What will we do with the drunken Sailor ? Ft. Selen

Invité

There is no dying without Glory. To Life, the Land, and to the BATTLE.
He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• Leur dernière prise victorieuse avait quelque peu abimé le Crépusculaire. Rien de grave, mais cela nécessité quelques réparations. Un navire marchand, bien plus imposant que le navire pirate avait eu raison de la coque et d’une partie de ses voiles. Cela n’empêcha aucunement l’équipage d’en sortir victorieux. Mais Aaren ordonna immédiatement que l’on rejoigne les côtes les plus proches pour réparer le navire. Quelques trous dans la coque et dans les voiles, deux trois canons abimés et leur bélier détérioré. De quoi passer quelques jours sur terre le temps que tout soit réparé. Le capitaine inspecta tout son navire pour évaluer le coût que cela lui vaudrait. Ça serait une petite fortune qui passerait dans les réparations, mais il lui fallait faire cela s’il ne voulait pas que tout ce qu’il avait accompli ne s’effondre. Aaren profitera même pour faire quelques améliorations.

Après deux jours en mer, ils atteignirent Umbar en fin d’après midi. Son grand port principal permettrait facilement de s’occuper du Crépusculaire. Le capitaine ordonna que tout ce qui se rapportait à la piraterie soit caché et que tout le monde se tienne correctement à l’arrivée au port. Il ne fallait pas éveiller le moindre soupçon sur leur véritable nature. C’est pour cette raison qu’Aaren prit pour pseudonyme Bergeau pour annoncer son bateau à quais. Une fois cela fait, il laissa quelques marins pour veiller sur le Crépusculaire. Il ne tenait pas à ce que ses coffres soient pillés par de simples ouvriers.

Aaren alla chercher Selen en lui sommant de le suivre d’un simple geste de la tête. Ils quittèrent le navire et descendirent à quais. Cela faisait toujours un petit choc de se retrouver sur un sol qui ne tanguait pas. C’en était presque déstabilisant. Il fallait toujours un peu de temps à Aaren pour s’habituer, car souvent il sentait la terre bouger sous ses pieds après avoir passé autant de temps en mer. Le mal de terre. Ça allait passer.

Les deux pirates marchèrent dans les ruelles d’Umbar, évoluant à travers la masse de personnes. Aaren en profita pour détrousser la fortune d’un passant bien peu prudent. Sa bourse clinquante pendait sans protection à sa ceinture. Ses petits mouvements au rythme des pas de l’homme alléchait le capitaine qui la vola discrètement. Autant qu’elle soit en sécurité. Tout en marchant, il regarda ce qu’il y avait à l’intérieur : quelques pièces d’argent et de bronze. Pas grand chose, mais c’était toujours cela de gagner.

Selen et Aaren arrivèrent alors à la taverne qu’ils avaient l’habitude de fréquenter à chaque fois qu’ils mouillaient à Umbar. L’ambiance y était toujours au beau fixe et souvent, c’était les propriétaires de l’établissement qui leur demandaient de quitter les lieux. C’était une chose certaine, les deux pirates quitteraient les lieux au petit matin. En ouvrant la porte, ils purent voir qu’un petit monde s’était déjà installé aux tables et au bar. Certains dansaient joyeusement sur la musique d’un petit groupe de musicien, tandis que d’autres se contentaient de boire. Etait-ce leur premier verre ou continuaient-ils celui de la veille ?

Aaren alla prendre deux chopes de bière pour lui et Selen qui s’était installée à une des tables libres. Elle était un peu à l’écart des autres, au fond de la pièce, assez discret pour ne pas trop attirer l’attention. L’homme prit place auprès de son quartier maître et trinqua avec.

« Puisse cette soirée être inoubliable. A notre retour sur terre. » dit-il en levant sa lourde chope.

Bien sûr, il se doutait bien qu’en sa compagnie, ils risqueraient bien de ne se souvenir de rien le lendemain. Et bien sûr, il était ironique, car il n’avait qu’une envie, c’était de retrouver son navire pour voguer à nouveau sur les océans. Aaren but une longue gorgée de sa bière avant que son attention ne soit reportée vers la femme qui chantait sur la petite scène. Une belle rousse aux formes alléchantes qui laissait échapper sa voix sur toute l’assistance. Les yeux du capitaine ne la quittèrent pas, comme si elle exerçait une emprise sur lui. Ses lèvres rouges invitaient aux plus grandes suavités et désirs. En même temps qu’elle chantonnait, son corps suivait le rythme des instruments et, en se penchant légèrement, son chemisier laissait entrevoir une poitrine généreuse qui invitait à toutes les fougues. Le pirate écoutait attentivement son chant, marquant légèrement le rythme de la tête. Il écoutait à peine ce que lui disait Selen, trop obsédé par cette jeune femme. Il la désirait et n’hésiterait pas à aller la cueillir plus tard dans la soirée.

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O, are you a pirate or a man'o'war ?

Le soleil perdait de sa clarté alors que l’après midi touchait à sa fin. Selen avait passé un long moment à superviser les nettoyages de la frégate afin qu’elle puisse bénéficier de bonnes réparations. Ils avaient mouillés sur une côte d’Umbar, la cité corsaire qui pourrait leur assurer les meilleures réparations concernant la coque et les mats endommagés. Jusqu’à ce qu’Aaren lui fasse signe de le suivre, sans doute pour aller sur terre ainsi qu’ils avaient pour coutume de faire. Elle lui demanda un instant, le temps de se changer et s’empressa dans sa cabine. La pirate laissa son pantalon et ses bottes de pirate pour revêtir quelque chose de plus passe partout pour aller sur terre. Elle enfila une blouse, une longue jupe et un corset pour prétendre être une simple paysanne et ne pas attirer plus l’attention sur elle avec ces signes beaucoup trop distinctifs. Aaren étant un homme il aurait moins de mal à passer inaperçu condition qu’on ne le reconnaisse pas. Elle suivit le capitaine hors de la frégate, se doutant qu’ils allaient passer dans une taverne pour profiter de l’ambiance, de la musique et de l’alcool. Un petit moment convivial qu’il leur arrivait de s’octroyer lorsqu’ils étaient à Umbar, car ici il était plus facile de circuler sans risquer de se faire pointer du doigt. Ils arrivèrent donc dans un endroit qui lui fut tout de suite fort sympathique. Selen détailla les alentours, les personnes présentes afin de vérifier que personne ne serait en mesure de les dénoncer. Le capitaine et son quartier maitre choisirent une table assez en recul afin d’être tranquille et d’avoir une vue d’ensemble sur la salle. Selen le remercia pour la chope qu’il lui offrait et trinqua avec lui.

« Et à notre départ proche ! » Continua t-elle.

La terre avait beau être un endroit nécessaire à toute vie de pirate, parfois ils aimeraient sans doute bien se passer d’aller dans le coin. Très vite leurs regards se perdirent sur l’estrade où se trouvait une chanteuse. Elle avait une jolie voie, il fallait l’admettre, Selen s’était un instant laissée perdre dans ses paroles jusqu’à reporter son attention sur Aaren lorsqu’elle reposa sa chope sur la table.

« Nous devrions tenter d’aller plus haut sur les côtes du Gondor, te souviens tu de la pierre rouge sang que j’ai ramenée ? Et bien j’ai retrouvé la trace de son propriétaire et je le soupçonne d’être un collectionneur de ces trésors…Il donne une réception bientôt, ce serait l’occasion de se faire les poches si ses amis sont tout aussi riches….Tu m’écoutes ? …»

Il n’avait même pas réagi, Selen claqua des doigts pour tenter d’attirer son attention mais il n’y avait rien à faire. Son regard restait scotché sur la chanteuse. Le connaissant, Selen savait exactement à quoi il pensait, sauf que ce n’était absolument pas le moment pour ce genre de choses alors qu’ils allaient devoir trouver un nouveau cap. Selen se mordit les lèvres sous l’énervement, se leva et ne se priva pas de donner un coup dans ses jambes lorsqu’elle lui passa devant pour s’éclipser. Elle ne supportait pas qu’on l’ignore, encore moins pour ces idiotes qui ne savaient rien faire d’autre que pousser la chansonnette pour gagner leur vie. Fainéantes qu’elles étaient, elles se complaisaient dans ce genre de vie naïvement. A cause de femmes comme elles, Selen était souvent victime de sous estime et de propos désobligeants. Elle ne voulait plus voir son propre capitaine se détourner d’elle avec tout ce qu’elle faisait pour lui pour ce genre de spectacle.

Elle se terra dans un coin, observant la chanteuse avec autant de mépris que possible. Mais plus elle la voyait gigoter du derrière sur ses paroles, plus Selen se disait qu’elle pourrait en faire tout autant, voire même mieux. Un sourire malicieux lui vint aux lèvres lorsqu’elle disparu dans un coin de la taverne où les musiciens et différents talents venus se rendre en spectacle déposaient leurs affaires. Ainsi elle réussit à se dégoter quelques foulards, des bijoux. Les danses d’Umbar étaient diverses et variées. Autant elles pouvaient se résoudre à tourner en rond mains dans la main tout simplement, autant lorsque l’influence du désert du Harad venait jusqu’ici, l’ambiance se réchauffait en quelque chose de bien plus mystique. C’est ce genre là qui lui fut enseigné, dans les rues des quartiers reculés de la cité corsaire où les danseuses de rue avaient ce don d’hypnotiser n’importe quelle personne de leurs mouvements détachés et ça lui avait souvent été très pratique pour divertir au Gondor puisqu’elle se faisait parfois passer pour simple danseuse. Ca faisait son effet, lorsqu’elle portait ces robes aux couleurs feu mais avec ça, Aaren n’aurait sans doute plus de raison de détourner son attention lorsqu’elle lui parlerait au profit d’une autre femme.

La jeune femme retira son corset et noua sa blouse sous sa poitrine, dévoilant son ventre et ses deux tatouages d’oiseau au bas de celui-ci avant de nouer à sa taille plusieurs foulards qui offrirait à ses gestes des rendus plus fluides. Ce n’était pas non plus le genre de vêtements traditionnel qu’elle avait pour ce genre de danse mais puisqu’elle portait déjà une longue jupe c’était amplement suffisant pour la rendre crédible. Il lui suffisait de faire tomber le haut de sa blouse sur ses épaules et de se mettre pieds nus pour que l’effet soit immédiat. Selen monta sur l’estrade, réduisant la salle au silence lorsqu’elle demanda aux musiciens de jouer dans le registre des musiques des Harad traditionnels. Visiblement perturbés par cette soudaine vision, ils hochèrent vivement la tête avant de se mettre à jouer.

La pirate se mit au devant de l’estrade, et ne perdit pas de temps pour se mettre à danser. Elle débuta sur des mouvements lents et qui demandaient une parfaite maitrise de chaque partie du haut de son corps. Lascivement, la sirène ondulait sur les différents motifs de la musique lorsque s’esquissa sur ses lèvres un large sourire. Elle n’avait pas l’habitude de mettre en avant sa féminité et se surprenait souvent à aimer cela. De ses épaules jusqu’au bout de ses doigts, ses membres dessinaient des arabesques, des gestes d’ensorceleuse, captivant l’attention de toute personne ici présente. Tandis qu’elle fit quelques pas sur l’estrade, la jeune femme croisa le regard de la chanteuse à qui elle venait de faire de l’ombre en l’espace de quelques instants, un large sourire s’en découla. Lorsque la musique changea de rythme pour devenir un peu plus rapide et moins psychédélique, Selen dévoila d’autres facettes de ces danses aussi chaleureuses et illusoires que le désert. Ses hanches vibraient frénétiquement, les bijoux qu’elle portait clinquèrent a chaque fois, attentive aux tambours et autres percussions qui lui permettaient de donner des couleurs à ses gestes. Sous les quelques applaudissements d’encouragement, la jeune femme entreprit de passer de l’estrade à une table, tournoyant sur elle-même, elle vit les regards levés sur sa silhouette enchanteresse. S’effaçant, elle passa d’une table à une autre, puis une autre jusqu’à arriver vers Aaren. Un large sourire malicieux sur les lèvres Selen s’approcha dangereusement de lui, avec bien plus de charme que lorsqu’elle était sur l’estrade. Elle divertissait son regard au maximum pour s’emparer du sabre du pirate directement de son fourreau et se redressa. C’est de cette manière qu’il l’avait façonnée et dessinée depuis qu’elle était sous sa protection, Selen s’adaptait à tout, elle savait faire bien des choses et avait notamment le pouvoir de faire tourner les têtes. Qu’il assume ce qu’il avait fait d’elle, qu’en la regardant depuis sa place il mesure l’étendue de son influence et de tous ces regards posés sur elle. Jouant de ses talents à l’épée, elle faisait tournoyer le sabre de mouvements souples et jouait sur l’équilibre de celui-ci jusqu’à regagner l’estrade. Sa jupe glissait sur le sol et laissait parfois entrevoir ses chevilles lorsqu’elle tournoyait.

Lorsque la musique cessa, Selen arrêta de danser et salua la salle avant de disparaitre. Elle laissa de côté tous les accessoires qu’elle avait réquisitionné et réarrangea sa tenue avant de retourner vers Aaren. La pirate lui rendit le sabre, en silence, elle reprit place et s’abreuva longuement de sa bière afin d’épancher sa soir.

« C’est bon, tu m’écoutes ? »

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There is no dying without Glory. To Life, the Land, and to the BATTLE.
He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• Depuis les profondeurs des noirceurs de son âme, un désir brulant grandissait en son être à mesure que ses yeux se posaient sur cette chair de femme. En voyant son corps onduler sous ses mouvements, Aaren désirait se noyer dans sa longue chevelure de feu et humer les senteurs de son cou. Sentir sous son corps les tremblements de cette chanteuse à mesure qu’il lui procurait du plaisir. La saisir par ses hanches généreuses et la pénétrer jusqu’à lui arracher des cris de jouissance…

Ces images envahissaient son esprit alors que ses lèvres d’imprégnaient de la douceur de sa bière. Il ne prêtait aucune attention à son quartier maître qui piaillait à côté de lui. Ses yeux n’auraient su se détourner de cette beauté sauvage qui semblait inexorablement l’appeler à la dévorer toute entière. Ce n’est que lorsqu’il entendit d’une oreille distraite la question de Selen qu’il tourna nonchalamment la tête dans sa direction.

« Hein ? Oui, oui je t’écoute… » lui dit-il distraitement avant de reporter à nouveau son attention sur la belle dame.

Bien sûr, il n’avait pas écouté un traitre mot de ce qu’elle avait bien pu lui dire. Ce n’était pas le moment pour lui. Il était là pour se détendre un peu et n’avait pas l’envie d’être déranger pour le moment. Son instinct de reproduction était là bien trop fort. Et quand bien même il avait eu Selen à sa disposition, les nouveaux horizons étaient là bien plus charmeurs. Aaren fut alors dérangé une nouvelle fois dans sa rêverie après que la jeune femme se soit levée en le bousculant. Une grimace d’agacement se lisait sur son visage alors qu’il relevait sa chope vers sa bouche. Elle pouvait bien partir, il s’en foutait. Il serait bientôt en très bonne compagnie…

Mais à sa grande surprise, la chanteuse se tut et une toute autre musique s’installa dans la taverne. Elle n’avait rien à voir avec les chants de cette petite troupe et un tel changement si brusque était étrange. Ses questionnements trouvèrent bientôt leurs réponses quand Aaren vit son quartier maître déguisée en danseuse du ventre apparaître sur le rythme de la musique. Une surprise de taille qui flattait sa vue. Il n’avait pas l’habitude de voir la jeune femme aussi féminine et au summum de sa beauté. De quoi attiser l’envie de tous les hommes qui se trouvaient dans cette pièce. Etrangement, Aaren ne put s’empêcher de poser ses yeux sur ses derniers. En effet, ils la dévoraient tous du regard et le capitaine ne put s’empêcher de se sentir jaloux. Il n’aimait pas partager ce qui lui appartenait. Chaque ondulation de ses hanches nourrissait le désir dans l’entre jambe de ces maudits pirates. Cela agaçait l’homme qui était partagé entre sa possessivité et son envie que lui provoquait Selen. À son grand soulagement, c’est vers lui que s’orientaient toutes ses attentions. La jeune femme ondula jusqu’à lui, lui laissant la liberté de voir ses tatouages et son ventre qu’il n’avait que l’envie de dévorer. Elle se pencha vers lui qui avait le loisir d’observer son décolleté. Un sourire malicieux apparut sur ses lèvres quand il alla loger une de ses mains dans le cou de son quartier maître. Son regard était hypnotique. Il se fit alors voler son épée et fut satisfait de la ruse qu’elle employait à cet instant. Il la vit repartir, sans même lui laisser de reste.

La musique cessa et Selen disparut à la vue de tous. Aaren reprit ses esprits en buvant une longue gorgée de sa bière. La température de son corps était montée après un tel spectacle. Il ne dût pas attendre longtemps avant que la pirate ne le rejoigne et lui rende son sabre qu’il glissa à nouveau dans son fourreau avec tous les sous-entendus terrés dans ses yeux bleus. Il regarda la jeune femme avec un regard que seule elle pouvait connaître. Celui qui voulait dire qu’il était affamé… et ce n’était pas de nourriture. Un rire léger se fit entendre à la question de Selen. Il termina d’une traite sa chope et la reposa bruyamment sur la table.

« Oui. Mais plus tard. J’ai à faire maintenant. » lui répondit-il tout simplement.

Puis il se leva, sans même adresser un quelconque regard à la jeune femme. Il ne voyait que la chanteuse à cet instant, et c’est vers elle qu’il se dirigea la tête haute et le torse bombé. Aaren évolua entre les hommes pour se frayer un chemin jusqu’à cette dernière. Il repéra ses cheveux roux onduler à ses mouvements de tête. Elle était gracieusement appuyée sur le comptoir et il ne se fit pas prier pour aller la rejoindre. Son air surpris satisfaisait l’homme qui commença à lui parler au creux de son oreille. Selen ne pouvait rien entendre de ce qu’il lui disait ; elle ne pouvait qu’observer la jeune chanteuse rire à ce que lui murmurait son capitaine. Il profitait également de cette proximité pour caresser du bout de son index la joue rosée de la rousse. Un large sourire charmeur s’affichait maintenant sur ses lèvres. Son doigt descendit le long de son cou blanc avant de rejoindre son épaule et de faire glisser la manche de sa chemise lui dévoilant l’entièreté de son épaule. Aaren alla y déposer un baiser avant de rejoindre son cou sous les frissons que cela provoquait auprès de la chanteuse.

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O, are you a pirate or a man'o'war ?

Elle avait vu son regard bleuté se confondre en couleurs ardentes lors de sa petite prestation. De là elle lui avait montré et rappelé toutes ces images qui les avaient unis dans la débauche la plus totale. Il ne pourrait pas se débarrasser d’elle tout comme elle ne pourrait se défaire de lui aussi facilement qu’ils le prétendaient. Il suffisait de déceler l’envie latente les prendre au ventre à chaque fois que les contacts se faisaient moins professionnels entre un capitaine et son quartier maitre. Selen avait fait cela pour attirer son attention, avec l’espoir que cela lui fasse oublier la chanteuse rousse et dès qu’elle fut retournée à sa place, c’est avec un large sourire doublé d’un regard affamé qu’elle fut accueillie. Néanmoins il ne semblait pas vouloir la laisser avoir le dernier mot, visiblement obnubilé par sa nouvelle proie et aussitôt qu’il l’eu quitté des yeux, il fut de nouveau attiré par cette femme, non disposé à parler avec elle pour le moment.

C’est avec un regard empli de mépris qu’elle l’observa se lever sans plus de mots et qu’il la laissa de côté pour aller rejoindre la chanteuse. Selen serra les dents, observant cette cruche ricaner bêtement au moindre des avances que lui faisait Aaren. Selen n’aimait pas les femmes, c’était un fait, mais elle supportait encore moins qu’elle soit la cause pour laquelle on l’ignore aussi ouvertement. La pirate descendit le reste de sa choppe avant de la balancer. Elle s’enfonça sur sa place, les yeux rivés sur les deux personnages qui occupaient ses pensées. Elle aurait pu l’ignorer, s’en aller ou même aller elle aussi profiter d’une bonne compagnie. Mais elle ne comptait pas lui faire ce plaisir, surtout après ce genre de provocation.

C’est lorsque les mots semblaient s’allier à des gestes que Selen se sentit submergée d’une vague de colère. Sans doute de la jalousie, elle ne le niait pas mais se foutait royalement de ce que cela pouvait changer le fait qu’elle soit aussi possessive avec lui qu’il pouvait parfois l’être avec elle. Tout ce dont elle était sure, c’est que ce qu’il faisait là bas avec cette poutrône ne lui plaisait pas et qu’elle comptait bien le lui faire savoir.

Selen attrapa la choppe vidée d’Aaren avant de se lever subitement et de la jeter dans sa direction avec brutalité trahissant sa colère. Malheureusement Aaren eu tout juste le temps de l’esquiver, la choppe s’éclata alors malencontreusement contre la tête d’un homme posté derrière lui qui vacilla légèrement sous le choc. Il n’avait pas été assez violent pour l’assommer mais tout juste pour l’énerver tandis qu’il se retourna vers Aaren le regard noir en le croyant responsable. Il jeta violement la table posée devant lui avant de se lever mais sa réaction n’enchanta pas ses quelques voisins ivres qui commencèrent à se chamailler. S’en suivit une réaction en chaine, ainsi que l’on avait l’habitude de voir dans un endroit rempli de gnolus où un malentendu provoquait de nombreuses réactions de colère. Quelqu’un avait vu Selen jeter le premier coup et s’empara des bras de la pirate pour les bloquer dans son dos avant de la plaquer face contre un mur, manifestement avec l’idée en tête de la punir ou d’en profiter pour la ploter. La pirate poussa une plainte de douleur mêlée à de la surprise, entendant les menaces que vociférait l’homme qui l’avait immobilisée que d’une oreille. Elle senti ses mains froides et moites, ce dernier devait sans doute être ivre et il ne lui serait alors pas être difficile de s’en débarrasser à la manière dont on écrase un vulgaire cafard. Il ne lui en fallut alors pas plus pour répliquer, s’écartant subitement du mur pour pousser son agresseur en arrière en l’obligeant à trébucher à cause de la table qui se trouvait derrière. Selen se retourna et lui arracha son sabre dans sa chute. L’homme tomba ensuite au sol, assommé et sans doute parti pour un long sommeil. En relevant les yeux, Selen se rendit compte que les musiciens ne jouaient plus ; la seule mélodie qui avait envahie la salle était les jurons des ivrognes au rythme des chaises s’écrasant contre les murs tandis que les choppes de bières volaient de part et d’autre de la taverne.

Elle avait provoqué une sacré pagaille, elle s’en foutait à vrai dire, elle gardait son sabre fermement dans la main, prête à se défendre si toutefois elle tombait sur la mauvaise personne. Elle retrouva la silhouette d’Aaren dans un coin. Oh ça n’avait pas été difficile, il lui avait suffit de tendre l’oreille aux hurlements de peur d’un goret provenant du gosier de cette stupide chanteuse. Elle arriva à la hauteur de son capitaine après avoir évité une bouteille de rhum arrivant droit dans sa direction. Selen étira un large sourire ironique à l’intention de son capitaine, ne se privant pas de remarques pleines de sous entendues même si ce n’était qu’ironie.

« Ça remue hein ? T’avais tellement faim de corps à corps alors j’ai réalisé tes souhaits ! »

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He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• Le parfum aux milles senteurs fruitées de la chanteuse enivrait les sens de l’homme. Cette douce odeur lui rappelait les forêts d’automnes où les feuilles tombaient au sol, voletant au gré du vent. Aaren percevait parfaitement la douceur des baies et la chaleur réconfortante des écorces humide de la rosée. Tout cela faisait naitre en lui – ou plutôt dans son entrejambe – un immense désir. Il voulait lui faire connaître les vices que personne n’avait osés lui faire auparavant. Aucun homme ne la prendrait aussi vigoureusement qu’il s’apprêtait à faire. Il la désirait absolument et se voyait déjà la soulever et la pénétrer contre le mur de la taverne, à l’abri des regards. Encore quelques baisers, sa main allant caresser discrètement son intimité, et la jeune femme rousse serait prête…

Aaren s’apprêtait alors à la tirer à l’extérieur de la taverne, la sentant aussi chaude que de la braise. Mais lorsqu’il releva la tête de son cou, c’est une pinte de bière qu’il vit foncer droit sur lui. Il eut juste le temps de se baisser et de réaliser ce qu’il se passait. Mais lorsqu’il se releva, un immense gaillard se tenait devant lui, le regard noir de rage. Le pirate n’eut pas le temps de réagir que ce dernier le frappa d’un coup de poing en plein visage. Sous l’effet de sa force, Aaren perdit l’équilibre et roula en arrière. Mais qu’à cela ne tienne, il se releva rapidement et fonça droit sur son agresseur et le plaqua au sol. Il lui asséna plusieurs coups de poing dans son visage jusqu’à ce qu’il perde connaissance. La rage le tenait, surtout qu’il n’avait rien fait pour une fois ! Il se releva alors, empli d’une nouvelle énergie. Il avait totalement oublié la chanteuse, trop occupé à constater que c’était la pagaille dans la taverne. Un brouhaha sans nom s’éparpillait dans toute la pièce alors que cela avait démarré par un simple malentendu. Classique. Pour le plus grand plaisir d’Aaren qui fonça dans le tas, frappant au hasard le premier qui passait devant lui. Mais alors qu’il achevait un jeune moussaillon un peu trop sûr de lui, un homme l’attrapa par derrière et le força à reculer. Chose voulue, le capitaine du Crépusculaire recula rapidement jusqu’à se propulser contre le mur. Son assaillant fut assommé sous l’effet du choc.

Il était temps pour lui de sortir son épée. Un autre arrivait déjà avec la sienne, prêt à le tuer. Mais il n’allait pas lui donner se plaisir. Les coups défilaient en des bruits stridents de métal. Les deux combattants pouvaient difficilement évoluer à cause du monde autour d’eux et le sol jonché de débris de verre et de bois. Virevoltant, Aaren sauta sur le bar de la taverne afin de tenir à distance son ennemi. Une bouteille trainait encore sur le meuble. Une aubaine pour l’homme qui l’éjecta d’un coup de pied dans le visage de ce dernier. Elle explosa au sommet de son crâne, l’ouvrant en une balafre profonde et pissant déjà le sang. Débarrassé, Aaren tenta de traverser le bar en évitant tous les projectiles qui volaient. Il atteignit enfin le coin de la pièce. C’est alors qu’on tira sur le bas de son pantalon. C’était la chanteuse qui se tenait cachée derrière un barrel. La pauvre hurlait et tremblait de terreur. De quoi refroidir le capitaine qui, dans un geste de la main, lui fit comprendre qu’il s’en foutait d’elle désormais. C’est alors qu’un autre arriva pour le défier ce qui fit crier atrocement la jeune femme rousse. Elle avait beau avoir une belle voix quand elle chantait, c’était tout autre quand elle hurlait. Vraiment, cette dernière lui cassait les pieds. Tous sabres dehors, ils échangèrent quelques coups. L’homme tenta de le prendre en traitre en lui lançant de la bière sur lui, mais son attention était inaltérable. Aaren profita qu’il ait sa deuxième main prise pour s’approcher de lui et l’assommer avec le pommeau de son sabre. Il avait dû lui casser le nez.

Une voix le fit retourner et frapper de son épée. Heureusement que la personne avait des réflexe en croisant le sabre avec lui, sinon il l’aurait embrochée. C’était Selen qui se tenait près de lui, un large sourire sur ses lèvres. Il aurait dû se douter qu’elle y était pour quelque chose. Mais il n’avait pas le temps de lui hurler dessus, car il était trop occupé et repartit au combat. Alors que les hommes tombaient un à un comme des mouches, Aaren semblait infatigable. Armé de son sabre, il filait d’ennemi en ennemi près à les mettre au joug. Mais quand il voulut reprendre son souffle, se doutant qu’il n’y avait plus grand monde de conscient dans la taverne, il se retrouva nez à nez avec le patron qui le dépassait d’au moins deux têtes. Ce dernier avait l’habitude de le voir en son lieu pour boire, mais également pour y foutre la pagaille. Alors il n’hésita pas à l’attraper par les épaules et lui foutre un coup de tête sur son arcade qui se mit à saigner. Quel traitre ! Ni une ni deux, il flanqua à la porte Aaren. Ce dernier fut propulsé à l’extérieur et atterrit sur le dos, ce qui souleva un nuage de poussière. L’homme se mit à toussoter à cause du sable qu’il venait méchamment de manger. Relevant sa tête, il regarda son corps pour savoir si tout allait bien et si tout était toujours à sa place. Ah ça ! Selen allait le payer.

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Le vacarme d’ici aurait pu effrayer les dieux, et plus ça se tapait dessus, plus on entendait les ivrognes proliférer insultes et menaces. La situation n’aurait rien de très amusant et pourtant Selen n’avait jamais pu s’empêcher de trouver ça drôle comment un simple mal entendu pouvait créer un tel chaos. Les chopes volaient, s’écrasant contre les murs et arrosaient ceux qui avaient le malheur de se trouver au passage. La jeune femme avait fini par rejoindre Aaren, un large sourire empli d’ironie étirant ses commissures. Elle savait que malgré sa boutade il n’appréciait pas, elle n’avait qu’à observer ses yeux la mépriser sévèrement pour ce qu’elle avait fait. Inutile de nier les faits, elle assumait totalement et aurait été lâche en accusant quelqu’un d’autre alors que son premier but était justement de le provoquer, quelque soit les conséquences et ce qu’il en penserait. Disons que c’était plutôt réussi, même si ce dernier n’avait pas eu le temps de lui dire quoi que ce soit alors qu’il repartait au combat.

C’était moins dangereux que lorsqu’ils abordaient des navires ennemis, toutefois l’alcool inspirait bien des fourberies et ainsi, Selen ne diminuait pas d’attention. La guenille paysanne qui lui servait de robe la gênait pour se battre et puisqu’elle ne portait pas ses vêtements masculins en dessous, elle ne pouvait pas se permettre toutes les pirouettes qu’elle avait l’habitude de faire. Ca ne l’empêchait pas d’être toujours aussi agile et efficace, Selen balayait quiconque entravait son chemin, assommant ses assaillants les plus entreprenants tandis qu’elle demeurait aux côtés de son capitaine. Elle croisa le fer avec l’un d’entre eux, qui fut surpris de la voir riposter. Eh non si ele a pris une épée ce n’est pas comme un simple accessoire. Selen trouva une faille dans son attaque et l’envoya s’écraser sur deux autres hommes qui venaient dans leur direction. La jeune femme étouffa un rire moqueur sous leurs regards haineux. Ils se jetèrent sur elle, la jeune femme se baissa pour éviter l’étreinte de celui-ci qui alla s’écraser lamentablement sur une banquette. Elle tournoya sur elle-même en se relevant, assénant une vive entaille dans le bras du second et enchaina d’un violement coup de pied dans les bourses du dernier qui hurla à la mort. Selen haussa un sourcil avant que le second homme ne revienne de plus belle malgré la profonde blessure qu’elle lui avait faite. Puisqu’elle n’était pas en position d’attaque, elle se contenta de se décaler au dernier moment, mettant son pied pour entraver sa route. Il se prit le pied dans sa jambe et s’écrasa contre un autre homme qui s’occupa de lui faire sa fête.

Le silence revint peu à peu, alors qu’il n’y avait plus grand monde à frapper. Selen se retourna en remarquant qu’elle avait perdu Aaren de vue dans ce bordel. Elle ne regardait pas par terre, un homme tel que lui n’aurait pas pu se faire vaincre aussi pitoyablement. La pirate fit quelques pas, vit la chanteuse rousse terrée dans un coin et étira un large sourire satisfait. Voilà pourquoi elle n’aimait pas les femmes, à cause de comportements aussi couards, les hommes avaient cette sale tendance à la sous-estimer. Grand bien lui fasse à cette demoiselle, Selen détourna bien vite son attention jusqu’à entrevoir Aaren trainé de force par le gérant du bar. Oh ça allait chauffer pour elle, et certainement pas qu’un peu avec ça. Tant pis, de toute manière elle n’aurait pas voulu que les choses finissent autrement. Fort heureusement le propriétaire n’avait pas encore vu Selen, autrement il lui aurait réservé le même sort. Elle sorti de cette pagaille sans perde de temps, se dirigeant vers la sortie. Elle dû enjamber les corps inconscients allongés et empilés ici et là jusqu’à arriver sur le seuil de la taverne. Sans surprise, la pirate vit Aaren étalé par terre, au même schéma que les victimes qu’il avait faites alors qu’on l’avait sans doute balancé pour qu’il n’y revienne plus. La jeune femme s’appuya sur un côté, croisant les bras jusqu’à ce qu’il montre un signe de vie et se mette à tousser la poussière qui lui était rentrée dans les poumons. Les lumières de l’intérieur entourant sa silhouette, elle ne disait mot. C’est lorsqu’il remarqua sa présence, non sans reproches débordants que Selen prit appui sur ses bras avant de s’asseoir sur un gros tonneau. Epoussetant sa robe, elle observa son capitaine reprendre ses esprits et attendait sagement qu’il finisse par lui hurler dessus ; c’était légitime, elle aurait fait la même chose et le connaissait suffisamment bien pour savoir ce qu’il allait dire. Son visage était pourtant impassible, elle l’observait simplement sans en penser moins. Il l’avait provoquée, elle avait répondu, on pouvait dès lors dire qu’ils étaient quittes. Dans le fond elle éprouvait une certaine satisfaction, oh ça la faisait rire mais elle ne prenait pas le risque de le montrer ou sa colère en serait bien plus grande. Il allait sans doute bouder pendant quelques heures avant qu’elle ne finisse par arranger les choses tout à sa manière. Selen haussa les épaules, un air faussement désolé sur le visage et ne souhaitait a priori pas l’aider à se relever. Il n’en avait pas besoin ; il n’était pas en sale état et bien assez solide pour supporter. De toute façon il aurait sans doute rejeté son aide, alors à quoi bon ? Néanmoins elle leva les yeux au ciel descendit de son perchoir pour aller l’aider à se relever en lui prêtant sa main afin qu’il ne glisse pas et tira de toutes ses forces dessus pour l’aider à se remettre sur ses pieds. Selen croisa son regard, ce même masque figé et ne laissait rien transparaitre. Elle devinait maintenant qu’ils allaient retourner à la frégate, elle serait bien assez maudite pour ce soir et c’était tant mieux, car Selen n’avait pas envie de trainer.

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He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• La porte s’ouvrit en fracas et Aaren fut jeté comme on jette un sac de pomme de terre. Son dos percuta le sol sablonneux, projetant ainsi un nuage de poussière. Sa fierté avait pris un sacré coup ! Dire que l’instant d’avant il était aussi fier qu’un taureau, prêt à chevaucher une femme, et il était là maintenant… aussi bas que terre. Il rouvrit les yeux et toussota à cause du sable qui s’était infiltré dans ses poumons. Vraiment Selen allait lui payer ça ! D’ailleurs quand le nuage s’atténua, il la vit, nonchalante, sur un tonneau. C’est à contre cœur qu’il accepta son aide pour se relever. Il épousseta son manteau et ses pantalons avant de poser ses yeux glacés de rage sur la jeune femme. Elle s’attendait certainement à ce qu’il lui hurle dessus, mais il savait très bien que cela ne lui ferait ni chaud ni froid. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle était fière d’avoir humilier son capitaine. C’est avec la plus grande des rancœurs et le plus grand dégoût qu’il lui offrit un large sourire avant de tourner les talons et de marcher d’un pas pressé. Ses jambes fouettaient l’air à une telle vitesse qu’il regardait à peine devant lui. Sa tête était rentrée dans ses épaules, tellement il était énervé. Aaren ne regarda même pas si Selen le suivait, il s’en foutait comme de son premier meurtre.

Il bouscula plusieurs personnes sur son chemin. Ses épaules étaient solides comme un rocher et ne pliait pas devant des importuns. Aaren arriva rapidement à la frégate qui les attendait sagement alors que des ouvriers s’affairaient déjà à la réparation du Crépusculaire. Un mendiant se trouvait au bout de la jetée. Ce dernier osa poser un regard sur le pirate, lui tendant une main vers lui.

« Vous n’auriez pas une p'tite pièce pour quelqu’un qui a faim, mon brave seigneur ? » lui dit-il d’une voix misérable.

Le capitaine s’arrêta net, laissant échapper un soupire d’agacement. Il tourna la tête vers le souillon lui offrant les flammes de l’enfer brillant au fond de ses yeux.

« Pas pour les chiens comme toi ! » hurla-t-il en se précipitant vers lui.

Aaren poussa le malheureux qui tomba à l’eau. D’un regard n’exprimant aucun sentiments, aussi froid que les glaces polaires, il observa la course qui s’échoua en un remous d’écume. Puis il monta la rambarde qui menait sur le pont comme si rien ne s’était passé. C’est directement à sa cabine que l’homme se précipita, claquant la porte derrière lui. Le premier réflexe qui lui vint fut d’attraper une bouteille de rhum et de la boire directement au goulot. Lorsqu’il voulut s’asseoir sur son fauteuil, Aaren passa devant un miroir et remarqua la blessure qu’il avait à l’arcade. Rien de bien grave, mais cela méritait d’être soigné au moins. Cela attisait d’autant plus son agacement. Il s’installa devant sa toilette, prostré, la bouteille sur le bord et nettoya son visage. Son buste s’avança plus en avant pour s’approcher du miroir. Une grimace se dessina sur son visage alors qu’il tentait de voir la profondeur de la blessure. Des jurons s’échappèrent de sa bouche quand il chercha l’eau-de-vie qu’il gardait dans ce meuble. Cet alcool – pur – était exclusivement réservé à l’usage de désinfectant pour les plaies. Quand il eut atteint le flacon, Aaren ne put s’empêcher d’en boire une gorgée. Son nez se fronça à cause de la force de cet alcool. C’était bien plus fort que le whiskey, mais ce n’était que la première gorgée qui était la plus difficile à boire. Il sentit une chaleur lui bruler le gosier jusqu’à son estomac, mais qu’est-ce que ça faisait du bien. Sa colère semblait s’évaporer à mesure que l’alcool s’insinuait dans son corps. Bien sûr, elle semblait seulement ! Puis il imbiba un tissu blanc de ce liquide et se regarda dans le miroir, comme pour se trouver du courage. D’un coup, il le plaqua sur son front et un soupir de douleur s’échappa de ses lèvres. Ça lui brulait, mais c’était nécessaire.

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Le sourire médisant qu’il lui offrit l’avait surprise, elle l’avait suivit du regard alors sans rien ajouter de plus, les lèvres closes à toute remarque. D’ordinaire il lui aurait hurlé dessus, mais il savait sans doute qu’elle ne regrettait pas d’avoir provoqué le désordre dans la taverne. Aussi têtu l’un que le l’autre, lorsque leur regards se détachèrent, Selen continua d’observer son capitaine qui s’éloignait, sans doute dans le but de regagner la frégate. La pirate leva les yeux au ciel, soupirant, sans doute agacée par son manque de réaction et surtout e fait qu’il lui en veuille pour si peu. De toute manière ils avaient l’habitude de se chamailler, s’il l’avait façonnée à son image, forcément certains défauts qu’on n’aime pas chez les autres mais qu’on a provoquait une césure. Soupirant doucement, la jeune femme laissa toute cette histoire dans son dos alors qu’elle entamait ses premiers pas à moyenne distance d’Aaren.

Les rues étaient remplies d’ivrognes, de femmes de petite vertu qui profitaient allègrement de l’alcool comme si la nuit leur apportait l’occasion d’être d’autres personnes. Au jour levé, le voile sombre emporterait leurs méfaits et leurs péchés. Ainsi cela avait toujours été ; il n’y avait bien que les pirates qui n’avaient pas besoin d’attendre le crépuscule pour se cacher du regard des dieux. Elle avançait toujours derrière Aaren qui rejeta sa colère sur un mendiant en le poussant dans l’eau et donna à son quartier maitre une nouvelle raison de rouler des yeux tout en soupirant. La colère le poussait à se faire remarquer, une nouvelle fois. Elle ne fit pas en sorte de lessiver ses bavures et poursuivit son chemin jusqu’à regagner le Crépusculaire. La jeune femme le vit dès lors s’enfermer dans sa cabine ; qu’il en soit ainsi, elle regagnait également sa propre cabine sans demander son reste – pour le moment. Isolée, Selen en profita pour se décrasser, retirer le sang qui avait tâché sa peau et changea ses vêtements. Elle ne supportait pas l’odeur du sang séché sur son épiderme mélangé à celui du rhum et de la bière par les éclaboussures. Rien de tel pour dénaturer l’alcool… Puisqu’elle ne sortirait plus elle opta pour une tenue plus confortable avec une simple blouse et un pantalon. La frégate était calme, la plupart des moussaillons étaient déjà en train de ronfler dans la cale. Le navire tanguait doucement, bercée par les flots s’écrasant sur la côte et le port. Une nuit paisible qui leur permettrait de reprendre le large dans de bonnes conditions, à moins que le capitaine n’en décide autrement et qu’il passerait sa nuit à maudire son quartier maitre à cause des événements ayant eu lieu à la taverne. Rancunier comme il pouvait souvent l’être ce fait là ne l’étonnerait pas et l’incita alors à prendre une décision.

Selen arrangea donc ses cheveux qui s’étaient emmêlés et se dirigea jusque vers la cabine d’Aaren. Elle toqua à la porte de sa cabine pour prévenir de son entrée et y pénétra sans avoir entendu l’autorisation, s’attendant a priori à ce qu’il ne veuille pas la voir après ce qu’il s’était passé. Elle referma derrière elle, un fin sourire sur les lèvres lorsqu’elle le vit assis devant un miroir en train de soigner sa plaie. Oh il n’avait rien de réellement grave, il avait connu bien pire comme blessure et ses cicatrices pouvaient en témoigner. La jeune femme s’approcha du capitaine, l’observa un court instant en le regardant au travers du miroir avant de glisser ses mains sur les épaules du capitaine. Elle fit quelques pressions sur ses cervicales, massant doucement dans un réflexe qui lui permettrait aussi de se détendre ; du moins c’est ce qu’elle espérait. Elle lui adressa un sourire avant de tirer une moue innocente que l’on ne lui voyait jamais se dépeindre sur son visage aux traits pourtant si angéliques.

« C’est troublant de voir une personne se nourrissant de désordres et de conflits faire la tronche après un tel bordel. »

La pirate se pencha vers son capitaine, préférant croiser son véritable regard plutôt que par l’intermédiaire d’un miroir. Au vu du mépris latent transperçant ses yeux bleutés, elle devait qu’il ne serait pas chose aisée pour elle avant qu’il ne décide de passer outre. Elle avait su combler la frustration d’être ignorée en coupant son élan de séduction envers cette femme rousse, mais ils étaient encore loin d’être quittes.

« Tu m’en veux parce que tu t’es fait jeter ? Mais je n’y suis pour rien, tu n’as pas besoin de moi pour te faire des ennemis Aaren. » Fit elle dans un sourire.

C’était la vérité, quand bien même le contraire serait honteux pour un pirate d’une renommée telle que celle qu’il avait. Tout comme se faire balancer hors d’une taverne était chose coutume dans leur communauté, un verre de trop, un gaillard trop costaud et c’est dans la boue que l’on fini. Selen relâcha ses épaules et alla s’appuyer sur le meuble, aux côtés de son capitaine afin d’avoir une vision plus faciale de l’homme.

« En revanche si ça concerne cette femme, je reconnais avoir contribué.»

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Puis son regard glacial et n’exprimant aucun sentiment si ce n’est la colère croisèrent celui de Selen. Ses muscles se contractèrent, se retenant de ne pas lui bondir dessus. Ses lèvres restèrent closes en un rictus tiré vers le bas, tremblantes de rage. Le comportement impétueux et provocateur de la jeune femme n’arrangeait rien à son cas. Plus elle parlait et plus il se rabaissait sur son siège comme pour contenir le feu brulant en lui. Mais c’était trop. Sa dernière phrase eut tôt fait d’anéantir tous ses remparts. Ses deux mains frappèrent le meuble pour se donner l’impulsion, puis Aaren se leva. Le siège tomba derrière lui en un grand fracas. Aussi rapide que le vent, il gifla le visage de Selen du revers de sa main sans prendre la peine de retenir sa force. Le contact avec sa peau laissa échapper un claquement sinistre. Alors qu’elle reprenait ses esprits, le capitaine gardait toujours son regard enragé sur elle.

« Pauvre idiote ! » hurla-t-il. « À cause de tes bêtises, on s’est fait remarquer dans la taverne. Ça ne serait jamais arrivé si tu n’étais pas aussi jalouse ! Je l’aurais amenée à l’extérieur et je l’aurais baisée contre le mur de la taverne. Son dos appuyé au mur et ses jambes autour de mes hanches. Je l’aurais pénétrée jusqu’au fond jusqu’à ce qu’elle demande grâce. Elle aurait joui comme jamais elle ne l’avait fait auparavant. Après cela elle n’aurait plus su marcher… »

Son ton était empli de haine envers elle. Il cherchait à la provoquer comme elle l’avait fait pour lui. Aaren savait que son quartier maître ne supportait pas les autres femmes, alors lui parler de ce qu’il avait voulu réserver à cette chanteuse n’allait certainement pas l’enchanter. Mais il s’en foutait totalement. Il était tellement énervé contre elle pour avoir été humilié de la sorte en se faisant jeter hors de cette taverne. Puis, il se calma et afficha un sourire des plus provocateur.

« Tu n’étais pas aussi jalouse quand tu étais Soren ! »

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La gifle qu’il lui asséna claqua contre sa peau dans un bruit sonore résonnant contre le bois de la cabine en chœur à la plainte qu’elle avait émise. La douleur se fit rapidement vive, chauffant son épiderme marqué d’une marque rouge qu’elle tenta d’apaiser en posant machinalement sa main contre celle-ci. Selen avait perdu l’équilibre sous la violence. Oh elle était habituée à recevoir des coups, mais venant d’Aaren cela lui faisait aussi mal physiquement que psychologiquement. Il avait toujours été sa principale référence, un véritable guide et toutes ses bases semblaient se fissurer lorsqu’il portait la main sur elle dans ces élans de colère. La déception, l’énervement, si Selen aimait à priori inspirer ce genre de ressentiments, lorsqu’il s’agissait d’Aaren, c’était bien plus sérieux. Selen se redressa assez vite, ayant posé la main sur un meuble pour éviter de perdre pied. Selen observa Aaren dont la rage envers elle semblait lui transpercer son corps de toute part. Elle qui aimait le voir énervé, lorsqu’il s’agissait d’elle, le sentiment qui s’en découlait était différent. Selen n’avait pas peur d’Aaren, même si elle savait que c’était là une belle erreur. En vérité il l’impressionnait, mais elle ne montrait pas le moindre signe de soumission et ne détourna pas le regard, n’affichant pas la moindre expression lorsqu’il la traita d’idiote et lorsqu’il lui fit un court et intense résumé de ce qu’il avait voulu faire de cette rousse dans la taverne.

Selen ne sourcilla pas, il cherchait à la faire flancher même si elle brûlait d’agacement au fond d’elle-même lorsqu’il l’accusait de jalousie. La possession qu’elle ressentait envers lui en était sans nul doute, autrement elle se serait contentée de le laisser faire ses petites affaires sans demander son reste. Mais il avait eu la mauvaise idée de l’ignorer, de la mettre en second plan et cette raison là lui semblait bien plus explicable pour ne pas perdre la face avec lui. Oh non, elle ne rentrerait pas dans son jeu, elle ne lui ferait certainement pas ce plaisir. Aussitôt qu’il enchainait sur ses prouesses d’amant dont elle savait mieux que quiconque Elle se tenait droite, un sourire naissant petit à petit sur ses lèvres alors que la douleur dans sa joue semblait devenir secondaire. Jusqu’à ce que ses derniers propos l’évincent complètement. En évoquant ce qu’elle avait été, à regret, remettant en question tout son parcours jusque là, il allait beaucoup trop loin. Que ce soit une question de jalousie ou pas, regretter Soren était regretter ce qu’elle était désormais.

Selen serra les dents, ne pouvant plus retenir l'animosité qu’elle avait envers lui à ce moment là. A ses derniers mots elle avait totalement halluciné après tous les services qu’elle lui rendait avoir aussi peu de considération était quand même frustrant. La pirate posa brutalement sur les épaules d’Aaren, le bousculant sèchement. Il vacilla en arrière, percutant la chaise et trébucha en loupant la prise lorsqu’il avait cherché à s’accrocher pour ne pas tomber. Mais le capitaine s’étala de tout son long sur le dos, retombant lourdement sur le bois tandis qu’ Selen en profita pour se baisser vers lui. Aaren n’en avait pas fait assez pour l’énerver complètement présentement, parce qu’elle savait qu’il la provoquait, ainsi qu’il le faisait toujours. Il était bien le seul à savoir comment titiller ses nerfs de cette manière. Il savait aussi qu’elle devait se maitriser parce qu’il restait son supérieur parce qu’en temps normal, Selen ne se contentait pas de maigres bousculades - provocations ou pas. Quoi qu’il en soit la pirate empoigna les poignets du pirate avec force pour le dissuader de bouger. Ses yeux transperçant ceux de son mentor, Selen étira un vif sourire empli d’hypocrisie alors qu’elle s’asseyait sur les hanches du pirate, répondant à sa provocation tout aussi futilement qu’il l’avait fait.

« Quelle ironie ! Toi pour qui il est plaisant de me tirer par les cuisses quand t’as envie de me sauter ! »

En étant restée sous l’identité de Soren il n’y avait pas que cela dont il aurait été privé d’ailleurs. Ces pensées là en entrainaient forcément d’autres même s’il n’en était pas question à ce moment là. Car retrouver ce qu’elle était réellement avait pu contribuer à son développement et pour son assurance personnelle, elle était bien moins effrayée de faire certaines choses en ayant parfaite confiance en elle. D’ailleurs Selen continua en soulignant ces faits là, légitimant sa colère contre lui. Elle relâcha ses poignets et se redressa sans pour autant effacer de large sourire qu’elle avait sous les lèvres dissimulant tant bien que mal le fait qu’elle lui en avait voulu dans la taverne.

« Il n’y aurait pas que ça que tu perdrais cela dit Aaren. Soren n’existe plus et t’en as bien profité!»

Elle était ce qu’il avait décidé de faire d’elle, ainsi être ignorée comme un vulgaire buvard pour une idiote pareille avait été tout simplement insupportable à ses yeux.

« Tu peux continuer à m’en vouloir, je le referais si tu m’ignores encore. » Fit elle en étouffant un rire moqueur.

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Un sourire mesquin et empli de provocation se dessina sur ses lèvres après qu’il eut fini de cracher son venin. Le capitaine n’avait pas mâché ses mots sur ses dernières paroles. Oui, Soren n’était plus là. Mais il ne pouvait refreiner son esprit de se demander ce qu’il en aurait été si elle était toujours sous cette apparence masculine. Il avait désapprouvé au fond de lui ce changement, car cela aurait chamboulé énormément de choses. De plus, c’était à l’époque où il venait d’accéder au rang de capitaine. De quoi lui faire perdre la face devant l’équipage suffisamment superstitieux pour croire qu’une femme à bord portait malheur. Et se faire diriger par une femelle ne serait pas passé auprès de tout le monde. Mais il connaissait les capacités de Selen et avait choisi de lui faire confiance. Cependant quand il se retrouve dans ce genre de situation où il se fait humilier de la sorte, Aaren se met presque à regretter l’ancien jeune homme. Après tout, Soren aurait fermé sa gueule dans ce genre de situation. Et quand bien même Selen lui sert souvent d’épanchement de sentiments, certains comportements ne peuvent être tolérés.

Il la regardait droit dans les yeux, sa respiration se calmant peu à peu sans que toutefois sa colère ne se tarisse. Son sourire sadique était toujours sur ses lèvres, narguant la jeune femme. Il s’attendait à cet instant à ce qu’elle quitte la pièce – cela aurait été plus sage. Mais il fut surpris par sa réaction. Selen le poussa subitement. Pris par l’élan, ses pieds se prirent alors dans la chaise. Aaren tenta vainement de se rattraper au meuble mais tomba lourdement sur le sol – la bouteille d’eau de vie qu’il tenait trouva alors un sort funeste en allant s’écraser sur le parquet pour éclater en mille morceaux laissant échapper une odeur forte. Le temps qu’il reprenne ses esprits et comprenne ce qu’il venait de lui arriver, Selen était déjà à cheval sur ses hanches. Son regard n’avait pas hésité à plonger dans celui glaciale du capitaine. Quelle provocation ! Chacun des mots qu’elle prononçait était une insulte pour l’homme. De quel droit osait-elle le traiter de la sorte ? Elle oubliait qu’il était son capitaine et qu’elle lui devait le respect. S’il le pouvait en cet instant, il lui arracherait la langue pour la clouer sur son front. La rage montait de plus en plus en lui. Il voulait la faire taire.

Mais dans ce qu’elle disait il y avait du juste ; Aaren s’en servait souvent. Et il avait bien l’intention de ne pas la contredire cette fois. Quand elle eut enfin terminé son discours larmoyant qu’il n’écouta qu’à demi-oreille, il en eut assez et décida qu’il était temps pour elle de se la fermer. S’il n’avait pas pu assouvir ses désirs avec la chanteuse et bien il y avait toujours Selen, après tout, elle n’avait pas tort sur ce point. Aaren attrapa subitement les épaules de Selen et la fit basculer de côté. Cette fois-ci c’était lui qui se retrouvait à califourchon sur ses hanches. Un nouveau sourire provocateur, et sa main alla s’emparer de la mâchoire de la jeune femme. Aaren alla déposer alors un baiser sur les lèvres de la jeune femme, enfonçant sa langue sans aucun remords. Tout ce qu’il voulait c’était la mettre hors d’elle. Cet acte ne témoignait aucun signe d’affection dans leur recherche de plaisir corporel. Ce baiser avait un goût amer aussi écœurant qu’un poison. Mais Selen n’allait pas se débarrasser aussi facilement du pirate.

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La conversation montait en décibels, entre provocations et autres piques cinglantes, Aaren et Selen menaient d’abord un combat de propos où tout était absolument tout permis. Il n’y avait bien que les pirates pour tenir ce genre de discours sans le moindre tabou, il n’était pas question de faire dans la dentelle lorsqu’il s’agissait de blesser quelqu’un et Selen en avait fait tout autant. Elle ne regrettait pas le moindre de ses mots malgré que ces derniers étaient plus prononcés sur pulsions qu’entièrement réfléchis. Souvent il le lui reprochait et ce soir là, il était tout à fait possible que cela lui fasse une nouvelle fois défaut. Cependant elle avait été relativement légère, ne faisant que révéler une vérité qu’il ne pourrait nier. Si Soren lui était plus maniable, Selen lui était tout autant plaisante, il n’y avait qu’à savoir qu’il l’avait dévergondée que très peu de temps après avoir retrouvé son identité de femme et ce soir là ainsi que les autres, elle était persuadée qu’il n’aurait pas apprécié qu’on les lui retire. Même dans ces moments là, elle avait toujours fait en sorte de se montrer à la hauteur de ses exigences jusqu’à ce qu’elle finisse par s’émanciper. S’il pensait pouvoir la tenir en laisse toute sa vie, il se mettait le doigt dans l’œil.

Alors sur ces mots là, Aaren n’avait rien dit, il avait sans doute écouté que la moité de ce qu’elle avait dit et avait gardé précieusement sa parole en l’échange de gestes. Très vite elle se retrouva bloquée entre lui et le sol, Selen tenta d’abord de se débattre avant qu’il n’entreprenne de l’embrasser. Le baiser qu’il lui offrit la fit grimacer alors qu’il la tenait fermement par le menton afin qu’elle ne bouge pas. C’était tout à fait efficace : elle ne pouvait se dérober sous la force qu’il faisait preuve. Selen lui mordit donc la langue avec force, afin qu’il se retire, elle en profita pour le pousser violemment et se relever, essuyant ses lèvres d’un revers de main alors que la colère avait rougit ses pommettes. S’aidant d’un meuble pour se remettre sur pieds, la pirate lança un regard noir à Aaren.

« A quoi tu joues ?! Tu crois vraiment que je vais me calmer comme ça ?! »Hurla t-elle.

Selen n’avait réellement pas apprécié ce geste, alors qu’il se moquait clairement d’elle et de ce qu’elle lui avait dit, une nouvelle fois. De quoi attiser sa colère à son égard ; Elle n’avait en cet instant pas plus de valeur qu’une fille des bordels sur laquelle il pouvait se soulager comme bon lui semblait. Et alors, Selen qui avait toujours fait attention de ne pas aller trop loin dans ses propos avait du mal à contenir sa colère, quitte à défier l’immense respect qu’elle avait pour lui.

« Au risque de te décevoir Aaren je ne suis pas à tes pieds, d’ailleurs sache que tu n’as jamais été que le seul. » Fit-elle en serrant les dents.

Elle n’avait pas une longue liste d’amants mais il était stupide de penser qu’une femme comme elle ne s’était contenté que d’une seule personne. La liberté ne se joue pas qu’en mer, elle touche absolument tous les faits quotidiens de sa vie. A ce jour Tharabas était avec lui la personne auprès duquel elle se retrouvait régulièrement à consumer les plaisirs de la chair. Sans doute serait-il celui qui le blesserait le plus au vu des lourdes émotions que ce dernier avait sur elle. A ajouter à cela qu’il demeurait un bon partenaire commercial et qu’elle ne souhaitait pas voir cela détruit. Alors elle préférait taper ailleurs et lui révéler que certaines scènes avaient eues lieues au sein même de son navire, dans la cabine du quartier maitre avec une personne à bord juste sous son nez.

« Tu te souviens sans doute de ce barde et le peu de fois où l’on s’est retrouvé tous les deux lorsqu’il était là… Ce n’est pas un hasard mon cher capitaine... »

Non seulement elle osait avouer avoir été l’amante de cet homme là au lieu d’être venue vers lui, mais en plus elle ne niait pas l’avoir fait plusieurs fois. Elle savait que cela le mettrait e rogne, elle connaissait le genre de possession qu’il aimait avoir sur elle autant qu’elle aimait avoir sur lui. Le défi était simple et pas sans dangers, mais Selen avait agi sur instincts, n’arrivant même plus à retenir ses propos.

« On ne peut pas dire que tu manquais ces soirs là, à l’entente des cris qu’il m’arrachait. Mais je pense que tu ne pourrais les imaginer, ça allait bien plus au-dessus de tout ce que tu es capable de faire. »

Les derniers mots étaient complètement gratuits mais pas forcément pensés. C’était de la méchanceté pure, une envie de le provoquer jusqu’au bout et lui montrer qu’il ne pourrait avoir le contrôle sur elle tout le temps.

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There is no dying without Glory. To Life, the Land, and to the BATTLE.

He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• La main du capitaine tenait fermement la mâchoire de la jeune femme tandis que ses lèvres avaient emprisonné sa bouche. Sa langue avait forcé l’intimité dont elle bafoua le sermon. Tel le serpent guettant sa proie, Aaren brava tous les interdits, quitte à aller au-delà de la volonté de son quartier maître. Il la sentit se débattre sous son corps et cela n’augmentait que de plus en plus son excitation. Plus elle tentait de résister et plus il la désirait. Il voulait la posséder et refermait encore plus son emprise. Le vice allait encore plus loin alors que sa main descendit vers le sein de la jeune femme pour le caresser. Elle l’avait déjà découvert quand soudain il sentit un pincement sur sa langue perfide. Il se retira, pris de surprise. Ainsi déstabilisé, Selen profita de cette ouverture pour le pousser violemment ce qui le fit reculer.

« A quoi tu joues ?! Tu crois vraiment que je vais me calmer comme ça ?! »

Un sourire étira ses lèvres alors qu’il se relevait en imitant son quartier maître. Un rire moqueur s’échappa de sa bouche alors qu’il cracha un peu de sang. Cette morsure ne lui donna en rien l’envie d’arrêter, mais bien de continuer dans ce petit jeu. Selen semblait plus farouche ce soir. Cela lui plaisait encore plus ; un peu de résistance pour une fois. Son rire raisonna dans la pièce, se répercutant sur les murs. Du revers de sa main, Aaren essuya sa bouche la souillant d’une tache de sang. Son regard se changea soudain en celui d’un affamé. Mais il devait vite déchanter.

« Au risque de te décevoir Aaren je ne suis pas à tes pieds, d’ailleurs sache que tu n’as jamais été que le seul. »

Son sourire avant si malicieux s’effaça soudain devant le sérieux que faisait preuve la jeune femme. Où voulait-elle en venir ? Le pirate savait très bien qu’il n’était pas le seul, au même titre qu’elle n’était pas la seule. Il s’en doutait très bien – il n’était pas idiot. Alors ses bras se croisèrent et pour la première fois de la soirée il se mit à l’écouter. Son regard devint sombre et interdit.

« Tu te souviens sans doute de ce barde et le peu de fois où l’on s’est retrouvé tous les deux lorsqu’il était là… Ce n’est pas un hasard mon cher capitaine... On ne peut pas dire que tu manquais ces soirs là, à l’entente des cris qu’il m’arrachait. Mais je pense que tu ne pourrais les imaginer, ça allait bien plus au-dessus de tout ce que tu es capable de faire. »

Dès qu’elle fit allusion à ce barde, il crut comprendre où elle voulait en venir. Son visage se crispa alors que la colère commençait à grandir en lui. Ses narines se dilataient à chaque inspiration, témoignant de son combat intérieur. Oui il se rappelait très bien de lui, d’ailleurs il avait dérobé un collier lui appartenant. Encore une erreur de cette idiote, mais c’était son argent qu’elle avait placé en lui. Plus les mots de Selen s’écoulaient plus ses muscles se contractèrent. Son cerveau en ébullition ne pouvait croire ce qu’il entendait. Ses yeux s’emplirent d’une rage incommensurable alors qu’il s’imaginait les scènes. Cet homme défiguré posant ses mains sur Selen. Leur corps nus s’unissant en des rythmes effrénés laissant échapper des soupirs de plaisirs. Comment avait-elle pu ? Il le voyait l’embrasser chaque parcelle de son corps féminin, peut être l’avait-il mordue. Qu’en était-il de ses mains, qu’en avait-il fait ? Ces images qui passaient à son esprit étaient pires que les mots acerbes de Selen. Tout ce temps qu’il était sur ce navire il avait profité des plaisirs qu’avait le Capitaine. Et elle n’avait pas hésité à écarter les jambes, et tout cela sur son bâtiment. Tout était dans son dos. Elle avait bien su déjouer sa vigilance, la catin. Personne n’était autorisé à poser ses mains sur ce qui appartenait à Aaren Redmmund. Et tout ce qui se trouvait sur son navire – y compris son équipage – lui appartenait. Et cette immonde salope s’était permise de se faire baiser sur son bâtiment et sous son nez. Elle s’était bien jouée de lui.

Selen lui devait tout. Il lui avait sauvé la vie quand elle était enfant et l’avait initiée plus tard aux joies de la chair. C’est grâce à lui qu’elle n’est pas une femme frigide au lit. Elle lui devait tout et là elle se permettait de souiller ses prouesses d’un revers de la main. Puis il la vit jouir entre les bras de ce connard ! S’en était trop.

Aaren leva les yeux vers elle. La rage se lisait dans ses traits tirés. Le revers de son poing alla s’écraser dans la mâchoire de Selen – il n’avait pas retenu son coup. Maintenant c’était la colère qui parlait. Son esprit avait totalement tourné. La fureur s’était emparée de son corps ne laissant sa place pour aucune émotion. Il vit la jeune femme chuter lourdement sur le plancher. Alors qu’elle essayait de se relever, les mains de l’homme allèrent s’agripper à son cou, la forçant à se mettre sur le dos. Puis elles se refermèrent sur elles-mêmes. Il plongea son regard fou dans celui de Selen et serra de plus en plus. Ses lèvres se pincèrent, témoignant de la force qu’il employait. Malgré les complaintes, il restait sourd à tout ce qu’elle pouvait bien tenter de faire. Sa rage était telle qu’il avait envie de la tuer. Mêmes ses petits cris d’agonie et de suffocations ne parvenaient pas à le faire flancher. Plus elle tentait de se débattre et plus il refermait son emprise. C’est quand elle perdit connaissance qu’il la lâcha – Aaren savait quand il fallait lâcher avant que la mort ne frappe. Il entendit Selen reprendre son souffle avec bruit alors qu’elle tentait de recouvrer ses sens. Mais il s’en foutait.

« Comment as-tu osé, immonde salope ! » hurla-t-il.

Il se dirigea vers son bureau et le renversa, faisant ainsi tomber tout ce qu’il y avait dessus. Des cartes volèrent et ses pièces tombèrent avec fracas sur le bois. Un immense bruit retentit quand le meuble s’écrasa à son tour. Puis c’était au tour de l’armoire qui gardait ses précieux whiskey. Les vitres se brisèrent ainsi que les fioles déversant ainsi l’alcool partout.

« Comment as-tu pu me trahir ! Tu me dois tout ! C’est moi qui t’ai sauvé la vie quand t’étais qu’une gamine alors que j’aurais pu t’achever rien qu’en serrant ton cou d’une seule main. Je t’ai créée ! »

L’homme se dirigea ensuite vers ses rideaux pour les arracher à leurs tours.

« Après tout ce que j’ai fait pour toi, c’est ainsi que tu me remercies…. En te faisant fourrer sur MON bâtiment. »

Il revint soudain vers sa victime qui tentait de se relever. Prostré devant elle, il la regardait avec un tel mépris que c’en était écœurant. Elle le dégoûtait.

« Salope ! J’espère que t’as apprécié qu’il te prenne ! » poursuivit-il en lui assénant plusieurs coups de pied dans son ventre. « Et tout cela dans mon dos alors que je me suis montré si clément à ton égard ! Traitresse. »

Il la frappa à nouveau au ventre, la laissant choir sur le sol. Aaren se moquait qu’elle se torde de douleur. Ses poings allèrent s’abattre sur la paroi de bois avant de balayer certains tableaux. Puis, fou de rage, il retourna vers son quartier maître et lui agrippa les cheveux. Le capitaine n’y alla pas de main morte et la traina jusqu’au fond de sa cabine où une pièce secrète se trouvait. Seule une fine porte de bois la camouflait. À l’intérieur se trouvait une cage de fer semblable à celle des tortures des donjons.

« Entre là dedans ! » lui ordonna-t-il avec sévérité.

Bien évidemment, il l’y aida fortement. Cette cage était de la taille d’un homme et suffisamment étroite pour empêcher le prisonnier de s’asseoir. Il referma ensuite la cage sans veiller si la jeune femme aurait la peau pincée par les verrous. Aaren se plaça ensuite près du visage de la jeune femme, l’air menaçant.

« Rappelle-toi que ta misérable vie est entre mes mains. » lui murmura-t-il tout bas.

Puis il repartit, laissant Selen seule et dans le noir. Tout ce qu’elle pouvait entendre étaient les pas du capitaine marchant sur le verre brisé et la porte de sa cabine se refermer avec fracas brisant encore un des carreaux. Aaren avait quitté le navire.

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I can hear sirens, sirens.

Les cartes avaient été jetées au hasard, des atouts qui auraient du rester cachés qu’elle dévoilait dans le simple but de provoquer son capitaine. Si au départ lui résister lui avait plu elle avait très vite remarqué qu’il ne plaisantait plus à mesure qu’elle déferlait ses paroles telle une vague meurtrière. La réaction ne se fit pas attendre et le monde bascula lorsqu’il lui asséna un violent coup de poing dans la mâchoire, l’envoyant à terre. Tout se mit à bourdonner, mais Selen avait réussi à plus ou moins encaisser le choc en ayant l’habitude de s’en prendre. En revanche elle n’avait pas prévu qu’il aille plus loin dans la violence cette fois-ci alors qu’il se jeta sur elle et la bloqua de nouveau à terre, ses mains sur son cou et serrant l’emprise petit à petit. Elle toussa au début, tentant de dégager ses mains et gesticulant pour se retirer. Mais elle était réellement bloquée et se senti suffoquer rapidement. Selen tendit les mains vers le visage de son capitaine pour tenter de l’éloigner le plus possible alors qu’il serrait davantage son emprise. Lorsque la constriction se fit plus forte, elle senti qu’elle perdait tout usage de ses membres alors que ses forces l’abandonnaient dans sa course au moindre souffle d’air vital. Selen se sentait partir, le visage changeant de couleur alors qu’elle n’était plus sure de pouvoir définir les contours de la silhouette de son capitaine au dessus d’elle lorsque sa vision se brouilla. Elle allait mourir ici et là entre ses mains ainsi qu’on le lui avait souvent prédit. Lorsqu’elle fut en train de perdre conscience il la relâcha subitement et elle dû ramener toutes les forces qu’il lui était permise d’avoir afin de reprendre son souffle et regonfler ses poumons d’air. Elle toussa, s’étranglant à moitié tandis qu’elle se redressa, prenant appui sur l’une de ses mains. Selen entendait le vacarme autour, typique des colères d’Aaren tandis qu’il lui maugréait sa colère. Elle ne les entendit qu’à moitié, bien trop concentrée à reprendre son souffle, la main sur sa gorge avec cette impression qu’elles étaient encore là en train de resserrer l’emprise. Puis Aaren revint vers elle sans lui donner le moindre répit, visiblement éprouvant une haine qu’elle ne lui avait jamais vue au travers du regard.

Les coups de pieds dans le ventre la remirent à terre, elle se protégea du mieux qu’elle pouvait contre ses coups alors qu’il ne retenait pas sa force. Lâchant des plaintes de souffrance plus importantes à chaque fois, lui infligeant bien plus de douleur encore alors qu’il réitérait par-dessus en l’insultant. De la violence justifiée selon lui, Selen n’avait que faire de savoir si cela était bien ou mal, ce qu’elle savait c’est qu’elle avait été bien trop loin dans ses propos. Elle ne pourrait regretter le moindre de ses gestes mais la provocation faite s’était retournée contre elle et elle regrettait d’hors et déjà d’avoir été jusque là dans les aveux. Pourtant elle aurait pu prédire ce genre de scène, mais il n’y avait rien à faire, c’était hors contrôle.

Lorsque ces coups là ne suffirent plus à apaiser la colère d’Aaren, se dernier détruisit encore certains meubles avant de revenir vers elle pour l’empoigner par les cheveux et l’obliger à se relever. Elle se fit trainer sur quelques mètres avant de trouver appui sur ses pieds et retrouva le froid des barreaux d’une cage étroite. Trop sonnée pour paniquer, la jeune femme ne comprenait pas réellement ce qu’il lui arrivait, la douleur était beaucoup trop forte, les ressentis bien trop effrayant pour qu’elle soit encore dans le monde réel. C’est lorsqu’il la menaça une énième fois en la laissant dans le noir qu’elle comprit ce qu’il lui était arrivé. Elle était dans cette cage, il l’avait une nouvelle fois épargnée alors qu’elle avait vu la mort dans les yeux. Elle ne pouvait s’asseoir et souffrait de profondes douleurs internes dues aux coups. Sa respiration était difficile, tremblante sur ses jambes et dérangée de la posture, Selen tenta de trouver appui quelque par pour éviter de trop vite se fatiguer. Lorsqu’elle recouvra totalement ses esprits au bout de quelques minutes elle porta machinalement sa main sous nez en sentant qu’elle saignait, en résumé des dégâts, elle avait une vive douleur musculaire dans les cervicales et dans la mâchoire mais était clairement bien plus atteinte au niveau de l’abdomen alors qu’elle retenait une nausée et des spasmes. A ajouter à cela qu’elle était prise d’affreuses sueurs témoignant d’un teint livide et peu rassurant mais quoi qu’il en soit elle était bien partie pour rester longtemps ici.

Grimaçant au moindre mouvement, la jeune femme ne faisait pas le moindre son, taisait la moindre plainte et se contentait de trouver une position confortable pour atténuer ses souffrances. Epuisée, Selen laissa son front humide reposer sur le barreau de la cage avant de fermer les yeux et tenter un repos.

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He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• C’était la rage qui guidait ses pas. Tout tremblait sur son passage comme le carreau brisé de la porte pouvait en témoigner. La fureur s’était emparée de son corps et ne semblait vouloir lâcher prise. Selen était allée bien trop loin pour qu’il puisse tolérer un tel comportement. Il ne regrettait absolument pas ce qu’il lui avait fait. Elle le méritait. Selon Aaren, son quartier maître avait trop tendance à oublier qu’il était son supérieur. Une raclée lui était nécessaire pour lui remettre les idées en place et lui montrer qui lui était supérieur. Un tel manque de respect ne pouvait rester impuni et bien trop souvent il avait laissé passer certaines choses quand elle avait, trop souvent, dépassé les limites. Une bonne correction pour la remettre à sa place. Cette fois il espérait qu’elle aurait compris.

Le pirate marchait dans les ruelles désertées d’Umbar à la recherche de quelque chose qui pourrait le calmer. Aaren tenta de retourner à la taverne, mais il eut tôt fait d’être congédié. Il avait eu assez de mésaventures ce soir pour obéir avec diligence. Une égratignure suffirait. D’ici son prochain séjour à Umbar, le tavernier aura oublié. Il avait eu le futile espoir de retrouver cette chanteuse, mais elle lui avait bien prouvé qu’elle n’était pas à la hauteur de sa demande lors de l’affrontement dans la taverne. C’est alors qu’il réalisa qu’une seule personne à Umbar pouvait le calmer. Il n’avait pas voulu y penser, puisqu’il se trouvait avec Selen. Et il savait au combien elle n’appréciait pas cette personne. Mais maintenant qu’elle n’était plus un problème, il ne voyait pas l’inconvénient d’aller la voir. Car ce soir là aucune de ses lectures ou la contemplation des astres ne parviendraient à le calmer.

Son pas se fit plus rapide, presque au bord de la course, pour le diriger vers son but précis. La petite chaumière se dessinait alors au bout de la rue. Les yeux de l’homme se levèrent sur le ciel noir ; la nuit était déjà bien avancée, mais il voulait absolument la voir. Tout était sombre à l’intérieur de la maisonnée, mais quelque chose l’empêchait de toquer à la porte : Tharabas. Il n’aimait pas quand il s’approchait un peu trop de cette maison. Alors Aaren fit le tour et trouva rapidement la fenêtre d’une chambre. Il toqua doucement à la vitre, tous ses sens en alerte au cas où il se retrouverait face à l’homme, et murmura le nom de la jeune femme. Quelques instants plus tard, une femme ouvrit la porte. Qu’elle était magnifique ses cheveux détachés et sa robe de chambre blanche, blafarde et légère. Elle ne prononça aucun mot, mais un immense sourire apparut sur ses lèvres. Ses mains allèrent alors chercher le visage d’Aaren pour y déposer un tendre baiser. Ce dernier retrouva rapidement le sourire et son cœur semblait s’apaiser un peu.

« Tu es revenu ! » lui dit-elle.
« Comme je te l’avais promis la dernière fois Lorley. Tharabas est dans les parages ? »
« Non, il est parti il y a trois jours. Il ne reviendra pas avant une semaine je pense. Pourquoi ? »
« C’est parfait, viens avec moi. »

Lorley lui dit de patienter alors qu’elle refermait la fenêtre. Aaren alla donc l’attendre à la porte de la maison. Cette dernière passa une cape plus chaude pour sortir. Son sourire ne s’était pas effacé quand elle posa à nouveau les yeux sur son amant. Le cœur de glace du capitaine se mit soudain à fondre quand il put enfin la voir entièrement. Pour lui, aucune femme ne l’égalait en beauté et en esprit. C’était une femme intelligente, vive et… qui le comprenait. Sur le chemin, ils parlèrent de tout et de rien, comme si les mois qui les avaient séparés n’avaient été que des secondes. Cela fonctionnait ainsi entre eux ; qu’importe les jours où ils ne se voyaient pas, dès qu’ils se retrouvaient c’était comme s’ils n’avaient jamais été séparés.

Arrivés près du navire, Aaren aida Lorley à monter sur le pont par la passerelle étroite. Elle le remercia d’un sourire puis d’un baiser sur sa joue. Il l’invita à la suivre jusqu’à sa cabine où il lui ouvrit la porte.

« C’est la première fois que tu m’autorises à monter sur ton navire, Aaren. » dit-elle en passant la porte.
« Je te l’avais promis et je n’ai qu’une parole, tu le sais très bien. »

Un silence s’installa alors que les deux avaient pénétré la cabine. Lorley contempla la pagaille qu’il y avait à l’intérieur ; un vrai champ de bataille, une véritable désolation.

« Que s’est-il passé ici ? On dirait qu’il y a eu un combat ! » lui demanda-t-elle inquiète.
« Et bien, c’est la dure vie de pirate. Je n’ai pas eu le temps de ranger. »
« Mais tu vas bien toi ? tu n’as pas été blessé ? »
« Non, ne t’inquiète de rien Lorley. Je n’ai pratiquement aucune égratignure. »

Une fois rassurée, la jeune femme s’approcha de son amant pour entourer son cou de ses bras chaleureux. Aaren l’accueillie sans retenue, posant ses mains sur ses hanches. Leurs regards se croisèrent. Tous deux se regardèrent tendrement, les yeux pétillants de passion. Un long baiser s’échangea alors entre les deux amoureux. Alors le pirate souleva sa belle dans ses bras pour la déposer dans son lit. Puis il s’allongea aux côtés de la jeune femme pour plonger à nouveau son regard dans le sien. Ils n’avaient pas besoin de parler, leurs yeux parlaient à leur place. Du bout de ses doigts, Aaren caressait le bras de Lorley. Il se contentait d’admirer les réactions de la tavernière, son regard parcourant la moindre parcelle de son corps. Si pour une autre femme il se serait contenté de lui sauter dessus sans ménagement, pour elle il voulait profiter de chaque instant car ils étaient rares. Cette dernière avait fermé ses yeux pour profiter de tous les gestes de tendresses que lui procurait son amant. Comme il la trouvait magnifique à la lumière de la lune qui filtrait aux travers des carreaux des fenêtres. Pour rien au monde il ne voudrait se trouver ailleurs et avec quelqu’un d’autre. Alors ses caresses devinrent plus malicieuses alors que sa main alla trouver son chemin sous l’habit de Lorley. Cette dernière alla chercher ses lèvres pour partager un baiser langoureux et sensuel. La tension entre leurs corps devenait plus vive alors que leur échange se faisait plus profond. Aaren jeta alors son dévolu sur le cou, puis sur la poitrine de la jeune femme et parsema toute sa peau de tendres baisers. Sous cette douceur, elle laissa échapper de timides soupirs de plaisir qu’elle voulait étouffer de sa main par peur qu’on l’entende. Mais le capitaine la lui reprit indiquant qu’elle pouvait se laisser aller à toutes les fougues.

Il avait envie de la combler, comme jamais il ne le faisait habituellement. C’est pourquoi il lui accorda un dernier sourire tendre avant de trouver son chemin vers son antre, gardant toujours sa main dans la sienne comme le plus précieux de ses trésors. Ses yeux ne la quittèrent pas pendant que son corps dévoilait les sensations de bien être qu’il ressentait. Son bassin ondulait doucement en de légers cercles tandis que des soupirs plus forts se faisaient entendre. Lorley alla caresser le visage de l’homme qui savait la combler plus que personne. Elle l’obligea à revenir vers elle, ne tenant plus sous ses baisers et suppliant qu’il vienne en elle.

« J’ai tellement envie de toi, Lorley. » lui dit-il.

Sur ces mots, la protégée de Tharabas l’aida à retirer ses vêtements pour qu’enfin leurs corps s’unissent à nouveau en une danse calme allant en crescendo. Les cris qui furent timides au début se laissèrent aller en une grande allégresse. Enfin peu avant les premiers rayons du soleil, Aaren la raccompagna sur le quai avant de lui dire au revoir pour on ne sait combien de temps. Dès qu’il la perdit de vue, il l’oublia, pensant à autre chose. Elle n’avait été que sa bulle d’oxygène, son échappatoire pour un instant de plaisir. Lorley était sa drogue qui se dissipait et la faisait quitter son esprit jusqu’à sa prochaine dose.

Revigoré et l’esprit enfin en paix de la veille, le capitaine retourna dans sa cabine et ouvrit la petite porte de bois où Selen était enfermée. Cette dernière avait sa tête appuyée contre le fer froid de la cage, assoupie, toujours debout. Un sourire sadique apparut sur son visage avant qu’il ne porte un coup de pied contre les barreaux. Le bruit réveilla instantanément son quartier maître qui sursauta. Aaren finit par ouvrir la porte, sans adresser un seul mot à la jeune femme. Quand cette dernière s’ouvrit, Selen tomba en avant. Le pirate la rattrapa au dernier moment et la logea contre son épaule. Mais il ne fallait pas qu’elle pense que c’était un geste d’affection. Il serra son bras vigoureusement et la tourna face à lui, la sommant de le regarder. Ses yeux étaient toujours emplis de colère et inspirait la crainte.

« Maintenant, tu vas aller au marcher pour remplacer tous mes meubles ! » exigea-t-il en déposant un sac d’or entre ses mains. « Prends des hommes avec toi pour t’aider. »

Une fois qu’il eut dit cela, il poussa la jeune femme hors de la pièce secrète la forçant à traverser sa cabine.

« T’as de la chance que je te fasse pas nettoyer tout ce merdier ! T’as trois heures pour tout trouver, si t’es pas là je pars sans toi. »

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I can hear violins, violins.

Dans la pénombre, les yeux de Selen s’ouvrirent comme si elle pouvait voir au travers des murs à l’entente d’un bruit retentissant dans la pièce. Aaren était revenu et manifestement pas seul. Selen grimaça, à la recherche d’une posture plus confortable alors que les coups reçus continuaient de la faire souffrir. Les hématomes qui en résulteraient mettraient sans doute plusieurs mois à se résorber. Quoi qu’il en soit là n’était pas son problème principal, elle ne souhaitait pas demeurer dans cette cage toute la nuit. La pirate porta sa main sur le cadenas de la cage, tirant un coup sec dessus. Il glissait entre ses mains moites, elle n’avait aucune emprise dessus et senti très vite l’agacement se transformer en frustration. Jamais il n’avait été jusque là, elle trouvait cela excessif de l’enfermer là alors qu’elle avait déjà bien ramassé. Selen continuait de passer sa main au travers des barreaux avec un espoir vain de retirer le cadenas comme s’il s’agissait d’une vulgaire corde. Elle n’avait rien sur elle pour le crocheter, prise au piège. Une voix féminine l’interpella, les bruits provenant d’à côté étaient étouffés mais pu clairement reconnaitre l’identité de cette deuxième personne. Encore une provocation d’Aaren, en faisant venir cette catin qu’il baiserait surement en la sachant à côté. Selen cessa sa tentative désespérée d’évasion et laissa sa tête reposer en arrière en soupirant.

La suite ne se fit pas prier, au départ c’était lointain de discret, les soupirs de la jeune femme entre les bras du capitaine se firent plus sonores. Selen leva les yeux au ciel, exaspérée par une telle provocation de sa part alors qu’elle souffrait le martyr et qu’elle commençait à avoir des crampes dans les jambes, elle avait déjà bien compris la leçon en se faisant frapper mais la toucher dans sa fierté était quelque chose dont elle n’était pas habituée. Selen n’a pas d’amour propre, elle se fou du regard des autres et vit l’instant présent sous le joug de ses seules impulsions; il était bien placé pour le savoir pourtant, lui qui l’avait façonnée pour qu’elle devienne ce qu’elle est aujourd’hui, une machine à tuer et à piller sans éprouver le moindre remord, le moindre ressentiment sur sa manière de l’obtenir. Elle était agacée, oui, elle éprouvait de la colère, mais cette rancune s’effaça aussi vite qu’elle était apparue. Les blessures physiques ont plus d’impact sur elle que les blessures psychiques et s’il la reprenait sans cesse sur sa tendance à agir sans réfléchir ce n’était pas par hasard. Quoi qu’il en soit, elle haïssait cette femme, comme toutes celles qui avaient plus de faveurs qu’elle de la part d’Aaren. De manière logique, lorsque l’on idéalise quelqu’un on ressent forcément de la jalousie lorsque soudainement son attention n’est plus sur vous. Cela n’allait de toute manière pas durer, Selen se focalisa donc sur sa situation présente et gigotait. Elle ignorait si elle faisait du bruit, là n’était pas son premier souci : elle aurait volontiers hurlé pour qu’on la sorte de la et qu’on la laisse tranquille. Au vu de la colère d’Aaren, il valait mieux pour elle de ne pas trop se faire entendre jusqu’à ce que la tempête passe. Mais plus les minutes défilaient plus l’espoir qu’il la libère s’éloignait, il allait réellement la laisser là-dedans toute la nuit ??

Les douleurs intercostales dues aux hématomes se réveillaient à chaque inspiration et lui donnait un rythme respiratoire irrégulier et difficile. Les barreaux devenaient lames aiguisées à mesure qu’elle tentait de prendre appui dessus, pas moyen de s’écrouler, ni chercher le réconfort, la torture était constante et épuisante dans les moindres recoins de son corps. Entre l’angoisse et la douleur, les sueurs froides se firent plus importantes, plongée dans une torpeur qui l’enferma très vite dans une bulle. Elle poussa quelques plaintes, à chaque fois qu’elle essayait de bouger, au bout de quelques heures c’en était trop pour elle ; Selen sombra sans s’en rendre compte.

Le sommeil qu’elle trouva fut désagréable, sans rêves ni sans cauchemars, elle était juste laissée quelque part entre le conscient et l’inconscient. En pointillés et décousus, les phases de sommeil se faisaient chaotiques, lorsqu’elle se réveillait elle pouvait encore entendre la petite fête dans la lit d’Aaren et sombrait aussi vite. Elle avait chaud et froid, elle manquait d’air et la pénombre tout en étant incapable de bouger avait quelque chose d’effrayant.

Elle avait entendu le bruit de la porte du placard soudainement s’ouvrir, les rayons du soleil la firent froncer les sourcils sans qu’elle soit capable d’immerger. C’est un coup sourd sur les barreaux, qui la réveilla brutalement, Selen eu un mouvement d’angoisse et lorsqu’il ouvrit la cage, Selen se senti partir en avant sans que ses jambes ne soient capables de lui répondre. Sa joue rencontra l’épaule d’Aaren et en fut aussitôt extirpée alors qu’on lui confiait la mission de racheter des meubles sans lui donner l’occasion de reprendre ses esprits ou recouvrer des forces. Zombifiée, Selen hocha mécaniquement la tête et fit quelques pas avant de trébucher ; mais elle se rattrapa in extremis, poussant sur ses bras pour ne pas s’étaler au sol et sorti boiteuse de la cabine. Elle récapitula les instructions données, désigna trois hommes pour la suivre et quitta le navire. Son état maladif était facilement justifiable par un trop plein de rhum, même la marque qu’elle avait sur le visage aurait pu découler d’une mauvaise chute puisqu’elle donnait l’impression d’être ivre.

Selen déambula dans les rues, le visage marqué et pâle par la fatigue. Elle trouva l’atelier d’un menuisier et observa avec précision les meubles déjà prêts à la vente. Epiant les moindres recoins, les moindres défauts, elle pu faire sa sélection avant que les hommes venus l’accompagner commencent le déménagement jusque sur la frégate. Selen profita de ce moment pour s’asseoir un peu, faiblissant. Il lui avait fallut qu’une heure et demie pour faire tout cela, une fois sur la frégate, il n’était pas question de chômer, bien des tâches l’attendaient alors qu’ils devaient se préparer à lever l’ancre. A l’aide d’Espirek elle supervisa l’ensemble de l’équipage et lorsque le navire fut prêt, la pirate donna ses premiers ordres, déambulant sur le pont telle une marionnette brisée. Elle se tenait les côtes parfois, empêchant son thorax de trop se soulever pour éviter les élans de douleurs. Et lorsque le vent s’engouffra dans les voiles, la frégate quitta le port pour des eaux calmes et idéales pour un début de voyage. Selen s’assura que tout était en place, que rien n’allait de travers avant de passer le relais à Espirek pour la surveillance de l’équipage et en profita pour aller s’isoler.

Le quartier maitre trouva refuge dans sa cabine, s’écroulant sur son lit comme s’il s’agissait là du meilleur acte de sa vie. La sensation du tissu des couvertures sur son visage lui apporta un réconfort qu’elle pensait ne plus connaitre, elle était restée si longtemps dans ce placard. La jeune femme rouvrit les yeux croisant son regard dans le miroir déposé quelques pas plus loin. Selen se redressa, sentant ses os en mouvement dans le moindre de ses gestes et entreprit de se poster devant. Elle ouvrit sa chemise afin de constater les dégâts. D’hors et déjà on pouvait remarquer les bleus qui se feraient de plus en plus apparents après les rougeurs au niveau de son ventre. Au niveau de ses côtes il n’y avait rien de cassé mais les hématomes sous-jacents étaient suffisamment douloureux pour qu’elle en grimace. On voyait aussi les marques des barreaux, à force de s’appuyer dessus, ils avaient créé d’autres marques dans son dos et au niveau de ses hanches. Selen alla d’abord se débarrasser de sa torpeur avec une toilette, passa un onguent anesthésiant sur ses bleus et se reposa quelques dizaines de minutes après s’être étirée et vérifié que tout allait bien. La pirate enfila de nouveaux vêtements avant de remonter sur le pont. Elle demeurait décousue mais avait visiblement bien récupéré. Elle vérifia avec Espirek que tout s’était bien passé durant son absence avant de reprendre le commandement toujours sans adresser le moindre regard au capitaine à la barre.
Tout semblait bien se passer, tant que Selen exerçait son post elle n’avait pas le moindre problème, jusqu’à ce qu’elle entendit quelques pirates s’échanger des messes basses tout en ricanant. Au départ, elle les ignora, de simples racontars de pirates jusqu’à ce qu’elle passe près d’eux et entende leur conversation

« Fallait bien qu’un homme la fasse taire, mais moi j’en aurais d’abord profité si tu vois c’que j’veux dire. »

Selen fronça les sourcils, se demandant de quoi il parlait mais elle savait bien que les marques sur son visage n’étaient pas passées inaperçues. Elle désirait cependant en savoir plus et demeura silencieuse, postée derrière le mat.

« Ouais comme une chienne, tu la fais couiner jusqu’à ce qu’elle en puisse plus après tu l’achève. »
« Espérons que la branlée qu’elle a pris suffise pour que cette salope arrête de nous donner des ordres. »
« Aye, c’est qu’une question de temps avant qu’Aaren la jette par-dessus bord. »

A cette dernière réplique, Selen senti un soudain élan de colère monter en elle, la rage dont elle fit preuve se traduisit alors qu’elle attrapa l’homme en question et le plaque face contre le mat, son couteau menaçant de lui percer la carotide. L’hystérie mêlée à la fatigue l’avait soudainement transformée en un animal sauvage.

« Je serais la première à te faire bouffer la merde des squales enflure ! » Fit-elle en serrant les dents.
« Ca m’étonnerait, les salopes comme toi n’ont rien à foutre sur un navire comme celui-ci. Tu vas te faire dégager ! » Lui répondit-il en ricanant.

Selen le jeta sur le pont, il alla s’écraser contre un canon et sembla très vite regretter de l’avoir a ce point là provoquée. Il n’était pas sur le navire depuis longtemps et n’avait visiblement pas été assez intelligent pour se fier aux témoignages des autres disant qu’elle était sanguinaire et sans pitié. C’est Na’man qui vint à Selen, posant sa main sur l’épaule de la pirate pour l’inciter à arrêté et prétextant avoir besoin d’elle. Il serra son emprise sur le bras du quartier maitre, insistant pour qu’elle n’aille pas plus loin que cela et elle détourna les talons. L’adrénaline faisait battre son cœur dans une course effrénée, lorsqu’elle descendit dans la cale, elle adressa un dernier regard à Aaren, levant les yeux vers lui, noir. Selen déglutit, luttant contre elle-même pour ne pas péter les plombs. Na’man l’emmena dans la salle des cartes, l’obligeant à s’asseoir et lui donna un verre de rhum qu’elle descendit comme une assoiffée.

« Donne moi en encore ! » demanda t-elle

Na’man s’exécuta, puis voyant que sa crise ne passait pas il posa ses mains sur ses épaules et la secoua

« Qu’est ce qu’il t’arrive Selen bordel ?! »

La soudaine peur qu’on se débarrasse d’elle se faisait de plus en plus réelle. Selen s’extirpa de l’emprise de l’officier en le repoussant. Elle n’avait aucune envie de lui raconter ce qu’il s’était passé, comme si chaque personne sur ce rafiot voulait sa mort maintenant qu’Aaren était en colère après elle. Passant sa main sur son front bouillonnant, Selen prenait sur elle pour ne pas céder à l’angoisse qu’on l’envoie par le fond.

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He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. ••• Aaren referma avec fracas la porte de sa cabine après y avoir jeté Selen à l’extérieur. Il allait passer en tout cas une bonne heure à rassembler ses pièces éparpillées et à les compter à nouveau. Parmi les bris de verres, il les avait soigneusement ramassées, les prenant comme un père qui prendrait son enfant dans les bras, pour les remettre sur le bureau. Puis il les épousseta soigneusement afin de les faire briller. Durant une heure, il entassa, compta et archiva chaque piécette ; de la plus banale à la plus précieuse. Ensuite il les avait classées et déposées dans des petits sacs. Une fois sa tâche achevée, Aaren ressortit de son antre et fit signe à un groupe d’hommes.

« Venez ici et nettoyez moi ce foutoire ! » leur ordonna-t-il d'une voix autoritaire qui n'invitait pas à la discussion.

Les marins n’hésitèrent pas une seconde et s’exécutèrent. Ils entrèrent dans la cabine du capitaine et observèrent le massacre. Aaren les laissa avec leur remarque et alla inspecter les canons, les armes et les cordages afin de s’assurer que tout irait bien. Il préférait vérifier par lui-même, car il savait que Selen ne pourrait pas assurer son travail ce jour là. Au moment où il terminait son inspection et qu’il retournait vers sa cabine, les hommes sortaient le dernier meuble détruit. C’est alors qu’arriva l’équipe de Selen avec les nouveaux.

« Bon sang, Capitaine, c’était la fête on dirait hier soir ? C’était quelle femme cette fois ? » demanda en riant un des déménageurs.
« Et bien tu remercieras ta mère pour hier soir ! » renchérit Aaren en laissant éclater son rire.

En revanche, le sourire de l’homme s’effaça immédiatement quand il entendit la plaisanterie de son supérieur. Quoi qu’il en soit, Aaren donna des ordres à ceux qui avaient transporté les meubles de les conduire dans sa cabine et supervisa le déménagement. Bien entendu, il ne prêta aucune attention à son quartier maître. Pas un seul regard. Le capitaine observa attentivement ses nouveaux meubles et reconnut que la jeune femme avait bien choisi. Elle connaissait ses goûts. Il donna encore des ordres pour les placer puis les remplis de tous les documents qu’il avait. Finalement tout remis en état, il était temps d’annoncer le départ du Crépusculaire. La cloche fut sonnée et Aaren alla se mettre à son poste. Le gouvernail. C’était vraiment un des endroits qu’il affectionnait par dessus tout. C’était à cet endroit qu’il se sentait vraiment libre, laissant son navire voguer au gré du vent. L’homme gouvernait l’ensemble du Crépusculaire ainsi que son équipage. Il tournait la roue de bois, domptant les vagues, comme personne ne savait le faire. C’était là qu’il se sentait bien. Il remarqua que Selen s’en allait dans sa cabine, mais n’y prêta aucune attention. Pas étonnant qu’elle ait envie de dormir un peu. Elle n’avait que ce qu’elle méritait de toute manière.

Une fois en haute mer, le soir commençait à étendre son manteau sombre. L’équipage jeta l’ancre et alluma les chandelles. Un calme olympien régnait sur l’océan. Le Crépusculaire était bercé par les vagues. Aaren invita tous ses principaux collaborateurs pour prendre le repas du soir ; une tradition que de le partager chaque fin de première journée pour que le capitaine partage ses plans avec le reste. Au repas de ce soir, une dinde avec divers légumes que le cuisinier leur servit. Aaren mangea en silence après leur avoir expliqué ses projets et sortit quelque plaisanterie pour détendre l’atmosphère. Ils n’allaient pas toucher le continent avant deux bons mois. Le regard du capitaine ne quittait pas son assiette alors qu’il était perdu dans ses pensées, pensant à ce nouveau voyage et à tout ce qu’il aurait à superviser. Il n’accorda absolument aucune attention à l’égart de Selen. Elle était à la table, mais pas un seul regard n’avait été dans sa direction. Pour lui, elle n’était tout simplement pas là et il l’ignorait totalement. Quand soudain le cartographe interrompit ses pensées pour lui demander une chanson. C’était également une tradition sur ce navire que le capitaine chante pour apporter la chance à l’équipage. C’est avec un sourire qu’il se leva de table et siffla les hommes. C’était les seuls à savoir manier un instrument sur ce rafiot. Trois entrèrent dans la cabine du capitaine ; l’un avec un accordéon, le deuxième avec un violon et le dernier avec deux cuillères. Ce dernier s’assit sur une chaise et battit la mesure avec ses pieds.

La musique commença et la voix rauque d’Aaren s’empara de la pièce. C’était une chanson qu’il avait apprise dans une tribu lors d’un de ses voyages en solitaires alors qu’il n’était encore que le quartier maître du Crépusculaire. Cette petite population – il s’en souvenait comme si c’était hier – vivait exclusivement de la pêche et avait pour habitude de chanter cet air pour apporter de la chance au marin pour qu’ils reviennent riches en poissons. Au moment, où Aaren se mit à yoïker, il invoquait les bons esprits. Ses yeux se fermèrent et le haut de son corps bougea au rythme des instruments. Il se sentit partir, comme s’il était en transe. Il y mettait tellement du cœur qu’on croyait que d’autres voix l’accompagnaient à cet instant. Chanter était une occupation qu’il chérissait particulièrement. Lorsque l’on est coincé durant des mois sur un navire, il ne reste plus rien d’autre que le chant pour réchauffer les cœurs. Une fois qu’il eut terminé, Aaren fit une petite révérence sous les applaudissements de ses compagnons et retourna s’asseoir pour se murer à nouveau dans un lourd silence. Un signe de sa tête indiqua aux musiciens de poursuivre. En ce sens il n’avait plus besoin de parler.

Le repas se termina et les hommes quittèrent la pièce, laissant le capitaine seul pour la nuit. On débarrassa la table, mais Aaren ne se sentait pas dormir pour le moment. Il se dirigea vers sont bureau et remplit un verre de whiskey – une des bouteilles qui avait miraculeusement survécu à sa colère. Un dernier verre avant de s’endormir. Jusqu’à ce qu’un bruit le fasse se retourner.

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What will we do with the drunken Sailor ?

I can hear violins, violins.

C’est une grande patience que Na’man accorda a Selen Il n’aimait pas la voir dans cet état de perte de contrôle Cela ne lui était arrivé que très rarement mais cette fois-ci, rien ne semblait lui faire entendre raison. Son mutisme perdura, Selen n’avait aucune envie de se confier et révéler ses faiblesses. Elle devrait s’excuser auprès d’Aaren ; c’était la seule solution possible pour que tout s’arrange, qu’elle le veuille ou non. La pirate descendit un nouveau verre de rhum avant de s’en aller sans adresser plus d’attention au cartographe et le reste de la journée resta sous tension. Personne n’osait plus importuner Selen de peur de s’attirer ses foudres alors que son regard sombre aurait déjà pu pétrifier sur place. L’océan était clément en contraste avec l’animosité sous jacente, c’était déjà ça, mais ces heures défilantes se faisaient longues et agaçantes. Enfin, lorsque l’on jeta l’ancre dans une baie tranquille, Selen supervisa les dernières manœuvres avant de retourner dans sa cabine. Une fois la porte refermée, c’était comme si le reste était désormais loin et ne pouvait plus l’atteindre ; elle soupira. La pirate se laissa sombrer sur ses draps, somnolant tout en ayant la respiration toujours craintive à cause de ses blessures. Même une main posée sur les côtes dans un but d’apaisement n’apportait rien. Prise d’un mal de tête récurrent de cette journée affreuse, la jeune femme se massa les tempes C’est à cet instant que les trois coups toqués à la porte la firent sursauter. Na’man se tenait derrière, Selen lui ouvrit à contre-cœur , redoutant qu’il tente encore de la faire parler. Mais il n’en fit rien et lui fit simplement signaler que le capitaine réunissait ses officiers pour le repas du soir. Na’man connaissait bien Selen et s’était attendu à ce qu’elle refuse de venir. Il insista donc, avant qu’elle ne témoigne toute opposition.

Elle s’était donc résolue à le suivre jusque dans les quartiers d’Aaren où déjà la nourriture y était abondante. Cette délicieuse odeur flottait dans les airs était généralement annonciatrice d’une bonne soirée en perspective. Si seulement elle n’avait pas été sous tension à cause de ce qu’il s’était passé, elle aurait sans doute affiché un large sourire plutôt que laisser penser qu’elle allait à l’abattoir. Elle remarqua les meubles mis en place et donc la qualité de ces derniers lorsqu’elle avait fait son choix ; puisqu’ils avaient satisfaits Aaren ce serait un reproche en moins à faire. Selen prit sa place habituelle aux côtés du capitaine et se mura dans un silence tout au long du repas. Elle faisait acte de présence, ignorée à merveille par Aaren qui animait la soirée comme il le faisait toujours – il ne fallait pas trop lui en demander non plus, elle était là, c’était bien. Na’man lui lançait des regards inquiets qu’elle ignora tout autant, noyée dans son verre et ne prêtait pas non plus d’attention à la conversation. Sauf lorsqu’il s’agissait des projets d’Aaren, forcément elle s’était faite plus attentive mais avait retenu ses commentaires, sachant déjà qu’elle serait envoyée sur les roses. Elle se demandait tout de même si cela la concernait aussi avec le nombre de doutes grandissant dans son esprit. Selen s’imaginait encore devoir bientôt quitter le navire. Elle avait mis Aaren en colère et avait la nette impression que sa punition n’était pas complètement finie. c‘était peu dire, ses aveux n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd et elle allait surement payer pour ça pendant longtemps.

La voix d’Aaren résonna lorsqu’on lui réclama une chanson. Il chantait, chaque son était douloureux et lui appelait à certains souvenirs qu’elle refusait de laisser derrière elle. Selen n’avait pas de raison de vivre si elle ne pouvait pas être à bord de cette frégate. Alors le nœud dans sa gorge se resserra sur les notes vivifiantes de la mélodie, elle étouffait prise de spasmes de panique qu’elle taisait encore pour rester sous silence, absente. La sirène se pinça les lèvres lorsqu’il eu terminé, applaudissant mécaniquement mais saluant son talent tout de même avant de replonger son nez dans son verre. Elle était mal, elle se sentait sur l’échafaud la corde au coup et attendait que l’on ouvre la trappe sous ses pieds pour être pendue haut et court. Ce suspens était horripilant, cauchemardesque et lui donnait beaucoup trop d’occasion de réfléchir et penser au pire.

Lorsque les hommes quittèrent la pièce, la jeune femme entreprit de rester, elle demeura donc à sa place en silence. Son cœur se resserrait d’avantage sous la pression de cet instant alors que rien n’était certain. Lorsque le contact visuel se fit quand Aaren remarqua la présence de son quartier maitre. Selen laissa un instant de plat dans lequel elle contempla toute la sévérité de son mention à son égard.

« Alors, vas-tu te débarasser de moi ? »Demanda t-elle en s’étranglant.

Selen étouffa un sanglot, les larmes montaient. Aaren savait que sa hantise, son pire cauchemar était d’être destituée de ses fonctions et déchue de sa vie de pirate. Que deviendrait-elle alors ? De quoi serait faite sa vie loin des eaux tumultueuses des océans ? Loin de lui, qui l’avait élevée à ce rang, qui lui avait tout appris. Séparée d’Aaren, selen pouvait perdre ses repères à long terme, c’est qui qui rythmait sa vie, c’était lui qui l’avait modelée pour lui rendre une vie de libertés qu’elle n’échangerait pour rien au monde.

« Ces rumeurs d’aujourd’hui viennent elles de quelque chose que tu aurais réellement dit ? »

Selen avait besoin d’en avoir le cœur net mais simplement le fait de demander cela lui ramenait ces commérages en tête et elle plongea soudainement dans une vague d’angoisse. D’autres sanglots éclatèrent, elle ne pouvait plus rien retenir et se laissa finalement pleurer à chaudes larmes, enfermant son visage dans les paumes de ses mains. Selen ne pleurait jamais, elle n’était pas le genre débordante d’émotions et les rares fois où cela arrivait c’était surprenant. Alors elle préfait se cacher, reposant sa tête entre ses bras plutôt que de recevoir le regard empli de jugement d’Aaren. Seen ne souhaitait pas attirer sa pitié ainsi, il n’y avait aucun honneur à faire de cette manière, et aucun but de manipulation puisqu’elle luttait encore contre ses larmes quitte à suffoquer pour se réduire au silence. Elle ne voulait pas que cela arrive, elle le refusait.
Selen se redressa et ploya le visage, vaincue.

« Pardonne-moi, je n’aurais pas dû dire tout ce que je t’ai dit. »

Ses mots étaient sincères, elle était prête à se mettre

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He sees himself as the saviour of the world. His will is strong and he's feeling good. He can be very nice he can be full of anger. He’ll behave very well, right after misbehaving. •••Une main appuyée sur son bureau, le capitaine du Crépusculaire regardait le liquide brun dans le verre qu’il venait de remplir. Sa main le faisait tourner doucement, admirant sa robe délicate. À mesure que son regard se noyait dans l’alcool, ses pensées allèrent vers les derniers événements de la journée. Aaren ne regrettait aucunement le traitement qu’il avait réservé à son quartier maître. Selen avait été trop loin et avait dépassé les bornes. Bornes qui pourtant étaient assez éloignées tant la clémence du pirate était grande. La jeune femme avait osé l’humilier dans cette taverne, le faisant se faire chasser comme un mal propre. Son statut de capitaine craint à travers les mers en prenait certainement un sacré coup. Beaucoup ont dû rire de voir ce grand pirate se faire jeter sans ménagement. Sa main se referma fermement sur le verre. La colère lui montait à nouveau. Selen devait apprendre à rester à sa place, car elle avait souvent tendance à oublier qui était le capitaine sur ce navire. Il comprenait parfaitement qu’ils partageaient un lien que personne d’autre n’avait, mais elle lui devait le respect. Chose qu’elle n’avait pas eu à la taverne et qui entraina des conséquences fâcheuses pour elle. Aaren ne tolérait pas les pas de travers et clairement elle avait fait un grand écart. Sa fureur ne s’était pas apaisée, malgré le fait qu’il l’ait ignorée toute la journée. Il n’y avait plus pensé, mais ces images étaient toujours dans un coin de sa tête. Même en cet instant, il n’était pas sûr que son quartier maître ait clairement compris pourquoi il avait agi ainsi.

Mais son humiliation n’avait pas pris fin à la porte de la taverne. Non. Selen lui avait avoué sa plus pure des trahisons. Celle de s’être laissée faire baiser sur le Crépusculaire. Et par ce voleur de barde. Il s’était bien joué d’elle. C’en était déprimant tant de stupidité en elle. Elle avait commis son ultime affront ; celui de se jouer de lui, juste sous son nez. Personne n’avait le droit de toucher à ce qui appartenait à Aaren. C’était une chose qu’il ne tolérait pas. Il n’amenait aucune femme sur le navire, sachant parfaitement l’aversion de son quartier maître, et en mer il ne s’occupait que d’elle. L’homme avait au moins l’obligeance de la respecter. Mais elle ! Elle se permettait de se faire sauter quand il avait le dos tourner. Cela le faisait bouillir, mais plus encore que son collier était parti au même titre que ce musicien de pacotille. Ses doigts allèrent frotter ses yeux, tant il était désespéré par la situation. Il se disait que Selen n’avait pas assez payé pour ces affronts.

Mais il devait se rendre à une évidence : le cas de Lorley. Le capitaine du Crépusculaire s’était rendu compte qu’il ne lui portait aucun sentiment au final. Elle n’avait été qu’une passade, un jouet entre mille. Dire qu’il s’était fait peur en se demandant si vraiment il éprouvait un quelconque amour pour cette jeune femme. Mais non, l’amour de l’or et de l’océan était bien plus fort. Aaren l’avait embrassée une dernière fois, lui promettant de la revoir – ce qui ne se fera plus – et il l’avait laissée partir, la tête pleine d’espoir et de fantaisie. Une de ses mains s’amusaient avec une bourse emplie de quelque piécette… l’argent de Lorley. Ce pirate l’avait détroussée lors de leur dernière embrassade. Un sourire malicieux apparut sur son visage avant de boire cul sec son verre de whiskey.

Aaren se retourna finalement, appuyant ses fesses contre le bureau, attiré par un bruit derrière lui. Ses yeux se posèrent sur Selen, toujours assise à sa place. Le repas était terminé, tout le monde était parti. Pourquoi restait-elle ? Encore une fois elle ne faisait pas comme tout le monde. Surtout qu’elle savait très bien qu’Aaren aimait à rester seul. Sincèrement, il n’était pas content de la voir. Ce n’était pas le moment… ce n’était jamais le moment avec lui de toute manière. Ses bras se croisèrent alors qu’il voyait le piètre état de la jeune femme. Ses yeux étaient cernés par la fatigue et totalement éteint. Même une baleine échouée était plus vive et animée qu’elle. Le pirate arqua un sourcil en entendant sa question.

« Qu’est-ce que tu vas encore m’inventer ? »

Vraiment, il n’était pas au bout de ses surprises avec Selen. Maintenant elle lui parlait de rumeurs. C’était une chose qu’il adorait et, pour une fois, il n’en était pas la source. Les rumeurs, il n’y avait que ça pour nourrir la paranoïa ou exagérer des faits. Et Selen en était la preuve parfaite. Au vue de sa question, il se doutait qu’elle pouvait imaginer qu’il veuille lui donner congé de son poste de quartier maître. Cette idée lui avait effleuré l’esprit, mais elle faisait du bon boulot. Mais alors qu’il voulait répondre, Aaren fut déstabilisé par la réaction de la jeune femme. Voilà qu’elle pleurait maintenant. Ses yeux se mirent à rouler ; il était à bout avec elle. C’était rare qu’il la voie pleurer, mais à chaque fois il avait envie de rire. Elle ne savait décemment pas pleurer comme une femme. Mais cette fois-ci il ne voulait pas se moquer d’elle ; il était bien trop énervé pour cela. Aaren la laissa pleurer quelques instants, posant son regard inquisiteur sur elle et se resservant du whiskey qu’il but doucement. C’est alors qu’elle s’excusa. Mais ce n’était que des mots. Aaren n’en avait que faire de mots. Il lui en faudrait beaucoup plus pour qu’elle puisse remonter dans son estime. Agacé, le capitaine du Crépusculaire l’attrapa fermement par le bras et la releva de son siège.

« Je ne veux pas de pleurnichards sur mon navire ! » Son visage était tout déconfit, c’était un spectacle lamentable. Puis il la mena à la porte de sa cabine. Il la sortit rudement et resta devant la porte.

« Si j’avais voulu me débarrasser de toi, tu aurais été la première au courant. »

Aaren se montra gentil avec elle à cet instant, même si elle ne le méritait pas. Il aurait pu la laisser dans l’ignorance et se jouer d’elle, mais il n’était pas cruel à ce point. En tant que capitaine, c’était son devoir de s’occuper du bien être de son équipage pour qu’ils fassent du bon boulot.

« Maintenant va dormir ! Tu ne m’es d’aucune utilité dans un état pareil. »

Puis il referma la porte, sans demander son reste, sans même chercher à discuter plus profondément avec son quartier maître. Il se retourna dans sa cabine et se mit au lit pour dormir jusqu’à l’aube.

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L’angoisse était telle qu’elle était parcourue de spasmes, elle s’était mise à pleurer, elle si forte d’habitude et pour qui rien ne semblait la toucher était totalement prise au dépourvu avec ce doute de devoir finir sa vie sur terre. Elle ne pourrait pas accepter un tel destin, Aaren le savait, il avait toujours eu sa vie entre ses mains et maintenant plus que jamais elle avait l’impression qu’il allait la broyer sans le moindre remord. Elle pleura en silence, le cœur lourd et déjà l’envie d’en finir alors qu’elle se voyait noyée par l’alcool sur la jetée. Le capitaine se pressa vers elle, l’attrapant par le bras pour la secouer et l’obliger à se lever de sa chaise. La jeune femme cessa ses pleurs, se demandant ce que tut ceci signifiait alors qu’il lui donnait l’impression qu’elle avait dit d’énormes débilités. Il la mit à la porte, elle l’observait les yeux écarquillés sans comprendre ce qu’il était en train de se passer. Il lui avoua indirectement qu’il ne comptait pas se débarrasser d’elle, ce qui soudainement allégea le poids qu’elle s’était mis sur les épaules. Puis, il lui ordonna de se retirer, la laissant là en ayant mis fin à la conversation et à ses doutes par la même occasion.

Selen resta un moment devant la cabine du capitaine, déposant son front contre le bois de la porte tout en respirant profondément. Il ne lui avait sans doute pas pardonné mais il ne comptait pas l’abandonner ce qui était déjà énorme pour elle. Elle se devrait de se montrer docile et obéissante dans les prochains jours afin de regagner le peu de confiance qu’il avait en elle. C’était sans aucun doute ce qu’elle avait de plus précieux et ce qui rythmait sa vie. Elle sacrifiait sans hésiter pour lui et il le savait.

Selen se retira donc dans ses quartiers, terminant sa nuit sans plus de cauchemars et fut prise d’un lourd sommeil. Elle n’entendit pas les pas des membres de l’équipage se presser sur le pont et se réveilla alors que le soleil était déjà bien haut. La pirate se passa une éponge humide sur le corps avant de se vêtir, elle avait repris du poil de la bête, laissant derrière elle ce qu’elle avait enduré. Les trois jours qui suivirent furent agréables, le vent leur était favorable et la frégate glissait doucement sur les vagues. Ils trouvèrent un îlot sur lequel se poser le temps d’une demi-journée, les boucaniers allèrent sur terre pour chasser tandis que les charpentiers s’occupèrent de couper du bois. Un grand feu de camp fut installé, les pirates dégustèrent quelques produits de chasse et arrosèrent cela au rhum tout en chantant de vieilles chansons.

Selen profita que les marins soient sur terre à festoyer pour remonter sur la frégate et rejoindre Aaren qui avait fini par aller dans ses quartiers sans doute en quête de tranquillité ou pour compter son or. La jeune femme entra dans sa cabine, le voyant en train de décuver alors qu’il était allongé par terre. Il avait dû s’isoler pour déguster l’un de ses couteux whiskey en solitaire et voilà le résultat. Selen étira un large sourire en se dirigeant vers lui. Elle se pencha vers lui et glissa ses lèvres à son cou pour y déposer un langoureux baiser afin de le ramener à lui puis se redressa et l’aida à se relever. Il pu alors découvrir les vêtements qu’elle avait mis alors qu’elle venait danser pour lui. Elle l’avait déjà fait une ou deux fois par le passé, ainsi il savait ce qu’elle lui préparait. Elle portait un haut coupé sous les seins, épousant ses formes et orné de bijoux. En bas elle avait une longue jupe fendue sur les côtés de ses jambes et quelques foulards à la taille également décoré de quelques bijoux clinquant dès qu’elle bougeait. Elle l’installa sur le divan afin qu’il soit plus à l’aise et aux premières loges pour profiter du spectacle qu’elle lui offrait afin de se faire pardonner. La pirate s’éloigna de lui en lui adressant un sourire.

Elle se posta à quelques mètres et levant les mains elle fit sonner ses sagattes entre ses mains pour se donner un rythme et un semblant de mélodie puisqu’elle n’avait pas de musiciens. Elle n’avait pas trop l’occasion d’exécuter ces danses du désert mais n’en avait pas moins de talent lorsqu’il s’agissait de se mouvoir avec une grande sensualité. Selen bougeait avec aisance, tournoyant sur elle-même alors que ses bras étaient tels des serpents par leur belle agilité lorsqu’ils dessinaient des arabesques. D’abord sur un rythme entrainé, le sourire aux lèvres, elle ne lâchait pas Aaren du regard en espérant qu’il aimait ce qu’il voyait. Puis elle ralenti le rythme, maitrisant ses gestes pour les rendre plus lents, plus profonds et plus mystérieux. C’était tout un art de danser ainsi, elle aimait sentir chaque muscle de son corps travailler et sentir avec quelle facilité elle pouvait faire des mouvements fluides et élégants en contraste avec ce qu’elle était tous les jours.

Selen continua de danser ainsi, faisant quelques pas dans la pièce, tournant autour d’Aaren lorsqu’elle ne s’approchait pas de lui pour lui laisser loisir de voir sa peau se tendre et se détendre sous les vibrations de ses hanches. Son expression s’était faite plus mystérieuse, plongeant son regard dans celui d’Aaren en établissant une connexion qui ne lierait qu’eux deux.

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