Long time not see, my friend (Eodhan & Elrohir)

Invité

Les muscles du cheval roulaient sous les cuisses d’Elrohir, alors qu’il galopait dans les plaines du rohan. Se retrouver ici lui faisait du bien. Quitter Imladris lui faisait du bien. Il n’avait pas l’intention d’y remettre les pieds avant quelques semaines. Parfois… souvent, en fait, la cité l’étouffait. Le fait de rester sédentaire et d’apprendre à devenir le parfait petit prince qu’il n’avait jamais été l’ennuyait au plus haut point. Et puis, chaque recoin de la cité d’Elrond « la » lui rappelait. Sa mère. Celle dont il avait été si proche avant de finalement la perdre. Elrohir avait toujours été un fils à maman. Il y avait toujours eu entre lui et elle un lien indestructible. Maintenant qu’elle avait choisi de repartir pour Valinor, après avoir été torturée par les orcs dans tous les sens possibles, Elrohir avait l’impression que le creux qu’elle avait laissé dans sa poitrine ne serait jamais comblé. Il passait son temps à avoir l’impression de la croiser dans les couloirs. Les cinq cent dernières années lui avaient parut cinq minutes.

Alors, de temps à autre, lorsque la pression devenait trop forte et que l’impression de ne jamais pouvoir faire son deuil l’étouffait de trop, Elrohir partait. Il disparaissait pendant quelques semaines au Rohan ou ailleurs, ne laissant qu’une note sur son lit, pour qu’on la donne à Père lorsqu’il s’inquièterait de savoir où était passé son héritier. La dernière fois, le voyage d4elrohir avait été plus long que prévu. Son cheval avait perdu un fer, et au lieu d’avoir le plaisir de galoper jusqu’à plus soif, il avait du marcher à côté de Canasson jusqu’à tomber sur un petit village de Rohirrims. C’était là qu’il se rendait, d’ailleurs. La dernière fois, il n’y avait passé quelques jours avant de rentrer chez lui, ne se laissant pas le temps de se reposer après ses aventures. Cette fois, il avait l’intention d’y passer un peu plus de temps et d’apprendre à connaitre le forgeron qui l’avait aidé à referer Canasson.

Il tira sur la bride de l’animal pour le faire ralentir, et c’est au petit trot qu’il arriva devant la forge. Là, il descendit de l’animal et lui donna une tape sur le flanc. T’as bien mérité d’aller boire un coup, dit-il en le conduisant à l’abreuvoir proche. Il le laissa là. De toute façon, personne ne pourrait grimper sur l’animal. Et, même si quelqu’un réussissait, Canasson ne bougerait pas tant que son maitre ne serait pas là. Il se dirigea vers la petite forge, assaillit immédiatement par la chaleur des fourneaux, il s’appuya contre la porte et, sans dire un mot, il attendit simplement que l’homme s’intéresse à lui.

Les deux frères avaient comme toujours continué toutes leurs petites aventures à droites et à gauches. Quand ils trouvaient un petit village accueillant il leur arrivait souvent d’y revenir pour y passer un peu de temps. C’est ce qu’il s’était passé pour les faire revenir ici plusieurs mois plus tard, reconnaissant les têtes amicales et étant eux même reconnus.

Aodhan avait été vite entraîné pour aller guérir malade et blessé car les gens se souvenaient de lui à la grande fierté d’Eodhan. Une jeune fille semblait même s’être amourachée de lui et tenait à l’aider dans tout ce qu’il faisait au grand amusant du grand frère. Il ne se gênait donc pas pour taquiner son petit frère dès qu’il arrivait à le récupérer pour lui, ce qui conduisait à de nombreuses chamailleries comme d’habitude.
Eodhan avait voulu lui aussi reprendre son ancien travail, cependant l’ancien forgeron était en période creuse et n’avait malheureusement pas de travail à offrir à Eodhan, mais il lui avait permis d’utiliser sa forge pour qu’il rafistole son équipement et entretienne les sabots des chevaux en souvenir de leur travail passé. Il s’était donc occupé avec quelques menus travaux, aidé son frère et s’était surtout occupé de continuer l’entraînement de Zirak et Beleg en attendant une prochaine mission.

A l’instant il rentrait de l’extérieur du village en tenant lâchement une longue longe enroulé plusieurs fois dans sa main. L’autre bout était autour de l’encolure de Zirak qui ne portait aucun autre équipement et marchait paresseusement dans ses pas. Ils venaient de passer il ne savait combien de temps à faire du dressage à pieds essayant de canaliser l’énergie de Zirak dans l’apprentissage de nouveaux ordres…il avait ensuite passé un bon moment à tout simplement jouer avec la jument qui adorait, comme un chien, le tir à la corde. Donc même si il rentrait d’un entraînement pas très violent il était quand même assez poussiéreux, sa délicate jument l’ayant fait tomber au sol à plusieurs reprises en jouant. Il était quand même très satisfait de la jument trapue, leur complicité augmentant de jour en jour et elle comprenait rapidement ce qu’il lui demandait. Il avait hâte de tout raconter à Aodhan ! Encore une preuve qu’elle n’était pas un warg ! Tout en pensant cela, il ne remarqua pas un paysan faire un long détour pour éviter sa « si gentille » jument qui lui jetait un regard mauvais, oreilles en arrière.

Eodhan s’arrêtât dans ses réflexions gagatisantes, surpris par l’animal qu’il pouvait voir en train de s’abreuver tranquillement un peu plus. Il avait une bonne mémoire pour reconnaître les chevaux, plus que pour les visages humains. Il lui était même déjà arrivé de reconnaître une monture et d’être incapable de retrouver le nom du cavalier, ce qui avait conduit à une situation très gênante pour lui faut l’dire…pour le cas présent, il était réellement surpris car ce n’était pas n’importe quel cheval, mais un cheval elfique qui se trouvait là…il s’était même occupé de changer un de ces fers ! Pour finalement parler avec son cavalier elfique toute la soirée !

Il sourit doucement et s’approcha immédiatement de l’animal, parlant tout bas en sindarin pour le saluer ne sachant pas s’il pouvait le reconnaître. Il frottât délicatement son museau doux tout en lui demandant avec un sourire amusé où était son maître. Derrière lui il pouvait entendre le souffle irrité de Zirak qui comme toujours n’aimait pas trop qu’il s’occupe de quelqu’un d’autre qu’elle, mais restant plus ou moins sagement derrière lui.
Eodhan jetât un regard autour de lui à la recherche du cavalier et fini par se diriger vers la forge sa jument toujours en remorque.

Le rohirrim ne put s’empêcher de sourire amusé en reconnaissant la longue silhouette et ses improbables cheveux courts. Sincèrement, ça l’avait bien perturbé la première fois…un elfe avec les cheveux courts. C’était peut-être un cliché la longue chevelure soigneuse, surtout qu’il connaissait les elfes plus par les contes et légendes, mais voilà…c’était comme un nain sans barbe…un Brogar sans brioche… Mais il avait vite fait fi du détail…Bref !
Elrohir l’elfe était bien là ! Même de dos il pouvait facilement le reconnaitre. Il se demanda brièvement si il le cherchait, car il était à la forge, mais il ne voulait pas être trop présomptueux dans ses pensées…même si Elrohir lui avait paru plutôt accessible à leur première rencontre, on lui avait toujours dit que les Elfes étaient un peu «à part ».

« Si Canasson a encore perdu un fer, je crains que ça ne soit pas à moi qu’il faudra s’adresser pour le referer. Pour ce séjour, je ne travaille pas à la forge. »

Eodhan sourit amusé, tout en faisant un signe de main au forgeron qui venait de se redresser et ainsi révéler qu’il n’était pas lui.
Il s’approcha de l’elfe, Zirak marchant la tête bien dressée derrière lui avec curiosité face à ce nouvel individu particulier.

« Mae Govannen Elrohir ! Elen síla lúmenn' omentielvo, car le hasard aura bien fait les choses pour que nous nous revoyons au même endroit plusieurs mois plus tard. Je n’ai pas la présomption de penser que vous êtes revenu pour mon humble compagnie, mais je suis heureux de vous rencontrer à nouveau…bien que je n’ai pas pu améliorer mon accent depuis ! » Il pouffa doucement. Il parlait couramment le sindarin, mais contrairement à son frère, il gardait un fort accent de rohirrim et n’arrivait pas du tout à s’en débarrasser.

» [FB] A long time ago..
» Long time no see...
» (Adrahil & Svéa) it's been a long time, my love
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