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For the world is dark, and full of terrors
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 For the world is dark, and full of terrors

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MessageSujet: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyVen 15 Avr 2016 - 19:25



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Cármen & Leoden




Leoden empruntait comme à son habitude le chemin de terre qui séparait le village du campement des gitans. Il n'y avait pas plus d'une demie heure de marche à pieds, mais il prenait toujours son temps, menant derrière lui ses deux chevaux, et profitait de ce que la nature autour de lui avait à offrir. Il n'était pas rare, au détour d'un amas plus dense de végétation et de feuillages, de voir de petits animaux forestiers sortir le bout de leur nez. Perchés sur la cime des arbres, des oiseaux gazouillaient en chœur. C'était une belle journée qui commençait, sous un soleil baignant le paysage d'une lueur dorée et chaude. Filtrant à travers les branches, il venait déposer ses rayons furtivement sur la croupe des deux montures, donnant à leur robe une couleur éclatante.

L'homme s'était rendu très tôt dans le village, pour pouvoir régler quelques affaires avant de s'en retourner vers ce qui était en train de devenir sa « maison », à lui aussi. Depuis les deux semaines qu'il avait commencé à fréquenter les gitans, il s'accoutumait petit à petit à leurs mœurs et à leurs traditions. Il avait retenu quelques mots de leur langage, même s'il préférait utiliser le westron, dans lequel eux se débrouillaient mieux que lui dans leur langue. Il avait déjà adopté leur code vestimentaire, et ne passait plus ses anciens habits que lorsqu'il allait au village. Ces efforts – qui au final n'en étaient pas vraiment – lui avaient valu de se lier d'amitié avec beaucoup de personnes du groupe, et de s'intégrer rapidement à ce dernier.

Lorsqu'il arriva enfin au bout du sentier, découvrant devant lui la large prairie où s'étaient installés les bohémiens, un sourire lui monta aux lèvres. Il allait enfin retrouver Cármen. Il n'avait pas été séparé longtemps de sa belle, mais lorsqu'il en était éloigné, il sentait un vide viscéral s'emparer de tout son corps.

Il entra dans le campement, toujours suivi de près par ses deux montures, qu'il laissa en compagnie des autres chevaux après les avoir soignés. Alors qu'il se dirigeait au milieu des roulottes pour aller retrouver sa jolie Cármen, il croisa quelques visages qu'il connaissait bien, adressant des salutations à droite et à gauche à mesure qu'il avançait entre les gitans. Tous semblaient contents de le voir parmi eux, et il avait été surpris de n'éveiller aucune animosité chez eux au départ, lui qui était tout de même un étranger. Mais ils avaient fait en sorte qu'il se sente à sa place, et il savait leur en être reconnaissant.

« Leoden ! » l'interpella soudain une voix féminine, parmi les femmes qui étaient en train de former des galettes pour leur repas. Il sourit de se faire apostropher ainsi, reconnaissant la voix qui l'avait hélé. « Tiens, j'ai trouvé ce que tu m'as demandé ! » fit la jeune femme qui s'approchait, dévoilant un sourire, tandis qu'elle glissait dans sa main une toute petite boite.

« Merci Jiaan » glissa timidement l'homme, en inspectant le contenu du minuscule écrin. Il avait demandé l'aide de la gitane avec qui il avait sympathisé, pour offrir un présent à sa belle. Elle lui avait trouvé de jolies perles argentées, parfaites pour orner les cheveux de Cármen. « Fais en sorte que ça reste un secret hein ? Juste entre nous ? »

« Pas un mot, je serai une tombe. J'espère que ça lui plaira ! » glissa-t-elle, un clin d’œil pour appuyer ses propos. Puis elle s'en retourna reprendre son activité aux côtés des autres femmes du groupe.

Leoden continua son chemin entre les roulottes, dissimulant dans une poche accrochée à sa ceinture la petite boite en bois que Jiaan venait de lui donner. Il avait hâte de retrouver Cármen, et sentit son cœur se soulever alors qu'il croisa enfin le regard céruléen qu'il cherchait au milieu des gitans. Elle le fixait elle aussi, alors qu'entre eux résidait encore une bonne distance. Les cheveux doucement baladés par la brise, tandis que les pans de sa robe légère flottaient, lui donnaient un air presque irréel. Et pourtant elle était là, comme à son habitude, magnifique.








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Cármen

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♦ PSEUDOs : Illabye
♦ MESSAGES : 526
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♦ DC & co : Raeryan, Elea, Selen, Violette
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— RACE DU PERSO : humaine
— ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est
— ÂGE DU PERSO : 27 ans
— RANG SOCIAL : pauvre
— MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne
— ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe
— VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques

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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyVen 15 Avr 2016 - 21:17

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La journée été ensoleillée, une brise fraiche s’engouffrait dans les arbres et les voilures aux couleurs orientales des femmes. Le campement de saltimbanques ne semblait jamais perdre de sa vivacité, mais avec les beaux jours arrivants, ces derniers étaient particulièrement plus agités. Les enfants, plus précisément profitaient du beau temps pour courir à droite et à gauche au lieu de rester emmitouflés dans les roulottes. Tout le monde était dehors, sans exception, tous donnaient de leur temps pour participer à la vie de la petite communauté. Les chants s’élevaient à différentes heures de la journée, tantôt joyeux, tantôt racontant ces légendes aux morales importantes dans leurs coutumes et les temps difficiles passés dans le désert. Car ils avaient beau faire très souvent la fête, ils avaient connus les périodes de famine et de déshydratation. Le désert était un tombeau à lui tout seul, et lorsque les tempêtes de sable se faisaient violentes, les villages étaient souvent anéantis. Cármen avait connu tout cela, les Rohirrim et les Gondoriens ne mesuraient sans doute pas la chance qu’ils avaient d’avoir une terre fertile et peu capricieuse. Ho, il leur était arrivé de connaitre la famine en hiver alors que ces derniers très peu accoutumés par la neige n’avaient pas eu le temps de se faire des réserves. C’est pourquoi tout le monde devait connaitre ces chansons, afin que jamais ces moments douloureux ne soient oubliés.

Cármen ne comptait pas retourner dans les Harad, d’une parce que le désert ne lui manquait pas et parce qu’elle était sans nul doute recherchée par son époux. 8 ème épouse ou non, cet homme plein d’orgueil n’avait probablement pas apprécié qu’une gamine de douze ans lui file entre les doigts. Il n’y avait pas d’alliance au doigt de Cármen, officiellement ils étaient toujours mariés mais son cœur ne lui avait jamais appartenu et elle ne comptait pas le revoir mais bien de faire sa vie comme si cet épisode là n’avait jamais été important. Il lui arrivait parfois d’y penser, d’avoir peur, en ces longues années il avait sans doute passé les Harad et Umbar au peigne fin sans trouver sa trace, la gitane savait qu’il finirait par aller la chercher ailleurs. A chaque fois qu’elle y pensait, son cœur se serrait d’effroi et cela hantait souvent ses nuits en onirismes infernaux. La jeune femme y avait pensé ce jour là en particulier parce qu’aujourd’hui aurait dû être leur anniversaire de mariage et elle ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain stress.

Leoden était parti tôt, ayant déclaré avoir certaines affaires à régler dans le village. Ces derniers jours il y avait eu quelques échanges commerciaux avec le village, lui et Cármen s’y était rendu pour négocier de la nourriture, des outils, des armes mais aussi du tissu. Finalement cela leur avait permit de refaire un peu les stocks dans le cas où ils ne recroisent pas de villages dans les prochains kilomètres qu’ils allaient faire. La gitane avait été bien occupée ce jour là, elle s’était occupée des animaux puis avait aidé à laver le linge, préparé les repas, elle avait aussi fait un peu de pêche puis s’était autorisé une courte pause pour s’occuper des enfants. Elle aimait beaucoup ces petits fripons, elle était souvent le modèle des petites filles qui désiraient savoir danser comme elle. La gitane avait brossé leurs cheveux, les avait tressés et leur avait offert quelques câlins emplis d’affection après avoir prédit leurs avenirs sans dire vraiment la vérité. Elles étaient pour elles de vraies petites sœurs, elle ne voulait pas les voir grandir.

« Cármen moi aussi je veux une robe rouge comme toi ! »

La gitane était à ce moment là en train de leur faire des robes avec le nouveau tissu.  Toutes étaient accourues, observant avec attention les faits et gestes de la gitane et arrivaient parfois à se chamailler. Le mini défilé de nouvelles robes avait vite fait d’attirer le regard de leurs mères, amusées. La gitane se leva lorsqu’elle vit Leoden s’approcher et qui la cherchait du regard.

« Allez jouer les filles, j’ai terminé ! »

Leurs regards s’accrochèrent, le courant électrique se fit de nouveau entre eux. Cármen étira un large sourire puis se dirigea naturellement vers Leoden. Ainsi une fois face à lui, elle glissa ses bras à la nuque de l’homme pour l’enlacer et déposa sur ses lèvres un doux baiser. Elle le fit durer, alors qu’elle ne l’avait pratiquement pas vu de la journée en ayant tous les deux été occupés. Puis elle se détacha de lui, laissant ses mains sur ses bras tout en observant son visage.

« Nous allons sans doute lever le camp dans les jours à venir, tu as pu tout régler au village ? »

Le jour commençait à décliner, les couleurs chaudes de celui-ci arrachées dans le ciel au profit de tons froids. On avait ajouté les buches au feu central afin que celui-ci chauffe davantage de secteur et que la fraicheur du soir n’ait pas le temps de les faire frissonner. Une douce odeur d’épices sillonnait suavement, mêlée aux senteurs végétales et résineuses des cyprès et fumées du bois qui brûlait. Tout semblait habituel, la soirée s’annonçait douce mais Cármen avait repéré les traines rouges au crépuscule se dessinant dans le ciel. Cela annonçait un mauvais présage, ainsi la gitane n’était pas complètement tranquille. Cela se voyait, elle observait partout, constamment comme si quelque chose avait ressortir depuis les buissons.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyVen 15 Avr 2016 - 22:09



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Cármen & Leoden




« Nous avons encore quelques vivres à aller récupérer demain, le marchand n'avait pas assez de ce que nous lui avions demandé » raconta Leoden à la gitane, lui rapportant les nouvelles de son voyage au village. Les hommes et lui avaient en effet demandé quelques pièces de bois à un charpentier, pour retaper l'une des roulottes qui était abîmée. Leoden aidait les hommes du groupe du mieux qu'il pouvait ; il savait se débrouiller sur bien des terrains de par sa vie de solitaire, mais il se faisait doucement la main, en prenant exemple sur ses confrères. L'entraide était pour les bohémiens le mot-clef, la valeur principale de leur existence. C'était une vertu importante à transmettre à leurs enfants, que ce soient par des chants ou par des contes.

Leoden attira la gitane vers lui, dans une étreinte qu'il avait attendu depuis le petit matin. Il enfouit son visage dans le cou de la jeune femme, s'imprégnant de son odeur divine, tandis que ses bras se refermaient autour d'elle. « Tu m'as manqué.. » lui glissa-t-il, dans un murmure que seule Cármen pouvait entendre.

Le crépuscule tombait au loin, recouvrant le dôme céleste de son voile sombre, sur lequel venaient s'accrocher, une à une, des perles de lumière. Les étoiles avaient toujours fasciné Leoden, comme si elles étaient des portes vers d'autres mondes jamais explorés. Il avait entendu dire, lorsqu'il était enfant, dans une légende qu'on lui avait contée, que les étoiles étaient les âmes de tous ceux que l'on avait perdu au combat ; ce qui expliquait pour lui que l'on dise des morts qu'ils montent au ciel. Il trouvait cette légende jolie, en dépit du fait qu'il n'était plus vraiment sûr de sa réalité, cela restait une manière de rendre hommage aux êtres chers ayant quitté ce monde.

L'homme marchait aux côtés de Cármen pour rejoindre l'attroupement autour du feu central, autour du quel ils allaient dîner comme à leur habitude. Le mode de vie des gitans était rythmé par ces festins nocturnes, au coin d'un grand feu dans la lueur duquel dansaient les femmes et chantaient les hommes. Alors qu'il se dirigeait entre les bohémiens, une main sur la taille de Cármen, Leoden fut attiré par l'étrange couleur que le ciel semblait prendre au loin ; une couleur qu'il n'était pas habitué à voir lorsque le soleil tombait à l'ouest. Il ne quittait pas l'horizon des yeux, seulement lorsqu'il fut interpellé par des connaissances qui souhaitaient s'enquérir des nouvelles.

Après avoir bavardé brièvement avec les gens du groupe, Leoden s'était assis sur un banc taillé dans un rondin de bois, pour savourer la douce chaleur des braises incandescentes, et profiter de son repas aux côtés de Cármen. Il avait vite oublié le signe qu'il avait remarqué au loin, même si en temps normal cela l'aurait préoccupé. Il avait bien trop hâte d'être avec sa belle.

« J'ai entendu quelques rumeurs tout à l'heure, quand j'étais au village, je ne sais pas si c'est avéré. Il est de coutume que plus vite ça se propage, moins c'est exact » commença-t-il, pour lancer la discussion et raconter un peu sa journée à la jeune femme. Quand ses yeux ne se perdaient pas dans ceux de Cármen, ils fixaient le feu avec intensité, comme s'il pouvait y lire quelque chose. Alors qu'il entamait son explication, il piochait ça et là des petits morceaux de galette et du riz. « Des gens disent qu'à quelques lieues, un village a été attaqué. On entend plusieurs versions, certains disent que les maisons ont toutes été saccagées et qu'il n'y a pas de survivants, et d'autres clament qu'ils ont seulement vu un incendie et que les villageois fuyaient. Mais dans aucun récit on ne sait qui était l'attaquant. »

Il laissa planer un silence dans lequel il se sentait mal à l'aise, ne sachant pas si ces faits étaient authentiques. Auquel cas de toute façon, ils quittaient l'endroit dans quelques jours, pour se rendre à un nouveau point plus sûr. Leoden aussi ferait partie de ce voyage, à son plus grand contentement.

« Tu veux aller danser ? » demanda-t-il à la gitane, alors qu'ils avaient tous deux fini leurs assiettes, et que les chants reprenaient tout autour d'eux, dans un rythme entraînant.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyVen 15 Avr 2016 - 23:17

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L’étreinte fut telle une reprise de souffle, un manque d’oxygène soudainement comblé alors que la gitane avait replacé ses bras autour de lui. Les quelques mots glissés à son oreille furent des plus doux et lui arrachèrent un large sourire. Elle  sentait son cœur battre à l’unisson du sien, son souffle chaud sur la peau de son cou et se délectait tout autant que lui de l’avoir dans ses bras.

« Tu m’as manqué aussi » Répondit-elle.

Ils se dirigèrent là où tout le monde allait maintenant que les effluves de nourriture commençaient à peser sur leurs estomacs. Ayant lié ses doigts avec ceux de Leoden, elle l’emmena vers le campement où ils finirent par prendre place une fois que celui-ci ait discuté avec quelques gitans concernant les échanges à venir. Cármen s’était tenue derrière lui lorsqu’il avait parlé avec eux, un petit sourire au coin des lèvres alors qu’elle l’avait vu s’ouvrir de jour en jour. Il avait vite été intégré et accepté au sein de leur communauté, il se rendait utile et participait, ce qui la rendait contente. Ainsi c’était avec un grand plaisir qu’on lui offrait de la nourriture. Celle-ci fut d’ailleurs délicieuse, un exquis mélange de sucré salé ainsi qu’on avait l’habitude de le faire dans les Harad et sans doute l’un de ses plats favoris.

La gitane avait remercié la sa consœur qui les avait servit et commença à se régaler. Là, Leoden éleva la voix afin de lui faire part de certaines choses qu’il avait pu entendre et qu’il avait jugés plus ou moins suffisamment importantes pour lui en faire part. A force de vivre avec eux, il avait fini par reconnaitre certaines croyances, il lui disait sans doute cela après avoir constaté l’état du ciel au moment du crépuscule. Cármen écouta les dires de Leoden non sans être surprise, toutefois elle demeura attentive aux quelques détails donnés, ne sait on jamais si cela peut avoir un lien avec les nuages rougies qui avaient annoncés de mauvaises choses à venir. La jeune femme fronça les sourcils et par reflexe observa les lignes de sa main comme pour se rassurer que son heure ne viendrait pas à ce moment là.

« Ces trainées telles le sang ont tâché la pureté du ciel. Je crains que quelque chose n’arrive jusqu’à nous mais quand ? Je n’ai rien vu à ce sujet…» Fit-elle avec amertume.

Elle n’avait pas eu de vision ou de choses dans ce genre, ce présage était connu de tous les gitans qui s’étaient mis sur leurs gardes. On en voyait d’ailleurs quelques musiciens porter leurs armes à la ceinture tout en festoyant. Cela donnait l’impression qu’ils attendaient que la fatalité frappe, mais tous n’étaient pas soucieux, bien au contraire, ils étaient confiants puisqu’il n’y avait pas eu d’autre signe de mort les concernant. La rumeur du village que lui confia Leoden avait inquiété Cármen, avec ceci, mieux valait garder toutes les hypothèses et les moindres indices. Quelque chose de maléfique courait dans la nature, les animaux restaient cachés ce soir, terrés.

Cármen étira un sourire et se leva en prenant la main de Leoden pour l’emmener près du feu où quelques gitans avaient déjà commencé à danser. Elle se mit face à lui, lia ses mains aux siennes et commença à tournoyer avec lui. Puis leur petite ronde s’agrandit avec l’arrivée d’une petite fille puis de son grand frère, puis de sa tante et ainsi de suite jusqu’à réunir un peu plus de la moitié du campement sous les rires et les chansons. La jeune femme avait réussi par miracle à conserver la main de Leoden alors que d’autres arrivaient encore pour entrer dans la ronde. Elle pu ainsi lui apprendre quelques pas. Cela dura de longs instants, Cármen profitait de cet instant de convivialité sans penser à ce qu’elle avait vu ou ressenti.

Lorsqu’ils furent suffisamment essoufflés, Cármen se chargea de leur ramener de l’hydromel avec un sourire malicieux sur les lèvres.

« Il est dit que cela porte bonheur de boire le fond d’une bouteille d’hydromel ! » Fit-elle en lui donnant le verre concerné.  «  Alors, à la tienne ! »

La gitane trinqua avec lui et se délecta de ce doux breuvage, ressentant rapidement les sensations de légèreté qu’il procurait.







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptySam 16 Avr 2016 - 12:05



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Cármen & Leoden




S'initier à la danse était bien loin de toutes les activités que Leoden aurait pu imaginer faire dans sa vie, et pourtant il s'était laissé entraîner par Cármen près du feu, pour se livrer à ce drôle de passe-temps. Il aimait beaucoup la regarder faire ; la gitane savait se mouvoir dans une incroyable sensualité, révélant au travers du tissu fin de sa robe des courbes féminines sans trop en montrer. Elle avait le sens de la délicatesse dans ses mouvements minutieusement calculés, même si elle semblait juste se laisser porter par la musique, ses pas étaient toujours d'une précision invraisemblable.

Près du feu dont les ombres orangées s'agitaient sur un côté de son visage, Leoden se laissait mener par la gitane, qui le guidait dans ses pas. Il ne trouvait pas l'activité compliquée, mais il lui demanderait du travail pour arriver au niveau des hommes du campement. Il fut heureux de voir que les autres se joignent à eux, pour former une ronde toujours plus grande et toujours plus entraînante. Lorsque son souffle ne lui permit plus de continuer, il suivit la bohémienne pour aller se reposer à l'écart. Elle lui tendit un verre d'hydromel pour se rafraîchir, lui assurant que le fond de la bouteille portait bonheur. Son bonheur étant déjà devant ses yeux, l'homme se demanda un instant ce qui pouvait lui arriver de mieux, mais déjà les vapeurs de l'alcool se distillaient dans son sang, le faisant petit à petit perdre un peu de ses sens.

Il passa le reste de la soirée à bavarder joyeusement avec les autres ou à danser avec Cármen lorsque l'envie leur en prenait, ajoutant ça et là une gorgée d'hydromel, qui dessinait sur leurs visages de larges sourires. C'était aussi un peu une façon de fêter leur départ prochain. Au bout d'un moment, les gitans commencèrent à regagner leurs roulottes ; la nuit était tombée depuis un moment, taisant la fureur écarlate qui s'étendait au loin. Cármen et Leoden décidèrent de retourner eux aussi chez eux, laissant autour du feu les quelques âmes nocturnes qui y discutaient encore. Le chemin fut bien plus long que prévu pour regagner leur roulotte ; l'hydromel les faisait marcher lentement, se tenant l'un l'autre pour se maintenir debout. Ils finirent cependant par pousser bruyamment la porte en bois, rigolant dans un chuchotement comme si personne ne les avait entendus.

Là, Leoden vola un langoureux baiser à la jeune femme, qui semblait être à peu près aussi attentive que lui ne l'était. Leurs gestes avaient perdu toute la précision qu'ils pouvaient avoir, dans le flou que l'alcool avait créé. Assis sur le lit, l'homme entreprit d'enlever ses vêtements pour aller trouver le sommeil. Ce fut un processus long et ennuyeux, qui finit par se régler avec l'aide de la bohémienne. Il s'étala sur les draps, dont la fraîcheur était bienvenue sur son dos encore brûlant des danses qu'ils avaient données, et ne tarda pas à fermer les yeux. Il ne put cependant s'endormir qu'en trouvant près de lui la présence rassurante de Cármen. Il avait pris l'habitude qu'elle dorme dans ses bras, et il lui était difficile de concevoir qu'il pourrait trouver le sommeil sans cela.

Son sommeil était agité, comme il n'en avait pas eu depuis plusieurs semaines. Il flottait dans un monde étrange et merveilleux, mêlant à lui des songes colorés mais qui éveillaient une certaine appréhension. Il était de ces voyages oniriques frustrants, dont les formes nous semblent familières mais les contours s’effacent lorsque l'on cherche à les regarder de plus près. Cet étrange sentiment de ne pas pouvoir mettre la main sur ce qui semblait si évident le mettait dans une sorte de mal aise, qui le réveilla au milieu de la nuit.

Il sentait de légers maux de tête taper sur le côté gauche de son crâne ; un prix maigrement payé pour l'alcool qu'il avait ingéré. Il avait chaud, pourtant la silhouette de Cármen n'était plus collée à lui, et les draps étaient fins. Il se leva, ayant recouvré une bonne partie de ses aptitudes, pour aller s'aérer un peu. Lorsqu'il passa son pantalon, il sentit la petite boite en bois que Jiaan lui avait rapportée, et songea qu'il lui fallait trouver le bon moment pour l'offrir à la danseuse. Il passa la porte de la roulotte en silence, laissant l'air nocturne s'enrouler tout autour de son corps.

Il s'assit sur un rondin de bois destiné à cet usage, s'imprégnant de la fraîcheur nocturne qui venait caresser sa peau. Il ferma les yeux, pour se plonger un peu plus dans cet univers sombre qui l'entourait. Au loin, il sembla entendre un minuscule grognement, dont il ne parvint pas à décider quel animal aurait pu le pousser. Il se concentra sur le toucher de la brise sur la peau de son visage et de son torse, alors que les prémices d'un sentiment de mauvaise augure se dessinaient dans son esprit. Il avait adopté le mode de vie des gitans, mais leur façon de penser lui était intrinsèque, et il se calquait sur le point de vue de Cármen. Ce sentiment de mal aise n'était pas anodin. Cela finit de le réveiller qu'il entendit à nouveau le grognement, mêlé à d'autres un peu moins prononcés, mais qui semblaient s'être rapprochés.

Rapidement, dans un mouvement qui relevait presque de la panique, il remonta dans la roulotte, secouant doucement la gitane par les épaules pour qu'elle se réveille. « Vite, dépêche-toi ! » lui lança-t-il dans un murmure qui se voulait pressant. Il sentait monter en lui une appréhension certaine, qu'il faisait tout son possible pour maîtriser. Il pressa la gitane pour l'amener dehors. « Je crois qu'on va se faire attaquer.. »








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Dernière édition par Leoden Doreath le Dim 17 Avr 2016 - 16:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyDim 17 Avr 2016 - 7:41

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La soirée battait de son plein, comme à son habitude toujours sous le signe de la joie et du rassemblement. Il leur était important de festoyer afin de ne jamais faire entrave à leurs valeurs et toujours conserver cette unité. Certains soirs il n’y avait pratiquement rien à manger mais ils fêtaient quand même le fait d’être ensemble, priant pour que la situation s’améliore. Leoden avait fini par y prendre gout, y trouvant sans doute quelque chose de purifiant à vivre parmi eux. Cela était souvent l’effet produit chez les inconnus et quelque part ils étaient satisfaits de voir que certain étaient bien assez ouverts d’esprit pour se donner la peine de les découvrir sans aprioris. Il était devenu normal pour lui de converser avec eux, de tenir compagnie à Cármen tandis qu’ils se glissaient quelques mots doux à l’oreille. Le trop plein d’alcool fut ce qui les résolu à disposer tandis qu’ils ene tenaient qu’à peine debout. Se soutenant mutuellement entre les rires non justifiés et ceux qui étaient sans doute futiles en situation sobre, ils avaient fini par regagner leur roulotte.

La gitane alla se blottir entre les bras de Leoden après qu’ils se soient déshabillés et mis à l’aise, ressentant malgré l’alcool le confort et le bien être que seule sa présence lui prodiguait. Le bout de ses doigts vint caresser le torse de l’homme par automatisme alors que celle-ci s’endormait petit à petit. Il était tel un remède pour elle, de sa bonne aura il lui diffusait de ces bonnes ondes qui lui offraient un sommeil très profond et qui serait sans nul doute réparateur. Il était tellement enfoncé dans les abysses oniriques qu’elle ne l’avait même pas entendu sortir. Cependant elle fut arrachée à son sommeil dans un vent de panique alors que Leoden l’en extirpa, alerté. Cármen eu du mal à remettre ses idées en place, elle eu tout juste le temps d’enfiler une tunique et qu’ils prennent des armes qu’elle était déjà dehors lorsqu’il déclara qu’ils allaient être attaqués.

Justement à ce moment là des grognements sortirent de l’ombre dévoilant le visage ingrat d’orcs venus les attaquer. Cármen restait aux côtés de Leoden, le visage marqué par l’angoisse alors qu’elle ne savait pas où donner de la tête. C’était pareil à une tempête, un rien attire notre attention et l’on perd toute notion de la réalité et de ce qu’il peut bien se passer autour. La jeune femme avait tout de même brandi sa dague. Elle ne savait pas se battre, Taavi lui avait appris quelques mouvements mais elle ne pratiquait certainement pas assez pour avoir un bon niveau. Les gitans aussi étaient sortis, alertés par le bruit et le soudain désordre que firent les autres au moment où ils pénétrèrent dans le campement. En réalité, ces derniers avaient attaqué le village et un petit groupe s’était démantelé avant de repérer leur présence à cet endroit même. Ils étaient prêts çà défendre leurs femmes et leurs enfants, ne craignant pas la mort dans la mesure où donner sa vie pour quelqu’un que l’on aime n’est pas une mauvaise chose et même tout à fait courant. La jeune femme portait des coups assurés dans la nécessité de se défendre et de donner un coup de main à Leoden pour se débarrasser d’un orc venu jusqu’à eux.

C’est alors que Cármen entendit des cris provenant de l’intérieur d’une roulotte. Les premiers avaient déjà engagés le combat et étaient bien trop occupés pour aller d’eux même voir ce qu’il s’y passait. Cármen avait reconnu avec effroi la voix de sa mère. Et sans la moindre hésitation, cette dernière avait accouru jusque vers leur roulotte. La porte était coincée, il y avait à l’intérieur un tel boucan que l’on se demandait ce qu’il s’y passait. Quoi qu’il en soit, la bohémienne n’avait pas besoin de plus pour se sentir envahie une soudaine peur de les voir morts. Elle continua de tirer sur la poignée puis y donna quelques coups de dague alors que certains gitans essayaient de la retirer pour la dissuader de s’approcher d’un tel danger. Mais rien n’y faisait, la jeune femme se dérobait sous leurs gestes quitte à se montrer violente avec la ferme intention de tenter le tout pour le tout afin de sauver ses parents. Le combat mené au centre du campement semblait rude et particulièrement désordonné à cause  de l’obscurité. La gitane lança un regard en arrière pour voir que Leoden se battait toujours avec vaillance. Puisqu’il semblait aller bien, Cármen se retourna pour continuer de défoncer la porte. C’est à cet instant qu’une flèche vint se loger dans le bois de la porte, lui arrachant un sursaut. La gitane se retourna et vit un orc arriver en trombe sur elle tut en brandissant son épée. Elle se baissa au dernier moment, alors que son arme vint se briser contre la porte, permettant à la gitane d’y revenir une fois qu’elle en aurait fini avec lui. Mais c’était peu dire car l’orc attrapa les cheveux de Cármen pour la relever puis l’empoigna à la gorge. Elle pouvait ressentir la force qu’ils possédaient, celle-ci bien plus supérieur à celle des humains. Il serra son emprise, se délectant de la voir s’étouffer petit à petit. Avant de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit, elle planta sa dague là où elle pouvait. Celle-ci s’enfonça dans son flanc et le blessa suffisamment pour le mettre en colère mais pas pour le tuer. Cármen tenta d’atteindre son visage en tendant les bras vers lui mais senti bientôt toute parcelle de vie la quitter lentement.







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyDim 17 Avr 2016 - 17:17



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Cármen & Leoden




« Reste près de moi.. » glissa Leoden à la jeune femme, alors qu'au loin résonnaient déjà les cris des gitans mêlés aux tintements effrayants des dagues et des épées qui s'entrechoquaient. Il sortit en trombe de la roulotte, attrapant au passage son épée nouvellement forgée. Il tira derrière lui la danseuse pour pouvoir la protéger. L'homme n'avait pas encore la maîtrise parfaite de sa nouvelle arme, dont le point d'équilibre avait changé lorsqu'il l'avait fait fondre pour en créer une nouvelle lame. Cependant, il était adroit et savait la diriger pour frapper les points stratégiques, même s'il n'était pas au mieux de ses capacités.

Tout à coup, alors qu'il tentait de se défaire de l'un de ses opposants, il vit Cármen accourir vers une roulotte d'où provenaient des cris stridents. Il ne pouvait pas la suivre que déjà un hideux visage d'orc s'était planté devant lui, et demandait toute son attention. L'homme tentait de ne pas se laisser submerger par la panique ; en temps normal, il n'aurait eu aucune difficulté à se concentrer seulement sur sa tâche de survie sans aucune crainte, et pourtant, il en était présentement incapable. Cármen occupait encore toutes ses pensées, et il n'avait qu'à l'esprit de devoir la protéger. Il était en train d'échouer dans ce devoir, car la jeune femme lui était hors de vue et qu'il ne savait même pas où lui même se trouvait. Il prenait presque moins de coups qu'il n'en donnait, mais il en fallait davantage pour tuer un orc qu'un humain. Ils étaient bien plus grands qu'eux, et Leoden soupçonnait que les gitans ne soient pas assez bien formés en ce qui concernait le combat rapproché.

Dans les moments de répit que l'orc qu'il avait en face de lui lui donnait, il tentait de retrouver Cármen des yeux, mais l'obscurité ne lui permettait pas de la repérer à coup sûr. Il voyait des silhouettes de femmes, entendait des cris, mais aucun d'eux ne semblaient provenir d'elle. D'un côté cela lui semblait rassurant, mais quelque part il aurait préféré pouvoir l'entendre, la voir en vie devant lui. L'orc commençait à prendre le dessus sur lui, tandis que d'autres gitans venaient pour l'aider, et mettre à bas cet horrible monstre.

Dans la nuit sans lune, il était debout au milieu du campement, son épée au bout d'un bras ballant. Il scrutait les groupes qui s'attaquaient aux orcs, ne trouvant toujours pas celle qu'il se devait de défendre, peu importe combien il lui en coûterait. Il s'avança d'un pas décidé dans la direction où il l'avait vue partir, alors que ses pupilles tentaient de voir au travers des combats et des flaques de sang. Les cris résonnaient dans sa tête, le temps n'avait plus de sens ; il voulait juste sauver Cármen, et c'était tout ce qui comptait.

Alors qu'il vit quelques visages familiers passer devant lui, il fut rassuré de trouver parmi eux celui de Jiaan, qui n'avait pas l'air blessée. Elle l'avait vu elle aussi, et il pouvait lire sur son visage la peur qui envahissait petit à petit, comme un serpent qui se faufilait, les cœurs de tout le monde. D'un geste de la main, alors qu'elle se faisait emmener par les hommes du groupe pour être mise en sécurité avec les femmes et les enfants, elle lui fit un signe qu'il comprit tout de suite. Sans hésiter un instant, il se jeta dans la direction qu'elle lui avait indiquée, pour trouver sous ses yeux ce qu'il avait redouté de voir.

Un orc avait empoigné les magnifiques cheveux de Cármen de ses sales mains. De son autre poigne, il tenait la gorge de la jeune femme, refermant visiblement sa prise autour de la trachée de la danseuse. Il n'en fut pas plus intolérable vue pour Leoden pour le faire sortir de ses gonds. Il ne contrôlait plus rien, et mieux valait que personne ne se mette en travers de son chemin. La furie habitait ses yeux, la rage bouillonnait dans ses veines alors qu'il se lançait en accourant vers la jeune femme, dans un cri à la fois terrifiant et terrifié. Lorsqu'il arriva au niveau de l'orc, il enfonça son épée d'un coup dans son flanc, jusqu'à ce que son épaule vienne buter contre la peau putride de son ennemi. Il ressortit la lame, sur laquelle le sang coulait à grosses gouttes. Mais ça lui était égal, il avait dessein de saigner ce monstre. La bête ne lâchait toujours pas la jeune femme, et Leoden n'osait pas regarder, de peur de voir ce qu'il craignait davantage que quelqu'un s'en prenant à Cármen.

Il souleva son épée de ses deux mains, pour venir abattre un coup furieux dans le bras de l'orc. Ne lui en déplaise, il réitéra le coup, encore et encore, brisant le bras de l'hideuse créature. Il regretta de ne pas maîtriser mieux sa lame, parce qu'il se savait capable de le faire en un seul coup. Mais la panique volait peu à peu ses sens, prenant dangereusement le dessus. La bête lâcha finalement la gorge de Cármen, tournant toute son attention vers son assaillant. Sans hésiter davantage, Leoden s'approcha, leva une nouvelle fois son épée, pour la lui planter en plein cœur. La lame s'enfonça jusqu'à ressortir dans son dos, amenant la tête de l'orc juste en face de celle de l'homme, les yeux dans les yeux. Il étouffa un grognement avant de sombrer. Leoden dégagea son épée, balayant le sol du regard. De ce qu'il pouvait voir, il y avait du sang partout. Les cris autour de lui n'avaient pas cessé. Personne n'était organisé, la bataille s'annonçait difficile.

Il accourut vers la jeune femme, s'agenouillant devant le corps qui lui semblait inerte. Son épée lui était tombée des mains mais n'était pas loin.

« Cármen ! » cria-t-il pour la ramener à lui, mais elle ne répondait pas. Il la prit par les épaules, la tenant fermement alors qu'il la secouait pour qu'elle ouvre les yeux. La rage habitait toujours son regard, furieux dans ses gestes et dans tout son corps. « Parle-moi ! Réveille-toi ! » lui hurlait-il. Sa voix tremblait sous la colère mêlée à un sentiment d'impuissance, de désarroi total devant ce qui s'offrait sous ses yeux. Autour d'eux, les épées frappaient toujours, au milieu des grognements et des cris. Mais rien n'avait plus d'importance à ses yeux si Cármen n'ouvrait pas les siens. Il continuait de la secouer, espérant de toutes ses forces qu'il n'était pas arrivé trop tard, alors que déjà des larmes se mêlaient à ses hurlements désemparés.








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Dernière édition par Leoden Doreath le Sam 23 Avr 2016 - 16:58, édité 1 fois
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— RACE DU PERSO : humaine
— ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est
— ÂGE DU PERSO : 27 ans
— RANG SOCIAL : pauvre
— MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne
— ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons
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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyJeu 21 Avr 2016 - 23:32

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La jeune femme se retrouva à terre, sa vision s’était obscurcie le temps qu’elle perde connaissance par un manque d’air, suffocante. Elle entendit des bruits sourds puis plus rien. Cela lui sembla une éternité alors qu’elle errait entre la vie et la mort. Puis une voix guida ses pas vers la lumière, ses oreilles se mirent à siffler lorsqu’elle ouvrit difficilement les yeux. C’est le visage de Leoden qui se dessina entre le sombres, faiblement éclairé par les quelques torches des orcs qui avaient fini par tomber par terre. La jeune femme grimaça, ressentant une vive douleur au dos et avait l’impression d’être encore étouffée. Machinalement elle passa sa main sur sa gorge comme pour dénouer les tensions et se redressa légèrement.

« Je vais bien » Fit-elle à Leoden en reprenant son souffle.

Finalement il l’avait encore sauvée, s’il n’avait pas été là elle serait probablement morte, qui sait si les siens n’auraient pas tous été massacrés ? La jeune femme s’était accrochée à Leoden pour ne pas de nouveau sombrer alors qu’une migraine affreuse cognait dans son esprit. Les bruits de fer lui indiquèrent que la bataille sévissait encore et qu’elle n’était pas restée longtemps inconsciente. Derrière elle, la porte de la roulotte s’ouvrit avec fracas, la jeune femme se jeta dans les bras de Leoden dans un sursaut et vit finalement qu’il s’agissait de son père. Il était méconnaissable par la quantité de sang qu’il avait sur lui et ce ne devait pas être en majorité le sien puisqu’il tenait une tête d’orc dans la main. La jeune femme était rassurée qu’il soit en vie, néanmoins il était on ne peut plus en colère puisque l’on avait osé faire peur à sa mère. Lorsqu’il s’agissait de protéger son épouse, il devenait extrêmement violent. Il fut tout autant rassuré de voir que sa fille allait bien et fit un hochement de tête à l’attention de Leoden comme pour le remercier de l’avoir protégée. Ils n’avaient rien, cependant on ne pouvait pas en dire autant du reste du campement.

Un cor sonna dans la pénombre, résonnant dans la vallée qui sonnait un appel. Les orcs se retirèrent donc pour le peu d’entre eux qu’il restait comme si ce n’était que partie remise. Cármen se leva, avançant doucement pour constater le massacre. Les blessés se comptaient plus que les morts et leurs pertes matérielles étaient conséquents. Une roulotte brûlait, enflammée, la famille était morte à l’intérieur, brûlée vive sans avoir eu le temps de s’en sortir. Cármen pensait à Taavi, de ce qu’il penserait de ce massacre et ô combien il leur serait d’une grande aide pour ne pas avoir de baisse de morale. Elle avait envie de le voir à cet instant afin de se dire que rien n’était perdu et qu’ils finiraient par s’en sortir comme toujours. Sa présence lui était toujours bénéfique dans ces moments là puisqu’il lui avait toujours insufflé cet espoir qui lui était devenu nécessaire. Les larmes perlèrent sur ses joues en constatant avec horreur ces dégâts et les quelques cadavres semés ici et là alors qu’ils n’avaient rien demandé à personne.

Le père de Cármen demanda à Leoden de venir avec lui pour qu’ils puissent aller chercher de l’eau et éteindre le feu, pendant ce temps, sa mère l’attrapa par le bras pour la secouer  et lui demander de l’aider pour soigner les blessés et déplacer les morts dans un coin. Ceux qui pouvaient aider le faisaient, trainant leurs mères, leurs frères, leurs proches par les pieds afin de les allonger en rangs avant de faire leur funérailles. La gitane essuya ses larmes et entreprit de soigner une petite fille qui avait de lourdes blessures sur le visage. Elle serait sans doute aveugle si toutefois elle survivait, mais les cris perçants qu’elle faisait au moindre contact crispaient la bohémienne qui se sentait envahie par l’angoisse. Son cœur s’emballait, elle luttait contre sa peine et d’autres femmes vinrent l’aider pour la maintenir.

Elle souffrait beaucoup trop, le sang coulait à flots et imbibait sa robe de rouge autant que ses mains en étaient recouvertes. Cármen faisait de son mieux pour tenter de la soigner mais sentait la petite perdre toute force de se battre et succomber à ses blessures.

« Cármen, fais quelque chose, pitié !!! » Pleura la mère de l’enfant.

Le cœur se serrant, elle adressa un regard à la sœur de celle-ci qui avait compris qu’il n’y avait rien d’autre à faire et l’emmena ailleurs contre ses protestations. La gitane attrapa un couteau, elle respirait difficilement tant le stress la prenait au cœur. Puis elle planta la lame dans la nuque de la petite fille qui mourut sans plus de douleur. Cármen serra l’enfant dans ses bras tout en versant des larmes, dévastée. Puis elle la remis dans les bras de sa mère qui ne pouvait lui en vouloir d‘avoir abrégé ses souffrances.
La gitane alla ensuite s’isoler, se recroquevillant sur elle-même pour oublier ce qu’il venait de se passer. Le traumatisme était grand, jamais tel malheur ne s’était abattu sur eux et craignait qu’on l’accuse de n’avoir rien vu arriver.







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptySam 23 Avr 2016 - 17:35



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Cármen & Leoden




Après que les orcs s'étaient rabattus ensemble dans la forêt, menés au son d'un cor grave et puissant, le campement avait été laissé dans un bien triste état. Les gitans auraient beaucoup de matériel à remplacer et de roulottes à réparer ; ce qui inévitablement retardait leur départ, alors qu'il se faisait plus désiré que jamais après cette attaque. En deçà, les pertes humaines étaient elles-aussi conséquentes. Leoden, qui ne vivait pas avec les bohémiens depuis très longtemps, comprenait qu'il ne pouvait pas être aussi profondément touché que toutes les personnes qui avaient perdu leurs proches, et pourtant, il avait le cœur serré, et la gorge nouée.

Il suivit le père de Cármen qui lui avait fait signe, ayant besoin de son aide. Alors qu'ils allaient au ruisseau chercher de l'eau pour faire taire les flammes vivaces et destructrices qui dévoraient le bois des roulottes sans aucune pitié, Leoden ne put sortir aucun mot. Pas qu'il n'avait rien à dire ; mais déjà il n'aurait même pas pu sortir un son s'il l'avait voulu. Il était dévasté par autant de tristesse, par un fléau abattu sur des gens qui n'avaient rien fait pour le mériter, qui vivaient en paix avec le reste du monde qui les entouraient. Des gens qui avaient déjà bien assez connu de malheurs dans leur vie. Il songea à ce triste destin en silence, se demandant si Cármen aurait pu le voir venir, s'ils avaient eu des signes avant coureurs. Il repensa au ciel teinté d'un rouge profond qui l'avait captivé la veille lors du repas autour du feu. Il ignorait si cela faisait partie de ces indices qu'ils auraient dû remarquer, mais le moment était très mal venu pour aborder le sujet, et il avait toujours une boule dans la gorge.

Il mit toute son énergie à puiser l'eau du ruisseau dans des seaux pas très grands, et à les jeter sur les flammes ravageuses. Il ne savait pas combien de temps il avait mis à éteindre l'incendie, mais cela n'avait pas d'importance pour lui. Il faisait ce que l'on attendait de lui, se rendant utile pour aider les autres dans le besoin. Il gardait sa place au sein du groupe, comme n'importe quel autre homme.

Leoden avait fixé pendant longtemps le dernier petit point de feu, tandis que les flammes dansaient furieusement dans ses yeux. Puis il jeta l'ultime seau d'eau, qui vint étouffer les planches incandescentes. L'homme se sentait sale ; il comprit pourquoi en observant ses mains à la lueur des quelques torches qui avaient été allumées pour veiller sur les blessés. Elles étaient couvertes de sang, de terre, de charbon. Couvertes de toute l'atrocité qui avait eu lieu ce soir-là. Laissant le seau derrière lui, il retourna une dernière fois au ruisseau, grattant frénétiquement la pellicule coagulée sur la peau de ses mains et de son visage dans l'eau glacée.

L'homme déambulait autour des blessés, détaillant un à un les visages pour en reconnaître certains qui lui firent un pincement au cœur. Il ne comprenait pas toute cette horreur dont il avait pourtant été lui-même le mécène par son passé. Il se sentait désemparé devant les cris, devant les blessures qui ne pourraient probablement pas être guéries. Mais comment dire à une personne qu'elle ne peut survivre ? Que se battre ne sert plus à rien ? Que parfois il faut juste lâcher prise ? A ce moment, Leoden se sentait comme un lâche parmi ces victimes. Lâche de ne pas avoir pu les aider, parce qu'il ne s'était focalisé que sur Cármen et la survie de celle qu'il aimait. Il se sentait égoïste, et pourtant il savait qu'il n'aurait pas pu sauver tout le monde. Mais une vie, rien qu'une vie, aurait pu faire la différence.

Il finit par retrouver Cármen, isolée dans un coin du campement, toute recroquevillée. Dans un silence pesant, ponctué par les hurlements de douleurs des blessés, Leoden s'installa à côté d'elle. Il ne parlait pas, car il savait qu'aucun discours ne pourrait combler les pertes et apaiser les maux de cette tragédie. Il prit son visage dans ses mains, fatigué par tout ce que ses sens pouvaient encore percevoir du massacre. Dans la nuit encore sombre, il sentit sur ses joues couler quelques larmes qu'il ne contrôlait pas. Personne, ni même Cármen ne pouvait les voir, et d'un côté cela le rassurait. Un homme ne se devait pas de pleurer et d'être faible dans ce genre de situation ; tout le reste du campement comptait sur eux pour les tirer vers le haut, les protéger et veiller sur eux. Il ne pouvait pas faillir à cette tâche. Et pourtant, il était incapable de produire un son, d'adresser une parole à la gitane.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyDim 24 Avr 2016 - 19:27

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Il n’y avait sans doute rien de pire comme sensation que celle d’être impuissant quand on ne peut sauver les gens que l’on aime de près comme de loin. Et ces visions resteraient imprimées dans l’esprit de Cármen durant toute sa vie. Elle se sentait immensément coupable alors qu’elle avait bien vu qu’il n’y avait plus rien à faire pour cette enfant. Que se passait il donc ? Pourquoi les dieux les punissaient ils de la sorte alors qu’ils n’avaient jamais été mauvais. La gitane se sentit prise de tremblements, de spasmes noyés par les larmes alors qu’elle avait enfoui son visage entre ses bras. Elle entendait d’ici les cris d’horreur, les pleurs mais aussi le brouhaha des roulottes qui avaient été mises en pièces. Ils n’avaient jamais connu de telle situation et elle avait toujours prié pour que cela n’arrive jamais.

La gitane senti une présence se glisser à ses côtés et sans relever la tête, elle savait qu’il s’agissait de Leoden. Il ne disait rien non plus, tous deux étaient terrés dans leur silence alors qu’ils faisaient le bilan de ce qu’il venait de se passer. Cela avait été bien trop brusque, bien trop soudain pour qu’ils puissent un jour dire qu’ils s’étaient tenus prêts. Cármen savait qu’ils auraient dû prévoir que ce genre de chose là aurait pu arriver alors qu’elle sentait que la Terre du Milieu était petit à petit rongée par un mal qu’elle ne voyait pour le moment pas. Pourtant il n’y avait qu’à être attentif à l‘environnement, aux empreintes qu’ils laissaient et à entendre les hurlements rauques des orcs à la nuit tombée. Le père de Cármen allait sans doute prendre de nouvelles mesures de sécurité et renforcer les gardes autour du campement. C’était ce que Taavi aurait fait. La jeune femme continuait d’avoir des pensées pour son meilleur ami qui aurait remotivé les gitans. Mais puisqu’il n’étaient pas là, tous ensemble, ils allaient devoir puiser leur force en ce qui leur restaient et louer les dieux que le massacre ne fusse pas plus grand malgré tout.

La gitane releva doucement la tête, prit l’une de mains de Leoden pour le sortir de sa torpeur et alla se blottir entre ses bras. Les battements de son cœur furent un si joli son qui lui témoignait de la vie et non de la mort qui avait frappé le campement.

« Je remercie les dieux de m’avoir mise sur ton chemin, sans quoi le massacre aurait été d’autant plus important. »

Leoden s’était vaillamment battu contre les orcs, il avait été d’une aide cruciale et encore une fois il lui avait sauvé la vie. La gitane lia ses doigts aux siens dans un geste tendre alors que tous deux avaient besoin de cet apaisement que seul l’autre pouvait apporter. Elle senti des traces humides dans ses paumes, qui trahirent le passage de larmes. Cármen se redressa, le cœur serré de découvrir cela alors que les hommes n’étaient pas du genre à laisser transparaitre leurs émotions. Mais pour Cármen il n’y avait à ce moment là pas plus troublant que de voir Leoden en larmes.

Elle prit son visage entre ses mains et déposa sur ses lèvres un baiser emprunt de tendresse. Pressant ses lèvres contre les siennes, elle se rendait compte combien elle s’était attachée à lui, qu’elle l’aimait et que le savoir vivant était un cadeau inestimable.

« Restons là pour la nuit, je n’ai pas envie de rentrer. »

Cármen lui offrit un autre baiser avant de poser sa tête contre son épaule où elle ferma les yeux. Les gitans aussi avaient fini par s’endormir, rattrapés par l’immense fatigue. Il faisait froid, mais elle n’avait pas eu envie de retrouver sa roulotte et de voir le carnage. La nuit fut cependant courte, Cármen n’avait pratiquement pas dormi mais la présence de Leoden avait été des plus curatrices. Au lendemain à l’aube, ils avaient tout nettoyé. Des funérailles furent organisées et ils prirent de nouveau la route vers d’autres horizons. Le cortège était plongé dans un silence, lui qui habituellement était rythmé par des chants se voyait aujourd’hui transformé en marche funeste. La tristesse sur le visage de ses pairs serra le cœur de la gitane alors qu’elle marchait aux côtés de Leoden.



Cármen éleva soudainement la voix, de paroles dans la langue commune. Sa voix fut quelque peu brisée sur le départ tant sa gorge était nouée mais très vite elle se délia. Quelques gitans s’étaient retourné en étirant un sourire, d’autres se contentaient d’écouter ces paroles qu’ils ne connaissaient pas. Une amie lui avait apprise, elle lui avait donné espoir, maintenant elle espérait que cela mettrait du baume au cœur aux siens et surtout à Leoden.

Les gitans marchèrent de longues heures et établirent un nouveau campement sur une rive. Les affaires furent déballées, installées, chacun avait des choses à faire jusqu’à ce que le feu de camp soit allumé. Cármen monta dans sa roulotte pour se changer, retirant celle qui était tâchée de sang. Elle l’observa un moment et lutta contre les larmes alors que les cris de la fillette résonnèrent dans son esprit. Leoden était avec elle à ce moment là, la gitane avait grandement besoin de se confier.

« C’était Shaya, je n’ai pas pu la sauver… »







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyDim 24 Avr 2016 - 22:24



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Arrivés au nouvel endroit où les gitans avaient entrepris de rester, sur la rive d'un ruisseau qui leur fournirait eau potable et poisson, Leoden suivit la jeune femme qui se rendait à sa roulotte. Les vêtements encore tâchés de sang qu'elle portait étaient dans un piteux état, et elle se sentirait certainement beaucoup mieux en les changeant de toute manière. Alors qu'elle fixait avec ses grands yeux la tunique tout souillée, Leoden se rapprocha d'elle pour l'entourer de ses bras.

« Tu as fait tout ce que tu as pu.. » murmura-t-il à la gitane, alors qu'il sentait le mal qui la rongeait, comme une culpabilité de ne pas avoir pu faire plus, et qui le hantait lui aussi. Il savait qu'une vie aurait pu faire la différence, et pourtant cette petite fille n'avait pas pu être sauvée. Il comprenait la douleur de Cármen, elle qui passait beaucoup de temps avec les petites filles du groupe de gitans, que ce soit pour leur confectionner des vêtements ou simplement danser ensemble le soir autour du feu. Leoden partageait sa tristesse, dont le poids se faisait sentir sur tous les visages qu'ils croisaient.

L'homme avait ramené ses bras autour de la gitane, dans une étreinte rassurante, pour lui montrer que lui était là, et qu'il l'aiderait à s'en sortir. Il avait fait le serment de ne jamais l'abandonner, et c'était dans ces situations qu'il se devait d'honorer sa promesse. Il serait présent pour la jeune femme si elle avait besoin de parler, et il saurait se faire discret si elle désirait être seule. A ce moment précis, il espérait que ses bras la rassuraient comme elle en avait besoin, même s'il ne pouvait pas guérir ces maux en quelques heures.

Le chagrin des gitans durerait un moment, Leoden le savait, et son cœur était lourd aussi. Ils n'avaient jamais eu de telle perte ni d'accident aussi tragique ; ce genre d'histoire laisse à jamais des marques. Le deuil serait d'autant plus difficile pour ceux qui avaient perdu un compagnon ou un enfant, qu'il laissait un grand vide dans leur vie. Bien entendu, aussi difficiles qu'ils pouvaient être, ces événements faisaient partie de la vie. Et elle ne devait pas s'arrêter pour autant. Après une période vide, le sourire reviendrait sur le visage des gens, il en était ainsi.

L'homme ne savait pas vraiment quelles paroles apporter à Cármen, il ne voulait pas risquer un faux pas et la blesser davantage. Il se contentait de lui montrer son soutien par sa présence, se voulant rassurant et chaleureux avec elle. Il était blessé lui aussi, par la perte de personnes avec qui il avait commencé à nouer des liens. Il n'était pas dans le déni de la mort de ces gens, mais il essayait juste de ne pas y penser.

« Tu sais, je comprends.. » commença-t-il, d'une voix qui trahissait ses sentiments malgré ses efforts pour dissimuler ses derniers et en épargner Cármen. « Je comprends ce que tu ressens.. » il marqua une pause dans ses paroles, observant la gitane pour vérifier que ses mots ne lui faisaient pas plus de mal qu'elle n'en avait déjà. « Je ne peux pas te dire que ça va passer, parce que ce sont ces sortes de maux qui marquent à jamais un esprit.. Je ne peux pas avoir la prétention d'être celui qui va changer les choses, mais sache que, quand tu seras prête, je ferais tout ce qu'il faut pour que tu ailles mieux. Tu n'auras juste qu'à me faire signe. Tu as certainement besoin de temps pour digérer la nouvelle, pour détester le monde et tout ce qui s'y trouve ; tout le monde va en avoir besoin.. »

Il souleva les mèches bouclées de la danseuse pour déposer un baiser sur son épaule, alors qu'il la serrait encore fort dans ses bras. C'était la femme qu'il aimait, et en plus du chagrin qu'il avait d'avoir perdu des membres du groupe, il se sentait encore plus démuni devant celui qui rongeait son soleil. C'était un vide immense, il ne savait que faire pour le combler et rendre à nouveau le sourire qui appartenait à ce si beau visage. Perdu quelque part, il se devait de le retrouver.

Ses vêtements à lui aussi étaient tâchés de sang, et il sortit un nouveau pantalon d'un coffre de la roulotte pour pouvoir se changer. Alors qu'il ramassait le linge sale après en avoir passé du propre, il sentit bouger dans une poche la petite boite en bois qu'il devait offrir à Cármen. Leoden ignorait si le moment était le bon pour la lui donner, et pourtant il ne pouvait pas garder plus longtemps ce cadeau. Il prit le visage de la gitane entre ses mains, la fixant de ses prunelles dorées, pour lui murmurer des mots qu'il espérait réconfortants :

« Je t'aime.. » glissa-t-il, alors qu'il poussait dans ses mains la petite boite qui contenait des perles argentées pour orner les cheveux de sa belle.








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— RACE DU PERSO : humaine
— ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est
— ÂGE DU PERSO : 27 ans
— RANG SOCIAL : pauvre
— MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne
— ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe
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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyLun 25 Avr 2016 - 15:22

☙  
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Le souvenir de cette petite fille lui resterait longtemps gravé dans l’esprit. Elle l’entendait encore hurler de douleur et pleurer  mais sentait encore également les pulsations de son cœur s’amoindrir à mesure qu’elle avait logée la lame dans sa nuque. La mélodie qu’elle avait chantée restait également dans les esprits tandis qu’elle entendait des gitans la fredonner alors qu’ils passaient non loin de sa roulotte. Ce soir il y aurait un festin afin de les aider à trouver le chemin de l’au-delà alors que les dieux seraient parmi eux pour les recueillir. Tant que ceci n’était pas fait il restait une certaine tension dans le cœur des gitans. Cármen avait brisé le silence en avouant à Leoden qu’elle n’avait pas pu sauver Shaya, un fardeau qu’elle ne pouvait garder et dont elle avait été certaine qu’il comprendrait pourquoi cela l’avait hantée. L’homme s’était alors empressé de la prendre entre ses bras protecteurs dans une étreinte emplie d’affection. Ainsi qu’il l’avait été la veille, elle fut immédiatement rassurée par sa carrure et par la chaleur qu’il émanait. La gitane ne se fit pas prier pour passer les bras à sa taille en l’entourant tout en écoutant son cœur battre sur les mots emplis de sagesse qu’il prononçait. Elle était rassurée de savoir qu’il était prêt à tout mettre en œuvre pour qu’elle aille mieux, ceci lui arracha un sourire malgré elle alors qu’il ne s’imaginait certainement pas qu’en restant simplement près d’elle il faisait déjà beaucoup. Ceci effaça tout de même la tristesse de son visage le temps qu’elle ressente ce bien être d’être épaulée en cas de besoin et d’avoir dans sa vie quelqu’un d’aussi bienveillant que lui. Cármen ne comptait pas se morfondre par respect pour ceux qui sont mort et qui n’auraient jamais voulu que le monde s’arrête de tourner au moment où ils sont partis.

« Tu es gentil » Murmura t-elle tout en fermant les yeux.

Ele gardait ses paroles dans un coin de la tête, soufflant doucement ces ondes négatives qui s’étaient soudainement emparé d’elle. Elle allait avoir besoin de temps comme tous les autres mais grâce  Leoden, ce serait sans doute plus facile à digérer. Maintenant qu’ils avaient changé d’endroit, il leur fallait tourner la page et avancer avant que la douleur ne gangrène et ne les divise.

La jeune femme entreprit alors de se vêtir d’une nouvelle robe, sombre et bleutée afin d’oublier les tâches rougies de sang qui avaient tâchée celle qu’elle avait portée avant. Elle la roula en boule et la posa dans un coin, elle la ferait sans doute brûler afin que cette histoire demeure un souvenir et ne plus ressentir de peine à chaque fois qu’elle la porterait. La gitane passa ses doigts dans ses boucles noires afin de les remettre en place, et c’est à ce moment là que Leoden revint vers elle, prenant son visage entre ses mains pour lui faire vœu d’amour. Elle sentait son cœur s’arrêter sous l’intensité et la puissance de ces mots qu’il lui adressait une nouvelle fois, admirant son regard ambré ancré au sien durant quelques instants qui ne durerait que pour eux. Elle se rendit compte qu’elle ne lui vaiat jamais témoigné ses sentiments, par crainte et surtout parce qu’elle ne comprenait pas grand-chose à ce qu’était le véritable amour. Concernant Leoden, elle en était désormais bien plus sûre et pouvait lui répondre sans crainte, avec un large sourire heureux sur les lèvres.

« Je t’aime aussi Leoden »

Elle allait l’embrasser mais fut surprise de sentir qu’il lui donnait une petite boite en bois. Un présent qui la prit de surprise, ne comprenant pas pour quelle occasion elle avait droit à telle attention. Le moment aurait pu ne pas être le bon mais par cette attention il réchauffait son cœur. La gitane étira un large sourire, les yeux brillants à l’attention de Leoden et entreprit d’ouvrir l’écrin. Elle y trouva des perles éclatantes telles des pierres de Lune. La jeune femme passa ses doigts dessus, pouvant percevoir la surface lisse de celles-ci. Elles orneraient ses cheveux telles les étoiles dans la voute céleste. Cármen était touchée par ce geste et s’empressa de se blottir de nouveau entre les bras de Leoden.

« Merci, elles sont magnifiques!! »

Quelques semaines seulement et une belle histoire débutait entre eux. Cármen prit ensuite du recul, ne manquant pas de déposer un baiser sur les lèvres de Leoden avant de se poster devant un miroir pour enfiler les perles sur ses cheveux sombres tout en les sublimant avec une coiffure à base de tresses qui relevaient ses cheveux. Quelques mèches ondulées tombaient insolemment sur son visage et dans sa nuque, elle lui montra ainsi le résultat avec un nouvel élan d’espoir puis ils allèrent festoyer en l’honneur des dieux pour qu’ils viennent guider les âmes de leurs morts.

La gitane ne perdit pas de temps pour aller exécuter quelques danses invocatrices près du feu, guidée par la musique et ses propres ressentis. Elle était accompagnée d’un jongleur qui avec deux torches enflammées dessinait des motifs. La joie revint sur les visages, car enfin les leurs pouvaient reposer en paix. Ils firent des offrandes, prièrent en mangèrent en l’honneur des dieux. Cármen revint vers Leoden, attrapant sa main pour l’entrainer avec elle un peu plus loin afin qu’ils puissent avoir un moment d’intimité. Elle l’attira contre elle pour l’enlacer et l’incita à aller appuyer son dos contre un arbre.

« Il parait qu’il y a un village pas très loin du campement. Dans les prochains jours il y aura une fête que font les Rohirrims, j’aimerais que l’on y aille ensemble. Mais je ne veux pas attirer l’attention, j’essayerai de me faire passer pour un femme née sur ces terres là. Crois tu que ce soit possible ? »

Cármen n’avait pas le droit d’aller à ce genre de rassemblement pour le risque que cela représentait pour elle selon son père mais aux côtés de Leoden elle avait bien plus d’assurance.







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyLun 25 Avr 2016 - 16:23



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Cármen & Leoden




Leoden avait observé la jeune femme passer les perles sur ses cheveux noirs, les remontant en une coiffure complexe et minutieusement détaillée, qui sublimait son visage si seulement cela était possible. Elle était magnifique, comme à son habitude. A y bien penser, Leoden savait qu'il la trouverait magnifique indépendamment des circonstances. Qu'elle soit bien parée comme elle l'était présentement ou souillée d'une journée passée sur la route, elle était toujours la femme la plus incroyable à ses yeux.

Il s'était rendu avec elle autour du feu que les gitans avaient fait, pour y danser et festoyer, en commémoration de leurs morts. C'était une sorte de rituel qui leur permettrait de rejoindre les dieux, donnant ainsi un nouveau souffle au groupe de bohémiens, qui continueraient leur chemin en reprenant le cours des choses. Une étape très importante dans leurs croyances, sans quoi il était difficile de faire table rase de l'incident et de vivre à nouveau. C'était un nouveau départ, aussi bien pour les défunts que pour ceux qui restent.

Au bout d'un moment, après une multitude de danses auxquelles même lui s'était joint, Cármen l'avait tiré à l'écart, pour qu'ils aient un moment un peu plus personnel tous les deux. Leoden lui vola un baiser rapide, auquel elle répondit par une demande qui prit l'homme au dépourvu. La jeune femme venait de lui parler d'une fête qui devait avoir lieu dans un village voisin, et voulait y assister. Il réfléchit un moment avant de lui répondre, ne s'étant pas attendu à cette sorte de question.

« C'est risqué de se rendre à cette fête.. » commença-t-il, sans toutefois vouloir anéantir les espoirs de la danseuse. Il pesait silencieusement les avantages et les dangers de la proposition, ne sachant vraiment dans quel bain se mouiller. Elle avait simplement envie de se rendre à une fête, de s'amuser. Il ne voyait pas quel mal il pouvait y avoir, en deçà que la population des villages n'était pas en très bons termes avec les gitans. Souvent pris pour des voleurs, ils demeuraient incompris des villageois, qui campaient durement leurs positions. S'il acceptait, il leur faudrait être discrets, passer pour des locaux sans éveiller des soupçons, qui pourraient leur coûter cher.

« Il faudrait te trouver une tenue comme les femmes là-bas » lui dit-il, sans pour autant lui laisser voir qu'il acceptait de l'y emmener. Leoden n'était pas rassuré par l'idée. Cependant, si cela pouvait permettre à sa belle d'aller mieux, d'oublier un tant soit peu ce qui venait de se passer au campement, il ne pouvait pas lui refuser cette demande. Si elle insistait, il serait bien incapable de céder.

« Ton père va me bannir du groupe, s'il apprend que je te fais faire des choses dangereuses comme ça ! » la taquina-t-il en frottant son nez contre le sien, alors qu'un sourire fendait son minois. Vraiment, il ne pouvait pas lui dire non, sous aucun prétexte. Il suffisait qu'il croise son regard, qu'il entende le son cristallin de son rire, et il ferait tout ce qu'elle lui demanderait.

Leoden n'avait pas mis les pieds en Rohan depuis des années. A vrai dire, c'était la première fois qu'il y retournait depuis qu'il avait retrouvé sa liberté ; il se sentait mieux chez les gitans, à l'écart des possibles visages familiers qu'il pourrait croiser. Ils étaient loin de sa demeure d'enfance, mais il ne se sentait tout de même pas rassuré à l'idée d'aller se balader en ville lorsque cela n'était pas nécessaire, surtout avec Cármen à protéger.

« Je ne suis pas vraiment serein à l'idée de t'emmener dans un village, tu le sais même mieux que moi » dit-il, jouant d'une main avec l'une des mèches que la coiffure de Cármen laissait lâche. « Mais je t'ai dit que je ferai n'importe quoi pour que tu ailles mieux, alors je vais le faire. Je t'emmène »








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyLun 25 Avr 2016 - 21:11



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Cármen & Leoden



Cármen acquiesça, l’idée de la déguiser était bonne, elle passerait plus facilement pour une femme rohirrim. Elle trouvait leurs robes belles même si celles-ci manquaient toujours de couleurs et de bijoux. Mais pour la fête elle pouvait bien faire quelques efforts quitte à ne rien dire pour que son accent solaire ne la trahisse pas. Elle l’écoutait en silence, il hésitait à l’emmener en sachant qu’elle pouvait vite être montrée du doigt puis emmenée sur le bucher en étant accusée de sorcellerie. Cármen avait confiance aux côtés de Leoden, elle aurait juste à ne pas trop se faire remarquer et le tour serait joué. Il ne devait pas non plus s’inquiéter de se faire bannir s’il y avait un problème puisqu’elle était seule responsable de leur petite escapade jusque là-bas. Elle pouvait comprendre, elle était aussi touchée qu’il se soucie de tout cela et cela ne faisait qu’amplifier son attachement pour lui. La gitane fut tout de même contente qu’il accepte, elle avait bien besoin de voir autre chose avec ce qu’il venait de se passer et savait sans doute qu’elle ne prendrait pas de risques inutiles.

La jeune femme le remercia d’un long et langoureux baiser, glissant ses mains entre les mèches de ses cheveux tout en restant blottie contre lui. Plus elle restait avec lui moins elle ne pouvait s’imaginer être loin de lui, il lui apportait ce vent de fraicheur dont elle ne pouvait décemment plus se passer.

« Je ferais une robe dans les prochains jours, il faudra que tu m’aides à choisir les couleurs au risque que je fasse des erreurs de gout…Je n’y connais pas grand-chose en mode Rohirrim. Je m’imagine déjà arriver avec des jupons rouges et une blouse verte ! » Plaisanta t-elle.

Cármen étouffa un rire en imaginant dans quel embarras elle les mettrait par un simple excès de couleur puis soupira doucement. Il avait réussi à lui redonner le sourire en l’espace de quelques heures. La douleur était toujours là, étouffant son cœur, néanmoins lorsqu’elle était avec Leoden, cela semblait bien plus supportable que si elle était livrée seule à ses pensées.

« Et toi ? N’as-tu pas peur de revêtir les vêtements Rohirrim ? Depuis notre rencontre c’est comme si tu n’avais jamais été parmi eux. »

Elle savait que cela ne changeait rien en l’homme qu’il était devenu mais Cármen ne souhaitait pas non plus le mettre mal à l’aise en l’emmenant au genre d’assemblée où il s’était sans doute retrouvé avant qu’ils ne se rencontrent, lorsqu’il avait fait ces choses horribles. Ce serait une mise à l’épreuve pour lui aussi en un sens, elle avait hâte de le revoir évoluer parmi des gens qu’il avait peut être croisé pour voir comment il se comporte désormais. Quoi qu’il en soit, cela ne changeait rien au fait qu’elle était fière de cet homme et de ce qu’il avait parcouru, de son courage et de ce qu’il entreprendrait sans doute à l’avenir Elle avait lu ses lignes, sans lui dire ce que le destin lui réservait, elle espérait aujourd’hui faire parti de cet avenir. C’était le genre de chose qu’elle ne pouvait pas lire mais ferait tout ce qui serait en son possible pour rendre cela faisable et qu’ils fassent un long chemin côté à côte.

Cármen se retourna, posant son dos contre le torse de l’homme tout en attrapant ses bras pour qu’il ne la lâche pas.

« J’ai eu une vision la nuit dernière sur cette fête. » Reprit elle d’un ton plus grave.

Elle avait longuement hésité à la lui révéler puisque celle-ci était très floue et que tout pouvait toujours changer. Mais elle avait cette constante envie de le tirer vers le haut et de lui montrer qu'il était devenu quelqu'un de bien.

« Je sais que ça va être une mise à l’épreuve pour toi, nous devons y aller. Mais je crois en toi Leoden, je sais que tout se passera bien. »









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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyLun 25 Avr 2016 - 21:49



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« Tu pourrais porter du bleu très foncé » songea-t-il, essayant de repenser à ce qu'il avait vu les femmes porter dans les rues des villages rohirrim. « Ou du marron, du vert foncé également.. Le tout c'est de rester dans le monochrome, et pas de couleurs criardes. Espérons que cela ne soit pas trop difficile pour toi ! » il étouffa un rire discret, en lançant ce commentaire à son amoureuse. Il aimait beaucoup la façon qu'elle avait de s'habiller ; les robes toutes faites de couleurs et de voilages lui allaient à ravir, et pour rien au monde il n'aurait voulu la changer. Il aimait aussi particulièrement le petit accent aux teintes exotiques qu'elle prenait quand elle parlait en westron, il le trouvait charmant. Il espérait qu'elle ne le perde jamais, mais il se doutait qu'elle ne pourrait pas hausser trop la voix s'ils se rendaient à la fête du village.

La gitane lui donna un langoureux baiser auquel il répondit avec empressement. C'était toujours une sensation parfaite que d'avoir cette femme dans ses bras, appuyée contre lui à l'embrasser. Il profitait avec elle des plaisirs simples et sommaires, mais qui le rendaient tout simplement heureux ; il lui suffisait de sentir son sillage parfumé lorsqu'elle bougeait, de découvrir son sourire amusé ou de simplement l'observer alors qu'elle faisait quelque chose. Leoden était un homme amoureux, et il n'en doutait plus. Cármen avait volé son cœur.

« Une vision ? » demanda-t-il, soudain interloqué par les dires de sa belle. Il soupçonna qu'elle voulait justement se rendre à cette fête pour vérifier sa vision. Elle mentionna une mise à l'épreuve qui le concernait, et qui le prit sur le fait. Il ne comprenait pas très bien si la vision c'était présentée ainsi à elle sans plus de détails que ces mots, ou bien si elle lui cachait quelque chose qu'elle aurait vu mais qu'elle jugeait utile de ne pas lui révéler par peur qu'il refuse la proposition. L'homme ignorait ce qu'elle avait bien pu voir, et dans le flou de ces révélations, il ne savait que penser.

Une mise à l'épreuve pouvait cacher bien des choses. Mais en deçà, cela montrait un danger potentiel, quelque chose pour le tester. Leoden ne se sentait pas rassuré face à cette perspective, mais il avait déjà donné sa parole à la jeune femme pour se rendre à la fête, et il ne se permettrait pas de la retirer maintenant. Cármen ne semblait pas pouvoir – ou vouloir – lui en apprendre plus sur cette mystérieuse vision qu'elle avait eu, aussi, il décida de changer de sujet pour revenir à cet air joyeux qui les avait égayé un peu plus tôt.

« Un jour, il faudra que tu me dises ce que tu as vu quand tu m'as croisé pour la première fois » dit-il, le sourire aux lèvres. « Je me suis toujours demandé pourquoi je ne t'ai pas fait peur ! » ajouta l'homme, sur le ton de la plaisanterie. Il serra un peu plus la gitane dans ses bras, couvrant son cou de baisers alors que le dos de la jeune femme était appuyé contre son torse.

« Il faudra aussi que tu me dises ce que tu vois de notre avenir, je suis curieux » glissa-t-il dans son oreille, dans un murmure amusé. Leoden était fasciné par les visions que la jeune femme pouvait avoir. Il aurait aimé mieux les comprendre, pouvoir lui aussi les expériencer afin de se rendre compte de leur réalité, et pourtant il ne pouvait qu'à peine saisir leur sens et leur tangibilité. Il découvrait à peine ce don, lui qui n'avait jamais auparavant croisé de créature capable de tels exploits.

Il ne pouvait pas savoir de quoi les songes de Cármen étaient peuplés ; autant pour ce qui était du merveilleux que des choses les plus atroces. Il chassa de son esprit une pensée qui lui laissait croire que cette mise à l'épreuve allait être plus difficile qu'il ne l'imaginait, et pourtant, ce sentiment persistait dans un coin de son esprit, alors qu'ils retournaient tous deux vers les roulottes.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 9:21



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La nouvelle semblait être arrivée avec quelques craintes. Mais la gitane n’aurait pas pu lui mentir et lui cacher cela. Elle savait que tout se passerait bien tant qu’elle resterait sa force et qu’elle lui témoignerait de son soutien. L’homme n’en fit pas le moindre commentaire, alliant ses forces pour laisser ce sujet de côté. Elle senti son étreinte se resserrer alors qu’il se demandait à haute voix ce qu’elle avait vu de lui avant qu’elle le rencontre. Les images étaient encore assez nettes pour qu’elle puisse lui répondre avec le plus de précision possible.

«  J’ai vu ton visage parmi une foule de gens, tu t’es arrêté devant moi et tu m’as donné la main. Et à ce moment là j’ai ressenti que tu avais de lourds secrets et un passé douloureux. »

Cármen frissonna au contact de ses baisers dans son cou, elle étira un doux sourire, se laissant bercer par son étreinte. Les visions qu’elle recevait n’étaient pas toujours très définies et la plupart du temps elles apparaissaient sous formes abstraites qu’elle se devait d’interpréter. Elles n’étaient pas une fatalité mais une option qui pouvait arriver. Dans le cas de Leoden, elle avait choisi de la réaliser, comme elle le fait la plupart du temps lorsque ça la concerne aussi. Leoden lui demanda aussi ce qu’elle voyait pour eux deux. Cármen lia ses mains aux siennes, caressant le dessus de ses mains avec ses pouces et répondit avec douceur.

« Je n’ai encore rien vu de nous deux, alors cela veut dire que tout va bien ! »

Pour le moment du moins, Cármen n’était pas pressé de voir quelque chose car souvent cela annonçait de mauvaises nouvelles. Quoi qu’il en soit elle lui en ferait forcément part si cela venait à arriver. Le couple resta un moment à cet endroit pour profiter de la douceur de l’autre puis ils se retirèrent dans la roulotte en rejoignant le campement. La gitane leur prépara un breuvage qui les apaiserait tous les deux. La jeune femme rassura Leoden sur ce qu’elle lui avait dit, lui répétant qu’elle croyait en lui et qu’elle resterait à ses côtés quoi qu’il arrive. Elle avait choisi de réaliser cette vision parce que cela serait important pour lui et mettre un point final à tout ce qu’il avait enduré.

Ils s’unirent dans un acte passionné, tous deux témoignant de leur amour avec toujours cette douceur mêlé à une fougue qu’ils connaissaient bien. Rien n’était plus simple pour eux que de laisser parler leurs envies, ils étaient naturels l’un envers l’autre. Pas de peurs, pas d’apriori, leur relation était saine et cela pouvait clairement se ressentir au vu de leur visage heureux lorsque le sommeil les emporta.

Cármen avait donc passé la semaine à confectionner en secret leurs vêtements pour la fête, en parallèle des occupations qu’exigeaient le campement. Ils fêtèrent aussi l’anniversaire du chef, le père de Cármen, ils firent une grande fête en son honneur et il fut remercié à la hauteur de ce qu’il offrait aux siens. Depuis qu’il était chef, les gitans avaient réussi à s’adapter à leur nouvel environnement, ils savaient désormais pêcher, chasser, cultiver dans une terre fertile et apprivoisaient leur environnement avec brio. La tristesse éprouvée durant l’attaque était encore là mais le deuil ne pouvait se faire en l’espace de quelques jours. Les gitans étaient toujours serviables et à l’écoute les uns envers les autres ; il existait ici une unité qu’il n’y avait nulle part ailleurs. Ainsi les festivités du soir reprirent de leurs couleurs, les chants étaient de nouveau joyeux et les danseurs reprenaient de leurs audaces pour divertir le reste du groupe. La nourriture avait été abondante, ils se reconstruisaient dans de bonnes conditions.

Cette atmosphère leur fut donc bien utile pour entreprendre d’aller à la fête au village. Cármen avait revêtu sa robe, trouvant son apparence étrange et bien plus fade qu’à l’accoutumée. Mais le fait de se déguiser l’amusait. Leoden en revanche était beau, quoi qu’il porte il avait toujours cette belle prestance. Ils filèrent en douce, trompant l’attention de ceux qui étaient chargés de monter la garde et en quelques minutes ils furent sur le chemin en direction du village. La gitane tenait la main de Leoden, la serrant fermement avec un mélange de hâte et d’appréhension.

« Ca va nous faire du bien de changer un peu de décor » Déclara Cármen alors qu’ils étaient à mi-chemin. « Je n’ai jamais intégré d’autres cultures et je trouve cela important de le faire. Je compte sur toi pour m’aider à ne pas faire de faux pas. »

La gitane étouffa un vif rire, elle ne voulait pas se mettre dans l’embarras. Ils passeraient inaperçu et profiteraient ensemble de la fête.










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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 11:10



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« Si tu ne veux pas nous mettre dans l'embarras » rigola-t-il « il faudrait mieux que tu me laisses faire les discussions alors ! » il laissa échapper un rire qui se mêla à celui de la gitane, égayant leurs visages d'un large sourire. Bien qu'angoissé à l'idée de se rendre à la fête et de réaliser la vision mystérieuse de Cármen, l'homme tentait de garder le ton léger entre eux, pour permettre à sa belle de profiter de la journée, et de savourer lui aussi ce retour aux sources.

Il n'était pas retourné au Rohan depuis maintenant douze ans, et pourtant ce pays lui restait familier, autant dans les paysages que dans les coutumes. Il était né et avait vécu le début de sa vie ici, c'était en quelque sorte sa maison. Comme tout Rohirrim, il était resté très proche des chevaux, affectionnant un soin particulier à ses deux montures qui lui étaient essentielles dans ses activités. Maintenant qu'il était avec les gitans, il n'avait plus autant besoin de montures personnelles, mais il prenait toujours garde que sa jument grise et son hongre bai se portent bien. Ils avaient été intégrés parmi les autres chevaux des gitans, et n'avait pas l'air de s'y déplaire.

Tenant la main de Cármen dans la sienne, il passait doucement son pouce sur sa peau, à mesure qu'ils avançaient dans le sentier qui les mènerait au village. La jeune femme n'avait pas l'air aussi joyeuse que d'habitude lorsqu'elle était vêtue de la sorte ; mais son visage laissait paraître qu'elle avait vraiment hâte d'arriver à la fête et qu'elle en était toute heureuse. Les couleurs criardes de leurs vêtements de gitans avaient au départ beaucoup surpris Leoden, mais avec le temps et son immersion dans cette culture toute particulière, il avait appris à aimer ces mélanges colorés davantage que les couleurs fades de la mode des femmes rohirrim.

« Mon père habite quelque part un peu plus au sud. La dernière fois que je l'ai vu, j'avais tout juste une quinzaine d'années » raconta l'homme à Cármen, alors qu'il pointait l'horizon du bout de ses doigts. Il ne savait pas comment la belle allait réagir en apprenant cette nouvelle, et il imaginait déjà devoir justifier le fait qu'il n'était pas retourné à la rencontre de son paternel après tant d'années. Il n'était pas capable de l'expliquer pour lui même, il lui serait encore plus ardu de le faire pour quelqu'un d'autre.

Ils continuèrent leur chemin pour finalement arriver au village, où régnait déjà une ambiance chaleureuse et festive. Dehors, les étales des marchants étaient décorées pour l'occasion, et les sourires peuplaient les faces de chaque habitant qu'ils croisaient. L'on pouvait trouver de tout ; des colliers de perles, des bracelets en cuivre, de la nourriture locale, des vêtements, des bourreliers pour réparer les harnachements cassés des montures des gens du spectacle.. C'était une foule bigarrée qui se pressait vers les échoppes pour dégoter la pièce rare, pour voir tout avant tout le monde.

Se frayant un chemin dans la foule, ils finirent par arriver sur la place centrale du village, où se déroulait le spectacle. Les rohirrim, respectant indubitablement leur héritage équestre, présentaient des spectacles avec leurs montures, divertissant les passants de leurs compétences de voltige. Ils étaient impressionnants, ne ratant jamais une prise ; des cavaliers sans nul doute entraînés à l'art de la guerre, songea Leoden.

Il réussi finalement à trouver une petite place pour y asseoir la gitane, sur un des bords de pierre d'une petite fontaine de la place. Il n'avait pas lâché sa main, de peur de la perdre dans le rassemblement de personnes. Pour le moment, il n'avait pas remarqué grand monde la dévisageant, et il s'en sentait rassuré. Leoden était content de ne pas lui avoir proposé de s'y rendre à cheval, car ils n'auraient pas pu avancer bien loin avec l'encombrement de leurs montures.

« Ça te plaît ? » lui glissa-t-il à l'oreille de façon qu'elle l'entende au milieu du vacarme. La gitane avait l'air heureuse de participer à cette fête d'une culture qu'elle ne connaissait pas si bien que cela ; quant à lui, subsistait dans un coin de sa tête un drôle de sentiment concernant la vision dont ils n'avaient pas reparlé depuis. Il se sentait comme pris au piège par cette mise à l'épreuve, sentant un danger de plus en plus grandissant former une boule dans sa gorge. C'est en levant ses yeux, qu'il posa sur une silhouette familière à l'autre bout de la place, qu'il comprit. Il sentit tout son corps se raidir, son cœur se serrer comme jamais, son souffle se couper. Il était incapable de bouger.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 11:41



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La gitane étouffa un rire à son tour lorsqu’il se porta volontaire pour faire les conversations, la taquinant sur son accent. Alors qu’ils marchaient à leur propre rythme, Leoden avoua provenir d’un village dans le sud et qu’il n’avait pas vu son père depuis de longues années. Ce fait interpella la gitane, il avait sans doute des raisons, encore des faits qu’elle ignorait de lui. Elle découvrait chaque jour de nouvelles choses de sa personne et ainsi qu’il l’avait été depuis le début, cela n’altérait pas aux sentiments qu’elle éprouvait à son égard. Cela faisait parti de son histoire, mais il semblait encore éprouver un peu de culpabilité. Le travail était loin d’être fini sur lui-même s’il avait considérablement avancé.

« Un jour tu le reverras » Fit-elle avec un sourire.

Elle ignorait les raisons, s’il avait été fâché avec lui, s’il avait été contraint de partir, mais une famille c’est important. Elle ne prophétisait pas leurs retrouvailles, tout arriverait en temps voulu.

Ils arrivèrent finalement dans le village, la gitane suivit Leoden tenant fermement sa main. Elle passait inaperçu, certaines personnes se retournaient sur eux simplement par le fait qu’ils ne les avaient jamais croisés par ici mais les regards ne se firent pas plus insistants que la normale. C’était une bonne chose, l’idée du déguisement marchait à merveille et à priori ils n’allaient pas avoir de problème là-dessus. Cela réjouit la gitane qui s’autorisa à lever le nez pour observer les alentours de la fête. Un groupe de personnes dansaient, de larges sourires ornaient les visages alors que certains tapaient des mains au rythme de la musique s’élevant dans les airs. Le couple se dirigea donc dans un coin où s’asseoir tranquillement. Elle observait l’assemblée avec curiosité tout en tenant le bras de Leoden.

« Merci » Fit elle en embrassant sa joue.

Elle avait attendu une réaction de sa part mais le vit soudainement se pétrifier. Son cœur se serra au même moment en voyant l’horreur dans les yeux de son aimé qui avait les yeux perdus sur une silhouette en particulier. La jeune femme le suivit du regard alors qu’il semblait s’être arrêté sur une jeune femme qui ne semblait pas l’avoir vu – ou du moins pas encore car tout pouvait arriver. Elle ne s’était pas attendu à ce que tout arrive aussi vite, mais ferait en sorte que cela n’aille pas plus loin qu’un simple aperçu de cette personne. La gitane la détaille, c’était une femme d’une grande beauté mais avec une aura sombre et malfaisante. Elle était la responsable des maux de Leoden, et au fond d’elle-même elle ne pouvait pas s’empêcher de la détester sans même la connaitre.
Cármen glissa ses doigts dans les cheveux de Leoden à sa nuque, les entortillant doucement autour de ses doigts tandis qu’elle restait près de lui.

« C’est elle ? » Demanda t-elle doucement.

Elle n’avait pas vraiment besoin de confirmation, juste voir l’état de crispation dans lequel ça le mettait suffisait.

« Elle ne te verra pas ici, nous sommes trop loin. »

Elle voulait que Leoden prenne sur lui, qu’il soit en mesure de gérer ses émotions ainsi qu’il l’avait très bien fait jusqu’ici. Il n’y a qu’en affrontant ses démons que l’on peut les chasser définitivement. Elle ne lui demandait pas de lui pardonner, car le pardon est un long processus qui parfois demande toute une vie. Mais il pouvait accepter de ne plus être la personne qu’il avait été en la connaissant. Il était aujourd’hui bien plus fort, bien plus solide, il avait des gens qui l’aimaient et qui l’aideraient sans réfléchir, à commencer par elle. La gitane glissa sa main dans celle de Leoden afin de se montrer comme étant toujours ce pilier, cette aide. La jeune femme au loin semblait être prise dans une conversation qui l’empêchait de perdre son regard plus en détail sur l’assemblée. Elle ne s’attendait pas à voir Leoden alors elle ne le cherchait pas. Pour le moment ils étaient donc tranquilles.

« Si tu pouvais lui parler, que lui dirais tu ? »










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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 15:27



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Lorsque Cármen lui demanda une première fois si c'était elle, Leoden ne put même pas lui répondre. Il était totalement tétanisé, fixant avec fureur la silhouette à l'autre bout de la foule. Dans ses yeux, l'ont pouvait lire la terreur, la haine et le désir de vengeance tous mêlés en un fouillis bizarre et dont on traçait difficilement les limites. Il ne pouvait la quitter des yeux, comme si de cette façon, il pouvait s'assurer qu'elle ne le voyait pas.

Même s'il ne lui répondait pas, Cármen semblait bien avoir compris que c'était elle. Pour que Leoden soit pris soudainement d'autant d'angoisse et tétanisé ainsi, qui d'autre pouvait-ce être ? L'homme sentait les mains de la gitane attraper les siennes ; bien sur, elle était la seule personne qui pouvait comprendre, elle se voulait rassurante comme le pilier qu'elle avait été pour lui jusqu'à maintenant. Mais ce contact contre sa peau n'était rien face à tout ce qui revenait dans son esprit ; rien face à tous les coups, toutes les brûlures qui avaient mangé sa peau. Rien face à Constance. Il ne sentait plus les mains douces de la gitane, mais seulement la violente caresse de la femme qu'il observait depuis l'autre bout de la foule.

Ses muscles étaient tous tendus, et sur le qui-vive, l'homme ne semblait plus avoir conscience du monde qui l'entourait. Il entendait à peine le bruit des gens rassemblés, mais pouvait presque l'entendre respirer. Elle était toujours aussi belle que dans son souvenir ; une femme séduisante en dépit du reste, une femme comme jamais il n'avait pu en voir à part Cármen. Ses cheveux d'un brun très foncé, toujours ramenés en une longue tresse, pendaient dans son dos, s'agitant au fil de ses mouvements de tête tel un métronome. Elle avait l'air plongée dans sa conversation, et à la regarder ainsi, personne ne pouvait se douter de l'envers du décor. Soudain, la question de Cármen le tira de ses pensées.

Leoden ne laissa pas filer la silhouette de son champ de vision, il était incapable de bouger son regard pour le poser sur autre chose qu'elle. Il réfléchit un moment à ce que Cármen venait de lui demander, alors que sous ses yeux, la femme reprenait sa conversation enjouée. Il n'avait jamais imaginé devoir la croiser quelque part, encore moins aussi près de l'endroit où il dormait et où vivait toute sa nouvelle famille. Il ne pouvait pas se permettre de laisser un danger aussi important rôder en toute liberté aux abords de leur campement. Il prit une grande inspiration avant de répondre à la jeune femme, sans même tourner sa tête vers elle. Il ne voulait pas qu'elle puisse plonger ses yeux dans les siens, pas qu'elle voie la terreur qui animait tout son être devant cette femme.

« Je n'ai rien à lui dire. » annonça-t-il, dans un ton empli de haine et de violence, mais qui trahissait dans le même temps la peur qui figeait son corps sur place. Cármen lui avait annoncé une mise à l'épreuve, et pourtant il s'était attendu à tout sauf à cela. L'homme ne comprenait pas pourquoi elle l'avait emmené ici alors qu'elle savait. Il était tiraillé entre le fait de voir cet acte presque comme une trahison, et d'en vouloir à Cármen pour l'avoir emmené ici alors qu'elle savait, qu'elle avait vu tout ça, et le fait qu'elle veuille peut-être simplement le mettre en confrontation avec son passé pour juger de sa réaction. Dans tous les cas, elle avait simplement éveillé tous les fantômes que Leoden s'efforçait de repousser depuis des années, et ranimé en lui la douleur d'un lourd passé qui avait laissé ses marques sur lui – aussi bien physiques que mentales. Il dégagea son bras de l'étreinte de Cármen dans un geste qu'il ne contrôlait plus, cherchant frénétiquement dans les pans de ses vêtements, les couteaux qu'ils y avaient caché.

« Reste ici. » et il poussa plusieurs villageois pour se frayer un chemin parmi eux.








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 15:59



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Il lui en voulait, et pourtant elle n’avait eu aucune idée de qui il croiserait,  que ce soit une rencontre bénéfique ou le contraire. Quoi qu’il en soit, elle avait su que c’était un passage nécessaire à sa guérison, le reste c’était lui qui le ferait, avec ses choix et ses agissements. Pour le moment c’était à peine s’il l’entendait, s’il prenait en compte le soutien qu’elle lui témoignait. Elle pouvait percevoir sa souffrance mais persistait à croire en lui, il ne pourrait pas la décevoir. Pourtant tout sembla se détruire en l’espace de quelques secondes alors qu’il lui demanda de rester sur place sans lui adresser un seul regard.

La gitane l’observa se lever et le vit fouiller dans l’une de ses poches où il y avait dissimulé un couteau dans le cas où la situation dégénère pour eux. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre ce qu’il était en train de se tramer. Il voulait la tuer, il voulait sans doute l’éventrer et percer l’abcès de toute la torture qu’il avait enduré à cause d’elle. Cármen ne pouvait décemment pas lui faire cela, non pas par protection pour cette femme mais par envie de préserver l’esprit de Leoden qui ne pourrait guérir s’il était accusé de meurtre Et quand bien même il échapperait à la potence, le fait de pouvoir tuer quelqu’un par revanche est un cadeau empoisonné. Cármen refusait de le laisser sombrer une nouvelle fois, elle ne voulait pas le perdre. La gitane se leva donc avec empressement, et rattrapa Leoden en seulement quelques pas. Elle lui coupa la route et prit son visage entre ses mains avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Comme si cela pouvait le ramener à la raison, il l’ignorerait sans doute mais voulait simplement attirer son attention

« Rentrons maintenant, nous n’avons rien à faire ici.» fit-elle doucement.

La gitane prit la main de Leoden et l’attira sans lui laisser le choix. Elle jeta un œil par-dessus son épaule pour observer la dite Constance afin de vérifier qu’elle ne les avait pas repérés et s’empressa d’emmener Leoden à l’écart. Alors, ils s’enfoncèrent à l’orée du bois le temps qu’il reprenne ses esprits et qu’ils puissent reprendre la route dans de bonnes conditions. D’ici ils pouvaient encore voir et entendre les festivités qu’il se passait dans le village, y comprit cette femme si l’on cherchait bien du regard et lorsque la foule n’était pas trop amassée. Le principal avait été de l’effacer de son champ de vision le temps qu’elle lui présente ses excuses. Car  Leoden n’était définitivement pas prêt, et Cármen se demandait s’il le serait un jour. Le cœur battant la chamade, elle avait très vite réalisé qu’elle avait failli le perdre si elle n’avait pas agi avant. Mais tant que cette femme aussi mauvaise soit-elle le mettrait dans un tel état qu’il cherche à faire des bêtises, il ne pourrait pas dire qu’il avait complètement changé puisque cela restait tapi au fond de lui. Son cœur était de nouveau noirci, elle s’en voulait, elle qui n’avait pas pensé à mal.
La gitane fit pression sur les épaules de l’homme avec qu’il prenne place sur une souche d’arbre et s’agenouilla devant lui en gardant ses mains entre les siennes.

« Je ne savais pas que c’était elle, je te le jure. Pardonne-moi. »

Cármen était bouleversée de voir qu’il aurait pu choisir la facilité quitte à tout foutre en l’air. S’il avait été jusqu’au bout, elle n’aurait pu imaginer les dégâts. La gitane leva les yeux vers Leoden, la culpabilité rongeant son visage. Elle lui avait dit qu’elle pouvait être en mesure de lui faire du mal sans le vouloir, il voyait là l’un de ses vestiges, dû à ses visions maudites. De telles situations étaient déjà arrivées, à chaque fois elle prenait la résolution de taire et d’ignorer ces signes, mais ne pouvait pas s’en empêcher.












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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 16:44



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Heureusement pour lui, la gitane le tira par le bras pour l'écarter de la foule, le sortant ainsi de la torpeur dans laquelle il était pris au piège. Sans un mot, dans les moments de conscience, il la remerciait de l'avoir tiré de là, car il imaginait difficilement les conséquences d'un tel acte ; déjà devant la foule, attaquer une femme sans défense serait puni indépendamment de leur passé, mais ensuite devant Cármen, il aurait révélé sous ses yeux l'horreur qu'il avait toujours été avant elle.

Leoden ne voulait plus être cet homme-là ; c’en était fini pour lui, il avait pris sa décision et grâce à Cármen, il était devenu un homme nouveau, quelqu'un de bien. Se confronter ainsi au passé avait éveillé des vestiges qu'il avait banni, mais pas totalement oubliés. Il savait que le reste n'était plus sensé être qu'une question de temps, mais il n'avait pas été prêt, pas pour ça. Croiser Constance était indubitablement la pire chose qui aurait pu lui arriver alors qu'il essayait, petit à petit, de se reconstruire auprès de Cármen. Cette rencontre venait de briser les progrès qu'il avait difficilement fait avec la gitane, érigeant à nouveau des murs tout autour de lui.

Leoden ne voulait plus de ces murs, et pourtant il arrivait encore à trouver leur présence réconfortante, dans le sens ou il restait stoïque à l'intérieur, sans avoir rien à donner à personne. Mais Cármen, elle, était toujours là, devant lui. Il ne pouvait pas se permettre de l'abandonner, de la laisser tomber après tout ce qu'elle avait fait pour lui. Il savait sa présence meilleure que celle des murs, et pourtant une question ne cessait de le pousser à maintenir ces barrières entre elle et lui : avait-elle réellement fait exprès de l'amener ici, en sachant qui il allait rencontrer ? Il n'avait cependant pas le courage de le lui demander directement, la gorge encore nouée.

Comme si elle avait pu lire dans ses pensées, la danseuse lui donna l'information qu'il n'osait pas demander. Il fut soulagé, comme si l'on enlevait un poids de son cœur, lorsqu'il comprit qu'elle ne l'avait pas volontairement confronté à cette femme, qu'elle ne l'avait pas trahi. Elle lui demandait le pardon, mais la réponse qu'elle venait de lui donner enlevait toute raison qu'il aurait d'avoir un pardon à donner. Il attira la jeune femme vers lui, pour la serrer contre son torse et enfouir son visage à nouveau dans ses cheveux.

« Si tu ne savais pas, alors il n'y a rien à pardonner.. » murmura-t-il à son oreille, alors qu'il tentait de se maîtriser et de garder le contrôle de ses émotions, tandis que ses mains tremblaient encore. Leoden ne voulait pas s'emporter devant Cármen, et avait espéré ne jamais avoir à lui montrer les vestiges qu'avait laissé Constance dans son esprit. Elle en avait vu une partie aujourd'hui, et l'homme se faisait silencieusement la promesse qu'il ne déborderait plus de la sorte. Au moins pas lorsqu'elle était là.

« Je suis tellement, tellement désolé.. » ses mots sortirent comme un soupir qu'il expirait, vidant son être d'une respiration bien trop longtemps retenue. Il était toujours enfoui dans les bras et les cheveux de Cármen, à qui il ne voulait pas montrer son visage, qui laissait paraître beaucoup trop de choses qu'il ne pouvait pas lui montrer. Elle l'avait sauvé de tout, sans jamais avoir de jugement sur lui, et il avait simplement perdu tout contrôle dans le village, sans prêter attention à tout ce travail qu'elle avait effectué pour lui. Il s'en voulait énormément d'avoir réagit ainsi, bien qu'à ce moment-là, il n'avait rien pu contrôler.

« C'est à toi de m'accorder ton pardon pour ce que j'ai fait.. Je ne voulais pas.. » lui glissa-t-il, la voix emprunte d'une faiblesse intrinsèque aux sentiments qui l'animaient. Il ne pourrait pas vivre sans Cármen, et rien que cette après-midi lui avait prouvé qu'elle était la seule avec qui il était capable de se maîtriser un minimum. Si elle n'avait pas été là, il aurait certainement fini emprisonné parce qu'il aurait tué cette femme. Et elle l'avait sauvé, encore une fois. Il ne pourrait jamais lui en être assez reconnaissant..








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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 20:18



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Leoden ne lui en voulait pas, c’était une première bonne nouvelle qui soulagea le cœur de Cármen. Elle se laissa alors aller contre lui tandis qu’il la serrait dans ses bras, toujours à l’écoute des battements de son cœur. La jeune femme ferma les yeux, prise d’un bien être incomparable tout en l’écoutant. Il lui présenta à son tour ses excuses, elle ne les avait pas attendues puisqu’elle pouvait parfaitement comprendre que certains comportement soient encore un automatisme. Qui hésiterait à mettre un terme à l’objet de ses souffrances en ayant un couteau dans la main ? La gitane elle-même n’hésiterait certainement pas, juste que le moment était très mal choisi pour faire ce genre de chose en plus qu’il aurait sans doute raté son coup à cause du nombre de personnes présentes autour d’eux. La jeune femme se redressa, se détacha doucement de Leoden et étira un large sourire afin de le rassurer.

« Il n’y a rien à pardonner Leoden, je suis toujours aussi fière de toi. »

La gitane caressa doucement sa joue avant de se lever pour aller l’enserrer dans ses bras. Un geste tendre qui mettrait un point finale à la bavure. Il était parfaitement inutile de réitérer l’expérience ce soir là, au risque de lui faire plus de mal que ce qu’elle n’avait voulu. Elle ne prenait pas cela comme un echec puisqu’elle avait su que le chemin serait long et difficile. En particulier concernant certaines facettes de son histoire concernant cette femme qu’il appelait Constance. Elle avait vu son visage, d’autres questionnements lui étaient revenus en tête malgré les quelques visions qu’elle avait eu de leur relation malsaine et pleine de souffrances. C’en était assez, désormais ils allaient pouvoir rentrer tranquillement.

« Rentrons chez nous maintenant. » Fit Cármen avec un sourire apaisé.

Elle prit la main de Leoden puis attendit qu’il se lève à son tour afin qu’ils entament le chemin du retour vers le campement. La gitane soupira, emplissant ses poumons de l’air frais du soir, légèrement déçue de ne pas avoir profiter de la fête ce soir là. Elle se disait alors que ce n’était que partie remise et que la prochaine qu’ils feraient serait exempt de mauvaises fréquentations. Là ils pourraient réellement s’amuser et elle pourrait s’imprégner de leur culture dans de bonnes conditions.

Le plus important pour elle était que Leoden se sente bien, elle ne souhaitait pas le forcer sur quoi que ce soit. Malheureusement il arrive que le destin en décide autrement. Alors que sur leur chemin se dessina une silhouette aux intentions mauvaises, Cármen reconnu bien vite le visage et la carrure de cette femme qui faisait cauchemarder l’homme qu’elle aimait.

« Eh bien, eh bien…Quelle surprise ! » Fit-elle en étirant un sourire amusé.

La gitane fronça les sourcils, gardant fermement la main de Leoden dans la sienne et avança dans la direction de Constance comme si elle n’existait pas avec l’intention de passer qu’elle soit sur leur chemin ou pas. Puisque cette dernière ne bougeait pas,  la gitane bouscula brutalement cette dernière avec son épaule puis cracha derrière celle-ci pour lui témoigner de son plus grand mépris.

« Mumâk. » Murmura t-elle en Haradrim.

C’était le genre d’insulte idiote et dont ici seul Leoden connaissait la signification qui n’était autre qu’ « oliphant », d'affreuses bêtes pesant des tonnes si l’on prenait en compte que celle-ci avait pris toute la place sur le sentier lorsqu’elle était passée. Sans doute de quoi dédramatiser la situation de son côté alors qu’elle continuait de marcher avec la ferme intention de l’éloigner d’elle. Les femmes des Harad avaient le sang bien plus chaud que celui des femmes du Rohan. Que celle-ci ait un métier de violence ou pas, il était connu dans les Harad que se frotter à leurs femmes était une erreur monumentale.













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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMar 26 Avr 2016 - 21:49



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A la vue de la silhouette dans les sous-bois, Leoden n'eut pas besoin d'attendre de voir plus précisément son visage à la lumière qu'il reconnaissait déjà ces formes féminines bien trop familières. Il avait redouté ce moment, il devait maintenant y faire face ; il était forcé de se confronter à elle, puisqu'elle leur barrait le chemin et qu'ils devaient passer pour rentrer. Mais même s'il arrivait à passer à ses côtés sans flancher, qu'adviendrait-il ? Ce serait le parfait moment pour qu'elle se permette de lui planter un couteau dans le dos. Il avait fuit de chez cette femme comme un lâche pour sauver sa peau, et il ne faisait planer nul doute qu'elle chercherait sa vengeance et l'obtiendrait, aussi lent dure le supplice qui pouvait l'attendre. Et quand bien même elle ne l'attaquait pas ? Elle pourrait tout aussi bien les suivre pour cette fois s'en prendre à ses êtres chers, à tous ceux qui formaient désormais son entourage, sa famille. Elle pourrait s'en prendre à Cármen, et ça, c'était inimaginable.

Alors que cette femme maudite s'approchait d'eux pour lancer une réplique méprisante qu'il reçut comme un coup dans l'estomac, il sentit la main de Cármen se refermer autour de la sienne. Leoden était à nouveau dans cette sorte de transe qui le figeait sur place ; incapable de se mouvoir, incapable de penser. Il avait sous les yeux son pire cauchemar, celle qui avait hanté tant de ses nuits alors qu'elle faisait partie de son passé, volant encore des heures de sommeil sans même être présente. Face à elle et à son visage dont il n'avait oublié aucun contour, il pouvait se rappeler sans difficulté les nombreuses heures de souffrances qu'il avait passé entre ses mains. Toutes les fois où elle l'avait frappé, toutes les fois où elle s'était approchée de lui dans l'unique but de le briser totalement étaient encore bien trop fraîches dans son esprit. A ce moment-là, il ne pensait plus à tous les efforts qu'il avait pu faire, les progrès que Cármen l'avait amené à accomplir en sa compagnie.

La gitane le tira de quelques pas pour passer derrière l’infâme créature, et pourtant il eut du mal à porter son premier pied en avant pour bouger. Il était resté stoïque, immobile, fixant de ses yeux fous la silhouette dont les traits étaient à jamais imprimés dans sa mémoire. Il aurait voulu les oublier, et être capable de passer devant elle sans lui apporter l'attention qu'elle ne méritait pas ; il voulait en être capable pour Cármen.

Pourtant, il fallut un moment avant qu'il n'entame de la suivre, alors qu'il l'entendait jurer dans sa langue natale et qu'elle lâchait un crachat plein de mépris aux pieds de Constance. Bien qu'il sache la signification de l'insulte qu'elle avait adressé à la femme qui leur barrait le passage, cela ne dessina aucun sourire sur son visage. Il était bien trop crispé par la présence inconvenue. Il sentait dans son torse, son cœur battre la chamade, menaçant de s'arrêter à tout moment. Il songea qu'au final, c'était peut-être l'option qu'il aurait préféré. L'acte de Cármen était un manque de respect dont elle voulait ouvertement faire part à la femme à qui elle l'adressait, et pourtant, si elle avait pu l'éviter, Leoden s'en serait senti moins mal. Pas qu'il ne l'autorise pas à se comporter de la sorte, mais elle se jetait dans le feu d'un jeu dangereux, où seuls les maillons forts remportent la partie. Il ne voulait pas risquer de mêler celle qu'il aimait à toute cette histoire, encore moins la mettre en danger et à la merci de Constance. Leoden savait que cette femme n'hésiterait pas un instant avant de répliquer si elle le sentait nécessaire, il connaissait ses points forts.

Il ne savait pas vraiment comment réagir, ses pensées filaient dans tous les sens, tentant d'aller au bout de chaque option qui se proposait à lui, pour en peser les différences. Non, elle ne toucherait pas un seul cheveu de Cármen, et il s'en fit le serment alors que la jeune femme le tirait à bout de bras pour passer derrière le monstre. Heureusement, pensa l'homme, qu'elle ne pouvait pas imaginer tout ce dont cette créature était capable. Mais de l'autre côté, elle se permettait une audace qui pourrait lui coûter cher si elle avait été seule.

Alors qu'il passait à son tour, tétanisé et se mouvant difficilement à côté de la femme, il comprit en croisant son regard qu'elle ne le laisserait pas s'en tirer ainsi après l'affront qu'il lui avait fait subir. Elle n'avait pas besoin de lui parler, ses prunelles méprisantes faisaient tout ce travail pour elle. Aucune parole ne pouvait être à la hauteur de la manière dont elle le dévisageait. La regardant en coin, il prit garde au moindre de ces gestes, et le mouvement trop rapide de son poignet lui donna tous les signes dont il avait besoin. Il eut à peine le temps de se retourner pour protéger Cármen, qu'il prit le coup de lame en pleine face, tombant à terre alors qu'il portait ses mains à son visage où déjà le sang coulait.








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Cármen

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— RACE DU PERSO : humaine
— ORIGINAIRE DE : Haradrim, elle est née dans un village à la frontière de Khand à l'est
— ÂGE DU PERSO : 27 ans
— RANG SOCIAL : pauvre
— MÉTIER PRATIQUÉ : voyante, danseuse, musicienne, comédienne
— ARMES DU PERSO : un couteau bien caché sous ses jupons
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : son père, son groupe
— VOYAGE AVEC : sa troupe de saltimbanques

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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMer 27 Avr 2016 - 2:19

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feat. Leoden & Cármen

Cármen avait juste envie de s’en aller, d’emmener Leoden loin d’ici afin qu’ils puissent continuer leur soirée tranquillement. Mais c’était sans compter l’arrivée de constance qui ajouta un peu plus de drame à la situation alors qu’ils n’en n’avaient clairement pas besoin. Destin, fatalité, peu importe le nom de ce genre de malchance ; une fois accrochée elle demeure et tente de vous pourrir. Constance était ce genre de poison, injecté dans l’âme et qui continuait de ronger les parcelles de votre être sans avoir besoin d’être là. Forcément lorsqu’il y avait sa présence, Cármen pouvait concevoir la douleur ressentir par Leoden. Mais ensemble ils étaient invincibles, la gitane avait cette certitude. Elle serra sa main alors qu’ils passèrent près de la sorcière, son regard noir était fixé sur Leoden malgré le fait qu’elle ait porté des insultes à son égard. Cármen avait les mâchoires crispées par tant de pression, serrant la main de Leoden afin qu’ils s’en aillent juste.

Mais tout en décida une nouvelle fois autrement. Un geste fut parti, Leoden sur ses gardes s’était jeté sur elle et encaissa l’attaque à lui tout seul. La plainte de douleur de l’homme vint à transperce le cœur de la gitane qui dans un même temps s’était soudainement retournée en se rendant compte qu’elle ne le tenait plus par la main. Il se retrouva au sol, les mains ensanglantés d’une blessure infligée au visage sous la colère vengeresse de Constance. Que lui voulait-elle ? Pourquoi ne se décidait elle pas à le lâcher ? Elle n’était que maléfique, le genre de personne qui devait se nourrir que de désordres et de conflits. Tout ce qu’elle ferait lui serait un jour rendu au centuple dans un coup de karma. Cármen n’en avait pas eu de vision mais savait que les dieux finiraient par la punir. Ce n’était qu’une question de temps avant que les choses ne se fassent, à se croire aussi puissant qu’un dieu, on finit dans les limbes par un excès d’orgueil.

Le réflexe de Cármen fut immédiat. Elle poussa brutalement Constance dans le dos en veillant à déstabiliser ses appuis et surtout profitant de la ferté mal placée qu’elle avait eu de regarder Leoden à terre et souffrir par son dessein. Cármen appuya l’un de ses pieds entre les omoplates de la jeune femme afin de l’empêcher de se relever. Elle sectionna sa longue tresse par l’origine de celle-ci dans un désir de calmer ses ardeurs alors que son réflexe premier aurait sans doute été de l’égorger. Jeta la mèche de cheveux sur un côté, elle s’occupa d’immobiliser ses bras. C’était comme neutraliser un sanglier, il fallait y mettre une certaine force pour être certaine que la bestiole ne s’en aille pas et rester sur ses gardes par la fourberie de celle-ci. Cármen ne pouvait rien faire d’autre qu’utiliser son poids pour l’empêcher de bouger tout en ayant réussi à réunir ses poignets dans son dos. Mais elle était déchirée à l’envie d’accourir vers Leoden. Les larmes menaçaient de monter mais elle se devait de rester forte. Elle tourna la tête dans la direction de son aimé, le souffle perturbé par l’angoisse.

« Leoden ? Ca va ? Parle-moi !! »

Cármen grimaça en sentant Constance user de force pour tenter de se libérer de son emprise. La gitane ne pourrait sans doute pas tenir très longtemps, Leoden avait grandement besoin de soins. Alors elle posa ses mains à la bouche de la jeune femme, la privant d’air en appuyant sur son visage pour ne laisser aucune voie d’air possible. Elle la senti suffoquer et la relâcha soudainement avant que le cœur ne lâche. Elle était simplement évanouie, ce n’était qu’un question de temps avant qu’elle ne se réveille mais cela donnait suffisamment de temps à la gitane pour accourir vers Leoden. Elle se jeta à genoux à ses côtés, prenant son visage entre ses mains et déchira un pan de sa robe pour faire compresse sur l’entaille qu’elle lui avait causée.

« Dépêchons-nous avant qu’elle ne se réveille ! »







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MessageSujet: Re: For the world is dark, and full of terrors   For the world is dark, and full of terrors EmptyMer 27 Avr 2016 - 11:36



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Cármen & Leoden




A terre, l'homme étouffa un grognement. Remué par des spasmes de douleur, son corps tout entier se tordait sur le sol humide des sous-bois, et son sang perlait sur les feuilles mortes qui le recouvraient. Il avait les mains sur son visage, la vision troublée par la blessure qui suintait, entaillée en diagonale depuis son front, traversant son nez pour finir sa course au milieu de sa joue. Le coup était parti très vite, et Leoden n'osait pas en imaginer les conséquences s'il n'avait pas pris la place de Cármen sous la lame.

Il l'entendait dans un vague son lointain lui parler, mais cet écho semblait distant, comme s'il était à mi chemin entre un monde de songes et la réalité. L'homme était suspendu entre ces deux états, se battant d'un côté contre la douleur qui éteignait sa conscience petit à petit, et la volonté de se battre et d'en finir avec Constance, de faire signe à Cármen.

Leoden tentait de se battre comme il le pouvait, à forces inégales, contre le néant qui menaçait de l'emporter. Il savait que s'il lâchait prise, il allait lui aussi s'évanouir. Il ne pouvait pas se permettre de tout laisser tomber, quand bien même c'était enviable, car il se devait de protéger Cármen et ne pouvait pas la laisser à la merci impitoyable de Constance. Il n'osait même pas imaginer dans ses songes les plus affreux, la moitié des choses que la sorcière réserverait à Cármen. La vision qui lui vint de ces pensées lui donna des haut-le-cœur, dans un spasme violent qui lui retourna l'estomac. Jamais, jamais il ne la laisserait faire ça. Peu importe à quel point il devrait payer.

La dernière phrase de Cármen lui jeta un courant électrique qui éveilla chaque petite parcelle de son corps d'un coup, serpentant dans chacune de ses veines, comme s'il venait de recevoir une force nouvelle. Il ne sentait plus la blessure que Constance avait porté à son visage, même si le sang continuait de couler le long des traits de son minois. Il avait l'air bien pitoyable sous ces plaques rouges à moitié coagulées, mais cela n'avait pas d'importance. Il jeta un bref regard en direction du corps à terre, puis ses prunelles se perdirent sur la femme qu'il aimait.

« Oh tu n'as rien.. Dis-moi que tu n'as rien ?! » disait-il, attrapant la jeune femme par une épaule tandis qu'il se relevait en s'appuyant sur son autre bras. Ses yeux fous plongés dans ceux de cette femme que tout son être désirait, il ne pouvait voir d'autre chose qui compte plus à ces yeux en ce moment précis que de savoir si elle allait bien. Il n'avait pas vraiment fait attention à lui répondre lorsqu'elle-même le lui avait demandé, mais peu importe, tant que Cármen n'était pas blessée, il pourrait survivre à tout ça.

Il étouffa un autre grognement en se mettant sur ses pieds, passant un bras devant la gitane pour la repousser légèrement derrière lui. Il fixa un moment le corps qui gisait à quelques mètres d'eux, inerte, mais plus pour très longtemps. Leoden se retourna, pour murmurer quelques mots à Cármen.

« Je t'aime, Cármen. Tu es tout ce qui compte pour moi. Je veux juste que tu le saches. » Il déposa un doux mais rapide baiser sur ses lèvres, alors que la forme au sol commençait de se mouvoir à nouveau. Il la gardait dans son champ de vision, finissant ses mots à sa bien aimée. « J'ai fait le serment de toujours être là pour toi, de te protéger. Je ne veux pas être l'homme qui ne sera pas à la hauteur. »

Ces derniers mots atteignirent les oreilles de Cármen, que déjà l'homme s'était retourné pour se jeter sur Constance, dont les esprits revenaient plus rapidement maintenant qu'il la secouait en tous sens. Leoden l'avait attrapée violemment par le col et les cheveux, plaquant ses mains contre sa gorge alors que la femme se débattait de manière tout aussi fougueuse. Il échappa plusieurs de ses coups, la tenant à bout de bras. Il la secouait d'une façon si furieuse qui habitait son regard fou, qu'il comprit qu'ici, maintenant qu'il était libre, elle n'aurait plus aucun pouvoir que ses mains contre lui. Dans son emportement qu'il était totalement incapable de maîtriser, ayant perdu tout contrôle sur la rage qui habitait son corps et mouvait ses mains meurtrières, il attrapa une dernière fois Constance, la plaquant d'un coup contre un arbre avec une violence dont il n'aurait pas imaginé faire preuve. Il envoya son crâne frapper à plusieurs reprises contre l'écorce. Et même après cela, même après le coup qu'elle venait de prendre à l'arrière de la tête, la femme qui l'avait si longtemps tourmenté se contenta de lever les yeux pour les planter dans les siens et lui lancer par pure provocation :

« Alors, mon petit chien, c'est tout ce que tu as ? » et elle étouffa un rire de trop.








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