Lyrelaine - Moi je suis née dans un manteau de vent

NOM&PRÉNOM ▬ Des prénoms, elle s'en ait donné des centaines mais celui qu'on lui donna à la naissance fut Lyrelaine. SURNOM ▬ Eh bien tout dépend des individus, ça peut aller de "Gente Dame" à "Petite garce" selon l'impression qu'elle laissera. D'autre, les intimes, contractent son prénom pour l'appeler Lyre' ÂGE ▬ 32 soleils PATRIE, RACE ▬ Elle appartient à la race des Hommes. LIEU DE NAISSANCE ▬ A Dol Amroth. Un port fortifié du Gondor situé dans la baie de Belfalas dans le fief de Dor-en-Ernil. RANG SOCIAL ▬ Aux premiers abords, on ne soupçonne pas que Lyrelaine soit riche (une richesse faite sur le dos des autres bien sûr). Elle ne vole pas pour s'enrichir, simplement parce qu'elle aime ce qui est rare, précieux, clinquant, bref ce qui brille ! Elle possède une planque dans laquelle elle stocke tout ses trésors. Pour autant, elle ne vit pas dans l'opulence justement parce qu'elle se refuse à se séparer de la moindre pierreries durement acquise. Pour résumer, elle est riche mais vit modestement. PROFESSION ▬ Pillarde des criques, chasseuse de Trésor, chapardeuse, escroc, parfois pirate. Bref, elle est tous les métiers lui permettant d’amasser du magot le plus malhonnêtement possible. SITUATION AMOUREUSE ▬ Totalement et irrévocablement amoureuse de l'or sous toutes ses formes mais flirt aussi sans vergogne avec les pierres précieuses.  Son coeur est semblable à ces perles captives d'un blindage minéralisé, il  demeure caché, jamais ne se livre ni ne se donne. Il patiente en silence dans les abysses, désirant et redoutant le voleur qui brisera ses remparts pour s'en emparer.

VOTRE PHYSIONOMIE ▬ On ne peut pas dire que la nature l’ait négligé : un visage ensoleillé de beauté et de grâce, effarouché lorsqu'on la contrarie. Des cheveux bouclés aux reflets d’ébène, souples et rebondis, qui se précipitent le long de son dos. Des lèvres charnues qui réclament les vôtres et un sourire tout simplement merveilleux qui en dit long sur ses intentions dévergondées. Des sourcils travaillés, dessinés comme un trait gracile telle une voûte pour couvrir la teinte chaleureuse  de ses prunelles havanes. On croirait voir luire, au fond de ces deux topazes, des étincelles de fougue et d'exaltation. Elle présente une allure physique plutôt harmonieuse. Elle est de ces femmes favorisées par la nature, armées d'atouts qui n'ont nul besoin d'artifice pour alourdir ou gâcher leur éclat brut...Les lignes qui dessinent sa silhouette semblent fait par une main de maître. Tout en longueur, la malandrin d'1m70, plutôt fine et élancée, présente une musculature suffisamment développée sans que cela n'en soit exagéré. La vie de voleur ne laisse que peu de répit ainsi la souplesse, l'agilité ajoutées à la dextérité sont essentiels à la survie.
VOTRE STYLE VESTIMENTAIRE ▬ Lyrelaine c'est une pillarde, certes, mais dont le charme n'a d'égal que son art de l'escrime. Le style vestimentaire de certains de ces confrères froisse souvent son sens de l'esthétique. Elle endosse régulièrement des vêtements dans lesquelles elle a une liberté de mouvement, proche du corps, au design à la fois robuste et élégant. La douceur velours d'un boléro sanguin sur ces frêles épaules, une chemise à jabot aux motifs rouges sur fond blanc délavé et comme pour souligner sa taille de guêpe ; un corset de cuir marron. Profitant d'une aisance de mouvement et d'agilité, un pantalon noir, fin, élastique recouvre ses jambes au même titre que ces longues cuissardes en daim, ébènes et incroyablement sexy.
VOS PARTICULARITÉS ▬ Elle cache un mauvais souvenir ; un éclair incrusté sur la chair de son épaule qui témoigne d'un duel à l'épée.
VOTRE CARACTÈRE ▬ Lyrelaine a une personnalité arrogante, fière et impétueuse, et peut même se montrer agressive si l'on y pousse. Véritable garçon manqué, elle agit sans honte envers ses objectifs. Bien sûr, on pourrait mettre ça sur le compte de l’orgueil de la jeunesse, mais il ne semble pas qu’elle veuille se soumettre à des enseignements qui ne lui sied guère. Elle est globalement décontractée et désinvolte dans ses actions et son langage. Elle est de ces oiseaux migrateurs qui ne répondent qu'à l'appel de la liberté. A tendance mégalo, sa fierté n’a d’égale que son audace et son irritable vanité. Fieffé menteuse, elle maîtrise l’art de manipuler son entourage par des mensonges soigneusement travaillés. Téméraire, têtue, obstinée, elle n’est pas du genre à se laisser abattre et encore moins à supporter l'échec ou que l'on veuille la doubler. Lyrelaine n'a peur de rien et c'est en raison de cette trop grande confiance qu'elle s'est souvent retrouvée dans des situations critiques. Querelleuse, toute les occasions sont bonnes pour provoquer le premier pigeon venu dans le seul but de parfaire sa maîtrise à l'épée (et lui chiper sa bourse par la même occasion). Son esprit manque de sagesse et elle se sert plus souvent de son sabre que de sa tête néanmoins, elle demeure assez chanceuse et futée pour s'en sortir indemne la plus part du temps (ou presque). En dehors de tous ces défauts, notre petite dissipée possède quelques qualités. C’est une jeune femme pleine de vitalité, de fougue, qui n’hésite pas à employer des moyens peu orthodoxes pour servir sa propre cause ou bien une cause qu'elle juge à pleine de valeurs à ses yeux. Bien qu’elle ne soit qu'une vulgaire chapardeuse manquant de tempérance, son coeur reste noble, bon et courageux. Bien loin du cliché de la voleuse sans scrupule et assassine, au contraire, elle ne tue qu'en cas de nécessité, quand sa vie en dépend et n'hésite pas à venir en aide aux oubliés de ce monde. Lyrelaine se sent proche des gens et pas seulement quand elle fait les poches de certains mais parce qu’elle ne demeure pas hermétique aux souffrances des peuples opprimés. Il lui arrive même de ne pas penser à elle et de voler pour des miséreux mais elle évite de s'en vanter et de le crier sur tout les toits. Voyez, elle a une réputation à tenir quand même. Malgré son tempérament bien trempé et vif, cette petite rebelle indomptable cache une grande sensibilité qu’elle dissimule sous peine d'exposer sa faiblesse. Émotive, sa fragilité intérieure la rend douce, attachante et malheureusement influençable.
CE QUE VOUS AIMEZ ▬ Depuis sa plus tendre enfance, Lyrelaine éprouve une véritable admiration pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'univers maritime. Petite, elle se précipitait sur les quais avant le jour, à l'heure où les marins se préparaient pour la pêche matinale, afin de les assister, rêvant du jour où l'un d'eux l'inviteraient à les rejoindre mais les superstitions débiles étaient bien trop craintes des marins pour qu'ils se risquent à les ignorer. Alors elle se contentait de les observer et d'écouter leurs histoires incroyables sur des créatures marines vivant dans les abysses, dévoreuses d'hommes et de la tristesse infinie de ces femmes voilées qui patientent éternellement sur la jetée dans l'attente désespérée du retour de leurs hommes noyés (que de rimes !!). Elle a longtemps souffert d'être de la gente féminine, elle qui n'était armée que d'ambitions masculines. Bien évidemment, quand on aime la mer, on aime aussi les richesses métalliques et précieuses qui patientent sagement sous ses vagues. Véritable pie, Lyrelaine est attirée par tout ce qui a un éclat de valeur. Quand elle a jeté son dévolu sur objet clinquant, rien ni personne ne saura la faire renoncer jusqu'à ce qu'elle obtienne satisfaction. Déjà petite, elle ramassait les coquillages qui se distinguaient par leurs plus belles nuances, certaine d'être tombée sur des échantillons rarissimes et onéreux. Fine lame, elle se défend plutôt bien avec une épée. Adepte des coups bas, elle ignore les codes et l'honneur mais en revanche maîtrise plusieurs bottes.
VOUS AIMEZ FAIRE LA FÊTE, BOIRE, MANGER ▬ En dehors de sa collection de trésors de sa planque devant laquelle elle s'extasie, elle apprécie les alcools forts, le genre de breuvage qui vous tord les boyaux mais vous requinque les nuits d'hiver. Fêtarde, parfois même...ivrogne, elle surprendra et alignera plus d'un vantard qui se désignera aguerri de la bibine.
AVEZ VOUS DES PASSIONS DANS LA VIE ▬ Les aurores. Le bleu glacé du ciel noyé dans une mer d'or. Un évènement d'une beauté exceptionnelle qui chaque jour se répète mais jamais ne se ressemble. Alors chaque matin, elle s'élève sur le point le plus haut et assiste à la naissance du jour, désarmée par sa splendeur mais bénie par ses rayons chatoyants.  
En dehors de ça, elle aime ce qu'elle est au quotidien et ce qu'elle pratique tous les jours : la kleptomanie.  Plus qu'une habitude, c'est un besoin vitale. Lyrelaine est possessive, pleine de convoitise et égoïste, elle n'aura aucun scrupule à voler plus riche qu'elle.
La mer et l'horizon de liberté qu'elle offre. Les aventures et les secrets qu'elle réserve aux moussaillons qui bravent ses vagues. Lyre' apprécie sa force, ses colères et son impartialité. Elle ne fait aucune distinction des sexes quand elle désire fracasser des marins et leur bâtiment contre les récifs. Tantôt une amie, tantôt une ennemie, elle sait la mer traîtresse, versatile, fougueuse, mystérieuse, mélancolique parfois, comme le reflet de sa propre personnalité.
AVEZ-VOUS UN BUT DANS LA VIE ▬ Saisir le monde à la gorge et l’obliger à lui donner ce qu’elle désir. Sonder toutes les mers à la recherche des trésors qu'elles dissimulent et enfin mourir dans un lit d'or et de rubis !
CE QUE VOUS DÉTESTEZ ▬ Gagner sa vie honnêtement ! Rien que d'y penser, ça jette un froid au style de vie qu'elle s'est obligée à mener. Elle est bien trop assoiffée d'aventure pour être cantonnée à de vieilles tâches monotones et rébarbatives considérées comme ingrate pour elle. Elle déteste les faibles et les trouillards, préférant la bravade et les individus au sang chaud, téméraires et tenaces comme elle. Ca donne plus de valeurs à sa conquête convoitée quand elle doit se battre sérieusement pour l'obtenir. Les gens trop sérieux l'ennuient comme la pluie autant que les bourgeois qui fanfaronnent tels des paons de spectacle. Vitiate bien sûr, qui lui fiche les chocottes et qu'elle craint de recroiser.
PROFITEUR OU DÉBROUILLARD ▬ Eh bien Lyrelaine se débrouille toujours pour profiter des gens.
SUR QUI POUVEZ VOUS COMPTER EN CAS DE PROBLÈME ▬ Quelques brigands qui lui doivent la vie mais en aucun cas elle leur confierait la sienne. Elle pourrait faire appel à eux pour des broutilles mais préfère compter sur ses propres capacités pour se sortir d'affaire. Elle ne fait confiance à personne si ce n'est à elle-même et encore moins aux gens qui se vantent d'être d'honnêtes âmes.
COMMENT RÉAGISSEZ-VOUS FACE AU DANGER ▬ Si elle se sent capable d'affronter le danger, elle fonce et défonce sinon elle essaie de s'esquiver sans trop perdre de plumes et si possible en se remplissant les poches. Mais la survie d'abord.
UN SECRET QUE VOUS GARDEZ ▬ Eh bien c'est assez gênant à expliquer...Une nuit où elle s'était infiltrée par effraction chez des nobles dans le but de les piller, elle a accidentellement surprise la Maîtresse des lieues en plein adultère avec son amant. Plus effrayée à l'idée d'être dénoncée à son mari, la bourgeoise offrit à la voleuse ce qu'elle désirait achetant ainsi son silence. Ce fut son plus facile mais incommodant enrichissement.
QU'EST-CE QUI VOUS FAIT HONTE ▬ Les différences sociales quand on sait que ceux qui triment le plus vivent le plus misérablement. Elle méprise les riches et leur attitude si dédaigneuse quand ils toisent de haut les paysans grâce à qui ils peuvent s'empiffrer. C'est aussi pour cela qu'elle n'épargne aucun noble. Quand elle a la possibilité de leur arracher ce sourire narquois en les dilapidant, elle n'hésite pas. Pour autant, Lyrelaine n'est pas une voleuse au grand coeur et ne distribuera pas - ou peu, notamment s'il s'agit d'enfants - ses gains.
Ce qui exècre également Lyrelaine, ce sont ces hommes qui s'arrogent tous les droits et libertés parce qu'ils en ont décidé ainsi, rabaissant et humiliant les femmes. Ouai, Lyrelaine est une grande féministe et impose sa volonté et ses désirs en se moquant des lois établies pour ne répondre et ne reconnaître que les siennes. Elle n'a jamais su rester au rang et à la place qu'on lui avait imposé et quand elle en a eu la possibilité : a pris les rennes de sa propre existence en tant qu'être humain et non plus en tant que "chose" dont on dispose à sa guise.
QUEL TYPE D'ARME AVEZ-VOUS ▬ Une épée baptisée "Rose de mai" et un poignard attaché à sa cheville.
QUELLE EST VOTRE PEUR ▬ On dira que c'est répété mais d'un point de vue chronologique, Lyrelaine est née avant Eowyn donc xD :  "Une cage... Rester derrière les barreaux jusqu'à ce que l'usure et l'âge les acceptent, et que toute forme de courage ait disparu irrémédiablement." Les oiseaux qu'on met en cage peuvent-ils encore voler ? Voilà la plus grande peur de Lyrelaine, qu'on lui ôte les ailes et qu'on la condamne à une vie enchaînée, privée de liberté, privée d'horizon, privée de rêves. D'un point de vue plus égoïste ; que l'on découvre sa planque et sa collection de trésors si difficilement réunie. Il y a un homme aussi qu'elle appréhende de recroiser, un certain Vitiate. Une fine ordure de la noblesse, influent et craint, qui a plusieurs fois forcé la main de Lyrelaine à devenir sienne...Elle le sait puissant, acharné, et déterminé à mettre le grappin sur elle, de gré ou de force.

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VOUS ET LA TERRE DU MILIEU ▬ Lyrelaine n'est pas une elfe ou une quelconque créatures dotées de capacités sensorielles aiguisées, elle n'est donc pas consciente du cancer qui grandi en Arda. A ses yeux, les gens, le monde ont toujours été corrompus et pourris jusqu'à la moelle. La vie ne lui a jamais fait de cadeaux et la chance, elle a toujours du la provoquer. Néanmoins, il lui ait déjà arrivée de croiser voir même de se confronter à des créatures dont elle croyait l'existence chimérique et appartenant aux contes pour enfants. Les plaines, les bois, les mers, ne sont non plus fréquentés par seulement par des brigands de grands chemins mais par des immondes créatures difformes, violentes et foncièrement mauvaises. Lyrelaine est peu instruite et ne connaît que très peu les histoires des temps passés et le nom même de "Sauron" lui semble obscur. Elle se contente de vivre, de survivre, d'arpenter les mers et les terres en quête trésors désireux d'être découvert.

Rien ne laissait présager un avenir de maraudage noyé dans le vice et la débauche pour cette aînée d'une fratrie de 6 filles de fermiers. Des braves citoyens de la cité de Dol Amroth, et de courageux besogneux ne rechignant jamais à la tâche pourtant souvent difficile pour une vie peu glorieuse. Ils vivaient pauvrement mais ils vivaient heureux. Si leur assiette n'était jamais vide (puisque vivant de leur production), en revanche, le luxe, les belles soieries et les bijoux n'habillaient que les rêves des jeunes filles. A la mort de sa mère en couche alors qu'elle donnait naissance à sa cinquième soeur, Lyrelaine dû rapidement se responsabiliser puisqu'elle devenait la tutrice d'une portée d'enfants à peine conscient de ce que le mot "mort" signifiait. Elle n'eut pas l'opportunité de pleurer sa mère ni de grandir en s'épanouissant, profitant de ses jeunes et fragiles années d'innocence. Pour ses soeurs, elle se devait d'être forte, robuste, le nouveau maillon de cette chaîne si fragile et prompte à se briser accablée par le chagrin. Devenue adulte trop vite, elle reprit le rôle de sa mère et dû oublier l'idée de rejoindre son père aux champs. Elle se retrouvait cloisonnée, prisonnière d'un foyer, emmurée dans une vie qu'elle n'avait pas choisi alors que ses désirs, ses espoirs et ses rêves se trouvaient ailleurs, au delà de cette porte qu'elle ne pouvait franchir que pour faire la lessive, étendre le linge, battre les tapis de poussières et éventuellement ramasser les oeufs des poules avec ses soeurs. Il n'y a qu'à la nuit tombée, quand elle venait à bout des derniers cris de résistance de ses soeurs face au sommeil qu'elle s'autorisait une excursion nocturne en s'échappant par la fenêtre et en rejoignant le port de Dol Amroth. Elle aimait la cité la nuit. Le silence de la civilisation laissait place aux chuchotements des vaguelettes s'écrasant contre les jetées. Alors elle demeurait là, fixant l'horizon, les jambes, nues, flirtant avec les vagues, le regard portée vers ce point infini et noir : l'horizon, balayé par le rayon du phare. Ce bleu profond, sans visibilité, cet inconnu obscur ne l'effrayait pas mais l'attirait, un peu comme ce vent qui soufflait un chant sinistre mais envoûtant. Elle prêtait l'oreille à cette brise bavarde qui lui racontait des récits d'aventures sur les marins égarés qui s'accrochaient aux étoiles pour les guider, aux monstres marins dormant dans les abysses, aux pirates épris de libertés, délivrés d'attaches et de règles. A l'époque, l'idée qu'elle se faisait de la piraterie était en partie tissée par de l'idéalisation pure. C'était les fantaisies d'une gamine capitonnée dans une maison qui l'étouffait malgré l'amour qu'elle portait à ses soeurs. Une imagination florissante à défaut de pouvoir vivre la réalité des aventure et découvrir le véritable profil des pirates.

Mais bien avant de saisir le danger que représentaient les pirates, elle allait faire la triste rencontre d'une menace bien plus proche d'elle : un homme qui allait hanter le restant de ses jours. Vitiate, un aristocrate qui n'a de noblesse que son titre puisque sous cet héritage fortuné se cache la plus perfide et immonde des ordures. Elle fit sa malencontreuse rencontre sur un marché. Elle avait fait cabrer le cheval du seigneur en passant à vive allure devant les jambes de sa monture, promptement poursuivie par des troupiers qui semblaient psalmodier des insultes à l'encontre de celle qui venait de dérober plusieurs articles sur les divers étalages. Plus surpris par la beauté farouche de la jeune femme plutôt que par la cabriole de son cheval, Vitiate laissa la jeune femme s'échapper, intervenant auprès des soldats pour les aviser de cesser toute poursuite et que lui et sa garde se chargeaient de la châtier. Ainsi, il envoya sa monture à la suite de la petite voleuse qu'il rattrapa sans difficultés. Sans même réfréner l'allure de sa monture, quand il arriva à ses côtés, il attrapa d'un bras ferme la taille de Lyrelaine qu'il hissa sur son cheval. C'est sans surprise qu'elle se défendit becs et ongles, insultant l'homme dont elle se fichait bien du titre et de sa renommée. Tout ce dont elle était certaine, c'était qu'elle venait de se faire pincer et qu'elle risquait gros. A sa grande surprise, il se montra tolérant, presque amusé par son comportement cherchant sa docilité qu'il obtint non sans difficultés. Il la raccompagna jusque dans l'exploitation fermière de son père ou se roulait, pleurait et se chamaillait une unité de petite chipies en guenilles. Son père, indigné, présenta une myriade de fois des excuses auprès du seigneur, le suppliant de se montrer clément et de pardonner les méfaits de sa fille et qu'en contre partie il payerait le double de ses taxes mais Vitiate ne désirait nullement une hausse d'impôts qui, de toute façon, ne lui étaient pas destinés mais que le prix qu'il exigeait était Lyrelaine. Ce n'était que par pure politesse qu'il faisait cette proposition au patriarche de la famille car en vérité, il aurait très bien pu ne jamais faire ce détour par la ferme et prendre de la jeune fille ce qu'il désirait mais plus que le délice de sa chair, il avait besoin d'une nouvelle gouvernante. Celle qu'il avait à son service arrivait au terme de son utilité. Elle avait déjà un pied dans la tombe d'ailleurs tellement elle portait le poids de ses années de service sur sa pauvre carcasse voûtée. Le sacrifice d'une enfant, une vie de servitude contre celles de ses cinq soeurs et de son père. Dans le fond, ce n'etait pas cher payé même si son "crime" ne méritait pas une tel peine. Le seigneur exigea du paysan une réponse qu'il lui était impossible de donner. Il était prisonnier d'une équation sans solution, alors Lyrelaine s'offrit d'elle-même à Vitiate s'il promettait d'oublier l'incident, jusqu'à l'existence même de sa famille. A cette condition, elle le suivrait sans résistance acceptant de se soumettre à ses moindres exigences. Le rictus mesquin qu'il afficha marqua à jamais sa mémoire. Elle s'en voulue - et s'en veut toujours aujourd'hui - de ne pas avoir su pressentir sa malhonnêteté à cette époque et de s'être autorisée à lui faire confiance. Lyrelaine enlaça ses soeurs sans se douter qu'il s'agissait de l'ultime fois. Elle essuya leurs larmes et leur confia des instructions d'une voix tendre et maternelle. Quant à son père, ils s'échangèrent un regard lourds et humide d'émotion mais ne se prirent pas dans les bras. Non pas par fierté mais parce qu'il ne s'était jamais montré très démonstratif avec ses enfants, encore moins avec l'aîné. Néanmoins il l'aimait et son regard le prouvait.

Elle aurait dû le savoir. Elle aurait dû se douter qu'il n'était pas homme à se laisser diriger par de vulgaires crasseux sans sous. A peine avait-elle franchi le seuil de la maison, que les gardes qui escortaient l'aristocrate scellèrent les issues de la maison et y mirent le feu, condamnant ainsi la pauvre famille de fermier à une mort aussi ignore qu'injuste. Il força Lyrelaine à regarder la scène riant de son affliction avec une cruauté sans nom. Il y a bon nombre de choses pour lesquelles Lyrelaine éprouve un certain regret mais moins que celui d'avoir survécu pour les avoir regarder périr. Elle n'eut jamais le coeur aussi brisé que cette fois-là où on lui arracha sa famille. Ses sœurs étaient si jeunes et innocentes...Son père était rustre mais il était brave, travailleur et courageux. Il les avait mal aimé mais il les avait aimé quand même et c'est par la force de ses bras et la sueur de son front qu'ils avaient de quoi manger dans leur assiette à chaque repas. Lyrelaine n'avait même plus la force d'éprouver de la haine et se sentait lentement choir sous le poids incommensurable de sa peine qui l'attirait vers un fond sans fin. Elle ne savait pas, elle ne comprenait pas et n'acceptait pas cet acte inconsidéré, démesuré et inhumain. Comment pouvait-on assassiner toute une famille pour une simple fille de ferme sans valeur si ce n'est ce visage ? Avant même d'avoir posé la main sur elle, Vitiate venait de la souiller de la pire des manières en écorchant son coeur et en piétinant son âme. De la même manière dont il l'avait attrapé la première fois, il força la jeune femme à enfourcher le cheval et parti au galop loin de la ferme isolée. Peut-être espérait-il pouvoir abuser d'elle en chemin puisqu'il fit halte dans le premier bosquet qu'ils rencontrèrent. A ses assauts, elle résista du mieux qu'elle pouvait, jouant des bras et des jambes pour s'extraire des entraves de ses mains mais en vain. L'énorme boule d'émotion qui s'était logée dans sa gorge lui interdisait le moindre hurlement. Alors qu'il arrachait avec une faim de carnassier le corsage qui soutenait sa poitrine, la main de la jeune femme finit par heurter une pierre qu'elle fracassa sur la tempe de son assaillant qui s'effondra sur elle. Elle glissa sous lui comme un renard fuyant le terrier assiégé par une meute de chien sanguinaire, s'empara de l'étalon et disparue, laissant Vitiate pour mort. Mais il était de ces mauvaises herbes : difficiles à se débarrasser et qui réapparaissent.

A la suite de cet incident, des portraits furent placardés partout dans la ville avec avis de recherche. Il était formellement précisé qu'en aucun cas la cible ne devait être tuée. Commença pour Lyrelaine une vie de vagabonde avec un Inconnu sans frontière qu'elle avait toujours désiré mais que désormais elle redoutait. Elle n'imaginait pas la liberté ainsi. Fuir, se cacher, changer d'identité (plusieurs fois), modifier son apparence... Elle fut forcée de déserter sa région un long moment histoire de se faire oublier et de là, d'abord par soucis de survie, elle s'initia au pillage. Elle commença par de la nourriture puis quand elle fut assez agile pour ne plus mourir de faim, elle passa à des convoitises bien moins vitales mais avec une valeur marchande tout autre. Parfois elle réussissait et profitait de sa victoire en ajoutant sa nouvelle trouvaille à sa collection grandissante, parfois elle échouait et c'était sur ses compétences d'évasion qu'elle comptait. Ce qui au départ n'était qu'un acte de survie se transforma en un vice profondément installé chez la jeune femme qui devint avec le temps une véritable kleptomane. Jamais elle n'oublia le drame de sa famille, d'ailleurs comment aurait-elle pu ? Chaque jour qu'elle vivait lui rappelait que les siens étaient mort inutilement. Pour satisfaire le caprice d'un bourgeois ignoble Le visage et le nom de Vitiate ne cessa jamais de la hanter, il lui arrivait même de l'apercevoir quelque fois, lorsqu'elle se rapprochait de Dol Amroth. A mesure qu'elle domina sa peine, les contours de la haine se dessinèrent doucement et un désir profond de vengeance l'habita mais elle ne pu jamais envisager la moindre offensive. Elle était bien trop connue et lui trop difficile d'accès pour tenter quoi que ce soit. Elle aurait pu faire appel aux services d'un tueur anonyme mais il s'agissait d'une affaire bien trop personnelle pour laisser une autre s'arroger le droit de lui ôter la vie. En attendant de pouvoir savourer sa vengeance, elle prit sa destinée en main et consacra sa vie à faire ce qu'elle faisait de mieux en mieux : voler. Que ce soit sur la terre ou la mer, elle écume le moindre recoin qui dissimulerait un trésor. Elle s'est même trouvé une planque non loin de la côte de Belfalas où elle y stock toutes ses trouvailles. Une île avec une grotte, une cavité dissimulée par les falaises et accessible seulement quand la marée se retire. Lyrelaine s'enrôla avec les pires fripouilles. Elle rejoint des troupes de brigands dans les montagnes blanches et demeura un certain temps avec eux avant qu'ils ne décident de se diriger vers le nord. Malgré que ce soit dangereux pour elle, elle ne pouvait se résigner à quitter sa région. Son existence était écrite sur les récifs tranchants de cette côte et même si elle avait souvent saigné, elle ne pouvait pas tourner le dos à son histoire. La mer, c'était son oxygène et elle comptait bien l'explorer en tout cas, se perdre assez loin sur l'horizon pour ne plus apercevoir la moindre terre aux alentours.  

Quoi de mieux pour se faire oublier que de s'infiltrer clandestinement sur un navire marchand ? Et c'est ce qu'elle fit. Elle prit pour cible le bâtiment d'un transporteur de fret célèbre dont il vantait l'honnêteté du commerce et même si dans les grandes lignes c'était à peu près vrai, ce Bartholomew n'était pas le saint homme qu'il laissait entendre. C'est en bossant en tant que mousse à ses côtés qu'elle le découvrit. Elle dû avoir recouvert à quelques ruses dont celle de se travestir pour pouvoir embarquer sans être châtiée pour le simple fait d'être une femelle de malheur. A son bord, le travail était dur mais l'effort était toujours récompensé. Il était juste et respectait ses marins mais exigeait d'eux le meilleur sous peine d'être débarqué et pointer au chômage sur la première terre en vu. Il détestait les paresseux et les tir au flanc, tant mieux puisque Lyrelaine n'était ni l'un ni l'autre. Ses connaissances nautiques étaient très limités mais au rythme où allaient les choses, elle apprit rapidement sur le tas et Bartholomew était un précepteur très compétent et amoureux de la mer, ce qui facilitait l'apprentissage. C'était un homme dont elle aimait la compagnie. Il avait tellement vu et vécu qu'elle s'abreuvait souvent de ses histoires et de ses connaissances. Il maniait les mots et le verbe d'une manière si élégante dans ses transactions marchandes qu'elle se surprenait elle-même à être séduite et convaincue par l'offre. Ouai, elle se serait bien vu faire carrière à ses côtés s'il n'avait pas tout gâcher en la surprenant et en la forçant à lui révéler sa véritable identité. Il avait fait exploser en une fraction de seconde toute l'estime et l'admiration qu'elle avait pour lui. Depuis quand était-il au courant ? Depuis combien de temps se jouait-il d'elle ? Avait-il été, ne serait-ce qu'un seul instant, sincère avec elle dans des moments d'échanges de pensées profondes et de confessions ? Comme elle le détestait d'avoir mit fin à cette mascarade pourtant si plaisante...Elle ne lui avoua jamais mais cette trahison ne la laissa pas de marbre et c'est pour cette blessure qu'aujourd'hui encore elle continue de se placer sur sa route, cherchant constamment à faire échouer le Capitaine ou en le doublant dès que possible. Mais bien avant cela, à cette époque, elle dû se résoudre à devenir son obligé sous peine d'être publiquement humiliée et jetée par dessus bord. A partir de là leur relation changea du tout au tout et chacun montra son vrai visage à l'autre. Elle passa par tous les moyens possible pour le faire ployer mais il demeurait stoïque. Et même s'il n'était pas insensible aux atouts de la jeune femme quand celle-ci espérait le séduire, ce n'est certainement pas une belle paire de jambe qui lui ferait perdre la tête. Leur position restaient inchangées : il était le marionnettiste qui tirait les ficelles et elle le pantin - indocile. Contrainte, elle exécuta ses moindres ordres la forçant à recourir à des moyens peu orthodoxes à sa place pour ne pas salir son image de marchand diplomate et exemplaire. Ca ne la dérangeait pas, au moins elle était honnête avec elle-même et ne faisait pas semblant quand il s'agissait d'escroquer ou de corrompre un individu. Elle était juste écoeurée qu'il s'accapare tout le mérite de ses efforts. Et pourtant malgré tout ; son attitude, ses agissements et sa fausseté, c'était un côté qu'elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier justement parce qu'il était un adversaire de taille dont elle ne parvenait pas à se défaire et finalement loin d'être le marin irréprochable au bon coeur qu'il arborait. Il y avait de la fourberie et de la mesquinerie en lui. Une capacité à duper ceux qui l'entourent et à passer pour saint à l'heure où il fait le diable. Quel pirate il aurait fait s'il ne tenait pas autant à son image et à ses principes idiots. Il y avait une certaine fierté à défier les lois et l'autorité pourtant. Elle n'aurait su définir clairement ses sentiments à son égard car malgré l'agacement qu'il lui inspirait, elle aimait son arrogance et sa manière de sourire avec une satisfaction malsaine lorsqu'il obtenait ce qu'il désirait. Il était intimidant, il était ingénieux et incroyablement charismatique, trois caractéristiques qui commencèrent peu à peu à la désarmer. La nécessité de se défaire de toutes les sortes d'emprises qu'il avait sur elle devenait alors vital si elle voulait esquiver le coup fatal. S'attacher c'était s'affaiblir, il était hors de question qu'elle se permette la moindre attache. Dans un sens, elle lui rendit la monnaie de sa pièce quand elle prit la lourde décision de le trahir, rejoignant des pirates qui lui firent une offre alléchante qu'elle ne pouvait refuser. Lyrelaine étant ce qu'elle était, elle ne quitta pas le batiment du marchand les mains vides et profita d'un instant d'inattention du Capitaine pour lui dérober un coffret qu'elle jugea de valeur tant Barthlomew l'avait couvé de ses regards. Avant qu'elle ne découvre la supercherie du coffre vide suivi d'une note sarcastique à son attention et rédigée de la main de Bartholomew, elle avait maquillé sa culpabilité par une attitude hautaine et méprisable. Une fois de plus Barthlomew l'avait berné par son jeu d'acteur en incarnant l'homme profondément affecté par cette dépouille et vaincu. Inutile de vous faire un dessin de la colère qu'elle a piqué en apprenant qu'il l'avait une fois de plus retourné son piège à son propre avantage. Ce fut difficile au début mais il suffisait qu'elle relise le mot pour se convaincre qu'elle avait fait le bon choix et que quoi qu'il advienne, elle n'en avait pas fini avec lui.

Elle passa de marin - presque - honnête à pirate. Son habilité à chaparder dans la finesse et la discrétion était assez utile parmi cette troupe de gros lourdauds grognards qui portaient le vice sur leur trogne. C'était des bandits des mers comme il y en a temps, peu être un peu plus sanguinaire que la plus part et si tuer gratuitement et sans raison ne comptait pas parmi les goûts de Lyrelaine, ses autres capacités compensaient largement cette "lacune". L'équipage mirent ça sur le fait qu'elle était une femme et qu'elle n'avait donc pas ce qu'il fallait dans le pantalon pour égorger leurs victimes. Très vite, elle comprit sa négligence. L'idée qu'elle s'était faite de la piraterie ne répondait pas du tout avec ce qu'elle vivait au quotidien. Tout ce qu'elle désirait, elle, c'était de jouir d'une liberté déliée de toute règles, de toutes lois, écumant les mers à la recherche de trésors enfouis, volant et chapardant la bourgeoisie, riant à la face du monde de s'être gavé et enrichie sur le dos des autres. Il existait bien un homme à qui elle souhaitait rendre gorge mais il s'agissait d'une affaire personnelle qu'elle règlerait en temps voulu et aussi parce que, la mort, il méritait. Mais là...elle se sentait étrangère au milieu de ces massacres et plus le temps passés et moins elle participait aux raid. Elle songea à fuir, une nouvelle fois, déçue de constater à quel point la piraterie était ignoble. Malheureusement son comportement avait déjà alerté le chef des flibustiers qui anticipa l'action de sa dernière recrue. Il lui avait bien dit à l'époque que l'on ne quittait son équipage que mort.Elle n'avait pas prise ses paroles au sérieux pensant qu'il faisait seulement un mauvais jeu de mot mais aujourd'hui ça prenait tout son sens. Lyrelaine refusait de participer à un nouvel assaut meurtrier surtout que d'après ce qu'elle avait entendu, ils comptaient participer à une offensive de masse sur les cotes du Gondor. Elle profita d'un pied à terre pour tenter de s'évader mais c'était sans compter sur le Capitaine du navire qui l'en empêcha et avec qui elle se livra en duel. Elle manqua à plusieurs reprises de se faire décapiter et si elle parvint à survivre à ce croisement d'épée, elle n'en sortie malheureusement pas indemne. Les deux adversaires se portèrent le coup ultime et tant dis que la lame de Lyrelaine transperçait le sternum du corsaire, la sienne lui pourfendait l'épaule. L'ironie. Après avoir poursuivie son rêve de piraterie, elle lui tournait le dos, sa lame couverte du sang de sa première victime qui n'était autre qu'un pirate. Elle déroba ce qu'elle pu sur le navire avant que l'équipage ne revienne et disparue. Elle continua ses méfaits en solitaire ne comptant désormais que sur elle-même menant sa vie de maraudeuse à sa guise et sans devoir rendre le moindre compte à qui que ce soit. Pirate ? Elle l'était toujours un peu dans l'âme mais à sa manière. Quant à rejoindre un nouvel équipage d'assassins, il en était hors de question. Il lui restait une vengeance à assouvir et un ancien rival à persécuter.

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