Murtagh observa un gamin, armé d’une plus grande résolution que la plupart des hommes ici présent dans la pièce. Ses traits juvéniles surlignaient son très jeune âge mais derrière cela, la force qui se lisait dans ses yeux semblait venir des frontières même du temps. Combien d’âme guerrière avait nourri ce regard ? Quelles horreurs lui avaient permis de trouver cette assurance dans ce poing fermement serré sur sa faux ? Murtagh n’aurait su le dire. Mitigé entre l’admiration et la pitié, le semi-orc ne donnait pas cher de lui. Quand bien même le poids de ses convictions, il n’en demeurait pas moins une cible vulnérable et facile pour une bête aussi maligne et expérimentée qu’elle.
Une marée humaine commença à envahir la pièce obligeant Murtagh a pencher un peu plus son nez sur la table. Ca aurait été dommage qu’il détourne l’attention de ces « braves » paysans surtout en vu du nombre qu’ils étaient. Le pauvre petit bonhomme ne tarda pas à se faire chahuter comme un bateau charrié sur une mer houleuse et capricieuse. On le heurta avec insignifiance et les rares regards qui se posaient sur lui témoignaient de l’exaspération qu’il inspirait aux autres. Pourtant l’enfant demeurait debout, la même braise dans le regard et la même vigueur dans le poing. Rien ne pouvait l’atteindre ni l’ébranler pas même les bousculades. Qu’avaient-ils de plus que lui sinon des centimètres ? Plus que l’ignorance à son égard, ce qui faisait rougir le visage du garçon c’était cette couardise qu’il décelait chez certains de ces adultes prétentieux. Il y eu des exclamations, des cris d’encouragements, des éclats de rires et de la vantardise insolente, une explosion de vociférations humaines pour mieux dissimuler la frayeur de ces fermiers et habitués du comptoir. Puis enfin, quand le moment tant attendu ou redouté arriva, les hommes se dirigèrent tous vers la sortie le pas tantôt entreprenant, tantôt hésitant. L’auberge qui, il y a encore quelques instants, fourmillait de monde à la manière des églises les jours de messe, arborait désormais un aspect apocalyptique et abandonné. Seule demeuraient encore le semi orc et l’enfant qui se relevait difficilement après s’être fait bousculer. Murtagh termina sa bière et s’arrêta au niveau de l’enfant qu’il fixa de son regard étincelant et intense. Le jeune homme ne le remarqua que lorsqu’il s’exprima et c’est sans la moindre frayeur qu’il observa son interlocuteur mystérieux.
- Les morts ne connaissent pas la honte, mais ils puent horriblement. Ta pestilence et ta négligence, c’est tout ce qu’on se rappellera de toi si tu décides de passer cette porte avec la même détermination.
Malgré le cynisme de ses paroles, une vérité plus profonde en émanait, qui, si le jeune homme avait autant de jugeote que de courage, pouvait le sauver de la folie qu’il s’apprêtait à commettre. Le semi orc passa à ses côtés, paya le tavernier et alors qu’il s’apprêtait à pousser la porte battante de l’auberge, il jeta un ultime regard par-dessus son épaule.
- En fait l'important ne serait pas de réussir sa vie, mais de rater sa mort.
Puis il laissa l’enfant sur cette réflexion, espérant ne pas trébucher sur son cadavre dans les heures qui suivront la traque. Adressant un regard inquisiteur à la voûte céleste, Murtagh constata sans surprise que cette dernière était chargée de cumulus donnant cette impression folle que le ciel était à porté de main. La pluie n’allait pas tarder à s’abattre sur les épaules déjà si fébriles de nos aventuriers lavant la boue de Bree qui se teinterait bientôt du sang de ses habitants. Une triste et sanguinaire nuit attendait les villageois qui ne se doutait certainement pas qu’un intrus s’était infiltré dans leur rang, bien décidé à les éliminer les uns après les autres pour s’assurer une pleine victoire. Murtagh suivit le cortège, armé d’armes plus convaincantes qu’un fourchet ou une faux. Son sabre frémissait d’un plaisir malsain, tandis que sa dague s’agitait dans son fourreau. Il ne s’était pas encombré de son arc, il désirait demeurer léger et leste et surtout affronter en combat loyal la créature. Dans les rangs se mélangeaient les euphoriques excités par la chasse et les terrifiés, focalisés sur leur mort prochaine. Qu’ils étaient pathétiques. Ce sont ces mêmes braillards qui seront les premiers à se débiner quand les choses viendront à se corser, ce qui, d’un certain point de vue était avantageux pour Murtagh. La nuit suivait son court glissant dans ses heures les plus sinistres et menaçantes alors que le groupe continuait sa marche ininterrompue vers le repaire de la bête quelque part dans le sud du Bree.
Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Mar 23 Juin 2015 - 20:35
Ne me sous-estime pas
De gros nuages s'accumulent, avancent paresseusement dans le ciel sombre dénué de lune et d'étoiles. Cette nuit risque d'être la plus sombre et l'une des plus dangereuse. Et tu n'es pas la seule à en avoir conscience. Calée dans un coin du fameux Poney Fringant, sirotant une bière tiédie, tu regardes silencieusement ces hommes brailler à tout va, parlant à gueule bec, créant ainsi une symphonie baryton et discordante désagréable pour tes ouailles. Cela fait trop longtemps que tu as fuis la population et cela s'en ressent dans ta patience. Elle tremble, s'ébranle, se fissure, mais tu tiens bon. Résistante à l'envie de tous les massacrer pour recouvrer ce silence que tu apprécies tant. Si ce n'était pour cette bête et la récompense promise, cela aurait fait longtemps que tu les aurais tous tués. Mais tu n'en fais rien. Ils sont de bons appâts, seulement utiles pour attirer la créature.
On te bouscule brusquement et du liquide choit sur les vêtements de ton gêneur qui se retourne et te fusille du regard. Dans ses yeux, tu y reconnais l'anxiété, l'agacement et cette lueur qu'ont les hommes persuadés de leurs supériorité. Cela ne manque pas. Il tente de te rabrouer dans ce flot de paroles incessantes, et tu entends vaguement qu'une femme n'a pas sa place ici et que tu ferais mieux de décamper si tu ne veux pas qu'on prenne ta vertu de force. Manifestement, il ne sait pas qui tu es et ce dont tu es capable de faire. Ce n'est pas bien grave.
Il va bientôt l'apprendre.
Il glapit et la peur remplace toutes ses autres expressions. Il ne s'attendait pas à cette réponse tandis que tu le regardes avec froideur et cruauté. La pointe de ta dague se plantant contre son pénis. Qu'il tente de reculer et tu appuieras plus fort.
Voilà ce qu'il en coûte à ceux qui osent te sous-estimer.
Tu n'as pas besoin de prononcer un seul mot qu'il bafouille des excuses, tenant manifestement à sa virilité plus qu'à sa propre vie. Affligeant. Tu retires alors ta lame et il ne lui en faut pas plus pour déguerpir la queue entre les jambes. Dans tous les sens du terme. Tu pousses un soupir et délaisses ta bière imbuvable avant de quitter l'auberge aussi discrètement que possible. Tu n'as jamais escompté partir avec eux. Incapables qu'ils sont, ils ne feraient que te ralentir.
Tu te diriges vers l'écurie, ne perdant pas de temps. Tu tiens à pister la trace de la bête avant tout le monde. Ta jument se rebiffe légèrement, elle sent, comprends le danger que vous allez devoir affronter dans le noir total. Tu la flattes, la rassures. Tu seras là pour la protéger, pour lui dire de fuir lorsqu'il le faudra.
Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 28 Juin 2015 - 14:46
La nuit n’était pas encore tombée mais pourtant, les nuages bas et la clameur des hommes dans l’auberge annonçaient déjà qu’elle serait noire. Sans étoile, mais aussi signée d’une conclusion en demi teinte. Il y aurait des morts, ce soir. Gilfred le savait, le sentait jusqu’au plus profond de ses os. Dans l’écurie sombre, sa pelle à la main, il tendait l’oreille, attentif, étrangement désireux d’entendre les acclamations et cris de ceux qui partiraient ce soir au devant de la Bête. Ils avaient quelque chose d’hypnotisant, ces cris. Pour autant, les frissons qui traversaient le garçon était bien plus signes de peur et d’appréhension que d’excitation. Mais dès le lendemain, si les Valar le voulaient bien, la Bête ne serait plus et il pourrait retrouver le sommeil. Les charognards finiraient par s’en aller, le festin se terminant avec les cadavres des braves dont l’esprit s’échauffait justement en cette minute.
La porte du Poney Fringuant s’ouvrit soudain, laissant soudain sortir une lumière jaune sur la cour qui s’assombrissait de plus en plus, et les mains du villageois s’agrippèrent de plus belle à sa pelle, son souffle restant en suspension une demi seconde. Pourtant, ce n’était pas encore le départ des Chasseurs de Bêtes. Non, seule une figure plutôt fine passa le pas de la porte, cette dernière se refermant derrière elle. Sans savoir pourquoi, Gilfred recula de deux pas pour prendre abri plus profondément dans le noir de l’écurie. Il observa la silhouette s’avancer vers lui et se diriger vers un cheval dans une des stèles. C’était une femme, au visage sévère et concentré, avec dans les yeux une flamme qui le fit frissonner de nouveau sans en comprendre la raison. Le froid, sans doute. Rien de plus, se dit-il. Pour autant, il préféra rester sans broncher dans son coin, et la regarda flatter sa monture avant de partir en direction de la porte sud. La porte sud…. Abasourdi, le manant suivit sa trace sur quelques mètres, comme afin de mieux la voir s’éloigner, se demandant quelle folie pouvait amener une Dame à se lancer ainsi au devant d’un tel danger. L’or ne servaient plus à rien, lorsque l’on était mort, disait-il. C’était une phrase qu’il avait répété plus d’une fois après l’annonce de la récompense dorée par le Maire. Et plus d’une fois, les inconscients appâtés par le gain avaient été retrouvés déchiquetés. Non, l’or ne servait à rien une fois mort. Et lui, tenait bien trop à la v-- Mais soudain, la porte de la taverne s’ouvrit de nouveau, allant heurter le mur dans un bruit sec tandis qu’une foule d’hommes armés en sortaient déjà à bon pas, dans un brouhaha digne de la pire fête de village. Se rendant compte de sa position au centre de la cour, Gilfred fit un pas en arrière, soudain pris d’une terreur vive, mais il n’avait pas même finit d’esquisser ce mouvement que déjà, un bras venait se plaquer dans son dos, l’empêchant de reculer d’avantage, et le poussant soudainement en avant sur le chemin.
- Gilfred ! J’aurais jamais cru que tu te joindrais à nous ! - Hey, l’es moins couard que ce que je croyais, le ramasse merde ! - Une pelle ? Ta fourche aurait peut-être été plus indiquée, tu sais. - C’est pas grave, il servira tout juste d’apéritif à la Bête pour qu’on ait le temps de la tuer, au pire.
Les hommes autour de lui se mirent à rire tandis que, les yeux ouverts grands comme des soucoupes et le souffle coupé, Gilfred se retrouvait bientôt traîné jusqu’à la porte sud sans avoir pu protester. Et voilà que l’on se mettait en ligne...
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 28 Juin 2015 - 20:50
Elfias descendit la fin de sa chope d'une seule traite, la frappant contre la table dans un geste brutal quand elle fut vide. C'était sa quatrième depuis qu'il était arrivé mais il lui en faudrait bien plus pour être en condition avant d'aller chasser la bête. Oui, car ce soir, ils allaient participer à la battue et enfin débarrasser Bree et les environs de cette chose qui semait la terreur sur son passage. Les hommes du village s'étant porté volontaires étaient réunis au Poney Fringuant, partageant des bières réconfortantes avant de partir. Les rires étaient forcés et la nervosité ambiante était à peine camouflée par les blagues de mauvais goût lancées à droite et à gauche dans le but de dédramatiser la situation. Car depuis que la bête était arrivée, de nombreux hommes valeureux avaient perdu la vie en voulant la tuer. La récompense avait motivé les plus braves, et aujourd'hui ne restaient que le bas peuple. Mais Elfias n'était pas inquiet pour autant. Ceux qui avaient péri étaient partis en chasse seuls, attirés par l'appât du gain, et ils avaient été trop bêtes pour penser s'en sortir seuls ! Ha ! Tout ça pour ne pas partager les cent pièces d'or... Elfias lui aurait bien aimé gagner les cent pièces d'or, car il aurait pu investir dans une meilleure charrue pour labourer ou même s'acheter un cheval pour les champs. Mais il n'avait pas été idiot au point de partir avec sa fourche à la chasse à la bête. Il serait mort, évidemment. Et alors qui aurait été là pour aider Ma' à la ferme ? Personne. Alors voilà, il n'était pas parti. Mais après avoir enduré encore des jours et des jours à vivre la peur au ventre et à entendre les cris des gens au loin... Quand le maire avait organisé une battue, il n'avait pas hésité à prendre les armes. Cette fois, ils seraient nombreux, et la bête, quoi qu'elle soit, ne pourrait s'en sortir vivante. Et Ma' serait fière de lui.
Après avoir bu deux bières de plus, l'heure du départ fut annoncée et Elfias se leva avec ses compères du village. Ici, tout le monde se connaissait - mais tout le monde ne s'entendait pas forcément bien. Elfias avait souvent eu des différents avec les hommes du village, mais ils n'étaient pas une espèce bien rancunière ; une fois qu'ils s'étaient tapé dessus plusieurs fois, ça allait mieux. Bien que certaines rancœurs restent plus vives que les autres, mais cela avait souvent à voir avec les femmes, ça. Ils sortirent et se dirigèrent vers la porte sud en parlant fort et en riant à gorge déployée pour montrer qu'ils n'avaient pas peur. Elfias se saisit de sa fourche qu'il avait laissée à l'entrée de la taverne et suivit la foule, serein. Il aperçut Gilfred un peu plus loin et éclata de rire quand le vieux Herbert le poussa devant eux, l'embarquant dans leur chasse bien contre son gré. Ils arrivèrent à la porte sud et se positionnèrent en ligne, attendant sûrement des indications. Elfias se tenait debout à la gauche de Gilfred et le regarda avec un sourire narquois. Il lui donna un petit coup dans la jambe avec le manche de sa fourche.
"Allez fouille-Merde, c'est ton jour de gloire aujourd'hui. J'espère que t'es prêt à courir vite."
Il eut un petit rire et planta sa fourche dans la terre, pressé de partir à la chasse. Il se demandait qui ils pouvaient bien attendre...
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Lun 29 Juin 2015 - 21:00
Tout le monde, au village de Bree, connaissait bien Peredur, l'éleveur de cochons. Si le bonhomme qui sentait autant que ses bestiaux n'avait pas plus de cervelle qu'un porc en rut, il avait des qualités non négligeables lorsqu'on vivait dans un bel hameau comme Bree ; il avait un certain charisme en public, savait parler fort et distinctement, et se faire respecter par la plupart des autres hommes. Peredur n'était pourtant qu'un moins-que-rien, comme tous les autres habitants de Bree, mais une petite étincelle en lui l'avait élevé au rang de meneur parmi d'autres meneurs. Ce fut lui qui parla à l'auberge, en compagnie de deux autres hommes tout aussi caractériels que lui, pour rassurer les autres, les encourager surtout et aussi décider d'une organisation plus ou moins bonne pour éviter un maximum le véritable massacre. Autant ne pas dépeupler Bree de toute la gente masculine, valide et capable d'enfanter, ce serait malheureux...
L'énergie de Peredur et de ses deux acolytes de voix fut alors offerte à foison et, le cœur plein d'allégresse et d'une nouvelle bravoure, l'assemblée entière s'élança vivement au-dehors, en direction de la Porte Sud. Peredur marcha d'un pas assuré, rapide malgré sa bedaine balotante, la bouche pincée en une moue déterminée. Son poing serrait sa fameuse fourche qui servait à nettoyer la fosse aux porcs de leurs excréments. La foule s'arrêta à la Porte même, il en fit alors le tour pour se positionner tout devant, faisant face à tous ces visages, imberbes, juvéniles, ridés, barbus, chauves, borgnes. Il se racla la gorge, cracha un glaire dans la boue dans laquelle ils pataugeaient tous et se mit à clamer la démarche à suivre. Les gens toussotaient, fuyaient son regard, et Peredur crut même entendre de légers sanglots quelque part derrière les autres. Ayant fini son discours un peu misérable, cela va de soi, il fut peiné de voir à quelle vitesse le courage de tous ces hommes s'était rapidement effondré. Tant pis pour eux. Il n'était pas leur mère.
« Allez, bande de sacs à foutre ! On y va ! »
D'un même pas cadencé, comme une armée bancale, ridicule et le contraire d'homogène, ils s'avancèrent tous en pleine nature, leurs armes de fortune bien en évidence, leurs regards farfouillant chaque arbre, chaque bosquet, chaque rocher dans l'attente craintive d'en voir surgir la mort personnifiée, la Bête dévastatrice.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Sam 4 Juil 2015 - 22:09
Lucian entra au Poney Fringant avec la même intention que les autres; tuer la bête. Oh évidemment, ce n'était pas un chasseur ni même un traqueur.
Il avait toujours tuer en suivant les règles édicter par le responsable de la ville. Au cours de sa carrière de bourreau, il avait tué de différentes manières les condamnés à son plus grand plaisir. Il s'installa à une table ou quelques hommes du village étaient déjà assis, ces derniers reconnaissant le bourreau, se levèrent précipitamment pour aller à une autre table. Les gens s'écartaient pour le laisser passer, ils l'évitaient comme on évite une maladie contagieuse. Lucian eut envie de rire, ces hommes là avaient peur de lui à cause de son métier et ils allaient hurler à tous le monde que ce seraient eux qui tueraient la bête, est-ce que c'était une vague plaisanterie ? Il ne pensait pas à ces gens-là comme de grands tueurs. Lucian se passa la main dans les cheveux, cheveux qui étaient recouverts par une capuche noire. Il commanda un whisky, il lui fallait quelque chose de fort ce soir. Il vida le premier d'un coup et en demanda un deuxième qu'il avala tout aussi rapidement. Il grignota un morceau de viande laissée également à sa demande. Il n'allait pas se battre l'estomac vide. Après avoir mangé son maigre repas, il épousseta rapidement sa chemise pour enlever la poussière, il se lécha les doigts. Il regarda l'état d'ensemble de ses vêtements et de ses bottes, il grimaça. Quelques tâches de sang étaient restées sur ses chausses et ne risquaient de partir qu'avec de grosses difficultés. Lucian était quelqu'un de très soigné qui faisait attention à son apparence mais là, il n'y avait rien à faire. Il avait torturé quelqu'un plus tôt dans la journée et il n'avait pu passer chez lui se nettoyer un peu avant de revenir. Lucian vit également une femme entrée dans le Poney Fringant. Il resta stupéfait, quelle folie l'avait conduise ici ? Une mercenaire apparemment en voyant ses armes et sa façon de bouger. Il avait peu de points communs avec les mercenaires, il se faisait payer certes mais lui restait au même endroit. Le mercenaire était dépendant de ses clients. Au fur et à mesure que le temps passait, il sentait l'adrénaline monter en lui. Il avait avec lui un couteau de boucher, une petite dague qu'il cachait dans sa botte. Il l'avait mise exceptionnellement pour cette chasse. Il était sortir avec les autres en enfendant quelques hommes importants du village arrangués les autres pour qu'ils aillent participer à la traque. Il se mit automatiquement de côté, il savait qu'il allait devoir chasser avec des autres villageois, cependant ces derniers n'allaient pas sauter de joie. Il serait le dernier choix, celui qu'on devait intégrer et que sans aucun doute personne n'aurait souhaité voir aujourd'hui. Il possédait certains atouts dans sa manche; premièrement il avait déjà tuer plusieurs fois que ce soit des assassins ou des simples membres qui troublait le calme de la ville des opposants politiques Deuxièmement, il connaissait les environs de Bree comme sa poche. Il était enfant quand il jouait dans les bois avec sa mère. Il pouvait retrouver son chemin et s'orienter. En plus, de cela il savait lire et écrire ce que la plupart de ces idiots ne savaient pas faire. Il regardait ces autres congénères avec du mépris. Il observait la foule avec satisfaction en remarquant qu'aucune autre espèce ne s'en était mêlée. C'était l'affaire des hommes, pas de ces satanés créatures mangeurs de verdures et de ses nains qui se cachaient sous terre comme des vers de terres. Ne parlons même pas des hobbits, ces créatures là étaient encore plus inutiles que les autres. ( Lol, je le pense pas rassurez-vous. J'adore Fili et les autres)
Quand il entendit Peredur leur hurler d'avancer, il suivit avec enthousiasme la foule des hommes tout en faisant attention à ne pas trop se mêler à eux. Il était là pour l'adrénaline, l'excitation que le fait de voir tuer ou de tuer lui apportait. Il fit attention où il marchait, observait tout ce qu'il pouvait voir autour de lui. Il savait que la bête pouvait surgir de n'importe ou et attaquer tout ce qui se trouvait à proximité. Il tenait à sa vie, la bête était pourtant destinée à mourir et de sa main si cela était possible. Il n'était pas obligé de lui porter le premier coup. Il se serait contenter de donner le dernier coup pour l'achever. Il aurait eu le sentiment de participer à quelque chose d'intéressant et de totalement différent de sa vie quotidienne remplie de meurtres et de tortures.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Mer 8 Juil 2015 - 10:52
L’après-midi était déjà bien avancé, le soleil était sur le point d’agoniser au loin, quand un fringuant poney faisait son entrée à Bree. Avec sur son dos, un petit homme qui tenait les rênes du bout de ses bras et dont le corps sautillait de haut en bas au rythme des pas de l’animal. C’était Alister qui faisait sa grande entrée. Il avait parcouru des lieues pour arriver jusqu’ici, car il venait du village voisin. On avait tous entendu parler de cette « bête » qui semait la terreur depuis longtemps dont même les chevaliers les plus valeureux n’étaient pas parvenu à la débusquer ! C’est pourquoi Alister répondit présent à cet appel et la récompense était plutôt alléchante pour le simple fils d’un tanneur. Tout le monde avait sa chance de trouver cette bête, même s’il ne dépassait pas les 1 mètres.
Alister attacha sa monture et se dirigea vers le « Poney Fringuant ». Un grand brouhaha se faisait entendre depuis l’extérieur et Alister n’eut aucun doute qu’il était au bon endroit. De toutes les forces que son petit corps lui avait octroyées, il poussa la lourde porte de bois pour voir que la taverne était déjà bien remplie de joyeux de rires enivrés par l’ivresse de cette battue et de la bière. Le petit homme parvenait à se faufiler entre les longues jambes et les tables grâce à sa taille et glissait facilement entre les hommes pour arriver jusqu’au bar. Il se mit sur la pointe des pieds afin que sa main puisse apparaître sur le comptoir et cria à tue-tête que le pauvre voulait une bière pour s’hydrater le gosier. Alister avait beau secouer ses petits doigts potelés, mais aucune boisson ni même un quelconque signe qui indiquerait qu’on l’ait vu ne parvinrent. Seulement un homme bourru et puant la mort elle-même – et encore la mort a des saveurs de roses – l’attrapa par ses brettelles pour le lancer littéralement dehors de la taverne. Ce dernier jura quelque chose d’inaudible pour lui. Alister roula dans la boue de la ruelle et lança son poing dans la direction de ce gredin. Celui-ci allait très vite regretter son geste ; on ne doit pas être violent contre plus petit que soi.
Alors, se ramassant et se relevant – il faut dire qu’il n’avait pas à monter de trop haut – Alister grimpa à l’aide d’une petite caisse sur un tonneau qui se tenait contre la fenêtre de la taverne et resta là jusqu’à la tombée de la nuit. Il savait pertinemment qu’il ne servait à rien d’y retourner, car il se ferait – comme d’habitude – rejeter comme la première fois. Le petit guerrier se contenta de rester là, ramenant ses courtes jambes contre sa poitrine, et à observer les hommes à travers la vitre salle. Tous sans exception alignaient les pichets, certainement pour se libérer et oublier la peur de cette bête. Il y avait ceux qui décompresser par le rire et d’autres qui restaient seuls, silencieux à réfléchir certainement au déroulement de cette battue. Mais Alister n’avait pas peur pour le moment ; il restait sur son tonneau, tranquille. Pour lui, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter pour le moment. Il était là, à attendre et rien n’allait se passer pour le moment. Alors pourquoi paniquer ? Le nain se disait qu’il prendra peur en temps voulu et puis s’il devait mourir cette nuit, et bien il mourra.
La nuit avait désormais déposé son manteau noir sur la voûte céleste quand le groupe d’hommes sortit bruyamment de la taverne. Alister, qui s’était assoupi, se réveilla en sursaut et, le temps de recouvrer ses esprits, sauta du haut de ce tonneau et manqua de trébucher en atterrissant sur le sol glissant. Le petit bonhomme se rattrapa de justesse et courut jusqu’à son poney sous l’escouade d’un homme qui avait pris le commandement de la troupe. Ses courtes jambes le portèrent aussi vite qu’elles le pouvaient – autrement dit pas très rapidement – à son animal qui gardait ses armes sur lui. Il grimpa en toute hâte ; sa dague et son long bâton taillé à l’extrémité s’y trouvaient toujours. S’emparant du bâton, bâton trop grand pour lui qui devait certainement mesurait le double de sa taille et qu’il maniait maladroitement du reste avait été créé par ses soins. Donc, s’emparant de son bâton, il titilla les flancs de son poney avec ses talons et la bête s’excita et partit au quart de tour au galop ! Ses petits sabots raisonnaient sur le pavé de la ruelle et trépigna jusqu’à rattraper le groupe d’homme qui se dirigeait vers une forêt. Alister remonta la troupe en sautillant de haut en bas au rythme des pas de son fier destrier, brandissant tant bien que mal son bâton devant lui.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Mer 22 Juil 2015 - 16:16
Hunt the beast« Patiente un peu, et je te servirai ses couilles sur un plateau d'argent. »La pluie avait fait rage sur le village, mouillant bâtiments et corps refroidis par l’eau qui les avait frappée alors que la nuit était finalement tombée. Dans sa maison qu’il avait construit de ses mains, Zelkan s’était réchauffé un peu de viande du gibier qu’il avait chassé la veille pour réchauffer son corps trempé, alors qu’il avait rangé son stand. Voilà bientôt plusieurs semaines que le pays de Bree était agité par une fervente terreur que Zelkan et pleins d’autres avaient rapidement identifiés, lui aussi l’avait sentit, lui aussi avait sentit la peur s’emparer de lui, mais il l’avait très vite repoussée, le courage l’aidait mieux à réfléchir. Il avait plusieurs fois songé à prendre les armes et affronter la bête seule, mais il s’était très vite rendu compte que cela relevait plus du suicide qu’autre chose. A en croire les rugissements qu’il avait jadis entendu, et les nombreux hommes, femmes et enfants qui avaient disparuent, il s’était rendu compte qu’il s’agissait là d’une bête encore plus énorme qu’un changeur de peau qu’il se souvenait avoir rencontré lors de ses nombreux voyages à la recherche d’un quelconque contrat, lui, l’ancien chasseur de primes, reconvertit en forgeron. Cela aurait été du suicide que d’espérer pouvoir vaincre seul une bête qui semblait aussi énorme. Ce monstre avait laissé des traces et les autorités du village, et des villages environnants en avaient conclus qu’il s’agissait là d’un mal qu’ils ne pourraient pas vaincre aussi facilement. Alors, très vite, bouchers, paysans et autre villageois en colère et las de tant de massacres avaient décidés qu’il était temps de prendre les armes et de venir tuer la bête de leur main. Zelkan, lui aussi avait été appelé à participer à cette chasse, mais n’avait pas répondu à l’appel, il ne voulait se mêler à cette traque qui serait beaucoup plus gorgée du sang de ces pauvres bougres persuadés qu’ils pourraient mettre fin à ce carnage. On avait bien entendu essayé de le convaincre, il était un ancien soldat, un ancien chasseur de primes, il se débrouillait bien au combat et bien entendu, il aurait été d’une aide des plus précieuse pour tuer cette bête, mais Zelkan avait encore et toujours refusé, il ne voulait pas être témoin de ce bain de sang.
Mais, alors que le soleil qui avait été timide toute la journée se cachait finalement derrière les nuages, pour laisser enfin place à la lune à la beauté cristalline, alors que les cris des villageois dans l’auberge du coin au nom ridicule buvaient bières sur bières pour attiser leur courage, Zelkan repoussa son assiette. Son regard sur la forêt déjà plongée dans le noir le fit réfléchir. Ils se feraient tous tuer, il vivait dans un village où plusieurs de ses habitants avaient disparuent, tués par cette bête, la traque commençait bientôt, on recherchait n’importe quelle aide, il ne pouvait rester les bras croisés. S’il avait enfin mit un pied à terre, s’il avait décidé de se sédentariser, c’était bien parce qu’il affectionnait un temps soit peu le village qui l’avait accueilli, il ne pouvait risquer de le perdre, de voir sa clientèle disparaître. Après avoir poussé un soupir d’exaspérement, l’ancien soldat aux longs cheveux blancs se leva finalement. Lui aussi, devait répondre présent à cette traque et tuer cette foutue bête qui avait fait tant de mal, il ne pouvait risquer de voir tous ces villageois perdre bêtement la vie, il savait se battre, et son aide ne serait pas de refus, il le savait, on le lui avait déjà dit. Alors, il saisit son armure de cuir renforcée et la mit sur son corps, la serrant correctement pour éviter qu’elle ne glisse ou ne le protège mal des coups qu’il pourrait recevoir. Il attrapa ses deux épées qu’il mit dans son dos et lança un dernier regard à la forêt. Peut-être que la bête s’y cachait, il pourrait aider à la traquer, et la tuerait, il vengerait les nombreux morts inutiles. L’ancien chasseur de primes poussa la lourde porte en bois et sortit, la nuit tombant peu à peu sur l’Eriador. Il marcha dans l’eau boueuse, la pluie s’était arrêtée, mais avait aidée à constituer une boue compacte qui collait à ses bottes. Il se fraya un chemin vers ‘Le poney fringant’, retenant un soupir de mépris face au nom stupide qu’arborait l’auberge. Le loup solitaire tourna la tête vers un petit homme qui se relevait difficilement, étant jadis étendu dans le boue. Zelkan supposa facilement qu’il devait avoir été jeté comme un mal propre du bâtiment dans lequel il était entré, car il avait levé le poing vers la fenêtre. N’y prêtant plus aucune attention particulière, le loup solitaire entra et se crispa quand le brouhaha vrilla ses oreilles. Il dû fermer les yeux pour se retenir de frapper tout ceux qui criaient comme ça. Déjà qu’il les entendaient de sa maison, leurs cris étaient encore plus exaspérants que lorsqu’il était chez lui. Voilà pourquoi il n’aimait pas travailler en groupe. Alors qu’il poussait les différents villageois, de son village et de d’autres contrées, Zelkan sentit une main qui s’abattit avec force sur son épaule. Sa patience qui était déjà bien attaquée, il posa une main sur le manche de son épée et se tourna vers l’un des villageois qui était venu le voir pour lui demander s’il voulait bien, lui aussi, participer à la traque. Il semblait plus qu’enjoué à le voir prendre place dans l’auberge, lui aussi, pas étonnant, sa présence lui permettrait peut-être de garder la vie sauve.
“Content de te voir, Zelkan! Tu t’es enfin décidé à bouger ton cul et venir nous aider à tuer cette foutue bête! Mais c’pas toi qui aura cette récompense, c’moi! Ah!”-cria le villageois, l’haleine puante.
Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Jeu 23 Juil 2015 - 19:55
Peur au Pays de Bree
Quand les hommes tombent...
Les flambeaux avançaient dans la nuit peu de temps après que les villageois aient quitté la taverne. Les flammes éclairaient leurs visages déterminés tandis qu'ils progressaient vers l'extérieur, droit vers la forêt. Les quelques minutes de marche se firent dans un vacarme, entre les bavardages, les paris et les injures, tous semblaient confiants du moment où ils étaient en bon nombre. C'est en pénétrant dans les bois que les voix s'estompèrent, il fallait alors redoubler d'attention pour ne pas se faire avoir. Plus ils s’enfoncèrent entre les arbres, plus le voile recouvrant leur environnement se faisait épais. La tension se faisait bien ressentir, et le rang se faisait légèrement inégal : ici, certains se trouvaient en avant, là d'autres semblait retenir la ligne d'hommes légèrement en arrière, avant de se dépêcher de la rattraper pour ne pas finir trop éloignés. Chacun, au final, avait la présence d'esprit de serrer un minimum les rangs, pour leur propre sécurité. Le village se trouvait à quelques lieues désormais, le silence de la pénombre se faisait lourd et inquiétant. Ayant dépassé la lisière du bois depuis quelques minutes, même en se retournant on ne pouvait plus entrevoir les lumières du village au loin, cette fois plus de possibilité de retour en arrière. Les vaillants villageois entamèrent leurs recherches dans l’obscurité. Un peu plus en avant, Kiria semblait mener le groupe malgré elle sur le dos de sa jument, la ligne se dirigeant vers les bruits que faisaient sa monture dans la nuit noire. Les buissons se faisaient plus denses par ici alors qu’ils progressèrent dans un marécage. Gare à vos bottes ! La terre est humide et si vous restez trop longtemps sur place, vous risquez de vous enfoncer…On entendait les pas des hommes parfois surpris par les flaques d’eau, les sursauts de stupeur des plus couards tandis que d’autres restaient concentrés et attentifs au moindre geste.
Dans la nuit bien trop silencieuse, on entendit d’abord des craquements de brindilles sous des pas lourds, à droite, à gauche, devant, à droite... on ne savait plus où donner de la tête et la panique gagnait les moins aguerri. . Nul ne pouvait être certain de ce dont il s'agissait, et c'était à peine si l'on distinguait un vague mouvement dans le noir ou un son. Quoi qu'il en soit, ça semblait se déplacer bien assez rapidement et c’était bien trop gros et suspect pour qu’on pense à un rat ou un lapin. L'évidence se fit bientôt dans l'esprit des hommes : la bête ayant vu un festin venir a elle n’avait pas hésité à venir renifler le repas... et le faire tourner en bourrique. Quelqu'un cria : "Ne brisez pas le rang !" et un silence s’instaura bientôt ; quelques secondes bien pleines dans lequel on n’entendait plus que la respiration des villageois à l’affut du moindre mouvement. Mais... plus rien.
Le silence ne fut brisé que par le hennissement soudain, plus en avant, d'un cheval, qui transperça le nuit. La bête avait heurté de plein fouet les jambes de la monture de Kiria, choisissant d'attaquer d'abord l'élément solitaire, qui dérapa et tomba sur un flanc sous la force de l'assaut, faisant tomber sa cavalière à terre. Pourtant, la bête continua sa course dans les fourrés, laissant les hommes se ruer en avant vers la scène qu'elle venait d'orchestrer. Les combattants se rendirent-ils compte de leur désordre ? Un cri strident, de douleur et d'horreur, s'éleva bientôt... en arrière. Parmi ceux qui ne s'était pas précipité vers la monture et sa cavalière, l'un d'eux venait de se faire tirer sur plusieurs mètres dans la boue, laissant une traînée de sang derrière lui. Gilfred venait de se faire arracher une partie de la jambe...
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Mar 28 Juil 2015 - 15:11
Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde ) La pluie, qui désormais s’abattait depuis un long moment sur Bree, offrait à l’atmosphère une part tragique palpable sur la rencontre fatidique qui attendait les hommes et la bête. Si l’on y prêtait l’oreille, on pouvait distinguer sa petite mélodie enchanteresse dans toute cette cacophonie de bruit qui s’entrechoquait. Chaque goutte était une musique qui mêlait son récital de cristal à l’harmonie de l’orage qui grondait. Ou bien était-ce les grognements sinistres et épouvantables de cette créature qui, dans la pénombre de la nuit, préparait son œuvre sanguinaire. Plus rien ne semblait animer Bree, elle était tout simplement tétanisée et soumise au maléfice de cette créature qui ne l’avait que trop longtemps envahi. Quoi qu’il en soit, la nature et ses éléments étaient en émoi, frémissants et interdits sous le branle-bas de combat des villageois ameutés. Un spectacle saisissant qui illustrait admirablement la folie des hommes qu’ils avaient pour coutume de dénommer « courage », qu’un ciel, ému jusqu’aux larmes, anoblit d’une giboulée d’étoiles. Ainsi, ils s’enfoncèrent dans la nuit, leur bravoure aussi fébrile que leur torche vacillante à laquelle ils s’accrochaient scellant ainsi leur sort et celui de Bree.
Dans les rangs, les hommes s’agitaient et quand ils ne beuglaient pas à tue-tête leurs refrains bondés de menaces orgueilleuses et de victoires non consumées, c’est sans la moindre modestie qu’ils vantaient leurs exploits fantaisistes, toujours rêvé mais jamais vécu. Parmi ces beuglards, perdus et égarés après que la tempête les ait raflé, marchaient d’un pas feutré et désespéré des paysans aussi chétifs qu’insignifiants qui n’avaient, en toute logique, pas leur place dans ce cortège. Cela dit, les sacs à vins ambulants qui se plaisaient à parier le temps de survie de ceux qu’ils jugeaient comme plus faible n’étaient pas plus bénéfiques à cette quête qu’eux. Pathétique, tous autant qu’ils étaient. Le semi-orc n’était même pas capable d’éprouver ne serait-ce que de la pitié pour ces bouffons qui jouaient aux guerriers. A leur côté, le nombre n’avait aucun impact ni même de force sinon celle de l’indiscrétion la plus légendaire qui soit. Qu’espéraient-ils générer en agissant de la sorte ? De la peur ? Cette créature ne craignait rien ni personne et à l’heure qui l’est, elle devait très certainement les épier en satisfaisant sa curiosité malsaine à la vue de ce buffet gourmand qui se dirigeait tout droit vers sa gueule béante. Murtagh se tenait bien en retrait, en bout de fil, fermant la marche. L’idée de se mélanger à eux le rebutait et pouvait le mettre considérablement en danger. Il ne fallait absolument pas que l’artifice de son capuchon ne soit découvert et d’un point de vue stratégique, sa position lui offrait une vue panoramique sur ce qui se déroulait plus avant. Bien entendu, il n’avait personne pour couvrir ses arrières mais quand on est de ces individus aussi traqués et détestés que lui, on a depuis longtemps appris à anticiper les mauvaises surprises. Il avait espoir que la Bête réagisse comme lui et qu’il soit en mesure de la comprendre et d’anticiper ses faits et gestes.
Devant eux le bois, sinistre avec sa bouche énorme et noire. Les sillons tièdes que formaient les larmes du firmament sur le visage de Murtagh s’étaient cristallisés en raison de la fraîcheur soudaine qui était tombée. De leurs lèvres tremblantes et suspendues, s’échappèrent des nuages de vapeur qui donnaient cette drôle d’impression que leur âme s’évadait tout à coup de leur corps. On aurait pu le penser tellement la vision effroyable de ce bois les avait soumis au silence. Un vent violent les bouscula pour s’engouffrer dans l’antre obscur d’où s’évadaient les cauchemars de la bête. Les esprit les plus innovants et inventifs acclamèrent avoir vu des ombres se mouvoir alors que la peur, grande virtuose, ne faisait que réviser ses arpèges sur les cordes sensibles de leurs émotions. Un bruit sourd et roque vibra dans l’air sonnant comme un soupir démoniaque en guise de réponse aux assauts du vent ou comme une mise en garde pour ceux qui s’apprêtaient à venir troubler son repos. Le semi-orc se canalisa et attendit patiemment que cette langue flamboyante armée de fourches et de piques pénètre enfin dans cette bouche infernale. Durant la marche, il en avait profité pour repérer et identifier certains villageois. Il savait déjà les premiers qu’il allait tuer et ceux qu’il laisserait en pâture à la bête. D’un simple coup d’œil, il pouvait deviner les futures idioties que certains d’entre eux allaient entreprendre d’accomplir. En toute logique, elle allait s’en prendre aux plus désemparés, attirée par les effluves de peur et d’adrénaline. C’est comme ça que Murtagh chassait quand il traquait ses proies. Il serait surprenant qu’elle agisse à l’envers de sa nature.
A peine la lisière passée, le groupe se rassembla sur lui-même, écrasé par les ténèbres environnantes. Un des partisans hurla un ordre et tous obéirent. Cela dura une minute avant que ça ne dégénère. Les plus intrépides s’éjectèrent de la masse, obnubilés par la récompense et l’esprit de compétition. Murtagh attendit encore, ne se souciant plus vraiment de ses partenaires d’infortunes mais plutôt de son environnement. Ils jouaient à présent sur le terrain de la créature qui avait alors un large avantage sur eux. Il se glissa hors du groupe, aidé par la pénombre de son capuchon et commença à mimer la bête afin de faire remuer le troupeau. Ainsi serré, son champ d’action était restreint. Alors, il commença à reproduire des bruits alarmants et à faire craquer plusieurs branchages tout autour d’eux afin d’octroyer à la peur un peu d’inspiration dans sa composition. Succès garantie car déjà ils détallèrent. Cependant un son qui n’était en rien de sa création attira cette fois-ci l’attention de Murtagh. Très caractéristique au hennissement d’un équidé, le rejeton de Morgoth comprit aussitôt que la bête s’était manifestée. Le groupe se dissipa dans la confusion et Murtagh en profita pour couper quelques gorges de manière à ajouter un peu de sa contribution à cette tuerie. Tout en se dirigeant vers l’origine de ce cri animal, il chantonna d’un air joyeux une comptine de sa propre confection et il songea alors qu’il manquait à sa chanson, les notes célestes du luth de Buchanan pour donner un peu plus de contraste au sens de ses paroles sataniques. Le rythme cadencé d’un cheval au galop se rapprocha dangereusement de lui jusqu’à ce que l’animal en question surgisse enfin dans son champ de vision. La bête, hystérique, passa à son côté, des ailes à ses longues et puissantes jambes tant sa rapidité dépassait les mots. Cette jument lui était étrangement familière…Il ne lui fallu par plus de 5 secondes de réflexion pour prendre conscience qu’il s’agissait de Kiria. Son euphorie passagère et fugace se changea rapidement en panique quand son esprit se plu à lui jouer tous les scénarios possibles. Bien qu'avorté, il coupa court à sa petite ritournelle et fonça comme une flèche dans le sens inverse des foulés du cheval. Il remonta ses traces, éliminant le moindre obstacle sur son passage jusqu’à ce que son pied se prenne dans une souche. En s’affalant au sol, une silhouette imposante glissa sur lui, enveloppant son ombre pour la dévorer de la sienne. Quelque chose de colossale venait de sauter par-dessus lui sans qu’il n’ait pu l’identifier. Peu de temps après, un hurlement de douleur, qui venait de derrière lui, déchira les bois, mais en se retournant, tout ce qu’il vit, ce ne fut que le corps ensanglanté et agonisant d’un villageois mal en point. Pas de bête, seulement son œuvre. Le sort de cet homme lui importait peu, seul Kiria occupait son esprit. Il se releva pêle-mêle, la cheville endolorie un moment. Tout le monde courait dans tous les sens et s’entrechoquait formant une cohue complètement déboussolée. Un homme au comportement bizarre attira son attention. Il le vit accuser les environs d’un regard inquisiteur tout en fouillant en grande hâte dans son pantalon, accroupi et quelque peu penché sur un corps que Murtagh, du point où il se trouvait, ne pouvait identifier. Visiblement, même ce théâtre de l’horreur ne réfrénait un rien les pulsions sexuelles de certains hommes prêts à toutes les occasions pour satisfaire des fantasmes sadiques et morbides. Si le moment ne se prêtait pas à baiser, pour ce paysan, ça l’était. A moins qu’il ait des tendances douteuses pour l’homosexualité, ou pire, la nécrophilie, le rejeton de Morgoth ne se rappelait pas avoir repéré de femelle dans le troupeau. Il s’engagea prestement à vérifier ce qu’allait s’enfiler ce gros dégueulasse quand sous ses yeux, le visage clos et inconscient de Kiria, se manifesta. Avant qu’il n’ait pu la souiller, Murtagh transperça l’abdomen du violeur du bas ventre jusqu’au sternum et fit l’étalage de ses tripes sur le sol boueux. Il passa un bras sous la nuque de la jeune femme et une autre sous ses jambes et la transporta un peu plus loin à l’écart des serpents de feu que dessinaient les torches dans la course effrénée des paysans. Tapis derrière un énorme tronc d’arbre abattu au sol, il la cala en position assise, observant son état un moment. A part une égratignure à la tête, elle semblait en bon état. Il avait espéré la revoir mais certainement pas dans ces conditions. Cette femme était impayable, toujours à prendre les devants alors que la place du front était réservée à ceux prédestinés à mourir en premier. Il la secoua un moment mais ne prononça aucune parole. Il ramassa de la boue au sol et se tartina avec afin d’atténuer son odeur. Il n’attendit pas que la belle au bois dormant se réveille pour lui demander sa permission et commença à recouvrir sa peau de vase, certes, nauséabonde, mais leur meilleure défense pour le moment.
♦ PSEUDOs : Artichaud ♦ MESSAGES : 1292 ♦ RÉPUTATION : 2234 ♦ AVATAR : Richard Armitage ♦ DC & co : Destan & Bartholomew ♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible— RACE DU PERSO : Un Nain bien évidemment, le peuple le plus fier et brave que la Terre du Milieu ait porté. — ORIGINAIRE DE : La Montagne Solitaire, Royaume des Héritiers de Dùrin avant que la Limace ne s'en empare. — ÂGE DU PERSO : 195 longues années depuis sa naissance dans les Halls de la Montagne Solitaire. — RANG SOCIAL : Seigneur Nain et donc riche. Du moins lorsqu'il deviendra le Roi sous la Montagne. — MÉTIER PRATIQUÉ : Forgeron il fût un temps lors des années d'errance. — ARMES DU PERSO : Hache, Arc, Epée et sa condescendance pour ceux qui ne méritent que son plus profond mépris. — ALLÉGEANCE〣GROUPE : Les nains, son peuple et plus particulièrement la Lignée de Dùrin dont il est l'Héritier. — VOYAGE AVEC : Kili, son neveu, dans les plaines de l'Eriador à la recherche de la Sépulture de celui qui fût son père avant de disparaître. — AMOUREUSEMENT : Le Seigneur Nain n'a nulle épouse, cela a faillis mais il a été éconduis, il ne s'en plaint néanmoins pas. Il est à l'image des murs qu'il habite, silencieux et froid, seul et grave.
Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 13 Sep 2015 - 13:16
La Battue
Nombreux étaient ceux qui étaient venus pour l'argent en ce soir, que des gens de Bree pas les mieux préparés au combat, il fallait le dire. Il avait reconnu certains des habitués des tavernes comme Gilfred et Elfias , Peredur l'éleveur de cochon aussi, un ramassis de clampins qui préféraient s'insulter en tenant les rangs plutôt que de s'armer de courage. Au moins, Peredur eût l'intelligence d'essayer un petit discours mais cela n'eût pas l'air de suffire et les insultant, il pris les devants. Il se posta un instant à côté de Peredur :
« J'espère ne pas t'entendre couiner comme un cochon, sinon, ton discours aura servis à rien. »
A peine ces mots prononcés, un hurlement retentit et les fourrées se déchirèrent. Laissant à tus le loisir de fuir comme les lâches qu'ils étaient dans tout les sens, fourches, houx et autres instruments se cognant contre les branchages.
Il avançait désormais dans l'ombre, à la suite du cheval et de la cavalière. Bodrick se fichait bien que les autres aient pu pisser dans leurs braies sous la peur, il ne craignait pas une bestiole, soit-elle rejeton des ténèbres ou non, il avait besoin de cette argent. Il ne tarda pas à trouver le corps d'un paysan le cul à l'air à dire bonjour à la lune, à moitié éventré, mais il en était certain, ça, c'était pas une œuvre de ce foutu animal, c'était plus humain et on avait beau dire ce qu'on voulait, certains humains étaient pire que les enfants du Mordor. Il passa devant la femme et la chose couverte d'écaille ou de vérole sans les voir, seule une odeur nauséabonde de vase emplissait ses narines. Il avait sortis sa dague la serrant fermement dans son poing, avançant avec le silence du vieux loup qu'il était, une hache aiguisé dans l'autre main. Le murmure des arbres fût couper par le hurlement reconnaissable de Gilfred. Il était vraiment un bon-à-rien ce pécore, déjà d'ordinaire mais là… Bodrick aurait été plus heureux avec une torche mais cette dernière l'aurait aveuglé, alors laissant ses yeux s'habituer à la pénombre, il continua d'avancer.
Il ignorait s'il était suivis au non, à quelle distance était la bête et heureusement pour lui, le vent soufflait dans la bonne direction, elle ne détecterait pas son odeur. Il n'aurait pas dû briser les rangs la première fois, mais il avait toujours été un vieux loup solitaire, préférant compter sur lui-même plutôt que sur des idiots.
« Allez la bestiole, sors de ton trou que je te ratiboise ta sale trogne. »
Il cru entendre quelques craquements autour de lui, sûrement là d'autres gens qui venaient se jeter dans la battue également. IL faudrait de toute façon bien acculer la bête, heureusement pour eux, si cette dernière allait s'enfermer dans la carrière, ils auraient toutes leur chances pour la liquider.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 20 Sep 2015 - 18:09
Gilfred avait dérapé dans la boue sans comprendre immédiatement ce qu’il se passait, avant de sentir ses chairs se déchirer. Sa gorge le brûlait et l’air commençait à manquer à ses poumons quand il se rendit compte que c’était parce qu’il était en train de hurler sans jamais avoir repris son souffle. Autour de lui, ses camarades avaient détalés et il ne percevait plus que des sons étouffés venant d’ici et là sans parvenir à vraiment entendre ce qu’il se disait ni savoir d’où il venait. Etalé sur le sol, trempé jusqu’aux os dans la boue et la pisse, il était transi de froid et essaya de se remettre debout, stupidement, une fois, deux fois, trois fois, le tout afin de tenter de rejoindre un groupe, de se diriger vers une des lueurs qu’il arrivait encore à voir malgré des yeux voilés qui refusaient de se fixer sur quelque chose, mais il n’y parvint pas. Dans sa bouche, sa langue était pâteuse et il avait beau se concentrer, il ne comprenait pas pourquoi il n’arrivait pas à se lever. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas… jusqu’à ce que son regard hagard se pose bientôt sur un bout de viande… une viande qui n’était autre qu’un morceau de sa propre jambe, à côté de lui. Il se remit à crier et glissa à nouveau sur le sol moite, ses hurlements cessants tandis qu’il goûtait l’humus de la forêt à même son sol. Au même rythme que son sang se mêlait à la boue et à son urine, il sentait maintenant le froid l’envahir plus que jamais auparavant et cela glaça ses pensées, comme il comprenait finalement ce qu’il se passait. Il ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas mourir alors que dans sa poitrine, pour la première fois, il pouvait sentir son coeur battre contre sa cage thoracique, il le sentait lutter, lutter, mais cette sensation, ce rappel, se mettait à ralentir. Une ombre passa à côté de lui en jurant. Une autre un peu plus lui semblait crier après la bête. Etait-ce Boldrick, Elfias ? Il ne savait pas. Il ne voyait pas. Des lueurs étranges dansaient devant ses yeux.
Aide-moi ! Aid-aide...
Sa voix se perdit au fond de sa gorge, tandis que ses yeux se levaient sur le ciel sombre. Il n’y avait pas d’étoiles ce soir, il le savait ; bien trop de nuages pour ça. Mais pour lui, elles semblaient s’être tout de même allumées. Alors, il regarda le ciel nocturne. Pour une fois, la nuit ne lui faisait pas si peur. Non. Il n’avait plus peur que pour ses camarades. Pour lui, juste pour lui, les lumières dansèrent jusqu’à ce que son souffle s’éteigne.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Dim 4 Oct 2015 - 23:42
Ils étaient partis guillerets, sûrs d'eux, marchant en groupe le sourire aux lèvres, presque en sifflotant, comme si la partie était gagnée d'avance. Elfia était assez nerveux mais avançait au même rythme que les autres, gavé de la stupide assurance que les malheurs arriveraient forcément aux autres, si malheur il devait y avoir. La bonne humeur et l'entrain général s'éteignirent bien vite cependant dès que le couvert des arbres sembla se refermer autour d'eux et que les recoins sombres se faisaient plus nombreux. Ils marchaient au coude à coude, se resserrant sans vraiment s'en rendre compte, par pur réflexe de survie. La nuit tomba plus vite que d'habitude, ou peut-être était-ce simplement qu'ils avaient marché longtemps sans s'en rendre compte, trop occupés à épier les alentours, leurs mains crispées sur leurs armes de pacotille. Elfias n'en menait pas plus large que les autres désormais. La forêt était sinistre de nuit et bien trop calme. Il jetait sans cesse des coups d’œil tout autour de lui, s'assurant qu'aucune bête ne s'approche par derrière. Ses camarades faisaient tous de même, et la tension monta d'un cran lorsque d'étranges bruits se firent entendre, d'abord des bruissements, puis des craquements, avant qu'ils ne distinguent des bruits de pas trop rapides à son goût. Chacun s'arrêta, l'oreille tendue, sur le qui-vive. Puis il y eu un cri loin devant, et la panique s'empara des villageois qui se mirent à courir vers la source du hurlement. Elfias resta pétrifié quelques secondes, les mains enserrant le manche de sa fourche avec force. Que fallait-il faire ? Suivre les autres ? Les yeux grands ouverts, le cœur battant, il regarda ceux qui l'entouraient et qui étaient sous le joug de la même hésitation. Voir tout le monde se disperser de la sorte était effrayant : ensemble, groupés, ils s'étaient sentis en relative sécurité. Maintenant, ils étaient aussi vulnérables que des oisillons tombés du nid. Il croisa le regard paniqué de Gilfred, quelques mètres derrière lui, et regretta soudain d'avoir pris part à cette battue. S'il crevait ce soir, qui aiderait sa mère à travailler aux champs ?
"Bougez-vous les gars, on va voir !" cria un homme qui leur passa devant, une hachette en main, et Elfias se laissa entraîner dans son élan sans réfléchir, ne sachant que faire d'autre. Soudain, un nouveau hurlement déchira le ciel étoilé, et celui-ci était bien plus proche et bien plus familier que le précédent. Il venait de derrière lui, et ressemblait horriblement aux cris que poussait le "fouille-merde" quand les hommes du village lui lançaient des cailloux. Elfias sentit ses entrailles se serrer comme jamais et il stoppa net sa course, regardant derrière lui.
"Gilfred ! Bordel, Gilfred !" cria-t-il, se ruant vers l'endroit où il avait vu le jeune homme pour la dernière fois. Une traînée de sang frais souillait la terre argileuse, et ces bruits de pas saccadés et cauchemardesques retentirent à ses oreilles. Il leva la tête, paniqué, tenant sa fourche devant lui, prêt à frapper. Si la bête venait pour lui, il lui planterait au moins une pique dans le ventre, voilà ce qu'il ferait, voilà ce qu'il se disait alors que son cœur battait si fort qu'il avait l'impression de le sentir remonter dans sa gorge, comme s'il allait finir par le recracher. Les hommes qui étaient restés derrière couraient dans une autre direction, Elfias ne vit pas de bête mais il vit distinctement un corps aigre et fragile s'agiter faiblement un peu plus loin. Il se précipita vers lui, reconnaissant le simplet du village à qui il manquait un bout de jambe. La chair arrachée saignait abondamment et la boue s'était incrustée dans la plaie béante alors qu'il avait tenté pathétiquement de se relever. Il se tenait maintenant immobile, le regard voilé, le souffle difficile. Elfias fut bien trop paniqué par l'imminence d'une mort pour être dégoûté par l'horreur physique qui était sous ces yeux. Il s'agenouilla précipitamment à côté de Gilfred, regrettant amèrement de s'être tout à l'heure encore moqué de lui.
"Gilfred ! Oh merde, merde, quelle merde ! Gilfred, crève pas !" C'était pourtant trop tard. Le jeune homme rendit son dernier souffle et Elfias reprit la fourche dans ses mains tremblantes, se relevant avec difficulté, manquant de glisser dans la boue. Il regarda tout autour de lui, sous le choc, horrifié et plus effrayé que jamais. La bête n'était pas loin, et l'odeur du sang lui donnerait sûrement envie de revenir... à moins qu'elle ne soit déjà en train de déchiqueter ces hommes qu'il avait vu courir dans l'autre direction. Il reprit ses esprits, ne parvenant pas cependant à calmer le tremblement de ses mains et les battements ultra-rapides de son cœur affolé, mais il se mit en marche, bien décidé à faire payer à la bête ce qu'elle avait fait à Gilfred.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Ven 29 Jan 2016 - 16:13
Peur au Pays de Bree
Quand les hommes tombent...
La peur a une odeur que les animaux féroces savent ressentir, même armés de courage la plupart de ces braves gens transpirent l’angoisse et la crainte. Dans l’ombre la bête gronde, elle a attaqué l’un des assaillants pour montrer qu’ils ne sont pas en position de force et qu’elle connait ces marécages mieux qu’eux. Sur leurs gardes pourtant, les compagnons tentent de garder les rangs serrés, les fourches et les torches en avant dans une position de défense sans pouvoir entrevoir la menace qui rôde dans la pénombre. La première victime de la bête de ce soir rendit alors son dernier souffle sous les étranglements choqués de ses comparses. La bête n’a alors eu besoin que de quelques secondes pour s’emparer de la vie d’un homme.
Les grognements reprennent tandis que l’ondée se voit dérangée sous les lourds pas de la bête qui commence à se montrer plus agressive à l’égard de ses invités. Lorsque l’un des hommse eu un brusque mouvement de recul en croyant l’avoir aperçu, le monstre surgit de l’ombre pour le charger. Un énorme sanglier embrocha de ses défenses l’estomac de sa victime avant de la propulser au sol. Il ne ressemblait pas à n’importe quel sanglier, ses yeux rouges vifs brillaient, il possédait un gabarit trois fois supérieur à la normale et avait visiblement comme objectif de faire le plus de victimes possible. Sur son pelage pourtant apparait quelque chose de brillant, scintillant sans avoir besoin de capter de lumière. Là est la source du problème, le sanglier est ensorcelé et ne cessera son dessein une fois neutralisé jusqu’à l’artefact.
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Sujet: Re: ▬ Peur au Pays de Bree: Battue [Intrigue] Sam 30 Jan 2016 - 14:47
Welcome to the nightmare in my head, say hello to something scary, the monster in your bedIn the daylight, I’m your sweetheart, Your goody-two-shoes prude is a work of art. But you don’t know me, And soon you won’t forget, Bad as can be, yeah you know I’m not so innocent. Better beware I go bump in the night, Devil-may-care with a lust for life, And I know you, Can’t resist this You know you Are so addicted. Boy you better run for your life ! ( halestorm → Mz Hyde ) Autour de lui, les hurlements, les lamentations plaintives, plus saisissants et effroyables encore que la longue et sinistre complainte du loup les soirs de pleine lune quand les forêts vous renvoie cet échos mystique. L’orchestre semblait vendre sa palette de voix en une cacophonie assourdissante. Certaines ne se manifestèrent qu’un bref instant, puissantes, puis disparurent, avalant les jérémiades de ceux trop craintifs pour révéler leur position par un protestation oral. Le sang prenait cette teinte noir et huileuse sous les reflets de la lune, imprégnant la boue comme l’air. Un parfum ferreux envahit alors l’appareil olfactif de l’orc non sans éveiller en lui une excitation animale, presque primitive. Il n’avait plus assisté à pareille violence depuis longtemps et cette ambiance lui manquait, surtout que pour le coup, il n’était plus le traqué mais le traqueur. De l’abri de fortune d’où il se trouvait, il avait un aperçu du massacre qui se déroulait sous le regard inquisiteur des arbres que l’on venait de déranger. Certains d’entre eux s’inclinèrent dangereusement et émirent des grincements de mécontentement et de résignation contre la force brut de l’animal qui les bousculait. Les plus menaçant plièrent sous les assauts, s’écrasant sur les pauvres villageois affolés et désorientés. Les moins téméraires se réfugièrent derrière tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à une planque espérant visiblement échapper à la vigilance de la bête, bien trop occupée à traquer les cibles mouvantes.
Malgré la cohue, Murtagh mettait un poing d’honneur à conserver son anonymat derrière son capuchon. Il ne tenait pas à ce que des survivants puissent témoigner de son existence en donnant une description un peu trop précise de sa personne. Mieux valait limiter les risques même s’il n’était pas la menace numéro un, la bête, une fois vaincue et terrassée, il le redeviendrait, dans la plus grande des discrétions. Cette créature faisait un peu trop de tapage et rendait les gens bien trop méfiants pour qu’il puisse encore agir librement. Il était temps d’y mettre un terme et ce soir, il danserait sur son cadavre et boirait son sang. Pour cela, il allait devoir déguerpir de sa tanière et envisager de se mesurer à la furie qui scarifiée la forêt. L’écorce des arbres, stigmatisée, laissait entrevoir - au vu des empruntes – que l’animal possédait de sérieuses défenses, sans doutes des bois, ou des cornes. Il adressa un dernier regard à Kiria et grimaça à l’idée de la laisser seul ici, sans défense. Ainsi, il eut l’idée de traîner la dépouille du villageois qu’il avait tué sur elle afin de masquer son odeur et de la maintenir cacher. Sans doute serait-elle furieuse à son réveil et sans doute très interloquée mais au moins elle serait en vie. Cette tâche accomplie, l’hérétique se glissa comme une ombre entre les arbres meurtris, sautant avec souplesse et perforant quelques abdomens ici et là, se débarrassant de sa concurrence déloyale. Il lécha la lame ensanglantée de son couteau, imprégnant ses papilles gustatives de cet arômes ferreuse et ô combien délicieuse. Il frissonna d’excitation et poussa un glapissement étrange, digne des orcs avant de reprendre sa traque. Les cadavres s’amoncelaient au sol et il fut presque simple de remonter la piste de la bête. Murtagh suivit la route « des miettes de pain » profitant des derniers cris qui mourrait peu à peu. Bientôt il n’en eut plus aucun et le silence revint imposer son lourd règne. Seul subsistait les bruits de succion de la boue sous ses bottes et des organes qui giclaient quand l’orc les piétinait volontairement. L’allée principale où se tenait de chaque côté des colonnes d’arbres fut le théâtre d’une apparition spectaculaire : celle de la créature. Enfin, elle daignait montrer le bout de son museau. Eh quel museau ! Un énorme groin même ! Ses puissants naseaux humides et dilatés exhalaient des petites traînées nuageuses à intervalle régulier qui montrait très nettement son degré de colère. Telle des flèches incarnates que les flammes décochent, dans l’ombre de ses orbites scintillaient deux rubis, incandescentes et exaltées. Murtagh, obnubilé par elle, l’observa dans son élan, prenant le temps de la détailler de ses yeux surnaturels. Il n’eut aucune pensée ni même n’éprouva de compassion pour le pauvre bougre qui venait de servir de défouloir à la charge bestiale du sanglier. Seul demeurait dans son esprit le bref souvenir de cette infime lueur opaline qui lui avait pénétré la rétine et forçait à se détourner un instant. Murtagh se déplaça, rapide et prudent à la fois cherchant une nouvelle fois l’origine de ce mystérieux et troublant éclat et alors que la bête s’acharnée sur la dépouille de celui qu’elle avait chargé, Murtagh eut assez de temps pour scruter cette étrange lumière. On aurait dit que la lueur venait d’un objet incrusté dans sa chair, juste au niveau de son dos entre les omoplates. Murtagh ramassa sur un cadavre un arc et des flèches. Il chercha le meilleur angle, en banda deux, visa la jugulaire et les décocha aussitôt. La bête, surprise, émit un effroyable rugissement rauque, tellement improbable pour un sanglier. Quant à Murtagh, il ne resta pas statique et envisagea de déboussoler la créature en profitant de la pénombre et en tournant tout autour d’elle dans son secteur, toujours à l’abri des regards. Il décocha plusieurs flèches en combinant rapidité, dextérité et discrétion. La bête, fulminait, enrageait et se sentait pour la première fois vulnérable. Sans doute avait-elle envisagé, en cet instant qu’elle pouvait être défaite mais avant qu’elle n’ait pu prévoir la nouvelle offensive, le semi-orc, qui avait trouvé refuge dans un arbre, se jeta sur la bête, poignard en main et s’accrocha à elle à l’aide de sa lame, plantait dans sa chair. Murtagh lutta tel un dompteur sous les ruades de l’animal, fermement cramponné à son arme que son instabilité faisait gigoter davantage dans la plaie. Il profita de l’état vulnérable de l’animal, essoufflé et affaibli, pour extraire sauvagement l’objet parasitaire de son corps, d’un revers de lame. Il l’entailla sans ménagement et en y mettant tout son cœur, dans le seul but de la tuer. La créature s’effondra dans un ultime braillement, terrassé. L’orc demeura un instant à sa place, chevauchant son trophée, son attention portée sur l’artefact qui venait de perdre de son éclat pour prendre une teinte grisâtre et ordinaire. Il renifla un moment l’objet cylindrique, étrangement poli, et se recula aussitôt, sentant une emprunte magique et profondément noire. Interloqué, il scruta longuement cette pierre qu’il fit tourner entre ses doigts, le front plissé de doutes qui assaillirent son esprit. Il allait devoir se pencher sur ce nouveau mystère et trouver qui était à l’origine de ça puisque de tout évidence, il tenait entre ses mains la preuve que cette créature était soumise à un enchantement. Elle se laissa glisser le long des flancs de l’animal, stupéfiant et gigantesque et ne put s’empêcher de pouffer d’un rire à la fois nerveux et ironique. Comment une créature si imposante avait pu si facilement leur échapper et se jouer d’eux ? Car au final, c’était elle qui s’était montrée volontairement à eux, personne ne l’avait débusqué. Il préleva quelques organes sur la créature afin de se faire un bon festin, fit gonfler le ventre de sa gourde de son sang puis ôta un morceau de son immense défense droite, histoire de garder un souvenir de sa prise puis quitta ce cimetière cauchemardesque dans un rire qui glaça une dernière fois la forêt.