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In the midst ~ feat. Loan
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 In the midst ~ feat. Loan

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Selen

The Mermaid ♦ HUMAINE
Selen
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 827
♦ RÉPUTATION : 4896
♦ AVATAR : emilie de ravin
♦ DC & co : Raeryan, cármen, farshad, elea, violette
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
In the midst ~ feat. Loan 170204125814507173
— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Rohan
— ÂGE DU PERSO : 28 ans
— RANG SOCIAL : Riche
— MÉTIER PRATIQUÉ : Second à bord d'une frégate appelée le Crépusculaire
— ARMES DU PERSO : Epées, dagues, couteaux
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : aux pirates du navire et surtout son capitaine; Aaren
— VOYAGE AVEC : les pirates du Crépusculaire
— AMOUREUSEMENT : s'y aventure dangereusement

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MessageSujet: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyVen 31 Juil 2015 - 19:08




In the Midst

Deep in the ocean, dead and cast away where innocences burn in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am...A soldier on my own, I don't know the way.



Combien de lieues? Combien de paysages la séparaient des côtes désormais ? D’habitude, un regard en arrière suffisait pour qu’elle puisse entrevoir l’océan reflétant les rayons du soleil. A ce moment là, il n’en était rien qu’une épaisse forêt de laquelle elle sortait enfin. Le cœur lourd, c’est dans ces moments là qu’elle se répétait que la terre ferme n’était décidément pas faite pour elle. A chaque fois, Selen se répétait « c’est la dernière fois » et les Dieux savaient combien de fois elle avait pu réitérer cette phrase sans être capable de s’y tenir. Son rôle sur terre avait bien plus d’importance désormais, Aaren l’encourageait même à débarquer alors qu’à la base il n’appréciait pas la voir disparaître de la frégate. Les informations qu’elle avait souvent pu trouver en fouillant les villages côtiers les avaient souvent récompensés d’or et d’autres marchandises pouvant permettre d’améliorer le Crépusculaire. Ah ce navire ! Parlons-en ! La migraine l’envahissant éloignait les souvenirs de ses voiles en flèches enduites. C’est à peine si elle se souvenait des effluves de l’océan, du poisson que l’on pêchait et des chants des pirates. Comment c’était déjà ? Fredonnant faiblement un chant inconnu sur cette terre, rythmé par la marche de son cheval volé, Selen tombait de fatigue. Les yeux cernés, elle n’avait pas dormi depuis quelques jours déjà et mourait de faim. Son estomac criant famine aurait presque pu faire peur au cheval. Fort heureusement il avait été bien assez docile pour la mener – ou plutôt la porter – jusqu’ici. Elle l’avait volé au dernier village humain qu’elle avait croisé, échappant à des soldats qui la traquaient déjà depuis quelques jours voire quelques semaines. Rester à terre après avoir pillé le coffre d’un seigneur n’était pas une bonne idée, et au lieu d’aller vers les côtes, pensant qu’ils cesseraient de la poursuivre, Selen n’avait eu de cesse que de s’enfoncer un peu plus loin dans le Gondor puis le Rohan. Son déguisement masculin lui avait permis de passer de village en village sans se faire remarquer mais après de multiples combats, sa longue veste ne couvrait quasiment plus rien de ses formes. Oh elle était encore vêtue, mais passer pour un homme était bien plus difficile désormais.

La nuit tombante sur les monts et les plaines, elle fut rassurée d’entrevoir les lumières dansantes provenant d’un village au loin. Néanmoins elle n’avait plus la force de sourire et s’empressa d’arriver au village le plus discrètement possible. Elle se laissa glisser du cheval, le laissant libre d’aller où bon lui semblait en partant du principe qu’elle prévoyait d’en voler un autre pour le voyage du retour. Tenant tout juste sur ses jambes, elle se laissa tomber genoux à terre sur les rives d’un ruisseau et y plongea ses mains pour s’abreuver. L’eau lui fit le plus grand bien, autant en étant bue que lorsqu’elle s’en passa sur le visage. Elle en profita également pour nettoyer les plaies dues aux combats qui déchiraient la peau de ses bras en vives entailles. Pour avoir vécu des jours bien plus terribles en mer, Selen était résistante, mais elle était bien plus forte encore lorsqu’elle avait son équipage ; seule c’est bien plus compliqué. Elle n’était pas inquiète pour la suite, puisqu’elle n’était pas mourante. Tout ce qu’il lui fallait, c’était de quoi manger, et de quoi faire demi-tour : un transport, des vivres, des armes. Selen avait hâte de quitter ces terres et remonter à bord de son navire plus que tout mais elle se devait de prendre son mal en patience avant que cela ne se fasse.

Essuyant ses lèvres d’un revers de manche, la jeune femme se laissa tomber dans un coin, cachée entre les buissons pour dormir un peu. Elle ne pourrait agir une fois que le village plongé dans le sommeil afin de ne pas risquer d’alerter des soldats jusqu’ici. Elle tomba ainsi bien vite dans les songes, se recroquevillant sur elle-même pour supporter le froid. C’était bien moins douillet que sa cabine dans la frégate ou un bon hamac en cale ; néanmoins elle n’était pas du genre à s’arrêter sur ce genre de détail, surtout lorsque sa vie en dépendait.  Quelques heures seulement suffisaient, Selen se réveilla dans un sursaut en oubliant un laps de temps où elle se trouvait. Fort heureusement elle était sobre et se remémora bien vite les raisons de sa présence ici. Selen se redressa, cachée dans un buisson, elle observa le village plongé dans la pénombre. Seuls quelques villageois restaient, les habitués des tavernes mais aussi les insomniaques se tuant au travail. Le lieu était déjà bien plus approchable que quelques heures auparavant, la nuit noire lui permettrait de bénéficier d’un camouflage et elle pourrait aussitôt faire demi-tour. Inspirant et expirant longuement, la jeune femme progressa entre l’épaisse verdure jusqu’à se retrouver à la lisière du village. Elle se leva, doucement et progressa à pas feutrés dans le village. Comme un loup entrant dans la bergerie, Selen pénétra dans une ferme, pilla le garde-manger et dévora les quelques biscuits secs qu’elle trouva et laissa derrière elle les trognons de pommes et les noyaux d’abricot. Pas besoin de nettoyer, pas le temps pour cela, leur demeure n’avait qu’à pas être aussi facile d’accès. Ceci dit, restaurée et ayant recouvré de l’énergie, Selen déambula plus aisément dans les ruelles, évitant les halos de lumière progressant et les ombres des villageois. Lorsqu’elle passa dans la taverne, il était plus aisé pour elle d’y entrer sans trop se faire remarquer. Un passage éclair à l’intérieur, les hommes déjà ivres n’eurent pas le temps de se rendre compte à quel moment ils avaient vidé leur chopine et où est ce qu’ils avaient bien pu laisser leur bourse d’or. Jusqu’à ce que son attention aille sur un groupe d’hommes débattant de leurs armes dont les lames brillantes sous les flammes la stoppèrent au moment où elle était sur le point de s’en aller.

Elle prit place à une table juste derrière eux et glissa discrètement sa main sur la sangle de l’un d’eux, prête à lui voler sa dague. La main sur la poignée de celle-ci, elle dû se rétracter, exaspérée alors que l’homme était en train de se gratter le dos. Le regard insistant d’un autre homme un peu plus loin ne lui disait rien qui vaille. La manière dont il la dévisageait n’avait rien à voir avec le regard lourdaud que pouvaient avoir les hommes sur les femmes. Celui là était bien plus intrigué par sa personne et ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne vienne vers elle et lui tienne la jambe. Mais lorsque Selen fut sur le point de retenter son vol, la conversation de ces hommes attira son attention.

« J’l’ai faite forger chez Havelange, au Nord vers Fangorn. J’te dis pas comment j’entaille les orcs avec celle là! »
« Ah ben oui c'est c'type qui vit dans sa cabane là! J'connais son nom j'savais pas qu'ils forgeaient encore chez eux!»

Un sourire étira les lèvres de la jeune femme qui s’empressa de se lever et de quitter la taverne laissant cet homme et sa pauvre petite dague. Pourquoi se contenter de si peut alors qu’elle pouvait avoir l’embarras du choix ? La jeune femme s’engouffra dans une autre ruelle, vola un cheval et parcouru encore quelques distances jusqu'à la forêt de Fangorn. Évoluer dans l'obscurité n'était pas un réel problème, le chemin n'était pas long et il n'y avait pas autant d'obstacles que dans le bois qu'elle avait parcouru avant d'arriver dans le village. Quelques dizaines de minutes de voyage en plus et elle aperçu entre les arbres la fameuse cabane du forgeron. La fumée sortant de la cheminée lui avait permis de la repérer, l'odeur de bûches brûlantes dans une cheminée ne lui était pas assez familière pour qu'elle embaume les alentours sans qu'elle ne s'en rende compte.

Selen délaissa une nouvelle fois son cheval mais prit soin de l'attacher cette fois, prévoyant de retourner au village juste après s'être réarmée. De loin, elle observa d’abord les fenêtres, n’y voyant ni lumière ni présence au travers, cela l’encourageait à avancer. Selen fit le tour de la maisonnette et repéra l’endroit où il devait sans doute forger. Le quartier maître attendit quelques instants, s’assurant qu’il n’y avait personne à l’intérieur avant de crocheter la serrure. Entrer chez autrui n’était ni un problème physique ni un problème moral, toutefois si elle pouvait faire ça discrètement c’était bien mieux. Lorsque le verrou céda, la jeune femme pénétra à l’intérieur où étaient exposées diverses armes. Selen perdit du temps à admirer le travail qu’offrait ce Havelange et reconnaissait déjà la qualité de celles-ci. Une vraie mine d’or sur laquelle elle était tombée et se laissa ainsi le temps de se refaire ses armements. Elle prit quelques dagues, n’avait plus qu’à les placer dans les sangles où les siennes n’étaient désormais plus. Puis elle prit un sabre, préférant la légèreté de ceux-ci comparés aux épées. C’était bien plus souple à manier et un bonus lorsque l’on est rapide comme Selen. Prête à partir sans demander son reste, son regard dévia sur un autre sabre sur lequel le forgeron avait manifestement tout juste fini de bosser.  

La pirate se mordit les lèvres, la main sur la poignée et ne résista pas longtemps à faire demi-tour pour aller la détailler. La prenant en main, la jeune femme pouvait apprécier sa légèreté, et essaya deux ou trois mouvements pour la tester avant d’approuver d’un hochement de tête le travail du maître. C’est alors qu’en reposant les yeux vers la sortie alors qu’elle s’était aussi approprié ce sabre, elle vit des lumières passer au dessous de la porte et grandir jusqu’à ses pieds. Quelqu’un venait, quelqu’un n’allait pas tarder à la découvrir ici. Selen observa à gauche et à droit afin de chercher un autre moyen de sortie. N’en trouvant pas, la jeune femme grimpa sur un poteau porteur du lieu sur quelques mètres et se hissa jusqu’aux poutres. Lorsque la personne entra, la jeune femme se redressa tout juste, attendit qu’il avance à l’intérieur de la forge pour pouvoir aller au dessus en sens inverse afin de se laisser retomber juste devant la porte et filer. Le silence se fit, Selen tenta de maîtriser sa respiration alors qu’elle s’essayait au funambulisme sur le tranchant des poutres. Elle fit quelques pas, ne lâchant pas la porte ouverte des yeux sans faire attention à l’homme en dessous qui devait sans doute être le propriétaire des lieux.  Il progressait sans avoir l’itinéraire qu’elle aurait voulu qu’il ait et elle dû se stopper en voyant qu’il faisait marche arrière et redevenait un obstacle entre elle et la sortie. Malheureusement, Selen glissa sur la poutre humidifié là où elle posa le pied, perdit l’équilibre mais réussi malgré tout à n’émettre aucun cri de stupeur. Néanmoins le bruit des vêtements s’agitant pouvaient être facilement audibles s’il n’était pas du genre assourdi par les coups de marteaux contre les lames. Selen pu se rattraper de justesse, accrochée contre la poutre, elle ne lâcha pas sous peine de faire du bruit en tapant le sol au moment où elle atterrirait et puisqu’il avait le dos tourné, il y avait encore un espoir pour que sa présence soit passée inaperçue et qu'il s'en aille sans plus de vérifications. La jeune femme sera les dents, tentant tout de même de se hisser à nouveau en forçant sur les muscles de ses bras. La fatigue n’aidait pas, elle n'y arrivait pas et s'agitait plus qu'autre chose. Lorsque l’homme se retourna, elle se contenta de l’observer avec un grand sourire crispé toujours suspendue par les bras.

Selen relâcha soudainement prise, retombant sur ses pieds sans vaciller et attrapa le premier objet qui lui tomba sous la main pour lui lancer à la figure. Il s’agissait d’un seau, pas forcément efficace mais suffisamment surprenant pour faire diversion le temps qu’elle tente de courir vers la sortie. Quelques secondes lui suffisaient, même si c'était risqué, elle tenta quand même le coup et se précipita vers la sortie, appuya sur la poignée et essaya de se glisser dans l'ouverture sans qu'il ne l'attrape.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyVen 31 Juil 2015 - 22:15

A l'orée de Fangorn
Selen & Loan
“Qui ne donne pas de métier à son fils lui donne le métier de voleur.” ▬ Le Talmud

Depuis la mort d'Alyénor et la « fuite » de Loan vers Fangorn, la vie du jeune forgeron avait pris une tournure que jamais, il y a de cela seulement cinq ans, il aurait pu deviner. Rien dans la vie passée de Loan Havelange le prédisposait à une vie d'ermite, reclus de la société, où seuls son talent et sa passion, et quelques bouteilles d'eau de vie, arrivaient à lui faire encore apprécier ce semblant de vie. Il avait été riche, avec une place de choix dans l'armée elle-même, s'était lié à une femme merveilleusement belle et avait une maison à deux étages dans les alentours d'une ville fortifiée, parfaite en cas de siège. Sa vie toute entière avait commencé sous l'éclat d'une bonne étoile. A croire que celle-ci avait fini par le jalouser, ou avait sombré dans la noirceur de la nuit, car plus rien n'avait de saveurs aujourd'hui, si ce n'était le doux hydromel que ses quelques pièces d'argent pouvaient, parfois, lui payer. La vie lui avait tourné le dos, ne lui laissant même plus quelques miettes d'espoir. Loan se traînait dans son existence, comme s'il avait un boulet à son pied. La mort de sa femme le hantait et, soûl, il lui arrivait d'hurler au monde à quel point il était injuste avec lui, qu'il avait toujours été un homme bon et bienveillant et qu'il ne méritait pas ce sort absurde. Il avait beau crié, tempêté, pesté, se plaindre et menacer les astres et la forêt de Fangorn ou même sa pauvre chèvre, il ne recevait en contrepartie que le silence du ciel, le bruissement du vent dans le feuillage et un bêlement perplexe. Rien de bien réconfortant pour un homme tristement seul.

Les journées, longues et ennuyeuses, défilaient. Peu de choses venaient perturber le quotidien de Loan, si ce n'est la venue inopinée de quelques rares clients, des grippe-sous qui lui achetaient outils et armes pour une somme parfois ridicule. Ainsi que cette femme ténébreuse et mystérieuse qu'il avait sauvé in extremis et soigné, avant de la voir s'en aller vers d'autres horizons sans aucune promesse de la revoir. Elle l'avait envoûtée, le temps de quelques semaines, de pauvres jours déjà plus que des souvenirs à oublier. Loan aurait pu être ravi d'avoir eu un peu de compagnie, mais le départ de Kiria l'avait plongé dans un chagrin et une solitude plus grands encore qu'avant son arrivée fortuite. Il s'était plongé dans des ouvrages fastidieux, volontairement, histoire de perdre complètement le sens du temps qui passe. Nuits et jours se confondirent alors dans sa tête, tant il fut plongé dans son travail. Il s'épuisa à la tâche, espérant, peut-être, y succomber réellement.

Une après-midi, il sentit une immense faim le tirailler. Se relevant de son enclume, déposant son lourd marteau, il se mit à réfléchir : depuis combien de temps n'avait-il plus mangé ? Incapable de répondre à sa propre interrogation, il se dit qu'il ferait tout de même mieux de se nourrir un peu. Mourir ? Cela était parfois tentant mais repenser à Alyénor et son propre suicide le dissuadait aussitôt. Il n'était pas comme elle, stupide et lâche. Il sortit de sa forge et se rua dans sa cuisine et fit le tour des placards. Après les avoir ouverts un à un, il ne put que constater une chose : ils étaient affreusement vides. Pas la moindre pomme ou poire subsistait, pas même un fond de pot de crème rance ou de lait caillé, ou encore du pain rassi. Rien du tout. Il trouva trois grains d'avoine et ce fut là tout ce qu'il possédait en alimentaire. Il soupira. Il lui faudrait chasser ou pêcher, sinon quoi, il dépérirait bêtement de faim. Mort idiote que voilà. Indigne d'un Havelange, même si celui-ci vivait comme un clochard au fond d'une cabane pourrie, loin de la civilisation.

Il alla chercher sa modeste canne à pêche, un filet raccommodé malhabilement et son petit pot de plumes pour faire des mouches. Il alla ensuite dehors, huma l'air qu'il n'avait plus senti depuis longtemps, appréciant de sentir ses narines se vider du fumet des feux et de la senteur ferrugineuse de ses outils chauffés. Il alla ensuite à la rivière, à quelques lieux de là, pour entamer sa pêche, à la fois à la canne et au filet. Il ne fut satisfait de ses prises qu'au crépuscule où il rangea son barda et prit la route inverse, son ventre grondant de plus belle. Il crevait littéralement de faim et avait hâte d'embrocher sa poiscaille et de la mettre à griller dans son feu ouvert, qu'il n'avait que dans sa forge.

Arrivé chez lui, il alla donc dans sa forge, sifflotant joyeusement une petite sérénade entendu il y a de cela des mois dans une auberge de Fort-le-Cor. Il entra, fit tomber son panier à poissons près de la porte, puis se dirigea vers le feu à moitié éteint qui grésillait faiblement sous la cendre. Il l'attisa à l'aide d'un tisonnier, rajoutant quelques morceaux de bûches puis revint vers le panier pour le reprendre. Il entendit alors un bruit singulier, autre que le bruit du feu qui crépite dans l'âtre. Un frottement de tissu. Il tendit l'oreille mais n'entendit plus rien et finit par croire que la faim lui faisait avoir des hallucinations, ce qui n'était pas très étonnant vu comme il était affamé. Il revint vers le feu, prit des broches en fer fines, et entreprit d'enfiler les truites dessus soigneusement. Alors qu'il venait de les placer au-dessus du feu et qu'il attendait patiemment, assis sur un tabouret, et entendit à nouveau un son étrange, qui clochait dans le quasi-silence de la forge. Une espèce d'halètement, léger mais régulier. Il pivota du chef vers la source de ce bruit et vit alors une belle femme, pendue par les bras à une poutre, à quelques dix pieds du sol. Elle lui sourit, passablement gênée, avant de se laisser choir, retombant souplement.

« Qu'est-ce que... »

Loan put apercevoir alors sous le large manteau déchiré de la dame une panoplie d'armes qui, de toute évidence, ressemblaient fort aux siennes. Il reconnaissait d'un coup d'oeil sa signature. Il regarda vivement là où il rangeait ses ouvrages et vit que, en effet, certaines places étaient anormalement vides.

« Bon sang ! » jura-t-il avant de reporter ses yeux sur la voleuse.

Celle-ci prenait déjà la poudre d'escampette, agile, elle se glissa dans l'embrasure de la porte et détala dans la nuit comme un lapin. Loan se mit à la poursuivre mais la diablesse avait refermé dans le même mouvement la porte de son établis et il se la prit en pleine figure. Il jura à nouveau, le nez en sang et horriblement douloureux, fut sonné un instant avant de se remettre à courir, tanguant un peu tout de même. Elle courait vite, cette fille, mais Loan avait de plus longues jambes et ses nombreuses escapades dans la forêt et les plaines à la recherche de gibier l'avait endurci. Il piqua une pointe, après s'être un peu remis de sa malchance précédente, et finit par rattraper l'affreuse donzelle. Il sauta littéralement sur elle par derrière et la plaqua dans l'herbe haute. Malheureusement, il le fit sans avoir vu la pente abrupte et tous les deux se mirent à la dévaler à grande vitesse, brinquebalés dans tous les sens à grands renforts de cris de surprise et de peur, et aussi de douleur lorsqu'ils se prenaient des orties, des ronces ou un caillou lors de leur chute inexorable. Arrivés en bas, la fille en première, celle-ci ne perdit pas un instant pour tenter de fuir à nouveau. Loan lui agrippa un mollet de justesse, ce qui la fit tomber lourdement en avant. Il se traîna des bras, sur son dos, et une fois à califourchon au-dessus d'elle, il la força à se tourner vers lui, le dos à présent plaqué dans l'herbe humide. Furieux, il la fixa de ses yeux noirs par la colère et lui postillonna :

« Ces armes sont le fruit d'un dur labeur ! Et ma seule source de revenus, mon seul moyen de vivre ! » Il retira deux dagues visibles et le sabre du ceinturon de la voleuse et les déposa rageusement plus loin, hors de portée des mains de la femme. « Je ne sais pas ce qui me retient de te rosser pour cet acte. » fit Loan, qui lâchait lentement son emprise, pensant à la libérer et lui permettre de s'en aller sans plus de mal, mais toujours méfiant.





© Gasmask
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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptySam 1 Aoû 2015 - 1:05




In the Midst

Deep in the ocean, dead and cast away where innocences burn in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am...A soldier on my own, I don't know the way.




Se faufilant comme glisse une rivière entre les rochers, Selen s’empressa de refermer la porte derrière elle en devinant que le forgeron ne tarderait pas à la poursuivre. Sans réfléchir au reste, elle se mit tout simplement à courir de tout ce qu’elle pouvait, puisant dans ses dernières ressources d’énergie pour fuir les lieux et surtout ne plus y revenir. Un regard lancé par-dessus son épaule, la pirate eut tout juste le temps de voir l’ombre de l’homme s’abattre violemment sur elle. Elle chancela sur le coup de la surprise, les emportant dans une descente en tonneaux entre les ronces et le tranchant des pierres lui infligeant bien des douleurs jusqu’à ce qu’elle finisse face contre terre. Selen avait déjà souffert des blessures que les gardes lui avaient infligées, mais là c’en était de trop. Une vive douleur lui paralysa un moment le dos jusqu’à ce qu’elle trouve la force de se relever. Toute tentative d’échappatoire fut vaine ce coup-ci lorsque le forgeron la fit trébucher en agrippant fermement son mollet et la faire tomber au passage. Selen lâcha une plainte de douleur lorsque son visage se retrouva une nouvelle fois au contact de la terre humide. Le choc la paralysa quelques secondes en trop alors que le forgeron ne comptait décidément pas la laisser filer ainsi, il remonta jusqu’à elle.

N’ayant pas la force de résister bien que ses doigts agrippaient fermement l’herbe lorsqu’il l’obligea à se retourner, la jeune femme se retrouva de force sur le dos tandis qu’il l’immobilisait en s’installant sur elle. Elle pouvait mieux voir son visage, à la lumière de la lune ; il était jeune et visiblement en pleine forme, mais non sans écorchures après ce magistral rouler-bouler. Pas de chance pour elle, il n’avait ainsi pas eu de mal à la rattraper lorsqu’elle avait galopé à travers les hautes herbes. La respiration saccadée par cette course et la peur engendrée durant la chute, Selen écouta l’homme la sermonner que d’une oreille, bien trop occupée à chercher de quelle manière se sortir de cette situation peu confortable. Oh elle en avait souvent entendu des menaces, ce n’était pas une de plus qui allait l’impressionner ni lui faire peur, l’effet de panique dura quelques secondes à peine, jusqu’à ce qu’elle reporte complètement son attention sur cet homme et qu’elle cesse de s’agiter. Selen ne montra plus aucun geste de résistance, alors que se dessinait sur ses lèvres un large sourire, presque amical et surtout empli de mauvaise foi. Il ne lui en fallut pas plus pour sentir sur ses poignets l’emprise la délier petit à petit.  Elle en profita pour se soulever et lui donner un violent coup de tête. Ainsi, elle retrouva un tant soit peu la mobilité de ses hanches pour basculer l’homme sur le côté et inverser la tendance en poussant sur les épaules de l’homme. Imitant son schéma, Selen s’installa sur le bassin de l’homme pour l’empêcher de se mouvoir librement La jeune femme tendit sans perdre de temps le bras dans le but de se saisir d’une arme et appuyer sa force contre le forgeron. Malheureusement, ce n’était pas chose aisée puisqu’il les avait suffisamment éloignées et qu’elle se devait de le maintenir au sol en même temps. Elle avait tapé bien assez fort pour qu’il soit sonné, mais sentait son corps résister encore et reprendre peut à peu de pouvoir sur elle. Selen l’asséna d’une gifle, tapant son oreille pour provoquer un déséquilibre partiel et être certaine qu’il reste bien docile le temps qu’elle chope une arme.

« Reste tranquille ! » Ordonna t-elle.

Selen avait l’habitude de se battre contre des hommes même si c’était bien plus de combats à l’épée qu’au corps à corps. Pour vivre parmi eux le plus clair du temps, se comporter comme eux et ainsi, le forgeron pourrait bien assez vite constater que la force dont elle faisait preuve n’était pas comparable aux honnêtes femmes des villages. Si Selen pouvait revêtir des vêtements d’homme, dissimuler ses attraits féminins et se faire appeler « Soren » sans que cela paraisse suspect, ce n’était pas pour rien, elle avait bénéficié d’un dur entrainement de vie au sein des pirates et sa nomination en tant que quartier maître ne faisait que confirmer sa valeur. Autrement voilà longtemps qu’elle se serait fait tuer lors d’un abordage, voire jeter par-dessus bord en remettant en cause son utilité. Selen n’avait jamais accepté d’être une simple bouche à nourrir, son quotidien était fait de batailles, de combats qu’elle n’avait pas l’intention de perdre. La pirate ne sous-estimait pas pour autant son adversaire, dont elle pu reconnaître la force d’un forgeron - Les mains lourdes, les bras solides. Elle se devait d’agir rapidement pour qu’il ne la renverse pas à nouveau et qu’il la frappe pour de bon après ce qu’elle venait de faire. Quitte à l’écraser, elle tendit un peu plus la main et attrapa du bout des doigts l’une des dagues laissées plus loin. Selen logea ainsi rapidement la lame à la gorge de l’homme, effleurant sa peau et sous menace d’aller plus loin s’il ne se montrait pas coopératif. Fort heureusement pour lui, elle avait du respect pour son travail et avait reconnu un certain talent à la forge. Elle trouvait cela dommage de mettre fin à ses jours alors qu’il aurait sans doute pu lui apporter plus qu’une paire de sabres. Ces pensées résonnèrent dans la tête de la pirate comme un caprice, qui ne serait sans nul doute pas satisfait en passant au meurtre. Les pirates avaient beau cracher sur l’honneur, Selen avait appris à considérer ses adversaires autrement que comme de vulgaires pantins.

Selen ne montra cependant sur son visage pas le moindre signe du dilemme qui s’était posé à elle. Elle se contentait de l’observer dans un silence recouvert par les grillons et leurs respirations haletantes. Un large sourire amusé étira les lèvres de la demoiselle tandis qu’elle observait dans le regard du forgeron, l’équilibre revenir.

« Tu m’excuseras gars, j’t’ai coupé la parole. Donc tu disais ? Me rosser c’est ça ? C’est vilain de vouloir frapper une femme sans défense !» Elle leva le nez vers les sabres posés un peu plus loin. « Mais t’as de la chance, je vais y remédier. »

Ca pouvait paraitre hautain, arrogant, Selen n’y voyait là que l’occasion de se divertir un peu malgré les douleurs parcourant son corps. Elle se leva et fit quelques pas  en laissant tomber la dague pour se saisir des deux sabres laissés au sol et qui lui furent retirés avant d’en lancer un au forgeron. Du fait qu’elle soit désormais armée, le genre d’argument se relatant à « femme sans défense » n’était plus valable et elle comptait bien en profiter pour le provoquer un peu.

« Allez forgeron, lève toi, Je suis armée ! J’ai bien envie de tester ces lames avant de les emporter... »

Le sourire aux lèvres, la jeune femme se positionna après avoir pris quelques pas de recul, prête à entamer un duel s’il le désirait tel quel.






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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptySam 1 Aoû 2015 - 17:17

A l'orée de Fangorn
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“Qui ne donne pas de métier à son fils lui donne le métier de voleur.” ▬ Le Talmud

C'était bien sa veine... Il était tombé sur une experte en échappée, apparemment. Elle réussit à lui glisser entre les doigts, Loan n'ayant pas eu le temps de resserrer son emprise sur elle qu'elle filait déjà pour ensuite, à son tour, le mettre à sa merci. L'homme fut plaqué au sol avec une telle brusquerie et une telle force qu'il en garda le souffle coupé, autant par le choc physique que moral. Une femme le tenait en joue avec tant d'aisance ! Une FEMME ! Sans être machiste ni atteindre la misogynie, Loan avait du mal à accepter à cet instant qu'une gente dame - ou presque, vu l'accoutrement de celle-ci - arrivait à le tenir en respect à la simple force de ses bras. C'en était humiliant et il remercia secrètement le ciel d'avoir affaire à cette bougresse en un lieu isolé, loin de toute civilisation. S'il en avait été de même dans un lieu public, sous les regards goguenards d'autres personnes, il en serait mort de honte. Il tenta de se débattre, un peu mollement vu le coup qu'il avait reçu au crâne, mais la salope le gifla si violemment qu'il vit plusieurs chandelles, à présent incapable de gigoter intelligemment durant un bon moment. Il l'écouta, à moitié attentif vu son semi-coma, et ne put que maugréer un semblant de réponses, un borborygme débile plus qu'autre chose.

Il ne reprit ses esprits qu'après un bon laps de temps, après que celle-ci se soit camper sur ses deux jambes, un de ses beaux sabres en main. Elle lui avait lancé, auprès de lui dans l'herbe, l'autre sabre, que le forgeron fixa sans trop comprendre au début. Il empoigna la lame malhabilement, ses yeux voyant encore double, et se hissa sur ses guibolles instables sans trop faire le fier. Il regarda la voleuse, fronçant les sourcils pour essayer de calmer sa vue brouillée. S'il avait du mal à la voir, il l'entendait par contre parfaitement, et cette peste le provoquait ouvertement en duel. Loan fut tenté un court instant de lui déclarer qu'il forgeait les armes mais ne les maniait pas avant de réaliser qu'il déclarerait ouvertement sa faiblesse. Il était un homme, avait travaillé pour l'armée, alors, certes, il n'était pas un maître dans le maniement de l'épée ou de toutes armes de combat, mais il saurait faire ravaler à cette foutue femme son orgueil démesuré pour son sexe ! Sa vue lui revenait progressivement mais il préférait éviter d'engager une lutte avec elle maintenant, d'autant plus que ses jambes le menaçaient de le faire s'écrouler.

« Désolé, ma bonne dame, même si vous n'êtes pas une damoiselle mais qu'une sale voleuse, ma conduite me dicte de ne point me battre contre le sexe faible. Je n'ai pas été éduqué chez les porcs, vous me le pardonnerez, je pense. » fit-il, un sourire aux lèvres.

Il s'avança et tendit une paume vers elle.

« Mon sabre et mes dagues. Ou je me verrais obligé de déclarer votre présence intolérable dans ces lieux et sommer la vigile de vous retrouver. Un si joli minois derrière les barreaux... Non, franchement, ça me fendrait le coeur. Mes armes, je vous prie, et je fermerai les yeux sur ce qui s'est passé ce soir. »

Il agita sa main, soupesant son geste d'un regard lourd d'impatience, pas le moins du monde effrayé par ce bout de fille, même armée.





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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Rohan
— ÂGE DU PERSO : 28 ans
— RANG SOCIAL : Riche
— MÉTIER PRATIQUÉ : Second à bord d'une frégate appelée le Crépusculaire
— ARMES DU PERSO : Epées, dagues, couteaux
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : aux pirates du navire et surtout son capitaine; Aaren
— VOYAGE AVEC : les pirates du Crépusculaire
— AMOUREUSEMENT : s'y aventure dangereusement

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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptySam 1 Aoû 2015 - 19:13




In the Midst

Deep in the ocean, dead and cast away where innocences burn in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am...A soldier on my own, I don't know the way.




Selen enchainait les péripéties et les mauvaises nouvelles depuis quelques jours. Néanmoins, Selen ne perdait pas espoir, aussi coriace qu’une mauvaise herbe jusque devant ce pauvre forgeron qui n’avait rien demandé à personne et qui se faisait voler. Enfin pauvre, tout était relatif, car même si ça semblait réellement l’énerver il ne se sentait pas plus menacé que cela. Elle avait eu la gentillesse de le relâcher, autant qu’elle aurait pu l’égorger, il ne lui en était même pas reconnaissant, cet ingrat ! Au lieu de cela, lorsqu’il reprit ses esprits, il en profita pour lui cracher moult reproches au visage. Et le sourire de la jeune femme s’étira davantage dans un réflexe qu’elle ne connaissait que trop bien lorsqu’il daigna ne pas vouloir se battre contre elle sous prétexte qu’il ne se battait pas avec les femmes, plus communément appelé le sexe faible par les mysogines. Ce genre de remarque avait beau la fatiguer, à l’usure elle avait tout aussi bien appris à les ignorer. De part sa place sur la hiérarchie de la frégate, elle l’entendait même provenant de son propre équipage lorsque ces derniers refusaient de lui obéir. Néanmoins ils savaient tout aussi bien qu’ils prenaient le risque de se retrouver mutilé et sévèrement punis pour leurs dires aussi bien sexistes que personnels. La chute dépendant à vrai dire, toujours de ses humeurs. En attendant il avait eu de la peine à le maitriser ce sexe faible, puisqu’elle était debout et qu’elle avait toujours les armes sur elle, ce qui dans le fond la fit bien rire d’ironie. Quoi qu’il en soit, soit c’était un véritable crétin soit il bluffait. L’un ou l’autre elle décida de le prendre au mot et abaissa légèrement sa garde.

« Ah ~ un homme de principes ! Que c’est fâcheux !  Ma foi, tant pis. » Fit elle faussement désolée.

Le forgeron s’approcha d’un pas assuré, nullement effrayé par les coups mortels qu’elle aurait pu lui asséner. Plissant des yeux, Selen sera son emprise sur la poignée du sabre et fut en réalité assez peu surprise de ce qu’il lui déclara ensuite. Se retrouver arrêtée n’était pas non plus la pire menace à entendre pour un pirate, n’imaginant que très peu que des barreaux pouvaient leur retirer leur liberté dans le cas où il n’était pas si difficile de s’en évader après quelques entrainements. Selen avait déjà échappé à la potence, elle n’avait pas fait la maline pour le coup mais elle vivait constamment dans le risque de perdre la vie ; sur l’échafaud ou à l’abordage d’un galion c’était exactement la même chose pour elle. La lâcheté n’avait alors rien d’anodin, surtout lorsque sa survie en dépend. Elle aurait pu payer cet homme, autant qu’elle aurait pu le faire chez un marchand. Le contexte s’était cousu de tel sorte qu’elle choisisse de le voler plutôt que le payer mais ne s’était pas du tout attendue à se faire prendre la main dans le sac. La fatigue du long voyage l’usant, elle avait agi dans un élan de détresse plutôt que de choisir la voie honnête - Réflexe de pirate, voyez vous. Pas de regrets à avoir, si elle pouvait tout autant éviter de dépenser son or, elle le faisait, c’était comme cela et pas autrement. En revanche la conversation qu’il lui tenait la refreinait à faire en sorte que les choses se dénouent sans plus de coups échangés, elle avait beau ne pas grimacer à ses dires, l’envie de le cogner et le remettre à sa place se faisait bien ressentir. Elle observa ainsi la main tendue de l’homme, s’agitant pour lui réclamer son bien comme l’on réclame à un enfant. Selen n’en fit bien évidemment rien, ignorant son geste et étira un large sourire en haussant les épaules.

« Ne te donne pas cette peine mon brave, ils sont à mes trousses depuis quelques semaines ! Mon ‘’joli minois’’ a déjà fait son effet auprès de la garde.» Fit-elle sans la moindre conviction.

Le seul détail qui lui permettait d’être aussi assurée quand à la suite des événements et en particulier sur ce point là était le fait qu’elle avait quelques jours d’avance en ayant réussi à duper les soldats qui la poursuivaient. En revanche il ne semblerait qu’il ne lâcherait pas le morceau aussi facilement, visiblement aussi têtu qu’elle à avoir ces armes en mains. Selen devrait alors user de stratégies pour s’en aller avec ce qu’elle voulait. Elle conserva donc une distance de recul entre eux et observa en détail la dite lame qu’il lui réclamait sans hostilité. D’un mouvement souple de poignet, elle la fit remonter jusqu’à son regard ; La pirate glissa sa main gantée le long de la lame, étudiant une nouvelle fois ses détails sous la lumière de la Lune. Son regard bifurqua ensuite sur l’homme, elle pointa l’arme dans sa direction, sur ses gardes et en profita pour faire quelques pas tout en analysant discrètement l’environnement les entourant. La végétation était assez dense puisqu’ils étaient à l’orée de Fangorn, un petit ruisseau semblait couler non loin d’ici à en entendre les cliquetis d’eau. Il était inutile de fuir en courant, la direction dans laquelle elle devait aller lui demandait de remonter la pente qu’ils avaient dévalé, il la rattraperait sans peine. S’en aller dans le sens opposé ne ferait que lui faire perdre du temps et ses jours seraient comptés avant qu’elle ne meure en forêt après le périple qu’elle avait déjà fait. A ajouter à cela qu’elle refusait de s’aventurer plus loin alors qu’elle était si proche de la fin et qu’elle n’avait plus besoin de rien pour retourner près des côtes. Selen avait beau réfléchir, elle semblait étonnamment calme, les yeux accrochés sur le forgeron. Ainsi les quelques secondes de silence qui les recouvrirent se firent dans un duel de regards, tandis qu’elle jaugeait son interlocuteur, observait le moindre mouvement de ses yeux. Au bout d’un instant, elle cessa sa marche et abaissa légèrement le sabre pour faire suite à leur conversation à propos des armes qu’elle détenait.

« De belles lames que tu as forgées je dois l’admettre. D’ailleurs pourquoi forger ici alors que tu pourrais faire fortune dans un endroit plus… habité ? »

Elle meublait, bien que la question lui étant passée par l’esprit n’était pas choisie par hasard et que la réponse l’intriguait. Bavarder n’était qu’un prétexte pour repousser l’échéance et lui permettre de gagner du temps jusqu’à ce qu’elle décide de faire quelque chose pour se sortir de là. Elle devinait bien qu’il n’était pas dupe, qu’il l’enverrait certainement chier en lui aboyant que ça ne la regardait pas. Ça elle s'en foutait, ce n'était qu'un malheureux détail, puisqu'elle aurait très bien pu aussi lui demander si la pluie avait été abondante sur ces terres les trois derniers mois. Aussi finirait peut être il par perdre patience ; mais puisqu’il était un homme de principes, il ne croiserait pas le fer avec elle ~






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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyDim 2 Aoû 2015 - 15:45

A l'orée de Fangorn
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Loan n'était peut-être pas le plus expérimenté des hommes en matière de combats, de fourberie, ni de la vie elle-même et de tous les déboires que celle-ci pouvait mettre sur le chemin des vivants, mais il n'était pas aussi dupe qu'un bambin né de la dernière pluie. La jeune femme devant lui eut l'air triste de sa réponse, un refus habile sur son incapacité à croiser le fer avec une dame, il n'en crut cependant rien. Il la toisa de toute sa hauteur, le regard assombri par ses sourcils froncés, le bleu azur de ses yeux virant à un obscur comme la nuit orageuse. Il n'aimait pas ces minauderies que cette voleuse lui assénait avec sa voix mielleuse, aussi douce que du venin de sirène. Sa bouche se tordit en une moue agacée tandis que ses yeux, cillant à peine, ne semblaient pas vouloir la quitter une seule seconde. Elle tourna autour de lui, tel un félin prêt à fondre sur sa proie, et Loan détesta cette désagréable impression d'être cette proie. Il la regarda de haut en bas, exprimant par son regard son plus profond mépris. Son petit jeu le lassait déjà, une sourde colère montait lentement en lui, liée à l'impatience que cette situation lui apportait, tandis que ses pleines aptitudes lui revenaient enfin. Sa vue se fit plus nette, ses jambes cessèrent de trembloter, le mettant au supplice de la honte de se sentir si faible, et ce fut avec soulagement qu'il se sentit capable de riposter avec toute son énergie si la diablesse décidait de se ruer sur lui, sabre au poing.

Elle n'en fit rien. Son petit manège s'arrêta, toutefois, le sourire qu'elle lui offrit l'énerva davantage. Quelle idiote ! Elle ne le connaissait pas et son assurance face à lui était de la pure arrogance. Comment pouvait-elle se sentir si sûre d'elle-même sans savoir réellement son passé, ce qu'il avait pu vivre, s'il avait été un militaire ou autre, avant de n'être qu'un forgeron s'isolant aux abords d'une forêt dite maudite ? Cependant, après une brève réflexion, et lorsqu'elle lui posa sa question plutôt déplacée vue leur dualité, Loan pensa qu'elle ne devait pas se sentir si rassurée que cela et que ces petits sourires n'étaient que des mensonges muets, juste bons pour faire bonne figure. Si elle avait sincèrement désiré se battre contre lui, n'aurait-elle pas engagé de combat malgré sa soi-disant réticence ? Ce fut au tour de l'homme d'afficher un sourire, un peu malgré lui, amusé qu'il était par cette théorie plus que plausible. Il la regarda alors différemment. Sa méfiance précédente ne fut plus qu'une ombre sur ses traits et il releva le torse, étant resté en position défensive jusqu'ici. Il se sentit clairement plus à l'aise après avoir réfléchi et décidé d'avoir raison sur le fait qu'elle masquait sa propre faiblesse. Il finit par lui répondre d'un ton neutre.

« C'était le cas, avant. Mais cette vie ne m'apportait pas ce dont j'avais envie. Je suis ici en attendant de trouver quoi faire de mon avenir, loin des hommes. Il faut croire que ce n'était pas encore assez loin. » fit-il, un léger rire froid éclatant à la fin de sa phrase. « Les miles séparant ma cabane de la première ville ne semble pas dissuader les personnages dans votre genre. Je suis d'ailleurs bien étonné, à dire vrai, qu'on vienne me voler jusqu'ici. Est-ce le hasard qui vous a mené jusqu'à mon domicile, alors que vous étiez justement poursuivi, comme vous le dites, ou m'avez-vous visé tout particulièrement ? »

Si cette donzelle se permettait de poser des questions sur lui, pourquoi se priver d'en faire de même ? Il rentrait volontairement dans son petit jeu, qu'il devinait, car au final, quel intérêt avaient les deux antagonistes de demander de telles choses sur la vie privée de l'autre ? Il n'y en avait pas. Si elle menait ce petit manège dans le seul but de gagner du temps, cela convenait à Loan, puisqu'il réprimait son désir de la cogner une bonne fois pour récupérer son bien, par souci de bonne tenue. Même si personne ne serait témoin de son acte rabaissant envers une femme, il se sentirait quelque peu sali... Il la laissait volontiers entamer la lutte si cela était à venir. Et si elle reprenait ses jambes à son cou, il la poursuivrait encore. Ses longues promenades dans les parages le rendait plus apte à se déplacer ici qu'elle, sans aucun doute, même s'il ne pouvait savoir l'endurance qu'elle avait ; peut-être meilleure que lui, au final. Il restait pourtant campé sur sa position de ne pas la frapper. Voyons plutôt ce qu'elle comptait faire ensuite, il aurait tout le temps d'aviser au moment opportun. L'unique but dans tout cela était de reprendre ce qu'elle lui avait lâchement volé.





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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyDim 2 Aoû 2015 - 18:56




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Le regard ancré dans celui de son interlocuteur, la voleuse remarqua qu’il se mit plus à l’aise, nullement craintif à son égard. Etait-ce par orgueil ? Par inconscience ? Ou pure folie ? Quoi qu’il en soit, Selen ne baissait pas sa garde pour autant malgré que le moment fût aux bavardages. Quel que soit son adversaire, un acte de folie n’est jamais prévisible et elle ne souhaitait pas mourir loin des mers. Il avait répondu à sa question, aussi surprenant que cela puisse paraitre Selen l’avait écouté et trouvait cela tout à fait compréhensible qu’il veuille s’éloigner. N’était-ce pas ce qu’elle avait fait ? Elle avait trouvé meilleure vie parmi les pirates ; une vie d’aventure, de fortune, et de liberté. Elle ne lui répondit pas, ne daigna pas hausser un sourcil tandis qu’il lui posa à son tour une question. Répondre honnêtement serait lui avouer ses méfaits. Selen étira son sourire, et répondit avec assurance.

« Peu importe comment je suis arrivée jusque là, la finalité est la même : je m’éloigne de ces maudites terres en emportant les lames. »

C’est Un cri semblable à ceux d’un sanglier résonna dans la forêt, coupant Selen dans ses paroles alors qu’il provenait de non loin d’ici. Selen fronça les sourcils, détourna son attention du forgeron pour plonger le regard sur la forêt dense. Quelque chose se déplaçait non loin et ce n’était pas d’origine humaine. Quoi qu’il en soit, ça lui était complètement égal, elle vit que le forgeron était manifestement tout autant intrigué qu’elle et elle profita de ce moment d’analyse pour filer dans la direction opposée. Avec une rapidité dont elle ne s’était pas imaginé capable vu la fatigue et les blessures accumulées, la jeune femme grimpa dans un arbre, se demandant si le forgeron serait aussi habile qu’elle pour essayer de la poursuivre ainsi. Elle était partie du principe que non, que même si elle n’évoluerait pas aussi rapidement que les pieds au sol, au moins il ne pourrait pas l’attraper. Selen grimpa bien assez haut dans les branches, profita de la densité du bois pour avancer en sautant sur les branches. Essoufflée, mais tirant sur ses réserves d’énergie pour aller le plus rapidement possible, elle ne chercha pas à regarder par-dessus son épaule ni même sur terre pour savoir s’il la pourchassait. Le plus important pour elle était de s’en éloigner, profitant de l’irrégularité des arbres pour dévier et présenter un itinéraire imprévisible. Au bout d’un moment elle se fit plus discrète, ayant remarqué qu’elle n’entendait plus de bruit si ce n’était celui qu’elle avait fait. Selen se stoppa, manqua de louper la branche en ayant mal calculé son coup. C’était autant jeu d’enfant que d’évoluer entre les mats des navires, à l’exception prêt qu’elle prenait le risque de trébucher en choisissant mal ses prises selon leur épaisseur et qu’elle se prenait les branches dans le visage. Selen profita de ce moment de répit, le dos posté contre le tronc pour se rendre compte qu’elle s’était coupé la joue. Elle essuya le sang d’un revers de manche, puis plissa les yeux à travers la pénombre pour tenter de déceler la présence du forgeron. C’était difficile d’y voir quelque chose, elle se fiait bien plus à son ouïe qu’à sa vue à ce moment là, quitte à attendre de longues minutes.  

Selen se décida de descendre de son perchoir lorsqu’elle estima que les lieux étaient désormais libres. Sautant de l’arbre après avoir réduit la hauteur, la jeune femme retomba sur ses pieds, restant fléchie, prête à courir si par hasard elle s’était trompée. Les yeux cherchant dans la pénombre autour d’elle dans une méfiance absolue, elle maitrisa sa respiration et tendit l’oreille au moindre bruit suspect qui la ferait à nouveau détaler. Elle évolua, doucement, jusqu’à une clairière qui lui permit d’observer le ciel et la position des étoiles qui l’aiguilleraient sur la direction à prendre. Elle n’aimait pas ces forêts, ces lieux dont on ne pouvait poser un pied sur le sol sans craindre que quelque chose nous surprenne. En mer, il y avait moins ce suspens, ce bordel et ce manque de clarté. Selen se demandait d’ailleurs l’origine du bruit suspect qu’elle avait entendu en compagnie du forgeron, elle était doublement sur ces gardes qu’ils lui avaient vaguement rappelé ceux des orcs. Malheureusement ou fort heureusement, elle n’en avait pas croisé assez pour pouvoir clairement définir de quoi il s’agissait.  Selen contourna la clairière, pas assez suicidaire pour se mettre à découvert et continua d’avancer doucement. Elle se demandait où il était, elle n’aurait pas pu le semer aussi facilement, puisqu’il connaissait les lieux mieux qu’elle. Elle s’attendait alors à ce qu’il la piège, qu’il soit déjà dans le coin et qu’il attende le moment opportun pour la chopper une bonne fois pour toutes. Le calme qui régnait était bien trop empli de tension, quelque chose n’allait pas et ce n’était qu’une question de seconde avant que tout soit bouleversé.

Quelque chose l’agrippa au bras et la jeta avec force contre le tronc d’un arbre. Selen se releva sans perdre de temps, tituba et vit se dessiner sous les halos lunaires la carrure imposante d’un orc. La jeune femme serra les dents et dégaina son arme. Elle attendit que l’orc fonce vers elle pour lui asséner un violent coup de sabre en visant la tête. Il para l’attaque et profita d’avoir une main libre pour planter un couteau dans le bras de la jeune femme. Selen étouffa un cri de douleur, retira d’un geste sec la lame, la respiration haletante. Elle trouva une autre stratégie, marchant au bluff et profita de son inattention pour lui donner un coup de coude dans la nuque. La pirate tournoya habilement autour de lui avant de se jeter sur son dos et l’égorger le plus rapidement et le plus profondément possible pour qu’il n’ameute pas ses camarades sans doute dans le coin. Il tomba genoux à terre, le flux de sang ruissela sur son torse jusqu’à profaner la terre. Selen descendit de sa monture et s’éloigna le plus vite possible de l’endroit, la main faisant pression sur son bras pour empêcher le sang de couler et laisser une trace sur son passage.

Elle s’enfonça un peu plus dans le bois et se laissa tomber contre le tronc d’un arbre aux racines apparentes et imposantes. C’était bien sa veine, la blessure allait l’handicaper. Toutefois elle était contente d’être repartie avec les armes. Selen tenta de reprendre un rythme respiratoire normal, mais la douleur de la lésion était bien trop importante pour qu’elle l’ignore simplement. Elle découpa grâce à l’une des dagues un pan de sa veste pour s’en faire un bandage de fortune qu’elle serra au maximum le temps qu’elle trouve comment la soigner. Selen tenta de se relever, mais ses jambes ne répondaient plus, des sueurs froides perlant sur son front indiquant clairement qu’elle avait atteint sa limite. Agacée, elle soupira et réitéra à plusieurs reprises mais grimaçait de plus belle à chaque fois. Elle abandonna, le regard plus angoissé sur les alentours et la main toujours sur le sabre au cas où elle ait de mauvaises surprises. Non pas que passer la nuit ici la gênait, elle craignait juste de croiser d’autres orcs mais comptait se terrer sous les racines de l’arbre et se faire oublier jusqu’au l’aube où elle irait nettoyer sa blessure avant de repartir.

La seule chose qu’elle vit, après avoir entendu des pas plus légers, c’est la silhouette du forgeron. Selen fronça les sourcils, énervée de le revoir alors qu’elle n’était pas en bonne posture. Elle fouilla dans la poche interne de sa veste avant d’en sortir une bourse d’or qu’elle lui jeta dessus avec une mauvaise foi digne des plus grands pirates. Elle n’avait pas eu envie de donner cet or mais n’était pas en mesure de défendre ses trouvailles comme elle l’avait fait un peu plus tôt.

« Laisse-moi le sabre, que je puisse atteindre les côtes sud du Gondor. » Fit elle avec un sourire empli d’ironie.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyDim 2 Aoû 2015 - 23:03

A l'orée de Fangorn
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Un grondement sourd, menaçant, se fit entendre alors que la femme avait à peine répondu. Loan, qui n'avait pas souvent entendu de tels borborygmes, tendit l'oreille, inquiet. Il en oublia presque la jeune femme tant il fut concentré sur l'éventuelle nouvelle menace ; celle-ci en profita, bien évidemment, pour s'éclipser. Le temps de s'en apercevoir, et de se mettre à sa poursuite, la silhouette de la voleuse s'engouffra dans les ténèbres des futaies et seul un bruissement, allant vers le haut, lui indiqua qu'elle avait entrepris de grimper dans un des arbres. Loan pesta, agita sa lame, furibond d'avoir perdu ainsi de précieux ouvrages qui étaient censés le faire vivre. Cette bougresse n'avait aucune pitié, décidément ! Le jeune homme se serait bien apitoyé sur lui-même mais il était résolu à tenter le tout pour le tout pour récupérer ce qui lui revenait de droit. Il pénétra dans la forêt obscure, un peu mal à l'aise à l'idée que cette chipie puisse surgir sur lui d'en haut et le prendre ainsi par surprise. Il aurait pu lui aussi jouer les équilibres dans les branchages mais il se savait peu habile à cet exercice, étant originaire d'une grande ville et habitué aux plaines et aux monts plutôt qu'aux bois touffus comme celui où ils se trouvaient. Il déambula parmi les troncs, le coeur battant, ne pouvant percevoir de temps à autres que le bruissement du feuillage au-dessus de sa tête ; était-ce la femme ou seulement le vent nocturne ? Incapable de le savoir réellement, son agacement grandissait, n'ayant d'égal que sa terreur, autant à cause de la noirceur des lieux qu'à cause de bruit guttural qu'il avait perçu un peu plus tôt.

Loan serrait tellement son sabre qu'il en avait les phalanges blanchies. Le sang lui battait les tempes tant la tension l'assaillait. Plus un bruit ne se fit entendre, si ce n'était le hululement d'une chouette ou le son de course d'un quelconque animal dans les fourrées. Dans les arbres, c'était le silence quasi total. Loan crut un bon moment avoir perdu la trace de la fugitive et il jura abondamment, frappant de son sabre un arbre innocent qui se mit à déverser sa sève, son sang translucide. Il était prêt à abandonner, rentrer chez lui bredouille, au bord de la plus intense des colères, avec l'unique envie étant d'oublier cet échec dans une bouteille d'eau-de-vie bon marché. Ce fut au moment où il rebroussait chemin qu'il entendit des cris, rauques et aigus, deux voix différentes de toute évidence. Il crut reconnaître la stridence de celle de la voleuse et malgré la rancœur qu'il avait envers elle, un élan chevaleresque le prit et il se mit à sa recherche, non pas pour récupérer ses armes cette fois, mais pour lui venir en aide. Il ne savait pas quel était la nature du danger mais il fonçait tête baissée vers l'endroit où il avait entendu le cri de douleur de la jeune femme. Haletant, il finit par atteindre là où il pensait retrouver la voleuse, mal en point, voire morte, peut-être. A la place, il découvrit le cadavre profondément égorgé d'un... orc. Loan eut un haut-le-cœur en voyant tout le sang aspergeant le thorax blanchâtre et hideux de la créature et fut horrifié à la vue de la plaie béante. Il s'en détourna, ne pouvant faire face à cette affreuse vision.

Il vit alors, grâce à un léger éclat de lune perçant le feuillage, quelques éclaboussures écarlates dégoulinant d'une branche basse. Croyant au début que c'était là le sang de l'orc, il réfléchit un instant et pensa que ce ne devait pas être possible à une telle distance de là où se trouvait le macchabée. Sa voleuse avait du fuir dans cette direction. Nourri par l'envie de lui venir en aide, finalement, il tenta de pister ces maigres traces sanguinolentes. Il en vit peu, très peu, autant parce qu'il y en avait réellement peu que parce que l'obscurité se battait avec les rares rayons de lune arrivant à pénétrer dans le sous-bois. Il finit toutefois par percevoir, parmi les bruits des animaux nocturnes et du vent dans les arbres, la respiration haletante d'une personne épuisée et certainement blessée. Il s'avança, silencieux comme une ombre et tenant toujours sa lame au poing, prudent. Peut-être avait-elle encore la force de lui offrir le même destin que cet orc. Finalement, après avoir vu cet ignoble spectacle, il redoutait cette femme qu'il avait clairement mal jugé. Elle était capable de tuer et férocement, qui plus est. Il n'avait pas affaire à une simple voleuse couarde, mais une furie, et si elle voulait l'égorger, il ne se pensait pas capable de l'en empêcher totalement. Quelque peu craintif, il s'approcha d'elle, allongée tout contre un large tronc aux racines dévorant le sol meuble, tandis qu'elle bandait une vilaine plaie à son bras.

Il ne parla pas tandis qu'il sortait à découvert, sur son visage se mélangeaient diverses émotions. L'envie de la soigner mais aussi la peur que son acte précédent lui inspirait. Il avala difficilement sa salive, ne sachant que dire ni que faire, et se contenta de la fixer un peu bêtement. Son air changea à nouveau lorsqu'elle lui balança une bourse pleine de pièces à ses pieds, passant à l'hébétement le plus ridicule.

« Laisse-moi le sabre, que je puisse atteindre les côtes sud du Gondor. » lui dit-elle, l'air maussade.

Loan ne réagit pas pour ramasser la bourse. Il la toisa effrontément, se forçant à ignorer les tremblements terrifiés de son corps. Il finit par pousser un petit rire nerveux, se voulant moqueur sans y parvenir vraiment.

« Ce n'est pas d'un sabre dont tu as besoin, mais de soins. » fit-il en montrant de façon hautaine la blessure ouverte de la femme.

Il se tut un moment puis, sans savoir quelle mouche l'eut piqué, il osa s'avancer vers elle. Il s'accroupit à ses côtés et regarda de plus près l’estafilade qui, vu d'aussi près, était vraiment laide à voir et ne présageait rien de bon. Loan plongea son regard bleu, plus du tout craintif ou menaçant, mais inquiet, dans ceux tout aussi bleus de la jeune femme.

« Laisse-moi t'aider. »

En son for intérieur, Loan se demandait sincèrement pourquoi il voulait secourir une femme qui l'avait volé sans vergogne et que seule la malchance lui avait fait payé son larcin, autant que son affront envers lui. Elle ne lui semblait pas encline à s'excuser ni à ressentir des regrets sur son geste. Il était conscient qu'il ne recevrait à peine d'elle des remerciements si elle acceptait seulement de le suivre pour être soignée. Il y avait énormément de chances pour qu'ensuite elle s'en aille, ayant sous le coude encore plus de choses lui appartenant, sans un merci, ni un pardon, ni un adieu. Il luisait dans le regard de cette femme une détermination et une solide volonté d'atteindre ses buts, sans qu'une seule ombre de reconnaissance pouvait assombrir. C'était en tout cas ce que pensait Loan. Ceci ne l'empêchait pourtant pas de vouloir lui éviter une mort bien affreuse, par la fièvre que cette plaie risquait de lui donner bientôt.

Il se releva, lentement, et alla se saisir de la bourse. Il en défit le cordon et compta les pièces qu'il y avait. Il referma le tout sans un mot ni même que ses traits ne trahissent ses pensées. Au fond, il s'en fichait un peu de cet argent ; tout son esprit était concentré sur la nécessité de soigner sa chère voleuse.

« Tu peux choisir de me faire confiance ou de mourir. Je ne pense pas que la plaie que tu as te permette d'aller bien loin. Tu peux aussi refuser de me croire. A tes risques. » fit-il modestement, se détournant d'elle pour reprendre le chemin vers chez lui, se demandant si elle choisirait de le suivre ou de tenter de survivre seule, en pleine nature.



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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Rohan
— ÂGE DU PERSO : 28 ans
— RANG SOCIAL : Riche
— MÉTIER PRATIQUÉ : Second à bord d'une frégate appelée le Crépusculaire
— ARMES DU PERSO : Epées, dagues, couteaux
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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyLun 3 Aoû 2015 - 9:31




In the Midst

Deep in the ocean, dead and cast away where innocences burn in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am...A soldier on my own, I don't know the way.




Foudroyé en plein vol, le rapace s’était brûlé les ailes et se terrait dans un coin pour échapper à ses prédateurs. Lorsqu’elle vit le forgeron revenir, elle s’était redressée et se collait contre le tronc comme si elle aurait pu y passer au travers dans le cas où les choses dégénèrent. Il n’avait pas daigné prendre la bourse et avait entreprit de s’approcher un peu plus d’elle après avoir déclaré qu’elle avait besoin de soins. Selen paniqua légèrement, prenant appui sur ses pieds en s’enfonçant un peu plus sur sa place alors qu’elle s’attendait à ce qu’il l’achève. Son rythme cardiaque s’accéléra soudainement sous la panique, elle ne trouva pas la force de brandir son sabre et l’observa inquiète malgré elle, haletante. Contre toute attente il ne leva pas la main sur elle et s’intéressa seulement à la blessure qu’elle portait. Selen le laissa observer, non sans froncer les sourcils et rester méfiante à son égard. Faire confiance aux autres n’était pas son point fort, en particulier envers ceux à qui elle avait dérobé des biens, en toute logique. Mais le forgeron n’en fit rien, analysant d’un œil de plus en plus attentif l’entaille de son bras en ayant soulevé le bandage de fortune qu’elle venait de faire. Selen grimaça, lâchant une plainte contre toute envie de serrer les dents pour rester prudente ; la blessure était bien trop profonde et avait touché le muscle, qui sait si elle n’était pas déjà infectée par le couteau lui-même. En replaçant le tissu qui faisait compresse contre les saignements abondants, Selen reporta à nouveau son attention sur le forgeron qui lui proposa son aide. Elle fut étonnée, se demandait même si elle n’avait pas totalement perdu la tête et persistait encore à chercher ce qu’il se cachait sous ses airs de menteur faussement concerné par sa situation. Elle croisa son regard une dernière fois, croyant y avoir vu de l’inquiétude tandis qu’il se leva pour aller ramasser la bourse laissée à terre comme si elle avait déclaré forfait.

Prise de sueurs froides, Selen ne répondit rien, craignant là une ruse de sa part. Elle ne doutait pas de ses capacités à la soigner, mais craignait désormais ce qu’il ferait après l’avoir fait. Ne voulait-il pas la dénoncer pour ses actes ? Elle n’avait pas la force de bouger, c’était tout bénéfique pour lui de la ramener chez lui alors que les gardes à sa poursuite seraient sans doute dans le village aux aurores. Néanmoins l’état dans lequel elle était ne laissait pas réellement le choix, et malgré toute la solidité dont elle pouvait faire preuve, sa blessure était beaucoup trop importante pour qu’elle l’ignore simplement. Selen déglutit, sa respiration s’écourta lorsqu’elle le vit tourner le dos et entamer le pas vers sa cabane.

Elle devait faire un choix, et vite.

La pirate leva les yeux vers le ciel que l’on devinait à travers les feuillages des hauts arbres. C’était une belle nuit pour mourir, dommage qu’elle n’en avait pas envie. Selen n’était pas suicidaire au point de se croire capable de tenir sans soins alors qu’une fièvre s’emparerait manifestement d’elle et la tuerait avant même qu’elle ne quitte le Rohan. Cette région l’avait vue naitre, quelque part c’était bien assez ironique d’y crever alors qu’elle l’avait toujours fui. La pirate soupira, reportant son attention vers là où se tenait le forgeron avant d’avoir été englouti dans les buissons. Elle hésitait encore et inspecta une nouvelle fois sa plaie, comme si par miracle, celle-ci s’était avéré moins grave et lui permettrait de partir. Ce n’était pas le cas, sa peau gonflait, l’énorme tâche cramoisie de sa veste témoignait là d’une perte de sang bien trop importante pour y survivre sans rien faire. Si la plaie n’avait pas été aussi profonde et douloureuse, elle aurait sans doute reprit le cheval pour retourner dans le village, au mieux c’est ce qu’il aurait dû se passer ; au pire elle allait se décider à suivre le forgeron et aviser en cas de problème.

Selen se maudissait, mais se décida finalement à agir. Ainsi, elle s’aida du tronc pour se redresser sur ses jambes tremblantes de fatigue, puisant dans les maigres ressources de force qu’il lui restait et traina sa carcasse comme un mort vivant. La main toujours appuyé sur sa blessure, la jeune femme emboita faiblement la marche quelques secondes après le forgeron. Elle avait perdu sa trace mais savait se repérer. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se rende compte que l’animal féroce qu’elle était boitait lamentablement derrière lui.

Les quelques distances qui les séparaient de là où ils s’étaient retrouvés à la cabane du forgeron lui sembla longues et difficiles. Selen perdait pied et manquait de trébucher dès que le sol était irrégulier ou que des obstacles se présentaient à elle si par malheur elle ne levait pas suffisamment les genoux. Entre les feuillages se découpa la cabane du forgeron, qu’ils avaient laissé derrière leur course effrénée. Au sortir du bois Selen observa le forgeron entrer chez lui et dans un dernier doute stoppa sa marche. Un vent frais la fit frissonner, et la poussa finalement à continuer la marche jusqu’à entrer dans la demeure du forgeron. Elle croisa son regard, analysant ses pupilles dans une énième tentative d’y déceler un faux plan en passant le seuil. La pirate progressa dans la demeure bien plus simplement qu’elle n’y avait déjà pénétré la première fois. Malgré l’état dans lequel elle était qui ne lui permettait pas d’avoir toutes ses pensées rationnelles, la jeune femme posait son regard sur les alentours avec curiosité. Elle s’écroula sur un fauteuil avant même d’y avoir été invité en se sentant instantanément pâlir,  et préférait autant cesser de forcer sur ses jambes sous peine de faire un malaise. Elle souhaitait rester éveillée, le plus longtemps possible, pour être sûre qu’elle n’avait pas fait le mauvais choix. A partir de cet instant, son regard resta concentré sur la silhouette de l’homme dans se ses moindres faits et gestes. En retrouvant quelque peu ses couleurs du fait qu’elle se soit posée, Selen lui proféra de nouvelles menaces, par crainte que l’image déplorable qu’elle lui renvoyait ne le pousse à agir.

« Ne t’avise pas de me duper forgeron. Je t’éventre si t’essaye d’en profiter. » Siffla t-elle.

En réalité elle ne pensait pas en être capable car plus les minutes passaient plus les spasmes parcourant son corps se faisaient violents. Elle prenait sur elle pour sauver les apparences et le dissuader quitte à passer pour une folle. Elle s’adossa une nouvelle fois, n’ayant même plus la force de lui adresser un regard noir et tenta tant bien que mal de se calmer.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyLun 3 Aoû 2015 - 15:56

A l'orée de Fangorn
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De prime abord, Loan crut être témoin d'une telle volonté farouche qu'elle avait préféré tenter le diable et défier la mort par ses propres moyens. Tandis qu'il marchait lentement, la respiration calme, parmi troncs et buissons touffus, il ne décelait pas le bruit des pas crissant les feuilles mortes derrière lui. Cette pauvre fille avait choisi de mourir. Elle n'avait pas aucune chance de survivre, certes, la vie était faite de hasards et de mystèresut-être survivrait-elle, mais elle se jouait ainsi de la mort au lieu d'avoir voulu lui faire confiance. Pouvait-il seulement ma la juger sur ce choix qu'il considérait insensé ? Pas vraiment. C'était une femme, et lui un homme, ils se connaissaient point en-dehors du vol qu'elle avait voulu lui infliger sans vergogne. Elle avait toutes les raisons de croire à une machination dans l'unique but de lui faire du tort. Toutefois, si elle avait un tant soit peu de bon sens, elle comprendrait qu'il n'avait aucun intérêt à la liquider lui-même, sa plaie suintant déjà le pus ayant tôt fait de le faire à sa place.

Il fut, étrangement, agréablement surpris de finalement entendre le pas incertain de la voleuse. Il comprit aisément par le son irrégulier, un pied se déposant lourdement au sol de temps à autres, qu'elle galérait à le suivre dans cette pénombre et cette forêt dense aux multiples cailloux, racines et autres bûches sèches dispersées un peu partout. La pente était légèrement abrupte et n'offrait pas une marche sereine aux deux antagonistes et cela ne devait pas être une partie de plaisir pour la donzelle. Plusieurs fois, Loan hésita à se retourner et lui offrir son bras ; mais il se sentait comme un chien trop fidèle aux côtés d'un chat sournois, capricieux et agressif, qui aurait tôt fait de lui griffer la truffe s'il s'avisait de la toucher. La bouche asséchée par leur précédente course, le corps endolori par leur chute et ses nerfs toujours tendus malgré tout, le forgeron Havelange décida de lui foutre la paix et de ne pas jouer avec le feu. Ils sortirent bientôt, fort heureusement, des futaies, et ils purent continuer leur progression sur une plaine aux herbes hautes et fraîches, au terrain presque plat si ce n'est la montée qu'ils eurent à gravir et qu'ils avaient dévalé lors de leur escapade de tout à l'heure.

Au seuil de son humble maisonnée, Loan jeta un regard vers elle, le premier depuis leur chemin jusqu'à sa porte. Une brève œillade, juste histoire de voir à quoi elle ressemblait, maintenant que sa posture était bien plus délicate qu'auparavant. En la voyant aussi mal en point, la sueur perlant sur son visage blême, la compassion lutta contre son envie de se moquer d'elle. Il lui fit un sourire, mi-aimable mi-rieur, et pénétra chez lui sans plus se soucier d'elle - pour l'instant. La donzelle n'attendit pas longtemps pour aller s'avachir dans un de ses fauteuils rapiécés de toutes partes, des coussins de cuir fourrés de paille et disposés sur un siège de bois ; le propriétaire des lieux ne s'en offusqua nullement, conscient de son tel état de faiblesse que lui ordonner de rester debout aurait été inutilement cruel. Il alla vers le feu, ayant au préalable attraper un pot de terre cuite et une théière en fer lourde d'eau. Il accrocha la théière au-dessus des braises encore chaudes, ouvrit le couvercle et dispersa le contenu du petit pot, quelques feuilles d'une herbe revitalisante, de brins de lavande et de camomille. Il tisonna ensuite le feu mourant et y déposa une des bûches de la pile rangé à la droite de l'âtre. Il se redressa ensuite, posa son coude sur le manteau de la cheminée et plongea enfin son regard dans ceux de la jeune femme qui venait, comme il aurait du s'y attendre, de prononcer une nouvelle menace.

« Mais oui, mais oui. » fit-il, se retenant franchement de rire cette fois.

Il alla vers elle, en douceur, et inspecta à nouveau la plaie à la lueur des flammes. Il put ainsi vérifier l'état réel de cette lésion et il siffla, fronçant les sourcils.

« Ce n'est vraiment pas joli à voir. Je vais devoir la nettoyer en profondeur et appliquer quelques herbes humectées de graisse de chèvre et d'extrait de lavande. Mais pas avant d'avoir recousu tout ça. Impossible de laisser ces deux pans de chair séparés à ce point. »

Il la regarda intensément, se demandant ce qu'elle en redirait. Devant son air farouche et son mutisme, Loan haussa les épaules et prit ce silence pour un accord. Il alla chercher tout le matériel nécessaire à l'opération. Il avait rarement dut soigner une plaie aussi importante mais il se sentait capable de le faire et de la maintenir en vie par quelques bons soins. A l'armée, c'était une chose vitale que de pouvoir recoudre une lésion béante et de pouvoir les nettoyer efficacement. L'infusion qu'il préparait était une boisson sensée l'apaiser et la faire dormir aussi bien qu'un bébé, et lui remonter son immunité également. Après avoir emporté fil et aiguille et ses pots d'herbes médicinales et de graisse, il hésita un instant et retourna dans ses placards, sous l'oeil méfiant de la voleuse qu'il ignorait superbement. Il revint avec un morceau de bois tout simple et le tendit à la jeune femme.

« Si tu as trop mal, tu peux mordre là-dedans. Mais pas ma main, c'est compris ? »

Il souriait. Il souriait bêtement, sachant bien qu'il ne risquait plus grand-chose et étrangement ravi que ce qui aurait pu mal tourné se finisse en soirée plutôt agréable, si on comparait toutes les autres qui n'étaient que solitude et pensées noires. Qui plus est, il avait la chance, en quelque sorte, que la personne l'ayant volé soit une jolie femme. Dépassé le stade de la rancœur, il avait pu s'apercevoir qu'elle avait tout de même un joli minois, très agréable à regarder malgré la moue enragée que celle-ci s'obstinait à garder. Elle devait être sacrément mignonne lorsqu'elle souriait... Il jubilait un peu, il fallait l'avouer, et se retenait de chantonner gaiement tandis qu'il venait avec un chiffon imbibé d'eau bouilli nettoyer en profondeur la chair à vif. Il entendit à peine la voleuse geindre alors que Loan savait bien qu'elle devait avoir très mal ; il touchait presque son muscle et, même pour lui, c'était quelque chose de presque insupportable. Il admira cette preuve de bravoure et il se demanda où cette damoiselle avait pu trouvé une telle force de caractère. Il se demanda aussi pourquoi elle avait choisi une voie aussi dangereuse au lieu de se trouver un bon mari et de fonder une famille. Tout à coup, le forgeron voulut en savoir plus sur elle, mais la tension entre eux deux étaient loin de s'être suffisamment calmée pour qu'il en arrive à la questionner aussi intimement.

« Voilà. Je vais recoudre maintenant. » dit-il posément, toujours en quête d'une légère rebuffade, d'un refus ou d'un geste de recul de sa part. En l'absence de tout ça, il prit confiance et enfila le fil de l'aiguille avant d'approcher l'outil d'argent vers la lésion et de l'enfoncer le plus délicatement possible sous la peau. « C'est supportable ? » dit-il avec douceur, sincèrement soucieux de ne pas lui causer davantage de douleur.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyLun 3 Aoû 2015 - 21:34




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Trop de politesses, trop d’hypocrisie, la tension restait à son comble malgré le retournement de situation. La voleuse entrait chez celui qu’elle avait volé, blessée et dans le but de bénéficier de ses coins. Qui aurait cru cela ? Selen veillerait à ne plus s’éloigner autant des côtes, en aucun cas ça la dissuadait de continuer ses petites affaires et de pousser le vice toujours plus loin. Sous les flammes dansantes, le visage de son hôte se dessina plus clairement. Elle imprima son visage dans son esprit afin de ne jamais l’oublier, qu’il lui laisse de bon ou de mauvais souvenirs. Ayant pris place, Selen observait le propriétaire des lieux préparer le nécessaire pour lui apporter des soins et lui venir en aise alors que rien ne l’obligeait à le faire. Lui était elle reconnaissante ? La question ne lui avait pour le moment pas effleuré l’esprit, la douleur ressentie dans son bras était bien trop sévère pour qu’elle s’abandonne a de telles réflexions. Suite aux menaces qu’elle lui avait crachées, il répondit d’un air bien trop détaché, pour que la réponse lui soit convenable. S’il savait ce dont elle était capable, il ne s’emploierait pas à minimiser de telles paroles.

Ceci fait, elle l’avait prévenu, et le laissa s’approcher sans plus de menaces pour qu’il puisse observer la plaie après qu’elle ait retiré la compresse improvisée. Elle découvrit en même temps que lui, l’entaillure bien plus visible à la lumière, elle était tout aussi choquée que son hôte. Grimaçant d’horreur face à un tel spectacle, la jeune femme releva les yeux au moment ou elle écouta attentivement ce qu’il comptait faire pour la soigner. Selen avait déjà reçu pire coup mais ne faisait pas la fière non plus. Les blessures faisaient parti des risques qu’elle prenait tous les jours, elle les acceptait mais évitait tout de même de se faire salement amocher. Celle-ci allait sans doute lui laisser une belle cicatrice, si ce forgeron travaillait correctement sur sa peau, il lui restait des chances qu’elle ne soit pas trop vilaine. Quoi qu’il en soit elle ne répondit rien, se contentant d’un simple hochement de tête pour lui signifier qu’il avait feu vert pour la guérir mais n’en resterait pas moins méfiante. Selen profita d’un moment de silence pour  retirer sa veste et roula la manche de sa blouse afin découvrir son bras et lui laisser ainsi une zone de travail libre. Ainsi elle l’observa se mouvoir durant les quelques minutes, épongeant le sang qui ruisselait sur sa peau gorgée de soleil. En restant assise, elle avait fini par reprendre ses esprits malgré la vive douleur provoquant de douloureuses décharges dans tout son corps. Elle était consciente que ce n’était plus qu’une question de temps avant que son état empire après une suture mais travaillait déjà sur elle-même pour mieux appréhender.

Le forgeron revint prendre place vers elle, prêt à passer aux choses sérieuses. Ses sourires l’agaçaient grandement. En surprenant celui qui lui faisait après lui avoir demandé bêtement de ne pas mordre sa main elle lui aurait volontiers fait ravaler. Pour quoi la prenait-il ? Un chien enragé ? Les provocations avaient beau être minimes, la patience de Selen avait très peu de capacité. Le regard meurtrier qu’elle lui lança avait bien vite fait de traduire pour elle le fond de ses pensées tandis qu’elle prit le morceau de bois dans le but de se préparer à le coincer entre ses dents si toutefois la douleur se faisait insupportable. Mais s’il continuait d’afficher cet air satisfait, c’est sur lui qu’elle cognerait en cas de douleur, que les Dieux en soient témoins. La jeune femme se retint néanmoins et à nouveau de faire toute remarque, laissant son bras à ses mains expertes tandis qu’il nettoyait la plaie avec un chiffon d’eau brûlante. Le sang tapait jusque dans ses tempes tant la sensation était désagréable. Selen grimaçait sans réellement s’en plaindre. Elle avait appris à ravaler la douleur, surtout en sachant que ce qui l’attendait après ne serait pas de tout repos, Selen canalisait la douleur en respirant profondément, tentant de guider ses pensées vers d’autres faits afin d’effacer au maximum les sensations. Elle croisa le regard bleuté de l’homme, échangeant un regard ou chacun d’entre eux devait sans doute se poser mille et une questions sur l’autre en se retenant de les dévoiler. Il aurait presque pu la rassurer comme ça, si seulement elle le connaissait plus.

Il n’y avait pas de temps à perdre à de tels bavardages, le forgeron s’apprêtait à recoudre et Selen se réinstalla sur sa place de telle sorte qu’elle soit suffisamment à l’aise pour ne pas trop en souffrir, comme si cela changeait réellement quelque chose. Elle déglutit, observant l’aiguille comme sa pire ennemie et décida de reporter son regard ailleurs quand il commença le travail. Les bords de la peau étaient tellement rougis et sensibilisés qu’elle eu l’impression qu’il l’avait enfoncée brutalement. Sa peau semblait durcir et se crisper pour ne pas laisser entrer de corps étranger, n’arrangeant rien à la douleur. Dans un élan de compassion ou bien de pure sadisme, le forgeron lui demanda si elle pouvait supporter ou pas.

« Oui ! Dépêche-toi ! » fit elle en serrant les dents.

La jeune femme plaça le morceau de bois entre ses dents en se préparant aux impacts suivants. Plus il avançait sur la plaie plus l’aiguille perforant les couches inférieures de sa peau lui semblait faire vivre l’enfer. Selen conserva tout de même ses exercices de respiration afin de ne pas tourner de l’œil et se montra étonnamment patiente. Les plaintes arrachées en gémissements douloureux s’étaient faits crescendo, jusqu’à ce qu’il fit un point final. Selen relâcha le morceau de bois lorsqu’il eu terminé pour de bon, jurant bruyamment en se laissant aller contre le dossier du fauteuil. La pirate passa furtivement sa main sur son front fiévreux, tremblante, le visage rougi par la sueur et la douleur encaissée. Sa vue avait fini par se brouiller, Selen ignorait désormais les expressions faciales du forgeron, complètement épuisée. Elle le laissait faire, sans réellement comprendre ce qu’il se passait. Elle s’était surmenée et la quantité de sang perdu le lui faisait payer cher.

« Je sens ton sourire, tu empestes l’ironie… ça te plait tant que ça de voir agoniser une femme, toi qui refusait de me frapper ? Quel genre de sadique es tu ? » Plaisanta t-elle malgré elle.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 0:17

A l'orée de Fangorn
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L'opération se passa sans trop de complications. Malgré lui, Loan admirait la force de cette jeune femme, se demandant où elle puisait la capacité d'encaisser une douleur qu'il devinait intense. Tandis qu'il passait l'aiguille dans les plis de la chair à vif, faisant ruisseler un peu plus de sang malgré son soin extrême pour ne pas lui causer plus de mal, il ne pouvait s'empêcher de jeter de temps à autre un regard vers le visage pâle et trempé de sueur de sa voleuse. Il voyait à quel point elle souffrait et se retenait de hurler, voire peut-être de pleurer. Si cette gourde n'avait pas tenté de lui soutirer le fruit de son travail, il se serait certainement pris d'affection pour elle, mais des relents de rancune persistaient envers elle. Il l'aidait, avec le sourire et une douceur qui lui étaient propres, toutefois, dès que ses sentiments protecteurs auraient pu s'envoler de plus belle, il se sentait bloquer par le méfait de la femme. C'était une sensation étrange et, pendant que son aiguille finissait le minutieux travail de couture chirurgicale, il sentait en lui se disputer sa bienveillance et sa réticence. Il bâcla quelque peu les finitions, ayant difficile à rassembler des idées lucides et logiques, leur mutisme mutuel n'aidant pas à l'apaiser et à se rapprocher d'elle. Une méfiance émanait d'elle comme la chaleur émane d'un feu et il s'en sentait presque vexé. Comme il l'avait prévu, il ne récolterait pas de reconnaissance de sa part... Il en fut intimement désolé et, tout à cette pensée amère, il coupa le fil d'un coup de dents sec, sans ménagement pour le confort de la femme. Cela lui arracha un cri, autant de douleur que de surprise, comprit-il. Légèrement offensé, il ne s'en excusa pas.

« Je sens ton sourire, tu empestes l’ironie… ça te plait tant que ça de voir agoniser une femme, toi qui refusais de me frapper ? Quel genre de sadique es-tu ? »

Elle avait peut-être tenté de mettre des notes de sarcasme dans ses propos, mais Loan ne les perçut aucunement à cause de la respiration saccadée et de ces mots qui étaient à peine soufflés, à moitié mâchés. Le forgeron regarda la voleuse fixement dans les yeux. Il comprit cependant qu'elle avait du mal à le regarder en retour et il ne le comprenait que trop bien. Il poussa un long et profond soupir, tremblotant, trahissant son exaspération.

« Tu dois avoir déjà de la fièvre. Tu délires complètement. »

Son ton fut cassant, sans qu'il ne le veuille. Il le regretta quelque peu mais ne chercha pas à s'en faire pardonner ; ne tenait-elle pas des paroles cinglantes à son égard, elle ?

« Si j'avais voulu te voir souffrir, je t'aurais laissé crever contre ton arbre. » ajouta-t-il, maussade. « Je n'aurais pas pris la peine de t'amener ici et dépenser mes réserves de pommades et d'herbes de guérison pour toi si ta souffrance m'était source de satisfaction. » Il soupira à nouveau, à la fois agacé et désolé qu'elle réagisse de façon si... méprisante. « Sinon, un merci pourrait me suffire, tu sais. »

Loan se releva, précédemment accroupi au pied du fauteuil de fortune, et alla servir deux tasses de l'eau bouillante où avaient infusé les fleurs et les plantes idéales pour un bon rétablissement et une bonne suée. Il précisa à la femme de se redresser du mieux qu'elle put, la regarda stoïquement tandis qu'elle s'exécutait et lui fourra enfin la tasse chaude entre ses mains. Un silence s'ensuivit alors qu'ils burent chacun leur infusion à petites gorgées prudentes, se brûlant lèvres et langue. Loan, comme depuis le début de leur singulière rencontre, ne pouvait s'empêcher de la regarder longuement à plusieurs reprises, ne se rendant compte de son attitude étrange qu'après plusieurs secondes. Finalement, il se décida à engager une sorte de conversation, sans grande conviction et avec une maladresse certaine.

« Comment te nommes-tu ? »

Il avait posé cette question avec une sorte de gêne, trouvant presque absurde la situation dans laquelle il se trouvait. Il ne comprenait pas très bien comment il avait fait pour en arriver là, au point de soigner et de discuter avec celle qui avait failli lui filer entre les doigts avec deux sabres et des dagues de sa forge sous le manteau. Ce genre de phénomènes étaient généralement haï par la population, et à juste titre ; ne travaillant pas, ils subtilisaient le fruit du labeur d'autrui, leur soutirant ainsi une partie de leur paie, ce qui pouvait infliger de sérieux dégâts à un ménage ou à toute une famille, du point de vue financier. Des voleurs pouvaient égoïstement faire s'effondrer des affaires familiales, sauf s'ils visaient exclusivement les riches, ce qui n'était pas souvent le cas, les nobles s'entourant de gardes et de sentinelles autour de leurs bâtisses. Les voleurs visaient généralement des cibles plus faciles. Loan avait toujours détesté les voleurs, comme la majorité des bons citoyens. Le fait qu'il en aide une l'emplissait de contrariété. Aurait-il seulement prêt à porter secours si ç'avait été un homme ? Ou une femme laide ? Se sentant brusqué par cette idée qui, si on y réfléchissait bien, ne semblait pas loin d'être juste, il s'injuria mentalement. Il n'était qu'un homme et faible par l'outil qu'il avait entre ses jambes, voilà la raison de son comportement contredisant ses principes de base. Sur son visage se lisait l'énervement qu'il ressentait à cette conclusion.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 9:57




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Epuisée, Selen avait cette désagréable impression de sombrer. La douleur accumulée pendant la suture l’avait tirée un peu plus vers le fond, tremblante, la main crispée sur son genou. Lorsqu’il eu fini, il fit un nœud et ne se priva pas de lui faire mal en coupant le fil, arrachant une plainte sonore de souffrance à la pirate. Sur l’instant, si elle avait eu tous ses esprits, elle l’aurait manifestement frappé. Hélas c’était à peine si elle pouvait bouger ses doigts. Il s’en tirait avec une remarque, un regard noir en biais et une vision d’elle des plus pitoyables. Il l’observa longuement, sans doute imprégnant cette image d’elle où forcément elle faisait moins la maline qu’au début de leur rencontre, jubilant intérieurement. Heureusement qu’il n’en rajouta pas, Selen l’aurait très mal supporté cette fois-ci alors qu’elle luttait de tout ce qu’elle pouvait contre le supplice.

« Tu dois avoir déjà de la fièvre. Tu délires complètement. »

Par doute elle se passa la main sur le front afin d’en recueillir la température. Il avait raison, même entre les sueurs froides elle percevait le feu brûlant ses tempes. Son corps se défendait déjà, amenant une fièvre certaine qui lui vaudrait sans doute une nuit difficile. Malgré cela, elle leva les yeux dans la direction du forgeron, soudainement interpellée par sa voix tandis qu’il prenait quand même la peine de répondre à sa remarque. Il marquait un point, mais elle avait croisé bien trop de cas étranges qu’elle ne pouvait le lui accorder complètement. Même avec les sutures qu’il venait de faire habilement sur sa peau, la jeune femme aussi entêtée que le vent, persistait à lutter pour rester sur ses gardes. Elle laissa appuyer sa tête contre le tissu rafistolé du dossier, étirant un large sourire amusé lorsqu’il lui réclama reconnaissance.

« Aye, merci mon gars. » Fit-elle soudainement.

Que l’on y croit ou pas, à travers ses sourires et ce remerciement si imprévisible, il était quand même là.

La fièvre ?

On aurait presque pu croire qu’elle se moquait de lui tant c’était soudain voire choquant de l’entendre prononcer de tels mots. Non en réalité, ils étaient assez sincères car elle reconnaissait qu’il l’avait assez bien rafistolée. Mais que valaient des mots face à un tel acte de générosité ? Rien du tout, la suite en découle, pirate. Elle n’ajouta rien grimaçant légèrement en ayant des relents de douleur provenant de sa blessure. Selen agrippa son avant bras comme si cela pouvait atténuer les électrochocs ressentis dans tout le membre mais rien n’y faisait.  Puis il lui donna une tasse dont les parois réchauffées lui brûlèrent légèrement les doigts. Elle la porta directement à ses lèvres, prise d’une soif incontrôlable en prenant le risque de s’endoloriser les lèvres. Quelques goutes avalées lui témoignèrent de la température, elle s’empressa de souffler à la surface pour accélérer le processus de refroidissement.

Dans un silence installé, Selen buvait son breuvage avec soulagement. Les senteurs aromatiques de plantes vertes émanant de l’infusion chatouillant ses narines lui inspiraient un sentiment de paix qu’elle n’avait pas connu depuis quelques jours, voire quelques mois. Le rhum avait l’habitude d’être un remède contre tout ce qu’elle vivait mais à cet instant, l’infusion était juste la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis de longs jours, c’était incroyable. Chaque gorgée était un pas de plus vers la guérison, elle le sentait déjà dans ses joues réchauffées. Sans doute le remarquerait-il à ses traits moins crispés de frustration et d’exaspération. Grâce à cela la nuit serait sans doute moins pénible que ce qu’il aurait dû en être et même avec toute la bonne foi du monde elle n’aurait pas imaginé qu’il aille jusqu’à lui donner un revitalisant. Les soins qu’il avait voulu lui offrir pour elle se seraient limités à la suture, il l’aurait ensuite foutue dehors en proliférant des menaces d’appeler la garde si jamais il la recroisait dans les parages. Et c’en était rien, il continuait de prendre soin d’elle en veillant à ce que les symptômes de fièvre ne s’aggravent pas. Selen l’observait du coin de l’œil, peu habituée à ce que l’on soit aussi bienveillant avec elle, surtout provenant de la part de gens à qui elle a causé du tort. De ce fait, même si ses forces ne lui permettaient pas de se défendre, elle ne montrait pas moins de méfiance, évitant de trop parler, l’observant encore et toujours dans ses moindres faits et gestes.

Quelques secondes en plus, puis arriva le moment où le silence devenant visiblement gênant, le forgeron haussa la voix en lui demandant son nom peut être dans le but de meubler et d’apaiser les tensions. Elle leva les yeux vers lui, étonnée, se demandant s’il était judicieux de partir dans une conversation alors que l’un comme l’autre ne souhaitait pas se trouver dans cette situation. La lourdeur de l’atmosphère devenait un peu moins évidente de fait que Selen se sente écartée de la douleur de la plaie. Cela contribuait peut être, de son côté, à ce qu’elle lui réponde sans plus de menaces. Il semblait troublé par sa présence, qui sait à quoi il pouvait bien penser ? Il regrettait sans doute de se montrer soucieux envers quelqu’un qui l’avait menacé et qui l’aurait tué sans la moindre hésitation. C’était compréhensible, Selen n’allait pas non plus lui assurer qu’il avait fait le bon choix n la ramenant jusque là, après tout, c’est un grand garçon !

« Selen. Toi ? »

C’était suffisant comme présentation, inutile de préciser de quel village elle venait, de quelle famille elle était l’enfant puisque tout ceci n’existait plus pour elle et que ces terres lui étaient désormais étrangères. La jeune femme porta le bord de sa tasse au bord de ses lèvres, relevant son attention sur le forgeron alors qu’elle s’apprêtait à avoir un nom sur ce visage. Elle termina son breuvage et s’essuya les lèvres d’un revers de main de manière peu élégante. La chaleur commençait déjà à l’envahir, sentant sa blouse se coller contre sa peau et les perles d’eau se formant à la surface de son épiderme. Elle se sentait moite et brûlante, un cocktail peu agréable en fin de compte mais nécessaire à sa guérison.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 20:53

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Elle lui répondit. Une réponse laconique, mais des plus suffisantes. Selen. C'était joli, comme nom. A peine eut-il pensé ça qu'il se maudit intérieurement ; « Oui, oui, voilà, c'était clairement là l'unique raison de lui avoir porté secours ; elle est mignonne et tu dirais pas non à une partie de jambes en l'air, hein, mon gros ! » hurlait la petite voix de sa conscience. « Bougre d'âne ! Idiot ! Raclure d'Isengard ! Boue d'sabut d'mule ! » s'insulta-t-il. D'un point de vue externe, Loan avait simplement froncé les sourcils et baisser la tête, de telle façon que ses disparurent sous des ombres. Sa bouche ne fut plus qu'une plissure d'amertume barrant son visage de droite à gauche, déformation de ce qui aurait pu être un sourire avenant face à la réponse de Selen. Au contraire, on aurait dit qu'il venait de sucer un citron et de se prendre un coup de poing dans le ventre en même temps. Il se leva, s'approcha prestement de la voleuse et lui arracha presque sa tasse vide des mains et alla d'un pas raide jusqu'à l'âtre. A côté si situait un petit meuble où il déposa brusquement les deux récipients, manquant de les fêler.

« Un comble, ça, tu aurais pu essayer de savoir un peu qui tu volais ainsi, non ? »

Il n'avait pas envie d'être méchant avec elle. Il n'aimait juste pas ce que cette femme représentait, malgré lui, à ses yeux ; une proie potentielle, un objet de désir, une femme aux formes dissimulées qui se devaient être voluptueuses, attirantes au possible pour un homme n'ayant plus connu la tendresse féminine dans son lit depuis bien des années. N'était-il vraiment qu'un imbécile au point de vouloir se farcir, cette nuit, une mourante qui avait tenté de foutre en l'air son seul moyen de subsistance ? En était-il réduit à ramasser ce qui lui tombait dessus pour rassasier son besoin le plus primaire ? Il se retourna, de manière brusque, et planta son regard allumé sur la femme qui lui rendit un regard provocateur et intrigué à la fois. Soyons honnêtes, tout de même, pour ce qui était de « ramasser ce qui lui tombait dessus », il lui tombait dessus des choses pas mal du tout. Loan se força à respirer profondément, renflouant ses envies charnelles pour ne penser qu'à la guérison de sa chère voleuse. Assez difficile lorsque celle-ci avait la pâleur d'une lune laiteuse, la grâce - toute imaginative en ce moment trouble - d'un cygne et la vivacité d'esprit du renard. Un bien joli cocktail de qualités qui rendait attrayante cette damoiselle, qu'importe ses antécédents, furent-ils d'avoir voulu le tuer pour un peu de fer. Il inspira, expira, inspira, expira, sans bruit, et finit par lâcher au bout de quelques secondes :

« Loan Havelange. »

Il alla, toujours d'une démarche raide et avec des gestes nerveux, faire un semblant de literie, improvisé dans le coin d'une pièce - bien opposé à celui où lui-même dormait, pour éviter toute tentation nocturne. Ce serait malheureux de se retrouver avec une dague de sa propre confection au fond de la gorge pour avoir juste glisser une main sur un sein... Le forgeron s'oublia dans cette tâche, amassant coussins plus ou moins moelleux, paille rêche, draps de lin grossiers et couvertures de laine, formant un espace à peu près douillet pour accueillir la mal-en-point. Il se releva, droit comme un piquet, et dit d'un ton bizarre :

« Voilà. Tu dors là. Tu... On peut dormir maintenant. Moi je suis là-bas. » Il indiqua son plumard branlant. « Je ravive le feu pour la nuit. » fit-il, se rendant compte du ridicule dans lequel il s'enlisait à s'exprimer comme un simple d'esprit et décidant d'aller travailler les braises pour s'occuper et ne pas rester figé comme il l'était.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyMer 19 Aoû 2015 - 22:32




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Les présentations faites de son côté, Selen s’était attendue a avoir celui du forgeron du tac au tac. Mais il n’en fit rien, son silence lui valu bien plus de mépris jusqu’au moment où il lui arracha la tasse des mains tout en lui disant qu’elle aurait mieux fait de se renseigner avant d’aller voler. Selen se contenta d’éclater de rire, du moins de ce que ses forces lui permettaient de faire, sans lui épargner quelques crispations. Cela n’avait sans doute pas été dans sa volonté d’être comique mais pour des raisons qu’il comprendrait peut être en prenant du recul, elle avait trouvé la situation suffisamment comique pour en rire. Ce n’était pas de la moquerie, mais bien de l’amusement, il avait aussi qu’à y réfléchir à deux fois avant de poser une question amenant à un dialogue pour le refermer aussi sec. Tout comme le fait de savoir le nom d’une personne pour un voleur est totalement secondaire. Le forgeron était sans doute perdu dans sa manière d’agir, à la fois entre la haine et la pitié à son égard. Elle pouvait comprendre cela et aimait voir dans son regard à quel point elle le mettait mal à l’aise vis-à-vis de ça. Toutefois après mure réflexion il s’était décidé à lui révéler son identité. Elle avait eu connaissance du nom un peu plus tôt mais au moins elle avait désormais le prénom. Mais face à l’abandon de semblant de fierté qu’il avait voulu lui tenir, Selen ne pu s’empêcher de lui adresser un large sourire empli de malice.

Elle n’alliait nullement cela a de la faiblesse, certaines personnes ont simplement du mal à conditionner deux aspects opposés et à trouver un juste milieu. Un bon gars, honnête et de principes, voilà ce qu’il était, il ne pouvait pas aller contre nature même avec toute la force dont il pouvait sans doute faire preuve. Il avait recueilli une voleuse, un pirate chez lui, qu’il assume sa générosité jusqu’au bout quitte à en payer le prix au matin. Elle l’observait toujours, remarquant une pointe de nervosité dans ses gestes et sa manière de lui adresser la parole. Selen se demandait ainsi s’il n’y avait pas autre chose qu’il essayait tant bien que mal de cacher - quoi qu’il en soit c’était clair que ça venait d’elle, de sa présence et de ce qu’elle était présentement. Elle le perturbait visiblement bien assez pour qu’il en perde le fil de ses mots alors qu’il lui montrait où elle dormait et qu’il cherche à justifier maladroitement ses occupations le temps qu’elle se mette en place.

Même avec son corps bouillonnant de fièvre, Selen trouva le courage de se lever pour aller se préparer à se coucher sans faire plus de remarques. Mais elle ne comptait pas s’arrêter là car elle avait d’abord envie de vérifier quelque chose. La jeune femme retira les ceinturons et autres lanière qui tombaient sur ses hanches utilisées pour y loger ses armes.  Elle faisait dos au forgeron, se demandant s’il avait la curiosité de regarder dans sa direction alors qu’elle était entreprenait de se dévêtir. Pas que cela la gênerait, elle n’éprouvait nullement de la pudeur mais ce serait sans aucun doute ironique. Selen retira ses bottes après avoir laissé ses ceinturons de côté, retira d’autres couches logées à sa taille qui lui permettaient de loger d’autres effets avant de s’attaquer au vif du sujet. Posant la main sur le haut de son corset dans le but de s’en défaire, elle tira sur l’une des épaisses ficelles pour dénouer le nœud.

Malheureusement celui-ci solidement fixé demanda qu’elle utilise ses deux mains. Elle fronça les sourcils en remarquant que le mouvement de son bras blessé lui arrachait des grimaces. Puis, finalement, un large sourire se dessina sur son visage, ayant soudainement l’envie de solliciter son cher sauveur. La pirate dissimula son sourire lorsqu’elle se retourna vers Loan, une mine agacé sur le visage.

«  Tu pourrais m’aider à le défaire ? J’y arriverais pas seule là. »

C’était un mensonge, elle était tout à fait capable de le faire seule même si cela pouvait lui arracher des plaintes de douleur. Quoi qu’il en soit Selen dissimula l’énorme sourire provocateur qu’elle aurait à l’accoutumée lancé dans le but de tester ses limites. Mais il se pourrait bien que ce Loan ne soit pas aussi insensible aux charmes d’une femme même si celle-ci était loin d’être l’image de la Dame parfaite. C’était sans doute une belle opportunité pour elle de profiter un peu, elle ignorait encore pour quelles raisons mais elles ne sauraient sans doute tarder. La jeune femme afficha un air assez désespéré, grimaçant au moindre mouvement de son bras rouge et enflé tout en tenant maladroitement les laçages de son corset noués à l’avant pour que ce soit plus facile pour elle de les enfiler a priori. Hors le défaire présentement impliquait des mouvements des bras qui rendraient sa plaie inconfortable.

« Ce serait bête que les sutures cèdent ! » Ajouta t-elle avec un petit sourire.

Tout comme dormir avec un corset était tout sauf confortable, pour l’avoir testé, rien de plus désagréable d’avoir le souffle coupé en voulant simplement se retourner.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 21:44

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Ils auraient pu aller dormir. Simplement dormir, oublier leur rencontre le temps d'une échappée onirique. S'éveiller demain, se voir, se grogner dessus et passer une journée loin l'un de l'autre. Puis d'autres jours, tous pareils, jusqu'à ce qu'elle guérisse et débarrasse enfin le plancher. Il n'y avait rien d'autre à espérer des jours futurs qu'une monotonie sans faille et le départ de la voleuse tant attendu. Ca aurait du se passer comme ça. Il aurait du lui tourner le dos, lui dire, alors qu'elle l'aguichait clairement - à moins qu'il ne se fasse des idées tordues ? - d'aller se faire voir ailleurs si elle le souhaitait, et s'enfoncer dans le moelleux relatif de sa couche pour l'ignorer superbement. Mais Loan n'était qu'un homme, empli de curiosité, ayant vécu trop longtemps seul, que pour nier les paroles d'une autre personne. Il tourna la tête dans sa direction et s'aperçut que des habits avaient déjà quitté le joli corps, offrant une vue légèrement plus... dénudée, sans qu'elle ne le soit encore totalement. Elle chipotait avec une maladresse adorable les cordelettes de son corset.

« Heu... » fut la réponse du forgeron, qui loucha sur les épaules nues à la peau lisse de Selen.

Il la regarda bêtement encore un moment, ne sachant trop que faire. Était-elle vraiment en difficulté ou se jouait-elle de lui ? Et si elle le faisait, du coup, elle serait... intéressée par... Loan rougit. Oh, la vilaine. Il essaya même de sourire tandis qu'il acquiesça gauchement, s'avança vers elle pour lui prêter main forte, une fois de plus. Ses doigts attrapèrent doucement les ficelles de cuir et il se mit à délacer le vêtement avec lenteur et fébrilité. Il sentait le regard bleu posé sur lui, sur ses mains ou son visage, et il se força de ce fait à afficher un parfait stoïcisme, ce qui ne fut pas une mince affaire. Une fois qu'il eut atteint la fin du laçage, à présent défait, il avala difficilement sa salive et il crut que le bruit qu'avait fait sa gorgé serrée en déglutissant aurait pu être entendu par la femme, ce qui le gêna davantage puisque cela prouverait son malaise. Ne pas montrer son trouble, ne pas afficher son trouble, ne pas afficher son... Oh.

Le corset, n'étant plus maintenu par la cordelette, se scinda en deux, découvrant une blouse très fine qui ne cachait plus grand-chose, car très décolleté, un peu déformé par le corset et légèrement usé. Le fin tissu laissa entrevoir les seins à travers tandis que le corset de cuir tombait au sol. Loan aurait aimé sauté sur cette chair ainsi offerte toutefois, comme s'il eut vu le kraken, il recula d'un bond et détourna le visage. Il rougissait violemment, la pénombre pouvait cacher le pire mais ses traits se déformaient et prouvaient son embarras. Il voulut parler, cependant les mots s'étranglèrent avant d'atteindre ses lèvres et il se braqua dans un mutisme, fit un geste insignifiant de la main et retourna près du feu. Là, il s'assit sur un tabouret et se mit à le tripoter du bout du manche en fer. Sacrebleu. Il n'arriverait pas à dormir de sitôt, maintenant.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 23:28




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Les crépitements du feu recouvrirent le silence qui s’était installé entre eux suite à la demande de Selen. S’étant malencontreusement retrouvée à ne pas pouvoir défaire son corset, elle avait sollicité son aide non sans arrières pensées. Il avait répondu positivement, ayant quelques secondes d’hésitations finalement estompées par sa bonté naturelle ou par son envie primaire de déshabiller une femme. Allez savoir ! Le principal était que la tisseuse avait bien vite fait d’avoir sa proie dans ses filets. Il s’approcha alors d’elle et entreprit de répondre à sa demande.

Loan s’efforçait de s’appliquer, Selen l’observait ainsi avec attention et admira la force qu’il avait de ne rien laisser paraitre. Quel homme pouvait dévêtir une femme aussi naturellement sans loucher sur les parcelles apparentes de sa peau ? Il aurait fallut qu’il la regarde droit dans les yeux et lui dise qu’elle ne lui faisait absolument pas d’effet pour le croire, hors leurs yeux ne se croisèrent pas un seul instant à mesure qu’il défaisait habilement les laçages de son vêtement. Elle savait ce qu’il verrait en dessous lorsque les pans du corset furent assez larges pour rencontrer le sol. Elle vit ainsi avec satisfaction ce trouble tant attendu dans les yeux de son hôte, étirant les commissures de ses lèvres dans un sourire faussement innocent. Il eu tout loisir d’observer ce que peu d’hommes voyaient en réalité puisqu’elle avait tendance à se dissimuler. Elle le laissa profiter du spectacle quelques secondes avant qu’il ne se décide de résister en prenant du recul ainsi que l’on se brûlait les doigts au contact d’une flamme ardente.

Il s’éloigna d’elle, tandis qu’elle glissait ses doigts dans ses mèches brunes pour les détacher et les laisser onduler de part et d’autre de son visage. Il n’avait pas résisté bien longtemps, ce qui avait piqué un temps dans sa curiosité. Elle n’en fit cependant rien et se contenta de quelques mots adressés de manière doucereuse pour attirer son oreille.

« Qui aurait cru cela ? Toi qui cherchais à m’éloigner d’ici. Regarde-toi, aussi rouge que la braise devant le sexe faible.» Lui fit-elle dans un sourire empli de malice.

Et maintenant qui manipule qui ? A la merci du péché, le forgeron aurait sans doute aimé gouter le fruit de la tentation. Nul ne pouvait dissimuler complètement un tel comportement, pour le nombre de fois où elle avait eu droit à des regards indiscrets glissant sur ses formes généreuses. Qu’il était bon de se laisser écouter le chant des sirènes n’est ce pas ? Oublier sa misérable existence le temps de s’échouer dans leur monde onirique. Ces pauvres hommes ensorcelés par l’illusion croyaient toujours pouvoir savourer la chaleur de leur corps alors que ces créatures se faisaient en réalité un malin plaisir à les dévorer jusqu’à leurs âmes. Selen connaissait cela, à vrai dire c’était un jeu dans lequel elle se plaisait de jouer lorsque l’occasion se présentait, car il n’était habituellement pas dans sa nature de jouer les charmeuses. Mais elle qui aimait tant être en position de force, là voilà qui était servie, juste en ayant eu le malheur de faire glisser le tissu de ses épaules.

Elle n’avait pas eu envie d’être aussi cassante dans ses paroles, mais il avait tendu le bâton pour se faire taper, l’occasion avait été bien trop belle pour la louper. Elle avait alors terminé ses mots, et dans un dernier regard se glissait dans les couvertures du coin qu’il lui avait confectionné, gardant sur sa peau les dernières couches de vêtement. C’était confortable, la pirate soupira d’aise en sentant les frissons sous jacents de son échine. La journée avait été fort difficile et même si elle terminait de manière peu conventionnelle, elle était rassurée de savoir qu’elle pourrait repartir sans plus de peine qu’à l’arrivée. Elle n’en avait donc pas ajouté davantage au sujet de Loan, au risque de se faire mettre à la porte alors qu’elle avait droit à un lit bien confortable et que la fatigue commençait sérieusement à l’emporter. La jeune femme s’emmitoufla dans la couverture chaude alors qu’elle étai reposée sur le flanc. Les draps épousaient les courbures de son corps avec élégance, Selen observa une dernière fois Loan posté au coin du feu. Il éviterait sans doute de poser ses yeux sur elle désormais, à voir dans quelle panique il s’était éloigné d’elle, elle pouvait prétendre avoir la paix au moins jusqu’au matin. Ce n’était pas plus mal à vrai dire, ça lui éviterait de dormir avec des poignards sous l’oreiller. Elle n’aurait sans doute plus l’occasion de le charrier là-dessus avec ce qu’elle venait de lui dire, il lui donnait l’impression d’un chiot effrayé et c’était donc un problème en moins.

« Bonne nuit Loan ! » Fit elle comme si de rien était, aussi coquine qu’une enfant.

La pirate ferma les yeux, et contre toute attente et malgré la méfiance qu’elle avait envers ce forgeron, le sommeil l’emporta bien assez vite dans les profondes abysses des rêves.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyVen 21 Aoû 2015 - 0:17

A l'orée de Fangorn
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“Qui ne donne pas de métier à son fils lui donne le métier de voleur.” ▬ Le Talmud

Loan ne répondit pas à la pique de sa voleuse, ne frémit pas, ne lui décocha pas même une œillade. Il l'ignora, chose qu'il aurait du faire dès le début. Il poussa seulement un soupir las, fatigué par les événements récents, par cette soirée mouvementée. Il sentait alors les douleurs de son dos suite à leur lutte et à quel point ses nerfs étaient à fleur de peau. Le forgeron se sentit réellement soulagé lorsqu'il l'entendit prononcer des vœux de bonne nuit et qu'en regardant vers elle, il la vit détourné de lui, emmitouflée sous une bonne couche de couvertures. Il aurait aimé la poignarder à cet instant pour lui faire ravaler ses actes indignes, mais Loan n'était pas de cette trempe. Il était un peu lâche, un peu stupide, et surtout incapable de commettre un meurtre de sang froid. Dommage. Il n'avait plus qu'à imiter la donzelle et s'en aller aux pays des songes, en espérant qu'ils l'apaiseraient de ses maux de la réalité. C'est ce qu'il fit. Sa nuit fut, par contre, aussi sombre que la voûte nocturne, dénué de rêves.

A l'aurore, au chant du coq, Loan battit des paupières, ébloui par un rai de lumière dorée qui s'immisçait sous le fin rideau de fortune accroché à ses vitraux. Il poussa une plainte d'ursidé, s'étira, revigoré, prêt à entamer une nouvelle journée comme toutes les autres. En vérité, à son éveil, il avait totalement oublié la veille et la présence de la femme. Ce fut en allant près du feu mourant qu'il perçut le doux ronflement provenant du fond de son unique pièce. Il sursauta avant de se rappeler de qui cela pouvait être.

« Ah... Juste... » fit-il pour lui-même, se sentant aussitôt grognon comme il l'était rarement.

Le forgeron se redressa, le dos voûté et le pas lourd, plus du tout de bonne humeur. La journée serait longue et particulièrement désagréable avec une telle créature dans les pattes. Un fardeau, qu'il avait cependant choisi d'endosser. Quelle mouche l'eut piqué ? Il se maudit, se demandant réellement l'idée saugrenue qu'il avait pu avoir au moment où il l'avait ramené chez lui pour la soigner. Sa bonne conscience, il la haïssait à cet instant, et aurait aimé la chier pour s'en débarrasser. Mais les choses ne fonctionnaient pas ainsi. Même maintenant, alors qu'il pouvait à son aise la contempler dormir comme un bébé, il ne se sentait pas capable de la balancer hors de chez lui avec une telle blessure et une fièvre à tuer un cheval. Il soupira, profondément, sa lassitude le reprenant comme une vieille amie. Que la journée sera longue, longue...

Les heures passèrent, sans que la jeune femme ne daigne ouvrir les yeux. Elle devait avoir un énorme sommeil à rattraper. Loan ne la plaindrait pas ; elle avait choisi une vie de bandit, qu'elle en assume les conséquences. Toutefois, dans cette optique, n'aurait-il pas du la laisser « assumer » sa mauvaise vie en l'abandonnant dans la forêt, au seuil de la mort ? Les contradictions continuaient à enchevêtrer l'esprit de Loan qui, n'y tenant plus, alla chercher sous les coups de midi une gnôle infâme. Il s'assit aux abords de l'âtre, sur son tabouret, et se mit à boire au goulot l'immonde alcool, claquant de la langue tant celui-ci lui picotait le palais. Peut-être fut-ce l'odeur de sa boisson ou simplement le hasard, mais Selen ouvrit enfin les yeux, qu'elle porta aussitôt sur lui. Elle avait un air un peu hébété, encore luisante de sueur et le visage boursouflé. En d'autres occasions, Loan aurait trouvé ça mignon et aurait souri. Il trouva, certes, ce visage poupin mignon, mais il n'eut pas le cœur à sourire à la femme qui lui causait du trouble.

« Ce n'est pas trop tôt. » lui lâcha-t-il d'un air hautain.

Fous-la dehors, fous-la dehors, lui dictait une petite voix... Une autre, par contre, le traitait d'être cruel s'il osait faire ça. Loan but une autre gorgée qui dura, dura, dura.




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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Rohan
— ÂGE DU PERSO : 28 ans
— RANG SOCIAL : Riche
— MÉTIER PRATIQUÉ : Second à bord d'une frégate appelée le Crépusculaire
— ARMES DU PERSO : Epées, dagues, couteaux
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : aux pirates du navire et surtout son capitaine; Aaren
— VOYAGE AVEC : les pirates du Crépusculaire
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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyVen 21 Aoû 2015 - 9:34




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La nuit avait été déjà bien entamée lorsqu’elle eu enfin fermé les yeux. La Lune n’avait cependant pas finie sa descente dans le ciel et leur donnait bien assez de marge avant d’être réveillés par les premières lueurs de l’aube. Le début du sommeil avait été a priori assez facile à atteindre mais voilà que  quelques heures après, Selen s’était réveillée en sursaut. En sueur, ayant tout juste refait surface, son rythme cardiaque battait des records tandis qu’elle s’était extirpée d’un cauchemar. Elle avait légèrement paniqué et s’était assise le temps de calmer ses ardeurs. Loan dormait à ce moment là, elle ne savait cependant pas si elle l’avait réveillé. Tremblante, Selen avait ramené ses genoux contre sa poitrine pour y enfermer son visage, recroquevillée. Elle détestait cette sensation de faiblesse qui l’avait envahie, elle détestait tout simplement ne pas avoir le contrôle sur elle-même. Vidée de ses émotions au bout de quelques minutes dans la pénombre, Selen avait fini par se rendormir pour ne plus se réveiller jusqu’au matin.

Gênée par la chaleur ressentie, durant la nuit, Selen avait fini par se déshabiller, laissant choir son pantalon et sa blouse près du lit improvisé. S'éveillant par une douce lumière, la jeune femme enroulée dans des draps s'étire dans de longs soupirs avant de les ouvrir complètement. C’est d’abord ce violent mal de tête qui la prit de court, désagréablement et pourtant elle n’avait pas souvenir d’avoir passé la veille à se saouler. Elle dégagea son visage moite de mèches venues se loger à sa vue tandis que s'élevait non loin une voix masculine qui remit chaque pièce à sa place. Elle se remémora ainsi ce qu'il s'était passé la veille, de la poursuite, à l'orc et jusqu'à la blessure qui avait entaillé son bras d’une lame sans doute infecté des pires merdes. Elle se souvenait aussi de Loan qui l'avait habilement recousue mais à contre cœur. C'était donc sans surprise que lorsqu'elle se redressa légèrement c'est sa silhouette qu'elle aperçu, assis près de l’âtre, une bouteille a la main. On sentait d'hors et déjà dans sa voix le reproche, le dédain, le mépris qu'il avait à son égard. Sans doute par les dernières paroles qu'ils avaient échangées alors qu'elle s'était permis de lui rire au nez face à la faiblesse qu'elle engendrait. Selen quitta sa couche, enveloppée d'une couverture dissimulant son corps nu jusqu'a ses chevilles. Vacillante autant par la fièvre que par le réveil, elle eu tout de même la force de dégager un petit sourire au coin des lèvres tandis qu’elle s’approchait de lui.

« Quoi tu m'en veux encore? Voyons je te taquinais! » Fit elle rieuse.

C’était à moitié vrai, disons qu’elle souhaitait dédramatiser les lieux, n’ayant pas assez de force pour lui en remettre une couche. C’était le prendre pour une girouette de montrer noir puis blanc, Selen s’en souciait peu à vrai dire. Il le prenait comme il le voulait, sans que le ton qu’elle ait employé soit descriptible et trahisse le fond de ses pensées réelles. La pirate prit place en face de Loan sur un second tabouret en lui ayant délicatement dérobé la bouteille d'alcool au passage. Le sommeil à peu près réparateur dont elle avait bénéficié semblait l'avoir adoucie, le stress engendré par ces longs jours de poursuite semblait également être loin derrière. Elle porta le goulot de la bouteille à ses lèvres, épanchant sa soif d'une longue gorgée avant de lui rendre la bouteille. Ce n’était pas du rhum ou de l’hydromel mais simplement ressentir l’alcool brûlant sa gorge lui permettait de combler ce manque d’apaisement puisqu’elle n’en avait pas bu depuis bien des jours.

« Voilà bien des lunes que je n'ai pas dormi autant. » Pensa t-elle tout haut

Selen encore en phase de réveil avait cette impression que le monde tournait au ralenti ou qu’elle avait consommé des substances hallucinantes. La fièvre était encore là, elle peinait à partir et c'est ce qui l'empêchait encore de sortir d'ici sans demander son reste. Elle n'avait aucunement envie de tourner de l'œil à dos de cheval, encore moins après avoir passé une nuit ici. Elle attendait alors que son front soit moins bouillonnant et qu’elle recouvre complètement ses forces. Même ses muscles étaient endoloris, elle qui avait l’habitude de courir partout et d’être très active et la voilà qui était prise de courbatures. Elle se demandait ce que penserait Aaren ou même Spic devant un tel mal en point de sa part.

Observant en silence le feu de la cheminée, Selen fut intriguée de l'avancée de sa guérison. Glissant l'un des pans du drap sur son épaule. Elle dévoila sa blessure et l'observa scrupuleusement. La lésion était encore douloureuse, du sang semblait avoir coulé et avait probablement tâché sa blouse avant qu'elle ne l'ôte. En revanche la suture était toujours aussi nette et bien faite. Mais puisque la fièvre était encore là, elle n’était probablement pas hors de danger d’une infection. C'était sans compter qu'elle était toujours restreinte dans l'utilisation de son bras, ce qui était problématique du fait qu'elle allait sans doute devoir se battre sur sa route vers le sud du Gondor. Selen grimaça, peu satisfaite de ce point là puisqu'elle allait devoir redoubler d'attention durant les jours arrivant et éviter de se pavaner dans les villes; indirectement cela menaçait de rallonger le temps du voyage. Elle soupira doucement en remettant le drap sur son épaule. Elle s’attendait néanmoins à ce qu’il y ait un risque qu’il la mette à la porte, au vu qu’elle l’ait suffisamment énervé la veille et qu’il semblait être bien assez rancunier pour le lui faire payer.

L’océan lui manquait, la terre ferme était un véritable nid d’angoisse pour elle et plus les minutes avançaient plus elle se sentait frustrée de ne pas pouvoir sentir les fragrances iodées des vagues, le son des voiles contre le vent et les cordages s’écrasant contre les mats, la parfaite description de ce qu’était la liberté pour elle. Perdue dans ses pensées, Selen affichait malgré elle une mine emplie de nostalgie. D’un regard par la fenêtre, elle n’y voyait que des arbres et cette sensation d’emprisonnement qu’ils lui avaient toujours inspirés.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptySam 22 Aoû 2015 - 10:40

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Ce n'est pas sans gêne que Loan remarqua, malgré le drap épais autour d'elle, que Selen était nue en-dessous. Il fit une moue désapprobatrice et détourna le visage, fulminant malgré lui. N'aurait-elle pas pu s'abstenir ? Quel genre de femmes était-elle pour aller pousser le vice à ce point-là ? Après une légère réflexion, il se souvint de sa violente fièvre et devina la chaleur qu'elle avait du ressentir la nuit. N'en aurait-il pas fait autant ? Se déshabiller ? Sûrement... Sauf qu'elle était une femme et en présence d'un pur inconnu. Mais c'était aussi une voleuse, et Loan ne connaissait rien aux mœurs de ce type de personnages, peut-être ceux-ci n'avaient dit pas la même vision de la pudeur. Ne sachant pas dire s'il y voyait du vrai ou s'il lui cherchait simplement des excuses pour pardonner ce qui paraissait être de la provocation, il se renfrogna de plus belle et embrassa à nouveau le goulot. L'alcool lui brûla l’œsophage et l'estomac et lui arracha un pincement des lèvres comme quand on se retenait de vomir. S'il continuait ainsi, d'ici peu, c'est ce qui allait arriver.

Le forgeron vit alors Selen s'approcher du feu et s'asseoir en face de lui, prenant le second tabouret, toujours seulement enveloppée d'une fine couverture de lin. Il fuit son regard, sa vue complètement, contemplant d'un air vide les flammes crépitantes. Lorsqu'elle lui parla, il daigna lever les yeux sur elle ; il la fixa un moment, sans prononcer une parole, la bouche boudeusement close. Il finit par hausser simplement les épaules, balayant par ce geste de dédain ses semblants d'excuses, indiquant ainsi que cela lui importait peu désormais. Il était grognon et le resterait certainement un moment. Il sentit plus qu'il ne vit la bouteille être extirpée de sa poigne, et il regarda à contrecœur la voleuse la porter à sa bouche pour l'imiter. Une femme de bonne éducation ne buvait pas comme elle le faisait. En reprenant la gnôle, ce fut en la regardant droit dans les yeux, les siens exprimant une légère inquiétude. Elle était terriblement pâle, ce qui n'était pas étonnant après tout le sang qu'elle avait perdu. Pourrait-il, sans souci de conscience, la foutre dehors ? Certainement pas. La voir ainsi, observant sa plaie découverte avec une mine soucieuse, l'emplissait à nouveau de compassion, cette foutue compassion qui avait fait de sa veillée une soirée embarrassante. Il poussa un soupir.

« Je veux bien te croire. Par contre, une seule nuit de te suffira pas à te remettre sur la route sans danger. » Il soupira encore une fois, plus légèrement, et haussa les sourcils comme pour se détacher de la suite de ses propres paroles. « Il te faudra encore du repos. Ici, par exemple. »

Il se leva, ayant vu le feu s'éteindre avec les restes du soir passé, s'apprêtant à aller couper du bois supplémentaire. Avant de sortir, il tendit la bouteille d'alcool à Selen et ajouta :

« Pas de grabuge. Pas de petit jeu comme tu m'as fait hier. Tu ne me voles rien. Quand tu le pourras, essaie de te rendre utile. Et tu partiras quand tu auras repris totalement des forces. »

Loan ne pouvait pas dire si elle allait accepter le deal sans broncher, si elle allait « obéir » à ses directives, comme ne rien prendre en partant ou l'aider à participer aux taches quotidiennes dès que son énergie lui serait revenue suffisamment, mais il espérait quelque peu que les voleurs dans son genre n'étaient pas totalement dénués de civilité. Il n'avait jamais eu affaire à une femme comme elle et il ne pouvait que tenter l'expérience, lui faire aveuglément confiance, en ayant l'espoir de ne pas se tromper sur toute la ligne. Il lui jeta un regard plein de sous-entendu, un regard franc, qui aurait très bien pu être traduit par « ne me déçois pas ». Stupidité de roturier ou bel esprit de solidarité ? Il n'aurait su le dire.

« Je vais couper quelques bûches. Tache d'en profiter pour te rhabiller. Il y a une bassine d'eau froide et du savon par là. »

Il indiqua un coin de la pièce, près de son propre lit. Sur ces mots, il sortit de chez lui et se dirigea vers un billot à côté duquel une pile de grosses branches grossières l'attendait, une hache déjà plantée dans celle tout en haut du tas. Il attrapa l'outil de bûcheron d'une poigne ferme et se mit à travailler, sous la lumière dorée de l'aurore et dans la douce chaleur croissante ; rapidement, sous l'effort physique, sa chemise vint lui coller au corps par la sueur.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyDim 23 Aoû 2015 - 18:14




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Malgré la nuit aussi porteuse de conseil soit elle, la tension était toujours palpable entre Selen et Loan. Sans doute l’était elle davantage en Loan, car Selen était bien trop mal en point pour se demander de quoi étaient faites les pensées qui la menaient vers lui. Ca tapait jusque dans ses tempes,  même avec ce lourd sommeil, Selen se sentait affaiblie et chaque contact sur son épiderme imprimait de désagréables sensations. Il l’avait remarqué, il suffisait de lui lancer quelques coups d’oeils pour se rendre à l’évidence devant la pâleur de son visage. Son teint de soleil éteint par la souffrance endurée, dans un geste dont elle ignora les raisons, Loan lui proposa de rester encore. Selen était étonnée de l’entendre tenir de tels propos alors qu’à chaque son qui sortait d’entre ses lèvres comme à chacune de ses mimiques, il esquissait des grimaces exaspérées. Sans aucun doute son côté bon samaritain qui reprenait le dessus. Quoi qu’il en soit, Selen ne se posa pas davantage de questions, comptant bien profiter de cette opportunité pour se remettre en force. Ce qui lui plaisait moins, en revanche c’était le fait de devoir rester encore ici quelques jours. Selen n’avait pas planifié de se faire un séjour à l’orée de Fangorn, elle se devait d’atteindre les côtes au plus vite pour reprendre la mer afin de laisser derrière elle ces terres qui n’avaient rien de significatif à ses yeux. Ne sachant quoi répondre, parfaitement consciente qu’elle était présentement incapable de retourner à dos de cheval, Selen serra les dents et hocha bêtement la tête. Sans grande surprise il posa ses conditions et sans grande surprises elle aurait pu toutes les deviner avant qu’il ne les énumère. Un sourire narquois fendit son visage espiègle à l’entente de ses propos, devinant à chaque fois à quoi il se référait pour lui imposer de telles règles. C’était amusant pour elle de voir qu’elle avait marqué son esprit au fer pour de si petites broutilles, tout autant qu’il boudait contre elle alors qu’elle était a cet instant totalement inoffensive.

« Aye, aussi avertie que l’Indomptable au fond des mers. » Répondit-elle.

A voir si cela était honnête ou pas, Selen l’était pour le moment mais personne n’est écarté de l’hypocrisie des pirates.  Lorsqu’il fut parti, le silence régna à nouveau dans la pièce. D’un regard par la fenêtre elle le vit s’éloigner de la cabane pour aller couper du bois ainsi qu’il avait été convenu. La jeune femme resta un moment assise, observant la bassine d’au au loin qu’il lui avait indiquée et soupira longuement. C’est un nouveau regard sur sa plaie qui arriva à la convaincre de se lever. Selen se dégagea de son drap, la laissant glisser sur ses hanches avant qu’il ne s’échoue au sol. Elle s’empara du savon, commençant à le faire mousser entre ses mains avant de s’en badigeonner les bras pour une première prise de température afin de ne pas faire de trop gros contraste avec sa température corporelle bouillonnante de fièvre. L’eau gelée n’était pas un problème, elle avait baignée dans des eaux glaciales maintes fois en totale immersion lorsqu’elle allait fouiller les épaves. Selen savonna le reste de son corps, histoire d’en profiter pour se rafraichir. Puis elle rinça, prenant garde de ne pas en foutre de partout. Ses tatouages de pirate furent ainsi redécouverts,  effaçant la pellicule de savon qui les avaient recouverts et emportant toutes les saletés avec elle. Cette toilette fortuite lui fit le plus grand bien, l’eau froide avait aidé à ce qu’elle se sente moins en brasier, la pirate soupira d’aise, sentant son bras avec curiosité pour constater le parfum laissé sur sa peau. Elle hocha les épaules, avant de s’emmitoufler à nouveau dans le drap et se poser auprès du feu pour ne pas attraper froid.

Au travers des murs elle pouvait entendre les coups secs donnés sur les buches par la hache de Loan. Ces bruits lui remémoraient le temps où elle vivait dans un village, bien avant qu’elle se retrouve sur un navire pirate. Selen n’avait conservé que très peu de souvenirs de sa vie sur les terres du Rohan, néanmoins le peu qu’elle se remémorait n’avaient pas grand impact dans son cœur. La pirate se leva et alla l’observer par la fenêtre, intriguée. Elle le vit dans son dur labeur, trancher avec force les buches les unes après les autres. Elle ne pouvait concevoir comment est ce que l’on pouvait se plaire en étant aussi seul, aussi isolé. Les jours devaient être monotones, la vie n’avait sans doute plus aucun sens. Quoi qu’il en soit, elle ne le connaissait pas suffisamment pour juger si ce genre de vie était meilleure que la sienne ou pas. Ce dont elle était sure c’est qu’elle n’échangerait la sienne pour rien au monde.

Une fois bien assez séchée et réchauffée, Selen entreprit de s’habiller, laissant le drap sur le lit improvisé avant d’enfiler ses vêtements. La pirate grimaça, peinant à enfiler certains d’entre eux et abandonna bien assez vite l’idée de revêtir son corset. Un sourire se glissa entre ses lèvres, se demandant s’il accepterait de l’aider à l’enfiler comme il l’avait retiré. Ce serait sans aucun doute pris pour une provocation, la mauvaise blague de trop qu’elle s’abstint de faire. Elle ajusta sa blouse de telle sorte qu’elle ne fasse pas aussi dénudée qu’à l’accoutumée alors qu’elle tombait souvent sur ses épaules. Puis elle noua un large foulard à sa taille lorsqu’elle eu enfilé son pantalon, décidant que cela suffirait amplement à ce qu’il ne la pense pas en train de faire « son petit jeu » qu’il avait surement apprécié malgré lui. De toute manière ses vêtements étaient déjà dans un sale état, ce n’était pas faut de faire un effort là dessus. Car si ça ne tenait qu’à elle, elle serait restée enroulée dans son drap tout le reste de la journée. Car les maux de tête persistaient, elle s’en serait sans doute arraché le cerveau tant elle haïssait ce genre de sensation qui la rendait faible et misérable. Selen attrapa la bouteille d’alcool que Loan avait laissée là pour s’en boire quelques gorgées avant de se décider à sortir pour aller vider la bassine d’eau.
Elle croisa le regard de son hôte toujours occupé dans ses activités bucheronesques, détournant son regard, elle alla plus loin pour aller vider l’eau dans la nature. En repassant vers Loan, leurs regards se croisèrent, empli de méfiance, de colère mais aussi d’intrigue. Selen s’arrêta là, l’observant dans son dur labeur.

« Pourquoi vivre loin des hommes ? La tranquillité ? La liberté ? »


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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 18:45

A l'orée de Fangorn
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Le soleil continuait paresseusement sa montée vers le zénith, rendant l'atmosphère de plus en plus chaude, sans en devenir étouffant. Le rose de l'aurore fit place à une clarté éblouissant les couleurs du paysage campagnard ; le vert tendre de la prairie éclata, le vert plus sombre de la forêt devint moins ténébreux, le ciel se colora d'un bleu intense où s'effilochaient quelques nuages blancs, solitaires. Loan avait chaud malgré la brise fraîche qui persistait à souffler. Il en vint à retirer sa chemise, dévoilant son torse quasiment imberbe à la nature dans son plus simple appareil, aussi sauvage et nourricière qu'elle devrait toujours l'être. Le forgeron, s'étant fait bûcheron le temps d'une tâche nécessaire, se redressa pour étirer son dos douloureux par l'effort, sa hache pendant à présent le long de sa cuisse. Il inspira profondément l'air d'où s'échappait l'odeur de la rosée vaporeuse, de l'humus des sous-bois et des fleurs par milliers dans la plaine en contrebas. Ses yeux parcourent les lieux et un sentiment étrange le prit. Il avait envie de sourire, à la fois ravi de vivre dans un endroit si beau et si paisible, mais son coeur était en même temps étreint par sa singulière solitude. Ce fut à ce moment-là, alors qu'il était plongé dans des pensées contradictoires, que Selen fit son apparition.

Elle était à nouveau vêtue, à peu près, ne manquant que son corset qui devait être trop difficile à enfiler seule et avec la plaie qu'elle avait au bras. Loan se força à ne pas juger sa tenue un peu trop légère en prenant en compte ce détail. Leurs regards se rencontrèrent, ils restèrent silencieux mais cet échange exprimait tout ce qu'ils pouvaient ressentir l'un pour l'autre. De la méfiance, une intrigue palpable, un tas de questions restées, pour l'heure, sans réponse. Loan se rendit compte qu'il fronçait malgré lui les sourcils, signe que la présence de cette femme le perturbait. Pas seulement à cause de sa condition de femme, belle et tentante, se rendit-il compte finalement. Mais juste en tant que personne. Une autre personne que lui, ici, partageant cette nouvelle journée, offrant, en quelque sorte, parce qu'il devait en être ainsi, sa compagnie. Loan avait du mal à se rappeler de la dernière fois où il avait été avec quelqu'un d'autre plus de quelques minutes, en-dehors de ses ventes d'armes et d'outils de fer au village d'à côté. Ces longs derniers mois avaient été si solitaires, au final... Et le voilà avec cette voleuse. L'avait-il aidé par simple compassion ? Parce qu'elle était une femme et qu'il gardait un espoir lubrique par-derrière ses élans de gentillesse ? Ou juste ressentait-il inconsciemment le besoin de ne plus être aussi seul que dernièrement ? Il la suivit du regard, elle, claudiquant sous le poids de la bassine d'eau qui moussait à sa surface. Elle rejeta l'eau souillée dans l'herbe et revint sur ses pas. A nouveau, elle le regarda. Toutefois, elle prit la peine de lui parler, ne rentrant pas tout de suite.

« Pourquoi vivre loin des hommes ? La tranquillité ? La liberté ? »

Loan lui fit complètement face, la sueur dégoulinant de son visage qui affichait une mine pensive. Il déposa la hache, avec une lenteur calculée, et s'approcha de Selen pour s'asseoir sur un tronc d'arbre avachi, près d'elle. Avec sa chemise, à présent crasseuse, il s'essuya la nuque et le front. Se raclant la gorge, sa voix étant enrouée, il répondit :

« Non. Pour fuir. »

Il avait les yeux fixés droit devant lui, l'air assombri par une ombre du passé. Le forgeron n'osait en dire plus à la voleuse, à cette étrangère venue d'on ne sait où. Pouvait-il en dire davantage, pouvait-il faire confiance à ce genre de femme et lui raconter ce qu'il gardait enfoui en lui depuis si longtemps ? Après mûre réflexion, il en vint à se dire qu'il ne risquait pas grand-chose à se confier un peu à une pure inconnue. Elle emporterait avec elle son histoire, du moins le résumé, la partie qu'il avait bien voulu lui conter, sans rien en faire d'autre que l'oublier avec le temps. Elle lui posait certainement la question par simple courtoisie ou curiosité infantile, par envie de briser un peu la glace entre eux deux. Qu'importe ce qu'il lui révélerait, elle ne pourrait rien faire pour retourner ses aveux contre lui. Elle n'était rien pour lui, strictement personne, une présence éphémère dans sa vie qu'il ne reverrait plus jamais d'ici quelques jours. La personne parfaite avec qui épancher la peine qui meurtrissait le cœur, malgré qu'il se le refuse.  

« On me soupçonne de meurtre, là d'où je viens. Aucune preuve, bien sûr. Que des suppositions. Mais elles tiennent la route, malgré que je sois innocent. J'ai craint pour ma vie, alors je me suis retiré. Ici. Personne ne viendrait jusqu'ici, de plus, personne n'est au courant que je sois encore vivant. »

Cette dernière phrase lui fit l'effet d'une pierre chutant dans son estomac. Il avala difficilement sa salive et arrondit la nuque sous le poids de cette vérité. Ni sa famille, ni Lalvan, son ami d'enfance, ni quiconque l'ayant connu ne savait où il était, ce qu'il faisait... s'il respirait encore l'air des mortels. Loan aurait aimé pleuré, à cet instant. Néanmoins, des mois entiers en solitaire l'avait endurci et le torrent de ses larmes s'était tari à la source de son âme. Il ne pipa plus un mot, ne s'attendant à rien de spécial comme réponse de la part de l'étrangère, la charmante voleuse qui devait l'écouter avec une totale indifférence. Tant mieux. Il ne voulait ni compassion, ni lamentation, ni révolte. Il ne désirait rien d'autre qu'une oreille muette à qui faire sa confession.




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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 21:11




In the Midst

Deep in the ocean, dead and cast away where innocences burn in flames. A million mile from home, I'm walking ahead. I'm frozen to the bones, I am...A soldier on my own, I don't know the way.




Quelle drôle de rencontre elle avait fait, a cause de ce satané Orc, elle était coincé ici avec celui qu’elle était sensé voler. La bonne blague, si Aaren et Spic savaient ça, il se fouteraient sans doute bien de sa tête. La sirène des eaux profondes grimaça à cette idée, espérant que ce sombre épisode resterait dans les méandres de ses souvenirs et que jamais personne ne sache de quelle manière elle s’était lamentablement fait avoir par ces pourritures d’Orc. Même si elle avait été incapable de se relever et de survivre seule au risque des infections encourues, sa fierté en avait pris un sacré coup. Ainsi Selen tentait tout de même de garder la tête haute, faisant tourner en bourrique son hôte qui semblait plus que troublé de sa présence. La fatigue la prenant et n’ayant plus de force pour jouer au chat et à la souris, Selen avait imposé une trêve le temps de s’intéresser de plus prêt à celui qu’était Loan Havelange, le forgeron de Fangorn, le loup solitaire. Elle s’était ainsi rapprochée de lui, ayant bien vite remarqué sa peau nue, alors qu’il avait retiré sa chemise par un coup de chaud dû au labeur qu’il avait entreprit.

Les yeux de Selen toujours attirés par les trésors détaillèrent le torse nu de son hôte. Elle reconnaissait bien là les particularités des forgerons de part ses bras puissants. Inspectant la marchandise comme l’on observe un quartier de viande, la faim de Selen pour les hommes donnait l’impression de ne jamais être rassasiée. Mais ce n’est pas parce qu’elle avait la manie de reluquer les hommes à moitié nus et de détailler les contours de leurs muscles qu’elle allait se déshabiller pour eux et dès ces premiers regards. Car les rares privilégiés qui avaient pu glisser leurs mains sur son corps se comptaient sur les doigts d’une seule main. Il s’agissait là avant tout d’un plaisir pour les yeux, qu’elle s’octroyait sans la moindre gêne avant d’être une véritable invitation. Elle faisait cela sans le moindre souci de se prendre une remarque. Pourquoi ne serait il pas un pêché de regarder les méfaits de l’or dans l’avarice quand la luxure l’est pour ce qu’il y a de plus naturel qu’un corps humain ? Tandis qu’il s’approcha d’elle, Selen ne priva pas ses yeux d’inspecter les contours de sa carrure de ses yeux brillants. L’air assombri qu’il afficha lui donna bien plus de caractère, prouvant qu’il n’était pas seulement une boite à claques mais qu’il avait en son fort intérieur bien des choses qui pouvaient l’intriguer et le rendre bien moins vide qu’un habitant de passage qu’elle volerait une énième fois. En contraste à son air désabusé tandis qu’il prit place sur un tronc défraichi, Selen afficha un bref sourire et l’écouta répondre.

Elle observait son visage s’assombrir avec curiosité, intriguée de ce qu’il allait lui révéler tandis qu’il lui dévoilait une tout autre facette de sa personne. Selen croisa les bras, appuyée contre un arbre et tout ouïe. Fuir, avait été la solution qui l’avait conduite jusqu’ici mais lorsqu’il lui raconta la raison, l’étincelle dans les yeux de Selen se ternissait. Si cela semblait le marquer au plus profond de son être au point de ployer le menton, la pirate était en réalité bien déçue de ce qu’il lui offrait là. Fuir était souvent une solution qu’elle prenait lorsque le temps ne lui était pas favorable mais dans ces termes là, jamais elle n’aurait cherché à s’exiler pour une cause qu’elle savait loin d’être de son fait et ce surtout si c’est pour être rendu à l’état d’exil. Depuis combien de temps vivait-il à l’abri des regards ? Depuis combien de temps n’avait il pas eu de compagnie aussi furtive que la sienne ? Etait ce cela pour lui, vivre ? Une drôle de définition, qui ne plaisait absolument pas à la pirate. Selen arqua un sourcil, observant son hôte qui avait fini par fuir tout contact visuel, plongé dans les tréfonds de ses pensées et ses souvenirs. Pour des raisons qui lui étaient encore obscures, Selen se senti concernée par sa cause et souhaitait faire quelque chose pour l’aider à retrouver son honneur. Elle prit un certain recul à son histoire, ayant un point de vue extérieur, elle ne se gêna pas pour lui faire d’abord part de son opinion.

« Combien de temps fuiras-tu avant de trouver la paix ? 10 ans ? 20 ans ? Je doute qu’un simple verre d’alcool te fasse oublier ces accusations même après toute une éternité. » Fit elle dans un rire  narquois décroisant les bras pour s’asseoir à côté de lui.

Selen avait beau être faite d’épines le genre de brute épaisse, et obsédée par la richesse, elle pouvait parfois ouvrir ses pétales sur d’autres aspects de sa personnalité. Elle s’adaptait en temps et en heure, car l’on est jamais au bout de ses surprises. Ainsi, elle poursuivit sur sa lancée, alors qu’elle pu mettre le doigt droit sur ce qui faisait qu’il s’isolait. Deux faits qui se suivraient jusqu’à ce que mort s’en suive qu’il le veuille ou non par cette formidable chose qu’est l’esprit humain, le souvenir, la consicence.

« Ils ont fini par avoir ta peau alors, puisque t’es sensé être mort ! Tu t’prends une double peine, c’est vraiment moche ! »

Elle y ajouta une grimace, appuyant ses dires même s’il devait royalement se foutre de ce qu’elle ne pensait au vu qu’ils se connaissaient à peine. Etant le principal concerné, il devait savoir de quoi elle parlait s’il ne l’avait déjà pas vu lui-même de cette manière. Honneur perdu une fois, jamais ne se retrouve. Si l’on désire changer les choses, il faut agir. Ainsi Selen se proposa pour l’aider à faire ce travail, ce premier pas vers cette tranquillité qu’il recherchait, quitte à se salir elle-même les mains. Elle n’était pas à ça près de toute manière, elle avait une dette envers lui et se devait de la payer avec les bons honneurs aussi éphémères soient ils de la piraterie.

« Donne moi un nom, je te le ramène mort ou vif, en gage de reconnaissance pour les soins que tu m’offres.  »

Elle tenta de captiver son regard afin de lui montrer qu’elle était sérieuse et que sil désirait la tête de ce salopard, elle la lui ramènerait sans se poser plus de questions. Service rendu contre service rendu, puisqu’il lui avait demandé de se rendre utile, elle le ferait sans doute dans ce qu’elle faisait de mieux.



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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 22:06

A l'orée de Fangorn
Selen & Loan
“Qui ne donne pas de métier à son fils lui donne le métier de voleur.” ▬ Le Talmud

Cette femme était vraiment particulière. Pour Loan, qui n'avait côtoyé dans l'intimité que sa propre femme à présent disparue, se sentait bouleversé par l'attitude de celle-ci. Elle n'avait, pour ainsi dire, et selon sa propre expérience et sa vie passée, aucune bonne manière. Elle n'avait aucune pudeur, ni physique ni verbale, et il remarqua du coin de l’œil le sien le jauger avec une avidité digne d'un homme en manque sexuel. Loan se sentit mal à l'aise, ne sachant comment prendre cet intérêt pour sa physionomie. Il décida d'ignorer cette attitude déplacée et ouvrit l'oreille lorsqu'elle lui répondit, cela sans tourner autour du pot, ce qui n'était pas habituelle non plus pour une femme de son âge.

Alors qu'elle émettait l'idée que Loan se faisait subir à lui-même une double peine, le forgeron émit un rire bref et glacial, moqueur. Qu'en savait-elle ? La pauvre, elle ne semblait pas avoir une seule petite idée du temps qu'avait pris Loan avant de s'enfuir, ce qu'il avait subi, le long cheminement qui l'avait mené à cette ultime décision d'isolement volontaire. Il la laissa pourtant parler, n'ayant pas la force de le faire plus haut qu'elle à l'instant pour lui couper son flot de paroles, se sentant véritablement trop accablé en énonçant ses vieilles blessures. Lorsqu'elle lui proposa alors de lui trouver celui qui l'avait, en quelque sorte, poussé à vivre aussi seul, celui qui avait porté l'accusation du meurtre de son épouse sur son dos, il rit plus franchement, presque amusé.

« Tu serais prête à occire toute la famille de mon épouse, et nos anciens voisins qui la chérissaient tant ? Ce n'est pas un seul homme qui me croit être l'assassin d'Alyénor, mais tous ceux nous ayant connu ensemble. Exceptée ma propre famille. »

Il poussa un profond soupir, se sentant agacé. Si la proposition avait de quoi être alléchante, elle n'avait aucun sens à ses yeux. La vengeance n'avait jamais animé son cœur, quoique la situation ait pu le laisser croire à cette voleuse, et il désira le lui exprimer. Il secoua la tête, balayant ainsi la graine de cette sordide idée de ses pensées.

« Je ne souhaite pas me venger. Ces gens n'y sont pour rien. J'aurais pu rester, j'aurais pu. Même si je craignais qu'on me tue pour une faute que je n'ai pas commise, j'aurais très pu essayer de faire comprendre aux autres que je n'y étais pour rien. Mais... » Sa voix s'étrangla. S'il continuait, il en dirait trop. Pourtant, les mots qu'il avait de la peine à prononcer lui brûlaient la langue et s'échappèrent malgré lui. « Je n'avais plus la force de rien. Ma femme n'a pas été tuée. Enfin, si... mais par elle-même. Elle a voulu se donner la mort, parce que je voulais la quitter. Je pense qu'elle voulait me punir de ma lâcheté ou... ou peut-être était-elle vraiment triste de mon départ. On aurait dit qu'elle me haïssait, mais quand j'ai voulu partir, elle... »

Loan en disait vraiment trop, à présent, et ces paroles se déversaient tel un torrent de lave hors de sa poitrine, hors de sa tête. Depuis quand ne s'était-il plus confié ainsi à quelqu'un ? Des mois, des années, même ! Il avait souffert avec sa femme, à cause d'elle, de sa folie, il avait souffert à sa mort, après sa mort, et maintenant qu'il voulait fuir tout ce qui avait attrait à Alyénor, il souffrait encore. Il avait pensé s'être débarrassé de ses démons, toutefois, il ne fallut qu'un petit bout de femme du nom de Selen pour raviver ces vieux souvenirs et toute la peine qui en découlait. Le forgeron se courba en deux, les mains jointes dans sa nuque. On aurait pu croire qu'il allait pleurer, mais non ; il se releva tout aussi vite, brusquement, se retrouvant dos à elle, tout le corps tendu, les nerfs à fleur de peau. Une vieille colère, qu'il pensait déserté de son être, explosa.

« Les accusations de ces hommes ne sont que la partie immergée de tout ce qui m'a amené à vivre ici ! Je ne fuis pas que la menace d'être tué, je fuis... je fuis cette foutue maison, cette ville, bouffées par des souvenirs que je voudrais oublier. Tout, et pas seulement la famille de ma femme me croyant être son meurtrier, me poussait à partir de là-bas. Ma vie avait perdu sa saveur, je n'avais rien à quoi me raccrocher. Alors qu'ici... »

Sa pensée resta en suspens, sous-entendant qu'il se sentait pas trop mal à vivre loin de tout. Ses yeux étaient humides, son visage cramoisi d'une rage trop longtemps contenue. Sa voix tremblait sous l'émotion. Il porta un regard circulaire sur l'endroit où il vivait depuis six mois ; sa cabane, sa modeste petite forge, les plaines à perte de vue et l'orée de la forêt non loin. Un havre de paix.

« J'ai fui ici. Mais à présent, c'est chez moi. » dit-il enfin, regardant à nouveau Selen et supportant son étrange regard bleu, qui semblait le scruter en profondeur. « Je ne me vois pas aller ailleurs. Et, pour en revenir à ta proposition... La mort de ces personnes ne m'apportera aucune satisfaction. Je ne leur en ai jamais voulu. Ils aimaient Alyénor, ils voulaient comprendre. J'étais la cible idéale, le mari ivrogne qui la délaissait... Moi-même, j'aurais porté mes doutes sur un type pareil. Qui ne l'aurait pas fait ? J'ai fui car j'avais peur d'être tué et aussi parce que je ne pouvais plus vivre à un mile du lieu où elle s'est noyée. »

Il frissonnait. Autant à cause de la fraîcheur matinale que par son éclat émotionnel. Il attrapa sa chemise qu'il enfila maladroitement, un bras coincé dans une manche. Énervé, il batailla avec le tissu vainement.




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Selen

The Mermaid ♦ HUMAINE
Selen
♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 827
♦ RÉPUTATION : 4896
♦ AVATAR : emilie de ravin
♦ DC & co : Raeryan, cármen, farshad, elea, violette
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Humaine
— ORIGINAIRE DE : Rohan
— ÂGE DU PERSO : 28 ans
— RANG SOCIAL : Riche
— MÉTIER PRATIQUÉ : Second à bord d'une frégate appelée le Crépusculaire
— ARMES DU PERSO : Epées, dagues, couteaux
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MessageSujet: Re: In the midst ~ feat. Loan   In the midst ~ feat. Loan EmptyVen 28 Aoû 2015 - 11:43




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Il n’était pas rare pour Selen de s’improviser chasseuse de prime pour tout service rendu qu’elle estimait être assez important pour être payé. Généralement elle ne le proposait pas d’elle-même, elle avait naturellement l’aura d’une redoutable tueuse et on avait qu’à pointer du doigt la cible pour que le travail soit fait discrètement et efficacement. Néanmoins Loan déclina sa proposition, lui annonçant la liste des gens qu’il y aurait à descendre pour ce faire. Selen fit un geste approbateur de la tête. Mettre à sang toute une famille voir tout un village ne la dérangeait pas, ne la rebutait pas non plus, mais elle n’avait actuellement pas réellement envie que sa notoriété augmente quitte à se voir interdire l’accès au Gondor. Une seule tête aurait été faisable mais elle ne pouvait pas se permettre d’attirer autant l’attention sur elle. Ce n’était pas faute d’avoir eu l’amabilité de proposer, que cela puisse se faire ou non.

« Aye, ça risque de faire beaucoup. »

Elle croisa les bras et les jambes, soudainement plus attentive à ses propos et découvrait là d’autres faits de sa vie passée alors qu’il se laissa aller aux confessions pour lui expliquer pourquoi tant de gens étaient contre lui. Pour le reste de son récit alors, Selen demeura silencieuse, l’oreille tendue à ses témoignages et aux personnes qui lui avaient été chères jusqu’à sa femme. Elle détaillait ses émotions au travers de son regard, tandis qu’il s’ouvrait à elle sans réellement le vouloir. Il était troublé, agacé, il n’aimait manifestement pas raconter tout ce qu’il avait vu et vécu, et pourtant rien ne l’obligeait à continuer. Il continuait,  Lorsqu’il vint à se lever, lui offrant une jolie vue sur son dos, Selen étira un faible sourire, ne pouvant s’empêcher de reluquer la chute des reins de l’homme de manière plus discrète puisqu’il ne la voyait pas. Elle n’était pas d’accord avec lui, du moins à sa place elle n’aurait pas fait les choses de cette façon. Tout comme le fait de se venger demeurait une manière pour elle de s’imposer. Elle avait toujours été forcée à se battre pour se faire respecter, même à bord du Crépusculaire. C’était un fait à part car elle trouvait tout de même cela bien assez admirable qu’il ose l’isolement et se démène pour vivre sans l’aide de personne.

Selen se leva, s’approcha de lui et par réflexe tendit la manche pour lui qu’il puisse y passer son bras. Elle n’avait pas eu envie de l’aider à la base, trouvant qu’il était bien mieux sans de toute manière. Cependant le fait de le voir s’agiter sous son nez eu le don de l’agacer comme une mouche qui lui volerait au visage. Que pouvait-elle ajouter de plus ? Il n’avait pas l’air heureux ni même pleinement satisfait de sa vie ici. Elle détailla son regard en silence alors qu’elle demeurait face à lui. Elle comprenait que vivre là où sa femme s’était noyée n’était plus supportable pour lui mais il lui manquait clairement quelque chose.

« Tu n’es pas doué pour me convaincre. Ta vie ici est certes mieux mais t’es complètement tendu, c’est assez révélateur. J’espère pour toi que tu ne prévois pas vieillir ici. »

Les grains de sable du temps s’écoulaient toujours à un rythme très particulier lorsque l’on est seul. Selen avait l’impression d’être partie depuis de longs mois alors que ça ne faisait que quelques semaines qu’elle n’était plus en mer. Cela avait de quoi la rendre folle, aussi c’est pour ces raisons là qu’elle avait hâte de remonter à bord de la frégate. Il était inutile d’épiloguer davantage sur son histoire, les faits étaient déjà tracés et il ne semblait pas encore prêt à débuter un chapitre qui lui permettrait de comprendre qu’une vie passé retranché ne vaut absolument rien avec la multitude de choses qu’elle offrait. Selen lui accorda un sourire, qu’elle effaça tout aussi vite qu’il était apparu. Sans doute le premier sourire qui ne cachait pas de mauvaises intentions auquel il avait droit. La pirate détacha son regard de lui pour s’éloigner, peu habituée à éprouver ce genre de sentiments qu’est la compassion, elle qui tuait et volait sans scrupules. Elle approcha de la hache qu’il avait laissée là et la souleva afin de la détailler, non sans grimacer à cause de son bras au vu de la lourdeur de celle-ci. Elle devinait qu’il était celui qui l’avait forgée et observa le travail, encore une fois impeccable.

« T’as l’air d’être quelqu’un de fort, autant pour forger ces armes et ces outils que pour supporter tout ce qui te tombe dessus sans broncher. Je souhaite que tu ne te laisse jamais affaiblir par ces trucs là ; ce serait dommage qu’à la prochaine fois qu’on se croise tu ne sois plus en capacité de te mesurer à moi et que je te déplume de tes armes ! »

Elle termina sa phrase pleine de multiples significations dans un rictus provocateur, en référence à ce qu’il leur arrivait qui était aussi témoin de ce qui faisait son caractère. Elle comprenait désormais mieux sa manière d’agir et les réactions qu’il avait eues avec elle, aussi surprenantes soient elles. Pour cela, elle n’avait eu qu’à tendre l’oreille à son histoire pour décider qu’il ne serait pas qu’une victime mais bien un bel exemple d’humilité. C’était reposant en un sens de croiser ce genre de personne quand on a toujours affaire aux pirates et à leurs mensonges. Difficile à avouer mais elle commençait à l’apprécier, il pouvait s’avérer être un bon allié à l’avenir. Seul le temps lui dirait si elle a eu raison de l’épargner ou pas lorsqu’elle avait eu l’occasion de le tuer.

« Allons chasser, je commence à avoir faim. »

Selen n’avait pas envie de s’étendre dans d’éternels bavardages, son ventre criait famine, elle n’avait rien mangé de très consistant pendant très longtemps et avait grand besoin de recouvrer complètement ses forces. Elle reposa la hache là où elle l’avait prise et leva les yeux vers Loan. Même avec sa blessure et le mal de crâne emprisonnant sa tête, elle ne reculait même pas devant des efforts physiques liés à la chasse.


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