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La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔
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MessageSujet: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyJeu 19 Juin 2014 - 23:14




La douceur est invincible


«  ▬ Et dire que j'avais dire à mère que je serais rentré pour l'heure du thé » soupirais-je en écartant des branches de mon passage.

Ma discrétion toute relative semblait plus présente dans la forêt : ici, même si je faisais craquer des branches sous mes bottes, la mousse amortissait mon poids et ma maladresse. Les forêts aux alentours de la Comté étaient devenues mes amies, mes endroits favoris. Je venais souvent y chercher refuge quand les plantes domestiques de mère m'étouffaient ; ici, la végétation n'était pas piquée et condamnée sous les ordres d'autrui. La forêt vivait, elle faisait ce qu'elle voulait, et je puisais de la force pour mes propres rébellions personnelles dans cette fougue florale.

Je m'adossais un instant à un tronc d'arbre ; il s'en dégagea une douceur odeur âcre, de terre et d'écorce ; une abeille vint vrombir près de mon oreille et je retins un rire quand elle me chatouilla la joue en s'y posant. Elle s'éloigna enfin, et je me remis en marche, mon arc en main. Mon carquois flattait ma cuisse gauche, accroché à la ceinture sur mes hanches. Ici, pas de jolies robes, mais ma tenue de chasse. Car c'était ce que je j'étais venue faire : chasser. J'étais d'un naturel très sensible, et je l'avoue sans honte, je pleurais sur chaque créature que je tuais. Je ne le faisais pas pour le plaisir, et je remerciais chaque bête qui me servirait de repas, à moi et aux miens. Une flèche coincée entre deux doigts, j'avançais donc doucement dans les tréfonds herbeux de la forêt.

Ici, la chaleur externe n'existait pas : la tiédeur était presque fraîche, douce et agréable comme une brise d'été. De vagues courants d'air passaient sur mon visage, faisant voltiger quelques mèches brunes hors de ma tresse. J'avais rangé ma grosse cape dans mon sac en bandoulière ; nul besoin de m'encombrer et d'avoir trop chaud.

J'avais envie de trouver ce daim que je pistais depuis le matin. J'avais faim, n'ayant pas mangé, et je désirais rentrer pour prendre le thé. Mais si je rentrais bredouille, mère se moquerait de moi, et Archie aussi. Je n'accepterais pas les critiques de la première, et en rirait avec le second. Mais je voulais tout de même ramener de la viande ; pour la manger ou la troquer, rien de tel. Je vis un buisson bouger, et sautant d'un bond en avant, j'encochais ma flèche avec rapidité et lançais le trait. Je pestais à voix haute, en voyant la flèche se ficher dans l'arbre après avoir traversé le buisson. Je m'étais attendue à voir le daim débouler, paniqué, mais rien de tout cela.

« ▬ Tiens tiens, ce n'est pas un daim que je chasse alors ? » fis-je à voix haute en m'approchant de l'endroit où j'avais vu du mouvement.

J'écartais les branches et penchais la tête en avant, curieuse ; mes grands yeux sombres se posèrent sur une créature au sol, et je clignais des yeux, surprise. Non, effectivement, ce n'était pas du tout un daim ! J'ouvris la bouche, ne dis rien, puis fis un large sourire amical, l'air un peu penaud :

« ▬ Vous n'êtes décidément pas un daim ! Je ... Je suis navrée, je vous avais pris pour ma proie ... »

Ma voix était douce, et je me redressais, en face de l'inconnu. Ce n'était pas une bête, mais quelqu'un, de toute évidence. Enfin, quelqu'un ... Je ne savais pas exactement ce qu'il était, mais je lui fis un grand sourire en le dévisageant, pas le moins du monde effrayée ; mes joues avaient rosies, sous l'effort, la course et aussi la gêne que je ressentais : heureusement pour moi que je n'avais pas fait mouche ! Ou alors ...

« ▬ Mais vous saignez ! » m'exclamais-je soudain, horrifiée.

Etait-ce moi qui l'avais touché ? J'écarquillais les yeux d'horreur ; j'étais réellement désolée, j'étais incapable de bouger pour le moment, trop inquiète. Quoi qu'il soit, qui qu'il soit, il méritait des soins ! Mon visage se crispa d'empathie ; j'avais mal pour lui, et il émanait quelque chose de moi de terriblement humain et doux, comme si je voulais porter avec lui sa douleur.
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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyVen 20 Juin 2014 - 22:09

La douceur est invincible
- Mais bien sûr Murtagh ! Encore une fois tu as eu du flaire ! Quelle brillante idée tu as eu de partir en quête de territoires que tu n’avais pas exploré ! Et tout ça pour quoi ? Parce que tu t’ennuyais ? Ah en voilà une belle excuse ! T’aurais mieux fait de piller la première ferme que tu croisais et retourner dans ta grotte filer de la paille ! En attendant tu es…PAUMÉ !

Braya t-il pour lui-même en exécutant des gestes étranges avec les bras comme s’il essayait de chasser une nuée d’insectes. De toute évidence, ce qui devait s’apparenter à une « petite escapade » s’était soldé en véritable périple par delà les Monts-Brumeux, le conduisant tout droit vers un grand inconnu que ses pieds n’avaient jamais foulé. Il ne pouvait en vouloir qu’à lui. A lui et à son manque d’orientation. Il fut un temps où le mot « égarer » ne lui était pas familier, aucune destination ne lui échappait et il aurait traqué n’importe qui n’importe où. Seulement sa vie d’ermite sauvage lui avait fait perdre beaucoup de ses qualités de chasseur. A part les Monts-Brumeux et les extrémités de sa grotte, les puissantes et vastes contrés de la Terre du milieu lui paraissaient vagues.

Murtagh avait longuement marché et durant son exploration, il avait amassé ou plutôt dérobé plusieurs trouvailles qu’il portait dans son dos, le tout contenu dans un épais sac en cuir. Encapuchonné et le dos courbé, il ressemblait à ces colporteurs constamment sur les routes visitant villages sur villages en quête de vendre leurs rares objets à des potentiels acheteurs. Murtagh était épuisé. Ses jambes flageolantes avaient présumé de leurs forces en soutenant sur une trop longue distance un poids bien trop pesant. De plus, comme pour l’abattre un peu plus, soleil de plomb lui brûlait l’échine asséchant son corps et sa gorge. Ses réserves d’eau étaient à sec et donc dans l’immédiat, il lui fallait impérativement trouver un point d’eau. Des plaines où il se trouvait, aussi verdoyantes soient-elles, aucun bruissement d’eau ne se faisait entendre et aucun effluve de sels minéraux ne venait chatouiller ses narines. Balayant les environs d’un regard circulaire, ses yeux se posèrent sur un bois  à environ 500m de lui. Ça paraissait être l’endroit le plus plausible pour y dénicher de l’eau, même boueuse ça lui conviendrait, c’était un orc après tout, il ne faisait pas de manière. Supportant vaillamment cette douleur vive et lancinante qui lui électrisait les jambes et lui déchirait les pieds, il se rapprocha du bois.

Arrivé devant, il fut surprit par la hauteur des arbres et l’épaisseur broussailleux de leurs feuillages. Ils s’entremêlaient de tel façon que même les intrépides rayons solaires ne pouvaient filtrer au travers. Un mur gigantesque de végétation se dressait devant lui où une fraîcheur perceptible se dégageait de la gueule ténébreuse de l’ombre du bois. Inspirant profondément cette brise qui lui sécha momentanément le visage, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Non pas un de ses rictus qui le défiguraient si souvent mais une douce et rare incurvation de ses lèvres qui exprimait un sentiment de plénitude. Ces instants étaient exceptionnel et donc précieux. D’un pas décidé, il s’engagea dans la bouche de la forêt accueillie par une atmosphère fraîche et vivifiante. La vie y était abondante ici. Quelque soit l’endroit où Murtagh posait ses yeux, un souffle de vie l’animait. Les oiseaux exprimaient leur bonheur à travers leur chant. Les arbres s’étiraient paresseusement dans des craquements et des grincements perceptibles à moins qu’ils ne manifestaient leur mécontentement en ressentant la présence du semi-orc. Il grimaça amèrement à la vue charmante de ce décor si paisible. Toute cette mièvrerie l’insupportait, il ne se sentait pas dans son élément dans un endroit que les elfes et les hommes qualifiaient de reposant et de magnifique. La nature ne l’appréciait pas beaucoup, ce qui convenait à Murtagh qui ne se gênait pas pour lui rendre son mépris. Murtagh n’était pas sensible aux murmures des esprits des bois, leur charabia l’ennuyait. Il continua de s’enfoncer dans les fougères humant comme un animal l’air autour de lui à la recherche d’eau. Ses mains et ses bras s’agitèrent dans tous les sens, agacé par les pénibles créatures volantes qui venaient l’accueillir et passer notre invité au scanner. Apparemment, les insectes ne paraissaient pas beaucoup l’apprécier et certains ne se gênèrent pas pour le piquer. Enervé, il dégaina son épée dans un bruitage étrange et lacéra les airs de plusieurs estocades. Il menaça verbalement ces infernales bestioles, sautant, roulant comme s’il menait un véritable combat de taille. Néanmoins, s’il débordait encore de fougue, ses jambes, elles, le ramenèrent à la réalité en l’abandonnant. A bout de force, il s’étala au sol, le visage dans un tas de feuille. Il resta un moment plus ou moins long allongé au sur un lit de feuilles et de branches, exténué et surtout incapable de se relever. Quelque chose de répugnant craqua sous ses dents quand il serra sa mâchoire. Un liquide âcre explosa dans sa bouche et il comprit aussitôt qu’il venait de mordre dans une feuille. Il se redressa légèrement en grommelant et en nettoyant sa bouche de cette chose infecte.

- Abominable nature…Tu ne peux vraiment pas me sentir. T’en fais pas ma vieille, c’est réci…

Un sifflement de quelque chose qui pourfend l’air à vive allure l’interrompit subitement. En effet, une flèche se logea avec vigueur dans l’arbre à ses côtés. Fronçant les sourcils, le cœur battant comme un tambour de guerre, il remarqua du sang goutté de cette flèche dont la provenance lui était inconnue. Une douleur au niveau de son bras lui indiqua qu’il était blessé et que la flèche l’avait belle et bien effleuré. Tout se bouscula dans sa tête et la panique commença à le gagner. Il ignorait qui ou quoi avait décocher cette flèche mais pire encore, il se trouvait à la merci de cette Chose qui allait le débusquer et, quand elle aurait découvert son identité, le tuer à coup sûr. Il rabattit sa capuche sur son visage, même si cela ne garantissait pas sa survie et resta tapis, silencieux. Les pas se rapprochèrent et Murtagh ferma fortement les yeux. Une voix fluette et emprunt d’innocence s’éleva au dessus de lui. Le semi-orc rouvrit tout à coup les yeux, interloqué et toisa l’archère qui avait manqué de le punaiser à l’arbre. Un daim, réellement ?

- Ai-je l’air de ressembler à un daim ?!

Déclara t-il sur un ton nonchalant tout en tirant un peu plus son capuchon qui ne pouvait malheureusement pas cacher correctement son physique ingrat. Au sourire de la jeune fille, il demeura fermé à toute sympathie. Elle lui fit remarquer quelque chose dont il savait déjà : il saignait. Devant l’évidence de la situation, il lui répondit cyniquement.

- Et à qui le dois-je d’après vous !

Il voulut cacher sa douleur, mais une expression le trahi. Il prit un moment pour observer la jeune femme. D’apparence, elle ressemblait à une humaine à l’exception de ces courtes jambes qui la supportaient. Imberbe et plutôt affable, il ne s’agissait certainement pas d’une naine. Même problème pour les elfes, elle était bien trop petite pour faire partie de ce peuple bien que ses oreilles arboraient une forme pointue mais beaucoup plus large. Décidément, cette jeune personne était une énigme, ce qui ne manqua pas de troubler l’orc.

- Vous êtes…quoi au juste ?

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptySam 21 Juin 2014 - 0:23




La douceur est invincible


Dire que j'étais gênée face à la créature devant moi aurait été un euphémisme. Son épaule était égratignée, et de toute évidence, c'était ma faute. J'avais l'air totalement horrifiée, et je n'avais pas fait attention au ton de ses réponses, me contentant de lui jeter un regard confus et triste. Avant d'avoir pu m'en empêcher, je m'étais approchée de lui et avais sorti un bandage et un pot rempli de baume. Je lui lançais un regard amical et rempli d'empathie, incroyablement gentille :

« ▬ Je peux vous soigner. C'est moi qui ai causé cela, je peux bien vous réparer » fis-je avec un petit sourire.

Je lui présentais mes ustensiles, pour bien montrer que ce n'était rien de bizarre. Alors qu'il posait sa question, je clignais des yeux d'un air innocent. J'étais du genre pure et douce, comme une vision ou une chimère. J'eus enfin un petit rire espiègle ; je ne savais guère ce qu'il était lui non plus, et il était évident que blesser quelqu'un par inadvertance était un excellent moyen de faire les présentations !

« ▬ Je suis une hobbite, monsieur. Et je m'appelle Amaranthe, comme la plante, vous savez ? Et vous, quel est votre nom ? »

Sa race m'importait peu ; j'étais totalement émerveillée devant la curiosité qu'il représentait. Je ne cessais de le couver du regard comme un enfant un gâteau. Il représentait un peu ma première aventure, et j'avais le coeur qui battait la chamade devant lui. Je gardais mon sourire doux aux lèvres, et me mis sur la pointe des pieds pour tamponner du bout des doigts la blessure, pour y mettre l'onguent et bander rapidement l'épaule éraflée. Et comme à mon habitude, je me mis à bavasser de ma voix chantante :

« ▬ J'habite tout près d'ici, dans la Comté. C'est là que vivent les hobbits. Nous sommes une race assez sédentaire ... Enfin, habituellement, moi je ne le suis pas trop, vous voyez ? J'adore venir ici, la forêt est si reposante ... Voulez-vous boire un peu ? Ou désirez-vous une pomme ? J'ai quelques vivres dans mon sac, attendez ... Voilaaa » fis-je, en lui tendant mon sac ouvert pour qu'il se serve. Ma gourde était là, pleine d'eau fraîche ; deux pommes rouges trônaient aussi au fond, et mon poignard dans son étui que je n'avais pas pris la peine d'attacher à ma ceinture.

« ▬ Que disais-je ? Ha oui ! Je viens souvent ici, dans la forêt, pour chasser. Je vous présente d'ailleurs toutes mes excuses pour vous avoir blessé, j'espère que ce bandage m'excusera autant que mes paroles ... Je ne voulais aucunement vous faire du mal. »

Je finis enfin de serrer le bandage et me reculais en essuyant mes doigts graisseux d'onguent sur ma tunique, un sourire doux et franc au visage. Seule ma mère réussissait à obscurcir mon optimisme - j'étais d'un naturel très sensible et doux, et la venue d'un être que je ne connaissais pas était une chose merveilleuse pour moi. Je continuais de lui sourire, puis approchais mes doigts de son visage puis les éloignais, tenant une brindille ; je la lui montrais d'un air d'excuse, comme si j'étais désolée d'avoir du la lui enlever. Puis un air un peu triste passa sur mon visage quand j'envisageai à voix haute la chose suivante :

« ▬ Est-ce que ... Est-ce que vous allez partir ?» Puis, comme si cette idée m'était affreuse, je poursuivis d'un air guilleret, un peu suppliant :

« ▬ Si vous voulez, je peux vous apporter à manger ? Vous avez l'air d'être un voyageur, je ne vous avais jamais vu dans le coin ... Mon village n'est pas très loin, et je serais ravie de vous venir en aide ! »

C'était dit d'une façon si naturelle, comme si aider les autres me rendait heureuse. C'était un peu le cas. Je m'immobilisais, réalisant que je parlais peut-être trop, et eus un petit rire musical, en rougissant vaguement. Je ne devais pas jouer les pipelettes, j'allais l'effrayer, pauvre monsieur !

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyDim 22 Juin 2014 - 10:38

La douceur est invincible
Habitué à souffrir, ses terminaisons nerveuses étaient rôdées et ne réagissaient quasiment plus aux répliques de la douleur. Souffrir c’était son quotidien. D’ailleurs, l’histoire de sa vie était inscrite un peu partout sur son corps sous forme de cicatrices indélébiles. Endurer la torture faisait parti de l’apprentissage des orcs et ceux qui ne s’endurcissaient pas, mourrait sous les coups. Alors vous pensez bien que l’infime griffure de la flèche, avait le même effet sur lui qu’une piqûre d’insecte ? Si sur le coup, il avait pu ressentir une gêne, elle s’était déjà envolée aux oubliettes. Non, ce qui occupait toute son attention, c’était surtout cette jeune femme. Il n’en avait jamais rencontré de tel autant physiquement que dans son comportement. Depuis quand portait-on secours à un orc que l’on avait déjà entamé ? Visiblement, elle ne lui avait pas menti car déjà elle s’attelait à réunir tous les ingrédients nécessaires pour désinfecter et panser la plaie. Murtagh se laissa faire, perplexe, totalement ahurie par cette situation. Que lui réservait-elle au juste ? Peut-être devait-il en finir avec ce moulin à parole en lui tranchant la gorge une bonne fois pour toute. Il pourrait piller son sac et la laisser se noyer dans son sang tandis qu’il reprendrait la route…Mais manifestement il n’en avait pas besoin puisque l’inconnue faisait preuve d’une générosité naturelle et spontanée.

- Je me contre fiche des plantes…Hobbit ! Et je me demande à quoi ça vous servirez de connaître mon nom. Savez-vous seulement ce que je suis Hobbit ?

Bien qu’elle ait eut la courtoisie de lui faire part de son nom, il ne le prononçait pas, préférant la désigner irrespectueusement par sa race. Race dont il n’avait jamais entendu parler ceci dit. Il avait donc raison, elle n’avait strictement rien à voir avec les hommes, les elfes ou les nains. Les Hobbit étaient-ils tous aussi joviaux, serviables et loquaces ? Amaranthe le couva de sourire qui ne manquèrent pas de l’exaspérer. Se moquait-elle de lui ? Non parce qu’il ne voyait pas ce qui pouvait bien la faire sourire chez lui puisqu’il n’invitait pas à la sympathie. Alors elle se remit à parler au gradn dam du semi-orc qui aurait préféré être privé de ses oreilles en cet instant. Les Hobbits étaient peut-être serviables mais ils étaient aussi idiots et inconsciemment à moins que ce ne soit cette jeune fille qui soit une exception. Se rendait-elle compte qu’elle était en train de vendre l’emplacement de son village à une créature de Morgoth ? D’après ses dires, les Hobbits ne s’aventuraient jamais très loin de leur village, et sans doute avaient-ils raison puisque le mal rôdait partout. Si Amaranthe avait soif d’aventure, elle allait être servit. Il songea ne nouvelle fois à en finir avec elle. Elle avait la langue bien trop pendue et risquerait de faire part de cette rencontre inopinée à ses congénères qui renforceraient sans doute leurs défenses. Murtagh ignorait ô combien cette espèce était inoffensif, il avait toujours réfléchie comme un guerrier. L’orc roula des yeux et soupira d’exaspération. Ne se taisait-il elle jamais ? Elle lui proposa quelques vivres, certainement pour se faire pardonner sa maladresse. Il songea alors qu’il avait extrêmement soif et que la raison pour laquelle il était venu dans ce bois était justement pour trouver un point d’eau. Il observa alors le sac et s’empara de la gourde. La première gorgée éteignit le feu de sa gorge. Désaltéré, il reporta son attention sur Amaranthe, ses prunelles toujours empruntes de sauvagerie.

- Pourquoi faites-vous ça ? N’importe qui m’aurait achevé pour le simple fait d’être ce que je suis.

Sa gentillesse le mettait mal à l’aise, il se sentait vulnérable et avait du mal à être véritable méchant avec elle. Pour preuve, il n’arrivait même pas à lui trancher la gorge alors qu’elle s’offrait à l’ennemi. Son séjour chez les hommes l’avait vraiment ramolli. Il l’écouta alors lui partager son amour de la forêt et de la chasse tout en lui présentant ses plus plates et sincères excuses. Murtagh la dévisagea d’incompréhension. On ne s’excusait pas devant un orc. On le tuait et c’était tout. Même s’il avait été touché par accident, c’était un dommage collatéral justifié. Murtagh ricana un instant devant l’ironie de la situation. C’était bien la première fois que son sort préoccupait quelqu’un. Sur un ton cynique, il lui répondit.

- Vous pensez que je vais m’installer ici et attendre de prendre racine peut-être ?

La suite de sa phrase lui fit offense. Murtagh s’était toujours débrouillé seul et n’avait jamais eu besoin de faire l’aumône ou même de réclamer la pitié des gens pour survivre, tout ce qu’il possédait, il se l’était emparé de lui-même. D’un geste vexé, il la repoussa, il n’avait pas besoin d’une pipelette pour survivre. A dire vrai, elle représentait désormais un problème puisqu’elle faisait parti du village qu’il avait eu pour idée de piller…Maintenant que sa couverture était tombée à l’eau, il n’avait plus qu’à vagabonder ailleurs.

- Je suis un voyageur qui voyage seul et se débrouille seul. Et si vous n’avez jamais vu un être comme moi par ici…c’est que jusqu’alors vous étiez chanceux et bien loin du mal qui touche les autres contrés de la Terre du Milieu.

Avoua t-il avec un rictus effroyable. Il laissa planer un moment de silence, le temps qu’Amaranthe assimile ce dont il venait de lui avouer. Qu’elle sache qu’ailleurs, le monde était loin d’être aussi paisible que sa Comté et que l’origine de ces perturbations concernait directement l’existence de sa propre espèce ; les orcs. Mais vu qu’il n’appartenait plus à aucune tribu depuis pas mal de temps, tout ce qu’il faisait à cet instant c’était de l’esbroufe pur et simple. Il aimait voir la joie disparaître des yeux des gens pour laisser se dessiner la panique. Il adressa un coup d’œil à son bandage. C’était plutôt bien fait. Timidement il reporta son attention sur Amaranthe et lui glissa un petit merci à peine audible.

- Et ne vous dérangez pas pour moi, surtout si c’est pour empirer la situation. Dans votre désir de bien faire, vous pourriez à nouveau me blesser.

Dans sa réflexion désobligeante, il glissa une note d’humour noir et adressa un léger sourire à Amaranthe.

- Amaranthe…c’est bien ça ? Aussi étrange que votre espèce…

C’était l’hôpital qui se foutait de la charité car son espèce à lui était loin de paraître banale au moins autant que son nom…Bien que renfrogné au départ à l'idée de lui avouer son identité, il changea d'avis. De toute façon, il allait devoir rester là pendant un petit moment, ses jambes étaient épuisées et lui aussi d'ailleurs. Puis il avait l'étrange impression que son interlocutrice n'allait pas le lâcher de si tôt et avant de subir un harcèlement moral, il préféra lui donner son nom.

- Murtagh et je suis un orc ou plutôt semi-orc mais ça n’a pas d’importance.

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyDim 22 Juin 2014 - 20:05




La douceur est invincible

Mon naturel doux et gentil était plus fort que la possible fierté qui régnait chez moi. Surtout face à un inconnu ; je ne prenais du coup pas du tout en compte le ton plutôt sec que l'inconnu prenait avec moi. Je me contentais de sourire, adorable et candide. Je faisais le plus attention possible à ne pas lui faire mal, alors que je le soignais ; je m'en voulais déjà terriblement d'avoir pu le blesser, même involontairement. Il n'aurait plu manqué que cela soit intentionnel ! L'idée de faire du mal à quelqu'un, pour réellement faire mal, m'était aussi rude qu'un coup qu'on m'aurait porté. J'étais encore trop douce pour vouloir réellement blesser quelqu'un. Peut-être que c'était cela qui m'empêchait de comprendre l'ironie ou le côté acerbe des paroles de l'inconnu.

«  ▬ Pourquoi ? Parce que je vous ai blessé, voyons ! C'est tout naturel pour moi de vous soigner. Si je n'avais pas été aussi distraite ... Je suis vraiment désolée » fis-je, en songeant à la fin de ses propos : l'achever ? Grands dieux, pourquoi voudrait-on lui faire du mal ? Parce qu'il existait ? Mais avec qui traînait-il,celui-là ? Je réprimais un frisson en finissant de bander son épaule.

J'écoutais avec joie ses explications, extrêmement curieuse. Un voyageur, donc ? Je ne comprenais pas certaines allusions : de la chance que personne comme lui ne soit encore venu ? Non, vraiment : où voulait-il en venir ? J'avais l'air songeuse, mon regard très doux posé sur lui. Je détaillais son faciès : il n'avait pas l'air aussi humain que les autres personnes que je fréquentais, mais cela n'était nullement une raison de lui en vouloir. Au contraire : il était pour moi une étrangeté digne d'attention. Et même au-delà de sa singularité, tout être méritait bonheur et attention.

Mon prénom dans sa bouche accrût mon sourire : j'étais étrange ? Tant mieux ! Je ne voulais pas du tout être comme les autres hobbits ; j'aspirais à une aventure, à vivre autre chose qu'une petite vie bien menée. Je m'étais tu, pour le laisser parler, mais aussi parce que j'avais remarqué que j'étais une vraie pipelette, et que je ne voulais pas l'assommer. J'étais d'un naturel bavard, et je me retenais difficilement de lui parler de tout et rien - surtout de rien.

Quand il se présenta, il avait l'air aussi fatigué qu'il était possible de l'être. Je sentis tout mon être se mettre à son écoute, et je lui indiquais un endroit plus loin où quelques pierres et un peu de terre battue permettraient de s'asseoir tranquillement - il pouvait tout aussi bien refuser, mais je faisais cela pour lui ... A moins que ...

«  ▬ Ma chasse m'a épuisée, voudriez-vous vous joindre à moi ? » fis-je aussi doucement que possible.

J'allais donc vers le coin campement, dont les voyageurs se servaient parfois ; j'étais bien entendu loin d'être aussi épuisée que je l'avais dit, mais je voulais qu'il s'assoit, pour qu'il se repose. Le fait qu'il soit un semi-orc n'avait effectivement pas d'importance - en fait je n'avais jamais vu d'orc et j'étais curieuse de savoir d'où il venait, ce qu'il faisait par ici, ce genre de choses. Je m'assis élégamment, toujours aussi souriante, comme si l'idée d'être triste m'était étrangère.

«  ▬ Votre race m'importe peu. Je ne connais les orcs que de nom, mon oncle m'en a parlé parfois. Mais pourquoi devrais-je vous juger sur ce que vous êtes ? Je suis une hobbite, et j'en suis fière. Et je suis contente de vous avoir rencontré. Voulez-vous plus d'eau ? La rivière est toute proche si vous voulez ... »

On aurait dit que je me transformais en garde-malade. Mais je me sentais responsable de lui, et je voulais tellement être gentille ! C'était ça, mon problème : j'étais trop bonne avec autrui. Certaines en profitaient parfois, mais gare à ma colère implacable, j'étais peut-être naïve mais j'étais également rancunière. Je souris ; j'étais contente qu'il ai bu, j'aurais aimé aussi qu'il prenne une pomme. Il avait l'air tout maigrelet.

«  ▬ En tout cas, quoi que vous fassiez par ici, j'ai eu de la chance de tomber sur vous ! Enfin ... Dans des conditions pareilles ... J'aurais préféré que ce soit sans vous blesser» fis-je en me grattant la joue, un peu confuse ; j'étais maladroite dans mes propos, et je ressemblais à une enfant.

Mes jambes étaient croisées en tailleur, bien installée sur un rocher moussu. L'air était frais, et le bruit vague de la rivière berçait les environs. Soudain, je me rappelais quelque chose qu'il avait dit, et mon sourire vacilla un instant, mon regard sombre se faisant plus sérieux :

«  ▬ Vous avez parlé d'un mal touchant les terres ... Nous autres, hobbits, vivons plutôt à l'écart ... Je ne sais rien de cela. Auriez-vous la bonté de me mettre au courant, s'il vous plaît, Murtagh ?»

Ma voix était caressante, aussi douce que moi. Je semblais être miel et crème, le regard de velours. Je ne le faisais pas exprès, bien entendu, et c'était ma manière d'agir, entre enfant et femme. J'étais curieuse, et en même temps j'avais peur, au fond de moi : y avait-il réellement tant de mauvaises gens dans le monde ? Oncle Cleverald était parti il y avait de cela un mois et je n'avais plus de nouvelles ... Un instant, mon regard se baissa sur le sol, et je restais pensive, avant de relever mes prunelles, reprenant espoir, mon optimisme combattant mes noires pensées.

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyLun 30 Juin 2014 - 10:59

La douceur est invincible
Etait-il si transparent à ses yeux ? Pourquoi ne réagissait-elle pas comme tous le monde face à son ton hautain et désobligeant ? Certes, elle l’avait blessé accidentellement mais elle s’était excusée et avait fait l’effort de lui porter secours, lui, un orc. En quoi était-ce naturel de sauver la vie à une créature démoniaque comme lui ? Murtagh était un virus, une épidémie qui contaminait la planète et anéantissait ses bienfaits. C’était une gangrène qui avait prit possession d’une partie de ce monde et qu’il fallait impérativement amputer. Quelle autre âme charitable l’aurait fait ? Cette…Hobbite l’intriguait beaucoup, sa gentillesse l’effrayait. Tout ceux qui l’avaient été avec lui avaient mal finit. Murtagh devait lutter, ne pas se laisser attendrir par son sourire ou se laisser engluer par son flot de parole mielleux. Merde, c’était un orc après tout, même si son humanité s’était installée quelque peu confortablement en lui, il demeurait une bête assoiffée de sang en premier lieu. Porter un coup fatal à quelqu’un ne demandait aucun courage, juste de la force dans le poignet. Murtagh n’avait jamais réfléchi à ses actes de cruautés, son bras pourfendait et c’était tout. Pas de réflexion, pas de culpabilisation ou de doute, tout était clair dans son esprit, son monde tournait autour de la destruction et de la mort. Pourtant, il demeurait imparfait. Ses racines humaines l’entravaient.

Quelle impertinente ! Le scruter de cette façon, avec intérêt et curiosité comme s’il eut été un vulgaire animal derrière des barreaux à jouer des tours pour amuser la foule. L’esprit du mal avait inscrit sa marque sur Murtagh autant physiquement que moralement. Tout en lui inspirait dégoût et indignité. Pourquoi devait-elle  être différente des autres créatures ? Sa douceur l’exaspérait en même temps qu’elle inquiétait. La naïveté et l’ignorance de cette hobbite étaient dangereusement poussées pour qu’elle s’éternise ainsi aux côtés de l’orc. Murtagh lui-même ignorait jusqu’où sa patience le mènerait. Pour le moment, il voulait élucider ce mystère Hobbit. Finalement, c’était une aubaine qu’il tombe sur elle. S’il avait pillé le village comme prévu, il se serait vite fait remarquer du point de vue de sa différence physique avec ce peuple. Même encapuchonné, sa taille dépassait largement celles de ces semi-hommes. Armé ou non pour se défendre, dans tous les cas il aurait essuyé un échec. Il ne pouvait se lancer bêtement à attaquer un peuple dont il ignorait absolument tout. Mieux valait pour lui de rester vigilant.

L’attaque dévastatrice de son sourire vint de nouveau frapper Murtagh alors que le nom de l’Hobbite traversait ses lèvres pour la première fois. Il ne l’avait pas prononcer de la plus charmante des manières, mais cela avait tout de même plu à la jeune fille. Jeune ? D’ailleurs quel âge avait-elle ? Bref, elle lui proposa de l’emmener un petit peu plus loin, sur un lopin de terre plus accueillant et reposant. L’air qu’adopta Murtagh fit on ne peut plus comprendre à Amaranthe que l’endroit où ils se trouvaient lui convenait tout aussi bien. Il n’était pas de ces êtres fragiles à qui le confort était impératif pour se rétablir. Non, même dans une marre de boue, il se serait très bien senti. Pourtant, elle ne lui laissa pas vraiment le choix…Il l’observa un long moment se diriger vers ledit endroit, la mine renfrognée. Puis, par on ne sait quelle motivation, il la rejoignit d’un pas faible et traînard.

- Comme si j’avais le choix…

Marmonna t-il pour lui-même à voix basse. Murtagh prit place, sur une touffe d’herbe fraîche et épaisse, aussi rebondissante qu’un coussin moelleux. D’ailleurs, l’herbe amortie sa chute en douceur. Il se débarrassa de son capuchon pour laisser s’afficher son faciès ingrat. Des cheveux mi-long et sombre ondulaient le long de son visage cuivré. Le grain pailleté d’or sous sa chair verdâtre lui donnait une particularité qui le distinguait amplement des autres orcs. Son métissage en était la raison. Murtagh écouta, - à défaut de pouvoir faire autrement – son interlocutrice défendre sa position et son opinion. Il fit le trie dans son flot de paroles et y répondit.

- Votre oncle ? Il y a donc des aventuriers ou des guerriers parmi les vôtres ? Parce que je pense être le premier de mon espèce à arpenter cette contré, les orcs sont plus concentrés vers l’est. En réalité je pensais tomber sur un village d’homme et non sur quelque chose comme…vous.

Il ne pouvait concevoir que même les Hobbit n’émettaient aucun jugement, qu’ils se contentaient d’accepter tout sans avoir leur mot à dire. Il n’existait aucune créature en ce monde dotait d’autant de tolérance pour accepter l’engeance du mal. Comme les orcs détestaient le monde entier, les autres peuples le leur rendaient le bien. Murtagh se trouvait au milieu, déchiré entre deux races et leurs contradictions. Cueillant un brin d’herbe qu’il entortilla autour de ses doigts, il afficha un sourire sarcastique.

- Parce que tout le monde porte un jugement sur autrui chérie, c’est notre manière de définir le monde tel qu’on le voit, tel qu’il nous est représenté.

La suite de ses paroles ne manqua pas de le surprendre encore un peu plus. Tomber sur un orc n’avait jamais été considérer comme étant une chance, mais bien au contraire, une malchance. Cette jeune fille le désarçonnait à chaque parole ou pensée délivrée. Etait-elle seulement réelle ou venait-il de s’égarer dans un mirage ? Quelle ignorance…Mais quelque part oui, elle avait eu de la chance de tomber sur cet hybride et non sur un orc de pur sang. Les choses se seraient passées avec beaucoup plus de violence ne laissant que peu de place pour une discussion.

- Ca ne m’étonne pas d’une femelle, vous êtes plus utile au foyer qu’avec une arme à la main.

Sur cette note machiste, il se laissa un moment imprégner par l’ambiance apaisante des lieux. Quel ennui…tout était si serein que ça en devenait lassant. Ses doigts s’attelèrent machinalement à lisser les brins d’herbe comme s’ils eurent été de la laine. Ah la laine…cette matière première lui manquait tellement. Filer de la paille l’occupait mais jamais autant que la laine, son rendu était bien plus beau. La présence de son rouet lui manqua soudainement. Ses échanges silencieux avec lui étaient passionnants. Chaque mouvement de roue filait et embellissait son humeur. L’Hobbite vint rompre ses songes en soulevant un détail qui l’avait interloqué. Oui, si la paix demeurait en cette demeure maintenue à l’écart des ténèbres, il n’en était point le cas pour le reste du monde. Murtagh se redressa, accroupit de la même manière qu’un crapaud. Il fit un petit bon pour se retrouver juste en face de la jeune Hobbite. Il emprunta une voix sinistre et nasillarde, de manière à l’effrayer.

- A quoi bon vivre à l’écart et se soucier du sort du monde ? Quand bien même seriez-vous au courant de ce qui se profile, quel rôle joueriez-vous hein, petite Hobbite ? Reclus sous vos collines, vous pensez peut-être qu’elles vous protégeront ? Vous serez tous annihiler par l’Ombre.

Il resta là un moment, un sourire mutin soulignant ses lèvres. Ils savaient pertinemment qu’il en avait trop dit mais il savait que l’ignorance de la jeune Hobbite était aussi un atout avec lequel il se délectait. Il aurait pu lui conter la fin du monde imaginée à sa sauce, qu’elle l’aurait cru. Il éclata de rire, d’un rire de petit démon railleur avant de se reculer et d’observer la mine d’Amaranthe. Il jouait cruellement avec elle, comme l’on torture un pauvre petit animal, mais c’était sa manière défensive de se préserver de sa bonté contagieuse. Si elle avait eu le malheur de remarquer que ses paroles avaient pu le percuter, il aurait perdu toute crédibilité.

- Que répondrez-vous à cela ? Resterez-vous inerte et sans réaction, proposant vos bons soins à ce qui viendra vous anéantir ?

Sur ces derniers mots, il s’étendit de son long, tel un serpent, sur l’herbe, sa tête reposant sur une pierre proéminente qui sortait du sol.

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptySam 5 Juil 2014 - 22:06




La douceur est invincible


Je n'avais pas peur. Peut-être parce que j'étais courageuse. Ou idiote. Ou naïve. Sûrement un mélange des trois, un mélange explosif me rendant aussi insouciante qu'une enfant face à un cadeau d'anniversaire. Assise face à Murtagh, je ne cessais de l'observer avec mon regard de biche, interrogatrice, ne faisant aucune attention à l'acerbe de ses propos. J'avais l'habitude qu'on me malmène un peu, et quoi de plus normal ? Je l'avais blessé après tout, et il semblait dans sa nature d'être ironique et acide.

« ▬ Oui, certains hobbits parmi les miens ont vocation à faire autre chose que fumer la pipe à herbes et se remplir la panse. Certaines familles sont même reconnues pour ça, et mon oncle est explorateur. Mais sachez que moi, je ne porte jamais de jugement au premier regard. Oh, il serait hypocrite de dire que je ne juge pas, mais ... Disons que je juge rarement négativement les gens. Je suis quelqu'un de trop optimiste pour voir le côté sombre chez les autres, c'est comme ça.»

Je ponctuais mes paroles d'un haussement d'épaules. Et puis, voir les choses méchantes chez les autres, n'était-ce pas horrible ? Mieux valait voir les choses gentilles, et essayer de les faire devenir bons, non ? Il n'y avait qu'une personne au monde que je haïssais, et c'était ma mère, mais cela, Murtagh n'avait pas besoin de le savoir.

Je gonflais les joues sous sa soudaine parole sur la misogynie, et lui lançais un regard à la fois consterné et amusé.

« ▬ Peut-être pour certaines, oui. Mais je me donne les moyens d'être ce que je veux être. Et ça ne sera pas derrière les fourneaux à faire la cuisine ... Il y a tellement de choses agréables et merveilleuses à découvrir hors d'une maisonnée » fis-je, rêveuse, ayant déjà oublié la raison de ma vexation un instant auparavant.

Néanmoins, lorsque j'osais poser une question qui me turlupinait, Murtagh prit une voix assez désagréable, et je reculais un peu, le visage un peu crispé. Ses paroles faisaient mouche plus que ce que j'aurais désiré et je mis un instant avant de répondre, le regard baissé, ayant soudain l'air plus fragile.

« ▬ L'Ombre ... Il existe des choses du mal, en dehors de ces contrées épargnées par la douleur. Je sais bien que des créatures mauvaises finiront par venir ici, mais ... Mais je ne peux pas laisser faire cela. C'est aussi dans l'optique de découvrir ce à quoi nous pourrions avoir affaire que je veux partir. Et tant pis si je meurs dans cette acte : n'est-ce pas noble que de tenter d'aider son prochain ? Je serais fière de mourir au combat, vous savez ? Je regrette que ma race veuille ainsi vivre à l'écart des autres, car je sais bien que vous avez raison et que cela pourrait nous mener à notre perte ... »

Bizarrement, ces paroles assez funestes détonnaient avec mon regard téméraire et volontaire. Comme si je refusais de me laisser démonter. Jamais je ne me laisserais vaincre, que ce soit par mère, par un hobbit ou une créature du mal. J'inspirais doucement et me calmais, ma respiration reprenant son cours normal.

« ▬ Mais peu importe qui sonne à ma porte : quiconque a besoin d'aide la recevra de ma part. Je trouve cela normal, et parfois, aider un ennemi permets de s'en faire un ami, vous ne croyez pas ?»

J'eus un petit sourire dans sa direction, laissant ma phrase en suspens. A lui de voir ce qu'il voulait voir dans ma phrase, mais je le considérais comme mon ami. Je l'avais aidé, et cela tissait des liens, à mon avis. Qu'il le veuille ou non.

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyLun 14 Juil 2014 - 17:50

La douceur est invincible
- Murtagh était contrarié. Tous ses nombreux efforts pour effacer ce sourire persistant de cette frimousse innocente se soldaient par des échecs. Aucune de ses remarques acerbes ou reproches désobligeantes ne l’avaient atteinte, pas l’ombre d’une déception ne planait sur ses traits tirés par une bonne humeur flagrante. Que devait-il faire, la menacer physiquement ? Elle était encore là, pleine de curiosité et d’attention à son égard et quand bien même Murtagh pouvait donner l’impression d’être exaspéré par sa présence, il n'était pas véritablement convaincu de vouloir voir disparaître son étrange compagne. Ils se trouvaient mutuellement de l’intérêt comme deux animaux d’espèces différentes qui tombaient accidentellement nez à nez. A la description qu’Amarathe donnait du rythme de vie de son peuple, il paraissait bien ennuyant. Murtagh esquissa une expression désabusée. Voilà une communauté à qui la tranquillité et l’isolement étaient précieux. La paix, il ne savait pas ce que c’était. Il avait été conçu ignoblement et avait vu le jour dans un monde peuplé de vices et violences. La mort avait alimenté son existence et avait donné un sens à sa vie. Apprendre à tuer tout être lui avait été inculqué avant de savoir parler. Quoi qu’en y réfléchissant bien, sa courte expérience en compagnie des humains, sans combat, sans effusion de sang, à vivre simplement, fracassant le bois et non plus des crânes, construire et non plus démolir, c’était peut-être ça la paix ? Le Bien avait-il un rapport étroit avec la paix ? Tout ces concepts étaient assez difficiles à comprendre et à discerner pour le semi-orc qui se voyait déjà déchirer par deux natures contraires et envahissantes qui se chamailler la part du lion : Lui.

Soit, elle ne jugeait pas. Pourtant, si elle s’était fiée aux premières impressions inquiétantes et douteuses que pouvait inspirer Murtagh, elle n’aurait fait aucune erreur de jugement, bien au contraire, sa perspicacité n’aurait jamais été aussi pointue. Il s’attarda un instant à la contemplation de cette petite créature qui ne cessait de la surprendre à chacune de ses répliques. Pourtant, il ne pouvait pas croire que cette frêle jeune fille ne puisse ressentir ou éprouver des émotions obscurs, sinistres qui noircissent le cœur comme la haine et le mépris. Pour ces humanoïdes crées par le grand Iluvatar, Murtagh ne concevait pas qu’ils puissent vivre sans épouser à la fois la lumière et les ténèbres. Lui-même étant le fruit d’un croisement diabolique, ressent quelque fois les vibrations discrètes de cette lueur fébrile et vacillante appartenant à sa génitrice. Cette valeureuse jeune fille tout juste sortie de l’enfance, arrachée à sa famille, arrachée à tout ce qui faisait qu’elle était elle, réduite à l’esclavage, jouet préféré de ces immondices qui, après maintes dégradations sexuelles ont fait naître dans ses entrailles une erreur de la nature. Alors qu’il grandissait dans son ventre, il pouvait ressentir cette haine qui déferlait dans les veines de sa mère. La haine. Comme un serpent venu pondre dans son âme qui la fit juge mais qui au final la condamna. Il la sentait se consumer en elle comme un brasier furieux, devenu pantin entre ses griffes immondes. En alimentant tout ce mépris, elle nourrissait par la même occasion l’embryon. Enchaînée, ce sentiment maléfique lui prenait tout ce qui restait d’elle, balayant à jamais l’innocente et fragile jeune fille. Elle était de ces hirondelles à qui l’on avait coupé les deux ailes, agonisante, seule, désespérée et mourante. Cependant, malgré la douleur et la difficulté de l’accouchement qui s’ajoutait à toute ses tristes expériences, elle n’avait pu transférer sa haine sur son nourrisson. Cette vision infâme qui agressait le regard céleste du monde venait de guérir et d’apaiser l’âme infortunée de sa mère. Sa volonté de vivre touchait à sa fin, ses derniers efforts avaient été accordés à donner la vie. Une dernière marque de bonté avant de partir en paix. Sans pour autant atteindre ce niveau extrême, Amaranthe n’avait-elle jamais détesté quelqu’un au point de lui vouloir du mal ? Cette question l’obsédait tellement qu’elle franchit malgré lui le seuil de ses lèvres.

- Avez-vous déjà haït ? Soyez franche, je saurais si vous mentez.

Déclara t-il en dressant un index comme pour la mettre en garde sans pour autant paraître méchant. Un petit rire secoua ses épaules quand la belle Hobbite se défendit quand à sa remarque machiste à propos des femmes dans leur généralité. Il n’avait pas réellement pensé ce qu’il avait dit, il ne s’était même jamais fait la réflexion se contentant simplement de reprendre une phrase qu’il avait dû entendre une fois dans une taverne d’humain. Il avait juste saisi l’occasion d’être une nouvelle fois désobligeant et déplaisant, mais non sans surprise, Amaranthe avait rebondit avec grâce et souplesse, le tout en restant courtoise. Comme chez toute espèce où le conformisme est de rigueur, il existe toujours quelques individus qui s’en démarquent, ce qui les mène souvent à se retrouver seul et incompris du reste du monde. Amaranthe était de ces êtres que la normalité n’intéressait pas. Murtagh percevait très nettement cette fraîcheur qui animait la jeune Hobbite, cette soif d’aventure et d’exploration qui se lisait partout en elle et sur elle. Aussi loin qu’elle se permettait d’aller, elle était équipée comme une aventurière engagée dans un périple redoutable. Son cerveau lui fit la déplaisante farce de lui projeter une vision grotesque de lui et d’Amaranthe, tout deux arpentant les vastes étendus de la Terre du Milieu. Il remua le visage afin de se raisonner.

Ah ! Enfin une réaction. Sa dernière réplique lascérante avait eu son petit effet sur notre éternelle Miss-Bonne-Humeur. Il avait su la pousser dans ses retranchements assez pour qu’à la surface, il puisse y reconnaître comme une once de peur. Intéressant. Ainsi donc elle n’était pas totalement folle ! Parce qu’elle avait raison d’avoir peur. Cependant, quelque chose lui échappait. Pourquoi voulait-elle en apprendre plus ? Pourquoi chercher à voir au-delà de son ciel limpide ? Tout n’est que ténèbre au dehors…D’un geste théâtral, il se désigna.

- Pourtant c’est déjà fait.  Première erreur ! Vous avez déjà laissé le mal marcher ici. Vous m’avez laissé faire, moi, un orc.

Il marqua un temps, histoire de la laisser aller jusqu’au fond de sa pensée entrelaçant ses doigts entre eux.

- Que voilà un beau et charmant discourt ! Les vœux de quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle. Vous parlez de « fierté de mourir pour cet acte ». Vous parlez « d’aider noblement son prochain ». On ne gagne pas les guerres qu'avec simplement des mots mais avec des actes aussi ma chère. Quand la mort drapée de noire foncera sur vous comme un cheval fou au galop, prête à vous faucher sans pitié, alors et seulement à cet instant vous saurez ce que vous valez véritablement. Il leva un premier index. Il y a ce que nous croyons être… Puis un second …et ce que nous sommes réellement, chérie. Vous êtes si ignorante. Il n’y aucune fierté à mourir et encore moins pour quelqu’un. Si vous résonnez ainsi, vous aurez cette fin, à coup sûr. Tant qu’à mourir, autant le faire au nom d’une idée, pour quelque chose auquel on croit et qui survivra à la mort d’un individu. On peut tuer un homme mais pas une idée.

Sur ces dernières paroles, il s’empara d’une pomme et croqua avec générosité la chaire gorgée d’eau et de sucre. Une explosion de saveur enchanta ses papilles gustatives qu’il savoura avec délectation. Il vit un cerf majestueux passer non loin derrière  la jeune fille et d’instinct, rentra sa tête dans ses épaules. L’animal vint s’abreuver à la rivière. Il leva sa main droite indiquant à la jeune femme de ne plus faire de geste brusque et lui parla tout bas.

- Regardez-moi bien, imprimez mon visage dans votre cerveau et tournez-vous doucement, vous aurez une idée de ce que c’est qu’un Cerf. Ca pourrait vous aider par la suite à ne plus confondre.

Comme s’il appréciait ce jeu sadique du chat et de la souris, il mit une nouvelle fois sa bonté et sa patience à rude épreuve en répliquant ironiquement à la brave et généreuse petite Hobbite.

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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyJeu 2 Oct 2014 - 11:00


La douceur est invincible  # avec Murtagh




Si j'avais su, ce matin en me levant, qu'une journée pareille m'attendrait, j'aurai ri au nez de la personne assez stupide pour me raconter de telles inepties. Rencontrer un demi-orc, le blesser, lui offrir de la nourriture, faire connaissance avec lui ? Allons bon, seul mon oncle Cleverald était digne de tout cela. Et pourtant, quand j'observais ce Murtagh, au sombre caractère, mon coeur ratait quelques battements. Il existait des royaumes, au-delà de chez les hobbits. Cleverald avait-il raison ? Sur les elfes, sur les dragons ?

MURTAGH ⏏ « Avez-vous déjà haït ? Soyez franche, je saurais si vous mentez. »
AMARANTHE ⏏ « Oui. Je hais ma mère, de toutes mes forces, et c'est bien la seule personne capable de me faire ressentir une telle colère, une telle émotion négative. Mais je ne veux pas vous mentir. Oui, je hais quelqu'un. »

J'avais baissé les yeux, découverte et fragile. Oui, même moi qui trouvait du positif partout autour de moi, je pouvais haïr quelqu'un de tout mon coeur. C'était une ironie du sort, et si j'avais pu, je me serai enlevé ce fardeau négatif des épaules. Mais les sentiments étaient bel et bien là, et j'eus un soupir, montrant à Murtagh que je préférais ne pas continuer sur cette pente dangereuse. Parler de ma mère ne m'aidait jamais à garder mon calme, à dire vrai. J'avais déposé mon arc à mes pieds, et le savoir là me rassurait. Mais la créature face à elle faisait tout, apparemment, pour la mettre mal à l'aise - et cela commençait à marcher. Ses nerfs se tendaient quand il parlait de lui comme d'un mal qu'il fallait éradiquer.

MURTAGH ⏏ « Pourtant c’est déjà fait. Première erreur ! Vous avez déjà laissé le mal marcher ici. Vous m’avez laissé faire, moi, un orc. Que voilà un beau et charmant discourt ! Les vœux de quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle. Vous parlez de « fierté de mourir pour cet acte ». Vous parlez « d’aider noblement son prochain ». On ne gagne pas les guerres qu'avec simplement des mots mais avec des actes aussi ma chère. Quand la mort drapée de noire foncera sur vous comme un cheval fou au galop, prête à vous faucher sans pitié, alors et seulement à cet instant vous saurez ce que vous valez véritablement. Il y a ce que nous croyons être… Puis un second …et ce que nous sommes réellement, chérie. Vous êtes si ignorante. Il n’y aucune fierté à mourir et encore moins pour quelqu’un. Si vous résonnez ainsi, vous aurez cette fin, à coup sûr. Tant qu’à mourir, autant le faire au nom d’une idée, pour quelque chose auquel on croit et qui survivra à la mort d’un individu. On peut tuer un homme mais pas une idée. »

Je l'observais, médusée, prendre une pomme et croquer dedans à pleine dents, en savourant son goût. J'avais haussé les sourcils, et mes traits expressifs donnaient tout le fond de ma pensée : j'étais totalement perdue. J'avais toujours cru en de tels actes, ceux de bravoure, où l'on meurt pour ses idées, pour ses amis, pour son honneur.

AMARANTHE ⏏ « Peut-être que ce ne sont encore que des mots. Mais je compte bien prouver de quoi je suis capable. Je ne resterai pas toute ma vie dans ce trou de hobbit, Murtagh. »

Pourtant, ses paroles m'avaient heurtée, et je réfléchissais à sa philosophie qui était, somme toute, claire et logique. Ce qu'on pense être, et ce que l'on est. Et si je n'étais pas celle que je croyais ? Murtagh avait planté la graine du doute en moi, et j'eus un soupir, l'esprit confus. Soudain, le semi-orc fit un geste et je m'immobilisais.

MURTAGH ⏏ « Regardez-moi bien, imprimez mon visage dans votre cerveau et tournez-vous doucement, vous aurez une idée de ce que c’est qu’un Cerf. Ca pourrait vous aider par la suite à ne plus confondre. »

Je lançais un regard étonné à la créature face à moi puis, doucement, lentement, je pivotais sur mon séant. Un peu plus loin, un cerf avait levé son museau fin pour nous observer, méfiant. Ses bois prouvaient qu'il était encore jeune. J'en avais déjà vu, bien entendu. Mon visage souriait devant le trait d'esprit de Murtagh, et finalement, le cerf préféra s'enfuir, nous laissant seuls. J'avais des étoiles plein les yeux - je n'avais jamais vu de cerf d'aussi près, la plupart s'enfuyait devant moi, car je n'avais jamais été assez discrète pour les surprendre. Je revins vers Murtagh, un sourire aux lèvres, mes doutes repoussés.

AMARANTHE ⏏ « Merci. Je ferai attention, la prochaine fois, à ne blesser personne. Voulez-vous que je vous accompagne en dehors des terres hobbites, ou souhaitez-vous dormir à la Comté ? »

C'était comme si ce qu'il avait dit sur les origines de son mal n'avait jamais existé. Je ne voulais pas croire que quelqu'un capable de s'émouvoir de la présence d'un cerf était mauvais. Je le voyais comme quelqu'un voulant paraître méchant, capable de cruauté peut-être mais uniquement pour se prouver qu'il n'était pas un homme bon. Il aurait eu déjà mille fois l'occasion de me tuer, et il ne l'avait pas fait. Je souris donc au demi-orc face à moi, toujours aussi amicale et douce.



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MessageSujet: Re: La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔   La douceur est invincible ♔ Ft Murtagh ♥ ♔ EmptyJeu 16 Oct 2014 - 16:44

La douceur est invincible
AMARANTHE ⏏ « Oui. Je hais ma mère, de toutes mes forces, et c'est bien la seule personne capable de me faire ressentir une telle colère, une telle émotion négative. Mais je ne veux pas vous mentir. Oui, je hais quelqu'un. »

Ainsi donc c’était possible. Ce sentiment malveillant et révélateur de notre part d’ombre refoulée existait bel et bien chez notre petite créature à la bonté envahissante. Qui l’aurait crut ? Elle, si souriante, si généreuse et si éclatante de joie dissimulait au fin fond de son fort intérieure une tâche indélébile de haine qui noircissait son âme. Il suffisait de l’éprouver une fois pour passer de l’autre côté du miroir. Aucun cœur n’était intact, Murtagh le savait très bien. Pas même ceux des Ainurs, prétendus saints, et qui pourtant comptèrent le plus vils des déchus ; Melkor. Son propre créateur. La haine était donc un sentiment fondamental chez lui, comme tous les fils de Morgoth. Mais elle, cette Amaranthe. Son peuple était pacifique, reclus sous leurs collines à l’abri des mauvais présages et de l’emprunte du mal. Qu’est-ce qui avait pu la pousser à laisser délibérément ce sentiment pousser la porte secrète de son jardin afin d’y propager son venin ? Murtagh scruta le visage d’Amaranthe, il prit plaisir à le voir se décomposer comme des fleurs que l’on aurait volontairement privées d’eau. Ses traits s’étaient assombris dès lors que le mot « mère » traversa ses lèvres. Alors il s’agissait de sa génitrice. C’était elle la source à laquelle Amaranthe s’était abreuvée de poison pour en contaminer l’essence de son âme. Quelqu’en furent leurs différents, ils s’étaient révélés assez important pour faire naître une émotion vive et virulente chez notre petite hobbit.

Émettant un ricanement désagréable et quelque peu moqueur, Murtagh se redressa tout en jetant le trognon de sa peau un peu plus loin. Son rire cachait bien des choses et le plus souvent des sentiments contraires. Quelque chose l’intriguait chez cette jeune fille, quelque chose qu’il avait du mal à nommer ou même identifier. L’appréciait-il ? Peut-être dans le fond…Il admirait sa volonté à se préserver des ténèbres comme si son sourire était un bouclier qui la tenait éloignée de toute force obscure. Et même s’il connaissait une petite brèche, jamais il ne se laissait envahir, jamais elle ne grandissait. Elle demeurait cette petite fracture éphémère. Amaranthe savait qui elle était et qui elle voulait être, elle. Et lui, qu’était-il ? Que désirait-il être ? Que pouvait-il encore être ? Un assassin boulimique ou un pseudo meurtrier anorexique ? Car si le goût du meurtre l’avait, depuis bien longtemps déjà, écoeuré, il ne se voyait pas non plus défendre la veuve et l’orphelin. Il n’était qu’un vagabond, un chien errant, perdu et jamais trouvé. Murtagh salua la bravoure distinguée de la jeune hobbit en simulant une fausse expression de terreur avant de lui sourire, sincèrement. C’est qu’elle montrait les crocs la petite ! Dans ce cas, inutile de la braquer d’avantage, il ne voudrait pas se retrouver plus amoché…

Le cerf observa encore un instant le duo. Il fit un petit demi tour sur lui-même comme pour vanter la beauté de sa robe aux spectateurs puis d’un bon disparu. Le bel animal s’en retourna vers les profondeurs des bois, là où son repas ne serait point dérangé par des individus bien trop occupés à troubler le calme et la sérénité par leur piaillerie. L’espace d’un instant, quand l’animal s’était montré à eux, le temps lui-même s’étaient comme figé. Chacun de ses mouvements étaient emprunts d’une telle beauté que même la clepsydre retint son sable pour avoir l’insigne honneur de contempler cet enfant de la forêt. Ce spectacle laissa notre orc de marbre, comme si le monde avait continué de tourner pour lui seul tandis que son interlocutrice s’était égarée dans une autre dimension. Bien loin d’avoir la capacité émotionnelle de la jeune hobbit, il lui lança un regard intrigué quand il constata l’hébétude qui siégeait sur les traits de cette dernière. Une chose était certaine, ce n’était certainement pas sa sale face de rat qui lui faisait éprouver une telle allégresse !

Il y avait maintenant un long moment qu’ils étaient là, tout deux, à discutailler et s’il désirait atteindre Bree avant la tombée de la nuit, il ferait mieux de reprendre la route surtout depuis que les rumeurs courent qu’une créature suspecte traînerait dans les environs. Dans ses folles pensées, Murtagh espérait qu’il ne s’agisse pas de lui…Il traînait bien trop souvent dans les parages ces derniers temps à piller à tout va. S’étant suffisamment reposé, il se redressa et ramassa ses affaires. Comme si, jusque là, le comportement de la jeune hobbit ne l’avait pas assez accablé, elle s’engagea à lui proposer – et avec courtoisie par-dessus le marché – de le raccompagner en dehors du territoire de la comté. Main tendu et dans un mouvement de recul, il retint Amaranthe.

- Ce n’est pas nécessaire, je connais la route et je voyage seul. Cela vaut mieux pour moi.

Il insista sur la fin comme pour mettre en évidence la gaucherie de la petite créature aux pieds velus x) Sans même lui dire au revoir – puisque ce n’était pas dans sa coutume – il se détourna d’elle et reprit son chemin en direction de Bree, bredouille.

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