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Se relever une bière à la main...
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 Se relever une bière à la main...

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Brogar

La Brioche Volubile ♦ NAIN
Brogar
♦ PSEUDOs : Sybille
♦ MESSAGES : 586
♦ RÉPUTATION : 1222
♦ AVATAR : Mads Mikkelsen
♦ DC & co : Eodhan et Iris Touque
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Nain
— ORIGINAIRE DE : Monts de Fer
— ÂGE DU PERSO : 101 ans
— RANG SOCIAL : Aucun, pauvre depuis sa naissance
— MÉTIER PRATIQUÉ : Touche à tout/voleur/gueux
— ARMES DU PERSO : Une Danaxe sans nom et divers poignards. Arc et flèches de chasse en cas de besoin.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Il voue une allégeance absolue à son estomac
— VOYAGE AVEC : Sa panse et son esprit pas net
— AMOUREUSEMENT : Se moque complètement de ce genre de choses

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MessageSujet: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyVen 9 Sep 2016 - 21:31



Se relever une bière à la main…

Ses mains tremblaient alors que Brogar les refermait sur la chope de bière presque vide devant lui. Il pouvait nettement voir la peau éclatée sur les articulations de ses phalanges encore fraiche de sa lutte pour se défendre. Il devait avoir deux doigts cassés, mais les os n’avaient pas bougé heureusement. Il souffla…il espérait au moins avoir brisé un ou deux nez et il priait que pour la morsure qu’il avait laissé sur Tirak s’infecte afin qu’il souffre un maximum…

Son corps était engourdi par la douleur des hématomes qui le recouvraient et son esprit était tout aussi léthargique. Sa respiration était sifflante et au vu de son ressenti, il avait quelques côtes cassées. Il ne savait pas si il s’en sortait bien ou pas…surement que oui. Ses côtes n’avaient pas perforé ses poumons et il n’avait plus d’hémorragie interne. Il avait craché du sang plusieurs heures après l’événement, mais cela s’était heureusement arrêté sinon il en serait certainement mort.
Il soupira une nouvelle fois portant la bière à sa bouche tout en faisant attention à sa lèvre éclatée.

Cela faisait maintenant deux jours…ou trois ? Qu’il avait été passé à tabac par ceux qui se prétendaient sa famille. Il s’était fait lynché, roué de coups…Il n’avait pas pu se défendre… Puis Borak avait attrapé ses boucles fournies pour le trainer face à tout le monde alors qu’il essayait de ne pas s’étouffer avec le sang dans sa bouche. Le nain avait alors pris un couteau très aiguisé et… Un violent frisson le parcouru faisant claqué sa choppe sur le boit de la table.

Il ne pouvait pas penser à ça. Il souffla, resserrant ses mains sur la chope malgré la douleur que ça causait dans ses doigts. Au point où il en était…

Brogar ne savait plus vraiment ce qu’il s’était passé entre le moment où on l’avait jeté à la rue et son arrivée à cette auberge humaine en dehors de la montagne. L’être primaire en lui avait pris le contrôle pour le sauver et le conduire loin de ses agresseurs et des nains.
Si seulement ils n’avaient fait que le battre…mais non, ils l’avaient humilié aussi. Maintenant il se sentait comme un gosse paumé alors qu’il était adulte…comme un chiot sur lequel on avait tapé avant de le jeter sous la pluie…pitoyable on peut le dire…

De ses doigts tremblants il frôla son menton nu, grimaçant à la douleur de sa peau à vif. On l’avait rasé si proche de la peau que des entailles allaient laisser des cicatrices…c’était pareille pour son cuir chevelu… Borak avait poussé l’humiliation jusqu’au bout pour asseoir sa domination. Plus de longue barbe brune, plus de chevelure rebelle…
Il tira sur la capuche de sa cape pour cacher au mieux une partie de sa honte, mais quelqu’un qui le connaissait verrait tout de suite que quelque chose n’allait pas. Normalement ses boucles se battraient entre elles pour se mettre devant son visage…son visage tuméfié et ses yeux au contour noir étaient aussi un bon indicateur que ca n’allait pas, faut dire…
Tout ça parce qu’il avait voulu partir, quitter le groupe pour faire sa vie de son côté. Ce n’était même pas qu’il voulait rentrer dans le rang, il était un voleur et ne se referait pas…il voulait juste faire sa vie comme il voulait et sans assassiner des gens si possible. Atteindre l’âge adulte l’avait poussé à réfléchir de quoi faire de sa vie…et Nori… Ce filou de Nori qui ne faisait que lui demander ce qu’il faisait avec Borak…Ce roublard de Nori qui s’était enfuit avec le butin de leur dernier gros coup…Il aurait dû avoir l’idée avant lui et se barrer. Haaa Nori était plus âgé et avait plus d’expériences…
Enfin, cette dernière blaguounette de Nori avait énervé Borak et le fait que Brogar veuille partir avait été la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Il devait montrer que c’était lui le chef après la trahison du Nain et c’était tombé sur Brogar…

Il se vengerait…Oh oui il se vengerait de Nori…dès qu’il le verrait, il le décoifferait !



Dernière édition par Brogar le Jeu 1 Mar 2018 - 22:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptySam 17 Sep 2016 - 0:58



Se relever une bière à la main



Ah, la cavale. Il n'y a rien de tel que la cavale, surtout celle qu'on a bien mérité et où l'on sait pertinemment que l'on va gagner. Comme après une petite évasion de prison bien ficelée, une de celles où on est si à l'aise qu'on a même le temps de narguer les gardes au passage d'une façon ou d'une autre. Ou après un coup mené de main de maître, la besace lourde d'un butin sonnant et trébuchant, gagné avec une facilité déconcertante. C'est ce genre de sentiment que je ressens à l'instant où je vous parle ; une légèreté enivrante, une sensation de liberté et d'hilarité qui me donne des ailes.

Ah car je viens de mener un de mes plus beaux coups, à n'en pas douter. Les Monts de Fer ont rassasié ma soif de larcin et mon avarice pour un moment, et cela fait quelque jours que je me suis échappé de la montagne en semant derrière moi une bande de malfrats très en colère. J'entends d'ici Borak, le chef de la troupe, vociférer et hurler de sa voix rauque et résonnante, maudissant mon nom et celui de ma lignée. J'aime bien les Monts de Fer, mais il me semble évident qu'il me faudra attendre quelques décennies avant de pouvoir y remettre les pieds sans craindre de me faire traîner dans un coupe-gorge au premier coin de rue. Borak est un nain pur et dur, et les nains ont une sale manie de ne rien oublier et de ne rien pardonner. Un butin comme cela, il n'est pas près de l'oublier, et surtout pas le fait qu'il est en ma possession.

Je souris à cette pensée, tirant sur ma pipe avec l'air un peu rêveur d'un amoureux repensant à une soirée passée avec sa donzelle. Je suis assis dans un coin d'une taverne un peu miteuse d'une ville humaine dont le nom m'importe peu, je crois bien que je suis là depuis quelques heures. Une chope vide devant moi, le tavernier vient de temps en temps me la remplir en grommelant dans sa barbe certainement quelques commentaires déplaisants sur les gens de mon espèce ; de bonne humeur, je me contente juste de lui balancer une petite pièce d'argent comme un seigneur ayant pitié jetterait des pièces à un mendiant dans la rue. Le tout avec le sourire bien sûr, et de temps à autres les pieds sur la table. Il n'est pas là d'interrompre ma rêverie enfumée, pas tant que je continuerai à lui jeter ces pièces, infimes parties du butin merveilleux que j'ai chipé au nez et à la barbe de mes anciens soit-disant camarades. Inutile de préciser que je l'ai caché, n'en gardant qu'une bourse néanmoins bien remplie à la ceinture. J'ai déjà bien bu, et je compte bien utiliser ces pièces pour continuer sur ma belle lancée.

Tout s'était déroulé comme prévu, j'ai encore du mal à y croire. J'avais entendu parler de Borak en arrivant en Ered Engrin et en côtoyant les tavernes des bas-quartiers. Il s'était fait un nom dans le milieu et se prenait apparemment pour le roi du secteur. J'ai rencontré certains de ses sbires et ai bu des coups avec eux. A force de petits vols et de bagarres en tout genre j'ai réussi à gagner leur confiance, jusqu'à leur indiquer l'emplacement d'un butin alléchant qu'une bande aussi fournie que la leur pourrait s'organiser pour piller sans problème. Après des jours à planifier l'attaque, nous y étions, et ce soir-là j'étais parti sans crier gare, l'entièreté du butin dans ma besace.

Ah, qu'il fait bon être en vie ! Quelle existence douce et merveilleuse. Ne me manquerait plus qu'une âme charitable pour partager ma couche ce soir et je serais le nain le plus heureux qui ait jamais été.

Mes yeux parcourent distraitement la pièce, mais ici il n'y a que peu de chance que je trouve chaussure à mon pied. Eh bien, tant pis. J'aspire une bouffée de fumée et ferme les yeux, profitant de la sensation du tabac dans ma gorge avant de la recracher avec douceur. Malgré la proximité avec les montagnes, il est rare de voir des nains traîner par ici, et les gens me regardent avec dédain et méfiance. Les seuls représentants de mon espèce qu'ils ont l'habitude de voir sont des marchands avares avec qui ils sont bien forcés de faire affaire. C'est pour cela que quand un individu pas plus grand que moi entra en boitillant dans la taverne, toutes les conversations s'arrêtèrent brièvement. Tiens, donc, un nain, ici ? Serait-ce le destin qui souhaite assouvir tous mes désirs ce soir ? Je me redresse légèrement, tendant le cou sans gêne pour mieux regarder le nouveau venu. Il m'avait semblé familier à première vue, mais je ne suis en fait pas du tout sûr de le connaître. Assez maigre pour notre race, son visage est caché par une capuche, mais il semble évident qu'il n'a pas de barbe. Je laisse de côté ma frustration à l'idée que ce n'est pas du tout le genre de cadeau du ciel que je recherchais – j'aurais préféré grand, barbu et musclé, merci – et enlève les pieds de la table, m'asseyant comme un être civilisé devrait le faire pour observer le nouveau venu. Il marche d'un pas hésitant, et son corps entier semble trembler. Il se cache derrière cette cape un peu trop grande pour lui et évite les regards des autres clients. Il commande une bière et s'assoit à une table proche de la sortie, et depuis qu'il est entré, je n'a pas vu une seule fois son visage.

Je m'interroge, me grattant le menton. J'ai un étrange pressentiment, il me semble bien connaître ce nain. Des maigrichons, il n'y en a pas beaucoup chez nous, mais des nains sans barbe... Je finis d'un trait ma chope, et me lève pour aller en réclamer une autre à mon tavernier favori. Lorsqu'il me la tend, je change d'avis. « En fait, mets-m'en une autre, veux-tu ? » lui dis-je avec un sourire trop poli pour être vrai. Il grince des dents mais s'attelle à la tâche, et je profite de ce temps pour regarder le nain, qui cette fois me fait face. Il ne lève pas la tête, pas mon pressentiment se confirme de seconde en seconde. Je connais ce nain. Je l'ai rencontré il y a peu, lors de mon séjour en Ered Engrin, et il s'appelle Brogar. C'est un bon gars, pas méchant et sacrément doué pour ce qui est de ne pas se faire remarquer, un talent essentiel pour un bon voleur. C'était le seul bon gars de la bande, les autres étaient tous des pourris plus bêtes que leur pieds. Je pourrais me demander ce qu'il fait là, mais je pense en avoir déjà une vague idée.

Je m'approche de lui et plante sans ménagement les deux chopes sur la table avant de m'asseoir sur le banc à côté de lui – bancs qui sont toujours trop hauts dans ces tavernes humaines, mais on s'y fait avec les années. « Brogar ! Brogar mon lascar... j'imagine que t'es pas venu ici pour me tuer, hein mon gars ? » Je ris et je pousse la chope vers lui. Il a même pas encore vidé à moitié la sienne, mais vu son état il aura sûrement besoin d'un tonneau entier pour se remettre. « Ouais, je t'achète avec de la bière, mais t'en as sûrement plus besoin que moi. » Je le regarde, essayant de bien voir son visage maintenant que je suis plus près de lui. C'est bien ce qui me semblait. Il n'a plus de barbe. Sa mâchoire est rougie par les poils qu'on lui a retirés, et son visage angulaire est marqué de bleus et d'entailles. Pas besoin d'être architecte pour comprendre ce qui lui est arrivé. « Eh ben, dis donc ils t'ont pas raté les salauds. Borak, j'imagine ? »

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Brogar

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyLun 19 Sep 2016 - 12:25



Se relever une bière à la main…
Il lui ferait des nœuds…hooo oui il lui ferait des nœuds. Tout plein et Nori passerait des heures à se démêler ! Il lui volerait aussi ses perles comme ça il serait bien embêter pour refaire sa coiffure saugrenue…Sa vengeance serait tellement maléfique !

Tout en fixant sa bière, son esprit obscurci par la douleur délirait sur sa folle et terrible vengeance sur son collègue voleur. La vision d’un Nori aux cheveux indomptables et ébouriffés apaisait un peu ses pensées moribondes…

Soudain des choppes furent claquées sur la table, le faisant fortement sursauter. Un sifflement douloureux lui échappa quand ses côtes cassées protestèrent vigoureusement contre ce mouvement trop vif. Il leva les yeux sur son « agresseur » pendant une seconde à la manière d’un cerf effrayé avant que son habituel regard mécontent pris sa place…et devint blasé à la vue de nul autre que l’objet de ses fantasmes. Quand on parlait du loup !

N’importe quel nain de son ancienne bande aurait surement hurlé au traitre avant de se jeter au cou de Nori pour se venger du vol du butin, mais pas Brogar…Ho non…et même si lui pensait à se venger en le décoiffant, c’était à cause des idées qu’il lui avait mis dans la tête et pas vraiment pour le vol…Ils étaient des voleurs, se faire confiance entre eux était naïf.
Nori était nouveau dans la bande et ne léchait pas les pieds de Borak, ça aurait dû être évident qu’il allait finir par faire un sale coup. Brogar, lui, ne s’était pas trop posé de questions. Il s’amusait bien avec Nori au dépend des autres et ça lui allait bien.
Le nain ne savait pas trop quoi penser de l’apparition de son ancien collègue et était bien trop fatigué pour réfléchir à comment réagir face à lui. Il agit donc comme à son habitude…un peu blasé, avec humour, mais fatigué…

Brogar plissa le nez en l’entendant avant de lui faire un sourire un peu carnassier qui perdait de son effet avec ses lèvres fendues et ses yeux rougis.
« Mnan Nori…Je prévois des choses bien pires pour toi t’inquiètes pas… » Il loucha sur sa coiffure en étoile si distinctive. Sa voix était un peu faible et fatiguée, mais Brogar était têtu alors il continuait de parler. « J’ai hâte de te voir quand t’es cheveux ressembleront à une serpillère… »
Il lui sourit en coin avant de rebaisser les yeux devant lui.

Quand la chope fut poussée vers lui, il n’attendit pas une seconde pour la tirer dans ses bras à l’abri, posant sa main abimée sur elle. Son geste aurait habituellement été beaucoup plus vif. Il avait toujours les réflexes d’un enfant qui avait manqué de beaucoup de choses, tirant la nourriture contre lui pour empêcher quiconque de la lui voler. Là c’était une bière et il était trop mal en point pour être aussi rapide qu’à son habitude…mais il la poussait quand même vers lui, là où il pourrait la défendre même si il n’avait pas encore fini l’autre.

« Si tu veux m’acheter m’en faudra quatre ou cinq en plus… et de la brioche…» Il souffla en gardant bien ses bières vers lui.

Son regard intrusif ne lui échappa pas. Il avait jusqu’ici réussi à garder son habituel visage ennuyé, mais maintenant son malaise apparaissait clairement. Nori essayait de voir son état…
Brogar détacha ses doigts de sa choppe et tira sur sa capuche pour se cacher un peu plus. Il ne pouvait pas camoufler sa barbe rasée, c’était trop tard…mais il essayait un peu pitoyablement de l’empêcher de voir son absence de cheveux ainsi que les trop nombreuses marques sur son visage. Brogar n’était pas un nain qui s’inquiéter de son apparence, mais là on parlait de choses bien plus graves que d’être mal coiffé…on l’avait rasé afin de l’humilier dans le but de le battre psychologiquement en plus de physiquement.
Il grimaça en enroulant un bras autour de son torse, même se tendre simplement parce que Nori le regardait déclenché des douleurs plus forte.

Il souffla à sa constatation, épuisé et douloureux. Ouais, il lui faudrait beaucoup de bière pour se remettre d’aplomb…Il avait bien du mal à sortir de l’état semi-comateux de son esprit qui l’avait emmené ici…D’ailleurs il était où ici ?

« Ouais Borak et tous les autres copains de la bande… » Il fixait sa bière, n’ayant toujours pas repris une gorgée et ne se sentant pour l’instant pas le courage de développer. « J’aurai dû avoir ton idée avant et me barrer en volant le butin l’air de rien… J’ai totalement foiré mon coup…»




Dernière édition par Brogar le Jeu 1 Mar 2018 - 22:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMar 25 Oct 2016 - 12:15



Se relever une bière à la main



C'est en fait bien pire que ce que j'ai pu imaginer. Je le remarque à son regard effrayé lorsque je le surprends, à ses mouvements lents et saccadés qui dénotent les douleurs qu'il doit ressentir. Je suis tout de même content de voir qu'il n'a pas l'air extrêmement fâché contre moi – après tout, ce n'est pas moi qui l'ai mis dans cet état. Lorsqu'il me répond, il parle avec son habituel ton blasé et bourru, et j'ai un sourire amusé en l'écoutant décrire ce qu'il avait prévu pour moi. Les cheveux ont toujours été un sujet de désaccord entre Brogar et moi. « Arrête un peu, on sait tous les deux que t'es jaloux de mes cheveux. » Je lui adresse un clin d’œil un peu effronté, sans être conscient de la vérité cruelle que peuvent porter mes paroles en cet instant. Je bois une bonne gorgée de cette bière humaine qui commence légèrement à me monter à la tête. Brogar tient la chope que je viens de lui donner contre lui, protecteur, comme s'il redoutait que quelqu'un ne vienne la lui prendre. Je sais qu'il a eu une vie de misère et que ces réflexes ne le quitteront jamais, surtout pas après ce qui vient de lui arriver.

Brogar et les brioches, c'est toute une histoire d'amour. Je lève les yeux au ciel, feignant d'être ennuyé. « Des brioches – sérieusement, tu ne penses qu'à ça. Avec toutes les brioches que tu t'enfiles, je comprends pas que tu ressembles pas encore à Gredor. » Gredor est un tavernier des Monts de Fer, un nain pas très malin mais aussi gros qu'une barrique. On allait souvent se soûler là-bas avec la bande de Borak. Mais Brogar est fluet de nature, je pense que même s'il mangeait tous les jours à la table des rois, il serait toujours aussi gringalet au bout du compte. Même mon frère Ori est plus imposant que lui, c'est dire. Enfin, quand on est voleur, c'est une qualité, c'est certain.

Mais aujourd'hui mon collègue semble bien loin de l'image du voleur discret et néanmoins terriblement efficace. Je pense qu'il ne serait pas capable de piquer une de ces brioches qui le font tant saliver. Il fuit mon regard insistant et rabat sa capuche un peu plus sur sa tête, de sorte que j'ai désormais du mal à distinguer ses yeux dans l'ombre. Il grimace légèrement à chaque mouvement et est visiblement mal à l'aise, et j'ai la sale impression qu'il me cache quelque chose de bien pire. Je fronce mes sourcils tressés, n'aimant pas vraiment ce que je vois. Il souffle et je ne peux m'empêcher de penser qu'il a des airs de vieillards comme cela – fatigué, abattu, las. Il confirme mes soupçons et me confie qu'il regrette de n'être pas parti plus tôt lui aussi. Je ne dis rien, sirotant ma bière en le regardant d'un air indifférent. Je suis désolé de ce qui lui est arrivé, mais au moins il n'est plus avec ces incapables qui le traitaient comme de la vermine. « C'est sûr, t'as foiré, » lui dis-je sans complexe. Je ne vais pas le brosser dans le sens du poil. C'est dur ce qu'il vient de vivre, mais au moins il en sortira grandi – je l'espère. « Mais au moins, t'es plus avec eux, maintenant. » Je me retourne sur le banc, histoire de m'adosser à la table pour être un peu plus confortable et agacer un peu plus le tavernier si c'est possible. Je lève ma chope comme pour porter un toast. « Tu es libre, tu es maître de toi-même, tu peux aller où tu veux et voler ce que t'as envie de voler. » Je lui adresse un grand sourire plein de dents et bois une grosse gorgée. « Tu peux te soûler la gueule quand tu l'entends, aussi, et ça ça n'a pas de prix. »

Il y a un petit moment de silence contemplatif, et je bois tranquillement. Je sais qu'il n'est pas à l'aise et qu'il me cache encore quelque chose, mais je ne le forcerai pas à se dévoiler s'il n'en a pas envie. Il est grand, il se gère comme il l'entend. Il n'empêche que je suis quand même curieux de savoir ce qui s'est passé. « Comment c'est arrivé ? Qu'est-ce que tu leur as dit ? »

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyLun 7 Nov 2016 - 16:15



Se relever une bière à la main…

Normalement Brogar aurait attaqué direct après la remarque de Nori. Les cheveux avaient toujours été un sujet de chamaillerie entre eux. Un véritable jeu de remarques et de commentaires auquel il aimait participer. Il suffisait de voir la différence entre eux pour comprendre. Nori était toujours tiré à quatre épingles au point où Brogar se demandait seulement si c’était réellement possible et si Nori n’utilisait pas un sortilège secret pour que cela tienne ! Lui, faisait très sauvage avec ses boucles ébouriffées et choisissant elles-mêmes leurs positions. Ses tresses ne tenaient jamais bien longtemps, alors il en faisait des toutes simples sans aucune fioriture (ou grand maximum des perles en bois). Ils étaient des opposées en somme !...enfin…maintenant… Son crâne était rasé, quelques entailles profondes et ensanglantées allaient lui laisser des cicatrices…Il n’avait pas osé y toucher tellement c’était…c’était…dégoutant ? humiliant ? horrifiant ?

Nori ne reçut donc aucune pique, aucune remarque, aucun « vaut mieux ressembler à un nain à la chevelure douillette mais emmêlées, qu’à un porc-épic géant à seulement 3 piquants » ou tout autre comparaison étrange dont il changeait à chaque fois…
Brogar se contenta donc de baisser précipitamment la tête alors qu’un frisson plus violent que les autres fit claquer sa choppe sur la table.

Il ne dit rien, pinçant juste ses lèvres abimées entres elles pour essayer de retenir le gémissement d’angoisse qui voulait sortir. Il attira les choppes contre lui, pour les protéger et se réconforter. Ses doigts tremblaient toujours autant alors qu’il les resserrait sur ses chopes…tout en essayant de ne pas bouger ses deux doigts cassés et gonflés.

Les râleries de Nori à propos des brioches lui tirèrent cependant un sourire. Les sacro saintes brioches haa…Elles seraient capables de tirer Brogar de la mort. Bien que là, il n’était pas sûr que son estomac accepte de la nourriture solide…il n’avait rien pu avaler depuis son départ…mais les saignements avait arrêté, peut-être qu’il pourrait essayer au moins une toute petite brioche ?

« C’est une compétence rare de ma lignée qui me permet de manger du sucré autant que je veux sans jamais ressembler à Gredor… »

Il eut un petit sourire un peu bancal, malgré son état pitoyable sa bouche ne s’arrêtait pas parler. Il ne devait pas se laisser aller.

Brogar confessa ensuite qu’il avait raté son coup et Nori se hâta de confirmer cela.
C’est ce qu’il aimait avec Nori, il était aussi direct et franc que lui. Pas de faux semblants, pas de chichis et de manières inutiles… Ils se disaient les choses sans filtres, car ils savaient autant l’un que l’autre que c’était inutile de se voiler la face.
Il hocha faiblement de la tête en l’entendant dire qu’il n’était plus avec eux au moins…c’est vrai, mais il était un peu paumé maintenant. Il avait prévu de partir oui, mais certainement pas dans une circonstance pareille où sa survit autre que par le ventre était en jeu.

« Je vais voler des pâtisseries…et des choses qui brillent… » il répondit doucement en fixant sa bière.
Nori s’était retourné, le soustrayant de son regard inquisiteur et lui permettant ainsi de se détendre un chouya. Il le regarda néanmoins, le voyant lever sa choppe. Comme à chaque fois que Nori lui faisant un de ses sourires de canaille, grand et montrant toutes sa dentitions, Brogar avait le réflexe de faire de même. En moindre mesure il sourit donc en retour… « Votre sagesse est grande ô maître Nori… » Il souffla avec un certain amusement, se détendant encore un peu plus grâce à la «simplicité » de leur relation…

Brogar se laissa un peu aller au silence qui suivit. Même si le jeune nain était une pipelette quand il s’y mettait, il ne cherchait pas particulièrement à combler les silences…surtout dans ce genre. Il prit lentement quelques gorgées de sa bière tout en se demandant combien il lui en faudrait pour qu’elles fassent office d’antidouleur.
C’était étrange… mais avec Nori à côté, il se sentait un peu moins en insécurité… Dans son état perdu, c’était un réconfort de pouvoir se raccrocher à quelque chose de familier. Surtout que Nori était un bon gars…roublard, fourbe et canaille…mais un bon gars quand même qui pourrait se rapprocher d’un ami… Oh il n’attendait pas que Nori se mette à s’occuper de lui ou quoi…mais c’était un réconfort qu’il soit simplement là à boire une bière avec lui…

Bien sûr, son collègue voleur voulu en savoir plus sur son état.
Il ne répondit pas immédiatement, fixant d’un regard trouble le liquide ambré recouvert d’une légère mousse qui vibrer sur le même rythme que ses tremblements.
Brogar n’avait pas très envie d’en parler. Ses souvenirs restaient encore un peu flous et il aurait préféré que cela reste ainsi. Mais ça serait surement inutile de refuser de parler de ce qu’il s’était passé. Nori n’allait pas faire plus..menfin…il ne savait pas trop quoi faire… Il n’attendait pas vraiment que Nori l’aide, en fait il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait…Son esprit était beaucoup trop confus…bah…autant raconter, un peu, comme ça Nori serait au courant…

« Je partais juste…Borak m’a vu, ce que j’avais pas prévu et m’a demandé ce que je faisais…j’ai dit que je partais vu que c’était clair… » Il haussa des épaules avant de grimacer à cause du geste. Il ne faisait pas de longues histoires éloquentes et rocambolesques, trop épuisé pour ça.
« Borak était pas ravi ravi de ton départ…s’tu veux il était plus le Grand Chef incontesté dont tout le monde flippe parce que c’est le fort gnagna…du coup, ben fallait qu’il montre qu’il commandait… Comme j’étais couillon, il m’a choppé…ils…hm…ben ils m’ont passé à tabac j’vois pas comment dire autrement…J’ai arraché un gros morceau de la main de Tirak avec mes dents…j’ai pas écouté mon père, je les avais pas lavé, alors j’espère que ça va s’infecter… » il divagua légèrement, ayant du mal à garder son train de penser…et ne voulant pas penser à la suite…
« Puis Borak m’a attrapé et tiré devant les autres…et…je…enfin…il a voulu…montré qu’il dominait…et il…a…il a…»

Un mélange entre un gémissement et un sanglot lui échappa soudainement, le choquant lui-même. Il ouvrit et fermi la bouche à plusieurs reprises, peignant à parler. Il était pris de court par l’afflux soudain de souvenirs de voix, de coups et de lame. Pendant un instant il fut effrayé, perdu, paumé… comme un mioche qui ne savait pas quoi faire de lui-même après avoir été tabassé par un parent…

« …ma b-barbe…et…mes…c…ch…cheveux… »

Il restât figé les yeux écarquillés sur la table avant de serrer brusquement son poing. Cela envoya un violent courant de douleur dans son corps qui eut le mérite de ramener son esprit à l’instant présent. Il dégluti difficilement, en regardant un peu partout autour de lui avant de revenir sur sa bière. Tremblant encore un peu plus, il but une gorgée…
Puis Brogar reprit son récit, comme si une attaque de panique ne venait pas de le prendre.

« …ils…m’ont abandonné dans la rue…pour que j’y meure…je m’étouffais…dans mon sang…mais…chuis tétu…alors…mais je ne me souviens pas de ce qu’il s’est passé vraiment entre la rue et…ben maintenant…Je sais même pas où j’ai volé la cape et l’argent… ni même où on est…à part chez les humains, pour sûr avec leur trogne idiote…»



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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMer 22 Fév 2017 - 23:41



Se relever une bière à la main



J'ai un petit rire amusé quand Brogar décide de me joindre dans mon toast et d'honorer ma prétendue ''sagesse''. Voilà un mot que j'ai bien du mal à lier à ma petite personne, et c'est bien ça qui est drôle. Il n'empêche que sur le coup j'ai raison, et j'espère pour son moral que Brogar essaiera de voir les choses de cette façon. En tout cas, le simple fait qu'il pense déjà à voler des pâtisseries et à faire des blagues est bien la preuve que le nain joyeux qu'il était ne s'est pas volatilisé sous cette capuche tremblante et cette mâchoire lacérée. Ma question cependant est reçue par un silence peu surprenant. Je continue à boire tranquillement, comme si de rien n'était, sans le regarder. Je n'ai pas besoin de le voir pour me rendre compte qu'il est agité, et qu'il hésite certainement à me répondre. J'entends sa chope cogner légèrement sur la table de bois, dans un rythme inégal qui suit celui de ses tremblements. J'attends patiemment, fixant des yeux le tavernier qui nous lance régulièrement des regards méfiants, mais mon esprit à demi-alcoolisé est concentré sur les mouvements de mon voisin de table que je surveille du coin de l’œil.
Après quelques secondes de réflexion, je l'entends prendre une respiration saccadée et il se met à parler. Je tourne la tête vers lui, posant les yeux sur son profil que je distingue sous sa capuche. Il commence à m'expliquer d'un ton monotone ce qui lui est arrivé, me racontant avec une certaine retenue le cours des événements. Bien sûr, Borak voulait faire un exemple pour retrouver un semblant de crédibilité et d'autorité après le fiasco que je leur avait fait vivre... C'est vraiment pas de chance que ça soit tombé sur le seul gars de la bande qui ne le méritait pas. Je l'observe sans ciller, avec sérieux. J'ai un reniflement appréciateur quand il me dit qu'il a réussi à arracher un morceau de la main de Tirak. « Bien joué, mon vieux, » je commente avec un sourire narquois qu'il ne voit pas, trop plongé dans ses souvenirs encore trop brûlants. Puis Brogar reprend son récit d'une voix plus rauque, plus tremblante, et je me redresse légèrement sur le banc, ne le quittant pas des yeux, fronçant quelque peu les sourcils. Il ne finit pas sa phrase, laissant soudain échapper un gémissement douloureux qui me rappellerait ceux d'un animal blessé. Je ne bouge pas d'un poil, attendant le souffle coupé que mon ancien collègue parvienne à se reprendre, ou ne rompe complètement sous le poids de cette expérience affreuse. Je crois savoir ce qu'il ressent, ayant moi-aussi connu la dure loi des bandes organisées et de la violence qui y fait loi. Il m'est arrivé de me faire bannir d'un clan et de recevoir un traitement similaire à celui que Brogar vient de me décrire ; c'est assez courant dans notre milieu. Mon passage à tabac s'est terminé par un marquage au fer rouge, sur le bras, une marque qui reste à vie. Est-ce que Brogar à eu le droit à la même surprise douloureuse ? Est-ce la méthode de Borak, est-ce cela qui a traumatisé à ce point Brogar ? Est-ce pour cela qu'il cache son visage ? Est-ce que Borak lui aurait apposé une marque sur le front ?
J'attends avec une certaine appréhension que Brogar réussisse à finir sa phrase, mais quand il y parvient enfin, je réalise que j'étais bien loin de la vérité.

« …ma b-barbe…et…mes…c…ch…cheveux… »

La voix de Brogar se meurt, et il ne bouge soudainement plus. Horrifié, je reste aussi paralysé que lui, mon visage décrivant j'en suis sûr le dégoût que je ressens à cet instant pour cette bande de lascars. Je les revois dans ma tête et mon esprit imagine la scène, imagine ce que Brogar a dû vivre et visualise clairement le visage fou et répugnant de Borak se délecter de la détresse du nain qui est assis à côté de moi.
La voix de Brogar me ramène à la réalité et c'est la mâchoire serrée que je l'écoute terminer son récit, décrivant son état et son entêtement à rester envie, exprimant à quel point tout était devenu flou depuis cet instant maudit. Je n'ai même pas envie de sourire quand il insulte les humains, je passe une jambe de l'autre côté du banc, m'asseyant à califourchon afin de mieux le voir.   « Ces fils de chiens, » dis-je avec dégoût, crachant cette insulte avec le plus de venin possible, « ils ont osé... » C'est pire que ce que j'avais pu imaginer. Pire que le marquage au fer rouge, la brûlure, pire que la torture. Une marque sur le visage semblait être un châtiment ridicule à côté de ça. Je me penche légèrement en avant et pose une main sous son menton pour qu'il tourne la tête vers moi, regardant rapidement par dessous pour voir un peu mieux son visage. Chaque centimètre carré de sa peau semble être couvert d'entailles et de bleus, et je remarque effectivement l'absence de ces mèches rebelles caractéristiques qui lui tombaient toujours devant les yeux. Je m'écarte rapidement pour ne pas l'embarrasser plus. « Les fumiers. » C'est une chose difficile à imaginer, difficile à accepter. La barbe, c'était déjà assez dégradant, mais les cheveux en plus... c'est la pire humiliation que peut vivre un nain. Je savais que Borak était un vrai idiot, mais je ne le pensais pas capable d'une telle cruauté. Grimaçant, je vide le reste de ma bière dans sa chope, puis la pointe du doigt. « Bois, bois, » lui dis-je avec empressement, puis je me lève pour aller demander deux autres chopes.
Merde. Brogar l'a eue vraiment dure. Pas étonnant qu'il soit aussi chamboulé. Je reviens m'asseoir à côté de lui avec deux chopes en main. « On va avoir besoin de ça. » J'en pose une devant lui, et l'autre devant moi. « J'arrive pas à croire que ce petit enfoiré ait pu te faire ça, » dis-je avec toujours autant de dégoût. Puis je le pousse un peu sur l'épaule. « Mais mon gars, tu t'es relevé. Tu te rends compte de la force que ça demande ? Beaucoup de nains se seraient laissés mourir dans cette rue poisseuse. » Je regarde l'intérieur ma bière et grimace, me demandant si j'aurais eu la force de me relever. Je n'en suis pas si sûr, en fait. Peu importe. C'est de Brogar dont il s'agit. « T'as eu un courage énorme, tu t'en es tiré. Et crois-moi, un jour viendra ou tu auras ta revanche. » Oh Mahal, j'ai presque envie de le tirer jusqu'aux Monts de Fer pour aller raser le crâne de ce petit chef de pacotille. Mais bon, ça ne serait pas une très bonne idée, sauf si Brogar a des envies suicidaires. « Mais pour l'instant, je te propose qu'on boive comme des trous pour honorer ton courage exemplaire. » Je lève ma chope et frappe dans la sienne avant qu'il ne puisse refuser. Comme si Brogar allait refuser ça, avec ou sans cheveux.

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— RACE DU PERSO : Nain
— ORIGINAIRE DE : Monts de Fer
— ÂGE DU PERSO : 101 ans
— RANG SOCIAL : Aucun, pauvre depuis sa naissance
— MÉTIER PRATIQUÉ : Touche à tout/voleur/gueux
— ARMES DU PERSO : Une Danaxe sans nom et divers poignards. Arc et flèches de chasse en cas de besoin.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Il voue une allégeance absolue à son estomac
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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMar 7 Mar 2017 - 19:02



Se relever une bière à la main…

Brogar avait essayé de parler avec détachement pour ne pas souffrir des souvenirs que cela ravivait en lui, mais il n’avait pu empêcher des gémissements de s’échapper. A sa grande gène cela sonnait presque comme des sanglots et cela le prenait par surprise. Il eut bien du mal à continuer, mettre des mots sur ses souvenirs les rendaient plus réels. Ce n’était plus un cauchemar, c’était la réalité…La panique le prit pendant un instant, rendant son regard comme celui d’une bête effrayée, ses pensées se mélangèrent et c’est seulement grâce à la douleur de sa main qu’il revint aussi rapidement à lui. Il ne vit pas le regard de dégout pur sur le visage de son collègue, trop concentré sur le fait de ne pas se perdre à nouveau. Il reprit son récit d’une vois plate, loin de son discourt joyeux habituel.
L’insulte de Nori le fit sursauter, non pas parce qu’il la pensait diriger vers lui, mais parce qu’il était à cran…ce qui était un euphémisme pour tout dire. Il était sur ses gardes, méfiants, paranoïaque… on ne sortait pas d’un passage à tabac en chantant aux oiseaux et en lançant des fleurs en l’air tout en proclamant l’amour éternel au moindre loustic de passage… Mais le dégout de Nori était au moins un peu rassurant, il n’approuvait pas les manières de Borak…

Sa respiration se bloqua totalement en sentant la main du nain sous son menton à vif, mais il se laissa faire les yeux bas. Nori pouvait donc voir un peu mieux les dégâts sur son visage, les marques aux teintes bariolées et les multiples entailles qui allaient laisser des traces. Borak n’avait pas été dans la dentelle, les coups avaient étaient violents, brusques, le tout pour montrer sa supposée force. Les mèches folles étaient tombées au sol alors que le sang avait glissé le long de son crâne et de son menton. Du sang déché resté encore son visage, n’ayant pas était conscient pour se nettoyer. Brogar ne savait pas dans quel état il était réellement, ayant tout fait pour ne pas se voir dans la moindre surface réfléchissante…de toute manière les moments jusqu’à maintenant avait juste pour but de survivre…
Il détourna les yeux assez humilié par son état…Brogar n’était pourtant pas un nain orgueilleux, on pouvait même dire qu’il se moquait totalement de ce que l’on pouvait dire de lui et de son apparence, mais là…là ce n’était pas une question de beauté ! La barbe et les cheveux étaient sacrés pour les nains, les coupés c’était…il ne savait même pas comme dire ça. Aucune autre race ne pouvait se rendre compte de ce que le fait de se faire raser la barbe ET les cheveux pouvaient représenter pour un nain… De plus, Brogar était totalement caractérisé par les boucles folles de son crâne, comme Nori était immédiatement identifiable par ses drôles de piques…C’était comme avoir enlevé une part entière de lui…ho ça finirait bien par repousser, mais…les dégâts dans son esprit étaient déjà fait. Puis, outre son humiliation, ceux qui se prétendaient comme ses amis l’avaient battus à mort avant de l’abandonner dans une rue pour qu’il y finisse d’y mourir… C’était seulement son instinct entêté qui l’avait poussé à survivre…Tout ça avait laissé Brogar encore plus perdu qu’à l’accoutumé, ne sachant pas quoi faire de ses membres cassés et abimés.

Avec une autre insulte, Nori abandonna rapidement son visage à son grand soulagement. Puis le voleur eu un geste surprenant en vidant le reste de la bière dans la sienne…haw il devrait vraiment, vraiment paraître en mauvaise état pour qu’il lui donne sa boisson. Il prit deux grandes gorgées de la bière pour essayer de se requinquer après avoir dû repenser aux souvenirs encore beaucoup trop frais. Dans un clignement d’œil Nori était parti avant de revenir avec de nouvelles bières.

« On a toujours b’soin d’biére… » il marmonna en tirant la nouvelle chope vers lui, la nichant entre les deux autres qu’il gardait toujours bien contre lui, à l’abris.
Il haussa vaguement de l’épaule quand Nori s’étonna avec dégout sur le fait que Borak s’en était pris à lui. Il fallait une bonne poire, il avait mal préparé son escapade et voilà…Nori n’était pas là depuis longtemps, mais lui avait pu voir au fil des années à quel point Borak tournait mauvais, au début il ne l’était pas tellement…Alors que son Chef s’en prenne si violemment à l’un d’eux n’était pas si surprenant pour lui, mais que les autres s’y mettent aussi…ça, c’est ce qui l’avait fait le plus paniquer…

Brogar grinça douloureusement à la petite poussée sur son épaule. Normalement un nain était costaud, même une crevette comme lui et ils étaient plutôt brutes entre eux, mais là… Le moindre mouvement réveillé toutes les douleurs des tissus abimés et des os cassés.
Nori le surpris réellement par la suite de ses paroles. Il tourna ses yeux vers lui, clignant un peu naïvement des paupières. Nori le complimentait… ? Pourquoi il le complimentait ?

« Hein ? »
Il s’étonna avec une grande éloquence. Nori le complimentait sur son …courage ? Hou, il était perdu et ne comprenait pas bien pourquoi le voleur le félicitait autant. Il le fixa comme si il pouvait trouver dans ses traits une explication à ces paroles qui devaient surement le revigorer, mais qui pour le coup, le paumé un peu plus. « J’voulais juste pas mourir… alors j’ai marché…» parce que c’était l’évidence pour lui. S’il ne voulait pas mourir, il fallait se relever et avancer. Son instinct avait pris le dessus et l’avait sauvé de là. Brogar avait toujours fait ainsi, aller de l’avant sans réfléchir même quand il crachait le sang sans interruption et ça allait se confirmer dans le futur quand ses pieds lui feront faire le tour de la terre du milieu. Allez de l’avant, c’était survivre…

Il cligna encore des yeux pour se reprendre. Pas la peine de préciser que depuis la mort de son père, les compliments avaient été rares. La vengeance était loin de son esprit embrumé pour l’instant…valait mieux se concentrer sur les bières…

« Ouais buvons, tu as toujours les meilleurs idées…» Leurs choppes s’entrechoquèrent avant qu’il ne réagisse vraiment et il s’empressa de boire plusieurs lourdes gorgées. « Pi ça coûte moins cher que les médocs.. » Il gloussa légèrement se concentrant sur sa choppe qui continuait de trembler anarchiquement. Il réussit à boire les trois quarts de sa choppe facilement et fut heureux de sentir que son ventre ne s’y opposait pas. Il souffla, la bière lui redonnant un peu d’énergie et faisant baisser un peu ses tremblements, bien qu’ils restent présent. Il allait surement être vite saoul avec sa faiblesse, mais sa douleur allait s’engourdir aussi et il avait bien hâte de ça… Il finit sa première choppe, tirant la deuxième alors qu’il gardait la troisième dans le creux de son bras. Il s’avachi un peu sur la table, jouant distraitement avec un bout de sa capuche.

« Dit, t’a pas déjà tout picolé ton magot hein ? » il le fixa d’un regard un peu vitreux « Pas que je puisse te le voler là…j’pourrai même pas voler une brioche ! » Il renifla. « Mais tu m’en dois une de brioche, c’est moi qui ait fait l’plus gros du boulot…et pour avoir tout chippé j’vais déjà tout te décoiffer et même pas tu pourras rejeter le sort pour que t’es cheveux soient pointus ! » Il agitât un de ses doigts cassés vers lui, grimaçant à ce geste. Ha il était déjà pompette, pas étonnant, ses débilités sortaient plus facilement malgré ses douleurs. « Il est bête Borak de t’avoir fait confiance…tu ressembles à un renard…mais j’aime bien les renards, ils ont l’air rigolo. » Il finit rapidement sa deuxième choppe heureux de son ventre qui se remplissaient et son esprit qui s’embrumaient à nouveau si vite. « J’ai encore mal partout…le flou c’était pas si mal…j’le veux encore… je réfléchirai demain à quoi faire…c’est pas trop une mauvaise idée, nan ?» Il bougonna en tirant l’autre choppe pour lui.


Dernière édition par Brogar le Jeu 1 Mar 2018 - 22:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMer 28 Juin 2017 - 15:54



Se relever une bière à la main



Les meilleures idées, ça je sais pas. J'ai pas toujours les meilleures idées, mais en général j'arrive à convaincre les autres que c'est le cas, quitte à me convaincre moi-même au final. En tout cas, l'alcool ne m'a jamais apparu comme étant une mauvaise idée, même les fois où ça m'a valu des souvenirs compliqués ou des séjours derrière les barreaux. Je m'en suis sorti, non ? Et entier, de surcroît. Et puis le meilleur moyen de ne plus penser à ces souvenirs gênants, c'est bien de boire, alors que demander de plus ? Je suis content de voir que Brogar n'a pas perdu sa capacité à avaler de grandes gorgées de bière, et même de voir l'expression de contentement sur son visage pour la première fois depuis qu'il est entré ici. Ouais, la bière ça fait du bien. Celle-ci n'est pas la meilleure ni la plus fraîche, mais après la traversée de l'enfer qu'il vient de vivre, j'imagine que ça doit être une sensation délectable pour lui. Je ris quand il remarque que la bière coûte moins cher que les médocs. « Et c'est plus facile à trouver, » dis-je en réfléchissant à la possibilité de trouver des remèdes dans le coin. Je ne crois pas avoir vu d'apothicaire ou boutique de ce genre dans cette ville miteuse, mais après tout, Brogar n'est pas malade. Sacrément blessé et meurtri psychologiquement, certes, mais ce ne sont pas des plantes qui vont pouvoir l'aider. Nous sommes des nains, après tout, ses os s'en remettront. Il lui faudra juste du repos, et… un soutien mental à la hauteur. Le repos, ça peut s'arranger, même si ça ne sera pas simple. Même si je paie grassement l'aubergiste, les hommes finiront bien par nous foutre à la porte au vu de l'affection qu'ils nous portent. Ils supportent les marchands des Monts de Fer, mais deux nains aux allures suspectes et aux manières déplaisantes comme nous… pas sûr. Trois jours, je pense qu'on peut rester trois jours ici, pas plus. En étant chanceux, et si les hommes ne se montent pas la tête trop vite. Je pourrais toujours essayer de jouer l'intimidation, ou la pitié. A voir. Pour l'instant, l'heure est à la boisson, comme le fais si bien mon camarade ici-présent, qui a fini sa choppe à une vitesse remarquable pour son état.

« Dit, t’a pas déjà tout picolé ton magot hein ? » Ses mots me sortent de mes réflexions de nature organisationnelle et j'ai un sourire narquois en voyant son air vitreux et sa façon de parler un peu ralentie. Ouais, Brogar va vite être soûlé ce soir, et ça promet en longs monologues plus drôles les uns que les autres. Comme pour me donner raison, il se lance dans une tirade à parler de brioches, et le menaçant de nouveau de lui ravager ses cheveux. Le doigt qu'il pointe vers lui a une drôle de forme – cassé, ça se voit – et Brogar grimace. Je ne dis rien, me contentant de le regarder d'un air amusé, prenant quelques gorgées de ma bière en l'écoutant parler. Brogar est un vrai moulin à parole lorsqu'il est sobre, mais alors lorsqu'il boit… C'est tout à fait fantastique. J'ai le souvenir de soirées amusantes et riches en anecdotes plus ridicules les unes que les autres, passées simplement assis à discuter avec lui de tout et de rien. Quelques quiproquos aussi, avec d'autres nains ivres, qui ont souvent résulté en de solides bagarres générales. « J'irai te chercher une brioche si tu y tiens tant, mais pas touche à mes cheveux, » lui dis-je, en pointant mon doigt vers lui de la même manière qu'il l'a fait quelques secondes plus tôt. A défaut de médicaments, je suis sûr qu'une bricohe lui fera le plus grand bien au moral. Anticipant une raillerie de sa part, j'ajoute : « Mais tu peux te gratter avant que je t'apporte le déjeuner au lit comme une mère poule ! »
Un renard. Je lève les yeux au ciel, amusé. C'est pas la première fois qu'on me compare à un renard, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu cela. « Et toi qu'est-ce que t'es alors, » dis-je en posant ma chope sur la table, me penchant vers lui. Je le scrute des yeux, mimant une réflexion intense. « Une belette ? Ouais, une belette. Tu ressembles bien à une belette. » Je lui adresse un large sourire plein de dents et reprends une gorgée de bière. C'est vrai que la belette ça lui va bien. Agile, mince et assez comique. Brogar quoi. Il finit sa deuxième chope et je hausse un sourcil appréciateur. Il est parti sur un bon rythme là. Je jette un coup d’œil au patron qui est occupé à couper du pain. Brogar parle du flou et je distingue dans sa voix la même faiblesse qu'il y a quelques minutes, témoin de ses douleurs qui reviennent à cor et à cri. Il va pas falloir trop casser le rythme alors, me dis-je, et je prends les deux chopes vides qui sont posées devant lui. « T'en fais pas, le flou tu vas vite le retrouver mon vieux. Et demain t'auras tellement la gueule de bois que tu sentiras plus le reste ! » Je descend du banc avec un éclat de rire et m'approche du bar. Je balance deux petites pièces au patron qui remplit les chopes sans mot dire. « On te prend une chambre pour la nuit, avec un repas demain, » dis-je au patron en posant sur le bar une grosse pièce d'argent. Je vois sa mâchoire se serrer compulsivement, et ses yeux passer de mon visage à la pièce. Il finit par acquiescer et prendre la pièce dans sa main. « A l'étage, la dernière pièce à gauche. Elle est p'tite mais vous rentrerez vu vot' taille, » dit-il, et je lui adresse de nouveau mon fameux sourire poli qui en agace certains. « On aura du porc demain. » Je le remercie d'un hochement de tête et m'en retourne à la table, puis je pose les deux chopes devant Brogar. « Bon, on a un lit pour ce soir et un repas chaud demain. Tu peux te soûler l'esprit tranquille, » dis-je à Brogar à titre informatif, puis je bois à mon tour. « Ne t'en fais pas pour le butin, il est bien caché. » Je lui adresse un clin d’œil agaçant et lui montre la bourse généreuse qui pend à ma ceinture. « Et c'est pas la bière qui va nous ruiner ce soir, que Mahal nous en soit témoin ! » Je reprends une gorgée, longue cette fois, et plus je bois, plus j'ai soif. Mahal, c'est bon.  « Mahal... Qu'est-ce qu'il pense de nous, Mahal, à ton avis ? Des nains voleurs... Il doit nous détester comme ses premières cuites. »

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMar 11 Juil 2017 - 16:31



Se relever une bière à la main…
« Ouais c’bien parce que tu m’achètes une brioche ! » Il fit la moue ensuite. « mah allez, je suis un pauvre nain blessé, j’peux bien avoir un p’tite brioche au lit ! Même que j’viens d’avoir ma majorité alleeeeez une brioche au lit pour mon anniversaiiire!» il plaida, tentant ses meilleurs yeux de chiots battus…bon le côté battu était facile avec son visage couvert de vieux hématomes, c’était un peu de la triche.

Brogar dans sa brume maintenant à la fois de douleur et d’alcool enchaina sur le fait que Nori lui faisait penser à un Renard, mais que les renards c’étaient rigolos, mais que Borak n’aurait pas dû lui faire confiance ainsi. Même lui savait que c’était louche, même si il s’était tout de suite bien entendu avec Nori et avait décrété qu’il ferait pas attention à sa louchité…c’était le boulot de  Borak ça.
Nori se pencha alors vers lui pour l’examiner avec attention, Brogar en aurait bien fait de même pour rire, mais il avait tendance à loucher sur les sourcils de Nori  à cause de ses difficultés de concentration, du coup c’était plutot compliqué.
Un rire soudain secoua son corps à la trouvaille de Nori et il agita la tête avec amusement. Deux nains plus classiques auraient surement fini par se taper dessus en se comparant a des animaux aussi peu « nainesques » que le renard et la belette…mais les deux jeunes étaient très loin des standards de leur espèces.

« Une belette…c’est mignon une belette au moins !» et il pouvait voir le rapport, agile, toute fine et pourtant tout le temps en train de manger…par contre pour la mignonnerie…il n’était pas un nain mignon, mais bon, tant pis pour ce détail-là.

Il dériva un peu, en parlant de flou tout en fixant le fond de sa choppe déjà trop vide à son goût. Brogar aimait bien boire, être pompette et un peu ivre, mais habituellement il ne poussait pas énormément, car il voulait toujours être un minimum alerte…mais là s’abrutir d’alcool semblait plutôt salvateur.

« Ouais t’as raison… » Puis Nori disparu tout simplement d’à côté de lui et Brogar continua a fixer sa choppe en se demandant que si il y pensait assez fort peut être que le niveau de bière remonterait tout seul. Après un temps tout à fait indéterminé pour lui son collègue réapparut. Il releva les yeux et tira sans attendre une des choppes vers lui.

« Merci… » Il prononça doucement le mot, sans aucune fioriture, car il était réellement reconnaissant. Il ne se sentait pas vraiment capable d’organiser la suite et cela le soulager de laisser Nori gérer un peu les événements...de toutes manières, ce n’est pas comme si il avait les moyens de se payer une chambre. Son esprit était plutôt brumeux et commençait à redevenir plus sombre. Il s’empressa à nouveau de boire pour essayer de repartir dans le flou agréable de ses pensées.  
Ho il ne s’inquiétait pas du butin, Nori était certainement loin d’être idiot et l’aurait surement correctement planqué (bien que bien des années plus tard il apprendra comment, ironiquement, il avait justement trop bien planqué son butin…). Il fixa quelques secondes ses doigts abimés par les coups reçus et les coups donnés. Il s’était défendu comme un beau diable, comme un chat des rues attaqué par des chiens…même certains de ses ongles étaient cassés. Il fronça un peu les sourcils, n’arrivant pas à se souvenir de tout…mais c’était surement une mauvaise idée de chercher à s’en souvenir, c’était pas le moment, il avait mal partout et il était déjà ivre…donc il arriverait à rien…

Les paroles de Nori le sortirent de ses pensées dérivantes et il fut sincèrement surpris par sa question. Il cligna lentement des yeux, ouvrant la bouche à plusieurs reprises sans sortir un mot…puis il parla, lui-même surpris par son propre ton, pas de joie et de réponse étrange-joyeuse…il avait un ton plus sombre, plus amer et il dévoila une partie de son passé alors qu’il n’avait jamais rien dit à Nori…non, être ivre dans cet état n’était pas si bon pour lui…

« Peuh si Mahal il en avait quelque chose à faire d’nous on s’rait pas dans cet état là…il en a rien à battre… » Il haussa des épaules. « Même les gens bien il les laisse crever à petit feu… Mah après, on m’a toujours dit que je suis mort-né et que ma mère a prié Mahal pour qu’il prenne sa vie à ma place. Elle est morte à l’instant où j’ai respiré alors il a exhaussé sa prière…Mais pendant presque cinquante ans il a fait mourir mon père petit à petit, sans argent, sans nourriture, à piocher aux mines alors qu’il pouvait à peine respirer…Borak m’a aidé à ce moment-là et j’ai eu assez d’argent pour enfin faire venir un médecin du beau monde pour le soigner…et Mahal a rappelé mon père pile à ce moment-là ! Si c’est pas du foutage de gueule j’sais pas ce que c’est ! »

Il souffla fusillant sa choppe du regard comme si elle était Mahal lui-même.

« Mahal il en a rien à cirer de nous, alors on peut bien voler…c’est pas lui qui nous fera survivre en remplissant notre ventre. Et j’en ai rien a cirer si je blasphème !» il fini avec une voix déraillant à cause de son ivresse, mais avec aplomb, tapant sa main sur la table avant de grimacer avec un bruit de douleur. "Aiïlleuh..." Il ramena sa rapidement sa main contre son torse, frapper avec ses doigts cassés n’était pas une bonne idée…


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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyVen 10 Nov 2017 - 15:44



Se relever une bière à la main



Je hausse un de mes glorieux sourcils tressés lorsque Brogar me supplie de lui préparer un petit-déjeuner au lit, en l'honneur de sa majorité récemment acquise. « Ta majorité... Ma parole Brogar, tu es un vrai jeunot en fait. » Bon certes, je n'ai qu'une ou deux décennies de plus que lui, mais c'est bien le lot des aînés que de rappeler aux plus jeunes à quel point ils ne connaissent rien au monde et à la vie, n'est-ce pas ? Ha ! Voilà qui me fait penser à mon frère Dori, qui m'a toujours traité ainsi... et ça ne s'arrange pas avec Ori. C'est typiquement le genre de comportement que je méprise, mais les taquineries par contre, ça je ne m'en priverai pas... Mais bon, je n'irai pas plus loin pour l'instant car les seules plaisanteries qui me viennent à l'esprit sont des blagues sur le manque de pilosité, et ça n'est pas vraiment le jour approprié pour les sortir.

Nous continuons donc la conversation, dérivant je ne sais comment sur les comparaisons animales. Brogar semble apprécier le titre de belette, et je pense que lui et moi partageons alors la même pensée : la belette et le renard. Disons que nos animaux ne sont pas ceux qui seraient habituellement associés avec des nains... Mais bon, ce n'est plus le genre de pensée qui m'empêche de dormir la nuit. Je me suis fait à cette idée que je ne suis pas un nain convenable, car je n'avais pas vraiment d'autre choix. Cela ne veut pas dire que je ne me pose plus la question, de temps à autres mais... ouais, il faut se faire une raison, et je suis bien plus heureux depuis que j'ai accepté ma différence. De plus, les nains roublards et criminels ne sont pas ce qui manque, contrairement à ce que l'on pourrait penser. La preuve avec le réseau de Borak qui n'est qu'un exemple parmi tant d'autre.

Je me lève ensuite pour aller remplir les chopes et réserver une chambre. Lorsque je reviens, Brogar se saisit d'une des choppes sans perdre de temps et m'écoute lui annoncer la nouvelle. Il me remercie simplement, et je hoche la tête sans rien dire. C'est normal. Brogar est un bon gars, il mérite qu'on l'aide. Je l'apprécie, et honnêtement... ce qui lui est arrivé est un peu de ma faute. Je ne me sens pas coupable pour autant, car j'ai fait ce que j'avais à faire, mais il me semble évident que je ne peux pas le laisser seul dans cette galère.
Une fois n'est pas coutume, un long silence s'installe entre nous, chacun étant occupé à boire tout en suivant le cours de ses pensées. Puis ma question sur Mahal semble sortir Brogar de sa torpeur, et lorsqu'il parle, je suis surpris d'entendre l'amertume dans sa voix et la gravité de ses paroles. Ce qu'il me dit ensuite est tout à fait inédit et assez personnel. J'ai toujours su que Brogar n'avait pas eu une vie facile, avait vécu dans la misère, élevé par un père mineur qui se tuait au travail. C'était ce que les autres de la bande de Borak m'avaient dit – les nains sont les pires commères – et ce que j'avais pu comprendre petit à petit en apprenant à connaître Brogar. Cependant je n'avais jamais entendu cette histoire en détails, venant de sa bouche, racontée avec tant d'émotion et de rage. Ainsi donc Brogar était mort-né mais pas un miracle Mahal aurait échangé sa vie contre celle de sa mère... Cela expliquait déjà la corpulence de belette de mon ami, mais aussi l'apparent dédain qu'il semble avoir au sujet de notre soi-disant Dieu. Puis il continue son récit, m'expliquant comment son père s'est tué aux mines pour ne rien gagner, comment Borak l'avait aidé à gagner de l'argent pour engager un médecin... tout cela pour que Mahal lui prenne son père avant même qu'il ne puisse tenter de le soigner.
« Mahal il en a rien à cirer de nous, alors on peut bien voler... c'est pas lui qui nous fera survivre en remplissant notre ventre. Et j'en ai rien à cirer si je blasphème ! » Il prononce ces dernières phrases avec tant de ferveur que sa voix déraille, du fait de l'alcool et de la fatigue. Il tape du poing sur la table et plusieurs têtes se tournent vers nous dans la taverne, certains visages surpris ou curieux, et d'autres nous lançant des regards désapprobateurs. Mon ami a un petit cri de douleur, car frapper la table de sa main cassée n'était évidemment pas la plus brillante de ses idées. J'ai une petite grimace compatissante et pose maladroitement une main réconfortante sur son épaule. « Tu devrais ménager tes pauvres mains, mon vieux, » lui dis-je, fusillant du regard un homme chauve qui nous observe deux tables plus loin. « La table est plus forte que toi pour l'instant. » Je presse la chope un peu plus contre lui, comme s'il pouvait oublier la bière qui s'offrait à lui, là, juste sous son nez. Je me reprends une gorgée moi aussi, pour aider à faire passer ce monologue qui m'affecte plus que ce que je ne pouvais imaginer.

Le silence s'installe de nouveau entre nous et je regarde alternativement Brogar et le fond de ma chope, ne sachant vraiment que dire. Au bout d'un moment, je me racle la gorge, puis tâche de communiquer à mon ami ma compassion. « C'est une sacré histoire que tu m'as racontée là. Ton père et toi avez fait de votre mieux. Tu as fait ce que tu pouvais pour l'aider... mais comme tu dis, Mahal s'est bien foutu de votre gueule. » Son histoire me met en colère. Ce qui est arrivé à sa famille est injuste. Lui prendre sa mère, tourmenter son père, forcer Brogar à se tourner vers une vie de malfrat tout ça pour lui enlever cruellement son père à son tour... Quoi que l'on fasse, j'ai l'impression que notre soi-disant protecteur tire bien plus de plaisir à nous faire du mal. « Ma mère aussi est morte en couche, » dis-je au bout d'un moment, sans lever les yeux de ma chope. « J'étais présent lorsque ça s'est passé. Elle est morte devant moi, en mettant au monde mon petit frère... Notre père est mort presque en même temps, parti combattre pour un roi dans une guerre ridicule. Il ne restait que moi à cet instant, moi et ce petit bébé qui n'avait rien demandé. Je ne savais plus à qui en vouloir, j'avais tellement de haine en moi pour le monde entier. J'en voulais à ce roi stupide, à mon père qui avait été trop bête pour le suivre, à Mahal, et même à ce bébé qui avait tué ma mère sans le vouloir. » Je soupire et prends une gorgée de bière. Je lève les yeux vers Brogar, et hausse les épaules. « J'ai cru pendant un moment que Mahal me punissait pour tout ce que j'avais fait. Je ne savais plus quoi penser. Je haïssais tout le monde, moi compris. Je n'ai pas choisi d'être un voleur tu sais, c'est ce que je suis. Alors je ne comprenais pas pourquoi Mahal m'en voudrait d'être tel qu'il m'a créé. C'était pas logique, tu vois ce que je veux dire ? » Je hausse de nouveau les épaules, et je porte ma chope à mes lèvres. Avant de boire, je lance un clin d’œil à mon ami et lève ma chope comme pour porter un toast. « Depuis, j'ai adopté la même philosophie que toi. Mahal, va te faire foutre ! »

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— RACE DU PERSO : Nain
— ORIGINAIRE DE : Monts de Fer
— ÂGE DU PERSO : 101 ans
— RANG SOCIAL : Aucun, pauvre depuis sa naissance
— MÉTIER PRATIQUÉ : Touche à tout/voleur/gueux
— ARMES DU PERSO : Une Danaxe sans nom et divers poignards. Arc et flèches de chasse en cas de besoin.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Il voue une allégeance absolue à son estomac
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— AMOUREUSEMENT : Se moque complètement de ce genre de choses

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMar 12 Déc 2017 - 20:58



Se relever une bière à la main…
« Peuh comme si tu étais beaucoup plus âgé que moi ! Je suis sûr que c’est pas bien plus de quinze ans ! » il souffla, le nez plissé. Comme si leur âge avait une quelconque importance dans la partie du monde où ils évoluaient tous les deux. Même, c’était mieux d’être jeune, être un enfant ou un adolescent avec un corps plus léger et petit dans un cambriolage était pratique !
Il ne savait même plus quand il avait commencé à boire de la bière ou fumer des trucs plus violents que le tabac (bien qu’il ait vite arrêté, n’aimant pas ne pas être en total possession de ses capacités brrr). Enfant, il vivait dans son petit monde à lui tournant entièrement autour de son père et se moquant du reste, puis Borak l’avait entraîné dans un autre monde avec des règles particulières puis il y avait encore « l’autre monde » celui qui était « correct et normal » auquel il n’appartiendrait jamais… et il allait maintenant devoir découvrir encore un nouvel univers non protégé par des tonnes de roches rassurantes, allez savoir s’il allait s’y plaire…pour l’instant, sans qu’il comprenne pourquoi, retourner à une montagne semblait terrifiant, mais son esprit était trop embrumé pour pouvoir se pencher sur ce sentiment très étrange pour un nain.

Comme toujours avec lui, aussi mal en point qu’il puisse l’être, la discussion dériva sur des choses improbables surtout par rapport au contexte. La conclusion fut donc que Nori était un renard et Brogar une belette…ce qui leur allait très bien en bon marginaux qu’ils étaient. Nori était un très bon sournois, ce qu’il utilisait pour survivre et Brogar avait une douce folie qui le maintenait en vie envers et contre tout...même avec des os brisés, des organes abimés et le corps rasé…
Suite à cette constations hautement importante, ils restèrent tranquilles, les bières dans les mains et le bruit de l’auberge en un fond sonore incompréhensible.

Soudainement Nori pose une question sérieuse et Brogar répondu…amer, en colère…une partie des sentiments fermement enfermés dans son corps se dévoilèrent, normalement caché par ses sourires et ses rires. Heureusement la tristesse et la peur restaient camouflées, même l’alcool ne semblait pouvoir les faire sortir…pour l’instant. Et il ne fallait pas qu’elles sortent, ce serait rendre ces sentiments trop réels…
Brogar fini dans un magnifique blasphème qu’il maintiendra tout le reste de sa vie… et il fracassa ses doigts sur la table, une idée complétement stupide. Il grogna en ignorant les hommes autour de lui, tenant sa main avec l’autre qui n’était pas en meilleur état.
La main de Nori sur son épaule le fit sursauter brutalement sous la surprise, un sursaut au touché dont il ne comprenait pas l’intensité, envoyant un violent éclair de douleur dans tout son corps entre les os brisés et les hématomes. Il se courba en avant et un long chapelet de juron en khuzdul très imagés s’échappa de sa bouche alors qu’il sifflait entre ses dents le temps de calmer la douleur qui était revenue.

Nori lui offrit alors un sage conseil et Brogar fusilla du regard la table en question. « hmf, ce n’est que partie remise saleté de table… »
Il posa une main possessive sur la chope que Nori rapprochait de lui et s’empressa d’en prendre une longue gorgé, savourant l’instant de flottement qui en résultait. Il passa la langue sur ses lèvres, retirant le liquide qui faisait piquer ses blessures.
Un silence s’installa à nouveau et Nori posa à plusieurs reprises son regard sur lui, mais il ne s’en rendait pas compte alors qu’il fixait la table, imaginant toutes les manières possibles de la fracasser avec une hache ou un gourdin ou un humain ou tout autre chose qu’il pouvait jeter dessus une fois à nouveau en pleine forme.
Brogar releva un regard un peu flou vers Nori en entendant son raclement de gorge.
Il le fixa avant de baisser le regard, bougeant maladroitement ses mains sur sa bière. Il ne savait pas quoi dire ou faire, jetant un regard perdu à son ami. Il ne s’attendait pas à une réponse à son histoire, il n’avait jamais raconté son histoire de manière aussi succincte que ce soit…et il ne s’attendait encore moins à avoir des…félicitations ? Devant cette situation improbable pour lui, ce trop-plein de douleurs et d’émotions, le faisait entrer dans une crise de panique à une vitesse fulgurante, mais tout aussi rapidement il se calma quand Nori conclu avec une phrase, dure, mais qui le ramena dans une situation plus rassurante et normale. Il eut un souffle fragile avant de déglutir et répondre, l’amertume encore dans sa voix ses yeux rivés sur ses doigts abimés pour ne pas regarder Nori.

« Tu peux le dire… »

Un silence s’étira encore, maladroit pour lui qui n’osait pas regarder son…ami ? Puis Nori parla à nouveau et la révélation lui fit relever les yeux, oubliant immédiatement que les paroles du nain l’avaient désarçonné. Il garda la bouche fermée, comprenant l’importance du moment malgré l’alcool qui altérait sa vivacité à penser. Il écoutât sa triste histoire en silence, les sentiments durs à supporter qu’il avait eu. Ils avaient eu des vies dures et mauvaises, ils avaient agi différemment. Nori en en voulant au monde entier, Brogar en enfermant à double tour chaque sentiment qu’il avait pour mieux rester dans les pensées aléatoires et légères…Ressentir trop fort, ou s’empêcher de ressentir, il ne pouvait pas dire qu’elle était la meilleure des méthodes. Mais il pouvait comprendre que Nori agisse différemment que lui, qu’il ne puisse pas gérer sa colère qu’il ait besoin d’un coupable…  

« Ouais je vois… c’est normal…je pense, de chercher un être pour sortir sa haine…même si on trouve pas lequel…quand tout semble injuste…c’est plus facile d’avoir quelqu’un, quelque chose, pour pouvoir le haïr, ça fait sortir les sentiments…alors naturellement on cherche…j’suis pas…doué avec les sentiments. Je sais que je suis pas bien avec ça, que je suis pas comme les autres, même si je vois…j’comprends les réactions…je réagi pas pareil…j’ai toujours pris les émotions que j’voulais pas, que j’contrôlais pas pour les cacher le plus loin possible, je me moque des choses, je me moque des avis… pour sourire j’ai besoin de pensées légères…une naine étrange m’a dit un jour que j’étai faux, que j’allais me tuer comme ça, que mon cœur allait exploser si je continuai…mais tant pis…c’est comme ça que je survis…comme ça que je souri…mais je comprends que tu ais besoin d’un coupable, c’est normal…tu as vécu la mort de ta mère et de ton père, j’ai vécu celle de mon père, on s’est retrouvé seul que ce soit physiquement ou dans notre tête… Et je sais oui, je comprends, nous sommes différents, on ne choisit pas ce que l’on est au fond de soit…que l’on soit un voleur dans l’âme ou un gamin sans âme…alors je comprends ce que tu dis, Mahal est sensé nous avoir créé, il est censé avoir pris la vie de ma mère pour moi, alors pourquoi nous faire souffrir pour ce qu’il a voulu que l’on soit ? C’est insensé, même pour un fou comme moi, mais je ne hais pas Mahal…je m’en fous de lui comme il se fout de nous…alors comme tu dis qu’il aille se faire foutre et nous foute la paix !»

Il souffla après son long monologue où l’alcool et la douleur l’avait fait s’ouvrir bien plus qu’il ne le devrait, ses yeux s’étant vider d’émotions, restant vide et terne.

Brogar leva aussi sa chope. « A Mahal va te faire voir chez les elfes et restes-y! » il but encore pour conclure son toast. Et la lueur revint soudainement dans ses yeux, malicieuse, brillante par l’alcool ingurgité.

« Moi j’dis on fait notre propre religion ! La grande sainte religion briochébieresque ! Et on fera que boire de la brioche et manger de la bière ! » Il déclara joyeusement, ayant fait disparaitre son manque d’émotion, cet enfant « sans âme » qu’il était dans un clignement d’œil. Son ivresse et son épuisement le faisant mélanger les mots, ce qu’il se rendit compte après un instant, tirant un rire douloureux de son torse fracturé et un sourire sur ses lèvres fendues.


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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyJeu 15 Fév 2018 - 17:05



Se relever une bière à la main



L’alcool, la fatigue et la douleur n’ont jamais fait bon ménage, ça ce n’est une nouvelle pour personne. Et il n’y a qu’à regarder mon ami ici présent pour en faire une fois de plus la démonstration. Mais on dirait aussi que cette combinaison, quand elle est alliée à – oserai-je le dire – un soupçon de confiance, peut entraîner de grandes révélations et des conversations bien plus profondes qu’à l’accoutumée. Car si Brogar a pour habitude d’être un vrai moulin à paroles, c’est la première fois que je le vois se livrer ainsi, à cœur ouvert. Son regard a perdu son éclat habituel, perdu cette vie que je lui connais. Et quand c’est à mon tour de partager ce que je ressens, ce qui est loin d’être dans mes habitudes également, il m’écoute avec la même expression sur le visage, cette expression sérieuse qui me donnerait presque froid dans le dos. C’est comme s’il n’était plus là, comme si un fantôme vengeur avait pris sa place. Si c’est le cas, je n’envie pas le moins du monde Borak et sa bande d’imbéciles. Car s’il se met en tête de se venger, je ne doute pas vraiment qu’avec un tel regard, ça risque d’être pas beau à voir. Bon, pas tout de suite évidemment. Le pauvre est tellement affaibli qu’il ne ferait pas de mal à une mouche présentement.
Cela ne l’empêche pas d’être vigoureux dans ses paroles, ainsi qu’il me le démontre une fois de plus en répondant à mon témoignage de vie par un monologue que j’écoute avec la plus grande attention, au travers du voile brumeux qui commence à se former autour de moi, cadeau attendu de ces nombreuses chopes que j’ai déjà vidées avec entrain. Il parle de ces émotions qu’il cherche à éviter le plus possible, les cachant, les ignorant pour se concentrer sur la survie qui pour lui passe par le rire, il semblerait. C’est vrai qu’il est comme ça, Brogar, me dis-je en avalant une gorgée de bière, sans quitter des yeux ce nain prostré derrière sa capuche, blessé par la vie à de nombreuses reprises, se relevant à chaque fois avec une plaisanterie et un optimisme qu’il me décrit comme étant son bouclier.
Je ne sais pas comment il fait, à vrai dire, et il a peut ne pas me croire quand je lui dit qu’il est brave, mais c’est pourtant vrai. Se détacher des sentiments comme il le raconte, cela semble être le plus simple moyen de survivre. Je le sais moi aussi. Je prétends le faire, je l’ai toujours prétendu. Crachant au visage des gardes qui me couraient après, riant aux insultes des gens, faisant comme si rien ne m’atteignait. Mais je ne fais que prétendre. Combien de fois ai-je perdu la face devant mes parents, combien de fois ai-je crié plus fort que Dori, de quels mots blessants l’ai-je affublé quand il me sermonnait ? Combien de fois ai-je noyé ma colère et mon chagrin dans cet alcool qui nous colle à la peau, ai-je agi sur le coup des émotions, fuyant, volant, me battant pour laisser sortir ce mal-être que je ressentais ? Une personne ne me revient pas ? Me voilà la délestant de sa bourse. C’est ce qui s’était passé avec Borak, je n’ai pas hésité à me jouer de cet énergumène qui me paraissait tout à fait pathétique. Je ne suis pas comme Brogar. Je ne sais pas m’éloigner de ces émotions qui me mènent par le bout du nez. Et en cela, je réalise qu’il est infiniment plus fort que moi.
« A Mahal va te faire voir chez les elfes et restes-y !  » claironne-t-il avec le peu de force qui lui reste, et nous trinquons de nouveau. Je m’applique à terminer cette chope aussi vite que possible, commençant à ressentir les effets enivrants de l’alcool. Cette discussion me donne encore plus envie de me laisser happer par les douceurs de l’ivresse, et j’appelle la serveuse qui ne tarde pas à venir nous ravitailler. J’attrape cette nouvelle chope d’une main et m’affale un peu plus sur la table, la tête posée sur mon autre main. Je regarde Brogar, plisse un peu les yeux. « Tu sais que tu parles bien Bro, » lui dis-je, le rythme de mon discours un peu plus inégal qu’avant, preuve que mon sang se remplissait petit à petit de bière. « Tu devrais écrire un livre de philosophie. »

Il a retrouvé son air jovial avec ce dernier toast – apparemment, blasphémer le nom de Mahal est une activité qui lui procure un réel plaisir – et il partage avec moi son idée de créer une nouvelle religion. L’idée mise à part, le fait qu’il se trompe de mots me fait mourir de rire. J’en tape du poing sur la table, les yeux se remplissant de larmes de joie. « Boire de la brioche ! Haha ! Manger de la bière ! Ha ! Elle est bonne celle-là ! » Je mets un moment à me remettre de ce fou rire, ignorant complètement cette fois les regards courroucés des autres clients qui, décidément, n’aiment pas les nains. Peu m’importe. Je ris bien. Et quand je refais surface, je regarde mon camarade, des hoquets de rires me secouant toujours. « Ah, merci Brogar, ça fait un bien fou de rire. N’empêche que ton idée de religion me paraît plutôt pas mal – tant qu’il y a de la bière, moi, ça me va ! » Je lève ma chope à cela et bois un peu plus, descendant le liquide le plus vite possible, désirant atteindre de sacro-saint état d’ébriété. Quand je commence, c’est dur de m’arrêter. Je réfléchis de nouveau, repensant à ces brioches que Brogar aime tellement. « Tu sais ce qu’on devrait faire ? » Mes mots sont plus déliés, et je prends un faux air mystérieux qui doit avoir l’air assez comique, considérant la lueur d’ivresse qui illumine mes yeux. « On devrait faire une grande brioche, grande, grande comme ça, » je montre la hauteur avec mes mains, l’air très concentré. « On lui ferait des formes, comme ça, » j’imite les formes généreuses d’une naine, geste habituel et reconnu parmi les nains les moins civilisés. « Comme ça, et  deux yeux, un nez, et puis on te marierait avec ! » J’ai un rire, très fier de mon idée, et lui adresse un clin d’œil malicieux en reprenant la chope dans la main. « Et comme ça, tu serais marié avec une brioche ! »

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyMar 20 Fév 2018 - 16:10



Se relever une bière à la main…

L’alcool et la douleur avait un sacré effet sur lui. Mais pour tout avouer, Brogar avait souvent blasphémé dans sa vie, même en étant sobre. C’était rien de violent jusqu’ici, mais Mahal semblait juste bien se moquer de ses « enfants ». L’effet réellement surprenant était de lui faire perdre sa façade souriante et joyeuse pour montrer ce qu’il était depuis sa naissance…un être vide, au regard lointain, sans émotions…un vide qu’il avait appris à remplir de rire et de sourire, faisant croire aux gens qu’il était un être heureux et simplet. Mais non, Brogar était bien plus complexe…Il avait fait de son rire son bouclier, ses paroles en un flot continue un moyen de ne pas penser et ses remarques ses lames pour garder les gens loin de lui.
Sa lumière était vite revenue néanmoins et leur choppe à nouveau rempli. Puis Nori, a moitié affalé, lui fit de drôles de remarques.

« Un livre de…philosophie ? » il répétât lentement, haussant les sourcils. « J’crois que t’as trop bu Nori… » Lui écrire un livre sur un truc aussi bizarre que la philosophie ? Naaaan écrire un livre serait déjà bien compliqué…puis il était pas philosophe ! Il agitât la main dans le vide. « Naaaan tu dis des bêtises hein j’parle pas bien et…ça existe vraiment des livres de philosophie ? mais ça doit être tellement ennuyaaaaant …puis les philososophes là, ils doivent croire qu’ils ont tout raison si ils écrivent des bouquins ! » il s’outra légèrement avant de replonger dans sa bière.

Puis dans un élan de génie, Brogar déclara la création d’une nouvelle religion…ce qui fit littéralement exploser de rire Nori au point où il se demandait si il n’allait pas rouler sous la table à force de s’agiter. Il le fixa, le nez froncé, amusé tout de même de l’entendre autant rire.
« Maaaah… » il râla simplement au milieu de son rire, un petit sourire aux lèvres.
Il redressa la tête en entendant que Nori approuvait sa toute nouvelle religion bien plus sympathique que les autres selon lui. Il leva aussi sa choppe à la religion Briochèbieresque, se demandant vaguement combien de fois ils avaient porté un toast ce soir. Beaucoup surement et il ne se souvenait déjà plus à quoi. « Maaah on reste sur mon slogan, on peut plus changer, car j’l’ai déjà dit… » il déclara d’une voix plus que pâteuse clairement saoul. Mais il se sentait mieux, les douleurs s’étaient engourdies tout comme son esprit…menfin, il racontait toujours des âneries, mais ça il n’avait pas besoin de forcer pour.

Quand Nori parla à nouveau, Brogar se pencha vers lui pour mieux entendre son plan. Avec un air mystérieux comme ça, il ne pouvait qu’avoir un super plan…et quel plan ! Brogar écarquilla ses yeux vitreux et un « hoooo » rêveur lui échappa quand Nori parla d’une brioche géante. Il eu l’air ensuite plus perdu, ne comprenant pas pourquoi Nori voulait faire un telle forme (oh il avait bien compris la forme féminine, mais quel rapport ?) et pour finir…

Il écarquilla alors les yeux avec un air horrifié au clin d’œil de Nori.

« Mais…mais ce serait horrible ! » Il cligna des paupières. « Je serai avec une brioche géante et je pourrai pas la manger ! » Il agitât à nouveau un doigt abimé vers Nori. « Adad il a dit, on mange pas les gens ! Même si on a pas à manger ! Alors si je suis marié à une brioche…j’aurai une énorme brioche, mais…j’pourrai pas la manger !! » Et il s’écroula à moitié sur la table dans ses bras augmentant le drame de sa déclaration. Il ouvrit cependant un œil entouré de noir pour le fixer sur Nori et rajoutât sur un ton plus dégouté qu’effaré, bien que sa voix fût pâteuse. « Et je sais qu’il y a une autre signification à …manger….mais beuuuurck… » il couina comme un enfant outré devant le baiser de ses parents.

Il chouina ensuite, la tête posée sur ses bras et ne trouvant pas la force de se lever. « Puis le mariage c’est nul… je me marierai jamais…» il rajoutât de manière enfantine, plus bas avec les yeux à moitié fermés.

Brogar restât quelques secondes dans le vague, le visage sur le côté trop saoul pour remonter sa capuche qui avait glissé juste assez pour montrer sa mâchoire lacérées et rasées, ainsi que le haut de sa joue aux couleurs bariolés par les hématomes jusqu’à son œil au beurre noir qui avait déjà bien désenflé.

« Nori… » il parla doucement, son œil flou se fixant avec quelques difficultés sur le visage de Nori. Son énergie l’avait soudainement quitté et il restait inerte sur le bois de la table, il n’avait même plus la force de trembler. « …si je crache encore du sang…je vais mourir ? » sa voix était douce, sans crainte, presque naïve comme si il ne parlait pas de sa mort« …j’voudrai pas mourir tout de suite tu sais…je vais manger des brioches partout…et apprendre de nouvelles histoires…mon père crachait du sang avant de mourir…j’en ai craché beaucoup depuis…là-bas… » il souffla faiblement, sa vision était de plus en moucheté, se réduisant au visage de Nori. « Je me sens pas bien…j’veux dormir…mais si je dors, est-ce que je meurs ? » sa voix était plus faible bien que toujours naïve comme celle d’un enfant, partant clairement peu à peu vers l’inconscience, mais pas encore…il luttait affalé sur la table pour rester conscient, écouter Nori et avoir ses réponses. Est-ce qu’il allait mourir ?

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptySam 3 Mar 2018 - 0:30



Se relever une bière à la main



Trop bu ? Je pouffe de rire, un son qui se rapprocherait plus du bruit de quelqu’un qui se mouche tout bien considéré. Trop bu, moi ? J’ai jamais trop bu. Je pourrais boire encore des tonneaux de cette bière, aussi fade soit-elle. Quoique je ne sens même plus son goût en fait. C’est juste l’ivresse qui me plaît. En tout cas Brogar réfute mon idée de livre, mais bon il a raison. La philosophie, ça a l’air barbant, et puis je ne sais pas si Brogar sait écrire en fait. On n’a jamais vraiment besoin d’écrire, dans notre profession, et puis je connais pas mal de mineurs qui ne savent rien écrire d’autre que leur prénom… Il faudra que je lui demande tiens, demain. Si je m’en souviens. « Ouais t’as raison ça doit être nul, » lui dis-je sans vraiment y penser plus que ça. « Un livre sur les brioches, c’est plus ton truc. »
Quand à mon idée de le marier avec une brioche, elle est reçue avec encore plus de scepticisme, voire même d’outrance. Je ne peux m’empêcher de rigoler en voyant sa tête indignée et ses yeux écarquillés quand il réalise ce que cela voudrait dire. Une brioche, sans pouvoir la manger, certes je n’avais pas pensé à cette idée qui paraît funeste aux yeux de mon compagnon. Je voyais plutôt le coté salace, moi. « Ah oui, je n’avais pas pensé à ça ! Ça serait de la torture pour toi. » Quand Brogar comprends le double-entendre de mes paroles, sa réaction est à la hauteur de ce que j’imaginais, et je me remets à pouffer de rire, manquant de cracher dans ma bière. On dirait un gamin qui trouve les bisous dégoûtants. Enfin Bro ressemble souvent à un gamin, quand il raconte ses drôles d’histoires. Et il doit sûrement trouver les bisous dégoûtants. Faut dire que tous les nains ne sont pas forcément habitués à ces choses là, il y a tellement peu de naines… Enfin, l’un n’empêche pas l’autre n’est-ce pas ? On s’adapte au terrain, comme on dit, et c’est pas moi qui vais venir me plaindre.
Brogar a posé sa tête sur ses bras, allongé sur la table comme un poids mort j’ai bien l’impression qu’il ne parviendra pas à se relever de si tôt. Je sens ma tête s’alourdir de minute en minute moi aussi, et sans que j’en aie vraiment conscience, je m’affale de plus en plus sur la table. Mais ça ne m’étonne pas que ça soit plus compliqué pour Brogar, après ce qui lui est arrivé… je l’observe avec un petit sourire et des yeux mi-clos, témoins évidents de mon alcoolisation importante. Il fait chaud dans cette auberge, ça n’aide pas vraiment les organismes à lutter contre le phénomène d’endormissement… Mais quand j’entends la petite voix de mon ami s’élever, faible et portant des mots alarmants, je me redresse sur mon banc. « Nom d’une pioche… Brogar ? » Je pose doucement une main sur son bras, faisant attention de ne pas lui faire mal. « Hé, mon ami, reste avec moi. » Le corps toujours embrumé par l’alcool, j’ai tout de même repris le contrôle sur mes actions, et mon cerveau est encore capable de réaliser l’importance de cet instant. « Tu ne vas pas mourir, je te l’assure. Cracher du sang, c’est grave seulement si t’es malade, » que je lui explique, tout en observant son visage d’un peu plus près. C’est pas forcément vrai, mais bon, s’il devait mourir des suites de ses blessures, il ne serait pas là devant moi aujourd’hui. Ses yeux semblent voilés, et je me demande s’il me voit encore. Ses paupières clignent plus lentement, signe qu’il est à deux doigts de succomber à l’appel du sommeil. « Tu as déjà dormi depuis que t’es parti des Monts de Fer ? » Je laisse mon regard courir sur son menton griffé, ses joues serties de coupures là où sa barbe était auparavant. Son œil au beurre noir ressort un peu plus maintenant que la capuche s’est un peu relevée, et je distingue de nombreux bleus aux teintes différentes. J’ai une brève grimace atterrée en voyant l’état de son visage d’ordinaire si jovial. Et encore, je n’ai pas tout vu. « Tu vas pas mourir Brogar, je te le promets. » Promesse de voleur, promesse sans honneur, c’est ce que dit le dicton dans les montagnes. Mais ici on n’est pas dans les montagnes. Et de voleur à voleur, on sait que l’honneur existe – là où il nous importe.

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Brogar

La Brioche Volubile ♦ NAIN
Brogar
♦ PSEUDOs : Sybille
♦ MESSAGES : 586
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♦ AVATAR : Mads Mikkelsen
♦ DC & co : Eodhan et Iris Touque
♦ DISPONIBILITÉ RP : ✓ Disponible
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— RACE DU PERSO : Nain
— ORIGINAIRE DE : Monts de Fer
— ÂGE DU PERSO : 101 ans
— RANG SOCIAL : Aucun, pauvre depuis sa naissance
— MÉTIER PRATIQUÉ : Touche à tout/voleur/gueux
— ARMES DU PERSO : Une Danaxe sans nom et divers poignards. Arc et flèches de chasse en cas de besoin.
— ALLÉGEANCE〣GROUPE : Il voue une allégeance absolue à son estomac
— VOYAGE AVEC : Sa panse et son esprit pas net
— AMOUREUSEMENT : Se moque complètement de ce genre de choses

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MessageSujet: Re: Se relever une bière à la main...   Se relever une bière à la main... EmptyDim 4 Mar 2018 - 21:12



Se relever une bière à la main…

Brogar avait un peu de mal avec… les histoires d’amour ou de galipettes si on peut dire cela ainsi. Exactement comme un enfant il réagissait avec dégout, tirait la langue et s’éloignait rapidement du sujet. Ce n’était pas son truc…il ne comprenait tout simplement pas le sentiment amoureux, même si cela revenait souvent dans les histoires qu’il racontait. Qu’il le veuille ou non, il y avait toujours un amoureux transi qui partait braver des périples pour les beaux yeux d’une demoiselle…du coup il minimisait cette partie-là pour se centrer sur les aventures et les rencontres exotiques. Son dégout et son inintérêt à l’amour ne faisait pas non plus de lui un être innocent… pas dans le milieu où il avait évolué et fini de grandir. Juste que brr…en réalité il devait avouer que le sentiment amoureux était terrifiant, être si dépendant de quelqu’un lui paraissait plus qu’étrange…
Enfin bref, l’autre parti plus salace le faisait tout autant tiré la langue de dégout, ou froncer le nez, ou tout autre démonstration de son mécontentement… Tout ça, il ne le comprenait pas…
Menfin bref, tout ça pour dire qu’une femme brioche était une idée horrible…car il ne pourrait pas la manger. Papa avait dit que l’on ne mangeait pas les gens…qu’importe la race, même les orcs…en plus leur viande devait être dégoutante…

La suite vit Brogar dérivait dangereusement vers l’inconscience. L’adrénaline dû à la présence de Nori et à la bière avait quitté son corps et le laissait dans un état assez lamentable. Il rentrait dans un état second, sa vue s’était réduite au visage de Nori qui devenait bien inquiet et ses pensées se dirigeaient vers sa possible mort.
Il ne crachait plus de sang depuis un jour il supposait, mais c’était possible que cela recommence non ? Il ne connaissait vraiment rien à la guérison…Son père avait craché de plus en plus de sang, puis il était mort en tenant la main de son fils après lui avoir fait promettre ce qui allait changer la vie de Brogar…
Son esprit était embrumé par l’épuisement et la douleur. Il avait donc fait un lien au hasard dans ses pensées mélangées à présent incapable de les ranger correctement…alors il avait demandé à Nori s’il allait mourir…

Nori avait immédiatement réagit visiblement alarmé, l’appelant et posant sa main sur son bras. Son touché ne lui fait pas mal, même s’il n’est pas loin d’une entaille qu’il a gagnée en essayant de se défendre… Bizarrement, lui qui n’aimait pas être touché, ça le rassurât. Un peu comme une ancre soudaine pour le garder éveillé. Il clignât des yeux, ressentant la main de Nori et fixant son visage alors qu’il lui disait de rester avec lui. Bien sûr son esprit épuisé s’arrêtât sur une seule chose dans sa phrase…

« Ami ? » il répétât la voix un peu pâteuse… « J’ai jamais eu d’amis pour de vrai… c’est effrayant de faire confiance…mais…je pourrai aimer être ton ami…parce que je sais que je peux pas te faire confiance pour un truc…le butin… » il délirât légèrement, tendant son doigt vers Nori sans chercher à se redresser. « On dit qu’on se sent moins seul…quand on a un ami…dans les histoires… »

Il parlait avec faiblesse, mais c’est à croire que même à demi conscient il ne pouvait pas s’empêcher de délirer…

« Comme mon papa… » il bredouillât d’une voix un peu enfantine quand Nori dit qu’il ne mourra pas s’il n’est pas malade…normalement il sait que c’est faux. Mais les paroles de Nori sont rassurantes et pour l’instant il préfère les croire.

« hmmm… » il marmonnât vaguement à sa question, fronçant les sourcils pour se concentrer au mieux de ses capacités. « J’sais pas… J’ai été jeté dans la rue pour mourir… » il cherchait vraiment dans sa mémoire, mais le flou était encore plus présent à cause de l’alcool. « puis j’étais avec toi…chais pas où j’ai eu la cape… et les pièces… » Surement volées quelque part, mais où et comment bonne question. Peut-être qu’après une bonne nuit de sommeil ça lui reviendrait, car pour l’instant les souvenirs semblaient plus le fuir qu’autre chose.

« Promesse de voleur ? » il demandât doucement tendant son petit doigt pour pouvoir le croiser avec celui de Nori, dans un geste encore une fois enfantin, mais qui lui paraissait rassurant dans son esprit…et pour la première fois depuis qu’il lui avait demandé s’il allait mourir, il eut un petit sourire aux lèvres sincère…peut-être même un peu taquin…Promesse de voleur à voleur…Une promesse que le commun des mortels et immortels ne comprendraient pas. Promesse sans honneur pour ces gens-là, mais pas pour eux…Leur code, leur règle…même si Borak avait tout bafoué il voulait se raccrocher à Nori pour ne pas sombrer. Nori était là, il était le seul à être là…C’était un petit geste, juste un petit doigt, un geste d’enfant, un geste d’ami…le geste que son père faisait pour lui faire promettre des choses…

Puis les yeux de Brogar se fermèrent lentement pendant de longue secondes…avant qu’un long frisson le traverse et qu’il rouvre les paupières, cherchant du regard Nori avant de le retrouver et prononcer avec une certaine faiblesse, mais un fort acharnement à rester conscient.  

« T’sais que si tu m’laisses encore comme ça…tu vas devoir me porter à la chambre…comme une princesse ? »
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